- sam. 28 août 2021 06:45
#39676
Ambiance
« Unité Scavenger à base au sol, répondez s’il vous plait. Demande autorisation d’atterrir, code envoyé. »
C’était la troisième fois qu’elle tentait de contacter le camp de base, sans succès. Le silence prédominait dans le vide spatial et pendant tout le moment de la descente. Par moment, elle observait sa main, marquée par les veinules bleutées. Cette marque avait produit un on-ne-sait-quoi de surnaturelle qui lui avait envoyé des visions. Celles de la base d’attache sur Cyborrea, lieu de paix au retour de la guerre contre les Hutts. Cet endroit avait petit à petit été transformé en lieu d’échange avec les locaux, tant sur le plan des marchandises que des valeurs. Elle datait de l’époque grise et de la guerre de deux ans contre l’empire Hutt. Rien ne semblait indiquer quelconque présence Hutt qui aurait pu expliquer ce soudain message, et aucune autre flotte, fussent-elles affiliées ou non, n’avait pas repérées à proximité. Quant au silence de la base, personne ne l’avait remarqué, ce qui n’indiquait qu’une chose : les évènements auréolant ce silence étaient très récents. Tout cela n’augurait rien de très enviable et la coïncidence entre ce silence soudain et sa rencontre avec son double dans les profondeurs de la planète étaient trop évidente.
Cet évènement l’avait marqué. Pas seulement sur sa main, mais dans son esprit. Les paroles de l’entité voguaient dans son esprit fragile. Ses choix, ses obligations et ses paroles avaient toutes eu un impact sur ce qu’elle était aujourd’hui et une ligne directrice lui avait été énoncée. Ligne dont elle n’avait jamais eu connaissance, malgré l’évidente conclusion. S’était-elle trompée depuis tout ce temps ? Le bien, le mal … Toutes ces considérations manichéenne et purement galactique qui s’affrontaient sans cesse. Tout cela n’était peut-être que dogmes des uns et des autres, cherchant désespérément des membres pour leurs clans. Mais sa place dans tout ce carnaval d’originaux, où avait-elle été ? Elle s’était efforcée, depuis ces quelques dernières années, de se comporter comme une femme honorable, distribuant la lumière et prêchant pour ces paroles pures. Mais tout ce qu’elle avait n’avait au final servi que son propre intérêt, celui de se faire accepter par la galaxie. Ce qui de toute évidence n’avait pas fonctionné. Alors il subsistait ces questions sur la place de cette lumière dans son esprit, car si le côté lumineux était un guide, elle s’en était servi égoïstement, comme les Sith. Pourtant elle ne semblait pas avoir succombé, donc où était la limite. Pire encore, est-ce qu’une telle limite existait ? Helera n’était pas novice et avait connu mainte et mainte fois les deux côtés de la Force, obscurité et lumière. Elle revenait d’un long périple entre les côtés et avait même prêché jadis pour une union des deux. Mais si tout cela n’était que facéties, l’unique question était : Que fallait-il choisir et ou aller ?
Ces pensées que beaucoup auraient jugées impies, s’éloignèrent quand sur le tableau de bord, quelques lumières s’activèrent, annonçant l’imminente arrivée. En effet, l’espace obscure avait laissé place à une forêt épaisse, nimbée de multiples arbres aux allures de fantômes, narguant le ciel de part leurs branches dépourvus de feuilles. Au sol, l’atmosphère y était jaunie, semblable à une purée de poix nauséabond et la vision n’était pas la meilleure qui soit. Les buissons y étaient épars, comblés de pique et de fruit vénéneux. La litière forestière cachait quelques insectes mortels et autres reptiles attendant leur heure. Cette planète n’avait jamais été accueillante et elle ne se l’était jamais cachée. L’avant-poste quant à lui se dressait plus loin, et elle y voyait déjà à travers les arbres, quelques bâtiments. Pas de signe de fumée, pas non plus de vague dans la Force. Pourtant, une mauvaise impression, une gêne amère se solidifiait dans sa bouche. Elle n’était pas à l’aise, distraite. Cette vague noircie de terreur, celle qu’elle avait ressenti sur Nelvaan, s’étendait désormais dans la galaxie, comme un avertissement, rendant le message de l’entité plus vraie que jamais. L’appréhension se lisait sur son visage tout autant que dans son esprit. Helera n’était clairement pas à son aise, dans cette colonie qu’elle avait pourtant aidé à construire.
Sans un mot, elle avait quitté son vaisseau et pour se diriger vers lieux d’investigations. Déjà, la forêt était calme, peut-être trop. Pas un bruit, animal ou végétale ne subsistait dans l’air. Pire encore, pas un seul son, qui aurait trahir une présence sensible, ne venait troubler ce silence. Elle chercha au travers la Force, sans rien trouver non plus. Même ses yeux azurs observant les cimes ne purent qu’arriver à la même conclusion. L’air vicié avait-il réduit au silence l’endroit ? Peut-être. A l’orée du camp, qui était davantage une petite ville qu’un véritable hameau de fortune, le silence y régnait en maître. La reine héla les alentours, avec le faible espoir d’y provoquer un bruissement, un soubresaut ou même un souffle, en vain.
Elle pénétra dans le premier baraquement, lieu de repos pour les soldats gris et locaux. C’était dans cet endroit que s’était tenu les échanges culturels guerriers entre les peuples. Ses bottes résonnaient sur le béton, tandis qu’elle s’aventurait dans ce bâtiment abandonné. De nouveau, elle appela. De nouveau, le silence répondit.
« Où sont-ils tous passés … »
Cette vilaine appréhension horrifique ne cessait pas de lui tordre l’esprit et le cœur. Elle ne cessait de penser aux paroles de l’entité, dupliquait ce qu’il se passait ici à Nelvaan. C’était elle qui l’avait emmené sur cette planète, pour qu’elle voit. De toute évidence, elle avait raison. Mais pourquoi ? La reine fit quelques pas jusqu’à la cour central, agrémenté de son terrain d’entrainement centrale. Elle y avait rencontré bon nombre d’apprentis à l’époque et avait échangé de multiples verres. Devant son regard se supplantaient ses souvenirs et y voyait la vie comme à l’époque. Des jeunes qui courraient, des bâtons qui se heurtaient et des conversations plus ou moins bruyantes disséminées. La différence était troublante. Toutes les tables étaient en place, tous les verres étaient rangés et tous les bâtons d’entraînement soyeusement lustrés et disposés à leurs emplacements. Helera fit le tour du terrain centrale, observant sans mot dire. Il ne résidait ici, ni la vie, ni la mort, mais la manifestation intermédiaire, plus horrifique encore que les deux réunis. Le silence.
C’était la troisième fois qu’elle tentait de contacter le camp de base, sans succès. Le silence prédominait dans le vide spatial et pendant tout le moment de la descente. Par moment, elle observait sa main, marquée par les veinules bleutées. Cette marque avait produit un on-ne-sait-quoi de surnaturelle qui lui avait envoyé des visions. Celles de la base d’attache sur Cyborrea, lieu de paix au retour de la guerre contre les Hutts. Cet endroit avait petit à petit été transformé en lieu d’échange avec les locaux, tant sur le plan des marchandises que des valeurs. Elle datait de l’époque grise et de la guerre de deux ans contre l’empire Hutt. Rien ne semblait indiquer quelconque présence Hutt qui aurait pu expliquer ce soudain message, et aucune autre flotte, fussent-elles affiliées ou non, n’avait pas repérées à proximité. Quant au silence de la base, personne ne l’avait remarqué, ce qui n’indiquait qu’une chose : les évènements auréolant ce silence étaient très récents. Tout cela n’augurait rien de très enviable et la coïncidence entre ce silence soudain et sa rencontre avec son double dans les profondeurs de la planète étaient trop évidente.
Cet évènement l’avait marqué. Pas seulement sur sa main, mais dans son esprit. Les paroles de l’entité voguaient dans son esprit fragile. Ses choix, ses obligations et ses paroles avaient toutes eu un impact sur ce qu’elle était aujourd’hui et une ligne directrice lui avait été énoncée. Ligne dont elle n’avait jamais eu connaissance, malgré l’évidente conclusion. S’était-elle trompée depuis tout ce temps ? Le bien, le mal … Toutes ces considérations manichéenne et purement galactique qui s’affrontaient sans cesse. Tout cela n’était peut-être que dogmes des uns et des autres, cherchant désespérément des membres pour leurs clans. Mais sa place dans tout ce carnaval d’originaux, où avait-elle été ? Elle s’était efforcée, depuis ces quelques dernières années, de se comporter comme une femme honorable, distribuant la lumière et prêchant pour ces paroles pures. Mais tout ce qu’elle avait n’avait au final servi que son propre intérêt, celui de se faire accepter par la galaxie. Ce qui de toute évidence n’avait pas fonctionné. Alors il subsistait ces questions sur la place de cette lumière dans son esprit, car si le côté lumineux était un guide, elle s’en était servi égoïstement, comme les Sith. Pourtant elle ne semblait pas avoir succombé, donc où était la limite. Pire encore, est-ce qu’une telle limite existait ? Helera n’était pas novice et avait connu mainte et mainte fois les deux côtés de la Force, obscurité et lumière. Elle revenait d’un long périple entre les côtés et avait même prêché jadis pour une union des deux. Mais si tout cela n’était que facéties, l’unique question était : Que fallait-il choisir et ou aller ?
Ces pensées que beaucoup auraient jugées impies, s’éloignèrent quand sur le tableau de bord, quelques lumières s’activèrent, annonçant l’imminente arrivée. En effet, l’espace obscure avait laissé place à une forêt épaisse, nimbée de multiples arbres aux allures de fantômes, narguant le ciel de part leurs branches dépourvus de feuilles. Au sol, l’atmosphère y était jaunie, semblable à une purée de poix nauséabond et la vision n’était pas la meilleure qui soit. Les buissons y étaient épars, comblés de pique et de fruit vénéneux. La litière forestière cachait quelques insectes mortels et autres reptiles attendant leur heure. Cette planète n’avait jamais été accueillante et elle ne se l’était jamais cachée. L’avant-poste quant à lui se dressait plus loin, et elle y voyait déjà à travers les arbres, quelques bâtiments. Pas de signe de fumée, pas non plus de vague dans la Force. Pourtant, une mauvaise impression, une gêne amère se solidifiait dans sa bouche. Elle n’était pas à l’aise, distraite. Cette vague noircie de terreur, celle qu’elle avait ressenti sur Nelvaan, s’étendait désormais dans la galaxie, comme un avertissement, rendant le message de l’entité plus vraie que jamais. L’appréhension se lisait sur son visage tout autant que dans son esprit. Helera n’était clairement pas à son aise, dans cette colonie qu’elle avait pourtant aidé à construire.
Sans un mot, elle avait quitté son vaisseau et pour se diriger vers lieux d’investigations. Déjà, la forêt était calme, peut-être trop. Pas un bruit, animal ou végétale ne subsistait dans l’air. Pire encore, pas un seul son, qui aurait trahir une présence sensible, ne venait troubler ce silence. Elle chercha au travers la Force, sans rien trouver non plus. Même ses yeux azurs observant les cimes ne purent qu’arriver à la même conclusion. L’air vicié avait-il réduit au silence l’endroit ? Peut-être. A l’orée du camp, qui était davantage une petite ville qu’un véritable hameau de fortune, le silence y régnait en maître. La reine héla les alentours, avec le faible espoir d’y provoquer un bruissement, un soubresaut ou même un souffle, en vain.
Elle pénétra dans le premier baraquement, lieu de repos pour les soldats gris et locaux. C’était dans cet endroit que s’était tenu les échanges culturels guerriers entre les peuples. Ses bottes résonnaient sur le béton, tandis qu’elle s’aventurait dans ce bâtiment abandonné. De nouveau, elle appela. De nouveau, le silence répondit.
« Où sont-ils tous passés … »
Cette vilaine appréhension horrifique ne cessait pas de lui tordre l’esprit et le cœur. Elle ne cessait de penser aux paroles de l’entité, dupliquait ce qu’il se passait ici à Nelvaan. C’était elle qui l’avait emmené sur cette planète, pour qu’elle voit. De toute évidence, elle avait raison. Mais pourquoi ? La reine fit quelques pas jusqu’à la cour central, agrémenté de son terrain d’entrainement centrale. Elle y avait rencontré bon nombre d’apprentis à l’époque et avait échangé de multiples verres. Devant son regard se supplantaient ses souvenirs et y voyait la vie comme à l’époque. Des jeunes qui courraient, des bâtons qui se heurtaient et des conversations plus ou moins bruyantes disséminées. La différence était troublante. Toutes les tables étaient en place, tous les verres étaient rangés et tous les bâtons d’entraînement soyeusement lustrés et disposés à leurs emplacements. Helera fit le tour du terrain centrale, observant sans mot dire. Il ne résidait ici, ni la vie, ni la mort, mais la manifestation intermédiaire, plus horrifique encore que les deux réunis. Le silence.