- mar. 14 sept. 2021 13:51
#39744
Dromund Kaas
L’ombre du Grand Duc avait glissé au-dessus du Temple Noir, puis le croiseur s’était posé dans la forêt bordant Kaas City et avait dévidé ses hangars des guerriers massassis qu’il avait convoyé jusqu’ici. La force des deux clans réunis se répandait entre les arbres survivants de l’atterrissage, tandis qu’à quelques kilomètres de là, le Poing de l’Ombre entamait sa descente vers la demeure des Prophètes. Trois d’entre eux attendaient déjà de rencontrer à nouveau la Dame Sombre, à qui ils avaient auguré de grandes batailles. Le doute était levé désormais, la première escarmouche aurait lieu ici, sur Dromund Kaas. La rampe du cargo corellien s’abaissa, et d’un tourbillon de vapeur émergea la silhouette du Maître. Il se porta au devant des trois Prophètes.
- « Nekanasaza, soyez la bienvenue au Temple Noir.
- Prophètes, je viens m’assurer de votre soutien dans la tâche qui m’a été confiée. »
Celui qui avait parlé le premier leva les yeux vers le ciel, constatant l'arrivée d’un second croiseur, qu’il savait également rempli de soldats.
- « Le titre que vous convoitez ne peut vous être accordé sans mérite.
- Parlez. »
Un second Prophète prit la parole.
- « Le peuple de Dromund Kaas attend son guide. Kaas City doit être reconstruite. Nekanasaza, éliminez la menace massassi à l’Ouest de la cité, et donnez à votre peuple un foyer sûr. Dromund Kaas doit s’armer … »
La Sith hocha la tête. Elle recula de quelques pas, et écartant les bras afin d’englober l’entièreté de son auditoire, elle s’adressa aux errants du Temple.
- « Esclaves du Temple Noir, levez-vous ! »
Les créatures en haillons qui rôdaient autour des hauts murs, prisonnières du joug de Vkoh, s’approchèrent du Maître dont ils ne pouvaient reconnaître les traits, mais dont l’aura ne trompait pas.
- « Rejoignez mes guerriers, et prenez place parmi nous. »
Loin derrière la Dame Sombre, le croiseur thuléen se posait en douceur et déchargerait bientôt soldats et armes. Toute la garnison s’établirait aux abords du Temple et accueillerait les esclaves libérés afin de leur faire rejoindre les rangs de la petite armée qui allait s’installer sur place. La Sith tourna les talons, laissant là les trois Prophètes et leur verbe creux.
Pendant ce temps, les guerriers de Trar’Var et Doranz s’organisaient. Quand la Dame Sombre les rejoignit enfin, ils étaient prêts, Darth Irae à leur tête. Les scanners avaient révélé la présence d’un clan massassi à distance raisonnable du Temple, à l’Ouest de Kaas City. La troupe se mit en route vers sa destination. Les quelques heures de marche qui la séparait du conflit donna tout loisir à ses ennemis de la repérer et d’anticiper sa venue. À plusieurs reprises, la colonne essuya des attaques isolées. Jamais le Maître ne s’impliqua dans les escarmouches, offrant aux guerriers l’exclusive joie du sang. Au massacre du cinquième groupe d’ennemis, les natifs de Yavin IV entamèrent un chant de courage, hurlant leur force à travers la forêt sauvage de Dromund Kaas. Doranz lui-même se porta au côté de la Jen’Ari pour lui manifester son humeur.
- « Tave karza buti tere tapti' … kinima’ija ne kanasaza ... »
La guerre promise était enfin là. Lui aussi se mit à hurler.
- « KINIMA’IJA NE KANASAZA ! »
La troupe de guerriers poussa un cri rauque, écho de l’entrain de leurs meneurs. La Colère du Dieu de la Guerre était sur le point de s’abattre sur leurs ennemis. La clameur fut interrompue par la rumeur des tambours résonnant au loin. Un murmure se répandit dans la colonne. Ils étaient arrivés, enfin, le combat s’annonçait. Nulle appréhension, nulle peur. Ils étaient nés pour la guerre, et mourraient par la guerre. Ils attendaient depuis des siècles, reclus sur Yavin IV, privés de leurs Dieux. Enfin, leur foi leur était rendue. Enfin, ils allaient goûter à un sang tiers, non issu des fils premiers de Sadowssassi. Les chants reprirent de plus belle avec l’ardeur inspirée par le proche massacre des impies de Dromund Kaas. Et ceux-là ne se firent pas prier. Ils déferlaient déjà entre les arbres, à l’assaut de la troupe qui avançait depuis des heures vers leur village. La Dame Sombre eut l’occasion de constater que la diplomatie massassi locale était inexistante.
Le conflit direct s’organisa en formation défensive autour des deux chefs de clans. Alors seulement, le Maître aperçut les combattants qui couraient vers eux. Les Massassis de Dromund Kaas se paraient d’armures de peaux grossièrement cousues au travers desquelles on devinait le pourpre de leur derme. Si les Massassis de Yavin reflétaient un aspect carmin éclatant, les natifs de Dromund Kaas, qui se nourrissaient d’une terre viciée, se caractérisaient par une teinte plus sombre et inégale, tirant parfois vers le violet. Leurs armes, en revanche, étaient de qualité équivalente à celle des guerriers de Doranz et Trar’Var. Les premières têtes tombèrent, au même rythme que les abdomens éclataient sous les coups de masses primitives. Un temps durant, les quatre meneurs observèrent les affrontements, appréciant le spectacle qui s’offrait à eux. Finalement, les deux chamans s’arc-boutèrent et s'accroupirent. Ensemble, ils posèrent leurs mains sur la terre humide et les épines de pins. Et tandis qu’un cercle protecteur restreint de guerriers se formait autour d’eux, ils entamèrent à voix basses les incantations mystiques qui donneraient la Force aux combattants de leur sang. Leur pouvoir était faible en comparaison de la puissance détenue par les deux Sith, mais perceptible cependant, et la transe dans laquelle ils se plongèrent inspira les guerriers carmins dont la rage de vaincre se trouva décuplée.
Ce fut le moment que choisit la Jen’Ari pour se joindre à la bataille. Elle se saisit de son arme et libéra la lame rubis. Le chant si rare, mais non moins caractéristique, des sabres laser attira l’attention des Massassis. Qui alliés profitèrent d’un regain de courage. Qui ennemis se laissèrent aller à un grognement haineux. Darth Irae suivit également. Et les deux lames se lancèrent dans le tumulte du combat. Les épées massassis avaient pour elles de contrer sommairement les sabres des élus, mais n’offraient qu’un sursis très limité à leurs porteurs. Si le premier coup trouvait parade, la riposte s’avérait souvent mortelle. Et bon nombre d'impies trouvèrent la mort sous les assauts sans pitié du Maître et de son Apprenti. Tous deux, impétueux bretteurs et amateurs de pouvoir, mêlaient sabres et magie pour effrayer et vaincre leurs adversaires. Et leur Force, alimentée par l’Obscurité de Dromund Kaas, résonnait jusqu’aux esprits des chamans aborigènes qui enrageaient. Le duo sensitif n'ayant nul besoin d'aide, les Massassis de Yavin allaient rejoindre leurs frères en difficulté sur d'autres fronts, renforçant ainsi les autres lignes, ce qui participait au déséquilibre des forces de guerre, en faveur de l'envahisseur.