L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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By Helera Kor'rial
#31412
Quelques semaines séparées et pourtant une éternité. Une longue attente à n’en plus finir, à se demander si tout se passait bien. Avec cela un flot de questions laissées sans réponses. Quand ? La principale. Quand est-ce qu’enfin ils allaient se revoir. Elle n’aurait pas pensé vivre aussi mal cette séparation, se languir de sa présence, de son odeur, de son regard et de ses gestes. De sa chaleur et de ses baisers. Tout cela la rendait nauséeuse, et quelque peu mélancolique. Helera était accoudée au rebord d’une fenêtre de la salle du trône, regardant au dehors l’animation du village qui paisiblement s’offrait à ses habitudes. Des huttes renforcées étaient érigées ça et là et l’on voyait de plus en plus de grands bâtiments. Le village finalement n’en était plus un et continuait de s’étendre par-delà les grands murs d’enceinte. A l’intérieur des murailles, c’était principalement des soldats qui véhiculaient, des marchands venus des clans voisins venant échanger les ressources avec l’intendant de la capitale. Il venait sûrement également demander plus de provisions, plus de technologie, et l’intendant n’aurait pas refusé. Dans la capitale, on ne comptait pas vraiment ce que l’on donnait. Tout était produit pour Nelvaan et l’expansions des différentes villes étaient assez rapides pour que soient nécessaires la multiplication de l’approvisionnement. L’on voyait également quelques fermiers qui menaient le troupeau hors de la ville fortifiée, vers les pâturages alentours. Les banthas aux longs poils suivaient sans broncher et paisiblement. On entendait finalement le bruit du métal que l’on maltraite. Le forgeron était encore en action et il produisait tous les matériaux métalliques de bases qui n’avaient pas été améliorés par les gris. D’autre part, tous les objets ayant attrait aux rituels n’avaient subit aucune production industrielle. Pour le reste, c’était l’usine intérieure à la montagne qui grondait en produisant les biens de plus grande consommation pour le reste de la planète.

Helera étira un sourire tout en voyant un Nelvaanien et Chevalier Gris qui passaient sous sa fenêtre. C’était Yanis, discutant de la meilleure manière d’attirer un troupeau, pensant qu’entourer ces derniers se révélaient assez efficaces pour que les Bantha se regroupent. Son interlocuteur, le fils du chef de clan n’était pas d’accord. Selon lui, c’était l’attaque frontale la meilleure solution, puis la séparation des cibles pour un résultat plus efficace. La vie sur la planète était sacrément paisible, et quelque fois assez ennuyeuse. Ou peut-être était-ce parce que sans son prince, il n’y avait pas vraiment de saveur à ce qu’elle faisait. Dernièrement, elle avait dû juger de l’appartenance d’un clan des montagnes aux clans-cités rapatriés. Helera leur avait promis qu’ils enverraient tous ce dont ils avaient besoin, à condition qu’ils leur livraient le passage à travers les montagnes, n’ayant pas de terrain d’atterrissage pour les véhicules atmosphériques. Ce passage était sacré pour eux et ils refusaient catégoriquement que les autres clans y accèdent. Finalement, l’entente qui avait été convenu était le mélange des deux clans et la naturalisation de certaines personnes de la capitale jugés de confiance. La Reine savait qu’à terme, la cité allait grandir tout comme les autres, et une plateforme allait devoir être aménagé. Les nelvaaniens partaient de loin et de rien. Heureusement que Booros et ses contacts parmi les chamans planétaires étaient avec elle. Cela facilitait grandement les échanges. A travers la Force, ils organisaient déjà la situation et les débats avant même qu’ils ne viennent à l’orale. Pratique. Les gris depuis avaient été acceptés et ils vivaient dans une cohésion quasi parfaite. Cela faisait du bien à voir. Mais aussi beau que cela soit, elle était encore toute seule …

Elle fit volteface, se dirigea vers le trône et surtout vers son datapad. D’un mouvement de l’index sur l’écran, l’alluma. Aucune notification. La reine fit la moue, se saisit de son appareil et se laissa tomber sur le siège inconfortable. Cela faisait plusieurs heures qu’il ne répondait plus aux messages. Il devait sûrement être occupé avec sa cours, diriger son peuple, ce genre de choses. Elle releva la tête vers le reste de la pièce, vide. C’est sûr qu’il doit avoir toujours plus de travail qu’elle. Dernièrement, tout était plus calme… Trop calme à son goût. Cela aussi lui donnait la nausée. L’inaction. L’attente. Non pas l’attente, l’espérance. Elle inspira longuement et souffla tout l’air de ses poumons.

« Helera ? »

Elle releva la tête, voyant son frère qui lentement entra dans la pièce, d’un pas sûr et mesuré.

« Tu vas bien ? »

Elle hocha la tête de haut en bas, sans rien dire de plus. Le simple fait de lui poser cette question lui faisait monter une boule dans la gorge, à n’en plus pouvoir prononcer un mot. Son frère s’arrêta au centre de la pièce.

« Viens, il faut que je te montre quelque chose. »

Il lui tendit la main et esquissa un sourire rassurant. « Quelque chose ». La curiosité prit le dessus finalement sur sa morosité. Elle se leva enfin et laissa là son appareil, prenant la suite de son petit frère. Escaliers après escaliers, dédales après dédales, ils sortirent du château toujours très vide. Puis la cours, dans laquelle les soldats et les guerriers la saluaient poing sur le cœur avec un hochement de tête. Puis l’enceinte extérieure, où les civils cette fois firent exactement la même chose. A chacun, elle leur répondit par un « Bonjour » ou un simple hochement de tête tout en leur souriant. Même si cela n’allait pas, un sourire, il n’y avait que cela de vrai, d’apaisant. Un simple sourire, cela remontait le moral de n’importe qui. Qui plus est quand c’était la reine qui le distribuait. Un management de la positivité. La distribution du bonheur. Peut-être rien finalement, mais cela lui faisait plaisir de le faire. Surtout qu’elle en oubliait ses petits tracas. A travers les rues des tentes et autres structures de métal, l’odeur d’un fumet lui rappela qu’ils étaient dans un endroit de carnivore principalement. Mais cette odeur fut vite remplacée par une autre, plus … animale. L’écurie ?

« Qu’est ce que tu voulais me montrer ? »

Cette petite bâtisse en fin de compte avait été construite sans trop savoir ce que l’on y pouvait installer à l’intérieur. L’initiative d’un Nelvaanien qui avait eu l’idée d’emmener des créatures et d’en faire des montures, après avoir vu un Reek dans un marché de Llanic. L’histoire venait de là, au départ, si ses souvenirs étaient exacts. Le chef des Gris n’enlevait pas le sourire de sur son visage. Il cachait quelque chose.

« Après toi. »Dit-il après lui avoir ouvert la porte.

L’excitation mêlée à la curiosité la poussèrent à entrer. A l’intérieur étaient alignés plusieurs boxes, larges d’au moins 3 à 4 mètres pour une hauteur de plus de 3 mètres. Le bâtiment au final pouvait pour l’instant accueillir une dizaine de créature. Alors totalement vide, il y en avait deux qui l’attendait. Deux énormes quadrupèdes au pelage grisâtre, et aux pattes acérées de doigts aux longues griffes. Leur petite bouille était caractéristique notamment avec leurs deux longues oreilles qui alternaient entre position verticale ou horizontale. Malgré leur immense taille, Helera s’approcha sans crainte, l’air un peu béate.

« Ouah, qu’est-ce que c’est ? »

« Des fathiers. On les a emmenés ce matin. Un mâle et une femelle. »

Elle s’approcha du mal qui la regarda tout en faisant bouger ses oreilles. Est-ce que c’était dangereux ? Boarf, peu importe. C’était toujours plus inoffensif qu’un horax. De ce point de vu, le danger n’existait plus. Elle leva la main droite tout en s’approchant de lui. L’animal la renifla lentement et donna des coups de tête dessus. Elle baissa plus bas la tête pour être au niveau d’Helera, la regardant presque dans les yeux. La jeune femme avait toujours aimé s’entretenir avec les animaux. Ce n’était pas facile, ni même souvent partagé. Qui ne tente rien à rien… Elle ferma les yeux et lentement se laissa aller dans la Force, tournant son esprit vers l’animal. Sa main vint se coller sur le front du fathier tandis que l’esprit s’approchait du sien avec prudence. Lentement, très lentement, l’animal releva vivement la tête, la fit reculer, elle perdit le contact. Elle releva la tête et baissa la tête successivement. Helera ne vit pas de haine dans son regard, et plus que cela, elle se remit en position.

« Ah tu es un petit joueur toi ? »
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By Althar Fanrel Keto
#31421
[Plusieurs semaines après leur séparation.]



Leur séparation ramena Althar à une réalité moins charmante. Soigné miraculeusement, prêt à rattraper ses torts, ce fut un séjour compliqué aux instant parfois courts, trop chargés pour arriver à les voir passer, ou bien très longs, plein de pensées pour cette femme si loin dans la Galaxie. En effet, depuis son coup d'éclat devant le Sénat, le Prince se devait de se racheter une image publique trop longtemps laissée malmenée lorsque des rumeurs sur son état de santé avaient circulé. Peut-être pire encore un soucis de confiance entre lui et sa famille, voire certains personnages importants de son secteur l'obligeait désormais à regagner une place si durement acquise par le passé. Alors tel qu'il était droit sur ses jambes, gonflé d'une énergie nouvelle, ce fut l'occasion pur lui de suivre toute une campagne d'omniprésence médiatique dans l'optique de rallumer cette faveur à son encontre. Inaugurations, bals, allocutions et voyages dans tous les coins du Royaume furent un quotidien qu'il n'avait pas forcément imaginé en repartant.

C'était un changement aux antipodes. D'un côté, cela faisait du bien d'avoir un but à atteindre, d'avoir du changement, vivre au grand air. De l'autre, il n'arrivait pas à se détacher de cette présence fantomatique qui le hantait. Cette figure aux cheveux blancs et à la grâce d'un être mythologique avait laissé sur sa peau une empreinte permanente. Celle-ci ne cessait de s'activer, à chaque fois qu'il était seul, pour mieux lui rappeler combien il était seul. Seul dans ce lit, seul à marcher, seul face à l'adversité de son monde, seul dans ses propres pensées. Mais si cette solitude flagrante, autrefois force devenue aujourd'hui faiblesse, n'était qu'une part de ce qu'il vécut, l'aspect le plus dérangeant de son séjour fut certainement tous les moyens utilisés pour éprouver sa relation nouvelle. A vrai dire, sa non-discrétion totale à l'égard de ses sentiments fut totalement par sa famille et ses amis, chacun apportant un contre-avis à cette relation à distance dont ils ne pouvaient imaginer le visage. Ses parents, d'abord, qui doutèrent de sa sinscérité et de sa capacité à se caser hors de Têta, et ensuite ses amis qui le confrontèrent à un mode de vie mondain plus libertin. Si dans sa jeunesse cette façon d'être et d'exister avait été sienne, il put se rendre compte, face au comportement inadéquat qu'on eut pour lui combien tout cela n'avait plus de sens pour lui, ni d'attrait. Ce choc des cultures, cette confrontation à un monde en inadéquation avec ce qu'il était devenu lui fit éprouver un peu plus encore de regrets de l'avoir quitté. Chaque jour passé à lui envoyer un message, à dialoguer d'une manière ou d'une autre avec elle, à n'importe quelle heure, faisait naître une nécessité plus urgente qu'il ne l'eut cru : trouver un moyen pour qu'elle puisse venir ici sans risque. Que ce soit le pardon ou le maquillage, les temps creux de sa propre existence furent dédiés à cette question.

L'évidence-même de sa volonté d'un futur commun s'ancra à ce moment-là. Loin d'elle, dans un monde où la dernière teinte de couleur promettait de déceler la beauté du spectre en entier, il ne pouvait pas faire sans. A chaque moment, à chaque instant où il marchait comme une figure seule, face à une caméra, face à un obstacle, face à sa famille, il était évident qu'elle aurait dû être là. Qu'elle était une part sérieuse de ce qu'était son identité maintenant. Mais pourtant, elle n'était pas là. Ni dans son lit, ni même sur l'hologramme. Loin, trop loin, les jours finirent par devenir trop longs. le sport fut une forme d'extériorisation, tout comme l'implication acharnée dans ce qu'il faisait. Bien sûr, à force de s'occuper l'esprit de toutes ses tâches il lui arrivait de ne pas y penser ... mais une fois revenu dans sa chambre, enfermé dans la noirceur de la nuit, le manque revenait. Alors le constat fut simple. Il était, et est, réellement amoureux d'elle.

Les semaines se succédèrent donc entre mots doux et oeuvre de communication et de politique sans fin. Plus cela allait, et plus la date de leurs retrouvailles semblait s'éloigner. Cela fut assez. Un moment important approchait, et il était hors de question qu'il le rate. C'était l'occasion où jamais de la retrouver. Et après tout ce qu'il avait dû faire en quelques semaines, il était bien en droit de repartir où il l'entendait. Le choix ne fut donc pas vraiment laissé aux siens. Et c'est ainsi qu'après un certain nombre de préparatifs il partit. Le but ? Atteindre Nelvan sans se faire suivre, d'une part, et surtout avant la date fatidique où il se devait d'être là. L'ensemble avait été comploté avec Loran, dont le contact avait permis finalement de développer un peu leur amitié. Tout ça pour en aboutir à ce jour-là.


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C'est comme cela qu'il avait fini par arriver sur Nelvan, après avoir suivi les procédures et autres secrets qui entourent l'arrivée sur place. C'était une nécessité un peu lourde, mais il en comprenait le sens, au regard des mystères identiques qui pouvaient exister dans le Noyau Profond. Malgré tout, finalement, il y était. Ce monde blanc, presque pur et innocent, loin d'une civilisation trop envahissante et corruptrice. De loin, il y avait un charme très rustique et presque magique à ce qu'il en voyait. S'ajoutait à cette vision tout un folklore, toute une culture qu'on avait pris du temps à lui apprendre, qui permirent à son imagination fertile de comprendre ce qu'elle tenait tant à défendre. L'innocence d'un peuple entier, et toute sa féérie encore présente. Bercé durant son voyage par la lecture répétée de tout ce que lui avais transmis Booros, il espérait maintenant ne pas se montrer indigne de l'honneur qui lui était fait. Arriver en vaisseau, ici, était presque une injure aux plaines battues par la neige qu'il avait survolé pour atteindre la Capitale. Et quelle capitale ... Un monde primaire, un de ces rares lieux qu'on ne retrouve plus tellement dans cette Galaxie en urbanisation constante. Malgré les rares avancée voulues par certains, même par l'Empereur, rien ne valait un monde intouché. Et Nelvan, par son développement naturel, en restait encore un, à sa manière. La première chose qu'il vit depuis son cockpit, au final, fut cet imposant château d'un autre temps. Fait de pierre et de matériaux bruts, il était impressionnant tant il semblait être l'oeuvre d'un autre temps. C'est dans un esprit très ouvert, très volontairement enthousiasmé qu'Althar essayait d'apprécier tout cela. Cette demeure, celle qu'il supposait être celle de Helera n'avait rien à envier au Palais de Têta, à sa manière. Au contraire. Et maintenant qu'il voyait de plus près cette vie que devait avoir l'élue de son coeur, les choses paraissaient bien plus réelles.

Une vraie reine, une vraie femme de pouvoir et de responsabilités, un vrai monde sous sa protection. C'était impressionnant, surtout maintenant qu'il s'était posé. Si tout cela avait été créé ex-nihilo, il était certain que cette entreprise avait été démesurée ... Et surtout une franche réussite. Mais tout autant qu'il eut voulu visiter ces lieux et découvrir de ses yeux comment on y vivait, un comité d'accueil l'attendait. Ou en tout cas, un homme, grand et barbu au demeurant. Althar s'efforça de le saluer comme on lui avait appris, le poing sur le coeur et la tête baissée, mais il ne put résister à l'appel de l'accolade, dans une quantité déraisonnable de remerciements. Depuis leurs départs cette soirée-là Loran n'avait plus été qu'une source de discussions, ou un interlocuteur lointain via les canaux holonets. Mais maintenant qu'il l'avait en chair et en os, il était bien obligé de le prendre dans ses bras. Il lui devait la vie et cette occasion unique de surprendre sa soeur à lui. Alors un peu de sympathie et de chaleur humaine ne firent pas de mal à ce grand bonhomme si important pour les Gris.

    « Ta barbe est toujours aussi splendide et imposante ! Merci pour tout ce que tu as fait, merci de me permettre de venir si votre bout de paradis Brogane ... Du peu que j'en vois c'est déjà magnifique ! »

Oh oui, Althar débordait d'un optimisme candide et d'une énergie toute volontaire en sachant ce qui l'attendait. Même s'il se serait attendu à prendre un speeder, pour la surprise telle que la présenta Loran ils eurent à marcher un petit moment pour atteindre le fameux lieu. Pas de palais ni de lieu plein de foules, simplement une petite bâtisse, qu'il observait avec questionnement. Hélas pour lui, le têtan s'était décidé à laisser ses affaires dans son vaisseau, tout dépendant de l'accueil qu'en ferait Helera, et surtout de ne pas prendre de quoi se couvrir plus lourdement. Les senseurs avaient indiqué une température très peu conseillée aux humains, mais il ne s'était pas attendu à ça, lui qui s'était couvert d'un gros pull et d'une gros manteau, le tout avec une paire de gants typiquement vendues par des gens qui n'ont jamais été à la neige. C'est que cette planète était un vrai frigo. Ca expliquait beaucoup de choses, maintenant qu'il y pensait. Et surtout, cela lui faisait penser à une vue splendide d'une déesse marchant sans vêt ... Hmm. Qu'est ce que cet endroit ? Une écurie. C'est singulier, comme lieu de rencontre. Il remercia une nouvelle fois Loran, qui donna les derniers détails et resta là tandis que celui-ci partait vers le château.

Bon bon bon. Ca non plus, il n'avait pas tellement l'habitude. D'un pas curieux, et presque hésitant, le jeune homme s'avança au coeur du petit batiment, les mains gantées dans les poches. Où se cacher, ici ? Et surtout, que faire avec ces deux imposants animaux. Peu courant, vaguement entre-aperçus quelque part sans qu'il ne sache dire où, ils n'avaient pas l'air bien méchants. Mais au cas où, tout courageux qu'il était, Althar resta sur ses gardes en approchant. Il faut dire que les gros yeux de ces animaux, et leurs oreilles d'une longueur bien trop importante pour être normale avait de quoi faire se poser des questions. On apprivoise pas un animal sauvage aussi facilement, même s'il est calme et dans une écurie ! L'un des deux le regardait de toute sa hauteur, sûrement tout aussi méfiant. Que faire ? Un regard à droite, puis à gauche, et l'évidence de la paille. De son gant noir il ramassa une bonne poignée, au regard de la belle carrure de l'animal, et s'avança doucement en la lui tendant. Parfois, il en faut peu pour créer des liens. Le fathier brouta avant calme la nourriture offerte, offrant le plat de son front à quelques caresses amicales d'un Prince fier de lui. C'est vrai que c'est mignon, ces drôles d'animaux. Il passa l'instant d'après à lui donner encore et encore cette nourriture qui lui offrait l'amitié de cette bête. Un bon échange de procédés, surtout au regard du désintérêt du second animal. Puis, au bout d'un moment, un bruit. Un rappel qu'il est censé la surprendre. Les box ne sont pas vraiment adaptés à ça, et les animaux ne le cacheront jamais. Où ? Où se mettre ? L'urgence le prend soudain, même si c'était une fausse alerte : hop, et un saut dans la paille. C'était aussi bête que ça, caché derrière une botte de paille fraîche, et d'un fathier qui venait brouter sans honte devant lui. Quel drôle d'animal, celui-la. Il le laissa faire, amusé de voir cet animal être si gourmand. Quelques caresses de plus l'aidèrent à faire passer les dernières minutes.

Puis finalement une voix. Deux, même. Loran et Helera. Elle était là, il en était sûr, il le sentait. Son coeur se mit à battre la chamade, il l'avait presque oublié le temps de s'accommoder de cette bête. Sa Reine, son astre, sa raison d'être là. En un instant, le froid mordant fut chassé par la chaleur qui lui montait aux joues. Sa Grise était là, ils allaient se retrouver, enfin ! Adieu Nelvan, adieu Loran, adieu monde qui promettait tant de choses, mes yeux et mon attention n'ont plus d'autres personnes à regarder. Elle était là, sans qu'il ne sache dire vraiment où elle était clairement. Mais visiblement, l'autre fathier, lui, était à son niveau. Il faudrait agir vite, et discrètement. Il retira ses gants et se redressa doucement, sans effrayer celle qui continuait de manger calmement en le regardant faire, et s'avança doucement pour la contourner. Un coup d'oeil discret, elle avait l'air concentré. Il voulut faire un pas, qui déplaça la bête contre laquelle il s'était appuyé et manquant presque de faire sursauter l'autre. C'est en tout cas comme ça qu'il perçut le geste de celui qui fixait Helera. Ha ... Cette femme ... Si belle et si parfaite ... il ne pouvait pas attendre une seconde de plus. Elle commenta l'attitude de l'animal et reprit un peu de sa concentration. C'était le moment. Tout doucement, le plus discrètement qu'il ne l'ait jamais fait, Althar s'approcha et se plaça dans son dos. Et très délicatement, sans brusquerie, il posa ses mains sur les yeux d'Helera et posa son menton au creux de son cou. Il n'avait pas la moindre idée du rituel qu'elle était en réalité en train d'opérer et ne s'en était pas vraiment rendu compte. Elle, à l'inverse, reconnaitrait certainement ces mains avec qui elle entretenait un rapport ... très personnel. La voix princière souffla quelques mots dans son oreille, aussitôt.

    « Tu cherches déjà à me remplacer ? Joyeux anniversaire mon amour ... »

Et si tôt dit, il libéra celle qu'il retourna avec rapidité pour la prendre dans ses bras et la soulever du sol ... A moins que ce ne soit elle qui fut si volontaire. Leurs lèvres se trouvèrent, dans un éclat de joie qu'il n'arriva pas à cacher et ce fut le plus beau baiser qu'il eut depuis longtemps. Des retrouvailles folles, sincères, pleines d'une énergie que leurs frustrations communes venaient de libérer. Il manqua presque de tomber face à tant d'envie, mais il n'y pouvait rien, il ne voulait plus la lacher. Sa Lera, sa femme, celle qui avait occupé tant de fois son esprit, il la retrouvait enfin. Elle était trop précieuse pour qu'il ne la quitte plus, pour que ses lèvres ne finissent pas encore et encore par retrouver leurs jumelles pour fondre un peu plus sous cet amour sans limite. Elle le rendait fou et il le lui rendait bien, jouant de sa langue à s'en décrocher la machoire. Parfois l'amour est niais, parfois il n'est pas élégant. C'est tout cela qu'ils représentaient maintenant dans cette valse sans fin qui offrit à Althar un vertige ou presque. Finalement d'un commun accord, sans se lacher, sans la détacher de lui, ils mirent fin à ce baiser torride. Le souffle court, il la fixa avec de grands yeux et un sourire d'autant plus imposant. Elle n'avait pas cessé de devenir belle, encore plus à chaque seconde. Ces deux yeux bleus lui firent naître des papillons au creux des intestins, lui rappelant pour c'était elle et pas une autre.

    « Tu n'aurais pas cru que je tiendrai un jour de plus loin de toi, quand même ? Surtout pour une occasion comme celle-la mon amour ? On va pouvoir enfin faire tout ce que nous avions prévu ... Si tu veux toujours de moi ma Lera ... »

Il ne put s'empêcher, malgré le risque que comporter la question, de venir la couvrir une nouvelle fois de baisers volés sans gêne à celle qui essayait de répondre. Elle lui avait tant manqué qu'il n'en revenait pas de la sentir en chair et en os devant lui, de la sorte.

    « Pardon pour le temps de réponse à ton dernier message, c'est parce que j'espérais te faire cette petite surprise ... »

Il lâcha son dos pour ramener une main près d'elle et de sa joue, qu'il caressa avec douceur comme s'il voulait la réchauffer. Et de manière plus comique, elle put voir un noeud papillon enroulé autour de son poignet, digne d'un cadeau empaqueté avec un goût douteux. Il la touchait enfin, il la retrouvait pour de bon. C'était si agréable, et si libérateur ... Il l'embrassa sur le nez. Ses yeux brillaient d'une lueur de joie digne d'un enfant. Rougi de bonheur, et réchauffé par cette proximité soudaine, elle avait devant elle un Althar plus amoureux que jamais. Et mieux que ça, elle pouvait sentir toute sa poigne retrouvée et surtout une carrure redevenue plus solide. Cela ne se voyait pas forcément avec les vêtements, mais tout de même, elle le sentait, surtout vu comment il la tenait bien collée à lui. Quant à sa tenue, ce manteau bleu foncé mi-long au col relevé était bien plus commun que véritablement princier. Mais avec classe. Il ne se ferait pas remarquer ici ... enfin ... c'est ce qu'il avait cru. Peut-être que la paille qui avait accroché son dos et ses cheveux permettrait de le cacher un peu mieux.

    « Tu es plus resplendissante que ... tu es ... tu m'as manqué, Helera ! Tu m'as tellement manqué que j'ai traversé la Galaxie pour enfin te retrouver ! »

Avouer ses faiblesses, et en faire des forces. Toute son honnêteté passait dans cet aveu sincère sur ce qu'il avait ressenti, quitte à paraître totalement dépendant de cette femme. Il la souleva de nouveau pour faire un nouveau tour dans les airs, allant jusqu'à la couvrir une nouvelle fois de baisers pour réchauffer ce visage féminin si attendrissant.

    « Je suis tout à toi ! Montres moi ou chasses moi, mais je suis ton loyal sujet pour cette j ... »

Il avait fini par la reposer sur ses pieds, mais ce faisant, il se retrouvait dos aux animaux. Hélas, elle seule put voir se rapprocher la femelle fathier qui vint juste derrière le Prince. Pourquoi donc ? Sans animosité aucune, pour une raison très très simple ... Parce qu'il y avait encore de la paille à y manger. Et c'est dans un élan de surprise qu'Althar se figea en sentant une langue traverser ses cheveux bien coiffés et raccourcis. Dire qu'il s'était fait propre rien que pour elle, rasé de près et habillé en prévision de tout cela ...
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By Helera Kor'rial
#31426
Ambiance


Tandis qu’elle regardait l’animal avec défi, elle sentit une présence familière. Pas à travers la Force, mais vraiment avec son odorat. Elle sentit ce parfum si caractéristique qui lui rappelait tant de moments oubliés par delà l’espace et le temps. Puis deux mains qui se posent sur ses yeux, un sursaut, et elle cambre les épaules sous la surprise mais n’a pas de mouvement de recul, ni de mouvements de défense. Son sens du danger ne s’est pas activé, ne l’a pas prévenu. Puis quelques mots au creux de son oreille, tandis que le souffle chaud vient surfer sur sa peau. Son cœur partit au quart de tour tandis que son cerveau tentait vainement de trouver l’explication. Helera se retourna rapidement, et vit la plus belle chose qu’il lui avait été donné de voir jusqu’à maintenant. Son visage s’illumina comme un million de feu d’artifice dans un ciel obscure, une nuit sans étoile. D’une voix criante, elle ne résista pas à sa pulsion qui la contraignit à l’action.

« Althar ?! »

Et elle lui sauta dans les bras, sans même réfléchir à sa propre sécurité. Se jeter dans le vide, tout en laissant à l’autre la capacité de reprendre, ou de lâcher prise. Non, la confiance ultime du saut de l’ange. Elle ne put rien dire davantage car déjà l’embrassait avec fougue, amour et envie. Ses jambes s’enroulèrent autour de sa taille, si bien qu’elle était comme ces petits primates autour de leur parent, accroché à la vie, à la mort. Ses bras avaient entouré son cou et ses mains se baladaient dans ses cheveux. Ce qu’elle ressentait, c’était la médication ultime et l’apaisement de tout son être. Le relâchement de la négativité accumulée jusque-là. De l’attente et du désespoir, de l’expectative. Son Althar, dans ses bras, comme le pilier de sa vie. Puis le souffle vint à manquer et les deux se lâchèrent, lentement, très lentement, comme deux aimants attirés bien malgré eux, victime des lois de la physique. Sa joie était suprême et son sourire resplendissant jusqu’à ses oreilles. Lui, qui la tenait, dans ses bras. Son cœur entier y répondit et des fourmis se déclarèrent dans ses doigts et dans le creux de son bassin, prenant place au côté de sa nausée qui fut très vite relayée par le bonheur. Sa phrase suite fut une pique qui la fit rire bêtement, sans qu’il n’y ait particulièrement d’humour. L’euphorie, simplement.

« Je savais que tu reviendrais. Merci mon cœur. Je suis si contente ! Tu ne peux pas savoir tellement je suis conteeeeeeennte ! »

Et elle l’étreignit de nouveau, le serrant fort contre elle. Juste sentir sa chaleur qui lentement la remplissait de la vitalité qui lui faisait défaut. Deux mois, peut-être plus, à attendre le retour enfin. Deux mois où chacun dû gérer ses éternels problèmes royaux. Plus de deux mois à s’envoyer des messages, sans qu’aucun ne puisse combler l’absence et cette … chaleur humaine. Une excuse, la première. C’était son prince ça. Elle lui murmura dans l’oreille.
«
Ce n’est pas grave … Tu es là, plus rien n’est grave …
»


Puis, Helera déposa un baiser dans le creux de son cou et finalement se laissa doucement retomber sur le sol, pour ne pas avoir à le faire supporter sa masse plus longtemps. Il ramena sa main gelée sur sa joue chaude. Elle lui transféra lentement sa chaleur, comme un réchaud, comme un radiateur. Le nœud papillon finalement vint heurter sa vue. D’abord hésitante, elle fronça les sourcils et comprit. Il déposa un baiser sur son nez sans même qu’elle n’eut à dire quelque chose, mais hocha la tête négativement. Qu’il était bête ce prince. Mais qu’est ce qu’il avait bon goût sur les cadeaux. L’excitation retombait lentement et elle glissa ses mains sous ses épaules, au niveau de sa taille, puis l’entourèrent complètement et remontèrent jusqu’à ses omoplates en faisant des allées retours aléatoires. Son dos avait changé, cela se sentait. Mieux bâti. Sa tête quant à elle vint se poser contre son torse pour un câlin digne de ce nom. Elle ferma les yeux et sourit bêtement. Il était là, enfin… Rien que pour elle, sans problème, sans Sith, sans rien … Juste elle et lui sur une planète qui leur voudrait du bien, à eux deux. Son beau prince et la reine. Kronarai Zonr et Ohorag Nelvar. Finalement, elle le lâcha quelque peu et s’éloigna, le laissant respirer. Pourtant, leurs deux mains restèrent en contact. Ils se jugèrent l’un l’autre. Il fut le premier à briser le silence. Sa remarque la fit rougir, si ses joues n’étaient pas déjà rosies par la fraicheur ambiante.

« Et tu es beau et … fort bien habillé. Mieux habillé que toutes les autres personnes de cette planète sûrement. »

Elle posa une main sur son torse et jugea au touché son pectoral, faisant le tour de son muscle et remonta jusqu’à son épaule, suivant sa main qui dessinait son corps. Un regard d’envie et de contemplation se dessina sur son visage, qui finalement se termina dans son regard.

« Dis donc, tu n’as pas fait que gouverner sur Têta à ce que je vois. C’est très … enfin … euh … désirable ? »

Elle sourit et haussa les épaules, comme si elle avait dit une vérité qui fâche. Comme si elle n’avait pas d’autre terme à utiliser pour le qualifier à ce moment. Son prince qui avait retrouvé la forme qui le caractérisait, qui l’avait forgé. Un homme plein de vivacité, après une longue et épuisant maladie. Il lui montra à quel point il avait repris de la force en la soulevant en l’air et la faisant tourner une nouvelle fois, la harcelant de baiser, tantôt chatouilleurs, tantôt amoureux. Tous furent acceptés, et même appréciés. Puis il la reposa. Elle ne cessait de le contempler, lui et ses traits si parfaits. Si … l’ombre se profila derrière lui et lentement vint lécher ses cheveux. La tête qu’il tira était à mi-chemin entre horreur et dégout et elle éclata de rire. Elle recula tant les larmes lui montait dans les yeux. Helera l’attira à lui pour l’éloigner du box du fathier dont elle jeta un coup d’œil. Althar voulut réprimer l’animal ou peut-être lui exprimer son mécontentement, mais Helera profita de ce moment pour se lever sur ses pieds et lécher de toute sa langue sur la joue qu’il lui tendait. Il se figea de nouveau et elle recula hors de sa portée instantanément.

« Moi aussi j’ai le droit ! »

Il chercha à s’approcher d’elle pour surement lui faire subir les mêmes sévices, mais elle s’éloigna et finalement fit volte face, s’éloigna en rigolant tandis que le prince têtan la poursuivait. Au seuil du box, elle se servit de la porte pour tourner à 180 ° et courir dans la direction opposée à la ville, vers les grandes terres gelées de Nelvaan et la forêt adjacente. Jusqu’à l’orée de la forêt, il n’y avait plus d’habitation et peu d’animaux. Surtout pas avec le bruit qu’ils faisaient, alternant entre les rires et les menaces joueuses. Finalement, elle s’arrêta au pied d’un conifère pour regarder derrière elle et se fit surprendre par un Althar qui n’avait pas lâché l’affaire. Il l’attrapa et tous deux tombèrent à même la neige, retenant complètement leur chute. Helera subit également les mêmes sévices avec lequel elle avait provoqué le prince tout en se débattant et murmurant tout bas.

« Au secoooours, un prince à la langue trop penduuuue ! »

Une blague de mauvais goût qui aura au moins eu l’effet de le faire stopper, et une Grise qui pouffa à sa propre bêtise. Le temps se figea et les deux se regardèrent l’un l’autre. Le sapin sous lequel ils étaient cachaient les rayons de l’étoile et Helera usa de son pouvoir de manipulation énergétique pour jouer avec les températures et créer une sorte de protection thermique autour de son amoureux. La neige n’était plus qu’un coussin, le sapin était le parasol et toute la planète ce royaume qui était malléable sous ses mains. Helera plaça ses deux mains de part et d’autre de ses joues, tandis qu’il était couché sur elle.

« Je t’aime Althar, tu m’as vraiment manqué … Vraiment trop … »

Puis elle l’embrassa de nouveau de manière plus calme et appliquée. Un baiser qui dura encore et encore pour ne sûrement jamais s’arrêter. Un baiser de l’amour et de passion comme ils en échangeaient des centaines et des centaines. Ses bras entourèrent sa tête et emprisonnèrent cette dernière contre elle, contre la sienne, contre ses lèvres. Au moins quelques secondes de plus, à aimer, à cultiver l’amour. Mais finalement, il fallait s’arrêter. Elle le relâcha lentement tout en faisant passer sa langue sur ses lèvres, gardant le goût des siennes pour elle.

« Déjà, je peux te présenter la forêt à côté de la ville. On y récupère le bois, comme tu peux t’en douter. Des petits animaux, quelques baies assez rares. Des écorces aussi, utilisés dans les rites chamaniques. Il y a des plantes spéciales, mais je ne saurai pas te dire lesquelles sont utilisées pour quoi. »
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By Althar Fanrel Keto
#31444
C'était bien plus vivant qu'il ne l'avait imaginé, bien plus beau et éclatant qu'il ne l'eut espéré. Elle l'accueillit avec une ferveur qui balaya tous les doutes qu'il avait pu avoir. Et si elle l'avait déjà remplacé ? Si leur relation n'était pas aussi forte qu'elle paraissait l'être ? La situation n'était plus du tout la même, le lieu non plus ... non, bien sûr que non, c'était stupide. Toute l'énergie qu'elle mit à l'embrasser lui prouva combien ils étaient encore sur la même longueur d'onde. C'était si palpable que rien n'aurait réussi à les séparer dans cette embrassade soudaine qui les avait lié. Ils étaient deux fous au milieu d'un groupe sain, deux fous prêts à tout pour retrouver l'autre. Il ne s'était pas senti aussi bien depuis qu'il avait vu un tel sourire et un tel bonheur sur son visage à elle. C'était un sentiment quasiment nouveau, presque incroyable au regard de ce qu'il avait cru vivre par le passé. Mais elle, maintenant, comme ça, était en train de le convaincre de faire toutes les bêtises possibles. Il venait de la retrouver, et rien ne serait assez convaincant pour la lâcher. Plus rien, ni l'or de la Galaxie ni un appel urgent de son royaume ne balaieraient ce visage d'ange que ses yeux ne pouvaient plus quitter.

Ce parfum qui l'enivrait rappelait chez lui des souvenirs bien agréables. Comme si un ensemble de petits détails avaient suffi à lui faire retrouver ce qu'il avait ressenti ces jours-là dans le vaisseau, à cet instant il était certain qu'elle était bien elle-même. Elle était celle qui l'avait sauvé, celle qui vivait à cent à l'heure, quand elle le voulait, ou bien même celle qui se trouvait joueuse et caline lorsque son appétit l'exigeait. Oh que oui, elle était celle qu'il n'aurait pas dû quitter tant de temps les semaines passées. Tant de choses étaient à rattraper, à redécouvrir, qu'il faudrait des jours entiers pour tout redécouvrir, plus encore que cette bouche qu'il n'avait de cesse de vouloir goûter avec intérêt. Juste le contact de ses lèvres le faisait frémir, appelant un peu plus à chaque fois à l'embrasser encore. Mais elle aussi voulait parler, et formuler les mots qui les habitaient. Des mois entiers à raconter, des sentiments complets à lui faire entendre, à s'émerveiller et juste l'écouter e sa voix si mélodieuse. Il faudra qu'elle chante ! Oui, il s'est promis de l'entendre une nouvelle fois, pour la beauté de la chose, pour la magnificence de ce son qui l'a marqué. Et cette joue à croquer, et ce nez à embrasser ... Mais il n'était pas le seul à désirer quelque chose. Elle non plus ne se gêna pas pour venir tâter la marchandise d'un Althar soudainement intimidé face au geste. Une certaine incrédulité était visible dans son regard, tandis qu'il ne lachait pas des yeux Helera. Et elle continuait, au risque de le complimenter à sa manière à elle, amenant à un peu plus de gêne encore sur son visage. Hélas, sa tenue le faisait être remarqué, ce qu'il n'avait pas forcément désiré. Mais le reste, oh le reste n'avait pas été envisagé si tôt dans l'ordre des choses. Et puis bon, puisque cela justifie qu'en retour lui-même puisse laisser glisser ses mains sur un fessier toujours aussi bombé.

    « Je .. Hm ... enfin .. c'est un de tes présents mais il est réservé pour plus tard ... Alors n'en profites pas, désirable Reine de mon coeur ! »

Et la gêne se transforma à nouveau en une complicité amoureuse si tranquille. Le jeu, toujours le jeu, et le naturel de leur manège aussi enfantin que passionnel. La prendre dans ses bras, l'embrasser un peu plus, goûter à son cou ou même juste profiter de son parfum contre soi ... Il n'y a besoin de rien d'autre qu'un peu de bonne humeur pour tout, qu'un peu de volonté à vouloir l'autre. Et de tout ça, ils en débordaient à foison, à tel point qu'un rien pouvait faire basculer l'instant en un nouvel éclat de rire, ou en une séance de baisers sulfureusement sans fin. Inarrêtables, et cela ne fait que 5 minutes qu'ils sont ensembles ... A croire qu'ils ne se sont jamais quittés ... Quoi que. Partir, ne pas partir, ressentir la nécessité de l'autre, tout ça n'a plus d'importance maintenant. Il ne faut plus en parler, ne plus s'y référer, mais bien passer à autre chose. Dédier la journée, l'instant, le mois et toute la vie à l'autre. C'est tout ce qui lui importe maintenant, ses mains mêlées à celles de la Grise. Mais comme si le sort ne voulait pas qu'il lui dise tout ça, c'est un fathier gourmand qui dérangea le Prince dégouté. Et bien sûr ... et bien sûr ... elle rigole. Forcément, parce qu'elle trouve ça à mourir de rire de le voir tout dégouté par cette sensation bizarre dans ses cheveux. C'est avec dégoût qu'il s'éloigna de cet animal qui avait pris le plis de manger plus que de raison, par sa faute. Et elle rigolait, encore, tirant forcément un début de fou-rire chez lui. Mais hors de question de lui concéder ça, les yeux plissés et un sourire non-retenu. Il leva l'index et se tourna vers l'animal.

    « Je ne vous permets pas, je ne suis pas une mang .. »

ENCORE ?! Cette fois c'était de l'autre côté, de celui de ... Helera ? Quoi ? Il la regarda avec de grands yeux, cherchant innocemment une quelconque logique alors même qu'il n'y en avait pas. Elle s'expliqua en rigolant, comme une enfant, alors que lui restait un peu hébété devant cette Grise qui ne demandait au final qu'à recevoir son lot de bave à son tour.

    « Si t'as le droit j'ai le droit aussi alors ! »

Et dans un éclat de rire à son tour il se lança à sa poursuite. Elle avait l'air tellement jeune, et tellement amusée qu'il ne pouvait pas faire autrement que d'en vouloir tout autant. Ce petit goût de bonheur juste parce qu'ils sont incapables de se tenir, cette magie qu'un rien ne fait éclater ... C'était une drogue. Mais cette fois elle ne lui échapperait pas, oh que non, cette fois le têtan était en forme, exercé, prêt à courir sur toute la planète juste pour la rattraper. Certes, elle le prit un peu à froid, vu l'incapacité à la rattraper au démarrage, mais tout se jouerait sur la durée. L'écurie ne fut qu'un lieu de franc rire, la vraie course se ferait dehors, dans le froid, entre difficulté pour respirer, meurtri par ce froid ambiant et les éclats de rire mutuels, et quelques vilaines insinuations sur ce qui arriverait quand il l'attraperait. Au fond de lui il espéra que personne ne le remarque en train de courir après la Reine en fuite, sinon il finirait cloué à la potence. Surtout si personne n'était au courant de sa présence, ça n'en finirait pas de faire jaser. Mais tant pis, le prix valait la chandelle, surtout avec la vision qu'il avait devant lui. Courir sur ce sol ne fut pas aussi évident, cependant. Têta n'est pas réputé pour son climat froid, et il eut un équilibre très .. personnel à certains moments de cette course. Mais ce n'était que partie remise, à chaque mètre perdue venait l'envie de l'attraper et plus encore ! Mais toute cette neige ... Et ce village déjà derrière eux ... Il se laissait porter au grès de sa propre tempête, à vrai dire. Ce monde aussi inconnu qu'immaculé n'était au mieux pour l'instant que le futur lieu de leur idylle ...

Et cette fois, en la voyant s'arrêter, il pourrait lui montrer que c'était bien le cas. Comme s'il avait laché l'affaire, pour qui le prenait-elle ? Par contre, le détail imprévu d'un sol glacé leur fut fatal. Sans équilibre ni capacité à s'arrêter sans tomber, il manqua presque de lui rentrer dedans, s'effondrant avec elle dans un cri dans la neige. Mais loin d'oublier pourquoi il avait pris tant de risque, c'est une pluie de coup de langues sur le visage qui n'en finirent plus, s'ajoutant à elles quelques tentatives de chatouilles bien placées mais hélas contrées par le manteau qu'elle portait. La neige avait été un matelas qui ne se remarquait presque pas, à vrai dire, maintenant qu'il s'étalait sur elle pour prendre le dessus. Par contre, à la différence de d'habitude, deux oreilles furent visibles. Les cheveux rabattus à l'arrière avaient un charme, mais il lui semblait préférer quand ils étaient plus libres. Ca la représentait bien, libre et battue par le vent, si droite, si révoltée, si courageuse. Une vraie reine, au goût si doux sous sa langue. Et comme un vilain enfant qui découvre un nouveau jouet, c'est une de ses oreilles qui eut la malheureuse chance d'être la source son attention joueuse. Le cri le fit reculer cependant, s'obligeant à regarder vers la citée si personne n'arrivait. Elle était folle, à rigoler comme ça ... C'était libérateur. Il se sentit libre, et totalement vivant. Rire pour rire, faire n'importe quoi parce qu'ils sont comme ça, l'aimer à la déraison parce que c'est ce qu'elle mérite.

Libre d'exister, libre de la contempler. Calé sur elle, comme d'habitude, ou en travers, ou il ne savait comment, toujours est-il que comme toujours le monde alentour n'avait plus d'effet sur lui, ou sur eux. La dernière fois, c'était la fatigue, la faim, et même la maladie. Aujourd'hui, c'était le froid. Ses mains à elles étaient brûlantes et faisaient un bien fou. Mais plus encore, maintenant qu'il pouvait ressentir le véritable air extérieur sans avoir à le braver par une course folle, il ne se sentit pas mordu par le froid. Il était bien, juste en étant contre elle. C'était incroyable, et surtout le fait de leur amour. De ça, il était convaincu. Alors plutôt que s'éloigner, et se relever, il perdit ses yeux dans les siens, les coudes posés de chaque côté de ses épaules. De ses deux mains, tranquillement il essaya d'écarter la neige autour de la tête de la Grise, jusqu'à même essayer de passer les mains sous celle-ci pour lui éviter de reposer à même la froideur de ce sol. Mais ... ces mots ... il en frissonna. Lentement, il rapprocha un peu plus son visage du sien, le ramenant à une respiration répondant à la sienne et un air partagé. Ces mots là étaient les seuls à même de l'abattre, les seuls capables de le faire défaillir. C'était les plus doux et les plus acérés. C'était un mot d'amour à l'existence faramineuse et exquise.

    « Est-ce que je suis encore en train de rêver que je suis de nouveau avec toi ? Est-ce que tu es le mirage de cette Helera que je n'aurai jamais du quitter ? La vie sans toi n'a vraiment aucun intérêt mon amour ... »

Leurs lèvres se trouvèrent une nouvelle fois pour s'assurer que c'était bien elle, et que c'était bien lui. Tous les deux, perdus dans l'abyme de leur amour, n'avait plus que leur coquille physique pour faire de leur rêve une réalité. Ils se retrouvaient enfin, paisiblement et calmement, loin du monde, au milieu de nulle, elle et lui. C'est peut-être celui-la le baiser de leurs retrouvailles, celui où ils prendraient le temps de goûter au plaisir de la vie, au plaisir d'avoir l'autre face à soi. Au final, il sentit la pression qu'elle opéra sur sa nuque pour le garder près d'elle, tout comme lui la tenait à sa manière sans qu'elle ne soit capable de partir. Une volonté commune sincère qu'il n'aurait bravé pour rien au monde, pour pouvoir l'embrasser loin de la civilisation comme deux jeunes tourtereaux qui découvrent l'amour. Cette jeunesse, cette vigueur, cette liberté ... elle lui offrait plus qu'il n'avait jamais eut, en faisant ça. Et sans le savoir, sans s'en douter, il lui offrait tout autant en retour. Une découverte sentimentale pleine d'innocence partagée entre baisers langoureux et câlins sans fin. Mais chaque plaisir a une fin, ne faisant pas pour autant l'effort de s'éloigner de ce visage qu'il surplombait encore, avec un sourire amoureux. Elle n'avait jamais été aussi belle, c'est ce qu'il disait à chaque fois que son regard se perdait sur elle. Ces sourcils sombres et expressifs, ce nez si gracile qu'il caressa du bout du sien, et ce regard d'azur, si profond qu'il crut y déceler les étoiles. Avec tendresse, si près de sa bouche, il ne se gêna pas pour poser ses lèvres sur cette langue gourmande le temps d'un baiser volé. Elle lui avait manqué, oui.

Bloqué qu'il était par ses mains sous le crâne de cette femme qu'il considérait sienne, il ne put se résoudre à se déplacer. Et puis elle avait l'air satisfaite, au final, de cette manière d'être entre eux. Pourquoi expliquerait-elle les choses comme ça, sinon ? Le sourire aux lèvres, Althar se sentit partagé entre ignorer la visite ou l'écoute avec zèle. Sa curiosité profonde et son envie de s'intégrer l'obligeait à s'y intéresser, mais le petit nuage sur lequel ils étaient le tentait durement, ainsi positionné. Il libéra malgré tout avec douceur une de ses mains, doucement, et la secoua après avoir tendu le bras histoire d'en dégager l'humidité. Appuyé sur un coude, il put redresser une épaule pour se dégager la vue et celle d'Helera s'il voulait lever la tête. Son regard quant à lui se dirigea vers le village. C'était quand même quelque chose, en le voyant d'ici. Cet amas de population qui pouvait largement se qualifier de ville. Un vrai bourg sonnant et trébuchant, en dur et en civilisation. Tout cela était si palpable, à vrai dire. Il rabattit lentement ses yeux vers la forêt qui les entourait presque. Une vrai forêt, comme dans sur l'Holonet, avec son odeur et son calme. Une forêt où ils pouvaient se cacher tous les deux pour faire tout et n'importe quoi, tel qu'il le comprenait. Même s'il y faisait un peu froid. Sa main désormais sèche et redevenue libre se risqua malgré tout à arranger les cheveux blancs qui barraient le visage de son aimée. Finalement, ceci fait, elle se contenta avec une extrême douceur de caresser du dos de ses doigts une joue qu'il voulut réchauffer.

    « Elle abrite aussi la plus belle des fleurs, à ce que je vois ... »

Rhaa, il ne pouvait pas s'en empêcher. Amusé mais malgré tout sincère dans son compliment, son chercha le sien pour le réchauffer à son tour, timidement.

    « Alors c'est un vrai Royaume ... Si concret et si réel que tu as ... C'est ... c'est ... »

Ses yeux s'égarèrent un peu partout sur ce visage. Ca devait être étrange pour elle de se faire décortiquer de la sorte, mais il ne se gênait pas vraiment. Comme s'il cherchait quelque chose de précis, ou justement ne trouvait pas.

    « Cela te ressemble tellement ... Si unique ... Si doux ... Et cette couleur ... C'est splendide ... »

Sa main libre quitta cette joue pour planter un index dans la neige. D'un geste un peu hasardeux, il essaya tant bien que mal d'en garder sur le bout du doigt pour l'amener doucement jusque devant elle. Il devait faire vite avant que cela ne fonde. Et tout doucement, il toucha sans appuyer le nez d'Helera, qui en fut mouillé. Et sans s'arrêter là, il rabattit cet index rageux doucement sur ses lèvres où il étala ce reste de neige fondu invisible. Et finalement, rapprochant son nez du sien pour l'essuyer tendrement, à sa manière, il glissa son propre doigt dans sa bouche à lui pour en faire partir tout ce qui pouvait y rester dessus. Le geste était symbolique, mais il s'en amusait presque avec fierté devant elle.

    « Le ciel a la couleur si profonde de tes yeux tout d'abord ... »

Cette fois il posa ses lèvres sur son front à elle.

    « Le soleil quant à lui a la couleur des tes joues gourmandes ... »

Ses lèvres se posèrent sur son nez, dans une seconde étape encore plus délicate.

    « Et la neige a la beauté si unique de ta chevelure ... »

Cette fois ses lèvres se posèrent sur les siennes pour un nouveau baiser, toujours dans cette optique de douceur émerveillée. Le Prince était habité d'un émerveillement sans fin. Perdu à la contempler, il s'était trouvé des étoiles dans les yeux à pouvoir la détailler à l'envie, et admirer ce qui lui avait tant manqué.

    « Tu es une Reine alors ... une véritable ... et ton domaine est grand et innocent ... C'est un bout de paradis à ton image, que tu as raison de préserver ... Tu dois être une bonne Reine, une belle et impressionnante Krinar ... Est-ce que tu accepterais de me faire visiter ? Je crois que je commence à comprendre pourquoi tu es attachée à ce lieu ... »

S'il n'avait pas cessé de la regarder en parlant, laissant planer le doute sur le véritable sujet de ses compliments, cette fois son regard la quitta pour observer autour d'eux. Lentement, presque paradoxalement, il fronça les sourcils. Quelque chose venait de le frapper. Pas littéralement, juste mentalement, un constat soudain. Il n'y avait quasiment pas de bruit, ici, à part leurs respirations respectives et leurs coeurs battant si forts. Mais autrement ... le calme plat. C'était quelque chose de presque effrayant mais à la fois de si .. paisible ? Sa nature profonde, celle qui essayait de le guider chaque jour, elle, ne comprenait pas. Comment est-ce possible qu'il n'y ait pas de bruits ? Ni de vaisseaux ? Ni de son quelconque ? Même dans un vaisseau il y a un ronronnement, un quelque chose qui occupe l'oreille dans le fond. Mais ici, à part le vent, ou le bruit des branches, rien. De toute sa vie, de tout ce qu'il avait vu dans sa courte existence, jamais il n'avait vécu dans un lieu naturel véritable. Et la citée, autant fut elle développée, n'avait rien à voir avec une métropole urbaine bruyante qu'on trouvait un peu partout dans cette Galaxie. Non, les mondes paisibles n'ont jamais été sont forts. Seulement, maintenant, avec elle, quelque chose a changé. Comme si soudainement cette prise de conscience était liée à sa vie potentielle avec elle, à leur union qui mériterait un tel calme, et non la pollution de la citée. Un paradis pour un ange aux cheveux blancs.

    « Le silence ... C'est ... c'est ... tu as de la chance d'avoir un tel royaume, et de l'avoir découvert ... Tu me fais un honneur de me laisser venir te voir ici, ca semble tellement sur-réaliste ... »

L'innocence d'un homme de la ville, reparti trifouiller ces cheveux attachés presque pour expurger sa gêne.

    « Ca doit être une belle existence, sûrement, pour que tu aimes tant vivre ici. Je pense commencer à le comprendre. Je ne sais pas ce qu'il y a d'autres, j'espère que tu accepteras de me le montrer, mais c'est vraiment .. presque magique ... Ou bien c'est moi qui ai pris un coup de froid sur la tête ou bien c'est parce que tu y es, mais ... Je n'en reviens toujours pas ... Et puis .. Que fais-tu dans la forêt, à part y piéger des Princes amoureux ? Est-ce là que tu y choisis ce parfum si particulier ... »

Cette fois, il était bien revenu à lui. Son nez pour seule arme, traçant sa route sur le menton de la Grise finit par explorer un bord de ce cou à moitié caché par la fourrure de sa veste. Ses lèvres luttèrent pour s'y frayer un timide lieu d'atterrissage, qu'il renifla avant de le cacher sous quelques baisers. Ce parfum ... Et ce quelque chose qui le taraudait. Une question. Une timide question qu'il n'osait pas lui demander. Peut-être les regards pas toujours discrets vers elle pourraient le trahir, mais il n'en restait pas moins toujours aussi doux, allant replacer de sa main libre toute la fourrure qui protéger ce coup si gracieux. Mais revenu à sa position initiale, il mit un instant de trop à se décider. Tant pis, pas cette fois, même si elle s'en était rendue compte.

    « Je pensais ... Est-ce que ... est-ce que tu serais d'accord pour accepter une personne de plus parmi ton peuple ? Je .. je n'ai pas vraiment ... de date de retour et je pensais ... enfin ... je pourrais peut-être construire une petite maison, ou quelque chose, comme les autres, dans la ville ? Enfin je sais pas trop comment ça marche, si je dois faire des demandes légales, mais ce serait peut-être plus simple ... Comme tu pourrais travailler et je t'embêterai pas, et moi je ferai ma vie en attendant, comme ça on se verrait quand tu le voudrais ... »

Il la regarda une nouvelle fois puis un éclair d'hésitation le frappa de nouveau. Ce n'était pas ce qu'il avait en tête, mais c'en était pas loin, mais il éprouva une gêne. Une certaine timidité, presque, à une telle question. Et s'il était de trop ? Si il était un poids pour elle ? Et justement, en parlant de poids, n'était-il pas resté sur elle tout ce temps sans se rendre compte qu'il pouvait totalement la gêner ? En essayant de ne pas montrer plus de hâte qu'il ne le voudrait, il se redressa tout en l'aidant elle-même à le faire, ses mains dans son dos à elle. Lui était à genoux, entre ses jambes, et elle assise. Il était rouge, plus que d'habitude, plus que depuis qu'il était arrivé et qu'il avait couru. Non non, quelque chose venait de le piquer, à tel point qu'il retira son manteau à la hâte.

    « Excuses moi, pardonnes moi, je me suis pas rendu compte que j'étais sur toi, et que tu étais dans la neige, et que tu pouvais tomber malade ... Attends, tiens, tiens, pardonnes moi ... »
Sans vraiment lui laisser le choix, il glissa celui-ci sur les épaules de la Grise, allant jusqu'à la prendre dans ses bras et frotter le dos de celle-ci pour la réchauffer d'un froid imaginaire.

    « Est-ce que ça va mon amour ? Pardonnes moi, pardonnes moi, tu n'as pas froid ? Ca va ? »

Cette fois ses mains carréssèrent ses deux joues pour essayer de les réchauffer. Pourquoi est-ce que c'était soudainement si dur ? Tout allait si bien et lui, d'une simple pensée, venait de rendre le moment presque bizarre, dans un calin presque forcé alors qu'il était toujours aussi rouge. Et pourtant il souriait bêtement, comme si c'était normal. Pourquoi était-ce si dur, hein, sa question avait été si proche, mais pourtant ... pourtant ... comment faire pour lui demander de vivre ensemble ? Pourquoi est-ce que cela avait paru si naturel sur son vaisseau et pas cette fois face à elle ? Le moment était parfait, son visage était parfait, tout était parfait. Sauf lui. Il s'en voulait ... suffisamment pour l'embrasser sur la joue avec hésitation.
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By Helera Kor'rial
#31456
L'amour qu'il lui réservait était le plus beau, le plus passionnel. Elle se sentait femme, elle se sentait aimée, adorée. Pour son corps, pour son coeur, pour l'entièreté de son être, et non pour une seule parcelle. Elle était simplement la femme la plus heureuse du monde, dans ses bras, sur cette neige, son foyer. Le prince lui parla dans sa langue bien à lui, celle de la poésie, celle de la réthorique qu'il maitrisait avec brio. Un songe, un rêve, une bulle dans laquelle ils étaient tous les deux et que jamais ils ne voudraient sortir. Helera n'y répondit pas, préférant se concentrer sur le baiser qui suivit. Le Prince découvrait un autre monde, et elle en était l'ancrage. Le seul point auquel il pouvait se rattraper. Cela faisait qu'il n'était qu'à elle, et pour elle. Rien qu'à elle. Elle lui avait expliqué ce qu'était la forêt à côté du village, et il avait répondit en levant très largement le coude et s'y appuyer pour observer de part et d'autre. Il n'y avait pas grand chose à voir si ce n'est la petite forêt de connifères qui s'étendait sur quelques centaines de mètres plus loin. Cette forêt était un havre de paix plus qu'un lieu d'exploitation. Les animaux qui y vivaient n'étaient pas destiné à l'élevage ou la nourriture et depuis l'arrivée de la technologie, ils n'utilisaient plus les arbres qui dansaient leur vie au creux du vent, comme elle dansait la sienne au creux du prince. Le village quant à lui n'était visibile qu'en partie depuis leur point. Quelques bâtiments, des hutts à mi chemin entre l'aspect rudimentaire et la technologie du métal. Certaines avaient été construite en brique noire, provenant du coeur de la montagne qu'il avait fallu extraire pour y creuser. Rien n'avait été laissé au hasard, rien n'avait été jeté. Ici, rien n'était à eux, c'était la grande mère qui commandait. Nouveau compliment, tandis qu'il laissait trainer la main dans ses cheveux, et même y tourna le visage pour y glisser un baiser et s'y lover complètement la joue.

« Même la plus belle des fleurs à besoin d'amour pour se développer, et de l'attention de celui qu'elle aime. »

C'était beaucoup moins poétique, mais c'était dit avec la sincérité d'une reine en manque de son roi. Le royaume, oui, son domaine ?

« Non, ce n'est pas à moi. Il n'y a pas cette ... idée d'appartenance. Je n'y suis qu'invitée par la grande mère. Je dirige, j'accompagne. Je n'impose rien. »

Ses yeux restèrent plantés dans les siens, tandis qu'il la dévisageait sous toutes les coutures. C'était assez flatteur, venant de lui. La comparaison qu'il fit par la suite la fit sourire. C'était encore une fois très beau, même si cela restait de la poésie et que le sens était loin de la réalité. Surtout qu'elle en savait pas vraiment s'il parlait réellement du royaume, ou si il parlait d'elle, en essayant d'y glisser des compliments, comme il aimait faire, pour son plus grand plaisir, fallait il le préciser. Pour conclure cette échange, il récupéra de la neige sur le bout de son index et l'y approcha devant ses yeux, la faisant loucher tandis qu'il la déposa lentement sur le bout de son nez. Elle ne cessait pas de sourire, béate, heureuse, joviale, amoureuse. Puis il en plaça sur les lèvres, et avant qu'il ne le retire, l'attrapa rapidement sur le bout de ses dents. Elle n'appuya pas, sans lui faire mal, son regard dans le siens, rabattit ses lèvres sur ce dernier et le lacha doucement. Qu'il était beau quand il espérait. Ou quand il n'espérait pas d'ailleurs. A son tour, il plaça son index dans sa bouche, pour conclure la symbolique. Son coeur battait la chamade, tambourinnait comme un millier de tambours. Ce n'était pas les tambours de guerre, ce n'était pas la guerre tout court. C'était la paix et l'amour, son irrésistible et irréversible attirance pour lui. Le désir de chaque instant, la proximité de l'éternité. Il continua à comparer cette planète à ses propres traits physiques, ponctuant ses phrases par des baisers. D'abord le ciel, puis l'étoile solaire, puis sa chevelure d'argent. Ses lèvres descendirent de la même manière du front jusqu'aux siennes pour l'y embrasser. Ils restaient là sans vraiment bouger, tandis que la température était maintenue à des limites acceptable par la grise, sans même qu'il ne soit au courant. L'ange protecteur de l'énergie.

« C'est un lieu paisible oui. Très loin des problèmes galactiques, et ... pour eux, pour ce qu'ils ont fait pour nous, les Nelvaaniens, je me dois de les préserver de tout cela. Au maximum. Je te ferai visiter si tu veux. Tout ce que tu veux ! »

Helera continua de l'observer tandis qu'il avait déceler un petit hic dans l'environnement. Elle ne s'en inquiéta pas outre mesure et leva sa main enneigée mais chaude vers sa joue. Il méditait, elle caressait ses traits tout en observant chacune des ondulations de sa peau sous ses doigts. D'abord le dos de ces derniers, puis se déplièrent et en face parcoururent ce visage merveilleusement parfait. Sa paume finalement vint rejoindre le reste pour une main qui se figea, de l'esquise de ses lèvres jusqu'au coin de ses oreilles occupées par le bout de ses doigts. Son geste fut à peu près similaire au sien mais dans ses cheveux. Le silence ... C'était bien cela qui entourait Nelvaan. Le mysticisme d'un peuple et le silence d'une planaète. La vie y avait sa résonnance la plus naturelle et la plus pure.

« Tu me fais un honneur de m'aimer Althar, de me chérir ... »

Un pincement au niveau de son coeur, sa joie s'estompa en apparence, succédé par un visage plus neutre, retenant un trop plein de sentiments affectifs. Tout cela parce que les sentiments qu'elle entretenait pour lui était si fort qu'elle n'en maîtrisait que très peu le contrôle. Et ce n'était pas plus mal. Tout cela fut de courte durée et tandis que son torse se leva plus distinctement pendant deux ou trois fois, elle se calma et répondit à sa question calmement, sans ôter la main de sa joue.

« Les ? Non, juste toi, petite tête. »

Elle ricanna.

« C'est de cette forêt dont mon parfum est inspiré, mais au risque de détruire un peu la magie, il est purement artificielle, désolée de cette révélation. »

Helera en profita pour l'embrasser rapidement.

« Cette forêt si tu veux c'est un peu un endroit que l'on utilise pour se promener, s'entraîner. On y apprend pas mal de choses, mais elle n'est pas utilisée sinon que pour sa tranquillité. »

Cela pouvait être difficile à assimiler le fait d'avoir un endroit qui ne servait à rien d'autre qu'exister. Dans une galaxie en superindustrialisation où tout devait être absolument améliorer, les havres de paix agissaient comme des endroits de sauvages, rustiques et entouré d'une aura ennuyeuse. C'était la méconnaissance qui produisait cela, et c'était bien cela qu'elle comptait lui inculquer. Mais qui de mieux que lui pour le comprendre ? Il plongea ensuite dans son cou et elle y leva la tête pour l'y laisser entrer sans demander son reste. Elle ferma les yeux tandis qu'il y glissait des baisers à en faire lever ses poils sous la vague de frisson que cela lui procurait. Trop court, ce genre de choses étaient toujours les plus courtes. Il revint à sa position initiale et chercha ses mots, elle voyait bien, avec son air absent et ses yeux qui ne la regardaient pas. Finalement, la question vint, et son coeur explosa dans une émulsion de sentiment, nimbé d'étoile dans ses yeux.

« Ouiiiiii ! »

Elle écarta les bras comme pour simuler une ovation, une joie immense qui l'emplissait toute entière. Les bras levés, le regard vers le ciel, elle exulta toute la positivité qui émanait d'elle. Finalement, elle les referma autour de son cou dans un autre calin.

« Oui oui oui, reste avec moi ! »

Helera glissa des bisous dans son cou, rapidement. Trop de joie. Trop d'amour. Elle parla avec rapidité tout autant qu'avec excitation.

« Tu vivras avec moi ! Dans ma chambre, dans mon lit, dans mes bras. Voila. Ta reine te l'ordonne et c'est tout. Pas besoin de construire une maison, tu as un château ! Et puis ici, il n'y a pas de loi, pas de papiers ni d'argent. Ce sont les gris qui s'occupent de tout, vendent les excès de production à la galaxie et réinvestissent pour améliorer la vie ici. Pas d'argent, pas de loi, pas de papiers. Oh mon chéri je suis trop contente ! »

Vivre avec lui, c'était la plus belle chose qu'elle pouvait imaginer. Bien sûr, il devrait s'absenter de temps à autre pour gouverner son royaume, cela allait de soi, mais sinon, il serait là, tout le temps avec elle. C'était merveilleux, le plus merveilleux des jours. Elle s'imaginait toutes ces choses qu'elle pouvait faire avec lui, installer une routine obligée, mais qui serait ponctuée par toutes les petits à côté dont elle était à même de lui fournir et qui devait entretenir la flamme. Car oui, elle ne voulait pas le considérer comme une amourette, comme un gars de passage. Non, il était son prince, et elle comptait bien tout faire pour qu'il ne l'oublie pas ou qu'il se tourne vers une autre. Vivre avec lui, quel pied ... Mais, le prince fit la chose sans doute la plus illogique, enlever son manteau. Elle le regarda d'un air incrédule après qu'il l'ai relevé et placée sur ses cuisses.

« Mais ... »

Sans un mot de plus, sans lui en laisser prononcer davantage, il lui plaça son manteau d'une noble conception mais qui ne protégeait en rien d'un froid, d'un vrai. Elle se laissa faire cependant, car le geste était bien plus symbolique qu'un simple échange de vêtements. Helera garda son regard planté dans le sien, tandis qu'il hésitait, qu'il s'excusait. Une esquisse de sourire et elle l'embrassa dans un baiser voler avant de prendre ses deux mains dans les siennes.

« Tu sais mon coeur, il y a plusieurs écoles dans la Force, plusieurs ... domaine dans lequel un sensitif peut s'orienter, peut pousser ses études. La protection d'autrui est la plus répandu chez les Jedi, passant par la création de bouclier mentaux et physiques, il y a également le soin et l'assitance aux personnes. Plus marginaux, il y a les combattants, les chevaliers errants de l'ordre et plein d'autres domaines. Bref. »

Elle s'embrouillait déjà dans son discours.

« J'ai appris et je me suis orienté vers la manipulation énergétique et matériel. Le déplacement atomique et les vibrations qui orientent ou non un transfert de chaleur. »

Elle ne savait pas trop s'il le suivait, sans doute pas s'il n'avait pas penché là dedans. Elle se pinça les lèvres.
«
Je manipule l'énergie, le climat et la matière. En gros ...
»


Le pouvoir qu'elle entretenait entre elle et le prince s'arrêta d'un coup et elle cambra tous ses abdos et ses muscles dorsaux quand la fraîcheur de Nelvaan la percuta, insidieux glacée telle des lames. Même s'il n'y avait pas de vent, cela empêchait presque de respirer.

« Il fait -10 °C voir -15 °C Althar. Je fais en sorte de tempêrer cela sur mon corps, et c'est une des premières leçon que l'on apprend aux chevaliers Gris. Nelvaan n'est pas très adaptée pour la race humaine, ou alors tu rajoutes des épaisseurs, beaucoup. Des peaux de bêtes principalement, je te montrerai. »

Ses mains dans les siennes déjà se tétanisaient. Du coup, place au test, qui valait mieux qu'un long discours. Elle dirigea ses deux mains sous sa veste, et sur son T-shirt, et les plaça paume ouverte sur la peau de son dos. Rien que le fait de soulever le tissu qui la protégeait lui incisa l'épiderme fragile. Et encore, elle était habituée depuis toute petite. Une fois les mains d'Althar positionnée, elle fit pareil avec lui et glissa ses mains dans son dos, à même sa peau. Lentement, elle se rapprocha de lui, de son visage, jusqu'à se coller complètement à lui et dans un chuchotement à peine audible :

« Maintenant ferme les yeux et concentre toi sur tes sensations. »

Ses lèvres se rapprochèrent des siennes et très lentement à leur contact, la chaleur se déversa dans son corps, de partout, comme un torrent de protection pour protéger des agressions du froid. Cela fut dirigé vers sa tête, ses pieds, en passant par son dos au contact avec les bras d'Althar et dans sa main, où les deux points de contact permirent d'inonder le prince de chaleur, tout cela dans une embrassade des plus passionnée et appliquée. Evidemment, elle avait joué de tout cela pour le toucher, vraiment, et pas que sa protection de vêtement qui le recouvrait. Allier agréable et enseignement. Ses mains, dont seule la vraie distribuait de la chaleur dirent des allées retours de ses omoplates jusque dans le bas de ses reins. Ils furent très vite réchauffés, et bien plus grâce à ce baiser passionnel qu'ils échangèrent pendant de longues minutes, dans cette forêt calme que seule la cime des arbres venaient déranger par son houlement d'avant en arrière. Le silence y était maître, et ils n'étaient que les simples passagers de ce royaume personnel. Finalement, elle enleva ses mains de son dos et vint placer la droite sur sa joue, puis sur son front où elle redressa ses cheveux en bataille.

« La Force te fera voir le monde autrement. Mais je t'apprendrai tout ça, si tu le veux. »

Helera esquissa un sourire et se redressa lentement, se remettant debout, avant de l'aider à se relever. Elle garda son manteau, puisque cela ne servait à rien ni pour elle, ni pour lui dans tous les cas, et du moment qu'elle était à ses côtés.

« Allons visiter ta ville et ta nouvelle maison ! »

Pas question cependant d'y aller sans qu'elle ne lui tienne la main. Il n'était pas question de s'afficher en public, mais juste pour ... euh ... ne pas qu'il ait froid. Question de précaution, elle en rit intérieurement. La ville en elle même n'avait rien de particulier, mise à part les énormes murailles qui l'entouraient à partir d'un certain point autour du château. Helera commença sa description à peine furent-il rentré cette dernière. Le sol déjà n'était pas pavé, ni goudronné, ni même usé par autre chose que le passage des uns et des autres. Avec la neige cependant, tout était systématiquement recouvert et donc on avait l'impression qu'il n'y avait aucun passage. Ce qui était vrai.

« Par là bas c'est la zone agricole, avec plusieurs dizaines de champs agricoles. Elles sont équipés de toutes les techniques modernes de cultures. On retrouve également des unités d'élevages de Bantha, qui servent à la fois de noruriture, de fourrure et de tout un tas d'autre chose. Le lait également, pour les plus jeunes heu ... Les cornes pour les pointes des lances. Il faudrait voir avec les gens sur place pour plus de précision. Tout ce qu'il y a autour de nous sont des quartiers d'habitations. Les gens se regroupent généralement par clan, par famille. Tout ce que tu vois en périphérie sont les "huttes" des derniers arrivants. Tout est consolidé et isolé selon la volonté de chacun. Tu remarqueras que tu plus tu t'approcheras du château, plus il y aura des autres types de bâtiment en métal plus traditionnel. C'est généralement là bas que vivent les Gris. A l'époque, cela faisait une séparation entre les différents besoins des individus. Maintenant, certains Nelvaaniens veulent essayer nos structures, et beaucoup de gris vivent dans des huttes modernes. On y retrouve l'eau chaude et permanente, reliée à la nappe sous nos pieds. Elle est traîtée et potable. Les eaux grisent quant à elle servent d'appoints aux centrales géothermiques, qui approvisionne le tout en énergie, creusées dans la montagne. »

Elle fit une pause.

« De l'autre côté, c'est des zones d'entraînements pour les Nelvaano Gris et de chasse principalement où l'on y fait sécher la viande avant de la conserver. C'est également là bas que l'on frabrique les lances de chasse, faisant du chasseur un ... chasseur en tant que tel. On l'a éloigné parce que les odeurs sont assez insupportables. Au fond, la grande structure c'est le château, accolé à la montagne. Là bas c'est la grande hutte de Booros, et autour celle des autres chamans de clans qui se sont rejoint pour former une entité spirituelle, plus facile à manager. On a également dans la montagne qui approvisionne Nelvaan en fourniture de base, et qui revend le reste sur une station annexe. Certains Nelvaaniens apprennent les arts galactiques, mais c'est dans les vaisseaux de la flotte. Se servir des blasters, les systèmes boursiers, ce genre de choses. Autant le premier les intérèssent, autant le deuxième se révèle être d'une inutilité profonde. Ils ne peuvent pas le comprendre. »

Enfin, elle s'arrêta de parler. Tout cela était barbant à expliquer et ce devait être encore plus à écouter. Pourtant, elle devait passer par là, lui qui allait passer sa vie avec elle ici. Au moins un minimum. Le reste, il allait le découvrir par lui même. Les gens à leur passage se frappèrent le poing sur le torse en inclinant la tête. Certains Nelvaaniens affichèrent une mine surprise, plus parce qu'ils ne connaissaient pas Althar, sans qu'il y ait du mépris dans leurs yeux. On était loin des préjugés des gens de la galaxie. D'autres étirèrent des sourires, dans leurs bouches et babines. Humains et Nelvaaniens vivaient ensemble, s'habillaient tous presque pareil. Les jeunes peut-être avait le plus de curiosité et regardait le nouvel arrivant avec de grands yeux ronds, avant de s'en désintéresser et de retourner à leurs tâches.

« Nelvaan est très loin des considérations du monde, tu sais. Personne ne te jugera jamais ici, personne ne te parlera dans ton dos. S'ils ont un problème, ils viendront te voir directement. Mais toujours avec respect. Ce sont tous des gens gentils. Gris et Nelvaaniens. »

Ils arrivèrent finalement sur le seuil du château, et Helera s'arrêta, prenant les deux mains du prince dans les siennes.

« Althar, je suis vraiment contente que tu sois là, sincèrement. C'est la plus belle chose qui pouvait m'arriver.
»
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By Althar Fanrel Keto
#31490
Petite tête qu'elle osait l'appeler ... Tsss, elle ne perdait rien pour attendre, celle-ci, dans cette forêt si discrète. Comme elle semblait le lui conformer, le lieu était idéal pour ce qu'ils étaient en train de faire. Propice au calme et aux discussions, aux mots d'amour et aux demandes peu communes d'un Prince intimidé. Perdu dans les quantités de parfum qui viennent à son nez, par la subtile beauté d'un monde dont elle se fait la Reine et l'incarnation, ses idées vacillent et se perdent. Si sûr de lui, il finit par hésiter, par tomber dans le piège de la magie qu'elle essaie de lui faire découvrir, et par ne pas poser sa question. Ne pas s'immiscer dans ce monde féérique, dans cette neige si brûlante et surtout face à ce sourire étincelant. Il n'osa pas, alors qu'au fond de lui la question était d'une évidence criante. Depuis Têta, depuis cette envie venue d'elle-même, il savait que cela finirait comme ça. Qu'il devait demander, pour leur bien à eux, pour qu'enfin ils finissent par assumer au grand jour ce qu'ils étaient en train de vivre.

Mais ... non, il n'avait pas osé. Pas formulé, ni même confronté. Trop tôt ? Trop gros ? Et si elle avait des réserves sur tout ça ? Peut-être attendait-elle autre chose de lui, quelque chose de plus physique et de moins omniprésent ? Ou bien .. ne comprenait-il pas. Perdu depuis ce retour en fanfare, perdu dans cette proximité envoutante face aux deux diamants qui ne cessaient de le scruter. Les mots sortirent, oui, mais la panique aussi. Parfois il est le Prince en toute circonstance. L'assurance, l'évidence, et l'artificiel. Une confiance bâtie pour une situation, sur demande, parce que c'est ce qu'on attend d'un Prince. Mais face à elle, face à tout ce qu'elle pouvait dire ou ne pas dire, tout ce qu'elle pouvait ressentir pour lui, il en était incapable. Perdu dans sa propre gêne, sa propre timidité, il était désemparé face au moindre sourire qu'elle lui adressait. Cette douceur devenue arme, pourtant si agréable à regarder, mais si difficile à perdre. Tout pouvait se jouer sur ses actes, ou sur ses bêtises. Un mot de trop et elle aussi il la perdait. Alors il fallait se tempérer, se calmer et rationaliser ces sentiments cavaliers qui l'auraient fait rester à tout jamais à ses côtés. Cette relation se bâtit à deux et non pas tout seul ... Comme il le vit avec la réaction d'Helera. Sans qu'il n'ait finalement eut à le dire, sans qu'il n'ait à formuler ce dont il était réellement question. Vivre ensemble. Elle et lui. Officiellement. En couple. Réellement. Il fut tellement désemparé et pris par surprise qu'il ne sut pas réagir. Elle célébrait, elle s'offrait à lui, et ce bon têtan, tout penaud qu'il était maintenant, n'eut même pas le réflexe de l'embrasser ou de la prendre dans ses bras. Ses idées se mélangèrent, ses volontés tout autant, et finalement les images d'un futur commun finirent de rendre tout ça incompréhensible. Danser, célébrer, faire l'amour, boire, le dire à tout le monde, acheter une parure de lit ensemble, l'aider à choisir une paire de bottes, et tellement plus. Son esprit dérailla totalement, caché par une façade souriante rouge au possible. La panique et le bonheur. Un cocktail étrange mais savoureusement comique. Il ne trouva rien à redire à son ordre, ou même à ses baisers, à ces mains qui vinrent l'aggriper. Juste oui ? Que répondre à son bonheur à elle ? Exprimer le sien ? Assumer de n'attendre que ça depuis quelques temps, et le déclamer à corps et à cris pour qu'elle le comprenne ?

Non, bien sûr que non, cela aurait été trop simple. Trop évident. Il valait mieux passer outre, le coeur battant, le feu aux joues et les mains toutes hésitantes. Terrible et amoureux, perdu dans son bien être à elle. Oui, ils allaient vivre ensemble ... est-ce que c'est pas fou ? Est-ce que ce n'est pas dingue ? Il serait là pour la réchauffer, toujours. Entre ses bras, tout contre lui, jamais plus il ne l'abandonnerait, ou ne serait un poids. Un poids, oui, et le froid. Une réaction. Une logique à laquelle se raccrocher. Et tout ce qui s'en suit. Elle qui se retrouve soudainement redressé et un Althar qui se confond en excuses parce qu'il ne sait plus où se mettre, en vérité. Son émoi est certain et profond, mais il n'est rien face à elle. Ses lèvres, ses mains, un bon moyen de calmer sa propre tempête.

Et essayer d'écouter. Une leçon sur la Force, sur sa magie. Sortie de nulle part, et qui prendrait sens lorsqu'elle l'aurait décidé. D'abord hésitant dans son regard, il finit par lui offrir toute son attention, ses mains serrant les siennes avec conviction. La magie d'un être, elle n'avait pas besoin de l'expliquer pour qu'il sache qu'elle n'était pas comme les autres. Mais bon. Il était évident qu'elle était exceptionnelle. Mais le déplacement atomique ... il ne dit rien, s'efforçant de réfléchir pour comprendre. Pour elle il ferait tous les efforts du monde. Peut-être en faisait-il trop, puisqu'il l'expliqua de manière plus simple.

    « Tu veux dire que ... »

Il n'eut pas le temps de réaliser ce qu'impliquait réellement la manipulation de l'énergie. Sans qu'il ne se l'explique, sans qu'il n'arrive à comprendre comment c'était réellement possible, le froid était revenu. A vrai dire, même son dernier mot se condensa dans l'air dans une buée soudainement visible. Ses yeux s'ouvrirent en grand au fur et à mesure qu'il comprenait. Donc depuis qu'il était là .. Et maintenant qu'il était avec elle ... Et tous les deux ... et ... Quel froid. Le Prince se demanda s'il n'était pas en train de se transformer en glaçon, au fur et à mesure que la morsure glaciale traversait ses maigres couches de vêtement. Par réflexe plus qu'autre chose, son corps très peu habitué au froid s'était en partie recroquevillé sur lui-même, sa tête cachée entre ses épaules, l'ensemble se rapprochant dangereusement d'Helera pour essayer d'en partager la chaleur corporelle. C'était un froid mortel, à ce qu'il lui semblait, si mortel que le pouvoir lui parut presque incroyable. Elle pouvait décrétée qu'un humain pouvait vivre ou ne pas vivre en ce lieu, elle avait la capacité de permettre à la vie d'exister. Ce froid sec, si propice à s'insinuer jusqu'aux os, était peut-être supportable d'une manière ou d'une autre, mais aucun humain sensé ne pouvait espérer vivre avec lui. Il en était certain, et c'est avec un air de quasi-souffrance qu'il souffla un unique mot, n'espérant que le retour de cette chaleur insoupçonnée.

    « Incroyable ... »

Pas plus, pas moins, contris par le froid il se laissa faire lorsqu'elle lui fit glisser ses mains dans son dos à elle. Et même plus que cela, il ne se gêna pas vraiment pour se rapprocher d'elle quitte à s'installer buste contre buste. Heureusement qu'il l'avait protégé de son manteau, cela l'aidait peut-être le temps qu'il arrive à positionner ses mains. Oh non il ne la perdrait pas, préférant se coller à elle plutôt que de la laisser subir ce froid. En sentant ses propres mains à elle se glisser à leur tour sous son pauvre pull il n'arriva pas à retenir la contraction soudaine de son dos, son épiderme soudainement confronté au froid extrême. Tout ça pour quoi ? Pas la moindre idée, mais il n'était pas en capacité de lutter ni de la lacher, remontant ses mains jusqu'au milieu de son dos, quitte à atteindre la résistance d'un sous-vêtement rebelle. Quel froid ... Ses yeux trouvèrent les siens, et il se rendit compte de ce qu'elle pouvait être : la Reine de l'Hiver. Si claire, au cheveux d'argent, elle incarnait à merveille ce que pouvait être l'hiver humain. Ses grands yeux azurs, ces deux pierres à l'inestimable valeur, pouvaient autant être l'incarnation d'un froid mortel, où les silhouettes malheureuses finissaient par disparaître derrière ce blizzard hurlant, à moins qu'elles ne soient l'image d'un calme soudain, devant un feu crépitant où deux amants s'emb ... Hm. Chacun est libre de voir ce qu'il vit dans de si beaux yeux. Lui, à cet instant, y voit la dernière source de chaleur de son univers redevenu blanc.

Attendez, se couvrir de peau bête, montrer ? Quoi ? Non, il n'y avait pas l'occasion de penser à cela. Sous son impulsion, dans son murmure, il ferma les yeux pour abandonner toute pensée qui l'oppressait. Presque naturellement, sans qu'il ne se rende compte, leurs lèvres se trouvèrent pour débuter un baiser dont il se souviendrait longtemps.

    Le silence, enfin.
    Le calme et la paix intérieur.
    Le souffle discret du vent qui vient effleurer leurs visages.
    La chaleur délicate de son corps contre le sien.
    La sensation divine de leur baiser passionné.
    La nature, simple et intouché.
    Eux.

Le simple fait de s'unir de la sorte, si simplement et volontairement lui redonnait une chaleur vivifiante. Redevenu calme, le temps était passé avec une lenteur mesurée, adaptée à leur interminable communion. Comme si tout l'apparat de leurs vies et instants passés, de leurs manières de se retrouver avec feux d'artifice et explosions de joie n'avait été qu'un masque inutile. Primitifs et totalement purs, finalement, ils se retrouvaient. Ses mains, avec tout autant de délicatesse, effleuraient ce dos délicat qu'elles cherchèrent elles aussi à réchauffer. Donnant pour donnant, plaisir pour plaisir, bonheur pour bonheur. Le monde naturel, si pur et innocent, serait le témoin de leur amour sincère. Juste le silence, où baigne une idylle toute jeune qui rien ne pourra empêcher.

Le bonheur, simplement. L'esprit apaisé, la tension envolée, il la contemple une nouvelle fois. Mais avant qu'elle ne s'écarte, sentant ses mains redescendre, il l'en empêche. Juste quelques secondes de plus, juste un câlin, une accolade pour goûter à cette chaleur retrouvée, et surtout à cette Helera trop longtemps éloignée. Un instant, un dernier, son visage au creux de son cou, pour profiter. Et un murmure inaudible, ou presque.

    « Tu m'as tellement manqué, mon amour. »

Un aveu, sorti du coeur, et si certain qu'il la serra contre lui une fois de plus. Juste pour en profiter, pour y goûter, une dernière fois, et poser ses lèvres dans ce cou gracile. Mais il ne la fit pas attendre plus longtemps, glissant lui même ses mains sur les hanches de sa compagne alors qu'elle caressait sa joue.

    « La Force, vraiment ? C'est plutôt toi qui me fait voir le monde autrement ... et m'apprendre que j'ai besoin de toi en permanence .. Halala, j'ai hâte ... Un chauffage portatif ... obligé de me coller à toi ... »

Un léger ricanement vint conclure cette réponse très peu consciente de la réalité de la Force. Et oui, il est encore loin l'apprenti sensitif qu'elle espère tant voir. Même lui ne l'a pas compris, pas tant qu'elle ne lui dira pas clairement. Mais l'heure n'est pas à ça, il est temps de partir vers le village, partir vers cette civilisation et ce royaume Kor'rial. Avec un regard tendre, il epousseta celle qui venait de l'aider à se relever pour chasser toute la neige qui était disposée sur son arrière traine et ses jambes. Et plus que cela, il réajusta son manteau sur ses épaules pour qu'elle y soit bien dedans. Un sourire, un baiser sur la joue, et c'est à sa droite, sa main dans la sienne, qu'ils purent partir. Oui, main dans la main. Enfin, face aux regards. Le moment de vérité, le moment de voir si elle était prête .. et lui aussi. Pendant le court trajet de retour ses yeux ne purent faire sans glisser vers elle, masquant difficilement la fierté qui les habitaient. Il se laissa guider avec une sérénité nouvelle, désormais certain que rien ne pourrait arriver de mal ainsi attachés. Les chemins avaient beau être tortueux, inexistants ou inadaptés, cela ne faisait rien. Sa ville à elle, son monde, son univers. Une folie sortie de cet esprit qu'il aimait et qui avait pris vie avec un succès concret.

Très attentif et concentré, la visite lui rappelait en grande partie les visites à caractère politique qui font l'apanage des chefs d'Etat. Mais cette fois-ci, l'enjeu était tout autre. Comprendre une nouvelle civilisation, l'accepter pour s'y intégrer, et surtout montrer à Helera tout le respect qu'elle méritait pour ce qu'elle avait accomplie. Et puis ... C'est réellement impressionnant, non ? Pour un Prince venu d'une planète sur-industrialisée depuis des millénaires, tout cela semble à échelle humaine, presque neuf. Si jeune, si prospère, tout semble encore dans une harmonie que l'humain n'aurait pas gâché par ses défauts plus criants les uns que les autres. Deux races que tout oppose, ici, si ce n'est plus en réalité, qui finissent par s'entendre et cohabiter. Accomplir une oeuvre commune, accomplir le développement réel d'une civilisation en la préservant des mauvais côtés de ce que pouvait apporter la Galaxie. L'oeuvre en elle-même était admirable, même si elle posait des questions. Mais pour une première découverte, Althar s'en trouvait plus qu'impressionné. Qui ne l'aurait pas été, de toute façon ? Il n'osa cependant pas encore poser des questions. Elles viendraient lorsqu'il pourra visiter lesdits lieux en personne, pour comprendre. En attendant, il adressa plusieurs sourires et signes de tête au guide pour lui signifier qu'il comprenait les rôles dévolus à chaque ensemble.

    « Je dois dire Helera que ce que tu as fait ici ... ce que vous avez accompli est ... admirable. Tout semble tellement inter-dépendant et en harmonie ... Cela ne fait pas longtemps n'est-ce pas ? C'est donc encore plus fou ... Sans altérer leur culture en plus ... Cela a du être tellement compliqué ... Mais le résultat est prometteur, vraiment. Par contre les murailles ... est-ce normal ? Enfin, pourquoi vouloir les enfermer entre des murs ? C'est un peu étrange, mais bon ... Cela ne cesse pas de s'étendre, n'est-ce pas ? »

Il esquissa un sourire tout en la regardant, continuant leur marche tranquille au fil des habitations.

    « Est-ce que je pourrais visiter ? Enfin je veux dire, aller voir tous ces endroits est .. possible ? Des endroits sont réservés aux Gris ? Ou aux chasseurs ? Je ne veux pas aller trop loin, je ne suis qu'un civil, et je ne sais pas si vous en avez beaucoup ici et puis ... comme on a pas l'air de me connaître il faudrait peut-être quelqu'un ... Hmmm ... »

Il serra sa main un peu plus fort.

    « Par contre, comment dois-je faire .. attends c'est un peu gênant ... je veux dire, il y a un marché ? Parce qu'en fait ... il faudrait que je .. heu ... m'achète des .. chaussettes et des .. sous-vêtements .. pour le froid de la planète, parce que j'ai pas tellement ce qu'il faut je crois avec moi. Je pensais pas que c'était comme ça, ton frère n'avait pas précisé quel froid c'était ... Et puis des manteaux ici, mais vous prenez pas tellement les Crédits impériaux n'est-ce pas ? »

Sa main droite vint gratter son crâne tandis qu'il semblait un peu gêné. Avec elle tout pouvait être exprimé sincèrement, après tout. Même ces petits dérangements personnels qui n'ont pas tellement à voir avec la situation.

    « Autrement je vais être obligé de rester dedans sous les couvertures pour espérer me réchauffer ... ou collé à toi ... ce serait embêtant ... Non ? Hm. Le Grand Chaman est présent sur la planète, d'ailleurs ? J'espère pouvoir le saluer bientôt, si tu es d'accord. D'ailleurs, toi tu ne vis qu'au chateau ? Personne d'autre n'y réside ? Si tu l'as bâti toi-même c'est ... impressionnant ... J'ai toujours su que t'étais musclée petite Krinar ... Mais pour d'autres choses ... »
Une dernière curiosité, puisqu'il n'était bientôt plus très loin, désormais figure de taille au-dessus d'eux. Mais finalement, la chose qui attira le plus son regard fut peut-être les "citoyens" ou habitants qu'ils croisèrent. Visiblement, Althar ne passerait pas si inaperçu. A moins que ce ne soit Helera qui attire autant les regards. C'était difficile à dire, et un peu trop gênant à demander. Et avec un peu d'appréhension, il s'efforça de saluer à la manière des Nelvan ceux qui attardèrent leur regard sur eux, sans jamais lacher la main de la Grise, à moins qu'elle en ait besoin à son tour pour saluer. Un sourire courtois, et sincère, et il fallut ainsi saluer tous ceux qu'ils croisèrent. Etrange moment, sans qu'il ne sache quelle attitude tenir. Helera ne lui avait rien dit là-dessus, ni même ne semblait dérangée dans ce pèlerinage. Mais tant pis, il était préparé à une telle situation, et il ne demandait qu'à s'intégrer. Un sourire aux enfants, un salut, un peu de sympathie et normalement la chose devrait suffire, non ?

    « Helera ... On ne me jugera pas, je veux te croire, mais ... Est-ce que ... est-ce que tu n'as pas peur que les gens ne voient mal notre relation lorsqu'ils comprendront ce qui nous unit réellement ? Si on t'a jamais vu avec quelqu'un, et soudainement un inconnu, un étranger ... tu as pu avoir d'autres compagnons ou compagnones, je le comprends, pardonnes ma question, c'est simplement que je n'ai pas envie de te créer des problèmes ... et si .. si des Gris me reconnaissent ? Je suis un fils d'impérial, membre d'un Empire qui massacre les sensitifs et n'a pas toujours bien traité ses populations, surtout alien ... et qui dit que je n'ai pas été suivi par une flotte ? Si tout ça ... si tout ça est compris et que je suis vu d'un mauvais oeil ... Je veux pas menacer tout ça, Helera, vraiment pas, tout ce que tu as fait et tout ce que tu représentes est tellement puissant et pur ... »

Il serra une nouvelle fois cette main de chair qu'il voulait être sienne et l'amena à sa bouche pour l'embrasser, sans arrêter sa marche. L'inquiétude était réelle, quoi qu'en dise Helera. Chaque peuple peut voir du mal chez l'autre, sur un critère qui lui est propre. Althar, ici, représentait beaucoup trop de mauvaises choses pour ne pas les craindre : un étranger, tout d'abord, puis visiblement proche de la Krinar, et même un impérial, de ceux qui sont des monstres dans cette Galaxie. Il représentait un ensemble de mystères que certains devaient largement questionner, et encore plus lorsqu'il serrait vu en train de folatrer avec celle dont il était incapble de se décoller. Elle était son pilier, ici, et forcément leur relation deviendrait une évidence. Surtout s'ils ne désiraient pas le cacher. Et si cette inquiétude vaut pour un monde plus simple tel que celui-ci, c'est peut-être aussi parce que l'inverse est d'autant plus vrai. Une ennemie de l'Empire, criminelle sensitive, une incarnation d'un mal que personne n'accepte, et à qui on prêterait certainement une farandole de mauvais traits que même un mariage royal ne suffirait pas à éteindre simplement. Leur couple était une folie, certainement, comme bien d'autres, mais qu'ils acceptaient en connaissance de cause. Mais pour elle, pour son bien à elle et à tous ceux qui vivaient ici, le sacrifice d'une vie à deux serait peut-être une nécessité. Et bien qu'il n'arrive pas vraiment à l'envisager, l'option était formulée, par respect pour tout cela et toute la valeur que cela représentait. Pour elle. Pour eux. Un sacrifice de plus pour la protéger elle. C'était à croire que jamais il n'y aurait de bon point à être un Prince, ou une quelconque personne venant de l'Empire. Tout le temps un poids, un boulet à tirer, tout ça pour mieux faire du mal à ceux qu'il aime. Il soupira intérieurement avant de réassurer sa main dans celle de la Grise, recollant un peu plus son corps au niveau du sien.

    « Penses-tu que je pourrais reprendre des cours pour la langue ? Parce que le basic n'est pas totalement répandu n'est-ce pas ... ? Tu me présenteras aux gens ? Est-ce que je pose trop de questions ? J'ai envie de connaître les gens qui comptent, les gens d'ici, vivre comme quelqu'un qui veut respecter l'honneur qu'on lui fait ... Ho-horag .. Nelvar ... mon amour. »

Un sourire entendu, l'effort pour roller le R était fait comme Booros lui avait enseigné. C'était laborieux, mais il n'avait rien oublié. Enfin, ce n'était pas aussi simple que ça, mais bon. Elle savait très bien ce dont il était question. Surtout maintenant qu'ils étaient face à la bâtisse royale, véritable chateau de guerre comme on en voit uniquement dans les reportages archéologiques sur la Bordure Extérieure ou la colonisation de la Galaxie il y a des millénaires passés. Son regard se porta sur la hauteur de ce qui les surplombait, comme pour mieux en appréhender tout l'effort mis à le construire. Incroyable, et tellement compliqué. Ils avaient du se tuer à faire ça. Mais il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps à l'architecture nelvano-grise, revenant à une vision plus enchanteresse. Ils y étaient. Au pas de la porte, au pas d'une nouvelle vie qui commencerait réellement maintenant. Il allait entrer chez elle, dans son intimité et son lieu de vie sédentaire. Le vaisseau avait été une étape, mais celle-la était sérieuse, au regard de ce qu'elle avait avancé quelques minutes plus tôt dans la neige.

Une vie ensemble, dans ce lieu de pouvoir. Une vie commune, partagée et amoureuse, comme un réel couple. Il n'aurait fallu qu'un cérémoniant et l'instant serait devenue symbolique tant leur positionnement était bien calculé. Main dans la main, yeux dans les yeux, sans une once d'hésitation. Sans un doute sur ce que les mois prochains leurs réserveraient, maintenant leur destin était écrit. Ensemble. Pouvait-il l'imaginer il y a deux mois ? Est-ce que lorsqu'il essayait de projeter il aurait pu se voir ici, avec elle, aussi concrètement que maintenant ? Non, bien sûr que non, mais ... Pourquoi pas elle ? Pourquoi pas cette vie qui le rendait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été ? Pourquoi pas cette femme qui méritait toutes les attentions du monde ? Etait-ce si compliqué de demander si peu ? L'amour est si contradictoire, si compliqué, si invraisemblable. Mais une fois qu'il est là, une fois que l'un et l'autre se retrouvent face à face, comment peut-on croire que certains y tournent le dos ? Jamais plus il ne voulait la quitter. Pas après avoir goûté à cette sensation de vide, et d'envie certaine de la retrouver. Et comble de chance (ou d'honneur ?), elle était sur la même longueur d'onde. Elle voulait de lui autant qu'il voulait d'elle. Elle portait en elle de vrais sentiments à son égard, une vraie envie, quelque chose de palpable qui fait qu'il peut fermer les yeux et se laisser tomber dans ses bras. Il avait vu juste avec ce retour, et il ne comptait pas en rester là. Son sourire s'était adouci, le calme était resté, la sincérité entrait de nouveau en jeu désormais, son regard dans le sien.

    « Ce n'est que le début Helera ... Je devais être là, je dois être là, je ... je ne peux pas te quitter, quoi qu'il nous arrive, quoi qu'il se passe ... Cet anniversaire est autant une raison qu'un prétexte, je veux vivre avec toi. »

Il regarda les mains de la Grise, le temps de trouver ses mots, redevenu soudainement solennel.

    « Je .. je n'ai pas réussi à te le demander tout à l'heure, alors que j'y ai réfléchi tout le voyage mais ... Oui je veux bien vivre à toi, parce que j'en meurs d'envie, parce que c'est .. évident ? Je dis trop "je" mais .. attends que je retrouve mes arguments, attends ... Nous sommes jeunes, ça va vite, d'accord mais ... on est pas comme les autres, n'est-ce pas ? Nos vis font qu'il est temps, que tu es celle que j'ai cherché, que je me dois finalement de me consacrer à quelqu'un réellement, que je ne vais pas passer le rester de ma vie à errer inutilement ... Tu es .. tu es Helera, et tu as assez souffert toute ta vie, peut-être que tu espères encore autre chose en amour, ou quelqu'un d'autre, je sais pas, tant pis, mais tu mérites du bonheur, tu mérites que je sois là quand tu as du mal avec tout ce qu'il se passe ici, avec ton Ordre et tes apprentis ... Que quelqu'un soit là à t'attendre, à t'apporter les attentions que tu mérites, à t'aimer à la hauteur de ce que tu mérites ... C'est idiot, j'ai l'impression de dire ça à tout le monde, et que ça effraie ... mais ... C'est si bête que ça de vouloir t'aimer et te chérir ? »

Difficile de ne pas faire mentalement un ultime parallèle avec celle qu'il avait courtisé l'année passée. Des mots proches, une volonté presque pareille, surement par amour pour les femmes fortes. Mais, c'était tout. Rien d'autre n'était pareil. Rien ne le serait jamais. Elle était unique. Et surtout, elle était celle qui lui avait fait quitter Têta pour de bon. Un sourire plus mélancolique s'était affiché sur son visage, malgré tout, sans qu'il ne le veuille. Cela ne l'empêcha pas de continuer.

    « Et puis ... Si nous sommes un couple officiel ici, alors nous le serons aussi chez moi. Si je peux vivre avec toi ici, tu vivras avec moi sur Têta. Dans mon Palais, avec ma famille, devant tout le monde. Nous ... nous irons là où nous devrons aller main dans la main. Toujours. Tu seras ma Princesse, et même ma Reine ... Enfin pas "ma" c'est stupide ... Tu seras ce que tu seras, tu es qui tu es, indépendante, forte, unique. Tu guideras Têta comme tu guides Nelvan, mon amour. Et je n'aurai rien à voir avec ce que tu pourras devenir, parce que je ne veux pas t'enchaîner à moi ... Parce que je t'aime pour ce que tu es, tu le sais ? Pour Helera Kor'rial, la Krinar, la Grise, la criminelle, la sauveuse d'un Prince et surtout celle qui est en face de moi, d'accord ? »

Encore une fois, il se sentait bête, à dire tout ça. Comme si dès qu'il avait ouvert la bouche le poids de ce qu'il avait à dire avait emporté un flot de tout et de rien en même temps, libérant sa parole jusqu'à finalement retrouver un peu de modération. Mais cette fois, il avait assez dit. Un sourire, finalement, un vrai, et un regard plein d'admiration. Et comme si cela ne suffisait pas, ses mains s'éloignèrent dans le dos princier pour attirer à lui la Reine. Pas d'embrassade, pas de baiser trop simple, simplement la proximité. Le besoin de la sentir contre lui, de sentir ce parfum, et de poser ses lèvres sur le front de la Grise. Un geste de tendresse qui se voulait plus symbolique, à cet instant, que tout autre embrassade.

    « Désolé de t'assommer avec ça pour ton anniversaire ... Mais oui ... Ensemble, finalement, il était temps ... et pas près de te quitter, mon amour ... Bon anniversaire ma Lera ... »

Cette fois ses lèvres trouvèrent les siennes, pour conclure ce drôle d'échange. Les mots avaient eu besoin de sortir, et ils l'avaient fait. C'était maladroit, indigeste, mais c'était fait. Et ce baiser suffirait peut-être à nettoyer une bonne fois pour toute cette bouche qui disaient n'importe quoi. Maintenant, ils étaient libres d'entrer. Avec un peu plus de volonté et d'aventure, c'est Althar qui n'hésita pas à glisser sa main et son noeud papillon dans le dos d'Helera pour marcher à ses côtés, désormais. Ce palais n'attendait plus que son nouveau visiteur, et sa propre maîtresse. Un Palais scruté discrètement par un Prince qui découvrait ce qu'était ce pouvoir qui n'en était pas un bien loin de tout ce qui se faisait dans la Galaxie. Une entrée, d'accord, puis un hall.

Finalement, ils y étaient. Etait-ce là qu'elle siégeait ? Un trône, solitaire et unique en son genre, dans cette pièce qui devait servir à entendre les doléances, ou les réunions. Il ne savait pas trop, la décoration étant très proche du style très rustique de l'ensemble. Mais tout de même, une aura de pouvoir s'en dégageait. Quelque chose d'indescriptible, de propre à un lieu imprégné de la présence de sa Reine. Althar ne trouvait rien à dire, mais ses yeux virevoltaient un peu partout, malgré la potentielle réaction d'Helera. Elle pourrait être gênée, ou pressée de rejoindre sa chambre, mais lui s'intéressait à cela. A ce qu'elle était. Une Reine, une vraie, elle et sa couronne. A bonne distance c'est lui qui s'arrêta, pour finalement la dévisager. Sa main quitta son emplacement pour rejoindre sa comparse têtane dans le dos du Prince. Il fit un pas en arrière, légèrement fléchi, et inclina un peu le buste.

    « Ma Reine ... Ma Krinar ... me feriez-vous l'honneur de ... de trôner pour moi ? »

Et un sourire, finalement, amusé peut-être, à moins que ce ne soit une forme d'admiration. Lui, noble têtan, s'inclinait avec dévotion dans l'espoir de voir sa Reine ordonner. Admiratif et passionné, amoureux et joueur, il espérait simplement qu'elle se prendrait au jeu le temps de cette découverte, une fois, elle et lui.
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By Helera Kor'rial
#31513
Sur son petit nuage, elle entrainait le prince avec elle, à travers le petit village clanique, capitale de la planète, centre des affaires politiques et mystiques. Une petite ville qui n’avait rien à envier à toutes les autres du même genre au final. Soit très peu dans la galaxie. Althar la complimentait, la provoquait. Elle aimait à jouer avec lui sur ce genre de sujets, toujours dans la provocation. La suite fut des plus calmes, il écoutait, acquiescait. Comme le bon élève qu’il était. Helera ne savait pas si cela l’intéressait, mais au moins il ne montrait aucun signe qui l’encourageait à aller dans le sens inverse. Il posa même une question au détour d’une forge traditionnelle, d’où on entendait les coups qui martelaient le métal. La main dans la sienne, elle écouta avec attention. L’histoire des murailles, il avait donc noté. Helera esquissa un sourire et regarda le sol enneigé. D’abord, il y avait une chose à mettre au clair.

« Je ne suis responsable de rien. Nous avons planifié la démarche commune d’évolution parallèle, vers un épanouissement commun, si je puis dire. Je ne suis reine que de nom, c’est plus un titre fantôche. Je n’ai pas de privilège sur eux, et je n’en veux pas. C’est pour cela que dans leur langue, je suis plutôt le guide. Je les aide, je les accompagne. Je ne commande que lorsque cela concerne mon champ d’expertise. Tout ce que tu vois est une proposition qu’ils ont acceptée. Enfin … Tu vois l’idée j’espère. Je ne peux pas me prétendre ne pas aimer les ordres et en distribuer moi-même. »

Elle ne savait pas comment expliquer le fait qu’elle n’était pas une tyran. Que les Nelvaaniens ne se laisseraient pas dominer et que … Argh, voilà l’idée. Même à penser c’était compliqué. Du coup, elle enchaîna.

« Nelvaan est peuplée de nobles créatures, puissantes et primordiales, que l’on appelle les Horax. Ce sont les gardiens de ce monde, mais également des titans qu’il ne vaut mieux pas approcher. Ces murailles servent à se protéger d’eux, principalement. Quand tu vois la taille, tu peux imaginer la bête. Tu vois tous ses points sur les murailles ? Ce sont des turbolasers que l’on a installé pour les faire fuir. Il y a également pas mal de système de défense que l’on a préféré cacher. Mais pour répondre à ta question, oui cela s’étend. »

On rentrait dans les informations barbantes, elle s’arrêta là. Puis elle l’entraîna par la main d’un bout du village à l’autre, alors que leur discussion continuait de fleurir. Encore cette petite gêne. Cela allait lui passer, elle en était sûr. Après une semaine déjà, il allait s’acclimater, elle en était sûr. Désormais, elle serait là pour s’occuper de lui qui plus est, le dorloter, le chérir, tout pour qu’il se sente bien. Elle avait hâte à tel point qu’elle en sautillait presque.

« Il faut que tu réapprennes tout mon cœur. Ici, tu vas où tu veux. Tu peux discuter avec qui tu veux. Ils ne sont pas méchants, personne ne l’est. Tout le monde est chasseur ici, Booros t’a expliqué le principe non ? En gros tu ne les suivras pas tant que tu n’as pas passé le rite de la chasse. C’est une sorte d’introspection qui te permet de devenir chasseur de la Grande Mère. Le mot « chasseur » c’est pas comme celui de la galaxie, ce n’est pas celui qui chasse. Ici, il est très symbolique. Avec quoi je peux te comparer cela … Les gardes rouges ? Peut-être un peu extrème, j’avoue. Les chasseurs protègent Nelvaan et ses intérêts, tout comme les gardes rouges protègent l’empereur. »

Ou protégeait. Elle ne savait plus ce qu’il en était aujourd’hui. Comment avait-elle eu ces informations déjà ? Ah oui, la traque des Jedi. Les enseignements de feu son maître sur Ilum. Cela remontait à loin tout cela. Helera n’allait pas le forcer à faire quoi que ce soit dans tous les cas. Personne n’allait essayer de le forcer.

« Je t’accompagnerai si tu as peur du grand méchant loup. »

Elle ricanna et se souleva sur la pointe des pieds pour glisser un baiser sur sa joue. Tout cela était du jeu, évidemment. Helera ne voulait pas le lacher d’une semelle, mais n’avait pas envie non plus de l’étouffer. C’était assez compliqué comme situation. Autant se laisser vivre et voir comment les choses allaient tourner.

« Ici, il n’y a pas d’argent. Mais tu es pourtant un des plus riches de la ville. Pas de richesse monétaire, mais plutôt riche de connaissances, d’histoires sur le monde. Les gens n’ont pas de métier autrement que par passion. Ils te donneront ce que tu cherches en échange de quelque chose. Ils aiment connaître les étoiles, la galaxie, ce qu’il s’y passe. »

Helera sourit. Encore là, c’était une conception étrange. L’entraide. Un morceau de peau pour une histoire. Qui plus est, le Prince n’avait pas encore vue ce qu’était ce fameux manteau. S’il pensait qu’il y avait des manches, il pouvait se le mettre dans l’œil. Comment allait-elle faire pour rembourer tout cela … Finalement, elle avait une idée en tête, et cela pourrait être l’occasion de lui offrir, ces jours prochains. Il saurait en temps utile. Ils étaient dans l’enceinte intérieur, vers le château. Helera montra un coin à l’autre bout, avec la hutte principale du grand chaman.

« Il est là bas. A cette heure, il doit surement dormir. Ou préparer de la soupe, ou apprendre aux enfants. En fait je ne sais pas où il est. Je ne vis qu’au château généralement, mais personne d’autres n’y réside. Je me sens souvent très seule je t’avoue. Et non, je ne l’ai pas batti. C’est un cadeau des Nelvaaniens. Quant à mes muscles, on en reparlera, vilain petit prince. »

Une esquisse de sourire, faisant exprès de ne pas le regarder, fronçant les sourcils comme pour mimer un détournement d’attention de sa part. Il verrait ce qu’il verrait sur cette planète où elle y était reine. Mais les interrogations reprirent, et avec elles leurs lots de doute d’un homme loin de son foyer. Plus encore, elle ne comprit pas vraiment ce qu’il voulait dire dans le début, par « ce qui les unissait réellement ». De quoi parlait-il ? L’amour ? Elle espérait qu’il parlait de cela, en réalité. Evidemment, la question de l’empire fut posée, question à laquelle elle avait redouté de répondre. Ce n’était pas le meilleur moment, eux deux face à face devant l’immense structure de pierre. Que faire si l’empire attaquait ?

« Les gens ne diront rien, ils ont autre chose à faire. Et pour ta gouverne, tu es le seul à être venu sur Nelvaan. Tu sais très bien que je n’ai eu personne. Quant aux gris, ils savent déjà qui tu es. Nous ne considérons pas l’empire comme un ennemi, malgré ce qu’il a pu faire, malgré ce qu’il projette de faire. J’ai prévenu les nelvaniens des dangers de l’empire, mais également de la république. Ce monde doit être protégée et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir. Tu n’es pas responsable des actes de ton empereur mon cœur. Si l’empereur t’a suivi et s’il nous déclare la guerre, alors nous nous batterons. Qu’est ce que tu veux que l’on fasse d’autre ? Ils t’adopteront, comme le grand chaman où mon frère l’ont fait. Tu es quelqu’un de bien Althar, censé et attentionné. Tu les respecteras, et ils te respecteront. Et puis je suis là, hein ? »

Sans le vouloir, le prince lui transmit son inquiétude, et même ce baiser sur sa main n’y changea rien. Il est vrai que toute cette entreprise était risquée, mais elle ne voulait pas se cacher de lui et risquer de ne pas le voir. Etait-ce égoiste vis-à-vis de Nelvaan ? Cela y ressemblait. Pourtant, personne ici ne serait contre sa présence. Ils connaissaient tous les risques, et tôt ou tard l’empire ou la république viendrait ici. S’il n’y venait pas avec la paix, c’est qu’ils devraient tous se battre jusqu’à la mort, pour la grande mère. C’était ainsi. Non, tout cela était bien trop noir et ce jour bien trop heureux pour y penser. Il ne fallait pas prévoire. La voie du Jedi était celle de l’instant, pas du futur. Sa prise s’assura sur sa main, il était là, maintenant, et c’était tout ce qui comptait.

« Tes questions sont normales. On ne parlera pas basic tout le temps, tu apprendras, ne t’en fais pas. »

Un nouveau sourire, tandis qu’il essayait de prononcer son titre. C’était mignon, mais toujours aussi mal dit. C’est sans doute pour cela qu’elle ne lui laissa pas parler davantage et qu’elle se colla à lui pour l’embrasser en pleine rue. Parce qu’elle en avait envie, parce qu’elle en avait besoin. Cela la rassurait suite à cet échange nimbé par l’ombre impériale. Juste ses lèvres, c’était le plus important. Il était avec elle, ils allaient vivre ensemble. Quoi de mieux que cela ? La meilleure surprise de la journée. Ce baiser n’en était que le premier d’une longue liste. Une armée d’autres patientaient. D’une voix douce, elle répondit à son interlude sur leur vie en couple.

« Arrête, tu te fais des nœuds au cerveau. Je t’aime. Tu es mon idéal. Je ne veux de personne d’autre, je ne veux pas autre chose. Je te veux juste toi. Maintenant, plus tard, avant, après. Cela n’a pas d’importance. Nous sommes ensemble, nous sommes bien. Je serai toujours là pour toi également, quoi qu’il se passe. Je braverai n’importe quel système de sécurité, tu le sais. »

Une esquisse de sourire, alors qu’il en profita pour rebondir sur sa dernière phrase. Elle eut un flash. Finalement, elle se rendit compte de ce qu’officiel voulait dire. Aller sur têta ? Braver finalement les systèmes de sécurité de l’empire. Il l’invitait chez lui, dans sa famille et avec les siens. Quoi penser, quoi dire …

« Je veux aller où tu veux, rencontrer qui tu veux, mais … Ton père est quelqu’un d’important, et il doit sûrement me connaître. J’ai vraiment envie d’aller dans ton palais, mais j’ai peur d’y mettre le bazar. Enfin, ma présence souvent est mal vue, depuis toujours. Je suis une traîtresse à l’empire, une inquisitrice, ennemi public de la galaxie. »

Elle avait envie d’y aller, c’était certain. La peur cependant avec pris le dessus, et tout cela n’était pas sûr. Pas sûr d’arriver jusqu’au palais, pas sûr que son père l’accepte. Pas sûr que son fils soit gardé en vie, ou pire, en exil. Son passé à servir un empire, à se tuer à la tâche, à perdre des amis, pour qu’au final ce soit lui qui essaye de la détruire. Foutu empire ingrat, qui l’empêchait aujourd’hui de vivre son idylle comme elle l’entendait. Elle inspira longuement puis relecha, entourant le prince de ses bras et posant sa tête contre son torse.

« Je suis ta princesse et ta reine. Je suis à toi, corps et âme, dévouée à toi et à personne d’autre. Je vais essayer de ne pas te créer des problèmes si on va sur ta planète. Je vais y réfléchir, tout se passera bien quand j’aurai trouvé une solution. »

Son cerveau déjà tourbillonait pour tenter de démêler ce complexe problème qui se présentait à eux. Collée à lui, elle fut tirée de sa rêverie par son prince en manque d’amour. D’abord un baiser sur son front, puis sur ses lèvres. Son cœur accelera tandis qu’encore une fois, elle se rendait compte à quel point elle l’aimait et elle ne pouvait pas se passer de lui. C’était compliqué, l’amour. Mais finalement, ils pénètrèrent dans le château. A travers le dédale des couloirs. D’abord les cuisines, et une grande salle de banquet dans les étages supérieurs. Les deux étaient communiquaant, et il n’y avait pas de porte pour cacher la cuisine. Cela était réalisé à dessein. Les tables étaient rangées dans le fond de la pièce. Deux grandes fenêtres dans le mur ouvraient sur le village, sur le mur en face de l’entrée. Puis elle montra des dizaines de salles vides, censées accueillir les réfugiés en cas d’attaque. Puis l’étage supérieur, avec le couloir qui menait à l’intérieur de la montagne. Ils n’empruntèrent pas ce dernier, mais Helera l’y autorisa évidemment à y aller s’il le voulait. C’était l’entrée « privilégié » pour aller voir les installations. Et également un passage d’urgence qui débouchait à l’autre bout de la montagne. A cet étage, il y avait quelques pièces vides, mais surtout un autre passage important. Le passage qui menait à la pierre des rites. Helera lui promit qu’ils iraient plus tard. C’était l’endroit qui surplombait tout le village à l’a-pic de ce dernier, et qui était réservé au rituel, comme l’indiquait le nom. Puis, la salle du trone, dans la quelle il n’y avait pas grand-chose mise à part un truc et quelques bancs. Ils étaient disposés en amphithéatre, c’est-à-dire que quand l’on entrait, on voyait le trone au fond, et des murs sur les côtés. C’était les « gradins » qui descendaient. En avançant, les bancs de pierre étaient alignés à hauteur du sol dans une salle tout en longueur jusqu’au trone. Sur la droite, il y avait des fenêtres, encore et toujours. Elles étaient protégées par des écrans énergétiques au besoin, protégeant du froid et de l’invasion. A ce moment, elles ne l’étaient pas. On entendait les bruits de la ville, et par la fenêtre du fond, on pouvait apercevoir une autre partie du village. Une provocation du prince, qui fit rire Helera.

« Attend moi là. Se contenta-t-elle de dire, tout en lui rendant son manteau. »

Elle disparut à peine quelques minutes dans les couloirs du château, avant de revenir. Parée d’une tiare ou d’un diadème de couleur or, elle s’avança du seuil de la porte. Un peu gênée, elle regardait le sol, et un petit sourire en coin était dessiné sur son visage. Elle avait en bandouillière une sorte de cape rougeâtre, accroché au niveau de son épaule par un bijou métallique avec le siège de la demi lune et du demi soleil, symbole des gris. Elle n’avait pas revétue la tenue complète, n’ayant pas voulu faire attendre son prince trop longtemps. Finalement, Helera croisa son regard en arrivant à son niveau. Elle fit une courbette, bien mal executée, puisque pas habituée à en réaliser sur Nelvaan, et dépassa le prince. Finalement, elle se dirigea dans une marche solennelle jusqu’au trone, se retourna face à une assemblée fictive une fois arrivée à son niveau et s’y assit lentement. Il y eu un crac.

« Oups … »

Elle se releva, retira le datapad qui y siégeait toujours, et reprit position.

« Alors ? Je trone bien ? Comme sur têta ? »

En réalité, la mise en scène n’avait pas grand-chose à voir avec les fois où elle avait eu à assiter à ce genre d’assemblée. C’était beaucoup moins solennel d’habitude.

« Tu sais ce qu’il manque ? Toute reine a besoin de son roi ! »

D’un geste de l’index, elle lui intima de s’approcher et à son niveau, lui tendit une main, attendant qu’il la saisisse pour qu’elle se relève. Finalement, elle lui montra le siège, d’un mouvement de la main. Il semblait réticent au début, mais elle inclina la tête pour lui signifier d’y aller. Une fois sur le trone, elle s’assit sur lui, en travers, tout en rigolant. Sa main droite derrière ses épaules, pour se soutenir. Ses jambes qui sortaient du trone par un côté, son buste par l’autre.

« Nous faisons un sacré beau couple royal. Nous présiderons les assemblées comme cela. La reine à parlé ! »

Elle éclata de rire. Tout cela n’avait aucun sens. Sa main libre vint se poser sur l’épaule droite du prince, remonta le long de son cou puis vers sa joue. Elle se mordillait la lèvre, haussa un sourcil et avec un air espiègle demanda :

« Est-ce que mon roi me ferait l’honneur de m’embrasser ? »

Il s’approcha et ils s’embrassèrent de nouveau, dans cette salle de trone où tout résonnait, ou le moindre bruit devenait tambour. Dans un silence qui pourtant régnait, seules leurs lèvres se rencontrèrent. Il n’avait surement jamais embrassé dans une salle de trone, ha ! En voilà une nouvelle chose. Elle rompit le baiser et se releva. Trêve de plaisanteries.

« Il reste nos appartements désormais ! »

Elle tendit la main droite pour qu’il la saisisse et ainsi qu’ils montent au dernier étage. Plus petit, plus cosie. L’ambiance y était plus chaleureuse. Quand ils pénétrèrent par la lourde porte de bois, ils arrivèrent dans un premier temps dans une salle à manger plus petite. « Petite » par rapport à première salle. La cuisine cette fois était liée à cette salle derrière un bar. On y retrouvait tout le matériel standard. Lavabo, lave vaisselle, four etc. Un lustre finement ouvragé pendait au dessus de la table de bois en sapin. Les lumières s’allumèrent. Une petite lumière jaune qui donnait une idée rustre de l’appartement. Helera l’aimait bien, ce petit cocon. Puis, elle montra évidemment les WC, la salle de bain, les deux séparés. La vasque dans cette dernière était largement assez grande pour y laisser passer trois nelvaaniens à côté. Et la douche italienne tout autant. On aurait même pu penser au jaccuzzie, mais Helera n’était pas de ce bord là. Puis, la chambre. Il y avait un grand lit double en face de la porte, un bureau sur la droite quand on entrait, avec un écran incrusté dans le mur face à ce dernier. Aucun papier n’était en bazar. De l’autre côté, des rangements, des gardes robes complètes, qui finalement n’était pas vraiment plus garnie que celle du Scavenger, son vaisseau. Tout était assez moderne, en réalité, mais avec cette effet « rustre » qui donnait beaucoup de charme. Il y avait un holoprojecteur au plafond, qui visiblement prenait la poussière. Helera le laissa découvrir la pièce et se dirigea vers l’armoire, d’où elle sortit d’épaisse fourrure. Tandis qu’il observait, elle posa sur ses épaules l’épaisse peau.

« Du bantha. Ça, ça tient chaud. »

L’odeur n’était pas entêtante, comme on aurait pu y penser. Cela sentait évidemment les arômes du parfum d’Helera. En revanche, la peau était assez lourde et encombrante, mais s’il avait fait attention, certaines personnes, Nelvaaniens ou gris, en portait. Finalement, elle se plaça devant lui et pris ses mains dans les siennes.

« Tu fais comme chez toi. Tout ce que tu vois, c’est autant à toi qu’à moi. Tu n’es pas en vacances chez ta compagne, ici. C’est ta maison. On est bien d’accord ? Tu fais ce que tu veux, quand tu veux. Tu es libre comme l’air. Par contre … il y a un droit de passage pour entrer ici. Je devais sûrement t’en parler avant, mais j’ai préféré attendre … »

Elle lacha finalement ses mains et les plaça dans son dos, tout en relevant la tête et bougeant de gauche à droite.

« C’est un bisou à chaque fois. C’est assez cher, je sais, mais tu sais ce que c’est. Les temps sont dûrs, tous ça … »

Malgré le ton sérieux qu’elle essayait de garder, elle ne pu s’empêcher d’étirer un grand sourire, avec son air de petite fille ayant réussi à faire une bêtise.
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By Althar Fanrel Keto
#31570
Au fil des réponses se dessinait un peu plus clairement la nature de cet oasis. Un monde sorti de l'idée de cette femme, et dont la réussite s'était faite sans conflit. Une évidence, une construction naturelle, un assemblage volontaire. Tout ce village était fondé sur la volonté commune, et sur cette envie de vivre ensemble. Un prodige, en quelque sorte, qu'elle avait permis de réaliser du bout de ses deux bras. Et c'est pour cela qu'elle n'était forcément une Reine, mais plutôt un guide, ou une conseillère de l'ensemble. Cela faisait sens, à vrai dire.

Par contre, à l'inverse, l'histoire des horax le questionna un peu plus. S'il avait remarqué les murailles, forcément, leur très importante défense lui avait échappée. Et au regard de ce qu'elle en disait, il y avait de quoi tenir un vrai siège terrestre. L'image des guerres de réunification, survenues sur Têta, lui vint un instant à l'esprit en imaginait ce qui se trouvait dans la muraille. Une ancienne méthode pour faire la guerre, loin des vaisseaux spatiaux et des coups précis. C'était là plutôt l'affaire des masses de guerriers et du massacre sanglant. Dégoutant. Heureusement, ici, le fléau n'était pas la guerre. Simplement un animal requérant un arsenal de guerre pour se défendre ... Inquiétant ? Très. Mais au fond de lui, un doute persistait. Etait-ce réel ? Si il y avait un tel danger, les gens ne s'installeraient pas à l'extérieur. Mais si ce n'était pas le cas, il n'y aurait pas de murailles. Et puis des "titans" cela n'existe pas. En tout cas, lui, n'a jamais vue d'animaux capables de briser une telle muraille, le reste paraît donc couler de sources. Peut-être que ça existe. Ou peut-être qu'elle s'amuse juste avec lui, même si elle a l'air sérieuse. Hm. Un mystère à éclaircir à l'avenir.

Comme tout le reste, de toute manière. Forcément il serait amener à découvrir les choses, seul ou avec elle ou d'autres Gris. De ce qu'elle disait, chacun était prêt à discuter avec lui, peut-être pourrait-il donc facilement s'intégrer. Mais la question de la chasse, quant à elle, était plus complexe. Presque même plus sensible, au regard de ce qu'il était. Un étranger sur ce monde, prêt à corrompre la Krinar et apporter de mauvaises valeurs. Bien sûr que c'était faux, mais cette situation le travaillait quand même, surtout pour savoir s'il allait pousser la situation jusqu'à espérer se présenter aux rites de la chasse. Les discussions avec Booros à bord du vaisseau lui avaient fait comprendre combien tout cela était assez symbolique. Et aujourd'hui il en comprenait le sens, placé au pied de cet ensemble de coutumes. Il en serait le spectateur mais aussi l'apprenti, discret et curieux, prêt à écouter tout ce qu'on lui dirait. Tout réapprendre, avait-elle dit, c'était certain. Même elle, ici, ne devait pas être la même. Cette Reine qui n'en est pas une recelait bien de mystères. Leur séjour commun lui avait ouvert la voie de l'intimité, du comportement communié aux siens, mais pas celui de la figure. La Maîtresse, et Krinar de tout un peuple. Une glorieuse femme, grande et puissante, qui piquait au vif la curiosité d'un Prince admiratif. Tout réapprendre, oui, mais avec quel maître ? Booros était donc très occupé, sur son monde. Il n'irait pas l'embêter, pas plus qu'un autre membre important. Non, il fallait trouver un moyen. Et cette manière de faire, d'échanger des histoires contre des choses le déroutait pas mal. Oh oui, cela avait l'air amusant, mais lui en train d'essayer de faire la causette à une Nelvaanienne pour espérer avoir trois fruits pour lui et Helera lui paraissait totalement improbable. Et quoi raconter ? Le plus riche, vraiment ? Elle rêvait, il n'était qu'une vague figure qui n'en connaissait pas plus sur la Galaxie que tout ce qu'avait pu leur apprendre les Gris. Et c'était tout. Alors négocier un fromage ou des informations sur son avenir sur la planète était assez difficilement envisageable pour l'instant. Mais cela méritait un essai, il en convenait. Toujours. Pas de fermeture d'esprit avec une nouvelle culture, il faut essayer pour comprendre. Surtout lorsqu'elle promeut de tels principes, si illusoires semblent-ils être dans une Galaxie comme la leur.

Et finalement, au fil des mots et des mètres, au fil des quelques baisers et autres piques lancées d'un côté comme de l'autre, la demeure Kor'rial était apparue. Si particulière, à sa manière, elle détonnait comme son habitante. Une folie offerte par un peuple qui voulait remercier un guide miséricordieux. Un pouvoir qui n'en est pas un, mais paré de ses mêmes insignes. Mais dans tout cela, dans cette manière d'être si particulière, ce qui l'étonna le plus fut peut-être d'apprendre qu'elle y vivait seule. Dans ce grand ensemble. Vraiment ? Il n'osa pas poser la question, malgré tout, mais tout de même, personne d'autre ? Comment était-ce possible ? C'était curieux. Seule et sans famille ... Il avait eut raison de raison, avant qu'elle ne craque pour un autre, alors. Enfin ... Son assurance et sa manière de lui présenter les choses cachaient une apaisante manière d'effacer ses doutes. Que ce soit face à l'évocation d'un ennemi bien plus puissant qu'eux, ou un simple aveu d'un amour sincère, sa voix enchanteresse le laissait pantois. Perdu au bord de ces lèvres si douces, devant celle qui n'était resté qu'une présence lointaine ces derniers mois, il ne pouvait rien craindre. Pas plus qu'elle ne soit allé voir ailleurs qu'elle ne le fera à l'avenir. Comme si ses sentiments à elle étaient bien réels et indiscutables. S'était-il refuser à croire de nouveau en des sentiments pour lui ? Peut-être. Avec cette ancienne trahison, cette honte encore perceptible au fond de lui, la crainte de voir Helera le manipuler ou simplement se détourner de lui le travaillait. Cela avait contribué à accélérer toujours plus ce retour, bien que celui-ci soit avant tout fait par manque plus qu'autre chose. Non, il réfléchissait trop. Elle avait raison, des "noeuds au cerveau" alors que ce sourire parlait pour elle, toujours ces lèvres qu'il ne put s'empêcher d'embrasser. Il ne la méritait pas, à se poser tant de questions. Mais parce qu'elle était bien au-dessus de lui il ferait des millions d'efforts pour elle, il la ferait accepter sur Têta. Réellement. Elle avait beau dire qu'elle trouverait une solution, cette fois c'est lui qui gèrerait ce soucis. Et si son père était menacé il n'en resterait pas mois qu'il accepterait sa future fille comme il se doit. Parce que c'est elle qu'Althar aime, et que c'est pour elle qu'il bravera l'interdit. Une fois de plus, ou une fois de moins, cette fois cette bataille était bel et bien personnelle. Plus qu'un rêve, elle était l'objet qu'il s'était donné pour les mois à venir. Faire de cette Reine une Princesse Têtanne. Sa Princesse Têtanne. Et qu'elle se qualifie si mal, malgré les protestations d'un Althar embêté de l'entendre se prétendre "criminelle" ne lui allait pas. Elle méritait mieux. Tellement mieux. Rhaa. Elle le rendait fou.

Mais assez de tout ça, assez de ces questions et déclamations folles. Il lui avait dit ce qu'il avait sur le coeur, à raison, et maintenant ils pouvaient enfin rentrer dans ce qui serait ... leur foyer.


____________________________



A dire vrai, il ne s'était pas attendu à ce que ce soit comme ça. Du moins, il n'y avait réfléchi tel quel. Avant de venir, il avait espéré pouvoir vivre avec elle. Une simple chambre, ou un hotel, quelque chose de simple. Mais à vrai dire, les descriptions faites par Booros et Helera l'empêchaient d'imaginer la chose si simplement. Qu'est ce qui allait l'attendre ? Et puis ... leur premier lieu de vie commune officielle. C'était quelque chose, non ? Bien sûr le vaisseau avait été des instants partagés, mais ce n'était pas pareil, pas si public, pas si évident. Ils avaient du dormir ensemble parce qu'il n'y avait pas d'autre lit. C'est ce qu'il avait d'abord cru, en tout cas, ça ou le fait qu'ils avaient besoin d'une présence chacun de son côté. Mais bon, bref, là n'est pas le débat. Leur premier appartement, leur première maison ... Une petite villa, sur une colline, avec de grands jardins naturels, un ruisseau, et une certaine modernité très vivante. Oui, parfois, en regardant leurs photos, des pensées si simples le traversaient. Il ne faudrait pas grand chose pour être heureux, juste la présence de l'autre. Alors d'un moment à un autre, cette vision s'évanouissait pour une chambre toute simple, un lit, un monde pas forcément accueillant, et elle qui restait dans ses bras. Elle était le point central de tous ces songes, de toute façon. L'unique raison pour bâtir des murs autour de lui, et s'enfermer pour vivre avec quelqu'un. Helera.

Alors un château, déjà ... Il n'en dit rien, mais cela avait son charme. Ne restait qu'à voir ce que renfermaient ces imposants murs de pierre ... de la vie, à n'en pas douter. Un foisonnement de gens et de serviteurs et ... C'est en constatant la cuisine vide qu'il comprit que son référent n'était pas du tout le bon. Chez lui, dans le sublime Palais à la taille démesurée, chaque niveau était occupé par tant de gens qu'il ne pouvait prétendre à tous les connaître. Entre les ailes dédiées aux services, d'autres au gouvernement et enfin celles à la famille royale, c'était un lieu de vie des plus hyperactifs. Et c'est ce qu'il avait toujours cru voir dans un Palais, même sur Tapani où nombre de gens de maison s'activent souvent autour des convives et nobles propriétaires des lieux. Pourtant ici, rien. Pas âme qui vive dans ces grands couloirs, et ces pièces aux tailles démesurées. La notion même de Palais n'était pas adaptée à l'édifice offert à la Guide. Les salles d'accueil furent l'éclaircissement final dont il avait eut besoin. Un refuge, plus que tout, dont elle était la gardienne. Un lieu central où tous pourraient venir, et dont chaque point semblait être prêt à résister à un siège. Et plus cela allait, et plus cette impression de vide le frappa. C'était une atmosphère étrange que lui, seul, n'aurait certainement pas tellement apprécié. Comment pouvait-elle s'imposer de vivre ici sans compagnie ? Sa main serra la sienne avec un peu plus d'assurance, et plus de fermeté. Vivre seule ... Encore, non. C'était fini. Au détour d'un croisement il l'embrassa sur la joue, sans raison ni justification. Mais au fond de lui, il comprenait la nécessité de sa présence.

Ne plus la laisser seule. Ne manquait donc qu'à se faire violence, et apprendre à connaître ce lieu pour l'humaniser. Peut-être appréciait-elle d'y vivre, mais quand même ... Ces murs sans fin, ces salles vides, ces étages à parcourir ... Brrr, de la vie bon sang ! De la vie, un couple, des coeurs qui battent, des loisirs et plein de Nelvans. Avec religiosité et curiosité il écoutait ce qu'elle expliquait. Le rôle des pièces, puis des extérieurs et leur symbolique, qu'il espérait voir un jour, pour tout apprendre. Apprendre et dominer. Pour elle. Mais finalement, ils arrivèrent dans la pièce qui donnait toute l'importance à la femme qui marchait à ses côtés. La salle du trône, ou du conseil, ou autre chose. Hm. Un amphithéâtre, d'accord, ainsi qu'une assemblée. Pourtant, elle n'avait pas de pouvoir de décision. Que signifiait donc cette drôle d'organisation ? Boarf, il lui demanderait après. Non, d'abord c'est l'élément central qui l'intéressait, celui qui justifiait sa présence ici. Le trône. Il ignora les sons venant de l'extérieur et toute la curiosité qui ne demandait qu'à voir pour se tourner vers elle. Une demande, une évidence, la voir réellement telle qu'elle est. Une femme puissante, bien plus que lui, qu'un peuple entier acceptait comme Guide. Une femme qui tenait entre ses mains la confiance absolue de ceux qui ne la connaissaient pas. Grande, majestueuse, un objet d'admiration et de fantasme qu'aucun n'aurait pu qualifier à cet instant. Il voulait la voir sur ce siège, par conséquent, la voir en pleine action. Graver mentalement cette image de ce qu'elle est réellement s'il ne vient pas brouiller tout ça. Une trône, une Reine, et un sourire. Plus un manteau, visiblement, que fait-elle ? Elle partit alors même qu'Althar était totalement perdu.

    « J'ai dit une bêtise ... ? »

Sa voix se perdit dans le vide de la pièce et n'eut pour seule réponse que le silence. Il renfila son manteau, supposant qu'elle n'allait pas tarder. Qu'est-ce qu'elle allait faire ? Les mains dans les poches il s'avança, portant son regard vers le haut des bancs pour se donner l'idée de ce que cela devait être plein. La pression, certainement, surtout si ce sont que des nelvans. Autant de regards et de dents acérées ... Brrr. C'est vrai qu'il fait pas chaud, en plus, avec ces fenêtres ouvertes. A moins que ce ne soit parce qu'elle n'est plus là pour lui tenir chaud. Hm. Si indispensable. Son dernier arrêt fut devant le trône, cependant, ne pouvant s'empêcher de s'en approcher quand même. De la pierre ? Mais ca doit être très ... un bruit. Une présence. Il se tourna juste à temps pour l'apercevoir arriver ...

Et quelle entrée. Parée de toute sa sacralité, couronnée et toute timide, Althar resta pantois face à la vision qui s'approcha. Les mots ne venaient pas maintenant que son imagination s'était matérialisée sous ses yeux. Loin de la guerrière qu'il avait l'habitude de voir et d'embrasser, elle dessinait-là l'image d'une Reine qu'on serait prêt à suivre jusqu'à la mort. Ce pourpre, qui plus est, semblait aller à la perfection avec ses cheveux. Et cette couronne, si subtilement élégante, magnifiait ce visage rougi de gêne. L'embrasser, là, maintenant ? Il n'osa pas, malgré qu'elle s'avance et aille jusqu'à le saluer, sous son regard ébahi. A son tour il lui rendit l'hommage du souverain, avec moins d'assurance, mais surtout n'arriva pas à décrocher son regard d'elle. C'est ainsi qu'immobile il avait fini par tourner sur lui-même, sans bouger, pour pouvoir la contempler. Elle incarnait à merveille la Royauté. Oh oui, sans l'entendre, ou sans même penser où il se trouvait, elle venait sans le savoir de passer une main au plus près de sa joue pour l'ensorceler.

    « Tu es ... tu es ... tu es ... »

Il bafouilla, incapable de répondre. Impossible de trouver le mot. Splendide ? Magnifique ? Glorieusement impressionnante ? Furieusement désirable ? Tu es ma Reine éternelle ? Peut-être était-ce ce côté intouchable, ce côté résistant, telle celle qui l'ignora presque au point de passer à côté de lui tout juste en le saluant. Et lui, tout bêtement, l'admirait pour cela. Pour la simplicité si puissante qu'elle venait de lui faire vivre dans cet endroit insensé. Il la regarda s'asseoir, et entendit vaguement le craquement du datapad. Etait-ce l'habit qui venait de craquer ? Heureusement non, mais il était trop occupé à ne plus la quitter des yeux que cela lui parut lointain. C'est sa voix à elle qui le rappela à sa réalité concrète, et au fait qu'il était bien plus que son loyal sujet. Oh non, il était son amoureux fou qui l'admirait pour tout ce qu'elle était.

    « Tu trôneras sur Têta oui .. Hm pardon ? Oui, bien mieux oui, tu es ... »

Lui semblait presque perdu, oui, surtout dans sa manière de répondre. Rêveur et si souriant, il ne put que s'avancer face à cet ordre qui l'amusait. Roi ? Lui ? Oh que non, mais cela peut lui permettre de l'embrasser, il est prêt à ce sacrifice. Joueuse, elle tend une main sur laquelle il veut poser ses lèvres, tendrement, avant de l'aider à se relever. Par contre, ce coup-là, il ne l'avait pas vu venir. Obligé, réellement ? Il n'est qu'un Prince, et simplement très curieux. Bon, bon, bon. Sous cet ordre qu'il ne pouvait refuser, il s'assit lentement sur l'objet aussi inconfortable qu'il semblait l'être. De la pierre, froide et sans confort. Un vrai trône, donc, un de ceux qui ne donnent pas envie. Les yeux plissés il lui jeta un regard mais sa réaction fut coupée court par celle qui s'installa, dans un éclat de rire.

    « Je comprends mieux pourquoi il te faut un roi oui ... tu veux juste du rembourrage ... »

Amusé, il secoua la tête tout en la tirant un peu plus contre lui pour ne pas qu'elle tombe. Un bras passa dans son dos à elle pour lui permettre d'avoir une position à peu près confortable. Après tout, pourquoi pas, c'est pas mal avec un trophée comme ça dans les bras. A sa remarque, une nouvelle fois il éclata de rire, bien persuadé du comique de cette particularité qu'elle espérait mettre en place. Elle n'oserait jamais, et puis même, c'était un coup à avoir mal au cou cette histoire. Mais cela ne l'empêcha pas d'en rigoler de bon coeur avec elle.

    « Ca par contre, grande Reine, on ne le trouve pas sur Têta ... Il n'y a qu'ici qu'on peut voir ça ! Mais c'est vrai que cette position est pas mal ... Regardes ... »
Et sa main posée jusque-là sur le genoux royal remonta tout doucement la cuisse qu'elle tenait telle un bonhomme marchant sur deux jambes, c'est-à-dire seuls deux doigts avançaient lentement. Et petit à petit il remonta le long de cette cuisse, comme si le creux de cet endroit finirait inéxorablement par les attirer, à moins qu'arrivés au niveau de cette taille ils finissent par s'aventurer avec furie sous ce manteau pour mieux en chatouiller une Reine prise au dépourvue. Dans un éclat de rire de plus il ne put s'empêcher de la torturer de ces 5 doigts. Ah oui, une si belle Reine qu'un rien arrivait à faire rigoler. Elle était loin la guerrière froide et distante ! Il s'arrêta cependant un peu vite pour la rattraper avant qu'elle ne finisse par tomber du trône pas du tout prévu pour ça à la base.

    « Attention aux Rois joueurs ... Et aux trônes trop petits pour un si grand et si beau couple royal ... »

Il mourrait l'envie de l'embrasser, à vrai dire. Mais cette fois, il lui concéda cet ordre avec gourmandise, trouvant ces lèvres aussitôt ses mots furent-ils entendus. Un baiser passionné et surtout très bruyant, avec cette réverbération amenée à par la disposition de la pièce. Mais loin de le gêner, cela l'incita peut-être plus à l'embrasser que d'habitude. Ha ça oui, c'était bien la première fois qu'il le faisait avec une Reine, sur son trôle à elle, dans son Palais. Un vrai délice qui lui donnerait presque fierté, si il en avait conscience. Mais non, il était trop occupé à marquer cette pièce de ce premier baiser d'une longue lignée, comme une emprunte commune laissée dans chaque endroit qu'ils allaient occuper. Il n'était pas son Roi, et le serait sûrement jamais, mais cela ne l'empêchait pas de profiter de cet avantage-là, sûrement le plus fameux. Ha, que ce doit être simple d'être une Reine à qui tout le monde obéit de la sorte.

Mais la visite n'était pas encore tout à fait finie. Il attrapa sa main avec contentement, quitte à y glisser une nouvelle fois un baiser dessus avant de reprendre leur ascension vers ce qui semblait être le dernier niveau.

    « Il faudra que tu penses à m'expliquer pourquoi il y a tout ça si tu n'es pas Reine par contre ... mais sinon ... je crois que je viens de comprendre le rôle du Roi ... Soit de servir de coussin, soit de te masser les fesses c'est ça ? Dans les deux cas ça me convient mais ... hmmm ... »

Le Prince se rapprocha près d'elle, quitte à ralentir le rythme, pour venir au plus près de son oreille. Sa main ne quitta pas la sienne mais la seconde vint se porter sur sa hanche, d'une manière ou d'une autre. Un murmure.

    « Est-ce que Votre Majestée a le droit de porter cette tenue dans son autre Royaume ? Je connais un Prince qui n'aime pas qu'on lui donne des ordres ... et qui veut renverser votre trône ... Il va falloir ... agir ... »

L'air malicieux, c'est d'un baiser volé sur sa joue qu'il reprit son allure normale comme si de rien n'était. La tentation avait été formulée, et surtout l'espoir inavoué de la voir ainsi habillée tout en étant ... déshabillée. Hm. Un fantasme. Sans se départir de son sourire, il n'en restait pas moins concentré sur les lieux qui se dévoilaient face à eux.

    « Chaleureuses ces torches ... Ca doit être compliqué à entretenir ... »

Une manière comme une autre de changer de sujet. Et de lui sourire, parce qu'il trouvait vraiment ça chaleureux. Un petit côté très vieille époque, mais pourquoi pas. Ne restait qu'à espérer que la chambre soit un peu mieux que ça. Ok il était prêt à sacrifier de son luxe, mais un carré de pierre tout poussiéreux et chauffé par trois torches ce serait difficile. Très difficile. Quitte à devoir tout réaménager lui-même. Mentalement il espérait donc que cela serait mieux que le reste, égoïstement. Elle n'était pas du genre à se laisser vivre, si ? La porte était devant eux. Grande et en bois. L'appréhension. Leur chez eux. Ils y étaient. Elle ouvrit la porte et ...

Le choc. Ou en tout cas, la surprise. L'électricité, d'une part, et puis ... la modernité. Il essaya de ne pas montrer qu'il était soudainement content de voir ça, mais quand même, une cuisine équipée, une vraie salle à manger, c'était presque mieux que son appartement coruscanti. Et cette salle de bain ... Ils seraient obligés de se laver en même temps pour pas s'y sentir seuls, clairement. Bien équipée, et d'un charme très poétique, il arrivait presque à se projeter dans cet étage qui leur était réservé. En omettant tout le reste du chateau, ce loft était un lieu des plus agréables à vivre. Vraiment. Et maintenant, le dernier coin, celui où les heures qui arrivent ils finiraient par y passer beaucoup de temps : la chambre.


Image


Sans vraiment oser quoi que ce soit, il lui adressa un sourire, mélange de fierté et de gratitude, avant de s'avancer lentement au milieu de tout cela. Elle était équipée comme ailleurs dans la Galaxie, le tout dans une ambiance propre à la planète. Cela sonnait le bon vivre, presque en décalage avec ce qu'il avait vu à l'extérieur. Pourtant, ce n'était pas choquant. Pas plus que ces grands meubles, cette cheminée ou tout ce qui complétait un vrai lieu de vie. Cette fois, il était bien chez elle. Ses yeux passèrent en revue tout ce qu'ils voyaient, du bureau aux rangements, sans jamais oser tendre une main. Il la laissa s'installer, après tout, elle faisait comme si elle était dans sa propre maison. Bien rangée, pas trop chargée, et même un grand lit. C'était un petit paradis, non ? Il n'osa pas vraiment regarder lorsqu'elle partit jusqu'à la penderie, comme si la timidité avait repris le dessus sur leurs habitudes. C'était déjà beaucoup qu'elle accepte de vivre avec lui, ou du moins, qu'il vive avec elle, alors reprendre les mauvaises habitudes pouvait attendre. Non, plutôt que de fouiller et observer de long en large ce lieu qui serait son nouveau foyer, il se rapprocha du lit, pour finalement regarder ce qu'elle faisait. Qu'est ce que c'est que ça ? Un animal mort dans sa penderie ? Il ne dit rien en la voyant venir vers lui, et la laissa même poser l'objet sur ses épaules. Qu'est-ce que ? Machinalement il renifla la chose comme s'il craignait ce qu'elle pouvait être, avant de se retrouver soudainement apaisé par cette odeur qu'il reconnaissait du premier coup.

    « Ca a l'air .. confortable ... Et tu as une bonne odeur de bantha, en plus, mon amour ... Je plaisante, merci, ce sera pour nos soirées nues au coin du feu n'est-ce pas ? »

Il n'était pas certain de ce qu'il devait en faire. Presque gêné, espérant ne pas dire une bêtise, il la garde tout de même sur ses épaules. C'est ce qu'il sentait un regain de chaleur, à moins que ce soit le loft en général, où la température était nettement plus agréable qu'ailleurs. Affublé comme un trappeur, il pouvait lui faire face désormais. Quelle allure il devait avoir. Il la réajusta sur ses épaules et pris ses mains dans les siennes, ne pouvant s'empêcher de les embrasser une nouvelle fois. C'était une vraie manie chez lui, mais c'était une nécessité, pour lui prouver qu'il était bien avec elle. Un peu de gratitude ne fait jamais de mal. Il était temps de l'officialisation, maintenant. A ses mots, devant un Althar regagnant son rouge aux joues et un regard plus fuyant porté sur des mains qui lui tiraient un sourire sincère jusqu'aux oreilles. Il était finalement heureux. L'avoir retrouvé avait été son meilleur choix de ces dernières semaines. Tout son corps, sans qu'il ne le commande, réagissait à cette annonce comme un éclat de joie intense. Leur chez eux ? Il ne le réalisait. Un lieu rien que pour eux, pour s'épanouir, pour bâtir l'avenir, pour être heureux ! C'est de la folie, quand on y pense. Un chez eux alors même qu'il y a quelques mois ils étaient à l'opposé dans la Galaxie et dans leurs esprits ! Une folie permise par celle qu'il lui faisait face.

    « C'est notre maison alors ? Notre foyer, notre refuge à nous, notre ... »
Un droit de passage ? Le Prince releva la tête vivement, encore marqué par les rougeurs d'un bonheur réprimé par une forme de timidité. Et là, elle lui tend un rêve qu'il devrait payer ? Que veut-elle ? Son Royaume ? Son Empereur ? Sa dignité ? Tout ! Elle aura tout et bien plus encore ! Ha, non, non, c'est autre chose. Ouf. Il plissa les yeux, la voyant manigancer petit à petit ce qu'elle essayait de négocier. A son tour ses mains se joignirent dans son dos, comme s'il réfléchissait d'un air faussement sérieux, les yeux toujours plissés. Lentement il traversa le pas qui les séparait pour approcher son visage de celui de la Grise, prêt à se reculer si elle venait à craquer, pour jouer un peu avec elle.

    « Les loyers sont chers ici, je pensais que la Royauté m'hébergerait gracieusement ... mais je me suis trompé. Et ce sera quoi la prochaine fois ? Une nuit d'amour à chaque fois ? En plus je suppose que je suis endetté, n'est-ce pas ? L'astroport, la visite guidée, et l'état des lieux ... Hmmm ... »

Et dans un geste millimétré et assuré, ses mains se posèrent comme deux étaux sur ses hanches.

    « Soit, Helera. Je t'achète ce Palais ! »

Et sans attendre, sans coup férir, un roulement d'épaule eut raison de la peau de bantha qui retomba vers le lit placé derrière lui. Presque aussitôt il colla son corps à elle, bassin contre bassin, et l'embrassa avec une fougue trop longtemps réprimée. Plus qu'un baiser d'achat, c'était un baiser d'amour aussi puissant que bestial, aidé de l'ambiance si particulière de leur nouvelle maison. Cette fois, il escomptait bien gagner pour la pousser à voler l'air princier pour réussir à respirer. La folie s'était emparé de lui, remontant une main pour soutenir ce dos qui était en passe de lacher l'affaire. Telle une pin-up qui se retrouve à l'horizontale sous l'effet d'un baiser passionné, Althar menait cette danse avec toute la maîtrise princière qui était sienne. Et comble de romantisme, il pivota de sorte à venir la déposer sur ce lit sans jamais stopper sa folle embrassade. Et mieux encore, il n'hésite pas à prendre sa place sur ce corps frêle qu'il prend plaisir à dominer par sa présence. Une main glisse pour attraper une cuisse grise, tandis que l'autre main essaie de défaire les cheveux de la Grise. Il ne veut plus s'arrêter, il ne veut plus se stopper dans ce désir trop longtemps réfréné. Serait-ce trop simple ? Trop gourmand ? Trop déraisonnable ? Lui arracher ses vêtements, la déshabiller sans respect aucun et l'honorer avec une intensité qu'elle n'avait pas connue jusque-là ?

Dans un élan pour chercher de l'air il s'arrêta, en la surplombant, à bout de souffle. Qu'est ce qu'il était en train de faire ? Ce ne devait pas finir comme ça si vite, pas à peine retrouvés. Un peu de civilité, et surtout, une dernière chose à faire avant ... Continuant de reprendre son souffle, sa main vint caresser doucement sa joue.

    « Excuses moi pour .. cet instant. Tu n'imagines pas combien je suis heureux de vivre avec toi, mon amour. »

Après tout, il ne s'était pas départi de son sourire malgré sa culpabilité. Non, l'excuse valait pour les méthodes employés, pas pour l'acte en lui-même que tous les deux désiraient intensément. Ses yeux vagabondaient sur ce visage et cette couronne, pour finalement échouer plus bas, sur la lune qui retenait la cape pourpre. Cette fois c'est son autre main qui vint prendre doucement l'élément pour en sentir l'aspérité sous le pouce.

    « Que représente cela ? »

Une question simple, droit au but. Et voilà, il était redevenu le Prince calme et apaisé des temps normaux. Un sourire des plus sereins, et surtout des plus sincères. De ceux qu'elle seule avait la chance de voir. Et cette curiosité, elle aussi, était réelle. Il ne quitta pas des yeux le petit objet, même une fois la réponse reçue.

    « Alors tu as vécu seule ici ? Il n'y a personne qui travaille à l'intérieur, en réalité ? Et surtout, il n'y a pas ... ta famille ? Ton frère ne vit pas dans le Palais .. enfin, le .. la ... la forteresse ? Et .. Hmmm ... ton père ? »

A ces mots, il remonta les yeux vers elle. C'était peut-être aussi pour ça qu'il était aussi calme. Sans brusquerie ni sans s'appuyer sur elle il se redressa sur ses deux jambes pour finir debout, avant de se rasseoir sur le lit à côté d'elle. Plus sérieux qu'à l'accoutumée, elle pouvait voir que le sujet était redevenu bien loin de leurs embrassades l'instant d'avant. Il ramassa cependant la peau de bantha pour la caler sur ses genoux, voire même la partagée avec la Grise si elle s'installait tout près. Mais il n'osait pas vraiment la regarder, à cet instant.

    « Tu ne m'avais pas dit que tu étais seule ... Mais cela va changer maintenant, parce que ce sera notre "chez nous" ma Lera. » Un sourire en sa direction. « Mais après que j'ai fait une dernière chose. »

C'était cette chose là qui paraissait soudainement si grave. Un adieu ? Un message à une amante eplorrée quelque part dans la Galaxie ? Un aveu à Helera ? Un rituel de passage ? Non.

    « Ma .. hmmm .. Nos .. hmmm ... Tu as compris que j'avais des coutumes étranges, et compliquées, en terme de famille, Helera. Je ne peux pas aller contre ça, je ne peux pas lutter contre ce respect que j'ai pour cet élément de nos vies. Et c'est pour ça que ... que je dois parler à ton père, Helera. Je ne sais pas si tu seras d'accord, et à vrai dire, ce sera l'unique fois, ou presque, de notre vie commune où j'irais au contraire de ton opposition. »

Si cette dernière était proche de lui, sûrement aurait-il pris sa main à cet instant, pour la rapprocher de son propre coeur.

    « Tu es sa fille, son unique fille, sa fleur ... Il faut qu'il soit mis au courant le premier de ma présence. Et du fait que ... nous allons vivre ensemble. S'il venait à découvrir qu'un Prince impérial lointain est en train de faire des choses inavouables avec sa fille ... Je dois me présenter, lui dire, et avoir si possible son avis favorable ... Même s'il ne m'empêchera pas de t'aimer quoi qu'il advienne. Est-ce que tu comprends, mon amour ? Je dois aller le voir. Maintenant. »

Tant qu'il en avait encore la volonté, il fallait qu'il le fasse. Il se releva, malgré toute l'incertitude qui planait sur lui, et jeta un regard à sa main qui trembla très légèrement. Le sujet, et l'inquiétude, étaient très très réels. Même si elle pouvait largement se moquer, lui c'était en réalité mis en tête la chose les semaines passées. Le déroulement de tout ça, quelles étapes, à qui parler, et enfin s'installer réellement. Son père était l'ultime barrière qu'il devait passer, et valider, pour espérer emménager sereinement avec Helera. C'était un grand pas, très grand, mais il n'avait pas le choix. L'honneur d'Helera en dépendait, tout comme le sien. Debout, il inspira très fort et jeta un regard tout autour de lui avant de prendre en main la peau de bantha.

    « Tu crois qu'il faut que je me change ? J'ai ce qu'il faut dans le vaisseau, peut-être un truc plus princier, ou moins justement, plus kuati ? Plus comme toi ? Est-ce que je suis présentable ? Tu penses que je suis assez bien pour lui ? Tu penses qu'il va m'en vouloir pour ma relation avec toi ? Et si ça se passe mal ? Et si il me refuse mon amour pour toi ? »

Cette fois, c'était la panique. La vraie. Il regarda Helera, puis son datapad, puis l'heure, puis la porte. Pas le choix, s'il veut profiter de la journée, il faut y aller. Et c'est sans sérénité aucune qu'il était prêt à le faire, prêt à s'armer d'une peau de bantha et potentiellement d'une Helera pour aller affronter la figure paternelle des Kor'rial.
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By Helera Kor'rial
#31583
« Trôner sur Téta ? Oh non non, je ne suis pas une noble. »

Quelle idée d’aller poser ses fesses sur le grand siège de la suprématie, sur une planète qu’elle ne connaissait pas et qui sans doute allait la rejeter. Qui également, était dans le giron impériale et qui voulait également son trépas. Non, une mauvaise idée, saugrenue, mais qui lui tira néanmoins un sourire. Parce qu’elle était heureuse, et que rien finalement ne pouvait entacher son bonheur. Puis quand elle s’assit sur lui, et qu’il lui envoya sa remarque, elle éclata de rire en ponctuant par :

« Mais nooon ! »

Helera se réajusta contre son prince, dans une position propre aux princesses des comptes de fée, portée par leur preux chevalier. Le sien avec des bouclettes, des yeux rieurs et un visage marqué. Il avait un des lèvres amoureuses et attirante, et une langue performante. Il était son prince à elle. Regarder ? Sentir plutôt. Sa main se balada sur sa cuisse, tout en se rapprochant du creux de leur désir. Deux petits soldats qui partaient en éclaireur. C’était mal, pas ici. Pourtant, elle ne dit rien et se contenta de regarder les deux doigts qui s’approchaient. Ses yeux fixés sur eux, appréhendant le moment, peut-être même avec une certaine envie. Pourtant, ils changèrent de stratégie et au dernier moment s’aventurèrent plus en haut et harcelèrent ses côtes. Le désir se transforma en rire, a tel point qu’elle en gigota dans tous les sens, comme un poisson sortant de l’eau. Elle était chatouilleuse, à n’en point douter, et ne put pas se contenir, ni même contre attaque tant l’attaque avait été pernicieuse. Tout allait et devait se payer bien entendu. A force de se débattre, elle manqua de tomber sur le sol, rattrapée au dernier moment par un Althar aux réflexes assurés.

« C’est toi le plus beau. »

La remarque avait été prononcée sans réfléchir et au moins sortait du fond de son cœur. Son beau prince qui ne perdit pas tellement de temps avant de l’embrasser. Elle remit un bras derrière son cou tandis que leurs lèvres se touchèrent et que leur amour se réverbéra à travers les dédales vides de ce château bien trop grand. Le baiser dura assez longtemps pour être totalement consommé. Finalement, ils durent reprendre leur exploration de ce lieu de résidence et c’est mains dans la main qu’ils entamèrent leur dernière marche vers le dernier étage. A peine à mi chemin de la salle du trone, Althar fit un commentaire avant de s’approcher de son oreille. Tout en continuant d’avancer, une main sur sa hanche, elle étira un fin sourire et se retourna vers lui.

« Oh et bien si je croise ce prince, je vais devoir le recadrer. Tout doit se payer au centuple, oui oui. »

Le jeu continuait de se dérouler, tandis qu’elle prit l’ascendant dans les escaliers. Althar se racla la gorge et ponctua leur montée par une phrase sans sens. Helera en gloussa devant l’absurde de la situation. Elle haussa la voix, comme pour prévenir les autres personnes fictives qui les observaient.

« Oh oui oui, très difficile. Un morceau de bois et un peu d’huile. »

En effet, une torche n’était que cela, et elle en riait davantage. Quelle idée… Elle gloussa davantage tout en prenant un air secret et sur sa bouche déposa son index. La discrétion était de mise quand on était observé comme ils l’étaient, par tous ces agents de l’ombre. La porte qui grinça néanmoins vint perturber tout cela, et le jeu s’envola en fumée. Mais un nouveau commença dès lors, tandis qu’elle présenta son petit cocon à son amoureux. Un petit appartement sympathique, en soi. S’en était suivit la présentation de toutes les pièces et finalement la fin dans la chambre. Tout se finissait dans la chambre tout le temps, de toute manière. C’était un rituel, et sur Nelvaan, les rituels étaient très importants. Rituel qui se termina par une peau de bête sur ses épaules.

« Une odeur de bantha ?! Je vais être choquée ! »

Elle frappa de la paume de sa main contre son épaule, évidemment sans lui faire mal, ni même sans qu’il ne bouge. C’était simplement pour marquer le coup, et son sourire qui se plantait sur le bord de ses lèvres étaient là pour le prouver. En revanche, il venait d’avoir une idée pas mal. Même, une idée à laquelle elle n’avait pensé.

« Je note cela. »

Maintenant que la chose avait été promise, elle devait être respectée. Et elle comptait bien le lui rappeler, comme le moment sera venu et que leur vêtement commençeraient à peser trop lourds. Ce qui dans son cas, n’allait pas tarder. Deux mois à l’attendre, à rêver de lui, à espérer, l’imaginer. Cela pesait sur sa conscience et sur son état physiologique. Mais bon, ce n’était pas le moment. Tandis qu’il embrassa ses mains, il chercha une confirmation. Une confirmation de la réalité et de la véracité de ce qu’il était en train de vivre actuellement.

« Notre maison, notre foyer. Notre petit cocon dans lequel on peut faire toooout ce que l’on veut sans craindre quoi que ce soit. »

Mais evidemment, elle avait posé sa condition. Ce péage dont elle se vantait de son efficacité. Payer les caisses de l’état ? Non non. Payer son amour, ou un truc dans le genre. Ou juste qu’elle voulait des bisous tout le temps et l’attention de son prince. Heureusement pour lui, il accepta sa condition, et il n’y avait pas lieu à négocier. Ce n’était rien, un tout petit bisous après tout. Ce qu’elle n’avait pas prévu cependant, c’était sa réaction. Il sauta sur elle comme un fauve sur sa proie, comme un Nelvaanien sur le bantha esseulé. Il commençait à comprendre le principe, après tout. Elle non plus n’allait pas refuser ce baiser. Une main derrière sa nuque, puis la deuxième qui la rejoint, tandis qu’elle s’accroche à ses lèvres littéralement et qu’il la fait tomber en arrière. Toute confiance en lui, elle le tint simplement, et elle sentit une main venir derrière son dos pour la soutenir. Sauf qu’elle tourna sur elle-même et fut déposée sur le lit avec rapidité et grâce, dans une danse qu’elle ne maîtrisait pas, ni ne comprenait réellement tous les pas. Alors elle se laissa porter la grâce princière, concentrée quant à elle sur son baiser et l’amour qu’elle lui transmit à travers celui là. Des mordillements de lèvres, des langues qui comme des lances fondaient sur son homologue. Des petits lappements, puis des baisers sur tout le tour de la bouche, tandis qu’elle sentait réellement cette fois le désir qui continuait à monter. Il est sur elle, une main sur sa cuisse qu’il enserre, tandis que l’autre enlève sa barrette, faisant tomber la couronne en même temps. D’une main experte et aveugle, Helera les envoie vers la table de chevet avec la Force, manqua de faire tomber la couronne, tandis que la pince avec trop de puissance atterrit plus loin. Puis ses deux mains attaquèrent son dos et sa chemise, défaisant les premiers boutons. Sauf qu’il se retira au dernier moment et se releva, la laissant pantoise.

« Oh moi aussi je suis heureuse. Par contre, j’aime bien quand tu me sautes dessus. »

Elle continua d’agiter les mains quelques secondes en direction de sa chemise et les laissa finalement retomber de part et d’autre de son corps. Bon, cela voulait dire pas maintenant. Déçue finalement, ennivrée par l’envie et brûlante de désir, elle dû se résigner avec le plus grand mal du monde. Surtout qu’il était juste en face d’elle, sa chemise presque entièrement ouverte. Raah. Non, les pulsions sont l’ennemis du Jedi. Mais, elle n’était pas une Jedi, donc cela vallait pour un demi maux.

« Viens à côté de moi. »Se contenta t’elle de dire.

Au moins pourrait t’elle profiter de sa présence, de sa proximité, sans pour autant aller au-delà pour le moment. Quelque chose dans tous les cas le tracassait, pas besoin d’être un sensitif pour le voir. Alors son choix serait le sien, et elle attendrait de savoir ce qu’il se passe avant quoi que ce soit d’autre.

« C’est le symbole de l’ordre gris. La lune et l’étoile. La nuit et le jour. Le bon et le mauvais. On a trouvé que ça collait pas mal à l’époque. »

Deuxième question.

« Mon frère vit avec Lyana à l’extérieur dans une hutte. En fait pour te dire, quand on est arrivé, on s’est organisé en petite maison, huttes, tente, ça dépend le nom. Sauf qu’un jour, quand je suis revenu, ils avaient construit ce château. Et ils m’ont tous prêté allégeance, faisant de moi la reine officielle de la planète. Enfin, la reine des clans périphérique, pour être exacte. J’avais déjà été choisie par le conclave des chamans avant mais … bref passons. Et du coup tous les gris sont restés dans leur maison, et moi j’ai déménagé ici. Mon père va et vient entre Kuat et ici, mais il a une petite maison également. »

Son père qu’elle n’avait pas vu depuis un petit moment déjà. Plus de trois à quatre mois. Cela était trop long, beaucoup trop long. Après plus de 18 ans d’abascence, elle avait besoin de le voir plus régulièrement. Elle était consciente qu’elle ne rattraperait pas ce qu’elle avait loupé, mais au moins ne pas en manquer davantage. Althar se releva et s’assit sur le bord du lit. Non, quelque chose n’allait pas. Elle le suivit et s’assit en tailleur derrière lui. Sans lui poser de question, elle plaça ses deux mains au niveau de ses trapèzes et s’enquit de lui masser lentement le cou et les épaules. Helera n’était pas experte dans ce domaine, alors même si cela ne faisait rien, elle aurait essayé. Elle déposa un baiser sur sa nuque à l’évocation du « chez nous ». Et oui, c’était à eux désormais. Sa remarque néanmoins sur le vide du château la travaillait. Ici, il n’y aurait pas de servent, c’était certain, mais comment donner de la vie à tout ce bâtiment, sans empiéter sur les endroits de sécurité, sur les zones tampons. Althar avait l’habitude de ce genre d’enliminure et elle était certaine qu’à son contact, ce château allait reprendre vie. Après tout, il était le prince de la fête ! Non, c’était faux. En fait elle ne savait pas vraiment. En tous cas il aimait jouer et ses années en Tapani avait dû lui apprendre pas mal de trucs. Des choses dont elle ne connaissait rien sûrement. Alors du coup quand il évoqua une dernière chose, elle ne le remarqua pas forcément, perdue dans ses pensées. Cependant, elle écouta le reste de son discours.

« Parce que tu trouves que vivre seul dans un château immense c’est pas étrange ? »

Elle ricanna mais repris un air plus solennel. Ce n’était pas le moment. Elle glissa ses deux jambes de part et d’autre des flancs du prince pour se rapprocher complètement et ainsi avoir plus de prise sur son cou qui se nouait au fur et à mesure. Elle n’utilisait pas le point de rupture qui aurait eu raison de ses problèmes, préférant une utilisant rationnelle de la Force.

« Oui je comprends. Je suis d’accord ne t’en fais pas. Tu as organisé tout cela avec Loran ? Ils sont très proches et à mon avis, il est déjà au courant de ta présence ici. »

Ses doigts arrêtèrent de masser son cou.

« Quoi ? … Je … Maintenant ? »

Cela, elle ne s’y était pas attendu. C’était vraiment très pressé visiblement. II se releva, se défaisant de sa proximité. Son anxiété était palpable qu’elle en électrisait l’atmosphère. Son aura sensible vascillait de manière désordonnée. Visiblement, il avait bien plus peur que ce à quoi elle s’était imaginée. Quoi que … Peut-être la même peur qu’elle avait de rencontrer ses parents à lui, et se demander si elle était digne d’eux. La panique s’empara de lui en même temps que l’aura partait dans tous les sens. Elle se redressa rapidement et se mit face à lui et posa un bref baiser sur ses lèvres.

« Déjà, on va reboutonner tout ça. »

Lentement, elle lui remit sa chemise en l’état, bouton par bouton.

« Calme toi mon amour, ça va bien se passer. Tu es parfait et tu n’as pas besoin de te changer. Tu es sur Nelvaan ici, la tenue on s’en fou. Fais-moi un calin. »

Pendant quelques secondes, elle resta accrochée à lui, enlassant son amant et adoptant un air calme. Elle n’était pas stressée et pour le coup pouvait lui transmettre sa zénitude. Il n’y avait rien de compliqué dans cette épreuve et son père était accessible. Sauf que lui ne le savait pas. Finalement, elle se retira lentement et garda ses mains dans les siennes tout en lui étirant un sourire.

« Tu es l’homme que j’aime, le seul qui me rend heureuse. Il n’essaiera pas de tenter l’affrontement avec moi. »

Ce qui était vrai, en plus. Et puis s’il n’était pas content, il avait qu’à eu à l’élever au lieu de la refourguer à une Jedi. Voilà. Du coup, elle pianota ensuite sur son holocom de poignet en retournant dans la cuisine.

« Loran, c’est Helera. Est-ce que Papa est dans le coin ? »

« Avec les chamans. Althar va bien ? »

Elle se retourna vers lui. Son frère ne pouvait pas le voir, puis revint vers le projecteur.

« Oui très bien. Est-ce que tu peux lui demander de monter s’il te plait ? »

« Chez toi ? »

Ses épaules retombènrent tandis qu’elle lui lança un regard abattu.

« Okay okay. Je l’envoie. »

« Merci bien ! »

Elle coupa la communication et sautilla vers son prince. Sans même lui laisser le temps de parler, elle prit sa tête entre ses mains et l’embrassa. Elle n’allait pas le lacher et tout faire pour lui faire penser à autre chose avant qu’il arrive. Devait-elle rester d’ailleurs ? Surement. Au pire, elle partirait s’il lui demandait. Voulait-il avoir une discussion « d’homme » ? Aucune idée. Elle n’avait jamais présenté personne à ses parents et ne comptait jamais le faire. Althar innovait sur tous les sujets, ce qui rendait cette relation si exitante. Helera posa son front contre le sien après son baiser, sur la pointe des pieds.

« Tu te rappelles quand nous avons lié nos esprits sur Têta ? Concentre-toi sur les sensations que tu as ressenti. Concentre-toi sur ce que tu as ressenti quand nous étions liés. Sur ma présence, mon aura. Ici, je ne la cache pas. Ouvre ton esprit à ton instinct, à tes sentiments et sensations. Tu verras que tu me trouveras. Je te réconforterai où que tu sois. »

Helera l’embrassa brièvement une dernière fois. Son esprit n’essaya pas d’accrocher celui du prince, mais attendait qu’il essaye de l’accrocher elle, et consolider le lien. Un premier entrainement à la va vite, dans des conditions extrème. C’était tout à son bénéfice de toute manière. Le but serait bien de le réconforter. Toujours collée à lui, elle se saisit de ses deux mains et vint les poser sur son derrière avant de s’enrouler à nouveau autour de son cou.

« Dernière petite motivation mon prince. »




Une marche après l’autre, cet escalier en plus d’être en colimaçon était trop grand. Conçu pour des Nelvaaniens, pas pour des humains. Il souffla lentement tandis qu’il franchissait une marche après l’autre. La vieillesse guetait. Quoi que … Il était vachement bien conservé pour son âge et pouvait encore se tenir sabre en main face à n’importe quel ennemi. Alors ce n’est pas des marches de pierres trop grandes qui allaient avoir raison de lui. Le vieil homme arriva finalement devant la porte et frappa. Il remit rapidement ses cheveux en place, rajusta sa tenue de cuir et se renifla. Il sentait le chien. Un vrai nelvaanien. Ça et les odeurs d’encens des chamans qui emplissaient ses narines à lui en faire tourner la tête. Quelle horreur. La porte s’ouvrit enfin, et une femme aux cheveux blancs au sourire étincelant l’accueillie.

« On me demande je suis là ! »

Il enlaça la chaire de sa chaire.

« Merci d’être venu papa. »

ImageIl étira un sourire tout en remarquant l’autre présence. Evidemment, celui du centre de la galaxie. Le fameux tétien. Il libéra Helera avant de prendre un air plus sévère, redressa les épaules, et dépassa sa progéniture. La tête levée, le regard accusateur, il se planta devant le Prince.

« C’est donc vous l’impérial dont tout le monde parle ? Hm ? »

Le ton semblait tout aussi sévère que l’allure du bonhomme. Une barbe grisonnante, des cheveux poivres et sels, armure de cuir et quelques équipements en peau sur les mains et les bottes. Un sabre bien visible à sa ceinture, et ainsi que quelques plantes qui sentaient forts. Dons de Booros pour la soupe. Derrière lui, il entendit sa fille :

« Papa … »

Carn frappa amicalement l’épaule du jeune homme à la mine décomposée.

« Je rigole mon garçon. Bienvenu sur Nelvaan, la planète de la grande mère, des hommes loups et de … d’autres choses probablement. Vous êtes le portrait craché de votre père, ce qui ne nous rajeuni pas à vrai dire. J’espère que le prince, qui doit être roi désormais, se porte à merveille. D’ailleurs ne m’en voulez pas si je ne prononce pas les titres, je me mélange assez rapidement. Appelez moi Carn. »

Il étira un sourire et s’assit à la table de la cuisine sans y avoir été invité. Althar s’assit en face aux côtés d’Helera. L’histoire des titres, c’était un refus de l’autorité sacré des rois, venant de la rébellion constante de l’autorité oppresseuses. Et oui. Alors apprendre que sa fille soit devenue reine, cela lui avait mis un petit hic dans le cou, mais au final, ça allait. Oui, car elle n’oppressait personne, au contraire. De ce qu’il avait pu voir sur Têta, ce n’était le genre du Pouvoir en place non plus. Le noyau était calme, contraire au Nord un peu ecervelé. Bon et puis donc, pourquoi il était là, lui ?
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By Althar Fanrel Keto
#31632
Si chaque situation avait eu le don de montrer combien ils étaient en passe de s'aventurer dans le jeu dangereux de l'amour, cette dernière escapade dans la chambre était peut-être la plus à risque. Porté par une période de séparation trop longue, par un appétit sans limite de sa présence, les choses s'y finiraient forcément. La salle du trône avait déjà entamé le réchauffement de l'atmosphère, quoi qu'elle ait pu s'en défendre ou non. Et pour cette Reine qui se croyait hors de la noblesse, sans parler de son âme à laquelle il ne répondit pas, dans la salle du trône, la chose finirait par arriver bien plus tôt que tous les deux avaient pu l'espérer. Il aurait pu suffire d'un baiser trop appuyé, pour fêter un emménagement ensemble, ou bien le fait de se dire que la journée n'en était qu'à son milieu, offrant de longues heures à combler encore. Tout ce cocktail aurait pu être suffisant pour passer le pas, et laisser parler la passion d'un couple qui se retrouve. Si seulement.

    « Aïe ... Notes bien mon bantha d'amour ... Heureusement que tu es plus douce dans ton si bel enclos .. »

Un peu d'humour, après cette tape franche sur son épaule. Elle le cherchait, non, après tout ? Mettre son parfum sur une peau de bête c'était prendre le risque de se retrouver manger crue comme l'animal. Mais de mémoire après avoir eu l'occasion de s'y confronter plusieurs fois, cette fourrure ne lui appartenait pas. A moins, bien sûr, de profiter de cette visite pour constater de plus près si c'est toujours. Et puis après tout, pourquoi pas ? Liés par ce baiser, la logique même de la retenue disparaît au profit de l'intensité de ce qu'il se passe, à cet instant. Elle qui lui avait été interdit ces semaines-là était en passe de lui rappeler tout ce qu'il avait manqué pendant ce temps. Tel le prédateur face à sa proie, le jeu était fait. Avec un certain manque de douceur, et des gestes pourtant précis, l'ordre naturel se remettait en place, lui et ses cheveux libres. Le têtan était prêt à sacrifier son propre pelage pour pouvoir avoir sa part, prêt à la laisser défaire sa chemise pour qu'elle l'autorise enfin à se rapprocher de son futur festin ...

Mais non. Bien sûr que non. Non, non, et re-non. Trop tôt, trop rapide, trop dangereux. Pour elle, pour lui. Ce combat de titans, ce duel volontaire que leurs corps appelaient de tous leurs voeux n'était pas possible dans ces plaines enneigées. La chaîne alimentaire n'offre pas tant de facilité au jeune opportuniste en mal de venaison. Le Roi de la toundra, l'ultime membre de cette pyramide, dominant et indétrônable, guettait. Lui seul était en mesure d'autoriser l'arrivée d'un nouvel échelon dans cet équilibre fragile. Elle, descendante du mâle dominant, en avait toute la puissance mais pas encore le pouvoir. Fragile et si fière, elle n'était pas moins qu'une ses protégées, innaccessible et lointaine proie que le Prince se rêvait de trouver. "Toooooouuuut" faire osait-elle dire, s'oubliant peut-être au profit des sensations offertes par cette nouvelle chasse. Mais c'était faux. L'honneur ... son honneur ... celui de sa famille .. l'honneur était en jeu. C'est donc lui, pauvre prédateur devenu proie, qui rompt l'inarrêtable, au prix des flammes. Brûlé jusque dans ses entrailles par cet appétit torturé d'un amuse-bouche, il doit s'arrêter avant qu'il ne soit trop tard. Pour la préserver elle, pour ne pas qu'elle faute. Telle est la loi de la jungle, chez les Fanrel, et telle sera celle qu'il veut appliquer.

C'est un supplice de la voir si désireuse, mais elle aussi doit comprendre. Il faut lutter parfois contre ses propres démons pour se préserver, si tant est que leur situation peut s'apparenter à tant de gravités. Quitter ses bras, et ce regard suppliant, s'excuser une nouvelle fois face à son aveu à elle. Lui sauter dessus, mais pas encore. Pas déjà. Elle le sait. Alors se laisser choir, à côté d'elle, pour se décider. Trouver la force de régler cette situation, et finalement amener le duel final, pour vaincre le Roi de la toundra. Ha douce Princesse, que votre visage semble si paisible sous mes doigts ... Hélas pour elle, son calme avait fini par avoir raison de son envie à elle aussi. Ses yeux se hasardèrent sur son visage et finalement sa cape, comme s'il hésitait toujours. Elle commençait à savoir comment il était, de toute manière, à mettre autant de temps plutôt que d'aller au but. Il écouta l'explication d'une oreille intéressée, même s'il n'en avait pas l'air.

    « La réussite .. et le secret ... L'intelligence et la beauté ... Ca correspond à une Krinar que je connais, ambivalente, et si ... passionnante ... tu m'expliqueras ce qu'est ton Ordre, un de ces jours, Helera ? »

Tant de mystères, et tant de rumeurs. Cela leur correspondait bien. Criminels au grand coeur, aurait-on presque pu dire. Et plus encore Helera semblait se définir parfaitement, lune et étoile, si détestée et pourtant si grandiose. Hmpf. Il avait mal choisi ses mots. Mais peut-être que sa manière de parler, son ton apaisé, et même convaincu, suffirait à lui faire comprendre toute la sincérité de son admiration. Mais au lieu de lui faire disparaître sa lubie, cette fois encore, cela ne faisait que la renforcer. Comment peut-il mériter une telle femme, au milieu de tous les siens ? C'était évident, non, que quelque part cela clochait et qu'elle devait être un interdit pour lui. Mais personne ne la gardait, personne ne veillait sur elle, au plus près. Sa dynastie n'en était pas une, ou bien trop dispersée pour réussir. Seule et ignorée, comme une malédiction qu'un Prince devait rompre. Enfermée dans sa haute tour, maudite par un cadeau voulu à sa hauteur (un péché d'orgueil involontaire ?), quelqu'un devait fracasser les portes, voler une torche et monter jusqu'au sommet pour y trouver celle qui dominait ce monde. Perchée au milieu des nuages, malheureuse dans un monde où elle ne trouvait pas ce qui lui manquait tant. Mais au coeur de la Galaxie, au coeur des malheurs et des conflits, lui, naïf Prince en mal de repères, n'a vu que cette déesse. Hésitant, désarmé, il s'est avancé, tenté et surtout prêt à la rejoindre.

Mais une voix, une seule, persiste derrière lui. Le gardien est revenu, en bas de l'escalier, pour le héler. Lui qui a deux maisons, deux mondes, deux histoires. Un passé, douloureux, et un avenir, à préserver. Celle qu'il a modelée, et finalement aidé lorsque l'heure fut venue de la mettre au firmament. Elle seule, si beau trophée qu'il devait préserver.

Il fallait qu'Althar lui explique. Qu'à ce constat malheureux, cette solitude et cette famille dispersée, il démontre son honnêteté et sa détermination. Lui-même peut-être se perdait dans son idées, dans ce qu'il pensait avoir à faire, mais qu'importe. Un père, une fille, cela suffit à faire apparaître l'évidence. Redressé, elle pouvait voir combien cela le travaillait, combien l'importance cela revêtait pour lui. Peut-être était-il en train de se battre contre l'ombre de ce père, surestiment largement la taille d'une menace qui n'en était pas une. Mais comment le savoir ? L'honneur l'impose. Les yeux perdus sur cette chambre qui devrait être la leur, désormais, il accueille sa proximité comme une douceur réconfortante, mais dangereuse. Se laisser aller, sous ses mains qui tant bien que mal arrivent à détendre sa rigidité soudaine, reviendrait à renoncer. Mais ces genoux, où ses pouces en jugent l'aspérité, le retiennent prisonniers. Ils sont la preuve de son existence, et de l'amour qui est présent, et pourtant ... maintenant, oui. Maintenant. Avant qu'il ne flanche pour tomber dans les bras de sa Grise.

    « Oui pour te surprendre à la bonne date c'était vu avec ton frère pour que je puisse venir ... mais .. je n'avais pas pensé à ça. Hm. C'est pour cela que cela ne doit pas tarder ... mais tu es la meilleure, merci de ta patience infinie. Allez. »

Sa main droite attrapa la sienne pour l'amener face à son visage où il pu y déposer un baiser avant de se relever. Un dernier remerciement malgré le fait qu'elle soit à l'origine de toute son inquiétude. Porté par celle-ci, il se retrouvait maintenant dans le flou, assailli d'un milliers de questions et de sensations. Les mains sur les hanches, ne sachant plus où donner de la tête, il ne la vit pas forcément revenir face à lui. Si calme, comme toujours. Pourquoi lui avait-il tourné le dos, hein ? Parce que son visage lui fait ressentir trop de choses. Mais tant pis, oui la chemise. Il étira malgré tout un sourire, en se rendant compte que sa tenue était totalement en pagaille, et qu'il avait être prêt à y aller comme ça, comme un idiot. Et si la tenue ne plaisait pas ? Si son père préférait un vrai chasseur ? Ou un vrai sensitif ? Ou un Prince ? Et s'il décidait de lui retirer Helera ? Et si cela se passait totalement mal ? Où emmènerait-il Helera, après un kidnapping ?

    « Qu'est-ce que je ferais sans toi, hein ? Enfin, je le sais, justement, sinon je serais pas là ... tu me comprends .. je veux dire ... enfin ... toi et moi .. et .. »

Elle avait bien raison, il fallait qu'il se calme. Ses doigts hésitants, en même temps qu'elle le rhabillait, s'étaient aventurés dans sa chevelure difficilement descriptible, en noeuds et liberté partielle. Lentement le Prince, en parallèle de son action à elle, s'essaya à une vague remise en forme de cette chevelure sauvage. Et peut-être était-ce par nervosité, ou parce qu'il était à moitié ailleurs, mais ses doigts se perdirent en même temps sur une joue innocente si proche de cette oreille derrière laquelle il glissait cette blancheur rebelle. Mais il y avait mieux que ça, bien mieux : un câlin gratuit et réconfortant. Elle eut droit aux bras qui l'entourent et à lui qui la serre fort. Si calme et innocente.

    « Tu es si forte ... »

Il exagérait, dans ses réactions, sans le vouloir. Mais c'est sûr qu'elle ne pouvait pas comprendre tant qu'elle ne serait pas confrontée à deux têtans d'un certain âge qui la harcèleront de questions pour savoir ce qu'elle fait dans la vie et tout connaître d'elle, hein. Peut-être qu'à ce moment-là elle se rappellera qu'Althar, un jour, voulu faire bonne impression à son père, parce qu'il se doutait bien qu'elle était sa fille chérie. Mais non, en attendant il serait celui qui s'inquiète démesurément face à un beau père qu'il ne connaît pas, serrant fort contre lui la seule à même de le calmer un peu. Il la relacha cependant, puisqu'elle le voulait, avec une dernière affirmation censée le rassurer. Ce qui n'était pas du tout le cas, justement. C'était un coup à devoir rattraper la folie d'Helera, à tous les coups, si elle tient à prendre parti de la sorte. Holalalala, et s'ils se fachent à cause de lui ? Et si elle dit une chose qu'elle regrettera ensuite ? Et si l est la cause de la fin de cette planète ? Oh non non non ...

    « Helera ... Tu es la femme avec que j'aime, tu es celle avec qui je veux faire ma vie ... et je demande juste à ce qu'on soit tous une grande famille .. pas que tu l'affrontes, mon amour ... S'il te plait ... »

Est-ce que dans les couples normaux on implorait son conjoint de pas se facher avec ses parents ? Il n'en avait aucune idée, c'était bien la première fois qu'il était en train de se passer une telle rencontre. Ses mains serrèrent les siennes pour lui faire comprendre tout le sérieux de ce qui était en jeu. Mais elle comprendrait, oui. Intelligente et mesurée, elle peut y arriver ... Non mais quoi ? Mesurée ? Helera ? Qui l'a sauvé avec plusieurs Gris ? Holalalala ... il le regarda faire ensuite avec une certaine appréhension. Une communication, dont il resta à une certaine distance, les mains sur les hanches, et surtout en faisant quelques pas sur place, inquiet. Si elle faisait une bêtise ? Une vraie ? Venait-il de la précipiter dans une erreur monumentale ? Il entendit l'évocation du prénom de son frère, et une vague requête. Mais, ils devaient pas aller le voir ! Pas l'inverse ! Ne pas le forcer dans une situation qu'il ne désirait pas, et amener à une .. confrontation. Non non non ça va mal se passer, le faire venir ... Ses pensées se stoppèrent un instant en la voyant faire une tête étrange comme unique réponse à son frère, telle l'évidence évidente de ce qu'il devait faire. Quel drôle de duo. A vrai dire, ils les avaient peu vus ensemble, et il supposait leur relation assez spéciale, au regard des deux tempéraments. Quelques moments comiques seraient certainement à prévoir, donc. Althar resta silencieux tout du long, jusqu'à la voir finalement revenir la reprendre dans ses bras pour réceptionner ce nouveau baiser, aussi inattendu qu'agréable. Peut-être que ça pourrait bien se passer, après tout, non ? Elle n'est pas comme ça, elle est bien mieux, elle est intelligente, parfaite. C'est en la sentant sous ses mains, sous ses bras, qu'il se rassurait. Parce qu'elle n'était pas qu'une émanation de son esprit, parce qu'elle était un être chair et de sang aux qualités qu'il appréciait à la déraison. Ses lèvres faisaient un bien fou, après tout.

Mais il ne pourrait pas passer sa vie à l'embrasser. Non, plutôt, il l'écouterait parler, encore et encore, pour se laisser bercer au fil des années par celle pour qui il était passionné. Têta, oui, lier les esprits, oui ... Hm.

    « Mais il n'y a que toi pour arriver à faire ça, non ? »

Maintenant qu'il était son front contre le sien, légèrement penché pour ne pas qu'elle se tende trop, ses yeux guettaient les siens sans trop savoir ce qu'elle voulait dire. Qu'avait-il ressenti ce jour-là, lors de leur rencontre. Qu'était-ce cette sensation nouvelle et indescriptible qu'elle avait réussi à créer chez lui ? Pourquoi faire ça maintenant, alors que son père ne va pas tarder ? L'esprit n'est pas forcément dans sa meilleure condition pour arriver à un tel effort. Une inspiration, profonde, entame une tentative pour se calmer. Peut-être l'effort pour arriver à se concentrer suffira-t-il à l'apaiser, sans qu'elle ne s'en doute. Mais au fond de lui, la tentation de revenir à cet instant quasi-magique, incompréhensible, suffit à éveiller chez lui des tentatives pour retrouver cette pointe de lumière au milieu de toutes ses autres pensées. Un souvenir, une sensation, une simple image de ce jour-là. Qu'est-ce qui l'a le plus marqué ? Ses hématomes sur le buste, aussi impressionnants qu'elle en était fière. La liaison était advenue juste avant, quelques minutes avant que ces marques de guerre ne s'imprègnent sur ses rétines. Qu'avait-il vu ? Des sabres, des visages, des choses, elle. Tout cela lui paraissait étrangement lointain, presque toute une vie était passée depuis lors. Aujourd'hui tout chez eux avait évolué à tel point qu'il serait difficile de se reconnaître dans leurs échanges passés. Mais ce n'est pas ce qui importe, sa présence, son front contre le sien, ce qu'elle a fait dans son esprit. Mentalement, il a conscience que ce quelque chose n'a pas totalement disparu. Il veut le croire, l'espérer, par romantisme ou pas naïveté. Mais même ici, même perdu dans une inquiétude idiote face à un père dangereux, l'évidence n'est pas si facilement accessible pour cet esprit éparpillé. Et puis pourquoi chercher à se rassurer comme ça alors qu'il la tient dans ses bras. Son nez peut caresser le sien sans honte pour se rappeler qu'il fait ça pour elle.

    « C'est parce que je t'ai dans la peau ça, je sais pas penser à autre chose qu'à toi, heureusement que tu es là mon amour .. »

Une déclaration idiote, peut-être, parce qu'il n'a pas réussit, ou qu'il ne comprend toujours pas. La force de l'esprit est une chose si mystérieuse quand on ne maîtrise rien, et d'autant plus lorsqu'on est confrontés à beaucoup de sentiments opposés. Et si l'espoir qu'il maintienne ses efforts aurait peut-être permis d'y arriver, elle donne le coup de grâce à cet esprit incertain. Voilà un lieu qu'il n'avait pas visité depuis longtemps, maintenant. L'attention avait de quoi lui tirer un nouveau sourire. Et puisqu'elle l'autorisait, il décala sa tête après un dernier baiser sur son nez pour venir la cacher dans son cou à elle, dans ses cheveux, tout en s'appliquant à masser la zone qu'elle venait de lui offrir. Elle ne le connaissait que trop bien.

    « Deux belles motivations ... Elles m'avaient manqué, merci ma Lera ... »

Un baiser dans le cou ponctua sa phrase, et c'est finalement dans un éclat de rire que l'ensemble se termina. Nerveux, ou comique, lui-même ne le savait pas. Mais il n'en lachait pas ses prises pour autant.


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Les minutes suivantes avaient été un peu plus calmes. Juste assez pour qu'il appréhende encore plus l'arrivée. Peigné, les manches retroussées, son noeud coloré au poignet était bel et bien visible désormais. Ses affaires avaient été laissées sur le lit, pour ne pas montrer qu'il s'installait déjà. Il avait voulu conseiller à Helera de ne pas se fâcher avec lui, ou de laisser Althar parler, mais il n'en trouva pas l'occasion, ou l'envie. C'était ça, peut-être, le pire. Juste perdu à faire les 100 pas dans la cuisine, nerveusement. Et voilà qu'on frappa à la porte. Le froid s'abattit sur lui, à l'autre bout de l'entrée, tandis qu'un dernier regard à Helera fut l'ultime moyen de se rassurer.

Et il fut là. Une voix qui porte, sans hésitation aucune, et une proximité palpable avec sa fille. Ce qu'il avait craint se réalisait. L'homme était grand, marqué par la vie, et profondément puissant. Et il était le protecteur silencieux d'une Helera qu'il chérissait comme il le devait. Bon sang, quelle idée stupide d'avoir voulu faire ça. Le Prince fit un pas, sans ne trouver la force de parler, les mains jointes dans le dos. Et comme on le faisait avec ceux placés au-dessus de soi, il inclina le buste avec un sourire de sympathie. Pourvu que cela cache la moiteur de ses mains et de ses dessous de bras. Il n'était plus du tout serein. Et c'est en relevant la tête qu'il le fut encore moins, perdant quasiment la face en voyant le regard qu'il était en train de lui lancer. Oh oui c'était sûr, il le détestait maintenant, il lui en voulait. S'il le fallait il était prêt à se laisser frapper si ça permettait d'arranger la situation, mais ce n'était pas du tout ce qu'il avait espéré de ce moment. Tout était fichu, c'était sûr. Et finalement, aussi menaçant fut-il, de ses grands yeux bleus, ce furent ses paroles qui mirent fin à ce qu'il restait de sa volonté. Comment ça tout le monde en parle ? Cela fait à peine deux ou trois heures, et il est déjà détesté de partout ? Comme s'il avait été en cristal, le coup avec suffi à faire tomber en petites miettes toute sa présence. La bouche ouverte il ne trouvait rien à dire, et encore moins d'air pour respirer. Tout était impressionnant chez lui, que cela soit sa tenue ou même l'imposant sabre à sa ceinture, il était un pur guerrier nelvan, une bête prête à protéger sa planète et sa Guide.

Ou en tout cas, c'est ce qu'il voulu lui faire comprendre. Althar était à deux doigts de se décrocher la machoire, n'osant pas quitter le regard du kuati. Heureusement, bien heureusement, elle fut là. Un mot, et tout changea. Une tape sur l'épaule, qui manqua de le déstabiliser, le Prince blême fut finalement libéré de l'aura dévastatrice du Roi de la toundra. Et puis c'est quoi cette manie des Kor'rial de le frapper sur l'épaule hein ? Loran, d'abord, la première fois, Helera tout à l'heure et lui maintenant ? Est-ce qu'il a une tête à être frappé ? Pffff, si c'est ce qu'il faut pour se faire accepter, tandis, lui aussi souffrira en silence. Intérieurement le têtan était en pleurs face à la froideur du parent, désemparé qu'il était par ce scénario aussi horrible que s'il Helera s'était faché avec lui. Mais à l'extérieur, il semblait juste totalement décontenancé, ou perdu. "Garçon" avait-il osé dire. Comme s'il n'était qu'un petit copain pour sa fille, qu'un jeune garçon qui venait voir sa petite copine chez ses parents un soir avant de l'inviter à aller regarder un holofilm au cinéma, le tout en respectant le couvre-feu de 22 heures. Et en plus il se souvient de son père, avec la sombre histoire racontée par Loran. Mais quel est cet enfer ? Cela n'en finit donc pas. Althar restait pantois, ne sachant plus quoi faire. Parler ? Se taire ? Fuir en courant ? Se réfugier dans les bras d'Helera ? L'appeler par son prénom, vraiment ? En une phrase il lui envoya un vent totalement contraire. Le Prince resta planté là tandis qu'il s'asseyait, et qu'Helera essayait de faire comprendre à Althar de faire de même, de l'autre côté.

Il se racla la gorge et d'un pas mal assuré contourna la table, en silence, pour s'y asseoir à son tour. Le Il eut l'occasion de se cogner au passage, par maladresse, mais n'en dit rien. Helera posa devant eux quelques verres et un récipient d'eau, comme s'il avait compris sa détresse. Althar attrapa sa boisson et en but la totalité d'un trait, comme si sa gorge était passé dans un désert. Un peu d'eau pour reprendre une contenance, relevant le regard vers le beau-père pour se décider à parler, puisque c'était visiblement à lui.

    « Je ne me permettrais pas, Monsieur ... Appelez moi Althar ... Je .. Je m'appelle Althar Fanrel. Je suis un visiteur de votre planète, et une connaissance de votre fille. Je n'ai pas d'armes, et ne suis là que depuis une heure, au mieux, Monsieur. »

Il disposa ses mains sur la table pour les mettre bien en vue, elle et le ruban noué autour d'un des poignets. L'instant semblait étrange, comme un interrogatoire mené par les Renseignements Impériaux, en plus soft. Il inclina légèrement la tête aussi, démontrant un peu plus sa soumission, à cet instant, pour la figure d'autorité qu'il avait face à lui. C'était comme rencontrer un Chef d'Etat étranger, d'une certaine manière. Sauf que celui-là était bien plus important. La voix princière, quant à elle, avait débuté avec un fort manque de conviction, pour retrouver finalement son assurance sur la fin.

    « Je souhaitais vous rencontrer, Monsieur, pour votre honneur et celui de votre fille, voire même celui de votre famille. Vous auriez pu apprendre cela de la bouche d'un autre, ou le découvrir par vos yeux, mais l'honnêteté est une chose importante, en réalité. Nous avons quelque chose à vous dire .. enfin .. à annoncer, plutôt, si vous nous le permettez. »

Son estomac s'essorait lentement, au fond de son ventre. Parler le libérait un peu, mais l'importance de ce qu'il disait le stressait encore plus. Et ne pas pouvoir tenir la main d'Helera, à cet instant, était un supplice. Qu'il le veuille ou non, elle était au centre de ses pensées, pour cet aveu.

    « Monsieur, je convoite votre fille et à vrai dire j'éprouve de très forts sentiments pour elle. Je ne parlerai pas à sa place pour dire s'ils sont réciproques, elle seule peut le confirmer ... mais les miens sont bien réels. »

Le premier coup de marteau, et la première ouverture dans la défense têtanne. Cette fois, il s'offrait tout entier à la réaction de celui qui lui faisait face. Il subirait ce qu'on voudrait bien lui faire subir, ou continuerait, si on le lui permettait. Mais au fond de lui, déjà, porté par un sentiment nouvellement exprimé à la face du seul juge, sa propre lutte mentale venait de se réveiller. Sa détresse battue en brèche par son propre amour, sans pouvoir se défendre, était en train de le ramener à des niveaux de défense bien plus lointains. Pourquoi était-il en train de tenir un tel discours, en vérité ? Pour qui ?

    « Mais Monsieur, je veux être honnête avec vous, je ne veux pas que vous me voyez comme une menace pour votre fille ... Je sais .. je sais que mon passé n'est pas très gratifiant. Que vous soyez au courant ou non, que les choses se murmurent ou pas, oui j'ai fait des erreurs jusqu'à il y a encore peu de temps. J'ai fait des choses publiquement qui pourront se répercuter sur votre fille, mais quoi qu'il arrive je les regrette, et ferai en sorte qu'elles ne l'atteignent jamais. Je vous en fais le serment, Monsieur. »

Pour elle. Pour ce qu'elle est capable de lui apporter, pour ce qu'elle lui fait ressentir. Parce qu'aujourd'hui débute une nouvelle ère de sa vie où pour la première fois il vivra avec elle réellement. Parce qu'il l'aime. Parce qu'il veut bien plus que des parties de jambes en l'air plus fantastiques les unes que les autres. Elle lui a permis de transcender tant de choses chez lui, de lui faire ressentir des choses trop longtemps restées inaccessibles pour lui. Cette femme là, pour qui il se bat avec son père, et qui se trouve à côté de lui. Qu'il sait présente sans même l'avoir dans son champs de vision.

    « Si vous pensez que je fais ça pour profiter de ce qu'elle est, je vous dirai par ailleurs qui je suis vraiment. Je m'appelle Althar Fanrel Keto Ravellion, héritier direct de Rhedatt Fanrel, que vous semblez connaître personnellement, et par conséquent Prince d'Impératrice Têta. Que ce soit la fortune ou le rang, tout cela m'est déjà acquis. Et je ne sais ce que vous pensez de mon père, mais je vous en prie, je ne suis pas lui, jugez uniquement ma personne. Ma vie vaut ce qu'elle vaut, mais il n'y a qu'une chose que je n'ai pas, et qui m'oblige à vous parler, Monsieur. Vous savez ce qu'elle est ... »

Oui, elle est là, intérieurement, sans qu'il ne se rende réellement compte. Ce n'est pas quelque chose d'intentionnel, ou de vraiment dirigé. Mais il la sent, d'une certaine manière. Si elle est à côté de lui alors tout se passera bien, parce que c'est leur amour qui leur fait faire cela. Timidement peut-être, et sans violence, il perçoit cette présence avec laquelle il se conforte. Comme un compagnon de route, ou un ami de toujours, elle est là pour lui permettre de faire face, et de ne pas reculer. Elle le convainc qu'il est sur la bonne voie, et surtout, elle lui rappelle pour qui il fait tout cela.

    « Je sais par ailleurs que je ne serais jamais comme vous, jamais comme elle. Je ne prétendrai jamais être à sa hauteur, ni à la votre, Monsieur. Je n'ai pas votre ... faculté, je ne serai jamais un Gris. Si j'avais pu l'être, sûrement aurais-je été honoré d'être votre étudiant, pour vous démontrer ma valeur, mais ce n'est pas quelque chose que l'on achète. Alors je ne peux vous dire, Monsieur, que peut-être, si le Grand Chaman et les autres l'acceptent, je deviendrai un jour un chasseur, pour préserver ce qui doit l'être. Pour honorer ce peuple et tout ce qu'il peut représenter, et pour défendre son Guide. »

Parce qu'après tout, n'est-ce pas le sens de leur danse ? Une union permanente, mains et lèvres liées, pour parvenir à s'épanouir dans cette Galaxie ? Si ce n'est pas leurs corps qui sont unis, alors ce seront leurs esprits.

    « Je ... je veux faire ma vie avec votre fille, je veux être à ses côtés pour les années à venir, et qu'elle aussi soit à mes côtés, librement et sans danger. C'est pour cela que je suis devant vous, pour vous demander votre ... approbation, ou votre .. bénédiction, à notre relation et à .. enfin ... au fait que j'emménage avec elle, Monsieur. Ici, dans ce logement ... »

Elle et lui, reliés à jamais par ce lien invisible qui dépasse les simples sentiments. Une sensation, une conviction, un phare. Un point de référence. Helera. Sa Lera. Son futur.

    « Je comprendrai que vous le voyez d'un mauvais oeil, et que vous désapprouviez ce qui semble si rapide, mais j'ai rencontré Helera il y a de longs mois maintenant ... Elle et toute son énergie, toute sa croyance. Je connais également votre fils, qui m'a sauvé la vie lui et les autres Gris, il y a quelques mois. Mais c'est votre fille pour qui je ... »

Un lien dont il n'avait aucune conscience ni maîtrise, et qui pouvait se matérialiser en un instant d'une manière simple : les mots et les gestes. Une main qui cherche à rejoindre la sienne, un regard qui se pose sur son visage, et une certitude.

    « Helera, je veux te le dire devant ton père, en ce jour d'anniversaire, que je t'aime sincèrement de tout mon coeur, quoi que la Galaxie nous réserve. Je suis revenu et je n'ai plus l'intention de te quitter, désormais. »

Il ne se risquerait pas à un contact physique supplémentaire, pas déjà, pas sans un accord préalable. Mais d'une peau à l'autre peut-elle sentir la chaleur qui l'anime. Il vibre à l'heure de lui confirmer cet amour qu'il porte en lui et tout ce que cela peut représenter sa vie, désormais. Tout plaquer pour la retrouver. Venir et faire face à son père, pour lui confirmer un engagement informel. Mais ce rêve restait encore parsemé d'obstacles, et d'embuches. Sans lacher sa main, il reprit sa position face au kuati.

    « Monsieur, je vous en prie, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'elle soit graciée. Je vous en fais le serment solennel, sur tout ce que j'ai, que je réussirais à faire en sorte que plus personne n'en veuille à sa vie. Et si je le peux, Monsieur, il en sera de même pour vous et tous les votres. C'est l'honneur de ma famille, et de la votre qui est en jeu. Même mes parents ne savent pas, pour l'instant, qui elle est. Vous êtes le premier averti de la relation la nôtre, et du pouvoir que vous avez sur ma personne. Le jour viendra où elle aussi sera présentée, et sacrée à mes côtés, si ... si elle l'accepte. Quitte à devoir me marier devant les caméras pour qu'enfin on la reconnaissance à sa juste valeur. Votre famille retrouvera la ... le ... Elle retrouvera ... ce qu'elle fut, ou ce qu'elle a pu être. Le nom des Kor'rial sera signe de noblesse et de sincérité, même si cela n'égalera ce que vous avez bâti ici et dans la Galaxie. »

Un dernier voeu pieu, une dernière promesse, une dernière preuve de respect. Il n'avait rien à offrir à cette famille qu'elle n'avait déjà, si ce n'est le bonheur d'une fille trop longtemps délaissée. Aussi innocent Althar pouvait-il être, c'était peut-être la chose la plus chère que détenait ce père privé de sa femme. Alors, tout Prince qu'il est, c'est humblement qu'il s'incline une nouvelle fois vers cet homme pour conclure tout cela.

    « Parce que j'ai un immense respect pour vous et pour votre famille je me devais de vous mettre au courant Monsieur, et je me soumets à cet instant à votre jugement. Je suis prêt à passer des épreuves si telle doit être ma destinée, et si telle est la condition pour pouvoir chérir votre si splendide fille, Monsieur ... »

Des mots, encore des mots, beaucoup de mots, trop de mots. Si il était du même tempérament qu'Helera, peut-être avait-il trop parlé pour son propre bien. Si ce n'était pas le cas, c'était tout aussi dur à dire. Mais c'était sorti, et énoncé. La liberté pourrait peut-être enfin se dessiner pour eux, et leur emménagement se fait concrètement ... s'il réagit bien.

    « Je peux peut-être vous laisser parler entre vous si ... vous en avez besoin ... Ou si ... enfin ... Hm. »

Le silence. Et un regard à sa compagne, pour savoir quoi faire maintenant. Et oui, le reste n'est pas du tout prévu. Un repas en famille, peut-être ?
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