L'Astre Tyran

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#25562
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Les Seigneurs des Sith

Ecrit par Paul S. Kemp

Le chevalier Jedi Anakin Skywalker n'est plus qu'un souvenir, mort dans les flammes. Dark Vador est né de ces cendres et a embrassé le Côté Obscur. Mais l'allégeance de Dark Vador au Seigneur Sith reste encore à démontrer.

Sur Ryloth, une planète fournissant esclaves corvéables et un stupéfiant, le "Piquant", très recherché, un mouvement de résistance particulièrement virulent a embrasé la population. Accompagné de son apprenti, Dark Vador, l'empereur Palpatine décide de mater la rébellion personnellement, afin d'imposer et de signifier sa volonté inflexible et sa toute-puissance.

Pour la Résistance, c'est l'occasion de porter un coup fatal à l'Empire.


Date de parution : 2014
Date de traduction : 2015
Ordre de parution : 137
Canon




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Lieux Visités

Espace ( un peu ), Yaga Minor ( très peu ), Coruscant ( très peu ), Ryloth ( beaucoup )


Durée de l'histoire

Une semaine environ


Trames poursuivies

- La progression de Vador et Palpatine sur Ryloth
- Le commandement rebelle
- Les opérations personnelles d'une rebelle
- Les machinations d'un traître impérial
Période traitée :

14 Avant la Bataille de Yavin. L'Empire est formé depuis 6 ans.




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Dark Vador
    Le Mec-Plus Ultra du Livre ! C'est un Empire encore neuf qui est décrit dans le Livre. Palpatine commence à peine à étendre son influence sur les mondes de la Bordure, et les Destroyers Stellaire sont des vaisseaux à peine sortis des chantiers, encore un fantasme pour la majeure partie des marins impériaux, encore à bord de V-Wing et de Destroyers Victoire et Venator. Toujours dans son chasseur Eta du temps où le Sieur était encore un Jedi, Vador nous livre tout au long du Livre un parcours étrangemment torturé, oscillant entre phases de destructions des êtres vivants qui s'opposent à lui, et phases de réflexion interne laissant entrevoir une lueur d'humanité dans ce qu'il forme désormais. Engoncé dans son nouveau corps qu'il déteste et admire à la fois, c'est un Vador qui est encore conscient d'avoir été Anakin Skywalker qui se livre à des prouesses de combat extrêmes, comme aborder un vaisseau capital à mains nues ou détruire tranquillement une colonie de ce qui pourrait passer pour pire que des Dragons Krayt.

    C'est aussi un personnage présenté comme haï des officiers, mais, chose peu montrée dans les films, de totalement adoré et admiré parmi les StormCorps. Tous les soldats qui traiteront avec lui, Gardes Royaux, Pilotes ou Soldats feront toujours montre d'une grande fierté et d'un respect sans faille devant les compétences de combattant et devant le charisme magnétique de leur Seigneur.

    Sans conteste le personnage le plus plaisant à suivre du livre, qui passe d'un coup de baguette d'écrivain du rôle de méchant à celui plus particulier d'anti-héros.

L'Empereur Palpatine
    Si Dark Vador est le protagnosite qui est clairement mis en lumière dans ce livre, il n'en n'aurait rien été sans son maître, Sheev Palpatine. De son enseignement socratique à ses fouilles inquisitrices dans l'âme de son apprenti et néanmoins 'ami', Palpatine fait entièrement honneur à sa réputation d'être particulièrement retors, débordant d'une confiance en soi agaçante même dans les situations les plus extrêmes, d'une capacité de manipulation sans faille, et ce sans même le recours de la Force, et d'une intelligence sans borne qui laisse planer le doute sur son appréhension de l'avenir. Finalement totalement maître d'une situation imprévisible et catastrophique, Palpatine nous rappelle en toute fin que l'on ne finit pas Seigneur des Sith et Empereur Galactique sans avoir plus d'un tour dans son sac.

    Attachant et méprisable, pour former un personnage à la simplicité somme toute délicieusement complexe et élaborée.

Cham Syndulla
    Twi'Lek humain, chef du mouvement rebelle local, père de Hera Syndulla, la Twi'Lek insupportable de Rebels. Le personnage, vu pour la première fois dans The Clone Wars en tant que chef de la Résistance face à l'invasion séparatiste, qu'il repoussa avec l'aide du général Jedi Mace Windu, semble avoir conservé ses relants révolutionnaires et a décidé de prendre les armes pour lutter contre l'Empire qui s'est emparé de sa planète.

    Lassé de voir le "Piquant" exploité, et les femmes Twi'Lek réduites en esclavage sexuel pour le plaisir des garnisons impériales, et les hommes déportés pour servir de main d'oeuvre gratuite, il prend à coeur son rôle de chef de la résistance et s'attèle à rendre la vie impossible aux impériaux locaux. Pour se faire, il dispose d'un atout "Traître à l'Empire" dans la poche et d'une volonté de fer.

    Secrètement malade de toutes les morts qu'il cause pour cette lutte, conscient qu'il tue des innocents dans le lot pour n'affaiblir que des officiers supérieurs qui se fichent dans le fond pas mal de ces contre-temps, il ne cesse de répéter tout au long du livre "Pas terroristes, Combattants de la Liberté" comme pour se légitimer face à ce qu'il sait très bien être un mal profond, même s'il lui semble être un mal nécessaire.

    C'est le portrait d'un révolutionnaire qui accomplit sa tâche consciencieusement pour le bien commun, mais à l'âme d'un modéré pacifiste qu'on nous peint, et qui nous ferait regretter de ne pas voir plus de modérés dans l'oeuvre globale de Star Wars.

Isval
    La Tête-à-claques du Livre ! Twi'Lek femelle, combattante au sein du groupuscule de Cham Syndulla, dont elle aimerait bien toucher le pipi. Contrairement à son chef, Isval est une révolutionnaire fanatisé dont la haine n'a d'égale que sa stupidité d'ordre général. Pour elle, un humain est forcément mauvais. Tous les participants à l'Empire sont également mauvais. Je vous ai parlé de ce pauvre homme triste qui travaille comme balayeur dans la station de ravitaillement que l'Empire a utilisé pour remplir les réservoirs d'une navette Lambda de carburant il y a 5 ans ? Il a contribué à la puissance de l'Empire de fait. Il a décidé de faire son job en passant le balais sur une station, le salaud !

    Mauvaise comme la gale et bête comme ses pieds, Isval est un personnage pour qui la fin justifie les moyens, et pour qui la victoire se compte en nombre de cadavres qui ne sont pas ceux de Twi'Lek. Persuadés que tuer un soldat impérial isolé est un acte de bravoure héroïque et est un contrecoup sévère à l'ensemble de l'Empire Galactique, assoiffée de sang et de tortures ( dans le but que les violences stoppent, ndlr ) c'est un personnage qui prend sur son temps libre pour extirper une à une les danseuses exotiques de bordels impériaux pour les reloger et leur accorder une pension, pour que les anciennes esclaves soient réinsérées dans la société de Ryloth de façon régulière. Oui, une par une. Très utile en effet...

    C'est donc le portrait d'une fanatique, sur un portrait fortement calqué sur Rosalie Willis et Leona Stevens ( les deux femmes de Charles Manson ) totalement obnibulé par le meurtre de Vador et Palpatine, mais aussi de tout impérial croisé en chemin, y compris les simples agents d'entretien qui est brossé dans le Livre.

Delian Mors
    Le Sert-à-Rien du Livre ! Femme grosse, laide et fainéante qui occupe le poste de Moff de Ryloth. Outre le fait que le premier dirigeant politique femme de l'Empire fut en théorie Daala 16 ans après la Bataille de Yavin, ou que Pelleaon mentionne le fait que Daala pourrait prochainement être la première femme Moff et ce en 40 après la Bataille de Yavin ( car respectueux de l'idéologie machiste de l'Empire ) on mentionne également son homosexualité à plusieurs reprises dans le livre, ceci allant une nouvelle fois à l'encontre des idéaux Impériaux, qui, pour rappel, sont calqués sur ceux de l'Allemagne Nazie, dans les grandes lignes tout du moins.

    C'est donc un personnage haut en couleurs et franchement inutile qui sert de dirigeant fantoche à une planète reculée, en plus de prouver que l'essence même de ce qui fut l'Empire a été délaissé au profit de la parité occidentale terrienne. Une hécatombe.

Belkor Dray
    Colonel de la garnison de Ryloth, et traître à l'Empire. Il traite volontairement avec les rebelles de Ryloth, se croyant chef du mouvement dont il se sert et qu'il nourrit en informations pour saboter la position du Moff Mors, espérant devenir Moff lui-même.

    Un personnage qui se rend vite compte qu'une situation doit être réfléchie et que rien ne doit être tenu pour acquis, sous peine d'être manipulé soi-même depuis le début...

    Personnage un peu idiot, pas vraiment attachant et surtout qui se balade entre des tas de spectres psychiques, sorte de défouloir de troubles mentaux pour l'auteur.




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Entre des personnages dont la psyché est impeccablement respectée ( pour Vador et Palpatine ) d'autres personnages dont les psychés semblent correspondre à deux visions distinctes et opposables d'une même cause ( Cham et Isval ) et d'autres qui servent totalement de faire-valoir au détriment du respect de l'histoire voulue par Georges Lucas ( Mors et Dray ) le niveau d'appréciation est finalement assez disparate. Entre passages qui nous tiennent en haleine et d'autres qui nous font grincer et nous donnent envie d'en finir avec certains chapitres, je pense tenir deux conclusions sur le style de l'auteur :
- Soit un style personnel mais qui de fait n'est en rien fédérateur, semblable au récit écrit par un bipolaire cyclothimique
- Soit l'auteur nous fait subtilement part d'une profession de foi ou tout du moins nous signale que son coeur est acquis à l'Empire et à ses deux charismatiques chefs de guerre plutôt qu'à la rébellion brouillonne et utopique

Sachant que Paul S. Kemp n'est plus un novice dans l'univers Star Wars, je pencherais sur la deuxième hypothèse, mais Disney et son conseil moderniste étant aux commandes des oeuvres labellisées "Canon" comme c'est le cas de ce livre, il est possible que le premier soit également impliqué.

Le style évoque celui de discours inspirés, entrecoupés d'une phrase dogmatique répétée pour les passages incluant les rebelles, et un style plus lent et insidieux, descriptif, pour celui concernant les Sith, comme un rappel aux usages de réflexion de chacun et aux priorités des différents héros. Le tout dans un vocabulaire relativement simple et à la grammaire accessible.

On aimera détester les personnages simplistes et les faire-valoir, mais la lecture ds péripéties de Vador et de l'Empereur, qui eux brillent par leur complexité existentielle, nous fera bien vite oublier les autres protagonistes pour finalement ne voir qu'eux deux, au point qu'une seconde lecture, à mon instar, vous inspirera plutôt de sauter les passages ne les mentionnant pas, pour ne plus suivre que leur trame personnelle, qui n'enlève rien à la compréhension de l'histoire et décuple la sensation de huis clos psychologique.

Appréciation générale : Conseillé

Oublions les rebelles un peu débiles et autres combattants d'une liberté illusoire, et apprécions ensemble la pureté maléfique de ceux qui ont porté la mythologie de Star Wars. Un monument à la gloire de la puissance de Vador et de la philosophie maléficiente de Palpatine !
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