L'Astre Tyran

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    La Roue. Un bel endroit, si on faisait abstraction de la population des lieux. Si la grande station circulaire n'était pas, originellement, vouée aux contrebandes et autres trafics, elle avait fini par les accueillir malgré elle, sans pourtant faire quoi que ce fut pour les chasser. Port-franc du Greater Maldrood, elle faisait les beaux jours de ceux dont le commerce était suffisamment illicite pour devoir être dissimulé. Et ils étaient nombreux.

    La Roue voyait circuler par ses docks de nombreuses marchandises, parfois légales, souvent illégales, et presque toujours en grandes quantités. Les petits cargos étaient rares, car peu rentables. Ceux qui avaient recours aux ports-francs transportaient généralement de gros tonnages, car ils ne grouillaient pas d'agents de police. La police, c'était mauvais pour les affaires. La Roue n'en possédait aucune. Du moins, en son sein, parce que le Secteur, lui, grouillait de patrouilles spatiales impériales. Elles avaient les moyens d'arraisonner sans mal les plus gros appareils, mais n'avaient que rarement l'occasion de fouiller leur bord. Car pour cela, il fallait des vaisseaux encore plus gros, pour les mettre en hangar. Et plus gros qu'un gros cargo, ça voulait dire destroyer stellaire. Et l'Empire rechignait à mettre ce genre d'appareils en lice pour la chasse aux contrebandiers, même audacieux. L'Empire préférait défendre ce qui restait de ses territoires et défier la République.

    Mais ça n'était pas les préoccupations de Tyler Leython que les stratégies territoriales et les répartitions d'effectifs. Pas vraiment. Il avait autre chose à s'inquiéter. Installé à son bureau, dans sa cabine, il réfléchissait. La Roue était en vue. Un message du Capitaine venait de retentir dans tout le Calamari Volant pour l'annoncer. Pour l'équipage, cela signifiait la fin de ce voyage. Pour Tyler, c'était autre chose. Il devait maintenant réfléchir à la manière dont il quitterait le bord pour se tirer avec les documents. Tout cela serait compliqué. Il serait grillé à coup sûr.

    D'après le timing habituel, le déchargement devait avoir lieu un bon moment après la connexion au dock, ce qui devrait lui fournir le temps nécessaire pour opérer. Mais alors, quitter l'appareil et filer à la coruscanti serait une toute autre paire de manches. Toute activité des sas serait détectée, et il ne faudrait pas longtemps pour que l'absence de l'imposteur ne soit notée. Il faudrait un peu plus longtemps pour qu'on fasse le rapprochement entre ça et le fait que les documents de fret aient disparu. Car pour ça, il faudrait que Yjownes cherche son "Monsieur Talon" jusque dans sa cabine, inspecte les lieux et constate la tromperie.
    Dans ce laps de temps, Leython aurait fait du chemin dans la Roue. Mais il serait déjà pris en chasse. Et il y avait fort à parier qu'une belle récompense attendrait celui qui pourrait le ramener au Capitaine. Il lui faudrait faire vite pour trouver un vol et quitter la station. Ensuite il gagnerait un autre Secteur, n'importe lequel, pourvu qu'il puisse s'éloigner d'ici. Puis il livrerait les documents.

    Une autre chose lui vint à l'esprit. Il lui fallait prouver que les documents étaient en lien avec la cargaison, ce qui ne sautait pas aux yeux de prime abord. Les papiers étaient on-ne-pouvait-plus conformes et en règles, ou du moins en avaient l'air. Il lui fallait de quoi démontrer que le dernier feuillet était contrefait, et que la marchandise était tout sauf du matériel en provenance de Kessel.

    Sans plus attendre, Tyler quitta son bureau et sa cabine pour la cale qui la jouxtait. En utilisant son badge, il savait que l'accès serait enregistré et qu'il y aurait une trace de son passage. Après tout, il était le responsable du fret à bord, il avait le droit de visiter la cale, pour une petite vérification de routine. C'était même plutôt indiqué, à ce stade du voyage. Mais ce que Leython comptait faire ici n'avait rien de réglementaire.
    Il s'approcha d'un des containers, hors de la vue d'un éventuel visiteur qui pourrait entrer – même si c'était impossible – et l'ouvrit. À l'intérieur, une impressionnante quantité de colis. Ces colis contenaient chacun cinquante paquets d'un kilo de Glitterstim. Cinquante kilos par colis, vingt colis par container. Vingt containers au total, répartis sur les deux cales. Vingt tonnes de Gliterstim pur, de quoi donner à la Galaxie un sacré paquet de doses, une fois coupé. S'il en manquait une infime partie, personne ne le sentirait passer.
    Tyler dégagea un colis, histoire que le stratagème ne soit pas découvert trop vite en cas de vérification, et entama celui de derrière avec son couteau. Puis il en sortit un peu d'épice, qu'il mit dans un tube avant de le refermer avec soin et de le fourrer dans la poche de son manteau. Une fois son couteau à la ceinture, il replaça le premier colis, dissimulant celui qu'il venait d'ouvrir, et referma le container. Il en avait fini ici. Il retourna à sa cabine afin d'attendre l'arrimage.


    Obtenu : - Glitterstim pur (environ 5g)
#15142
    Le moment était venu. Le Calamari Volant allait s'arrimer à l'une des baies de la Roue. Réparties tout autour de l'anneau qui lui valait son nom, il y en avait presque cent. Tyler finissait de se préparer à sa fuite. Il avait les documents, il avait le Glitterstim, et il se sentait prêt à en finir. Par habitude – il ne savait dire si c'était du professionnalisme ou de la paranoïa – il vérifia une dernière fois le niveau de charge de son blaster. Cette antiquité parfaitement entretenue lui avait souvent sauvé la mise, et il avait autant confiance en elle qu'en les meilleurs hommes du temps du Ragnar.

    Les imperceptibles vibrations de la partie moteur changèrent lorsque la manœuvre de ralentissement s'amorça, puis devinrent inexistantes un instant avant de reprendre, quand le vaisseau s'arrêta complètement. Comme le veut la manœuvre d'amarrage, le Calamari ajusta sa position vis-à-vis du sas à l'aide de ses propulseurs multidirectionnels. C'était le moment. Tyler quitta sa cabine et gagna l'élévateur. Une fois au pont inférieur, il dut attendre un peu que la pression à l'intérieurndu sas soit égalisée entre celle du vaisseau et celle de la station. Ceci fait, il put procéder à l'ouverture. Le moment était venu d'abandonner Yjownes et ses hommes à leur vie, et de continuer la sienne. Tyler quitta le bord, sans se précipiter, mais d'un pas tout de même rapide. Il n'avait que trop traîné ici.

    Avec en poche les éléments demandés par son commanditaire, il ne lui restait plus qu'à établir un contact pour la livraison. Il pouvait aussi rechercher tout de suite un moyen de quitter la Roue et voir ça plus tard, mais il avait l'impression d'avoir un peu de temps devant lui. Il profita d'être dans la zone de débarquement pour attraper une navette pneumatique et se rendre à l'opposé de la station. D'ici à ce qu'on le trouve, il se serait passé un bon bout de temps.




    A l'autre bout de la station, le Corellien pouvait s’atteler à contacter son commanditaire. Il devait trouver un endroit d'où se connecter à l'Holonet, et de préférence un endroit pas trop regardant sur la nature des connexions de leurs clients. Le Crimson Casino ne semblait pas le bon endroit. Cet établissement effectuait un tri drastique, ne permettant qu'aux plus riches d'y entrer. Définitivement pas le type d'endroit que Tyler recherchait : trop fliqué. En revanche...
    Le Scarlett Casino, à quelques mètres du Crimson, paraissait tout indiqué. Il ressemblait en tous points au Crimson, à ceci près qu'il avait l'air d'avoir été fondé deux cent ans plus tôt. Tout était vieux, sale, la moitié des lampes de la façade ne fonctionnaient plus depuis belle lurette... Bref, c'était parfait. Tyler y entra sans hésitation.

    À l'intérieur, il demanda un terminal en état de marche. On lui indiqua, sans trop d'amabilité. Tyler ne prit pas la peine de remercier son interlocuteur, qui à la réflexion pouvait tout aussi bien être une interlocutrice, c'était difficile de distinguer. Le chasseur de prime s'installa et entra sur le Réseau. En quelques manipulations basiques, il entrait sur le serveur de la Guilde des Chasseurs de Primes. Identifiants, codes d'accès, et il était sur son profil, prêt à contacter son employeur anonyme.


    > Guilde des Chasseurs de Primes – Connexion cryptée n°874-F-3908574
    >> Nom du profil : CLASSIFIÉ – Niveau 4
    >> Expérience : importante
    >> Efficacité : Classe B+
    >> Motif du contact : Contrat - Livraison

    >>> Détails :
    >>> En possession de documents liés à notre affaire + preuve matérielle sous forme de prélévement.
    Devons organiser rencontre pour livraison et paiement. URGENT.
    Extraction dépend de la réponse.

    Tyler espérait être contacté rapidement. Il coupla son profil a son comlink crypté, afin d'être averti en cas de réponse. Puis il continua à errer sur le Réseau, histoire de passer le temps, tout en jetant de temps à autre un regard alentour.
#15143
Les plans sullustéens arrivaient toujours à maturité avec une lenteur exaspérante. A tel point que "tout vient à point à qui sait attendre" était en passe de devenir LE dicton du Conclave sullustéen. Enfin bref!

Le prestataire de service extérieur contacté via la Guilde des Chasseurs de Primes semblait avoir réussis à obtenir les informations désirés. Étaient elles viables? Difficile à dire, mais le message laissait présager que oui. Dans le milieu des barbouzes où les sullustéens commençaient seulement à tâtonner, les échecs étaient une part intégrante de tout plan d'action. Pour preuve lors de la dernière infiltration en date, dont on ne savait si elle porterait ses fruits, un agent sur trois avait été probablement détecté et mis sur la touche. Par chance ni officiellement ni "physiquement", mais sa mission avait échouée avant même d'avoir débutée.

Afin d'avoir le coeur net de cette affaire on détacha un agent du Service de Surveillance Navale, le petit Solonichkov, à bord d'un cargo d'une entreprise sullustéenne lambda circulant via le réseau mercari.
Le cargo irait simplement en "reconnaissance de site d’amarrages" en vue "d'opération commerciales dans le secteur". Avec le Greater Malrood qui ouvrait ses portes au commerce républicain, pour le moment en tout cas, la chose passerait crème.

Ainsi on envoya à notre sympathique agent infiltré un message lui signalant que le "Space Nugget" s’amarrerait sous quarante huit heure à la station de la Roue pour l'y recueillir avec ces donnés. S'il estimait que le délais, incompressible, était trop important pour une utilisation optimale de celles ci, il pouvait les envoyer via l'holonet en usant du codage habituel. La prime arriverait avec le "Space Nugget".
#15145
    Le comlink bipa. Revenant sur le Réseau de la Guilde, Tyler consulta le nouveau message qui l'y attendait. Deux jours. C'était une éternité ! Deux jours à attendre qu'un vaisseau arrive, et pendant ce temps Yjownes aurait découvert la combine et aurait envoyé une troupe de sbires à ses trousses, poussés par la promesse d'une prime intéressante. Vu la somme qu'il devait se tirer pour la cargaison qu'il avait chargée, il pouvait se fendre de quelques milliers de Crédits. Tyler n'aurait que peu de chances. Deux jours... Il n'avait pas tellement le choix. Son contact avait-il les moyens d'organiser une extraction en moins de temps que ça ? Difficile à dire. Déjà, on venait le trouver ici, sur la Roue. Et on le prenait au sérieux, c'était mieux que rien. Il répondit au message par la même voie.
    > Guilde des Chasseurs de Primes – Connexion cryptée n°874-F-3908574
    >> Nom du profil : CLASSIFIÉ – Niveau 4
    >> Expérience : importante
    >> Efficacité : Classe B+
    >> Motif du contact : Contrat - Livraison

    >>> Détails :
    >>> 48h. Si possibilité de délai plus court, prévenir via fréquence comlink cryptée fournie.
    En attente.

    Bien entendu, il avait toujours la possibilité de transmettre les données par le Réseau, sur le cryptage de leur communication. Mais, d'une part, cela demanderait du temps pour les saisir, et donc exposerait les données en cas de mauvaise surprise, et d'autre part Tyler préférait largement un contact direct, tant pour la livraison que pour recevoir le paiement. Il attendrait donc deux jours. Il se dirigea vers le bar, histoire de parer au principal.

    Il s'accouda au comptoir, et affichant son plus beau sourire, il fit signe à la barmaid zeltronne pour attirer son attention. Lorsqu'elle posa son regard violet sur lui, il agita un jeton de 100 Crédits, ce qui fut largement suffisant pour la faire venir à lui sans plus d'effort.

      « Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? demanda-t-elle d'un ton lascif.
      Pas mal de choses, à vrai dire. J'ai trois services à vous demander, mais tout dépend d'une chose : vous reste-t-il des chambres ?
      On en a toujours de libre. Malgré le monde qui circule en permanence par ici, on n'est jamais complet.
      Parfait. Dans ce cas... Tyler sortit une petite pochette de cuir et l'ouvrit en montrant ostensiblement les jetons qui y étaient rangés. Il en disposa deux sur le comptoir. 200 Crédits. Ça, c'est pour la chambre, que je garderai deux jours. Faites-y monter un repas ce soir, et un demain.
      Avec plaisir, beau brun, répondit la Zeltronne en empochant les jetons. Tyler en posa deux autres sur le bar.
      Ça, c'est pour me tenir informé. J'attends un vaisseau, qui doit arriver dans deux jours. Le Space Nugget. Je suis sûr que vous pouvez obtenir de quelqu'un d'être informée de son arrivée. Quand vous le saurez, prévenez-moi. »
    Là encore, les jetons furent prestement ramassés par la main à la peau rougeâtre. Leython en prit deux autres, et les agita sous le nez de la barmaid vénale.
      « Et ça, c'est parce que vous ne m'avez jamais vu. Pour finir, si tout se passe bien, je vous donnerai un petit pourboire en partant. Disons... 400 Crédits.
      Vous rigolez ?! Ça fait 1.000 en tout, c'est presque mon salaire ! Vous claquez tout ce fric pour deux nuits en demi-pension, un service et la discrétion ? Vous êtes qui, exactement ?
      Ah... on avait dit "Vous ne m'avez jamais vu". Alors on ne pose pas de questions. Vu ? »
    La Zeltronne empocha les deux derniers jetons avec un sourire mutin et hocha la tête. C'était de l'argent facile. Il lui suffisait de passer une communication au Bureau des Docks, et de tenir sa langue.

    Faisant signe à Tyler de patienter, elle s'éclipsa un instant et revint rapidement. Elle lui tendit une carte, la clé de sa chambre. La 1408.

      « Le room service est informé de votre réservation, il vous suffira d'appeler pour passer commande. Pour le reste... Je ne sais pas qui vous êtes, Monsieur Lambert.
      Parfait. »
    Une bonne chose de faite. Cela n'empêcherait pas Tyler de rester sur ses gardes. Il monta à sa chambre sans attendre et s'y enferma.

    L'endroit était spartiate, comparé à ce qu'il pouvait s'imaginer des chambres du Crimson Casino, certainement luxueuses à outrance. Ici, tout était vieillot, délavé, usé. Peu importait, ça ferait largement l'affaire.

    Leython tira un fauteuil pour le placer face à la porte, et s'y installa. Il attendrait ici. Assis confortablement, il tira son blaster de l'étui, fit sauter la sécurité et le posa sur sa cuisse, la main sur la crosse. La soirée serait longue. Et la nuit. Et la journée d'après, aussi.
#15147
Solonichkov venait tout juste de rejoindre le Space Nugget et son irascible capitaine, pas vraiment enchanté de devoir détourner son vaisseau de sa route originelle. Bon certes les Lunes de Iego n'avaient rien de bien extraordinaire, exception faite de leur ange si tout ce qu'on disait dessus était vrai, mais il n'aimait pas spécialement qu'on lui dicte ses ordres. La Compagnie de transport dont il dépendait, et qui figurait au nombre des propriétaires de la plaque de quille de son vaisseau, était déjà assez intrusive comme ça. Ajoutez encore quelqu'un de "plus haut placé", et cela devenait réellement casse pied!

Installé dans la seule cabine supplémentaire du vaisseau, on était pas sur un paquebot stellaire ici, Solonichkov consultait le dernier message en provenance de son contact. Faire plus vite...on ne se trimbalait pas d'un bout à l'autre de la galaxie en un claquement de doigt! Que croyait il donc ce type? Que la cavalerie allait se matérialiser comme par magie pile là où il le fallait alors qu'elle ne s'en savait rien?
Et qu'est ce qu'ils avaient foutus les mecs de l'Amiral Cain au juste? Utiliser des agents extérieurs s'étaient bien jolie, mais s'informer sur leur fait et gestes pour quelque chose qui semblait si capitale, cela n'aurait pas été du luxe!
Solonichkov pestait et jurait dans son coin, mais ignorait que la Direction Générale de la Surveillance Navale avait eu bien du mal à dénicher en urgence un vaisseau commerciale battant pavillon d'une Compagnie de fret usant du réseau mercari. Alors affecter à temps complet un ou des vaisseaux pour un seul agent, il ne fallait pas rêver. Pas encore du moins, car la DGSN travaillait d'arrache pied à mettre en place ces réseaux.

Pour l'heure il revenait à Solonichkov de réussir, et de transformer cette opération faite de bric et de broc en une réussite. Le message du Service Action de la DGSN était assez concis quand à sa demande de raccourcir le délais mais symptomatique de la situation du service.


Faites au mieux


Le jeune sullustéen soupira une dernière fois avant d'éteindre son terminal, de sortir de sa chambre et de gagner la passerelle. Enfin ce qui en tenait lieux ici...
Le Capitaine du vaisseau était présent, de même que son ingénieur en chef et son pilote. Ce qui faisait presque la totalité de l'équipage du vaisseau...


"-Vous voulez raccourcir le délais? Comment? Je n'ai pas un hyperpropulseur de classe militaire ici. Le trajet vers le Noyau va déjà nous prendre pas mal de temps depuis Tatooine..."

Ce fut le pilote qui pris alors la parole, venant en aide à Solonichkov de manière inattendue:

"-Nous pourrions au contraire remonter via l'espace Hutt. En jouant quelque peu sur les sinto de l'hyperpropulseur et en calculant bien notre navigation, nous pourrions gagner quelques heures. Pas davantage toutefois, je le crains."

L'ingénieur de bord n'avait pas l'air franchement emballé par l'idée de faire joujou sur son hyperdrive, mais hocha simplement la tête en bougonnant.
A sa grande surprise, Solonichkov répéta exactement ce que le Service Action lui avait envoyé


"-Faites au mieux..."
#15177
    Le truc particulier, quand vous êtes sur une station spatiale comme la Roue, c'est le temps. La notion du temps est chamboulée, peu importe d'où vous venez, peu importe combien durent les jours et les nuits sur votre monde, tout change. Pas de soleil, pas de lune, pas de jour, pas de nuit, oubliez tout ce que vous savez sur les cycles naturels, car il n'y en a pas. Tout n'est qu'une succession d'heures – car oui, les heures, elles, s'écoulent invariablement – sans définition de ce qu'est le matin, le soir, l'après-midi, la nuit, l'aube ou le crépuscule. En échange, chacun peut gérer son temps comme il l'entend. Il n'y a plus de travailleurs de nuit, d'horaires décalés ou normaux, chacun mène sa vie selon son propre mode. Cela donne des structures particulières, des villes de l'espace qui ne dorment jamais vraiment.

    Comme Tyler. Il ne dormait pas vraiment. Il avait reçu son repas, comme convenu. Un étrange poisson grillé, supposément du Hitaka, mais qui n'en avait ni l'apparence ni le goût. Certainement un sorte d'arnaque locale. En tous cas, le dîner suffit à sustenter le Corellien, qui continua sa veillée, muni de toute la patience dont il pouvait disposer.

    Installé dans son fauteuil, il ne quittait pas la porte des yeux, mais sentait le sommeil l'assaillir. Il luttait. Moins il dormirait, et moins il risquerait de mauvaise surprise. Si jamais on l'avait retrouvé. Il espérait bien que non. 600 Crédits à cette Zeltronne, ça faisait déjà une belle somme. Si jamais elle parlait, il irait récupérer son fric. S'il s'en sortait.

    Leython piquait du nez, mais le relevait aussitôt. Il devait tenir. Il le devait. Il avait encore de longues heures à attendre – combien ? un regard vers l'horloge... encore une quarantaine – avant que le 'Space Nugget' ne vienne s'amarrer et qu'on l'en informe. Si on l'en informait. Là encore, le doute subsistait. Difficile de faire confiance à qui que ce soit, dans cette Galaxie. Tyler lui-même pouvait compter les personnes à qui il faisait confiance sur les doigts d'une main. Et cette Zeltronne du bar n'en faisait pas partie. 600 Crédits, bordel ! si avec ça elle n'arrivait pas à tenir sa langue et à faire ce qu'il lui avait demandé... Et puis il lui avait promis un supplément. Elle arriverait bien à suivre les consignes, quand même...

    Tyler sursauta violemment, et le sursaut le tira du sommeil dans le quel il avait plongé. Combien de temps avait-il dormi ? L'horloge lui répondit. Trois heures, un peu moins. Merde. Il fallait qu'il soit plus prudent. Il se leva et fit les cent pas dans la chambre, le blaster à la main. Qu'avait-il pu se passer, dehors, en trois heures ? Yjownes avait du le chercher pour le contrôle avant déchargement. Ne le trouvant nulle part à bord, il avait certainement attendu un peu avant de faire fouiller sa cabine. Sans indice, il avait aussi probablement lui-même inspecté l'appartement, et s'était rendu compte de la disparition des fichiers compromettants. Là, il avait sûrement envoyé l'équipage à la recherche du voleur, et lancé un avis sur le Réseau, avec prime pour la capture et tout le bazar.
    À cette heure, cinq ou six gars assez motivés étaient probablement à sa recherche, en plus de l'équipage et du Capitaine du Calamari lui-même.

    Il restait bien trop de temps à attendre, et aucun signe du contact. Des vérifications régulières de son comlink ne lui apportèrent jamais que la même réponse : aucun nouveau message. Restait à espérer que le Space Nugget était bien en route, et que tout allait pour le mieux.
    Mais hormis l'inquiétude, l'ennui s'emparait aussi de Tyler. Il lui restait plus de trente-cinq heures à patienter, et il s'ennuyait ferme. Il alluma le poste Holonet, et décida de visionner quelques information sur les chaînes dédiées, tout en s'adonnant à un entretien méticuleux de son arme.

    Il démonta le blaster rapidement, avec l'habileté d'un homme qui connaissait son pistolet par cœur et depuis longtemps. Ils en avaient vu, tous les deux. Tyler retira d'abord les lunettes, puis la cellule énergétique, et en vérifia l'état. Puis il déposa le réservoir de gaz et sa valve, en prenant soin de ne pas les bousculer. Vint le tour des connecteurs APAS, le cristal prismatique qu'il sortit de son logement avant de démonter le canon en trois partie. Les adaptateurs d'impulsion statique et l'émetteur étaient un peu encrassés, mais un rapide coup de chiffon régla l'affaire. Ceci fait, il remonta le tout d'une main experte, en prenant soin de régler la détente – elle avait tendance à être un peu raide, et Tyler la préférait souple, il y gagnait en rapidité de tir, au coup par coup – et les organes de visée. Il vérifia l'alignement du guidon et de la hausse, puis refixa les lunettes. Utiles, ces petites choses. Le SE-14C possédait deux lunettes de visée jumelées, l'une optique et l'autre infrarouge. De quoi trouver une cible à moyenne distance, et ce même dans le noir.

    Tout cela n'avait guère aidé à passer le temps, vu la rapidité avec laquelle Tyler procédait à l'entretien de son arme. Au moins n'avait-il pas vu passer ces vingt dernière minutes. Décidément, cette nuit allait être longue...
#15186
Ayant réussis à écourter quelque peux son périple, le Space Nugget émergea finalement de l'hyperhespace en vue de la Roue, la célèbre station autonome.

Solonichkov se trouvait dans le cockpit exigu, debout derrière les sièges du pilote et du capitaine, lesquels manœuvraient le petit cargo stellaire.
Le pilote poussa un soupir de soulagement audible pour tous alors que les voyant de son pupitre étaient tous au vert. Visiblement leur petite manœuvre fort peu orthodoxe n'avait pas causée de dégâts. Le capitaine lui demeurait visiblement tendue, attendant le rapport de son ingénieur mécanicien.
Solonichkov n'y prêtait qu'une attention distraite, occupé qu'il était à entrer quelques commandes sur la station de communication holonet afin de prendre contact avec son agent.

Tandis que le sullustéen envoyait un message bref signalant son arrivé, le pilote recevait l'autorisation de se poser au sein du dock 2 du secteur Betha. A priori une douzaine d'autres petits transporteurs étaient présents également, mais rien d'anormal au sein d'un port franc qui maximisait son potentiel d'amarrage.

Le capitaine grogna son consentement en même temps que le rapport du mécanicien arrivait, rien à signaler, et le Space Nugget fila vers sa destination.

Quittant le cockpit, Solonichkov se dirigea vers le sas et la rampe de sortie du cargo. Quelqu'un le héla dans son dos. Se retournant, il eu tout juste le réflexe d'attraper un blaster dans un étui que lui lançait le mécanicien:


"-On arrive dans un port franc. Le minimum est de montrer qu'on est armé."

Solonichkov opina du chef avant d'inspecter rapidement l'arme. Le sullustéen n'avait rien d'un pistolero des temps moderne et n'avait qu'une connaissance très rudimentaire des armes en tout genre. Pire il n'avait jamais tué quelqu'un, ni même prit part à une bagarre...
Le blaster lui semblait étrangement ancien. Et pour cause il l'était, équipant en son temps les officiers de l'armée clone de la république!

"-Il fonctionne au moins?
-T'inquiète pas! Je l'ai entretenue moi même. Mais c'est vrai qu'il n'est plus tout jeune!"


Sans un commentaire de plus, le Space Nugget atterri au sein du dock qui lui était assigné. Sortant en premier, le Capitaine commença à s'entretenir avec un officier de pont civil, rapport au tarif probablement, tandis que Solonichkov sortait également.
Il avait sans le savoir l'air de absolument rien, avec son crâne chauve, ses grands yeux globuleux, ses bajoues, une veste noire et un pantalon blanc. Son blaster était plutôt visible, le cran de sécurité en place.
Ses fameux yeux globuleux commencèrent à balayer les lieux, cherchant son contact...alors qu'il ne savait même pas a qui il ressemblait! Vous parlez d'un amateur...
#15189
    Elle était épuisante cette nuit. Cette deuxième nuit. Car il ne restait plus qu'une poignée d'heures avant que le délai annoncé par le contact n'expire. Et toujours pas de message. Tyler ne tenait plus. Il ne pouvait plus rester assis sans s'endormir, et demeurer debout à faire les cent pas devenait pénible et douloureux. Il allait finir par craquer. Il lui fallait sortir d'ici. Il ne tenait pas en place, et en même temps, il ne pouvait pas quitter cette chambre dont les murs semblaient se refermer sur lui petit à petit. Il devait attendre qu'on le prévienne.

    Et ce fut le cas. Un appel arriva à l'holocom de la chambre. Quand Leython l'activa, le portrait bleuté et tressaillant de la barmaid zeltronne apparut.

      « J'espère que vous avez des nouvelles pour moi...
      En effet. Le Bureau des Docks vient de me contacter à l'instant. Le Space Nugget sera à quai, plateforme Betha-2, d'ici quelques minutes maintenant.
      Elle est loin, cette plateforme ?
      Même pas cinq minutes, si vous y allez par le Tube. Il y a une station à deux pas d'ici.
      Parfait alors. Personne n'est venu après moi, depuis mon arrivée ?
      Non. Mais il y a de l'agitation dans ce secteur. Des hommes armés ont été vus. Ils semblent rechercher quelqu'un. Je serais prudente, si j'étais vous.
      Je le serai. Merci. Pour votre petit supplément, je passerai au bar d'ici un quart d'heure. Soyez présente. »
    C'était un mensonge éhonté. Tyler ne comptait même pas honorer sa promesse. Il avait assez dépensé d'argent comme ça, et il n'était pas encore certain d'être payé pour ce job. Ça suffisait comme ça. Il quitta la chambre sur-le-champ, et fila vers la rue, sans prendre la peine de passer par la réception ou le bar. Direction la station du Tube.

    C'était un moyen de locomotion intéressant, ce Tube. Il consistait en un circuit fermé et pressurisé, dans lequel circulaient des voitures ressemblant à des capsules oblongues. Les stations permettaient aux usagers d'entrer dans ces capsules sans compromettre le vide contenu dans le circuit, et qui faisait que les voitures se déplaçaient aussi vite. Car oui, ça allait vite. On pouvait voyager tout autour de l'anneau de la Roue en moins de dix minutes, dans ce réseau.

    D'après le plan de stations, le secteur Betha était peu éloigné, et effectivement, Tyler s'y trouva rendu en environ deux minutes, petite marche pour rejoindre la station de Tube comprise.

    L'endroit ressemblait à n'importe quel port, à quelques exceptions près. Pour permettre aux techniciens de pouvoir intervenir sur les appareils qui venaient s'amarrer, chaque baie était conçue de manière bien spécifique. Elle comportait une gigantesque porte, qui s'ouvrait pour accueillir le vaisseau qui lui était attribué. Une fois posé et arrimé à la plateforme, le cargo pouvait donc être mis à l'abri du vide spatial. On fermait la porte de la baie, et l'on pressurisait ensuite ladite baie, rendant son enceinte vivable par de l'air respirable et réchauffé, créant par là-même une sorte de cale sèche, comme on en trouve dans certains chantiers navals.
    C'était ce genre de dispositifs que regroupait la Roue. Près de cent baies d'arrimage ainsi conçues, permettant d'accueillir des cargos de petite ou moyenne taille. Les plus gros appareils pouvaient, eux, être pris en charge sur des structures différentes, faites de sas d'amarrages communiquant entre eux par des coursives, le tout relié à la station elle-même.

    Le secteur Betha, dédié au fret de taille modeste, était fait de pas moins de vingt-cinq baies individuelles, dont la moitié était occupée, et les autres en attente de leur prochain hôte. C'était donc parmi ces appareils que devait se trouver le Space Nugget. Encore heureux que la Zeltronne du casino ne se soit pas montrée trop méfiante. Elle avait livré le numéro de la baie, ce qui allait aider Tyler à localiser son appareil. Sans quoi, n'ayant qu'un nom – qui n'apparaissait pas sur la coque – et pas d'autre information telle qu'un modèle de vaisseau ou autre, il ne serait guère avancé.

    Il localisa rapidement la baie 2, comme on lui avait indiqué. Tyler fut surpris d'y voir un petit être au faciès caractéristique de son espèce. Un Sullustéen. Le pauvre ne semblait pas dans un élément, visiblement peu accoutumé à un tel lieu. Il se dandinait d'un pied sur l'autre, tripotant avec inquiétude le holster de sa ceinture qui contenait un antique blaster de poing DC-15s. Tyler ne s'y trompait pas : le Sullustéen n'avait probablement jamais tiré un coup de blaster de toute sa vie. Avait-il seulement jamais tenu une arme ? Il s'approcha de la plateforme d'un pas décidé.

      « C'est bien le Space Nugget, amarré ici ? »
#15194
Solonichkov n'était pas resté trois minute à se tracasser et se dandiner sur place qu'un humain imposant, remarquez qu'un wookie est une montagne pour un sullustéen, s'approchait et demandait le nom du vaisseau.
Le petit sullustéen, physionomiste, le détailla des pieds à la tête car il pouvait très bien être son contact.


*Une phrase d'approche! J'aurais du mettre en place une phrase d'approche! Abrutis que t'es Solo!*

Grand et costaud, dépassant Solonichkov d'au moins cinquante centimètre, il forçait le sullustéen à lever la tête pour lui adresser la parole.
Dans un réflexe d'homme d'affaire, qui n'allait que peu avec son nouveau job d'agent secret, il fit un pas en arrière pour ne pas avoir à se faire mal à la nuque et tenter de conserver un pied d'égalité avec son vis à vis.
Le genre d'attitudes qu'un dur à cuir, un baroudeur de l'espace, évite afin de ne pas être interpréter comme intimidé. Chose que notre sullustéen était bel et bien!


"-Oui c'est bien le bon vaisseau. Et que voulez vous donc? Personnellement j'attend quelqu'un pour une affaire...épicée dirais je."

Hou mon dieu qu'il est subtil! Oulalalalalala! La crème de la crème de la réplique de série Z. Mais enfin que voulez vous? Personne ne né agent secret! Enfin certains devraient s'abstenir mais bon...
Le vin était tiré, maintenant il fallait le boire!


#15196
    Tyler eut confirmation de la part du Sullustéen. Parfait. Au moins, il n'avait pas été mal renseigné, et l'information valait bien les Crédits qu'il avait versés pour une part et arnaqués pour le reste à la Zeltronne.
      « Oui c'est bien le bon vaisseau. Et que voulez-vous donc? Personnellement j'attends quelqu'un pour une affaire...épicée dirais-je.
      Alors je dois être celui que vous attendez. »
    Leython fouilla la poche intérieure de son manteau et en sortit un petit tube, parfaitement fermé. À travers le verre, on distinguait une fine poudre aux reflets argentés caractéristiques. Du Glitterstim. Environ cinq grammes, juste de quoi mener une analyse qui permettrait d'en déterminer le niveau de pureté. Les deux billes noires des yeux du Sullustéen s'agrandirent, pour autant que ce fut possible, et une petite main se tendit pour saisir le tube, que le Corellien s'empressa de remballer en faisant claquer sa langue sur son palais.
      « Tssk-tssk... Je préférerais qu'on règle ça à l'intérieur, dit-il en désignant le cargo d'un coup de menton. Il se pourrait que je sois recherché, et il ne serait pas prudent d'effectuer la livraison aux yeux de tous. De plus, j'ai quelques papiers pour vous, et vous une facture à honorer, si je ne m'abuse. »
    Ouvrant le pan de son manteau, Tyler exhiba le dossier qui contenait les documents volés.

    Le petit être joufflu hocha la tête sans un mot et invita l'humain à le suivre. Ensemble ils se dirigèrent vers le Space Nugget.




    Une fois à bord, les deux hommes s'installèrent au salon, dans les quartiers de l'équipage. En fait de quartiers, il s'agissait d'un élargissement d'une coursive, dont une alcôve permettait l'installation d'une banquette et d'une petite table. Rien de très impressionnant.

    Sans qu'il n'y ait besoin qu'on lui demande, Tyler posa sur la table le tube de verre. Le Glitterstim émettait une faible phosphorescence, qui le rendait presque attirant, mais lui et le Sullustéen savaient trop bien de quelle saloperie il s'agissait. Le dossier suivit le tube sur la table. Tyler l'ouvrit et en sortit les feuillets numériques pour les étaler sous le regard de son contact.

      « Le vaisseau que j'ai infiltré se nomme le Calamari Volant. Affrété par un petit groupement, le Groupement des Armateurs et Affréteurs Galactiques Indépendants. Parti de Nar Shaddaa, avec des matériaux bruts, ce cargo a fait plusieurs étapes, certainement pour brouiller les pistes, et se faire un peu de fric au passage. Je vous passe les détails... La dernière escale a été faite sur Kessel. C'est là que la poudre a été chargée. Désignée sur les inventaires comme "matériel pénitentiaire", à destination de la Pointe, il s'agissait en réalité de Glitterstim. Ce tube est un échantillon, quelques grammes prélevés sur les... vingt tonnes métriques contenues dans les cales.

      Si vous voulez mon avis, ce cargo fait ça assez souvent. Le Capitaine semblait avoir l'habitude de trafiquer les documents pour qu'ils aient l'air tout ce qu'il y a de plus officiels et en règle. Un sacré bon magouilleur. Mais s'il fait souvent ce genre de petits voyages, il devrait être facile de le pincer, et de remonter la filière. Le GAAG devrait pouvoir lâcher quelques informations sur son commanditaire principal. Un si petit groupe ne prendrait pas le risque de se voir couler pour protéger les intérêts d'un plus gros poisson.

      Et la dernière chose... mais ça, je n'ai pas d'autre preuve que mon instinct de professionnel. Je soupçonne une grosse puissance d'être derrière tout ça. Une si grosse quantité d'Epice, ça ne se revend pas comme un speeder volé, vous me suivez ? Il faut un réseau, des receleurs, des grossistes, des dealers... Et le Calamari n'a rencontré aucune difficulté avec les organismes de sécurité, ni sur Kessel, ni ici, et ce malgré les contrôles renforcés. On est passés bien trop facilement. Ils devaient avoir des sauf-conduits. Je mettrais ma main à couper que l'Empire les couvre, si ce n'est pas carrément lui qui les paye pour ce trafic.

      Voilà. Tout est là.
      »
    Et c'était vrai. Il n'avait rien de plus. Un échantillon, des documents falsifiés, et sa parole d'homme expérimenté. Il espérait que cela suffirait à convaincre le petit chauve de lui délivrer la prime.

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