L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
#33665
Helera hocha de la tête. Cela ne pouvait pas être plus clair. Une récitation digne des plus grands administratifs du temps. Il connaissait son travail et la procédure de fédération. Elle se rendait compte qu’à côté, ils avaient vraiment été des amateurs. En orbite ? Tout était prévu donc, il avait déjà tout organisé. Intéressant. D’instinct, elle leva la tête dans le ciel, tentant de deviner parmi les points brillants lequel était le vaisseau en question. Il était impensable à cette distance de s’imaginer apercevoir un triangle. Les points brillants, ce n’était déjà pas trop mal.

« Merci votre majesté impériale. »

Cela accompagné d’un hochement de tête de vigueur et d’un sourire. Important le sourire, car cela voulait dire qu’elle était contente. Ou au moins qu’elle ne faisait pas la tête. Et puis … Utiliser le terme officiel devant ses collaborateurs était alors une marque de respect. Tandis qu’ils continuèrent, l’empereur l’informa de la présence de la presse. Avec toute la mascarade qui se cachait derrière. Cela, elle le savait ! Ou du moins elle s’en doutait. Ce qui était réalisé dans tous les cas, et ce qui était montré à la plèbe, c’était deux choses différentes. Les gens n’étaient pas à même de comprendre les tenants et les aboutissants des affaires politiques et encore moins d’y prendre part. Alors on leur donnait des visages souriants. Cela lui allait. Son peuple, lui, serait de toute manière au courant, puisqu’il n’y avait pas de système de diffusion. Il saurait qu’il était désormais impérial. Cela lui suffisait. Le Nelvaanien était simple et naturellement désintéressé de ce genre de choses. Helera tenta de placer quelques mots cependant.

« Si je puis me permettre en revanche, j’aimerai qu’Althar soit là. Ainsi que le grand chaman. Je pense qu’il est important de montrer que nous sommes unis, et que je ne suis pas esclavagiste en ce monde. »

Enfin … Cela si Althar avait le temps. Car depuis que l’armée était intervenue, il était parti avec son frère pour accueillir tout ce beau monde, organiser la logistique etc etc. Autrement dit, il y avait du travail de fait et surtout à faire. L’armée allait demander pas mal d’engagements. Dans l’idéal, elle aurait préféré qu’il soit là. Dans les faits …

« Oui, une entrevue, d’accord. »

Elle joua le jeu, puisque visiblement c’est ce qu’elle devait faire. Sans rien montrer cependant. Pas de clin d’œil, de petits gestes. Oui, car c’est sous son ordre qu’elle devait opérer et répondre à l’exigence journalistique. Pour parler des Jedi, si elle se souvenait bien. Dire quoi ? C’était bien cela la question. Elle avait été claire sur le fait qu’elle n’allait pas les critiquer ouvertement. Au vu cependant de ce qu’il lui avait présenté, elle ne serait peut-être même pas amené à la critique.

« Oui, dans les montagnes ou sur les satellites naturels, c’est à votre convenance. Il ne faudrait que vos gens aient des difficultés d’approvisionnement non plus. »

Helera voyait davantage l’aspect social de la chose plutôt que la protection qu’ils auraient pu lui donner. La première barrière se faisait dans l’espace, et s’il y avait un problème au niveau du château, les gars des satellites n’y pourront pas grand-chose. Nelvaan était en plus déjà équipée d’un panel d’installations. L’empire devait sûrement être au courant en scannant la montagne. Rien qui ne doit tenir lieu d’information capitale.

« Qu’en est-il des flottes Nelvaanienne ? Doivent-elles être transférées sous obédience d’une entreprise ? »

Plusieurs questions sur lesdites flottes lui vinrent en tête.

« De plus, seront-elles autorisées à participer à la défense de Nelvaan si une attaque venait à avoir lieu ? Dans la même optique, peuvent-elles être réquisitionnées par l’empire pour la défense de son intégrité dans le cas où les flottes officielles ne soient pas à proximités ? »

Si c’était le cas, autant que l’amiral Maiev soit mis en relation avec ses anciens officiers. Ca allait encore fait couler de l’encre cette histoire. C’était tout pour les flottes d’intervention. Ah oui, une chose, avant que la presse ne s’en mêle.

« Lok, une petite planète du secteur voisin est sous obédience impériale. Pour autant, je ne crois pas que nous soyons en présence des forces officielles. Il y aurait déjà eu des échanges dans ce cas. »

Puis deuxième cible. Peut-être n’était-ce pas le moment d’en parler, auquel cas l’empereur l’arrêterait dès la première tirade.

« Orvax IV. Plaque tournante de l’esclavagisme dans le secteur. Ces deux planètes ne sont pas ou peut-être pas sous obédience impériale. Comment cela doit se passer si nous devons intervenir ? A-t-on le droit, dans un premier temps ? Même si j’ai décidé d’arrêter les guerres d’idéaux, j’aurai toujours du mal à vivre à côté d’un endroit où on bafoue les libertés fondamentales. »

Comprendre, ne pas faire de guerre. Mais tenter de remplacer l’économie lucrative du commerce d’esclaves par d’autres moyens. Une conversion pacifique comme avec le test de Cyborrea, où les esclaves ont été remplacés par des commerces implantés sur la planète. On était loin des bains de sang.
#33668
Althar ? Je ne sais pas si ce sera adapté... De ce que j'en ai entendu, il s'agit de leur section Portrait sur... Althar et Booros étant partie intégrante de votre vie, une présentation sera de rigueur bien entendu, mais vous devrez mener l'interview seule. Ils voudront parler de vous.


Il lui offrit un sourire.

Rassurez-vous, il ne s'agit pas du débat sur la question Jedi dont on a parlé pendant le voyage. Ca sera à un autre moment, mais pas tout de suite. J'attends d'avoir à disposition d'autres sensitifs susceptibles d'apporter un vrai débat théologique. Si d'aventure il s'en présentait...


Chose impossible, compte tenu de son ordre de les décapiter à vue. Mais bon, c'était un détail.

Les flottes peuvent être utilisées comme forces privées sectorielles. Je n'ai pas défini de règles à ce sujet... mais si elles devaient être régies par un règlement limitatif, je pense que votre armée serait en dépassement massif de tonnage autorisé. Le mieux serait de les transférer oui. Les entreprises peuvent disposer de flottes, à condition de les déclarer.


Cela voulait dire aussi les déclarer en frais d'entreprises. C'était détaxé ! Il n'y a pas de petit profit, n'est-ce pas...

Oui, c'est envisageable. Officiellement, les intérêts de l'Empire sont défendus par l'Empire uniquement, par le biais de son Armée et de ses GTIA. Les armées privées défendent les intérêts privés de leurs employeurs. En revanche, sur octroie d'un statut particulier de Force de Réserve Privée, vous pouvez être amenée à voir vos forces louées pour les besoins d'une bataille ou d'une opération militaire. Mais cette réquisition est toujours justement rétribuée.


En gros, Helera pouvait se voir propulsée chef de Société Militaire Privée sur ordre du Haut-Commandement.

Ah, Lok... j'avais oublié sa proximité. Et en fait, je préfère encore l'oublier. Nous y avons une garnison. Rien de plus. J'envisage d'abandonner la place de toute façon. Elle n'a aucun intérêt stratégique. Mais je dois recueillir l'avis de mes conseillers. Ils pourraient y voir une nécessité de base arrière.


Son expérience sur Lok, liée directement avec les Sith - il s'en persuadait de plus en plus intimement - lui laissait encore quelques frissons. S'il pouvait juste vitrifier la planète et la quitter, il le ferait volontiers.

Et Orvax 4. Oh, elle ne savait donc pas. La particularité de l'esclavage dans l'Empire... Leçon numéro 1.

L'Empire prend à coeur de n'intervenir militairement que dans un intérêt civilisationnel.


C'était non pour Orvax 4, une planète développée, et une justification pour la Centralité, en ce qu'elle était clairement sous-exploitée par ses peuples, éparpillés et sans liaison interne dans un secteur sans unité. La civilisation devait opérer là-bas rapidement.

Oh, mais je crois que c'est la presse qui descend... avec le service diplomatique.


Le temps passait vite. Il mit sa main en "appui" sur l'omoplate d'Helera pour la mener à l'intérieur.

le service diplomatique va ratifier un traité solide qu'on revisitera ensemble. On y apportera les correctifs souhaités. Ensuite, la séance en elle-même. Il faudra un aménagement pour le service de presse. Voudriez-vous voir avec le journaliste maintenant, pendant que les experts en diplomatie ratifie le premier-jet de notre traité ?
#33670
Donc pas d’Althar et pas de Booros. Lancée en pleine vitesse à une altitude indécente sans moyen de protection ni de replu. Elle déglutit. Ce n’était pas comme cela qu’elle avait prévu l’entretien. Toute la galaxie allait se moquer d’elle, oh elle n’avait pas envie … En plus elle n’était pas préparée, pas maquillée, rien. Se rapprochant légèrement de lui, elle lui chuchota quelques mots.

« En revanche, si je n’ai pas envie de révéler certaines informations dont vous seul connaissez l’existence, je me réserve le droit de mentir. Je ne veux pas que la galaxie soit informée de tout. »

D’autres sensitifs ? Comment pourrait-il en avoir d’autres ? La majorité avait peur de l’empire. Ils étaient sans doute les seuls à avoir eu assez de cran, plus ou moins volontairement, à s’approcher de l’empire. Bonne chance à lui, elle ne pouvait pas l’aider. En fait si, mais il n’était pas censé le savoir. Pour les flottes, c’était okay. Rien n’avait à être modifié pour l’instant, mais la législation impériale étant en train de changer, les gris devraient rester attentifs et réaliser des veilles régulières à ce sujet. Nul n’est censé ignorer la loi, c’était bien connu. Aussi fallait-il agir avec rigueur. Les flottes pouvaient également partir à la bataille, dans un but purement défensif. C’était bien cela que la question avait été posé. Ils ne seraient pas les agresseurs, et l’amiral refuserait dans tous les cas de participer à de telles opérations. Dommage qu’il soit remplaçable, cet homme-là. Il avait quitté l’empire une fois, déjà fallait-il qu’il accepte de suivre les ordres une nouvelle fois. Cela n’allait pas être de la tarte. Même la rémunération, parce que l’on parlait sans doute de cela, n’allait pas le faire changer d’avis. C’était un homme de principe. Un peu jeune pour en avoir, d’ailleurs, mais qu’importe.

Pour Lok, il y eu confirmation de la présence impériale. C’était plutôt cela la leçon numéro 1 ? Peut-être pas. Tout était leçon numéro 1 de toute manière. Aucun intérêt ? Pour l’empire certainement, mais pas pour le secteur Nelvaanien. C’était plus facile à retenir ainsi.

« Je ne sais pas si nous devons donner candidature ou … Simplement vous prévenir que nous sommes prêts à aider. Nelvaan étant impériale dans les heures qui vont suivre, j’imagine que cette base arrière pourrait être administrée par le secteur ? »

Simple proposition. Il ne fallait pas qu’il croit qu’elle cherchait le pouvoir. Ce qui d’ailleurs ne fut pas compris pour Orvax. Militairement ? Ce n’est pas ce qu’elle avait voulu dire. Elle allait se préparer à rétorquer, mais … la presse arrivait déjà. Bon, elle ne perdait pas espoir pour autant de voir cette planète purifiée. Elle rédigerait un projet qu’elle lui soumettrait, en bonne et due forme. Chaque chose en son temps. Le journaliste donc. Un serrage de main, une révérence, quoi que ce soit qu’il fallait faire pour ce genre d’évènement. Bien. Helera fit appel à ses gardes tempêtes pour réorganiser le hall. Les tables furent rapprochées les unes des autres afin de former un carré de discussion. L’idéal aurait été un rond, mais encore une fois, qu’importe. C’était la seule salle assez grande qui soit un minimum meublée. Et oui, rudimentaire ici. Helera se présenta donc à la personne concernée fit faire le tour de la salle. Rien qui ne mérite de plus amples explications.

« Bien, par quoi voulez-vous commencer ? Au niveau logistique, vous avez tout ce qu’il vous faut ? Préférez-vous un coin plus tranquille ou la table centrale suffit ? »

S’il n’avait rien de particulier à lui dire, ils pourraient passer aux questions.
#33677
Mentir ? Je vous le déconseille. Dites simplement que vous n'êtes pas habilitée à en parler. Mais je doute que vous soyez impliquée dans un tel schéma. Les journalistes auxquels on fait appel sont des sommités, qui savent tracer la limite de ce qu'il faut demander.


A interpréter comme on voulait.

Tiens, le... la voilà.


Harlon la vit s'approcher mais lui fit signe de garder ses distances. Helera n'avait pas fini de parler.

Vous voulez gérer Lok ?


Il devait encore y réfléchir.

Pourquoi pas... Mais ça nécessitera quelques ajustements hiérarchiques. Je vous donnerai une réponse définitive quand je me serai entretenu avec mes conseillers... D'accord ? Réfléchissez un peu à vos motivations en attendant.


Ensuite Harlon permit à la journaliste de venir. La femme, humaine, la trentaine, cheveux blonds mi-longs, yeux bleu foncés s'approcha assez et mit genou à terre.

Ravi de vous revoir, Varht.
Votre Majestée Impériale... Je suis surprise que vous vous souveniez de moi.
Oh, aucune chance pour ça. Vous êtes bien la seule journaliste qui donne tout son sens à nos lois sur la neutralité et la pluralité.
Merci Majestée.
Relevez-vous, relevez-vous... Comment va votre jambe ?
A merveille Sire ! L'Empire a été généreux et m'a fait grâce d'une prothèse de haute qualité !
... Vous dites ça pour me faire plaisir ?
Non, je le dis parce que ça m'a fait plaisir quand on m'a posé la prothèse.


Harlon la mena devant Helera.

Martha Varht, voici Helera Kor'Rial, Reine de Nelvaan. Helera, Martha. C'est la journaliste fétiche de l'Imperial Holovision. Je vous laisse vous introduire, je dois me rendre auprès de mes services.


La navette convoyait aussi bien la journaliste et ses deux droïdes flottants que son service diplomatique. Martha offrit une poignée de main sérieuse et un sourire sincère de journaliste. Helera pouvait remarquer alors qu'elle avait finalement deux prothèses, une de jambe et une de bras. Elle ne boitait pas et avait une main ferme, mais les lignes de jonctions entre le bras réel était claire quand elle présenta sa main, avec les manches retroussées jusqu'aux coudes.

Je ne prends que deux droïdes pour mes interviews... Didi, qui filme et retranscrit, et Dodo, qui éclaire correctement. Je préférerais quelque chose de plus tranquille oui... Vous n'avez pas une chambre accessible, un cabinet de travail ou quelque chose d'un peu plus à huis-clos ?


Les grands espaces la mettaient mal à l'aise. N'importe où ailleurs ferait l'affaire.

Alors, avec moi, c'est très clair... pas de maquillage, c'est parfait... on gommera peut-être vos cernes en post-production... Donc, la séquence Portrait sur, c'est en gros, le dialogue débridé avec une personnalité du moment. Est-ce que vous voulez qu'on revoit ensemble les questions que je vais vous poser ou vous préférez quelque chose de naturel ?
#33680
Les limites … Ne pas mentir … Tout cela était défini par ce que les journalistes jugeraient bon de poser ou pas. Elle ne révélerait pas l’existence de ses enfants. C’était la question piège, la question qu’il ne fallait pas poser. Helera était comme son homologue masculin, cela la ferait monter dans les tours inévitablement. Ou alors ce serait le mensonge. Pas non plus envie d’être considéré comme une personnalité du peuple avec qui l’on suit histoire d’amour, tragédie etc. Une interview, peut-être deux avec celui de l’empereur. Mais c’était tout. Qu’on ne vienne pas l’embêter. Un regard vers la journaliste qui se stoppa net en un signe de l’empereur.

« Gérer est peut-être un peu fort. Plutôt l’encadrer dans le périmètre d’influence. J’attendrai votre retour sur ce point. »

Et la journaliste arriva enfin. Chose étonnante, elle se prosterna. Quand la presse mettait genoux à terre devant le pouvoir, cela n’augurait pas vraiment une liberté d’expression. Mais en même temps … En avait-elle quelque chose à faire ? Absolument pas. La liberté appartenait à tous finalement, d’après l’empereur. Cela la fit sourire. La reine resta en retrait, mains jointes devant elle au niveau du bassin. L’empereur la mena à elle, lui serra la main, tandis que son œil expert de sensitif l’alerta de la présence de multiples points de ruptures. Une cyborg, donc. Quel accident pouvait causer cela ? Peut-être était-elle journaliste de guerre. Dans quelle guerre ? C’était la question. Helera s’imagina plein d’histoires sur la femme aux cheveux courts. Courant sous les bombes avec ses deux robots caméras. La réalité était souvent moins héroïque et l’on se rendait compte que ce qui devait être des blessures de guerre n’était en réalité qu’une maladie créant dégénérescence des extrémités. Mieux valait-il rêver.

L’endroit calme choisit fut une des nombres salles vides du château qui fut aménagée pour l’occasion selon les indications de la journaliste. Un bureau, deux chaises, la fenêtre derrière. Pour le décor féérique, il faudrait repasser. La réalité face au rêve, disions-nous ? Ensuite, la consigne de l’exercice. « Dialogue débridé », ce n’était pas un mot qui l’enjouait. L’anxiété de la caméra ? La reine jeta un coup d’œil rapide aux deux robots qui allaient l’ausculter pendant les prochaines minutes. Peut-être était-ce pour cela qu’elle avait voulu d’Althar à ses côtés. Mais visiblement, ce n’était pas permis. Elle était seule avec elle. La presse n’était ni n’avais jamais été son fort et elle répugnait à devoir se livrer.

« Pas besoin de revoir les questions. Allons-y franchement. Nous verrons bien ce que vous me demanderez. »

Pour le naturel en revanche, c’était raté. Helera ne l’était pas du tout. Elle avait placé ses pieds bien à plat sur le sol et les mains jointes sur la table. Comme à un entretien. L’anxiété montait au fur et à mesure que l’attente des questions se faisait ressentir. Plus vite elles allaient commencer, plus vite ils pourraient en finir. Non, la presse, ce n’était pas pour elle.
#33726
Bien ! Ceci sera parfait.


Elle fit s'asseoir Helera, commentant à chaque instant.

Dodo, essaye par là... bon légèrement en plongée ? Recule... Colle-toi contre le mur... Non, tamise un peu... une nuance chaude, essaye en 2600 kelvins... ah c'est pas mal. Moins fort... parfait ! Non la fenêtre à droite Didi, pas à gauche. Avec le contraste lumineux ça sera parfait... Bon attendez, ne bougez pas... Non on vire cette table c'est nul. Reculez-vous un peu... Parfait ! Détendez-vous, ne soyez pas stressée ! Tenez, passez une jambe sur l'autre... Bien comme ça. Vous pouvez joindre les mains et les poser sur votre genou ? Ca sera parfait. Oui ça fait rentrer les épaules. Les déployer donnerait une impression de séduction. Ramenez bien vos cheveux en arrière aussi... Bien, c'est formel et élégant. C'est parfait. Didi ! Plan torse sur Helera. Plan rapproché sur moi.


Ca c'était bon. Ensuite restait à ajuster le flou caméra, l'effet Mandarine et on pouvait commencer, comme elle ne souhaitait pas revoir les questions.

Donc, dans la mesure du possible, répondez à tout...prenez le temps qu'il vous faut, si besoin on refera une prise en reformulant votre réponse. Entre mes questions et vos réponses, Didi bougera vite pour les plans caméra. On coupe les transitions après. Si une question vous gêne, n'y répondez pas. Si ça vous gêne après coup, on décidera ensemble desquelles passer dans la pastille. Mais il nous faudrait au moins 10 questions pleines. D'accord ? On arrête aussi quand vous voulez.


Elle se racla la gorge, fort peu élégamment, bu un peu d'eau et s'agita les épaules.

Bonsoir chers... non non... Salutations amis de... oui non on va rien exagérer... Bon, okay Didi, à 3... 2... 1...


La diode rouge au sommet de Didi s'alluma, clignotant doucement. Martha Fit signe de couper et expliqua vite fait. Clignotement lent rouge : ça enregistre. Clignotement rapide orange : il se déplace, espère ne rien entendre, mais continue d'enregistrer. Clignotement lent vert : "il faudrait couper tout de suite". Et quand il n'y avait rien... Il n'y avait rien. On reprenait donc... 3... 2... 1...

Citoyens de l'Empire, bonsoir ! Je suis Martha Varht et vous regardez Un portrait sur.

Aujourd'hui, notre portrait cible une personnalité toute singulière que je rencontre dans les lointaines contrées du Sud, au-delà des régions sous obédience néo-républicaines. Elle est Reine de Nelvaan, et elle se nomme Helera Kor'Rial.

Votre Majestée Kor'Rial, bonsoir !


Clignotement orange.

Votre Majestée... D'ici quelques jours, votre planète sera officiellement intégrée à l'Empire... Et de ce que les services de l'Empereur disent, votre adhésion serait, une chose à noter, sollicitée par vous, et à votre seule demande. Votre ralliement est-il volontaire ?


Petite entrée en matière.

Vous avez une particularité, Majestée, c'est celle d'être la nièce d'un ancien Moff, le dernier Moff de Kuat exactement, qui se trouvait être Hayden Kor'Rial, et accusé de sédition, de trahison et de complot envers l'Empire dirigé anciennement par le dernier Triumvirat. Nombreux sont ceux à se poser la question... Pourquoi ce retour en grâce ? Et comment expliqueriez-vous votre intérêt à demander l'intégration dans l'Empire ?
#33731
La reine suivit les indications de la journaliste, enleva la table, se recula, croisa une jambe sur l’autre, posa les mains sur ses genoux, rentra les épaules, ramena ses cheveux en arrière, remit ses mains sur ses genoux, attendit. Et cela était censé la mettre en confiance ? Tu parles. C’était sûrement pire, parce qu’elle avait peur de bouger le moindre cheveu, ne voulant pas donner une impression de … séduction. Cela allait être compliqué de garder la pause ainsi. Mais les caméras étaient déjà fixées sur elle, et le choix ne lui appartenait plus. N’allez pas lui dire qu’elle avait le choix d’envoyer la journaliste paître. Ce n’était pas le cas, pour une personne censée et à peu près normale. La reine acquiesça de nouveau. La procédure avait été donnée, elles pouvaient commencer. Espérons qu’elle ne passe pas pour la cruche de service. Un raclement de gorge, quelques vocalises pour s’entraîner, et cela allait commencer. Il y a eu bien évidemment l’explication des lumières, qu’elle ne comprit pas d’ailleurs. Rouge c’était l’enregistrement. Quand c’était orange, il n’y avait pas de lumière, mais juste le son et vert c’était pour ? Pour arrêter sûrement. Bon. Dans tous les cas tout serait retraité en post-production. A eux de faire en sorte qu’elle ne soit pas une idiote devant les caméras.

L’anxiété bien que présente était gérée par la reine et maître sensitif. Pour autant, ce malaise existant allait être forcément palpable. Présentation. Un coucou à la caméra ? Non, absolument pas. Rester sobre et royal, c’était la clé. Qu’est-ce que cela voulait dire, être royal ? Aucune idée. Mais c’était important de l’être. Cela lui faisait penser à cette fois où par la musique, les gris avaient commencé à conquérir le tout-Coruscant. Une bien belle manœuvre, même si le résultat obtenu ne fut pas celui visé à la base. Qu’importe. Helera resta donc sobre, attendit que le voyant soit rouge pour commencer.

« Bonsoir, merci pour cette invitation. »

Remercier était pas mal non ? Oui, c’était pas mal. Cela voulait dire qu’elle était contente d’être là. Etre content c’était bien. Elle n’arrivait plus à réfléchir. Quelle plaie cette caméra qui comme un moustique lui tournait autour.

« Oui tout à fait. » Première question assez étrange en réalité. Elle n’aurait pas choisi cela. Il fallait sans doute argumenter. Elle tenta de continuer.

« L’empereur m’a donné l’opportunité de présenter Nelvaan en tant que planète impériale. Ce que nous avons accepté. »

« Nous » ? Non, ce n’était pas bon. Une reine accepte seule, les autres devaient être relayés au rang de serviteurs. La galaxie ne comprendrait pas une planète où le dirigeant était au même niveau que ses sujets. Déjà que l’empereur avait du mal à l’accepter … Deuxième question. Sur Hayden, étonnant. Fallait-il préciser qu’il était innocent ? Inutile. Si la justice impériale s’était trompée, la justice de la Doxa elle, était irrévocable. Juste répondre, éluder Hayden. C’est parti.

« Il y a eu des accusations durant l’affaire de Kuat, des erreurs, des mauvaises manœuvres… Tout cela appartient à ceux qui l’ont vécu, et je ne ferai que répéter ce que la presse a déjà développé si je revenais sur ce sujet. Il n’y a pas de retour en réalité, car il n’est pas question du Moff de Kuat. C’est Nelvaan qui a choisi de rejoindre l’empire. »

C’était pas trop mal ça, mais peut mieux faire.

« Je suis née dans un empire dirigé par un fou furieux qui mélangeait mysticisme et politique pour accroître son pouvoir personnel. Mais cet empire n’est plus. Celui que propose l’Empereur Astellan est basé sur un ensemble de principes qui régissent une société tournée vers l’avenir, vers l’évolution et vers le dépassement de soi. C’est de cet empire que je veux faire partie et c’est dans cet empire que Nelvaan pourra émerger. »

Puis une petite pour finir, à l’attention de ceux qui diront que l’empire n’a pas changé. Et oui, il y en aura.

« Etre tournée vers le passé n’amène qu’à se reposer la question sans cesse du bien fondé de ses actions présentes. Mais de ce fait, on oublie de regarder vers l’avenir et vers les nouvelles générations. »
#33759
Coupe Didi.


Juste après la première réponse, sur Kuat et tout ça.

La prise est bonne, comme la réponse, rassurez-vous. En fait, c'est juste pour vous dire... Ici, on ne vous juge pas, on informe simplement. Pas de façon spécialement tendre je vous le concède maintenant... Mais là présentement j'ai simplement rappelé les chefs d'accusation portés à l'encontre de... votre oncle. Je ne suis pas là pour dire s'il est coupable ou innocent, je rappelle les faits, comme c'est voulu dans mon travail. D'accord ?


Elle parlait d'une voix douce qui ne donnait pas l'impression qu'elle prenait l'autre pour un abruti fini au moins.

Allez, on reprend... 2... 1...


Ensuite le reste. Un sourire fugace mais charmant et perceptible aux lèvres, Martha continua sur une lancée qui allait montrer les capacités d'Helera à répondre face caméra.

Dans le reportage qui vous est consacré...


Oh, avait-on oublié de préciser que son "Portrait" serait constitué des rapports impériaux déclassés et de "témoignages" de gens qui avaient accès à quelques données ?

... nous apprenons que vous aviez déjà demandé, au nom de l'Ordre Gris, représenté alors par votre Général des Armées Grises Marak Koress, un zabrak dathomirien, le droit d'être reconnu comme organisme religieux à part entière. Un droit qui semble vous avoir été accordé, au titre de Religion de la Force légitime, bien que votre général ait subi l'arrestation, très controversée, de représentants de l'Ordre Jedi, accusé depuis lors de dissidence avec la Nouvelle République et d'abus de pouvoirs.

Bien que vous ayez annoncé avoir prit vos distances avec l'Ordre Gris, dont vous avez même annoncé la dissolution, pourriez-vous expliquer pourquoi avoir fait valoir vos droits religieux dans la Nouvelle-République pour finalement adhérer au système impérial de l'Empereur Astellan ?


La réponse, si on semblait la trouver évidente, allait se révéler croustillante de part en part, contrairement à ce qu'on pouvait en penser.

Et étant sur le sujet de l'Ordre Gris... Pourriez-vous nous expliquer les raisons de sa dissolution ? Vous estimiez-vous dépassée par la tournure interne que l'Ordre prenait ? Est-ce du à une fronde interne violente comme certaines rumeurs le prétendent ? Ou pensez-vous que le conflit meurtrier opposant les Jedi et les Sith depuis plus de 4000 ans ne pouvaient être résolu par votre simple intervention ?
#33766
Des explications. Helera écouta, acquiesça. Elle se faisait oratrice de la Doxa. Et c’était bien cela le problème. L’opinion public ne savait rien et se faisait interprète des rumeurs. Donnez-leur des « on-dit », ils en feront des rapports signés de leur nom et s’en vanteront. Les gens n’étaient pas fait pour comprendre, ils étaient là pour ingurgiter l’information. C’est tout. La reine ne rajouta cependant rien à cela. Selon elle, la journaliste essayait de se dédouané de ses questions. Elle voulait du trash, un minimum, pour faire de l’audience. C’était son travail. Le sien, c’était de protéger sa planète. Chacun ses compétences. Bon, reprenons. Deuxième série de question. Le général, l’ordre gris, la Force. Dissolution, religieux, abus de pouvoirs … Des mots qui n’allaient pas dans son esprit. On essayait de la diriger lentement dans un étau, elle le sentait. Quelqu’un devait être mis en porta faux. Par sa parole, devant des millions de personnes, quelqu’un devait trinquer. Un ennemi de l’empire, le Jedi ? La république ? Les deux peut-être. Helera ne répondit pas tout de suite à la question, marquant une longue pause pendant laquelle elle prit le temps de réfléchir. La question était assez difficile comme cela.

« Un droit qui devait nous être accordé, sous couvert de la présence d’une commission représentée par la nouvelle république dans notre système. Commission qui n’a finalement jamais été mise en place puisque nous n’avons pas poursuivi les démarches. »

Point par point, c’était important. Helera ne revint pas sur l’arrestation. Ce n’était pas le sujet et pourrait porter à interprétation. Ne pas nourrir la plèbe. La dernière partie de la phrase avait beaucoup d’incohérence. Un peu trop grosses pour que ce ne soit calculée par la journaliste.

« Je ne cherche pas à faire reconnaître aucun « ordre religieux » auprès de l’empereur Astellan, mais à faire adhérer un peuple au système impérial. La présence de l’ordre gris au sénat était davantage un moyen pour nous permettre une liberté de déplacement au sein des mondes républicains. Rappelons une chose. L’ordre gris se voulait apatride. Il était au service des peuples, quel que soit leur gouvernement. »

Une bonne chose de dite. La journaliste ne lâcha pas le morceau et enchaîna. Tous les sujets d’actualité allaient y passer, elle le sentait bien. Il y en avait certain dont elle ne voulait pas répondre cependant.

« L’ordre gris n’a jamais été dissolu officiellement. Officieusement cependant, nous avons cessé toutes nos actions. »

Ce qui déjà allait contre ses paroles. Elle n’allait pas être contente, mais tant pis. L’ordre gris n’était pas un organisme qui écrivait des communiqués.

« Il a été détruit par l’un des nôtres. Je ne rentrerai pas dans les détails « religieux » qu’impose notre condition. Pour faire simple, cette personne a coupé le lien qui nous unissait tous. Ce faisant, elle a détruit ce qui nous reliait. J’étais dépassée par la manière dont croissait l’ordre en effet. Cette croissance trop rapide m’a imposé une pression psychique trop importante pour maintenir le tout en cohésion complète. Du reste, il ne restait plus qu’à donner un coup de pied dans la fourmilière. »

Alors là … Personne ne comprendrait rien. Mais Helera le savait. Sauf que l’on ne pouvait pas l’expliquer. Les trucs de sensitifs appartenaient aux sensitifs, ou aux personnes assez ouvertes pour les écouter. L’empereur pourrait comprendre pour l’exemple. Du reste, les gens ne se poseraient pas de question.

« L’ordre Gris n’a jamais pris part à aucun conflit unissant les Jedi et les Sith. Nous ne nous revendiquions alliés à aucun camp et agissions pour les peuples et pour eux uniquement. »
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Vous dites avoir été dépassée par la croissance de votre ordre... Pourtant, vous voilà à la tête d'une planète qui, en entrant dans l'Empire, risque bien de croître aussi d'une façon ou d'une autre... Vous n'avez pas la crainte de réitérer une mauvaise expérience ?


Pas un "mauvais choix" ou autre, non, une mauvaise "expérience" uniquement. Comme pour bien rappeler que la finalité traitée était objective. Et oui, comme elle avait effectivement eu une expérience négative, on ne mentait ni ne détournait le propos.

Vous évoquez votre devoir envers les peuples... Vous savez bien entendu qu'en faisant adhérer votre peuple à l'Empire, vous serez affiliée à un système de valeur relativement controversé dans la Galaxie, ce qui pourrait, par extension solidaire entre les peuples impériaux, se traduire par la haine de certains peuples à votre égard. Pensez-vous être en mesure, le jour venu où un peuple jurera votre destruction, de faire un choix dans ceux que vous devrez servir ?


Et on enchaîne, toujours plus fort.

Et vous savez également que l'esclavage n'est que partiellement interdit dans l'Empire. La possession et la maltraitance sont interdites, mais la vente, elle, est légale, dans des conditions définies clairement par le gouvernement. Votre ancienne ligne idéologique vous désignait comme anti-esclavagiste primaire... Pourriez-vous nous expliquer comment vous avez su concilier ces deux aspects qui s'opposent diamétralement ?
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