L'aventure les enfants ! Nous y sommes enfin ! Oh, le frisson unique de cet instant hors du temps, la morsure de la peur face à l'inconnu, l'adrénaline propulsée par une imagination sans fin ... Quel doux plaisir. Ils y étaient. La navette finit par s'ouvrir, libérant ses impériaux passagers de son antre éclairée dans l'obscure ambiance d'un hangar depuis longtemps ravagé. Le lieu avait visiblement vécu beaucoup de choses, au regard de son état déplorable ... Les maigres lampes calées sur les E-11 des impériaux faisaient triste mine face à l'ampleur de l'endroit. Toutes ces carcasses, c'était à se demander comment ils s'étaient posés. Surtout, cela commençait à poser la question de savoir ce qui s'était passé ... Mais nul temps pour se questionner, alors que dans leurs oreilles les pilotes décrivaient la figure approchante, après avoir été alertés du chasseur qui s'était posé brusquement alors qu'ils sortaient. Les communications internes fusaient, sur la nature et les spéculations de la chose ... Mais si le vaisseau n'avait pas fait feu, ce ne serait pas son pilote, ou au mieux le binome qui le pilotait, qui leur feraient peur. Non non, les impériaux ne se laisseraient pas faire, surtout pas face à l'ombre qui les approchait.
Les 3 gardes prirent tout de suite une position défensive, typique de gardes, et prouvant bien qu'ils n'étaient pas des stormtroopers. Ils entouraient vaguement le Prince, braquant leurs armes vers la jeune mirialan. Althar n'avait pas eu le réflexe de braquer son arme lui-même, et semblait jurer au milieux des 3 autres qui réagissaient au quart de tour. Soit. Il se grillait assez facilement. Pourtant il avait exactement la même armure qu'eux, avec le même
sigle qu'eux sur le poitrail et les épaules. Il l'observait au travers de son casque alors qu'elle n'hésitait même pas aller au devant des armes pointées vers elle ... Curieux. Les communications impériales, à l'intérieur des casques, continuaient. L'un décrivait l'armement visible, l'autre commençait à essayer de trouver son profil, et le troisième disait qu'il allait l'abattre d'un tir droit dans le coeur. Althar ne disait rien, cependant, laissant venir les choses. Il ne fut pas déçu, puisqu'elle se présente aussitôt face à eux, à distance respectacle. Scientifique ...
- Baissez vos armes. - Il n'allait pas faire abattre une scientifique, qu'importe qu'il eusse été à l'origine de la menace à l'accueil. C'était pratique quand même ces communications internes, et ce casque offrait une belle visibilité après tout. Et puis ... Quelque chose l'inspirait en elle, quelque chose d'inscriptible, elle n'était pas celle dont viendrait la menace. - Je m'en occupe, restez là. - Lentement, puisqu'elle semblait regarder vers lui, il clipsa son arme à sa ceinture en faisant quelques pas vers elle.
D'un geste précis il défit son casque qui était harnaché sur sa tête et le retira doucement, pour découvrir l'odeur poussiéreuse de l'endroit, et surtout son obscurité très prononcée. Cependant, rien n'était perdu, vue la jeune femme qu'il avait face à lui. Malgré tout ... Le silence total. Il s'entendait respirer, au coeur d'une machinerie ambulante d'un kilomètre de long. C'était glaçant. Surnaturel. Non-naturel. Inquiétant. Seule la jeune femme offrait une source de chaleur humaine dans ce monde si sombre.
« Mademoiselle, ou Madame ... » Il se risqua à essayer de lui prendre la main, pour un baise-main poli et respectueux, accompagné d'un sourire. Il n'avait pas forcément la plus belle des allures, avec ses cheveux en bataille et son casque sous le bras, mais il gardait espoir d'arriver à en jouer pour la convaincre de partir. « Pardonnez mes manières. Voilà une noble oeuvre que la votre, mais je ne peux hélas que vous demander de quitter ces lieux ... Nous avons effectivement tenté de vous contacter pour vous signifier la nécessité de quitter la zone, car elle est désormais sous autorité impériale. Je m'en voudrais de vous amener à un sort des plus désagréables, surtout si vous tombez nez à nez avec notre flotte qui ne saurait tarder. »
D'un geste simple, il se risqua à poser une main avec douceur sur son épaule pour la convaincre physiquement de repartir vers son vaisseau. Il ne lui était pas hostile, au final, et même son attitude ne se voulait pas aggressive. Il tentait simplement de lui éviter des problèmes.
« Simplement, pourquoi vous êtes vous risquée à nous suivre ainsi à l'intérieur ? Ne vous inquiétez pas pour nous, nous savons nous défendre, et qui sait, pourrons-nous peut-être vous envoyer ces données ? » Il était sincère, même si ce n'était pas évident dans la présente situation. Pourtant son attitude changea à mesure qu'au fond de lui l'influence de la Sith atteignait les méandres de son esprit. « Enfin ... si vous me dites ce que fait une scientifique dans un chasseur ? Et armée d'un blaster à sa ceinture ? »
Il se stoppa net, sans se rendre compte de ce qu'elle avait fait, ni ce qu'elle était concrètement en train de faire. Il était aussi maléable que du beurre, aussi façonnable qu'un enfant. Il n'avait rien à opposer, ni même la capacité de s'en rendre simplement compte. Il n'était sensitif que de nom. Et en percevant la menace, concentré qu'il était sur la jeune femme, il eut bien du mal à la trouver aussi sympathique et naïve qu'elle l'eut été quelques secondes plus tôt. Il la dévisageait avec une certaine froideur, plongeant ses yeux dans les siens. Il fallait être prudent ? Qu'il en soit ainsi. Pourquoi accepter aussi facilement son histoire, après tout ? Pourquoi rester aussi ouvert à cette jeune femme dont il sentait quelque chose d'étrange, depuis qu'elle venait de l'évoquer. Et cet endroit lugubre .. C'était étouffant.
« Mon Prince, j'entends des bruits de pas, ça se rapproche de nous ! »
Il avait oublié ses mots, l'espace d'un instant, concentré qu'il était sur la mirialan. Derrière lui, ils n'étaient pas en confiance, comme depuis qu'ils avaient quitté le sas de la navette. Ils n'avaient pas toutes les communications, mais cela ne devait pas arrêter de parler. Les lumières des lampes ne cessaient d'osciller depuis qu'il s'était rendu au niveau de la prétendue scientifique, laissant entendre toute l'attitude peu en confiance des quelques gardes. Ha, ils étaient humains, eux aussi, et ce hangar ne les inspirait pas plus qu'à lui. Qu'est ce que cela renfermait ? Cette silhouette qui semblait se dessiner là ... Voire se trainer ? Un soldat ? Il avait totalement détourné son attention de la Sith, et observait désormais cette scène avec une grande méfiance. Il ne se pria pas pour mettre son casque, et ainsi se vider les mains, pour finalement être capable de reprendre son arme. Le temps de faire tout ça, déjà le Garde le plus proche s'était avancé. Althar se pressa de retirer la sécurité de son blaster, pour chercher du regard son homme qui était désormais tout près de l'étrange personnage. Pourquoi ne disait-il rien ? Pourquoi semblait-il si mal en point ? D'où venait-il ? Comment avait-il survécu ? Boum. Au sol.
Quelque chose ne tournait pas rond. Vraiment pas. Il le sentait au plus profond de lui-même, tout ceci ne signifiait rien de bon. Comment était-ce possible ? Pourquoi cette présence soudaine, au milieu de ce calme digne d'un cimetière ? Ce champs de bataille autour d'eux ... Cela faisait 3 minutes qu'ils étaient là, et déjà tous les signes concordaient sur les regrets d'être venus. Etait-il mort ? - Faites gaf ... - Pas le temps de finir.
« Allons l'ami, relevez-vous, vous êtes en présence d'un P... Aaaaaargh!! »
Il en sursauta presque face au cri d'effroi de son garde, et au spectacle macabre du cadavre articulé qui avait repris. Mais qu'est ce que c'est que cette merde ? Le coeur du Prince changea de vitesse pour atteindre un rythme effreiné, totalement dans l'incompréhension de ce qu'il se passait. C'était trop rapide, trop court pour réagir. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qui était face à lui que la bête bondissait sur son garde qui s'effondrait dans un bruit qu'il n'aurait jamais pu imaginer si horrifiant. Cela lui en retournait l'estomac sur l'instant, face aux gerbes de sang qui éclaboussaient la bête. Aucun d'eux n'avait réagi encore, minés par une vision sortie d'un mauvais jeu vidéo ... Mais où sont-ils tombés ? Que foutent-ils encore ici ? Putain ! Ces yeux ... Les lueurs qui reflètent les lampes des armes impériales lui glacent le sang, il est déjà trop tard. Trop tard ... Beaucoup trop tard, il vient vers eux. Non. NON ! Il est le premier à tirer, il n'a même pas la capacité de donner l'ordre, sa voix perdue aux tréfonds de ses tripes, tout comme une grande partie de son courage. Les 3 impériaux encore debout ne questionnaient pas leurs munitions, non non, pas à ce point-là. Plus maintenant, c'était le point de non-retour. Il n'y avait plus de limites face à cette incompréhensible présence. Elle était l'annonciatrice de l'horreur à venir, de l'apocalypse devenu réalité, de la vague de silhouettes mouvantes qui la précédaient. Qu'était-ce ? Que faire ? Non ... Non ... pas rester ici. Partir, maintenant. Vite. D'un geste brusque il tenta d'attraper le bras de la mirialan.
« On se barre d'ici ! Vous venez avec nous ! ALLEZ ! »
Sous son armure tout ce qui se trouvait au niveau de son centre de gravité était devenu une masse informe de sensations plus désagréables les unes que les autres. L'adrénaline mêlée à la peur figeante de cette mort prématurée s'était fondue au terrible dégout du spectacle immonde qu'ils venaient de voir. La mort de têtan l'avait laissé avec un goût de vomi dans la bouche, non pas qu'il n'en ait jamais vu (certes jamais de si sanglants) mais surtout parce qu'il l'avait mené à cette mort atroce. Par sa propre bêtise. Mais pas le temps d'y penser, il fallait fuir cette masse informe et cauchemardesque qui venait vers eux ... Tout ça ... Non ils n'y arriveraient pas. D'où arriveraient-ils ? Pourquoi étaient-ils si nombreux ? Les E-11 faisaient feu avec toute la vigueur que leur offrait les maigres blasters, comme s'ils suffisaient à empêcher ces bêtes de les approcher. Non, à gauche, à droite ... Trop .. Beaucoup trop ! Le souffle était court, la navette à quelques pas, et la gachette trop légère. Ca vient de partout ça vient de partout ... La navette. Seule solution. Utiliser ses canons.
- FAITES FEU SUR CES SALOPERIES BON SANG ! - Unique et ultime solution. Hurlée à travers le casque, qui n'avait pas contenu totalement la voix du Prince, elle se laissait se répercuter face au chambranlement du hangar. Oui, vraiment, quoi de mieux que les plus gros calibres à disposition pour se débarrasser du problème le plus urgent ? Quel bordel. Quel enfer ! QUEL PUTAIN D'ENFER !