L'Astre Tyran

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By Harlon Astellan
#37905
Coruscant,

13 Après la Bataille de Yavin


Harlon était nerveux, ainsi sur sa chaise. L'ambiance pesait sur ses épaules comme sur son moral. Se tortillant de temps à autre, réajustant son train sur le dossier au manque de confort comme calculé, arme de torture moderne et insidieuse qui demandait la complicité involontaire du torturé. Les mains croisées sous la table, agitant sa jambe droite, frénétiquement secouée, le talon taclant la moquette mi-propre mi-sale qui portait la marque de ses semelles. Face à lui, il allait défiler un interrogateur chevronné. Expert dans son domaine, criblant ses victimes de questions vaches, tordues et gracieuses, histoire de presser son histoire et ses aveux comme on pressait un vilain agrume pour son jus du matin. « Ca va Harlon ? » Il sursauta et se tourna de quart. Une femme, la "gentille flic", venait de lui poser une main sur son épaule, rassurante. Un ange gardien retors, qui assurait un soutien face au méchant flic qui se pressait dans l'ombre, mais qui n'en menait pas bien large sur le plan de la sincérité affective. « Ca va... ça va ça va... » Il fit taire les secousses sismiques de son membre inférieur en le tenant à pleines mains, et reprit un peu de contenance, un instant, en posant les coudes sur la table. Il se redressa aussitôt. On n'est pas chez les sauvages ici. Finalement, l'heure s'annonça quand l'interrogateur entra dans la pièce. Sullustéen en uniforme de son métier bien cadré, une holocaméra volante flottant à côté de lui, visage ferme, regard fuyant mais sructant chaque coin, chaque détail... Pas de doute, c'était le moment où Harlon Astellan passait à la casserole. « Allez, n'oublie pas... respire un bon coup et ça ira mieux. » Il hocha nerveusement la tête et inspira un grand coup.

Puis se leva et serra la main de son interrogateur. « Monsieur Astellan ? Enchanté ! Sien Volt'Suuv, pour la Revue Galactique. » Il s'installa, brancha la caméra, reprit quelques notes qu'il balaya d'un regard vide mais plein de contenance, et prit place face à Harlon, qui adopta une tenue décontractée, coudes sur la table, doigts croisés devant les lèvres. « Bien. Et si nous parlions d'abord de votre dernier hololivre à succès, Le Sabre de Jade, certifié best-seller avec 45 millions de ventes en deux semaines... »





Harlon avait livré une interview de presque une heure. Révélations, confirmations sur ses inspirations, ses rencontres avec des Jedi pour préparer son livre au mieux... On ne lui avait rien épargné. Bien sûr, les allusions de ses batifolages divers avec les femmes qui entouraient sa vie avaient fini par sortir... Il avait juste parlé directement : oui, il avait eu des aventures à droite et à gauche, avant. Le corps féminin est un temple. Et je suis son plus fervent agent de prêtrise ! Il avait convenu que la phrase Et j'y prie à deux mains ne figure dans aucun média. Et, après cet encart en début de matinée, il avait reprit sa place derrière son bureau pour une séance intensive de dédicaces au salon Ecrivains Sans Frontière, seule manifestation de ce type de toute la galaxie. Les écrivains venaient de partout, même des terres les plus reculées de l'Empire. Harlon avait du jouer de sa nationalité de Nouanais pour négocier la participation de l'Empire à ce salon. Les consuls Thoryn et Isard avaient fini par céder, comptant avec le refus sans véto d'Ardus Kaine. Eût-il été Chandrilan qu'ils auraient de toute façon refusé. Mais Nouane avait depuis peu accepté d'être sous protection militaire impériale, après de fortes tractations pour empêcher la Nouvelle République de conquérir la zone sans déclencher un conflit diplomatique.

Harlon Astellan avait décidé d'abandonner les ambitions de ses parents après la bataille de Renatasia, et de renier le COMPORN auquel il avait adhéré à l'université. Et il avait eu bien raison d'après lui. Suivant son rêve d'enfant de devenir écrivain, il avait déménagé sur Coruscant, et avait commencé sa vie de bohême, renié par sa famille, en vivant de petits travaux sans prétention, et sans envergure. Pas de pantouflage, c'était la débrouille. Il avait réussi à obtenir un poste de greffe dans un cabinet comptable, ce qui correspondait à moitié à son doctorat décroché avec les honneurs, mais qui lui avait permis de stabiliser sa situation, et de respirer financièrement. De fil en textes publiés dans les holozines, des petits textes autopubliés sur l'holonet, il avait fini par attirer l'attention d'un éditeur qui ne faisait pas dans les holocubes et ne publiait que sur les réseaux holonet autorisés par l'Empire. Distribution restreinte, 500 lecteurs un jour d'affluence. Mais c'était un début. Un début qui avait duré presque 10 ans... Jusqu'à ce qu'un Moff tombe sur ses écrits, et décide de s'en attribuer les mérites en le prenant sous son aile. En échange de l'édition d'un roman - le Moff aimait les romans d'espionnage - il ne prendrait que 90% des recettes. Fort de sa solitude et de l'abandon de sa famille, Harlon accepta, plutôt que de s'attirer les foudres d'un Moff influent au Palais Impérial. Mais le succès avait été si fulgurant que Harlon, même avec ses 10% seulement, trouva de quoi améliorer sa vie drastiquement, et prétendre pouvoir fréquenter les lieux bien fréquentés.

A la libération, il reprit intégralement ses droits d'auteur et publia en son nom, en faisant appel à un éditeur approuvé par la Nouvelle République nouvelle. Un tribunal spécial fut chargé d'étudier les cas des "collaborateurs", notamment artistes ayant figuré ou produit des oeuvres alimentant la propagande impériale, ayant contribué à ses opérations, ou ayant les faveurs des officiels du régime. Harlon avait été vite expédié : il n'avait pas contribué à la propagande d'état, son passage au COMPORN n'avait duré que quelques années, dans sa jeunesse, âge de déraison, et la "protection" du Moff était plus un contrat de servitude auquel il n'avait adhéré que par obligation. Réhabilité à la libération, il avait pu reprendre son métier d'écrivain, non sans avoir livré une prose vantant les vertues des "barbares" qui n'étaient pas si injustes qu'on voulait le faire croire depuis tant d'années.

Et presque 7 ans après la libération de Coruscant, il était là, dans ce salon, écrivain vedette qui signait un démarrage record dans le Noyau et la Bordure Médiane. Le Sabre de Jade, c'était le roman d'aventure du moment, l'histoire d'un Jedi, considéré "illuminé", parti à al recherche d'un artefact qui remonterait, selon une vieille légende, aux premiers Jedi. Sa position d'homme intègre et respectable, documenté sur ses sujets de fiction, lui avait permit d'approcher le Temple Jedi et de discuter avec quelques apprentis et chevaliers pour préparer le terrain. Son interview mentionnait aussi son expérience, saisissante, avec le Grand Maître Skywalker, amical et pédagogue, qui lui avait fait visiter plusieurs ailes normalement fermées du Temple, en plus de lui conter de vive voix, et avec une bonne diction, de vieilles légendes Jedi. C'est ainsi qu'il avait incorporé l'idée d'un adversaire Sith, mystérieux et inconnu jusqu'à la fin... Il avait promis, après toutes ces entrevues, d'offrir 10% de ses recettes au Temple, pour soutenir leur effort de maintien de la paix dans la Galaxie. D'autant qu'il avait rencontré là-bas celle qui deviendrait sa fiancée... une bothan, apprentie sur le tard, à la robe crème tachée de brun, un regard bienveillant et un coeur en or. Sa dernière aventure, il se le jurait. Le public défilait à toute vitesse. Pour atteindre un quota horaire de signatures, pas le temps de discuter, pas le temps de s'intéresser à chacun, d'échanger vraiment... Juste "Bonjour, votre nom, je l'adresse à qui, tenez... au revoir". Un robot à signer. Au bout d'un moment, il avait fallut qu'il demande à s'arrêter. « Je suis désolé... je ne peux plus, je dois faire une pause. » Il invita les premiers de la file à aller boire un thé avec lui, ce à quoi ils répondirent avec joie. Ils parlèrent de son livre, il tenta d'orienter le sujet sur eux, ce qu'ils faisaient. Ils restèrent évasifs, et revinrent à son livre. Harlon leva les yeux au ciel, avec un sourire. Il avait une belle vie, quand même.





Le soir venu fut une bénédiction. Il n'avait pu s'esquiver que quelques quarts d'heure de çi de là, pour rencontrer d'autres auteurs, de moindre envergure. Les réactions furent comme il s'y attendait, mais pas des personnes qu'il attendait. Il pensait que les républicains l'accueilleraient comme un "artiste immense" venu vers eux par humilité, et ceux de l'empire comme un hyper-cérébré en mal de suffisance. Ce fut presque l'inverse. Les auteurs impériaux n'étaient pas nombreux, faute de pouvoir passer les deux censures, l'impériale exigeant que les arts ne soient pas "subversifs", et la nouvelle-république voulant qu'aucune propagande impériale "d'aucune sorte" ne vienne se faire lire à domicile. On n'ouvre pas la porte du poulailler en spéculant sur la possibilité que le loup ne rôde pas dans les parages. Déambulant entre les tables de dédicaces, emportant avec lui quelques oeuvres au pitch intéressant, agrémentées d'une dédicace lui rendant hommage - quelle surprise ! - il dut attendre la fin de la journée et le départ du public pour repisrer une grande fois, s'étirant de tout son long, et grimaçant en sentant ses épaules meurtries. Il échangea avec quelques autres auteurs, son éditrice - à qui il dut bien signifier qu'ils n'étaient plus en position de batifoler - et des journalistes indépendants tenant des feuilles de chou numériques de diffusion restreinte. Le président du salon profita du départ de chacun pour l'approcher, et l'inviter à une petite soirée "entre amateurs d'arts", au 501 Republica. Prestigieuse adresse. Harlon accepta, et s'y rendit directement.





« Monsieur Astellan ! Quel plaisir ! » Pas de mensonge chez le président de l'association organisant le salon : on était là face à une élite toute fine. Harlon était accueilli par l'hôte de la soirée en personne, une figure de proue. Mon Mothma, ancienne présidente, qui le guida dans le salon, et le présenta à un petit groupe en train de partager une boisson et une discussion de courtoisie. « Leia, je te présente notre invité d'honneur, Harlon Astellan. » Harlon se fit présenter, et on lui présenta ses interlocuteurs. Il rougit de son insignifiance en se faisant présenter à la présidente en exercice, attendant un heureux évènement, et des figures du Sénat, dont de l'opposition, ici devisant gaiement avec les huiles du Haut Conseil Républicain. « Dis-donc, p'tit gars, va pas me voler ma femme, on t'connait par ici... » Harlon se retourna, un peu gêné, pour découvrir une autre légende, verre à la main, qui passa un bras propriétaire autour du cou de la présidente. « Mon mari, Han... excusez-le, il est un peu dissipé le soir venu. » Han Solo - le vrai - écarta les bras, une moue blagueuse sur les lèvres. « Moi je suis bien informé, et c'est normal que je me méfie, avec la présence d'un type presque aussi irrésistible que moi... » Harlon rougit, et baissa la tête en souriant. Il fourra ses mains dans ses poches nerveusement, et tenta de rester discret et de ne rien répondre face aux gloussements des autres. « Tu viens boire un verre, l'écrivain ? C'est la maison qui régale. » Han lui fit signe de s'approcher, Harlon suivit timidement, mains dans les poches, puis les frottant ensemble, puis derrière le dos, puis devant lui... Puis enfin autour d'un fogblaster. Il ne prenait jamais d'alcool, mais quitte à en prendre, il prenait un qu'il n'aimait pas. Pour le boire très lentement. « Ca me fait bizarre d'être là. Au milieu de... vous savez... des dirigeants. » Han se servit un malt corellien, sans prêter attention à ce qu'Harlon venait de sortir. Du moins en apparence. « Honnêtement, après tout c'temps, je doit dire que je m'y habitue toujours pas... » Il but une bonne lampée, et Harlon humecta ses lèvres. « Au fait, j'ai lu ton bouquin. » Harlon en fut étonné. Le général Solo n'avait pas l'air du genre à lire. « Ah ? - Ouais. Pour être un bon ami à Luke, je dois dire que c'est plutôt pertinent. 'Fin, j'ai toujours vu les Jedi comme ça moi aussi. Mais il manquait l'essentiel à ce bouquin pour qu'il soit parfait. » Harlon fronça les sourcils, trop intrigué. « Quoi ? Que manquait-il ? » Han le regarda, incrédule. Et écarta les bras. « Mais enfin... Y manquait un mec comme moi ! »





La soirée s'était fini tard. Harlon ne reprenait les dédicaces que le surlendemain, se faisant représenter par son éditrice et son attachée de presse pour d'autres questions. Rentré à son hôtel, il alluma vite fait les holonews de Tox Rohan, journaliste indépendant. L'Empire avait perdu encore quelques territoires "symboliques", et la Nouvelle République devait compter sur des contre-attaques qui, bien que repoussées, comptaient de nombreuses pertes humaines et matérielles. Le Triumvirat impérial avait tenté de jouer la carte des mesures libérales en votant quelques mesures incongrues, comme les quotas d'aliens au sein de la Diète Impériale, ou dans les corps d'officiers généraux et l'administration territoriale. Il fut ensuite mentionné Arkania, qui venait d'envoyer son représentant au Sénat, après que les attaques impériales durent se solder par l'adhésion à la Nouvelle République de la planète, pour se protéger militairement suite aux menaces d'Ysanne Isard, suivies d'actions immédiates. Le sénateur, Kadmo Civicius, avait été choisi, un peu par contrainte, par le Monarque Naghin'Taer, pour appaiser les influences du Clan Civicius, pesant lourd au Dominion de la planète. Lequel Civicius s'exprima sur les "merveilleuses opportunités offertes par la Nouvelle République". Des lois sur l'intégration des Arkants durent se faire voter en urgence pour s'intégrer dans le système "représentatif" néo-républicain, mais tout passa crème, et on put défendre Arkania avec efficacité. On mentionna ensuite bien vite la contribution potentielle de la CSU à l'effort de guerre anti-impérial, jugé significatif dans une future victoire. Harlon s'inquiéta un peu du sort de Nouane, située à la frontière, activement contestée et militarisée à l'extrême. Il éteignit le poste et tenta de dormir d'un sommeil sans rêve.





Il profita de sa journée libre du lendemain pour aller au Temple Jedi. On commençait à l'y connaître. Maître Ikrit l'accueillit avec son habituel sourire, mains croisées dans les manches de sa robe toujours propre et repassée. « Monsieur Astellan... envie de voir les Jardins ? - Vous lisez dans mes pensées, maître Jedi. » Ikrit sourit de plus belle. « Ca ne me serait même utile dans ce cas précis. » Harlon suivit mécaniquement le Jedi, qui semblait déjà l'attendre depuis le matin. Etait-ce là le produit de leurs techniques ultra-psychiques ? Ou simplement l'instinct ? « Eth est là ? » Eth Leev'Olo. Sa fiancée si on pouvait dire. Ikrit ne répondit rien, mais ne s'écarta pas de son sourire. Se murant dans un silence méditatif, qu'Harlon choisit de trouver introspectif, ils glissèrent sur le marbre du Temple pour se diriger vers le Jardin aux Mille Fontaines, un endroit que d'aucun aurait trouvé féerique. Harlon s'attendait à ce que le silence du maître Jedi signifie qu'il trouverait Eth là, à s'occuper des plantes par milliers, ou à nettoyer les fontaines, ou simplement à l'y attendre sur un banc. Mais rien, ni personne. Que quelques padawans en plein entretien des fameuses plantes. « Eth n'est pas là ? - Malheureusement non. Elle a été appelée ce matin auprès de son maître. Une intervention dans les bas-fonds, sous le 1400ème niveau. Ils devraient revenir d'ici une heure ou deux. D'ici là, vous pouvez profiter des jardins et de la bibliothèque. » Ikrit lui tapota l'épaule, et s'éloigna, sûrement affairé à d'autres choses. Des choses de maître. Harlon prit place en soupirant, s'adossa sur une colonne de grès recouverte d'une vigne vierge exotique, et fit quelques exercices de respiration. Plutôt frêle, et peu entraîné physiquement, il perdait vite son souffle, et ne supportait pas les pressions quotidiennes. Il finit par fermer les yeux un moment, avant de les rouvrir, et de sortir son carnet de notes. Il tartina ce qu'il voyait, multiplia les métaphores, gribouilla quelques notes insatisfaisantes, et termina en songeant déjà à l'écriture de la suite de son roman. Le temps passa lentement... C'est quand il fut presque midi qu'il quitta les jardins, pour essayer de trouver quelqu'un, n'importe qui, pour poser la question qui le chauffait : où est Eth ? Un chevalier qui passait le balais - ils faisaient donc ça ? - lui répondit en haussant les épaules. « Allez demander à Maître Kota, ou Ikrit. Ils sont en réunion, ils devraient bientôt avoir fini. »

Harlon se rpécipita, attendit le temps qu'il fallut, et cueillit les Jedi à la sortie de la pièce de réunion. En plus du petit maître, il y avait un Kiffar à l'air peu avenant, mais aussi un vieil homme coiffé d'un toupet derrière la nuque, et en armure antique. Atypiques comme Jedi. Il prit soin de noter ces particularités, plus guerrières, au sein de l'Ordre pour la suite de son bouquin. « Maîtres, mon coeur est dans l'inquiétude... Eth n'est pas revenue de sa mission. Il s'est passé quelque chose de grave ? » Le trio ne parut pas s'offenser de l'apparition soudaine d'un civil pour se mêler de leurs affaires. la relation extra-Ordre Jedi d'Eth était de notoriété publique au sein de l'Ordre. Mais leur silence déconfis tira la sonnette d'alarme. « Vous voulez m'accompagner aux jardins, Harlon ? » Le trajet fut une souffrance. Ikrit avait perdu son sourire. Une fois installés sur un banc, la nouvelle tomba, comme un couperet. « C'était une embuscade. Des chasseurs de prime, jetés aux trousses des Jedi, pour le compte d'on-ne-sait-qui. Le chevalier s'en est sorti, non sans peine. Eth s'est sacrifiée pour lui permettre de s'enfuir. Elle n'a pas survécu. »





Son éditrice avait fait le déplacement en toute vitesse. Son auteur vedette avait annoncé qu'il interrompait les séances. Il fallait sauver pas mal de choses : les séances de demain, les interviews, les apparitions, les soirées mondaines à venir pour la semaine, bref, sécuriser les ventes. Et, accessoirement, rassurer un amant. « Oui bah, ça arrive tu sais... c'est une profession à risque, Jedi. Et puis tu croyais quoi ? Ils ne sont jamais là. Ils fondent un foyer avant de repartir en mission. Entre toi et tes tournées, et elle avec ses missions, vous auriez eu combien de temps pour vous ? Puis c'est pas une mort dans une collision de speeder. C'est une mort en mission pour sauver son maître. C'est plutôt héroïque. Tu en parlera dans ton prochain bouquin si tu veux... mais maintenant faut se secouer, demain tu reprends les dédicaces ! » Harlon la regarda, quasiment horrifié. Pouvait-on imaginer aussi inhumain, aussi détaché, et déterminé à remplir ses objectifs ? Aucune conscience sociale chez cette femme. Il resta pantois, les yeux dans le vague, grands ouverts, à se balancer d'avant en arrière. Soupirant, l'éditrice lui mit la main dans le pantalon, dans l'espoir de remettre un peu de sang en circulation dans ce corps tout froid. Elle l'allongea sur le lit, il ne bougea même pas. Il voulut protester, geindre, lui dire d'arrêter, que ce n'était pas le moment. Il n'en avait même pas la force. Elle tira son pantalon, le masturba en prenant un oeil mauvais, « ... et après ça tu seras gentil de t'habiller correctement. Il y a soirée gala, et on va rencontrer le nouveau sénateur de... d'Arkanos, ou je ne sais quoi. Alors tu m'y feras un beau sourire... Le public de la Bordure Extérieure va se jouer sur l'impression que tu leur feras. » Elle tira une fellation d'urgence, et finit par le faire réagir. Le sang repartait, mais l'effet faisant plutôt penser à une assistance respiratoire ; elle tenta de converser intimement avec un perfusé qui ne savait plus que cligner des yeux. Elle tira la semence figée, avala le produit de leur relation, et le laissa là, juste en lui disant de mettre son "costume bleu marine", avant de claquer la porte. Harlon se mit en position foetale, et resta inerte pendant tout l'après-midi.

Comme un poisson évidé à vif.





Finalement, trouvant le courage de se lever, il laissa tomber ses vêtements et alla prendre une douche normale, froide, puis brûlante, pour se décrasser comme il le pouvait. Il se frotta au savon et à la pierre ponce de nombreuses fois, jusqu'à ce qu'il se sente lavé, avant d'enfiler des vêtements chics, mais qui collaient à son image d'écrivain d'archétype. Un pantalon en velours côtelé, sa veste bleu marine, un polo à col roulé, et une paire de lunettes à monture épaisse. Son style supra-spatial et temporel, comme il disait. Un accoutrement à même de coller à toutes les époques de tous les univers. Comme peu d'hommes, il sortit une trousse de maquillage, et s'arrangea pour supprimer ses cernes violacées autour des yeux, le rouges de ses paupières, et autres artifices qui pourraient trahir sa tristesse passée. Il se mit ensuite en route. Au bas de l'hôtel, une voiture avec chauffeur, un quarren apprêté, envoyé par son éditrice pour l'emmener au gala.

Le beau monde se réunissait devant les portes de l'Opéra Galaxie, qui louait son parvis et son hall pour ce genre de réception chic, sans besoin d'ouvrir la fosse pour se remplir de monde et d'argent sale. Le gratin du Noyau se massait là, les points cardinaux ouverts aux quatre vents et à autant de tireurs embusqués d'une sordide maison criminelle. La Présidente Organa, dont la gestion de la guerre contre l'Empire lui valait assez de supports pour ne pas se faire pousser à la démission ; l'Amiral Ackbar, chef de guerre émérite qui remportait victoire sur victoire, ne laissant à l'Empire qu'un maigre triangle à comprimer de ses Destroyers, et une noblesse sans cesse renouvelée, avec les alliances, les meurtres, les trahisons et les captures de planètes. On voyait là ceux qui, deux mois plus tôt, défendaient encore corps et âme leur gestion territoriale au nom de leur Moff à la Diète, et qui maintenant devenaient "ambassadeurs de bonne volonté" pour discuter des "transitions démocratiques" au Sénat, avant la nomination de nouveaux gestionnaires, et de nouveaux sénateurs, qui, bien sûr, ne seraient pas du tout eux-mêmes.

Ce soir, on rendait hommage à Arkania, au nom de... blablabla, longue amitié avec la République, blablabla, coopérations scientifiques, point à la ligne. Le Sénateur était venu accompagné de ses ouailles, et se baladait déjà depuis une demie-heure quand Harlon se présenta. Un homme à l'entrée prit son nom, faisant comme si il ne connaissait personne. Dur de demander sérieusement et en complète neutralité "nom et prénom" à Leia Organa, Présidente, et à son mari, Han Solo, Général et Compagnon de la Libération. Mais il le fallait, et Harlon n'y coupa pas. Il retrouva là la majorité des têtes communes à la soirée d'hier, plus d'autres gens, issus de cercles politiques et financiers étendus, dont une majorité d'inconnus du grand public. Donc de lui. Il comprit vite à isoler qui étaient les figures pensantes de l'Etat Profond en recueillant les coups d'yeux torves et les regards abissés de certains Sénateurs face à des gens dont il ne connaissait ni le nom ni le métier. C'est en posant les bonnes questions qu'il comprenait que les maîtres de cet endroit, c'était les industriels spécialisés dans l'armement et l'équipement militaire, et les directeurs de rédaction. Les seconds convainquaient les militaires que certaines planètes mourraient d'envie d'être libérées, les premiers vendaient de quoi faire le travail. Et ramassaient chacun un bel argent à réinvestir dans "l'avenir des populations oppressées". Encore maintenant, Harlon se demandait ce qui était le pire. Il trouverait un moyen d'incorporer et de dénoncer les ignobles trafics de ces gens dans un prochain roman. Finalement, au détour d'un groupe d'avocats du barreau galactique, il croisa son éditrice, rayonnante, et arrangée comme jamais, détournant les regards et attisant les feux dans les foyers masculins. Et certains féminins, mais c'était marginal. « Harlon, tu es venu ! Viens, je vais te présenter à l'invité d'honneur ! » Elle lui prit la main, et il se laissa conduire devant un homme de bonne stature, grand, austère, basané et aux yeux qui ne transpiraient rien. « Sénateur Civicius, je vous présente Harlon Astellan, écrivain célèbre du Noyau et de la Bordure Médiane ! » Harlon tendit la main, qui fut accueillit avec froideur, et avec silence. « En-enchanté. Sénateur... Civicius. » Le Sénateur reprit le compliment. Visiblement par courtoisie, pas par conviction. Un instant après, il avait déjà oublié l'écrivain. L'éditrice ne s'avoua pas vaincue : « Notre romancier vedette ici présent aimerait follement visiter un jour Arkania, dont on vante déjà le pittoresque Praxeum, dont il veut faire un lieu capital de son prochain roman ! » Ah bon ? Harlon venait de l'apprendre. « Nous nous disions que cela permettrait à Arkania de briller un peu par la diffusion de sa tétralogie, et augmenter vos recettes touristiques ! » Ah bon ? Une tétralogie, rien que ça ? Une trilogie lui suffisait bien... Il n'avait d'ailleurs songé à une matière sur seulement trois aventures. Mais qu'est-ce qu'elle va encore m'inventer maintenant... « Intéressant. » Il parut considérer la proposition. Une seconde au plus. « Nous en reparlerons plus tard. Je ne bougerai pas de Coruscant avant un moment. » Il se détourna finalement et alla jouer dans une cour plus grande, et avec plus de jeux. L'éditrice soupira et s'engouffra une bonne gorgée de grog. « Un enfoiré de plus au Sénat... Il va se plaire ici. »

Harlon remarqua alors l'ombre de Kadmo, et la pointa du doigt. « Qui est-ce ? » L'éditrice regarda distraitement, trop occupée à chercher un nouveau poisson à ferrer, puis renifla bruyamment pour montrer son manque d'intérêt. « C'est sa soeur je crois. Elizabeth je dirais... Au pire va lui demander, j'ai quelqu'un à aller voir... » Reprenant contenance, et se maquillant d'un nouveau sourire plein d'entreint et de non-sincérité. Harlon suivit discrètement cette ombre, attendant le moment pour qu'elle s'éloigne. Cela prit du temps, du temps pendant lequel il dut s'intégrer à des petits groupes, se faire vanter les mérites de son livre, et repartir, guettant le moment où ce brin de femme allait quitter son frère. Finalement le moment vint. S'éloignant de tout, les mains jointes en avant, la tête baissée, comme dans une gêne perpétuelle. Harlon la suivit à l'écart, sans verre, sans rien. Pas de fenêtre ouverte ici, il fallait sortir sur le parvis et se pencher au-dessus d'un muret, doublé d'un bouclier anti-chute. Harlon entendit soupirer, et se manifesta par une question banale, sans intérêt. « L'air frais fait du bien, non ? » La tête le regarda un peu. Elle ne fit pas trop attention à lui. « Bonsoir. Oui, ça fait du bien. » On sentait la timidité, l'ennui, l'envie d'être seule. Mais Harlon semblait déterminé. A... n'importe quoi. Noyer son chagrin dans le cou d'une femme, déjà ? Il avait envie d'être seul aussi. Et en même temps, il voulait être seul, mais accompagné. Quel paradoxe. Mais comment engager une conversation dans ces conditions ? Son clan ? Non... Son frère ? Vaut mieux pas... Sa planète ? Allons bon, on s'en fout... finalement, il retint "vous avez lu un bon livre ces derniers temps ?" et décida de merder : « Vous avez lu mon bon livre ces derniers temps ? » Bordel. Enfin, de toute façon, ça allait venir sur le tapis. Cette fois elle le regarda. Il n'avait jamais vu de visage aussi triste. D'expression aussi vide. Il la trouva belle, mais... comme éthérée. Ailleurs. Mais elle semblait aussi intriguée par une question aussi directe. « Votre bon livre ? » Harlon fit une moue gênée. « J'ai mal formulé. Je vous dire... - Si vous êtes l'écrivain, non, je n'ai pas lu. » Harlon hocha la tête. Bon, au moins, c'était clair. Il pria pour avoir un verre avec lequel faire danser ses mains tout à coup. « J'ai perdu ma fiancée ce matin. Morte dans une embuscade dans les bas-fonds. Une apprentie Jedi. » Il fourra ses mains devant lui, prenant une moue boudeuse, songeur. Elizabeth le regarda droit dans les yeux. Elle ne dit rien, mais c'était inutile. Je suis désolée pour vous. Mais je m'en fiche. « Excusez-moi. » L'Arkanienne partit alors chercher de la solitude ailleurs. Harlon soupira et retourna au milieu de la mêlée, se trouvant un groupe, puis un autre. Il aurait tout donné pour être dans les bas-fonds à se faire embusquer, maintenant.





« Pas de panique messieurs-dames, monsieur Astellan va... S'il-vous-plaît ! Du calme allons ! » La file s'allongeait, sans s'interrompre, et les lecteurs commençaient à devenir mécontents. L'auteur avait deux heures de retard sur ses signatures. « Je suis sûr que c'est un empêchement. Patientez s'il vous plaît ! » Il s'absentait comme ça, sans prévenir ? Voulait-il couler la maison ? Provoquer une émeute ? L'éditrice s'écarta de tout ce monde et prit son comlink. « Tu as intérêt à répondre, imbécile... »





Harlon avait coupé son comlink. Et pas de costume bleu marine. Il avait demandé à passer sur son polo une bure simple, ceinturée avec une corde tressée à la main. Les mains jointes, dans le Jardin aux Mille Fontaines, les Maîtres, les Chevaliers et les Apprentis, dos voûté, devant un bûcher funéraire, dressé à la mémoire d'une des leurs, récupérée le corps sans vie, et sans tête. Un détail qui avait tiré de rares discours de colère, surtout chez les jeunes. Les Maîtres gardaient la tête plus froide. Mais sans avoir certaines envies que personne, pas même le Grand Maître, ne pourrait vraiment leur reprocher. Luke Skywalker termina son éloge funèbre, sobre, direct, sincère. Il appliqua une torche rituelle, richement décorée, et mit le feu au tas de bois rangé qui portait le corps d'une Jedi qui n'avait jamais agi que pour les autres, dont la tête n'était plus qu'une sculpture de bronze, retraçant son sourire en coin qui avait fait son charme toute sa vie durant. Quand chacun s'écarta, Luke vint voir Harlon. Posant sa main sur son épaule, et se voulant rassurant. « Gardez en vous sa mémoire, Astellan. Ne tordez pas la vérité de vos souvenirs, appelez la comme vous l'avez toujours appelée. Souvenez-vous d'elle comme qui elle était. Elle vivra ainsi toujours avec vous. » Repose en paix.

Partant ensuite d'un pas traînant, les pieds décollant à peine du sol, il tira son comlink. 45 sonneries en attente. Toutes de son éditrice. Ainsi était sa vie. Une fiancée tuée bêtement par des chasseurs en mal d'argent facile. Une éditrice qui profitait de lui, physiquement et psychiquement, histoire de le traire pour en tirer le meilleur jus. Et des gens de la haute qui piaillaient mais ne s'intéressaient jamais qu'à eux. Et au milieu, lui, incapable de se trouver un groupe fixe, ou quelqu'un de bien avec qui partager sa vie. Le Temple Jedi s'arrêtait sous ses pieds. Les passages extérieurs donnaient dans le vide Coruscanti, avec vue sur le Sénat, les files de speeders, les vaisseaux en patrouille... Son comlink sonna encore. Sans conviction, sans se presser, il fini par le tirer et y répondre. « Oui ? - Harlon, tu te fiches de moi ? Tu as 4 heures de retard ! Dépêches-toi de venir si tu veux garder ton contrat ! » Son contrat. « Dis-leur que je ne viendrai plus. - Quoi ? D'où tu ne viendras plus, où, quoi ? - Mes droits ne seront pas à toi. » Elle lança un début de "que" avant qu'Harlon raccroche. Et ne jette son comlink dans le vide. Ses droits, selon un testament et quelques manoeuvres d'avocat, iraient à sa famille. A eux de se souvenir qu'ils avaient eu un second fils, un jour. Peut-être que Nova, sa soeur Gouverneure Impériale, saurait s'en souvenir un jour.

Harlon fit un pas en avant et se jeta dans le vide. Il se sentit finalement flotter... en extase. Sans attache terrestre, il reconnecta avec lui-même, avec ses choix, son présent, son potentiel futur. Ce qu'il aurait pu être s'il avait choisi autre chose. Aurait-il été aussi victime s'il avait accepté d'entrer en politique, après l'armée ? Sûrement. Les gens ne changeaient pas à ce point-là. Un si petit choix ne pouvait pas avoir de réelle influence.

Avant de percuter le sol, il se sentit enfin libre. Il assumait enfin le choix qu'il avait fait de suivre son rêve plutôt que celui de ses parents, et qui l'avait conduit à son malheur personnel. Il ne lui resta qu'une question sur les lèvres.

"Et si seulement...?"
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