L'Astre Tyran

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By Harlon Astellan
#34998
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Lune de Hurd,
7h34


Il fallait admirer les paysages, parfois. A voyager d'un bout à l'autre de la galaxie, on se trouvait peu soucieux de ce qui s'étalait sous nos regards. On pouvait, d'une journée seulement, passer d'une verdure sans faille à une bulle de gaz qui mêlaient l'entièreté du spectre visible en tourbillons pincés, sur lesquels pointaient de doux éclats phosphorescents. Les villes artificielles qui flottaient au-dessus des nuages de gaz, et faisaient descendre des tuyaux longs de centaines de kilomètres pour aspirer l'atmosphère, signe de richesse en devenir une fois raffinées. La paire d'agent en avaient tellement vu qu'ils n'y voyaient plus goutte. « On est arrivé ? - Hm hm. On sera sur le sable dans.... pfffffff, une grosse demie-heure. - Putain, qu'est-ce que je donnerais pas pour une bière. » Les canettes énergisantes, les plats décongelés à la va-vite, les nutripâtes goût fruits rouges et les vapodouches finissaient par bien faire. « Et les autres ? » Geste vague de l'agent copilote. « Ils dorment. » A quatre, on se relayait souvent. Pilote, copilote, à tour de rôle. On avait assigné à la tâche quatre commandos démobilisés et réaffectés aux Renseignements. C'était une consigne : recycler plutôt que jeter. Les commandos qui, pour une raison X ou Y s'étaient trouvé à échouer, sans raison indépendante de leur volonté, étaient maintenant refourgués comme agents de terrain au rabais. Leurs connaissances théoriques servaient aux missions basiques : repérer, tuer, saboter, exfiltrer... Toutes les tactiques de la guerre urbaine restait bien vissée dans la caboche. Le matricule restait aussi, hors de question de leur rendre leur identité. Inutile aussi d'espérer ne pas être traité comme de la merde. Mais ça payait bien, et on voyageait sans casque. Mais exit l'idée de partir sans armure : elle était juste dissimulée sous ce qui était, au choix, des ponchos ou des trench-coat. L'équipe avait opté pour un savant mélange. Le sergent s'était paré d'un grand chapeau à larges bords, et le manteau long élimé assorti, les autres des ponchos avec ou sans manche. La liberté retrouvée de ces agents donnait de bons résultats. En opération, ils faisaient officie de troupes de renfort aptes au chaos et à la guerre. Des talents utiles. Le rattrapage avait ses résultats jusqu'ici.

Il fallait continuer sur cette lancée maintenant.




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Lune de Hurd,
8h18


A dix minutes de l'arrivée, le copilote s'était décidé à réveiller les deux chacals dormeurs à l'arrière. « Bon, notre tour de dormir. Vous allez sur place, nous on reste là. On vous rejoindra dans six heures s'il le faut. - Gardez le vaisseau plutôt. On va s'occuper du reste. » Dix minutes après, le duo au sortir du sommeil prenaient leur vapodouche pour enlever l'odeur de sueur qui planait dans chaque coursive, enfilèrent une batterie de vêtements relativement propres, et commencèrent de débarquer leur matériel. « On prend un ou deux swoop ? » demanda l'agente numéro 4, en déployant la soute ventrale, « Deux. Je préfère conduire tout seul. » Hors de question d'assumer un passager qui lui tiendrait le dos. Les swoops étaient dangereux à deux. Filant sur les vagues de sable en tourbillons, à deux de front, lunettes fumées sur les yeux et foulard sur la bouche, les agents couvrirent la distance en une quart d'heure de temps. Garant leurs véhicules à l'entrée d'une toute petite ville - on devait compter une bonne centaine d'habitants tout au plus - l'agente 3 farfouilla dans ses sacoches, et sortit un ComSet, qu'elle brancha à son moteur de Swoop. Synchronisant son comlink au poignet, elle hocha la tête pour prévenir de la connexion entre eux et le vaisseau. « Rien à craindre normalement. » Puis, très vite, ils laissèrent tomber les lunettes, mais pas les foulards.

Une tête étrangère se remarquait vite dans un environnement aussi petit. Les pauvres hères qui traînaient ça et là levèrent des têtes ahuries, comme autant de bêtes curieuses dont elles partagaient traits et borborygmes. Twi'Lek, Rodiens, Ithoriens, Chevins et Eloms se bousculaient dans les rues, semblant d'un coup prit de panique en voyant arriver deux gens, grossis par les armures, avec des vêtements à bandelette flottant au vent, le visage à demi caché sous le même tissu beige qu'affectionnaient les Tuskens, une image qui affola un Jawa, qui eut comme réflexe de dégainer un fusil à boulons. « Te gunda ! Yapoopa Gemada, ekoh ! » L'injection d'un Skrilling mis fin à la panique, tandis qu'un Kubaz en capuche percutait l'agent numéro 4. Le duo entra vite dans une maison en torchis, de la taille d'un petit hangar de province, avec une pancarte rouillée, issue d'une tôle de titane extraite d'un cargo, sur laquelle on avait peint avec un peu d'attention le mot "Cantina" en Basic, en Haut Galactique, en Huttese et dans une autre langue qui n'évoquait rien aux deux agents. « Prend une visio... On fera analyser cette langue au retour. » L'agente s'exécuta sans broncher, captura l'image et ils purent rentrer. Quelques chaises très éclectiques servaient d'assises aux clients, rares, les tables étant de la tôle froissée, de vieux ensembles de vaisseau posés sur des trépieds de fortune, ou des enrouleurs de fils électriques industriels en bois bien coupés. Le patron, un homme d'un âge mûr, les cheveux gris, recevait quelques fûts à bière derrière le comptoir, servis depuis la porte arrière, grande ouverte sur un Besalisk fort charitable, qui en livrait une par chaque paire de bras. « BIENVENUE A LA CANTINA LOCALE. JE SUIS VOTRE SERVITEUR? EG-7-G7. VOULEZ-VOUS PRENDRE UN RAFRAICHISSEMENT ? » Les deux agents s'installèrent, puis se tournèrent vers un droïde de protocole, un modèle Arakyd peint en rouge carmin, avec un plateau greffé à la place de sa main gauche. « Je prendrais bien une pinte de votre bière la plus fraîche. - Deux. - JE VOUS LES APPORTE TOUT DE SUITE. » Le droïde partit à petits pas sous le bruit de ses servomoteurs derrière le comptoir, où le patron installait les fûts sous les tireuses. « Ne gâche pas tout l'argent en boissons cette fois. - Pourquoi pas ? C'est notre argent, on en fait ce qu'on en veut. - Non... » corrigea-t-elle, les dents serrées, « C'est l'argent de l'Empire. On nous l'accorde pour nos missions, pas pour nos frasques. » L'agent ricana et se détendit sur sa chaise, dure, sans coussin, et taillée pour les petits séjours. L'agente avait hérité d'un fauteuil d'un AA-9, au moelleux jauni mais encore intact. « C'est lui tu crois ? » Elle usa de sa technique de "voir sans être vue" en jetant un oeil dans un miroir de fortune, et acquiesça. « Tout juste. On a un bon informateur. » Informateur qui n'était bien sûr nul autre que le Kubaz croisé plus tôt.

C'est finalement le patron qui leur servit leurs bières. « La bière... pour monsieur... et la bière... pour madame... voilà ! Ca fera deux crédits s'il vous plaît. » L'agent s'en trouva étonné. « Deux crédits ? Vous gagnez votre vie avec ça ? - Pour être honnête, la majorité ne payent pas ici de toute façon. Nous n'avons pas besoin de ça. Tant que je couvre les frais pour en racheter, ça me convient. » L'agent versa la somme qui lui était donc du. Une poignée pleine de crédits. Vingt plaquettes de 5.000 crédits, brossées couleur aurodium. Crédits impériaux, frappés du palais de Yaga Minor. « Mais... c'est... » L'agente le retint par le bras. « Voyez, je pose vos deux crédits. Le reste n'est qu'un arriéré de salaire. » Le patron soupira quand l'éclat de compréhension pointa dans son regard. Il posa son plateau sur la table et les fixa, avec lassitude. « Je devais me douter que vous viendriez. » Il regarda la pile de crédits, la plaça sur son plateau, et remarqua que personne dans la cantina ne faisait attention à eux. C'en était étrangement louche. « Vous permettez que j'aille me chercher une pinte pour moi-même ? » On lui fit signe de faire. C'est en passant le comptoir que l'agent remarqua le soucis. « Il s'enfuit ! - La porte arrière ! »
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By Harlon Astellan
#35022
« Vois où il va, je prends le swoop ! » Il fallait faire vite. L'agent partit à sa suite, s'engouffrant dans la porte arrière... avant que le droîde ne lui assène un coup de plateau en plein nez. « L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. VOUS DEVRIEZ DORMIR. » Trop tard pour l'agente. Elle passait la porte d'entrée à ce moment là. Elle finit par voir une étoile filante derrière le bâtiment, qui traînait un gros nuage de poussière derrière lui. Il gardait un échappatoire !

ImageElle fonça sur son propre swoop, et mit les gaz. Pas question de le laisser s'enfuir. Suivant à la trace le larron, elle ne remarqua pas qu'elle était seule à le poursuivre. Sortant son poignet à l'air libre, elle pianota, le guidon géré au coude, les pieds en accélérateur constant, et tenta de joindre le vaisseau, du mieux qu'elle put. « Me laissez pas tomber les gars ! »




Le comlink bippa. Ils étaient en sommeil depuis une heure seulement. « Hmmmmmm... » Il prit son comlink, le fracassa d'un coup sec, et se rendormit. Il n'avait pas son quota. Hors de question qu'il se prive de sommeil... pas même pour tous les lingots d'aurodium de la Galaxie. Et qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer, hein ? Que le bonhomme prenne la fuite en swoop, en plein désert ? Ridicule.




L'agent se releva aussitôt, balayant les jambes du droïde avec un coup de coude latéral, avant de sortir une vibrolame, plongée du bas vers le haut dans la carcasse boulonnée du serveur d'infortune. Les fils grésillèrent, son vocodeur bredouilla les seuls morceaux de code qui restaient en place dans son processeur, et il finit par s'effondrer. Il sortit juste à temps pour voir un point filant devant un nuage de poussière, suivi de près par un autre. Il ne les rattraperait jamais ! « Oompa-pa Poli-ha ! » Se retournant, il fit face à ce qui ressemblait à s'y méprendre à une foule en colère. Contre qui venait de détruire le serveur et faire s'enfuir le propriétaire... Tandis qu'un Jawa futé glissait tout l'argent laissé sur la table dans sa sacoche, son fusil à boulons en bandoulière. « Tok-wha nimi jabah ! » L'agent, par instinct, sortit son blaster, un SE-14C en mode létal, l'agitant en menace claire. « Reculez tous ! Reculez ou je fais feu ! » le tout, maintenant, était de revenir au Swoop...




« Bon sang ! C'est pas vrai... » Le vaisseau ne répondait pas. Un problème de communication certainement. Pas le temps de voir pourquoi. Elle sentait qu'elle perdait du terrain petit à petit. Ils se dirigeaient droit vers une zone où il allait la semer... Un amas de pitons, de mesas et de grottes naturelles. Dans un dédale de rochers empilés, elle allait le perdre. Il lui fallait une aide concrète. Elle retenta de communiquer avec le vaisseau. « Et décroche cette fois ! »




Il restait un comlink qui n'était pas silencieux. « Oh, pfff... » Dégainant son dard hors de son pantalon, il passa sa main de sous sa couchette pour aller prendre le comlink, avec des doutes. « Hmmmmmm... m'allô ? - ... ite... ible... chappée... mène vit... sino... perd.... race ! » Il n'en fallut pas plus. « [color=pink]ON SE BOUGE ! » Une minute après, le cargo décollait, en plein vers le signal du messager.




ImageElle l'avait perdu. Après une série de tourbillons au milieu des amas, elle l'avait perdu. Cela faisait une demi-heure qu'elle tournait en rond, balisant les lieux du mieux qu'elle pouvait. Rien à redire : il était envolé maintenant. Pour de bon cette fois-ci. « Tu es sûre de l'avoir vu passer par là ? » Elle se retourna un instant, pour offrir son majeur tendu au cargo. Bien sûr qu'elle en était sûre. Pas besoin de revenir dessus. Les deux véhicules ralentissant l'allure, elle sut d'instinct - et de protocole - que le cargo engageait déjà tous les scopes pour retrouver n'importe quoi qui convenait : signature thermique, énergétique, vitale... quelque chose qui puisse le localiser au milieu de tout ça. « J'ai un truc ! » Il lui donna les instructions, qu'elle suivit à allure réduite, et finit par tomber sur ce qu'ils cherchaient. Un Swoop écrasé contre un piton, de petites flammes encore à brûler. Et un amas informe, totalement carbonisé. « Et merde... » Il fallait rendre compte. « A tout l'équipage... la cible est morte. Je répète, statut Delta Charlie Delta. » Il manquait à l'appel leur dernier équipier, resté à faire on ne savait quoi on ne savait où. D'ailleurs, il était peut-être temps de l'appeler. « Tempête 3, ici Tempête 4. » Il fallut une bonne minute, mais il finit par répondre. « Tempête 4, ici Tempête 3, j'écoute. - Ici Tempête 4, la cible est morte. » dit-elle, surprise de la clarté de la réception. Il devait être tout près. Négatif, Tempête 4. Négatif ? Comment ça ? Elle entendit alors le Swoop de l'agent derrière le sien à l'arrêt, swoop qui allait à une toute petite allure. Elle vit vite pourquoi. Un homme se tenait ligoté à l'arrière.




« Il avait un cybernétique pour s'enfuir à sa place et simuler sa mort. » L'agent Tempête 3 paradait comme un paon. « J'ai vite compris qu'il était resté sur place pour nous éloigner de l'endroit où on devait le chercher depuis le début. » Il était si arrogant qu'il mentait certainement. Mais comment le prouver ? Il avait pu tout aussi bien se prendre un coup et rester bloqué là, tombant sur le bonhomme par hasard en étant retenu sur place. Son nez cassé et laissant aller un peu de sang pouvait le prouver. Mais il soutenait que le coup venait d'un Chevin qu'il avait maîtrisé à mains nues. « Vous allez rester avec nous maintenant. » La cible renifla. « C'était trop demandé que de vivre une vie tranquille au milieu de nulle part ? » L'agente renifla à son tour. « Si vous vouliez vivre tranquillement, vous seriez parti plus loin... Vous êtes resté dans le périmètre impérial. N'allez pas me faire croire que vous ne vouliez pas qu'on vous retrouve. » Il ne prétendit rien, en effet.

Les cinq individus étant dans le cargo, piloté par l'ordinateur NavComp CTC, en plein voyage hyperspatial vers Metalorn. De là, ils rejoindraient Abhean, avant de filer sur Columex, et repartir vers Botajef, avant de remonter en toute quiétude sur Yaga Minor. Un voyage d'une bonne semaine. « Où est-ce qu'on m'emmène ? » Personne ne répondit. C'est finalement le copilote qui fini par répondre. « Voir l'Empereur. »
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By Harlon Astellan
#35039
« L'Empereur ? » L'homme paraissait surpris. « Mais... l'Empereur est mort il y a presque trente ans ! - Il y en a eu d'autres depuis... » L'homme leva les yeux au ciel. « Oui, une Impératrice, je sais. Mais elle aussi est morte... il y a bientôt 6 ans. » L'agente fit claquer sa langue, et se résolut à s'asseoir pour de bon. « Il va vous falloir un petit cours d'histoire... »




Le cours avait duré presque trois heures. Chacun se relayait, répondait aux questions que l'homme posait de temps à autre. Il était curieux maintenant. Après tant d'années en isolement, il avait fini par ne plus avoir l'attrait des nouveautés. Mais c'était chose déjà remédiée. Bombardé d'informations, il posait les question qui lui venaient, histoire de couvrir 6 ans d'absence de tout récepteur Holonet. « Le temps que je parte... Il y a eu deux... Triumvirats... - Trois. Trois Triumvirats... Avec pas mal de têtes communes entre les trois celui dit. - ... Trois Triumvirats... et deux Empereurs depuis ? » Roulement d'yeux, de nouveau. « Périodes de trahisons et de coups d'état j'imagine. » L'agent 4 compta sur ses doigts. Kiez, Throyn, Melius, Thrawn, Isard, la trahison d'Isard et sa "République Impériale", Stele, et finalement Astellan... Ca commençait à faire quelques chefs en effet. « Il y a de la stabilité maintenant. Astellan est un vieux lion... il sait comment tenir en respect les traîtres potentiels. » Depuis le début du cours, il n'avait jamais entendu de mal de cet homme de leur part. « C'est un bon Empereur ? » Chacun soupira, sans trop savoir quoi répondre. L'une se gratta la tête, l'autre souffla longuement avec sa bouche gonflée, le dernier en profita pour se moucher. « J'en conclus que non - Oh... il fait le boulot. Maintenant c'est lui qui nous a recyclé dans un boulot de merde... » Personnellement, ils avaient des raisons de ne pas aimer ce système de sous-classement. Même si, et l'agente l'exprima bien : « Après, on aurait aussi bien pu mourir ou être renvoyés à la vie civile. » Chacun acquiesça, bon gré mal gré. « Si vous cherchez quelqu'un qui renforce l'armée, laisse ses stratèges décider de la meilleure défense impériale, débloque les crédits qu'il faut quand il faut, rédige des textes de loi sans faille qui offrent une justice à marche forcée, laisse du pouvoir à ses gouverneurs tout en leur empêchant d'y aller à la trahison, renforce l'économie impériale et promet une stabilité galactique... J'imagine qu'il est plutôt bon, oui. » Enième roulement d'yeux. « Épargnez-moi le folklore et la propagande je vous prie... » C'en fut trop pour l'un. « Et pour cause ! Vous étiez un Amiral, et vous n'avez rien trouvé de mieux que vous... vous... - ... cacher d'une bande de margoulins sous-classés qui ne se savent se décider sur leur propre Empereur ? » Le cours d'histoire prit fin instantanément. Et l'homme passa le reste du voyage dans le coma.




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Son réveil fut brutal. Il avait dans l'idée qu'on lui poinçonnait la tête avec un burin à plasma. Céphalée passée, il fit un tour d'horizon pour calculer ses options. Le ciel était gris, la pluie tombait drue juste au-dehors. Il remarqua qu'il était dans une petite tente de campagne, coincé au milieu de caisses de ravitaillement, deux StormTroopers gardant l'accès qui le séparait d'un paysage sans fin, tout juste entrecoupé d'une Navette lambda, la rampe abaissée, au pied de laquelle devisaient assez violemment deux individus. « Hey ? » lança-t-il aux deux troupiers, qui continuèrent de regarder la dispute au loin, sans rien en deviner, la pluie et la distance buvant la moindre parole qu'il aurait pu laisser s'envoler jusque là. « Hey ! » Cette fois, les troupiers se tournèrent, juste ce qu'il fallait. « Où est-ce qu'on est ? - Silence. Vous n'êtes pas autorisé à parler. » L'homme tenta de protester, mais les troupiers étaient déjà retournés. Il essaya, discrètement, de voir s'il pouvait passer le tas de caisse dans son dos, grimper au-dessus, ou se faire un petit tunnel. Il remarqua un trou assez large entre les boîtes, et s'y faufila. Il tomba de l'autre côté de la tête, elle aussi gardée par deux troupiers. Mais qui eux, le regardaient distinctement. « Je regrette, Amiral, mais vous n'êtes pas autorisé à partir. » L'homme acquiesça et sortit des caisses. Ces deux-là avaient l'air plus aimables au moins. Derrière le tas de caisses, il entendit qu'on le cherchait, entendit un grognement, et entendit les pas de quelqu'un qui contournaient la tente. Apparut alors un officier dont le grade ne lui disait rien - il se souvenait maintenant que les grades avaient changé depuis la nouvelle direction - et qui portait une cape, complètement détrempée. Sa casquette lui créait un rideau d'eau qui lui bouchait la vue, le forçait à plisser les yeux, et à parler fort. « Amiral ! On va vous emmener sur Yaga Minor ! Veuillez me suivre, sans faire d'histoire ! » Il ne lui tendit rien, mais lui pressa le pas. Courant sous une pluie torrentielle - il n'en avait pas connu depuis un lustre, littéralement - il rejoignit la rampe rassurante d'une navette dont il n'avait pas oublié l'intérieur. « L'Empire n'a pas changé de modèle de transports officiels ? » Son compagnon haussa les épaules. « L'Empire n'a pas jugé bon de remplacer à prix d'or des modèles qui conviendront encore pendant vingt ans. » L'amiral hocha la tête. Sienar faisait des modèles durables, comme pouvait en faire CTC ou Kuat. « Je vais voir l'Empereur, c'est ça ? » L'autre acquiesça. « Votre escorte a fini sa mission ici. On prend la suite maintenant. - D'accord. Et vous êtes ? Et nous sommes où ? - Lieutenant Dangor, Marine Impériale. Nous sommes à Columex. Dans une semaine nous serons à Yaga Minor. »




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Yaga Minor,
6 jours après,
14h27 Heure Locale


« Vous voilà revenu chez vous, Amiral. » Il embrassa la ville d'un geste large. « Voyez ! » L'amiral voyait. Il en sembla satisfait... et surprit. La vie fourmillait ici bas, au ciel couvaient des destroyers, il voyait des Marcheurs à quai dans quelques casernes, du bruit de circulation, des gratte-ciel par centaines... Tout semblait tourner normalement. « Nous sommes sur le parvis du Palais. Regardez. » L'Amiral se retourna. Il n'en crut pas ses yeux. Le Palais était neuf, et il était presque aussi massif que celui de Coruscant. La face éclairée par un soleil jaune, sa pierre noire brillante de mille feux sous l'humidité qui reflétait le spectre lumineux dans tous les sens... On aurait pu y caser une colonie entière tant il était grand. La porte elle-même, devant un large canal où un tapis large de cent mètres trônait, gardé dans des troupiers en lignes parfaites, regardait la capitale de l'Empire avec un oeil attentif... un oeil omniscient, protecteur, et surpuissant. « Splendide. » Ils finirent par se diriger vers la porte. « C'est l'entrée principale ? » Le lieutenant secoua la tête. « Non. C'est l'entrée de service. » Bigre. A quoi devait ressembler l'entrée principale du coup... « Je vais m'approcher pour aller à dix mètres de lui. Gardez votre position derière moi à gauche. Mettez un genou à terre quand je le fais, attendez qu'il vous dise de vous relever, regardez les dans les yeux sans lever le menton, et ne lui tournez pas le dos. Parlez simplement, sujet, verbe, complément, rien de plus. » Compris. Protocolaire, craint, et respecté. On sentait que le lieutenant ne se forçait pas. On sentait aussi son appréhension, et son... excitation. Il avait peur, mais il avait hâte. Hâte d'avoir peur peut-être ?

L'intérieur était haut de plafond. Trente mètres de colonnes en pierres noires, desquelles pendaient des étendards impériaux rouge, des torches aux flammes d'un rouge accentué - un système au gaz coloré assurément - et des Gardes Rouge un peu partout, reflétés sur le sol marbré de noir lustré à outrance. Et, au milieu, collé contre le mur du fond, mur agrémenté d'une rosace impériale large de dix mètres, une plateforme à hauteur de son torse... sur laquelle, posé avec assurance, se tenait un individu qu'il n'avait jamais vu, mais qui lui inspira un certain respect. Assez bel homme, avec des cheveux poivre et sel, une barbe soigneusement entretenue, deux yeux d'un vert puissant, des vêtements lourds, une armure sous un drapeau impérial accroché à l'épaule... et une aura qui lui donna des frissons. Il sut que l'homme était fait pour occuper un trône. Non, ce trône. C'était avec instinct, et presque avec évidence, qu'il mit un genou à terre. « Pas maintenant ! A mon signal seulement ! » Il l'avait murmuré, mais le murmure ricocha sur les murs comme dans une caverne de Wampas. Et, finalement, il mit un genou à terre. Observant à côté de lui la procédure, il rentra le menton et le colla sur le torse, une poignée de secondes seulement. « Levez-vous. » Ils le firent. Ils obéirent. Il le fallait. C'était normal. « Bienvenue parmi nous... » L'Empereur le gratifia d'un honneur spécial. Il s'était levé, et écartait un bras. « ... Amiral Massad Thrumble. »
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By Harlon Astellan
#35103
« Merci, Empereur... » Une hésitation. Le nom lui échappait déjà. « Empereur... - Astellan. Appelez-moi Votre Majesté Impériale. C'est plus simple. » Et oui, l'Empereur avait su rester modeste. « Amiral. Je vous ai fait venir ici pour une raison claire. » Il commença de descendre les marches, sacrifiant sa hauteur pour se placer à côté de ses troupes. Thrumble remarqua que, malgré ses pieds ancrés au même sol que lui, il était encore d'une belle stature. Il le dépassait de presque une tête, ses épaules restaient larges même en comptant les vêtements... et son oeil perçaient aussi sûrement les têtes que les chairs. L'Amiral se sentit tout chose, et déglutit devant l'Empereur. Il n'avait connu ses malaises que devant l'Empereur, sa successeure et Vador. Les Gardes Rouges aussi avaient eu droit à ses suées. Ce qui était impressionnant l'impressionnait. Vador par son envergure formidable, sa stature haute perchée, et sa façade impersonnelle, robotique même. L'Empereur, Palpatine, avait une taille limitée, était ridé, avait la peau blanche et portait des vêtements noirs, à capuche lourde. Il s'habillait, se mouvait et ressemblait à un ermite affamé, mais il rayonnait d'une malfaisance qui le rendait charismatique. L'Impératrice, elle, compensait par une taille haute pour une femme, par des habits colorés, et par une cruauté sans pareille. Astellan, lui, brillait d'une charisme... nouveau. Quand il passa près de lui, Thrumble sentit planer une odeur sauvage... Comme si l'homme avait du dompter une nature de bête pour en faire un esprit d'homme, né pour être chef de meute. Né pour la chasse, né pour guider. On lisait aussi en lui une confiance en soit qui le rendait intouchable... Mais sans dépasser le seuil de l'arrogance trop cuite.

« Venez. Marchons ensemble. » Il lui indiqua le chemin à suivre, n'accordant qu'un ultime regard vers les autres. « Laissez-nous. » La voix était ferme, tranchante. Il admira la façon dont il était obéi. Sans contrainte. On obéissait... parce que. C'était naturel. C'était le chef. Etait-ce vraiment un putschiste ? Ou était-il un héritier ? Pendant un instant, il douta. « Votre retraite était, à n'en point douter, méritée. » Il l'emmena à travers une porte, derrière le trône, cachée par sa silhouette. La vue était incroyable de là. Sous la rosace haute perchée, une serre s'étalait sur des centaines - des milliers ! - de mètres carré, abritant des jardins comme il n'en avait jamais vu. Ordonnés au cordeau pour paraître en désordre, ils se trouvaient sur une plate-forme haute, avec en bas de garde-fou des petits extraits de forêts de par la Galaxie. Le sol était dallé élégamment, les fleurs entretenus avec soin, les bruits étaient de la nature et l'humidité était de la jungle. « Vous avez vécu cinq années sur une lune déserte, au milieu d'épaves venues se ravitailler chez vous. - Oh, je ne fournissais aucun service de carburant. - Je sais allusion à votre clientèle. » L'Amiral acquiesça, et se sentit un peu stupide. Il admira les plantes, et posa l'oeil sur une en particulier. « Magnifique ! » Harlon confirma de la tête, et commenta, mains dans le dos, marchant au ralenti. « Fleur Alparas. Très rare. Celles-ci sont modifiées pour avoir un cycle de floraison quotidien. L'ordinaire les veut à éclore tous les cent ans environ. » Thrumble sembla impressionné, de façade, et ne demanda pas de précision. Il n'en reçut pas non plus. « Je vous ai tiré de votre retraite pour vous demander de reprendre vos travaux. » Il s'en doutait déjà. Il avait eu tout le trajet pour répéter dans sa tête, et à voix haute, sa réponse. Mais devant cet homme, si puissant, mais maintenant si... accessible, à son niveau, il en avait perdu son texte. Il était là, sur les planches, complètement oublieux de ce qu'il devait bien dire. Ni même qui était son personnage. Et quelle était la pièce qu'on donnait au soir. « J'ai... abandonné cette vie. J'ai voulu... - Oublier ? » Il découvrait la fermeté d'Astellan, avec un frisson. Il ne le regardait toujours pas dans les yeux. Il regardait devant lui, s'arrêtant sur ses plantes, le temps d'un coup d'oeil ou d'une caresse de ses doigts gantés, sans jamais continuer de marcher, dans le circuit qu'il avait fait tracer. « Vous avez voulu partir, parce que vos travaux devenaient un danger pour les humains. Des répliques robotiques parfaites... Une peau plus vraie que nature, un esprit doué d'auto-apprentissage... » L'Amiral ne le coupa pas, même s'il voulait préciser que le terme technique était "Réseau neuronal Artificiel Convolutif" mais que "auto-apprentissage" restait la bonne idée derrière le programme, « Et une plastique qui tromperait n'importe qui. » Il s'arrêta net et se tourna d'un coup vers l'Amiral. « J'ai besoin de vous pour reprendre ces travaux. Ou, à tout le moins, former quelqu'un qui pourrait les porter. » L'AMiral semblait dubitatif. « Pour quelle application ? » L'Empereur ne tarda pas. « Pour un projet très spécial... »




L'Amiral n'en finissait pas. « ... danger pour toute la représentation biologique ! Inonder la Galaxie de modèles semblables aux humains, mais dénués de tout sentiment... C'est un danger plus grand que celui des droïdes ! Vous ne pouvez pas me demander de faire ça ! Je refuse ! » L'Empereur haussait un sourcil depuis un moment. « Amiral... C'est de l'Empire dont on parle. C'est de moi dont on parle. Pourquoi refuser ? » L'Amiral secoua la tête. « C'est immoral ! C'est tout ! » L'Empereur ne comprenait toujours pas visiblement. « Qu'est-ce qui vous retient à votre passé ? » Quoi donc ? Guri ? Constantin ? Les autres, échappés, capables de tout ? Du meilleur mais surtout du pire ? « Ce sont des humains... Mais à l'intérieur, ils ont des processus qui les rendent... cloisonnés à un seul sentiment ! Le meurtre, la joie, la colère... Comme un humain qui serait ramené à un seul état mental, à chaque minute ! Ce n'est pas une vie ! » L'Empereur l'interrompit... par un rire. L'homme ne devait pas rire souvent. Cela sonnait faux dans sa bouche.

Cela sonna comme un glas. « Une vie ? Ce ne sont que des machines. » Là, l'Amiral vit rouge. « Non, Votre Majesté Impériale. Ils sentent, ils voient, ils calculent, ils ressentent... Ils ont peur pour leur existence, ils protègent ceux qui leur sont chers, ils apprennent, ils pensent, et ils se meuvent avec des certitudes, des ambitions, et des angoisses... C'est artificiel, mais c'est... réel. Ils vivent. Ils ne sont pas juste créés... ils viennent au monde par artifice. C'est tout. C'est différent. » L'Empereur cligna des yeux. « Dans ce cas, pourquoi ne pas créer ce que je vous demande ? » L'Amiral secoua la tête, de nouveau. « Parce que ce que vous demandez les rendrait... incomplets. Vous en ferez de vraies machines ! Ils n'auront aucune... » Quel mot employer ? Un seul. Déplacé ? Peut-être, pour un cartésien. Pas pour un créateur comme lui. « ... ils n'auront aucune âme. »

Et l'Empereur, alors, lui sourit. Lui posa la main sur l'épaule. Et l'Amiral sut qu'il avait perdu son combat. Et qu'il devrait faire ce qu'on lui demandait. « Mais, Amiral... C'est précisément ce que je vous demande. »
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By Harlon Astellan
#35117
Il n'était pas triste. Ni déçu. Juste... chose. Il s'était promis un arrêt. Il s'était promis un rangement. Au final il revenait aux fondamentaux. Ce pour quoi il était né. Il avait fait ses classes en ingénierie robotique. Il avait sorti les modèles les plus performants qui existaient de répliques humaines. Ses deux créations personnelles le remplissaient de fierté. Guri, achetée par copinage par Xizor, alors que l'Empereur admirait la sortie de ce protoype parfait, et qu'il souhaitait en faire cadeau à un prétendant de choix à sa place de droite. Et Constantin... Tant de souvenirs. Mais ce que l'Empereur lui avait demandé... C'était si immoral. Si... incomplet. Assembler des droïdes de combat demandait un cerveau. Assembler une république comme il les avait fait, ça demandait un coeur. Il n'était pas un ingénieur dans l'entreprise : il était un artiste. Il assemblait des tableaux vivants. Il instillait une âme. Une volonté. Il devait maintenant les amputer de tout. Enlever de ses créations ce qui les rendaient... humaines. « Amiral. » L'Amiral, blasé, se retourna vers l'Empereur. « Tout va bien ? » L'Amiral répondit d'un clignement de l'oeil lent. « Ça va. » L'Empereur ne parut pas convaincu. « Toujours troublé par la nature de votre travail ? » L'Amiral souffla. Il semblait si las... « J'ai l'impression de faire un travail incomplet. » L'Empereur balaya cette considération d'un geste clair. « Votre travail est essentiel. Pour tout l'Empire. Soyez-en assuré. » L'Amiral haussa les épaules. « Vous avez tout ce qu'il vous faut pour travailler ? » L'Amiral cligna des yeux encore une fois. « Oui, je ne manque de rien. » Il ne mentait pas. Il disposait, comme avant, de crédits illimités. Les locaux du Département Impérial de la Recherche Militaire changeaient de ceux de Coruscant. Construits en un seul bloc autrefois sous le Palais, ils étaient maintenant éparpillés selon les produits sortis d'usine. Pour le meilleur selon beaucoup... cela évitait les fuites générales, dans le pire des cas.

Lui même était sur Nirauan. Il avait troqué une planète désertique contre une autre. L'aspect était similaire, mais la population... différente. Sacrément différente. Ce qui différait, c'était son salaire également. Et sa vie. Il reprenait peu à peu goût à la création. L'Empereur lui rendait visite pour la première fois, alors qu'il terminait son projet de reprise. « Je compte sur vous, Amiral. C'est de l'avenir de l'Empire dont on parle. » L'Amiral acquiesça. L'Empereur s'en alla, le laissait seul avec son caisson de liquide amniotique de synthèse. « Oui. De l'Empire... plutôt du vôtre. »

Fin
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