Lorsque Vos demanda un rapport sur la situation spatiale, il se heurta à un silence de plomb. Rien n'avait été détecté. Ils étaient seuls dans cette zone spatiale, loin de tout, loin de leurs foyers, de leur patrie. Loin du coeur de la République. Ici, c'était à se demander si la loi républicaine était toujours active. Le froid de l'espace se ressentait encore plus sous cette solitude pesante.
Une communication provenant de Coruscant satura le réseau. Il était impossible d'en déchiffrer le contenu tant le message était brouillé. Mais après quelques minutes, il s'avéra facile de comprendre que le Concile mettait en garde l'expédition d'un danger imminent. Ils étaient amenés ici selon une volonté unique. Un piège ? Sans doute. Vos devait communiquer l'information à son équipe... mais il était sans doute trop tard.
Sur Carsitar, les Jedi n'étaient pas au bout de leur surprise...
Le droïde se dévoila. Il était un amas de métal extrêmement complexe, fondu avec de la chaire carbonée et transpirait l'huile. De ses yeux se dégageait une source de lumière aussi rouge qu'un millier de soleils. Il s'approcha du groupe dans une sérénité déconcertante et se posa sur la gauche de la chaise réservée au maître de maison. Il posa son bras sur le dossier de la chaise et toisa du regard chacun des chevaliers présents. Un air familier, presque rassurant, pouvait se ressentir dans ses gestes, si le blindage et l'aspect général de la créature ne faisait pas penser à une terrible machine à tuer.
« C'est moi, chère amie.
C'est moi qui occupe ces lieux. A dire vrai, je n'attendais pas votre compagnie aussi rapidement. Mon Maître m'avait pourtant prévenu que vous viendriez, mais je n'ai pas eut le temps de mettre les couverts. C'est que, je vous ai préparé un repas d'accueil. Oh, rassurez, vous ! Rien n'est empoisonné, et si vous doutez de mon honnêteté, je pourrais vous montrer les cuisines. C'est propre. Très propre même.
En revanche, je ne me ferrai pas à l'idée que vous refusiez le couvert.
Si tel était le cas... »Il se coupa net et porta un doigt à ce qui ressemblait à des lèvres, en plus mécanique. Il fit demi-tour, dans une souplesse digne des plus grands danseurs, et claqua deux fois des mains. Aussitôt apparurent plusieurs unités robotiques sorties de la restauration et expertes des services de table. Les droïdes dressèrent rapidement la table et déposèrent au centre de celle ci un plat recouvert d'une coupe. L'unité mécanique s'avança alors tout en faisant attention à ne pas effrayer ses convives, et poursuivant la conversation :
« Il m'a fallu de nombreux jours avant de les trouver. Au début, ils avaient déployé un stratagème afin de brouiller leurs pistes. Mais, les vers... Si vous saviez comme ces créatures peuvent parfois être utiles. Surtout les plus petites, elles ont l'avantage de faire décamper le plus courageux des Jedi.
Oh, ils n'ont pas souffert, si c'est ce que vous vous demandez. Disons que certains étaient plus retords que d'autres. A ceux là je leur ai réservé une saveur particulière... Ahem ! Faveur. Je voulais dire faveur. Enfin bref, je parle et je parle, mais j'oublie de faire les présentations !
Je m'appelle Roddo, unité protocolaire de Sa Seigneurie. Vous devez certainement être déconcerté par l'apparition si soudaine de notre Ordre. Mais je pense que vous vous y ferrez. D'ailleurs, à l'heure qu'il est... Zut ! Je crois que j'en ai trop dit, et vous devez être a-ffa-més après des jours de voyages à vous aventurer si loin ! Allez, à table ! »Il souleva le couvre-plat pour en dévoiler le contenu.
Le visage d'un padawan effrayé se dévoila. Ou du moins, ce qu'il restait de son visage. Les yeux avaient été enlevés de leurs orbites, et se dégageaient de sa bouche une ribambelle de fruits secs et de sauce à cuisiner. Son crâne avait été découpé, cuisiné, mais ce n'était pas là toute l'horreur... A mesure que les Jedi observaient la scène, les robots amenèrent d'autres plats. Des bras, des jambes découpées, des morceaux de chairs et des lambeaux de peaux en guise de décoration. Marinés, hachés, découpés, toutes les parties des corps étaient à l'honneur.
Les survivants du camp d'exploration avaient été massacrés, puis cuisinés par l'abominable machine qui laissa s'échapper un centimètre de langue hors de sa bouche. Il s'en délectait d'avance. La scène était un cauchemar, et la rougeur des yeux de Roddo s'intensifia. Il toisa Mya du regard, l'invitant à s'installer à table.
A "table".