L'Astre Tyran

[Ilyas Dhanab Al-Asad]

Ambiance

[Précédemment]

Ils avaient utilisé la navette personnelle d'Ilyas pour se rendre jusque dans l'Espace bothan. Directement de Corellia, le voyage avait duré plusieurs heures durant lesquelles les deux ne s'étaient échangé que quelques mots. Simurgh n'était pas très bavarde et Ilyas ne voulait pas brusquer quoique ce soit. Seul dans le cockpit, l'Emberlenois méditait en jouant avec le jonc offert par Dana lors de leur mariage. Il n'avait pas contacté Merisee depuis son départ. Son exil était terminé depuis quelques mois et c'était la première fois qu'il renouait avec son expérience de vagabond depuis. Et il ne pouvait pas dire qu'il n'aimait pas cela.

Les étoiles reprirent leur allure normale alors que la navette quittait l'hyperespace en orbite de Kothlis. Planète paradisiaque, beaucoup de yachts stellaires orbitaient également autour du monde bothan pour que leurs riches propriétaires puissent passer de belles vacances. C'était également le lieu où David Bolz croyait que se cachait Variise Al-Anka. Ilyas annonça à l'aide de l'intercom du vaisseau à Simurgh qu'ils allaient bientôt se poser.

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L'astroport de Kothlis était bondé de touristes de toutes les races galactiques. Tous semblaient savoir dans quelle direction se diriger sauf deux humains plantés dans la section des arrivées en provenance du Noyau. Simurgh et Ilyas posaient le pied sur Kothlis et n'avaient pas vraiment d'idée où débuter leur recherche. Regardant pensivement autour de lui, Ilyas fit venir machinalement une cigarette et son briquet à ses lèvres. Un Bothan en uniforme le hélas immédiatement pour lui interdire une telle action. Soupirant, le Sultan remit son attirail dans la poche de son manteau de voyage et porta ses yeux bleus vers son accompagnatrice.

[font=georgia]« Bon. On sait qu'elle bossait pour un commanditaire probablement rencontré sur Socorro... et c'est pas mal tout. Une idée pour retrouver une mercenaire à la tête rasée - du moins aux dernières nouvelles - sur cette planète? »[/font]

Quel amateur! Ils avaient foncé tête baissée sur Kothlis sans préalablement fouillé un peu plus pour obtenir plus d'informations sur le fameux contrat mentionné par David Bolz. Heureusement, peut-être que Simurgh allait avoir une idée de génie.

[Hayley Curwee]

Ambiance

Simurgh. Dans ses bons jours.

Elle était déjà venue sur Kothlis, cela faisait une éternité maintenant, à l'époque elle était une Jedi encore flamboyante et pleine d'espoir, elle croyait même se souvenir qu'a cette époque son père la chaperonnait encore, mais de cela elle n'était plus trop sûre. Tout cela remontait a une éternité, il semblait que des étoiles étaient mortes et que d'autres naquirent à la suite de ces disparitions, perpétuant ainsi l'étrange ballet de la vie. Elle aurait aimé pouvoir maîtriser un pouvoir tel qu'il aurait permit à son père de revenir, la corruption d'une âme était un bien doux prix s'il permettait de faire revenir ceux qu'elle aimait, et l'acquisition d'un pouvoir sans limites était un défi perpétuel puisqu'il était le plus souvent obtenu au prix de larmes, de sueur et de sang.

Telles étaient les pensées qui se bousculaient dans le crâne de cette petite humaine dont la vie n'avait toujours été qu'une histoire de dualité.

Son aura s'agitait au gré de ses sombres pensées, fluctuant comme l'halo d'un astre vigoureux oscillant entre rouge et noir. Il lui avait semblé que le voyage avait duré une éternité, l'Emberlenois n'avait pas été très loquace et avait passé une grosse partie de son temps a tripoter un anneau autour de son doigt, il semblait que ce charlot était marié ou quelque chose dans le genre. A un moment elle n'avait pas réprimer un reniflement de mépris en l'observant faire mumuse avec cela tandis qu'une partie d'elle-même était tentée de lui faire des avances, voire même de prendre les devants afin de mettre à mal l'engagement solennel que l'homme avait prit. La corruption d'un être était une saveur succulente qu'elle soit morale ou physique, et quand elle plongeait l'individu dans la déchéance de ces deux ordres alors c'était d'autant plus jouissif.

Mais non.

Des verrous avaient été placés, qui ne manqueraient pas de se briser a la moindre occasion, mais pour l'heure ils maintenaient une certaine discipline a Simurgh dans l'expression de ses passions.

Sur un ton où l'ironie perçait sans difficulté, elle répondit a la question du basané :


« Retrouver une mercenaire tondue ? Je vais probablement faire montre d'une originalité folle mais il est fort probable qu'elle se soit rendu dans une cantina mal famée, je suppose. Sinon... »

Elle ne termina pas sa phrase, quelque chose avait retenu son attention, une porte qui indiquait que le public était loin d'être le bienvenu de l'autre côté. Elle se rapprocha de l'Emberlenois allant jusqu'à poser ses mains sur le torse de l'homme ayant le soucis d'imiter l'une de ces nombreuses greluches éprise de leur copains comme il en existait des milliards dans la galaxie, elle en profita pour souffler quelques mots dans l'oreille de son camarade :


« ...sinon, il y a toujours la possibilité de consulter les archives de la surveillance de cet aéroport, nous pourrons alors déterminer si elle est venue avec son vaisseau personnel et si elle a bougé, qu'en dis-tu ? »

Et elle ne bougea pas, se maintenant dans cette position tendancieuse, tenté par la possibilité de glisser ses mains sur bien d'autres parties du corps du bronzé, curieuse de voir si cela allait le presser de répondre ou bien au contraire le ralentir...

[Ilyas Dhanab Al-Asad]

Le souffle d'Ilyas se coupa lorsque Simurgh se blottit contre lui. Ne sachant que faire, ses mains restèrent en suspend de chaque côtés de la jeune femme et les yeux du Sultan ne savaient réellement où se poser. Son accompagnatrice venait de pousser leur relation à un autre niveau en défonçant allègrement la barrière émotionnelle qu'avait bâti Ilyas entre elle et lui. Voilà qui compliquerait le reste de leurs péripéties.

Elle lui signala alors la porte derrière eux, Ilyas jugea qu'il s'agissait d'une bonne première piste. Se dégageant habillement de l'étreinte de Simurgh il se dirigea immédiatement vers la porte qu'il tenta d'ouvrir, en vain. Après tout un astroport de calibre intergalactique avait bien des systèmes de sécurité sophistiqués! Rien n'était si facile dans la vie. Faisant signe à Simurgh de l'attendre quelques instants il réussit à rattraper le Bothan qui lui avait interdit de fumer quelques instants plus tôt. Passant rapidement sur sa droite, le Sultan subtilisa sa carte d'identité, pivota et retourna près de la porte. Il avait remarqué que le lecteur de carte d'identité n'était pas équipé d'un clavier : il n'aurait donc pas besoin du mot de passe de l'employé. Bip sonore, son de la porte qui se déverrouille et les deux compères purent descendre le long escalier qui se cachait derrière.

Arrivés au bas de l'escalier, la scène qu'ils y trouvèrent fut assez intrigante. Les restes de ce qui semblait être un centre de contrôle étaient encore fumants. Ordinateurs défoncés, traces d'explosifs, crépitements et étincelles, un curieux bordel se présentait aux deux aventuriers. Ilyas scruta la salle sommairement et repéra immédiatement un datapad miraculeusement intact. S'approchant doucement il se pencha et le saisit mais le tout semblait crypté. Las, il regarda Simurgh.

[font=georgia]« Quelque chose s'est passé ici et les autorités locales semblent l'ignorer... Des connaissances en informatiques? »[/font]

[Hayley Curwee]

Elle lâche un soupir et affiche un air ostensiblement déçu lorsqu'il la repousse, bien entendu, intérieurement, elle se sentait tout à fait satisfaite d'avoir joué avec l'homme et elle crevait d'envie de montrer ce sourire goguenard qu'elle ressentait, mais il n'était pas question de laisser le bronzé voir qu'elle jouait avec lui, il pouvait par la suite s'avérer être une pièce intéressante sur son échiquier. Elle l'observa faire montre de ses talents dans le vol à la tire et s'avança à sa suite d'un pas nonchalant, autour la foule continuait sa vie, insectes méprisables qui se désintéressaient d'elle et son compagnon, pour continuer leurs vies dénués de sens.

L'escalier descendait vers une salle plongée dans une pénombre perturbée seulement par des flashs lumineux par moment. Il ne fallut pas longtemps aux deux compères pour constater que la salle avait subit les outrages de quelqu'un qui n'appréciait que modérément la technologie. Simurgh croisa les bras, attentifs à tout les détails, mais il ne semblait rien rester d'intéressant ici, seulement des cables déchiquetées et des étincelles, rien de bien...

Son regard fût attiré par un datapad resté intact à l'autre bout de la pièce et au même moment le grand basané se précipita sur l'équipement. Elle sourit, elle trouvait cet empressement amusant, même un brin attendrissant d'un certain point de vue... Elle ne pût réprimer une grimace lorsqu'il l'interrogea sur ses capacités en informatique, Simurgh n'était pas une slicer née, loin de là, mais en suivant la voie de la Sentinelle Jedi, il y a longtemps, elle avait dû se résoudre à s'intéresser à cette branche de ses activités et c'était avec l'assistance de Miriana Joy qu'elle avait acquis quelques bases relativement fragiles. Elle attrapa le datapad et commença à tapoter dessus, cela ressemblait à du crypté basique au premier abord, mais un examen plus attentif lui indiqua qu'il y avait également un protocole qui empêchait l'accès aux données par le biais d'un verrou progressif. Elle fronça les sourcils, la partie s'avérait plus tendue que prévue et c'était loin de l'arranger. Simurgh était habitué à avoir un contrôle total sur son entourage et l'environnement, mais cette tablette semblait vouloir être l'antithèse de ce qu'elle détenait. La tentation de compresser l'objet et de passer à autre chose est grande, mais elle repousse très vite cette idée car cela lui aliénerait l'alliance qu'elle a avec Ilyas et les possibilités de retrouver la tondue. L'homme passe derrière elle pour regarder par dessus son épaule et cela l'agace prodigieusement même si elle ne lui signale pas, préférant rester stoïque. Elle ouvrit une page vierge et commença à taper quelques lignes de codes, son intention était simple en théorie : elle nécessitait de rerouter le verrou dans une boucle infinie afin de protéger un autre programme dont elle définirait une priorité accrue par rapport au programme protégé, de cette façon elle aurait accès libre a ce qu'on voulait lui cacher. Le problème c'était qu'elle avait les plus grandes difficultés à se rappeler les lignes de codes dont elle n'avait, du reste, jamais fait us en pratique. Elle dissimula sa gêne devant son incapacité à réaliser la tâche bien qu'elle se sentait soulagée devant la visible incompréhension de son compagnon.


« Je vais en avoir encore pour quelques minutes, peut-être dix, peut-être plus. »

Elle poursuivit son pianotage sur le datapad mais fût interrompu par un déclic familier, celui d'une arme. Elle se raidit, attendant de déterminer les réactions adverses pour pouvoir réagir.


« Pas si vite. Que faites-vous là ? Retournez-vous et lâchez-ça ! Vous allez nous suivre bien gentiment pour interrogatoire ! »


Simurgh se retourna, obéissant aux ordres, de cette manière elle pouvait enfin trouver une issue au problème. A l'heure actuelle il était nécessaire de s'occuper de ces gêneurs mais sa priorité à elle était de débloquer ce fichu cryptage. Il y avait quatre gardes bothans qui les toisaient d'un air supérieur, Simurgh les observa tout les quatre, ils ne semblaient pas prêts à rigoler, loin de là. La brunette fit la moue puis lâcha finalement ces quelques mots :


« Donne moi du temps, je te donnerais le contenu de ce datapad. »


Le temps s'arrêta et les événements s'enchaînèrent, Simurgh bondit vers une table qu'elle renversa pour se protéger des tirs de blasters, ce n'était pas la meilleure des positions pour faire ce qu'elle devait faire, mais elle n'avait pas le choix, certes ils ne devaient pas moisir ici, mais ils devaient avoir des informations précises et cela rapidement afin de pouvoir atteindre leur objectif et fuir cette planète au plus vite, car oui, elle n'en doutait pas. Une fois ceci fait ils devraient fuir Kothlis au plus vite avec cette foutue conasse que tout deux recherchaient.