L'Astre Tyran

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Monde glacé battu par les tempêtes de neige, la planète abrite aujourd'hui un mélange de Nelvaaniens et de colons issus de l'Ordre Gris. En effet, malgré son éloignement des grandes lignes hyper-spatiales, Nelvaan est aujourd'hui la capitale d'une jeune et discrète monarchie en expansion dans la Bordure Extérieure.
Gouvernement : De Jure Empire - De Facto Neutre
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Et comme elle s’en doutait, le discours monta d’un cran. Elle avait pu remarquer ce genre de phénomène avec les personnes hautes placées. Dès lors que l’on discutait avec elle en les nommant par leur titre, par une personne indéfinie, tout allait bien. Mais si on avait le malheur de les viser avec un pronom personnel de la deuxième personne, tout devenait plus irritant. C’est un principe mainte fois éprouvé et qui faisait toujours ses preuves. Du reste, l’empereur ne saisit pas le fond de son message, plutôt concentré sur l’instant où elle le nomma suivit du verbe d’action. Eternelle incomprise ou juste comprise par elle-même, Helera n’en changea pas de figure. Restant calme, elle écouta le reste. La première leçon avait eu le don de fonctionner, puisque finalement elle eut droit à la vérité quant à l’adhésion de Nelvaan. Un coup de communication, rien de plus. Si ce n’était que cela, il aurait très bien pu lui demander une interview. Oh tiens, mais c’est ce qu’il avait fait. Plutôt ordonner, en fait. Mais l’idée restait la même. Elle aurait pu s’en douter, mais finalement, n’y avait pas porté attention. Un empire qui se veut sociale en apparence, mais qui, comme il venait de le préciser, était totalement contrôlé par l’empereur. Elle avait eu tout ce qu’elle avait à savoir, et cela, rien qu’en l’obligeant à sortir de ses gonds. Finalement, elle en avait même tiré davantage de sa part. Et ce n’était pas encore assez chère payé, parce que lui avait découvert qu’elle avait été enceinte. Cette information valait toutes celles de l’empire, et bien plus encore.

Tuer pour maintenir l’ordre. C’était tellement naturellement dit que cela en devenait effrayant. Si Nelvaan était véritablement un coup de pub, alors elle aurait bientôt des visiteurs inopportuns. Pire encore, comme elle pouvait s’en douter, cela ne durerait qu’un temps. Elle devait alors se rendre nécessaire à l’empire pour éviter l’abandon et l’oubli. Oui, on n’était sûrement sortit de l’empire sanglant, mais elle ne croyait pas un seul instant que les cadavres ne s’accumulaient pas sous le lit. Et dire que cela était propre à l’empire était faux. Il était propre à tout système politique. La république ne manquait pas à l’appel. Comment éviter cela à Nelvaan, c’était bien cela la question. La croyance, la foi en la grande mère. C’est sûrement ce qui les distinguerait des autres systèmes. Sur une planète où elle en était la plus grande fanatique, cela ne devrait pas poser de problèmes. En théorie. Pour autant, l’empereur était dans le tort pour une chose. Elle ne cherchait pas la protection de l’empire. Pour cela, elle avait déjà tout ce qu’il fallait. L’empire avait dans son système politique une démarche de progression continu, d’évolution tout en neutralisant les barrages administratifs. C’est cela qu’elle recherchait. Elle avait promis aux Nelvaaniens les étoiles. Et bien ils les avaient vu, ils en avaient conquis certaines. Mais ce n’était pas encore assez. Il fallait évoluer, devenir un peuple respecté et respectable. Evoluer et apporter la paix. Oh, cela sonnait très mal. Pourtant, aucun autre mot n’existait. Le pouvoir, c’était tertiaire. Cela n’existait que pour ceux qui veulent se démarquer des autres. Eux ne cherchaient pas à s’étendre pour quelques critères raciaux, pour une forme d’intelligence supérieure ou quoi que ce soit de très dictatorial. Juste s’étendre pour voir le monde, coloniser culturellement. Pour le reste, cela reviendrait à l’empire, à eux, aux Nelvaaniens ? Qu’importe. Du moment qu’ils pouvaient sortir de leur zone.

« Les deux. » Fut alors sa seule réponse à ce qui pouvait réellement la toucher.

Il ne servait plus à rien de nier. Les mains jointes, elle ne bougeait pas vraiment, ni n’affichait de visage particulier. Seul un haussement de sourcil trahit son désaccord du dernier concept.

« Si la liberté se résumait aux choix, alors même les esclaves seraient des êtres vivants libres. Je me suis battu assez longtemps pour cette liberté pour comprendre que tout ce que je poursuivais était des chimères. Vous comme moi, nous sommes liés par notre trône. Par notre peuple que nous avons juré de défendre et de guider. Alors nous avons le choix de partir, vous avez raison. Mais à quel prix ? Celui de nos principes ? Non non. Nous ne sommes pas comme cela. Je ne suis pas libre d’aller contre vous, car cela serait une entorse à la fois à mes principes et à Nelvaan. Alors oui, nos mains ne sont pas liées et il n’y a pas de sévices physiques. »

Philosophie de comptoir.

« Pourtant cette absence de liberté est nécessaire pour que d’autres jouissent du contrôle sur leur vie. La liberté, comme nous la décrivons, est un concept qui n’existe pas selon moi. Comme le bonheur, il est un but à atteindre et ne se matérialisera probablement jamais. »

Le seul moment où elle était libre, c’était dans les flux de la Force. Là, plus rien ne la bloquait. Ni la gravité, ni les problèmes, ni les doutes. Rien. Juste elle, et la Force.

« Il est vrai que j’aurai pensé que l’empire n’impose davantage sa présence, je ne peux le nier. Agréablement surprise. Pour autant je n'ai pas le loisir d'avoir peur. Disons simplement que j'essaie de garder une stratégie. »

Alors qu’elle discutait calmement, elle se permit un léger sourire sur la dernière phrase. La reine gardait contenance. Affronter un empereur, ce n’était pas grand-chose face à un Sith en ruth. Elle le regarda se lever pour demander à son capitaine. Elle ne comprit pas vraiment la démarche. Qu’est-ce qu’il essayait de prouver. Froncement de sourcil, alors qu’il revenait vers elle pour s’assoir plus près du feu. Libre de choisir le statut de sa planète, elle qui la connaissait mieux que quiconque ? Non. Tout est étrangement relatif avec ce concept. Le capitaine sortit. Une étrange impression la prit soudain. Ce genre d’impression qui émoustillait les sensitifs. Une fois seuls, elle se tourna vers l’empereur, les mains toujours jointes.

« J’ai l’impression que vous ne voulez pas tout lui dire… Vous craignez une défection dans l’armée ? »
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Leçon numéro 4 : Harlon aurait pu être un grand Maître Jedi. Parce que chacune de ses colères était maîtrisée. Il aurait pu l'interrompre d'un coup, là maintenant. Mais qu'importe.

Les deux ? C'est un don. Félicitations. Nous devrions trinquer à l'occasion.


Oui, un peu jaloux. Fanrel était un raté. Incapable de quoi que ce soit. Même pas de poursuivre ses amours avec une petite présidente. Et il arrivait à faire deux gosses... c'était un miracle qu'il sache comment les faire d'ailleurs, si on croyait son médecin de bord.

Les esclaves sont libres... quand bien même leur choix se résume entre la mort et la servitude, ce choix demeure. Ce choix, ils le font. Par lâcheté ou par espoir, je ne sais pas.

Et ne jouez pas à ça. Vous êtes libre d'aller contre moi. Que croyez-vous, que je condamne systématiquement au bâton ceux parlant plus en haut qu'en bas ton ? Je condamne les séditieux, pas les opposants. Et encore une fois, je ne vous force à rien. Si vous ne voulez pas de l'Empire chez vous, dites-le moi, et je repars dans les heures qui suivent, sans qu'on n'y revienne. Donc, maintenant, vous allez faire un choix. Sans conséquences dépendantes de ma volonté... Est-ce que vous voulez nous rejoindre... oui, ou non ?


Le capitaine partit, ils purent continuer.

Une défection... ils auront du mal, tous.


Il jeta son thé dans le feu. Il n'en voulait plus. Il fit bondir sa tasse dans sa main et la posa à l'envers sur une table qui passait par-là.

Disons qu'il n'est pas censé être au courant de tout ce que je dis. Ou ce que je fais.


Il restait là, sans la regarder. Le feu dans les yeux, un poing serré sous son menton, jambes écartées en posture virile, l'autre main négligemment vautrée sur sa cuisse.

Vous pouvez aller les voir. Dans 27 minutes, la CDA viendra nous dire quel statut aurait votre planète en cas d'adhésion. Si ça peut conforter votre choix. Ou non. Sachant que j'ignore ce statut moi-même... l'inconvénient de laisser des entités indépendantes.
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Peut-être trouvait-il cela un évènement à fêter, ou quelque chose de beau, mais non. Enfin si, mais pas avec lui, pas maintenant. Il était trop tôt pour considérer que la connaissance de l’existence de ses deux enfants ne soit pas un danger pour eux. Tout ce qu’elle avait envie désormais était de le laisser, de virer l’empire de chez elle et de s’enfermer avec eux à double tour dans une chambre, en attaquant tous ceux qui essayaient de s’approcher. Dans la réalité, les choses n’étaient pas aussi facile et un

« Merci. »

Fut de rigueur. Pourtant, Nelvaan n’avait pas d’alcool doux et il n’allait pas partager cela avec lui, si c’était pour finir K.O au bout de deux verres. Elle n’avait pas la forme, et en réalité, ne l’avait jamais vraiment eu en ce qui concerne le liquide des songes. La question des esclaves, elle la laissa tomber. La question dérivait sur une confrontation, tandis qu’elle essayait de l’en détourner. Elle n’allait pas aller contre lui de toute manière.

« Ce n’est pas de cela que je parle. »

Fut-il bon de préciser, avec le calme, le détachement et la neutralité qu’imposait la conversation, ou plutôt l’entretien.

« Je veux rejoindre l’empire. Pas pour la protection qu’il pourra nous donner. Pour les valeurs qu’il défend. Des valeurs que nous partageons ici sur Nelvaan. Cela n’a toujours pas changé depuis notre entretien sur Bastion. »

Une reine forte, c’était une reine qui ne flanchait devant aucun ennemi. Lance à la main, qui s’avançait vers la menace, emprunte de la piété de la Grande Mère. Helera ne montrait rien, ne laissait pas un bout de terrain et comme les huitres, se recroquevillait derrière sa carapace de neutralité quand en face le ton semblait monter. Elle n’attaquait pas, elle protégeait. Tout était politique pour lui, soit. La reine se leva enfin. Rester statique ne lui plaisait pas. Ce n’était pas son genre. Elle fit quelques pas dans la salle, traînant en face du U former par les tables.

« Vous n’avez pas confiance en lui ? »

C’était logiquement ce que cela voulait dire. Leçon 1 toujours. La question qu’elle posa était davantage rhétorique du coup. Les mains derrière le dos, elle se tenait droite comme un « i ». Elle fit quelques allées retours une fois exprimé la volonté de la CDA. Une demi-heure à attendre pour savoir s’ils allaient être considérés comme planète à industrialiser ou pas. Dans l’idée, c’était cela.

« Nous avons alors 27 minutes à tenir, sire. Si je suis amenée à devenir Moff impériale, j’ai tout intérêt à profiter de ces 27 minutes pour tenter de vous connaître davantage. Car si vous êtes homme occupé, nous n’allons pas nous revoir de sitôt. »

Evidemment, le manager n’était pas derrière ses employés toute la journée, il avait un travail également. Siéger sur un trône, profiter des dames de compagnies, donner des ordres et tout et tout. Helera finalement trouva une table à son confort, s’y arrêta, s’y assis en baladant les jambes d’avant en arrière comme une enfant.

« Est-ce que vous avez des enfants ? Si c’est le cas, avez-vous ou auriez-vous le temps de vous en occuper ? Ce que j’ai retenu de nos échanges c’est que vous étiez un homme occupé, du coup je me demande s’ils ont le temps de voir leur père. »

Question très personnelle, on avait 27 minutes à tirer. Et Helera voulait vérifier deux ou trois choses, ne serait-ce que voir si elle pouvait comprendre un peu plus l’homme derrière le masque. Père de famille ou coureur de jupon, lui pouvait tout être. L’avantage de la fonction. Toutes les femmes, et les hommes d’ailleurs, devaient-être à ses pieds. Qu’est-ce que cela devait être usant à la longue. Helera ne supportait pas qu’on lui tourne autour.

« Autre question, mais qui n’a rien à voir avec la précédente. Etes-vous encore en guerre avec la république ? Je ne crois pas avoir eu connaissance d’affrontements depuis … plusieurs années, je crois. »
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« Vous n’avez pas confiance en lui ? »

Sotte question, quoi qu'en dise en retour un proverbe quelconque. Si l'on engageait souvent l'intellect propre aux gens, on pouvait reporter sans conteste chaque capacité individuelle dans ses manifestations.

Je n'ai confiance en personne.


Poncif éculé, que le manque de confiance envers quiconque, lâché comme un anathème à la face des petites personnes. Mais pouvait-on imaginer autre réalité que celle-ci dans un milieu aussi impitoyable ? Pouvait-on accorder le bénéfice de la confiance aveugle restreinte chez les gens dont l'Hypervigilance avait régi la vie ? Imaginait-on réellement, fût-ce une seule fois, le chef d'un état puissant comme l'était le sien, dire avec aplomb "Je vous fais confiance" avec l'absolue certitude qu'il disait la pure vérité ?

L'Empereur se renfrognait d'instant en instant. Perdu dans le vague du feu, contrit et sans amusement dans le coeur. Un rare vase de porcelaine fine venait de se fracasser au sol. Ainsi en était-il réduit à deviser là, 27 minutes durant, avec une femme aux traits surréalistes, au langage vacillant entre l'inconscient et l'insolent, son abruti de futur mari qui semblait perdu dès qu'il fallait sortir sa bite pour pisser, un peuple d'homme-loups armé de lances et d'attirail en cuir de Bantha des neiges... Ce couple improbable, dessiné par un peintre revanchard avait produit une toile qui n'avait aucun prix. Deux enfants. Simultanément, des jumeaux par déduction. Des jumeaux. Enfants sacrilèges, nés d'une union maudite par les augures du bon goût et de la déférence.

Du haut de ses péchés, Harlon s'était fermé une route. Une route qui, pour une raison qui échappait aux astres, resterait barrée à tout jamais.

« Est-ce que vous avez des enfants ? Si c’est le cas, avez-vous ou auriez-vous le temps de vous en occuper ? Ce que j’ai retenu de nos échanges c’est que vous étiez un homme occupé, du coup je me demande s’ils ont le temps de voir leur père. »
Ta gueule.


Un regard. Dur celui-ci. Peut-être sans commune mesure avec un Sith en rut, dont la Reine semblait si friante, et pour qui l'Empereur n'était qu'un enfant en comparaison. Mais il n'en donnait pas moins un genre de frisson.

Tu fermes ta gueule, tu comprends ? Jamais, de ta vie jamais, tu ne me poseras ces questions encore une fois. Mais c'est bien. Je vois de quelles valeurs tu parles... celle de voir les gens avoir mal gratuitement, pas vrai ? C'est ça les valeurs impériales que tu veux rejoindre, hein ?


Se lever ne lui prenait d'habitude aucun effort. Alors qu'il bondissait, faisant grincer la chaise sur le sol de pierres lourdes, il lui semblait pourtant devoir assumer le poids de ses mondes sur les cuisses. Ses articulations rouillées par les larmes de ses victimes, qui défilaient aux instants où il cherchait la justification de ses tourments. De sa quête impossible du bonheur individuel... et même partagé.

Si c'est ce genre de valeur que vous... identifiez comme compatibles entre votre peuple et les miens, alors cette coopération est impossible. L'Empire n'a pas... n'a plus, vocation à frapper les gens au coeur pour le plaisir du tourment. J'ai perdu mon temps ici.


Il se rhabilla, sans rien regarder. Il avait laissé échapper sa haine à son contrôle. Il n'aurait peut-être pas fait de si bon Jedi que cela en définitive. Peut-être était-ce là la justification de toutes les déviances obscures de certains... Un événement, une parole, si lourd de conséquences... Il avait fallut qu'elle le provoque sur un terrain interdit. Qu'elle le nargue. Elle l'avait fait exprès. Tu n'as pas d'enfant, toi, le mec qui a tout ? Quel dommage... Oh, regarde ! Moi j'ai des jumeaux.

Ils sont où tes jumeaux, Astellan ?

Pourquoi tu n'as pas de jumeaux, Astellan ?

Est-ce que c'est parce que ta femme est stérile Astellan ?


Je vous laisse à votre peuple. Je gage que vos flottes et vos armées sauront vous donner satisfaction.


Rhabillé, il put s'en partir au dehors. Les membres de la Commission remontaient déjà, prêt à attendre dans le froid sans sourciller. S'ils savaient tous ce qui se cachait sous ces capes noires ! L'effroi envahirait chacun de leur coeur. Kanos, visiblement, ne s'attendait pas à voir l'Empereur de sitôt. Sur le qui-vive en un instant, il sut d'office que quelque chose n'allait pas. Il convenait de ne pas importuner l'Empereur en un instant aussi critique. Le temps d'un battement de coeur, et le destin de milliers pouvait se jouer et se terminer.

Dites aux hommes de remballer. Nous repartons sur Bastion.
#33646
La réponse fut … surprenante ? Elle sortait de la réalité, de l’entretien, de la quiétude de la planète. Elle ne s’y était pas attendue, pas plus qu’elle ne l’avait vu venir. Une simple question qui pousse la plus sympathique des personnes à devenir une horreur de négociation. Helera resta choquée, mais de marbre. Il avait une femme, il n’avait pas d’enfants, parce qu’ils étaient décédés, ou l’un des deux étaient stériles. Leçon numéro une. Elle ne bougea pas, elle ne sourcilla pas, tandis qu’à l’intérieur de sa tête, entendait les tambours de guerre qui s’agitait. Relayé par son cœur qui accompagnait la danse de guerre. Elle ferma le poing sur la table, serrant ses doigts jusqu’au creux de sa paume. Elle tentait de garder convenance, mais sentait tout autant que la déchirure ainsi créée la mettait hors d’elle. Par deux fois, il l’insulta, par deux fois le ton monta. Puis des allusions, des sous-entendus, beaucoup d’interprétation. Qui n’était pas digne d’un empereur. A ce moment là, il ne l’était plus. Il n’était qu’un insecte que l’on écrase. Un empereur, ce n’était pas cela. Ce qu’elle avait en face d’elle, c’était une loque humaine que la vie avait effritée. Vraiment ? Pauvre petit chou. Un léger rictus commença à déformer son visage sur le bord des lèvres. De quoi est-ce qu’il parlait ? Elle n’en avait pas la moindre idée, mais l’échec qu’imposait la situation commençait à la mettre hors d’elle. Pour une simple question posée, une simple demande pour lui apprendre où il en était dans sa vie. Son cœur battait bien trop fort, le sabre était à portée de sa main pourtant, si proche. Et pourtant … Pourtant la reine s’était interdite de revenir dans sa défiance d’antan. Combien d’officiers impériaux avaient alors fini coller contre un mur, la gorge éclatée ? Elle le regarda s’habiller, tandis que bouillonnait en elle des sentiments noirs, perdant peu à peu le contrôle de son être. Malgré une maîtrise experte, elle ressentait comme le besoin de ne rien retenir. S’il fallait que ce soit la dernière, autant que les choses soient dites.

Il se dirigea vers la porte. Oh non. D’un bond de félin, Helera prit appuie sur la table et s’interposa entre les deux. Ses yeux azur avaient perdu de leur étincelance.

« Alors quoi ? Nous sommes partis dans le tutoiement à présent ? Parfait. Je ne sais pas ce que j’ai encore dit pour provoquer ce comportement. Je cherche à comprendre, à connaître, à évoluer. Mais toi, tu n’écoutes pas. Tu prends de moi que ce que tu veux bien voir. Tu crois quoi ? Que mon plaisir est de faire du mal au gens ? C'est une blague ? Je ne sais même pas de quoi on parle. »

Helera le fixait et son aura était tellement déployé qu’elle aurait pu l’écraser rien qu’avec un cliquement d’œil.

« Tu ne me connais pas ! Tout comme je ne te connais pas. Je n’ai pas de dossiers sur toi dans mon agence de renseignent, je ne sais pas qui tu es, d’où tu viens, ce que tu fais, ce que tu es. Malgré cela, je place mes espoirs en toi parce que j’ai cru que tu étais un homme de valeur. »

Elle leva un doigt en l’air, l’index.

« Et de quelle valeur parle-t-on ? Surement pas de cette pseudo aggression sortit de ton imaginaire. Tu crois quoi ? Parce que tu m’as donné trois conseils sur la politique et sur la manière dont m’entretenir avec le grand empereur, je suis devenu un as de la manœuvre ? Je parle d’ordre, je parle de productivité, de compétitivité, d’optimisation et d’influence ! C’est si difficile à comprendre ? »

Helera ne bougea pas toujours.

« Raz le bol de devoir contrôler mes mots, mes gestes, pour te plaire. Pour que tu te dises que je suis quelqu’un de bien. Non, je suis Helera Kor’rial, Reine de Nelvaan. Et je ne me laisserai sûrement pas marcher sur les pieds par n’importe qui. Je ne suis pas un pantin ! »

Elle lui montra la porte.

« Tu n’es pas un esclave ? Alors tu peux le prouver maintenant. Ton choix est le suivant. Ou bien tu franchis le seuil de cette porte, et tu auras alors réussi à me prendre toutes mes illusions. Celle qui me montrait un empire fort, un empire compétent et progressiste.

Soit tu restes dans cette pièce pendant les vingt sept prochaines minutes. Tu fais de moi une impériale. Tu acceptes ma servilité. Tu acceptes ma loyauté à l’empire. Tu utilises Nelvaan comme coup politique. Tu m’entraînes pour devenir une parfaite reine de l’empire et nous progressons ensemble ! Nous évoluons et nous prospérons !
»


Elle se décalla et le laissa partir s’il en avait envie. Le ton était clairement monté. On remerciera l’épaisseur des murs pour tout absorber.

« Dans les deux cas, nous n’aurons pas à nous revoir, si jamais la petite reine que je suis t’exaspère tant. »

Helera fit volte face et se dirigea de nouveau vers les tables en U, se positionnant à la place de la reine, pile en face de la porte. Son regard n’étant plus que le reflet des neiges éternelles de Nelvaan. Encore une fois, elle était l’esclave d’un autre, qui lui-même était esclave de son choix. La suite … ne dépendait plus d’elle.
#33649
Il avait bien fallut qu'elle bloque la porte. Histoire de forcer l'attention. Harlon savait qu'en combat direct, les sensitifs partaient avec un code de triche. C'était injuste pour les "simples mortels" qui se décarcassaient à devenir des gens forts, quand certains se contentaient de trois séances de méditation pour écraser quiconque. Elle pouvait "lui faire une rupture d'anévrisme" ou "le fracasser d'un claquement de doigt" ou d'un "cliquement" de l'oeil. Tellement facile quand tout tombait tout cuit dans le bec ! Mais s'accomplir sans l'aide de leur précieuse Force, tout de suite, ça relevait du défi.

Non je n'écoutes pas ! Tu crois quoi, Reine de Nelvaan ? Les discours sur les bienfaits des sensitifs et compagnie, je me les suis fait mentalement plus souvent qu'à mon tour... il n'y a rien que tu pourrais dire que je n'ai pas déduit seul moi-même... ça sert à ça la cervelle chez les gens comme moi ! Si bien que ce qui restent, ce sont les principes !


Prenant ce qu'il voulait, il ne répondit pas au reste. Elle ne pensait "plus" qu'il fût homme de valeur. Tout en affirmant ne rien savoir de lui.

« Tu n’es pas un esclave ? Alors tu peux le prouver maintenant. Ton choix est le suivant. Ou bien tu franchis le seuil de cette porte, et tu auras alors réussi à me prendre toutes mes illusions. Celle qui me montrait un empire fort, un empire compétent et progressiste../ »

Mais bon sang... L'EMPIRE N'EXISTE PAS !


Il avait peut-être trop hurlé cette phrase qui avait coupé Helera. Il la poussa pour entrouvoir la porte, pour vérifier que personne n'avait entendu, moins que pour s'en aller. Il revint ensuite, d'un ton égal. Mais toujours vibrant de fureur.

C'est ça que vous ne comprenez pas, tous... L'Empire et la Nouvelle-République n'existent pas ! L'Empire est né sur la volonté unilatérale de l'Empereur, non pas parce qu'il avait une vision, mais simplement pour justifier un cadre autoritaire qui lui laisserait les mains libres pour s'occuper d'affaires personnels dont je n'ai aucune trace ! Ca ne semble bizarre à personne d'autre qu'à moi que les bureaux secrets des précédents Empereurs soient restés secrets. Ce que Stele a fait, pour le peu qu'il a fait, j'ai pu les transférer de ses services aux miens d'un simple protocole. Mais la totalité de Palpatine et Delaviel est parti avec eux dans la tombe !

L'Empire n'est rien de moins qu'une société écran. Une parade fantoche justifiant la prise de contrôle de tous les territoires possibles dans la Galaxie... pourquoi vous croyez que la Bordure Extérieure n'est jamais été conquise en entier ? Il n'y avait rien qui intéressait les Sith là-bas. Tout ce qu'ils ont fait, c'était pour leurs intérêts personnels... L'Empire, c'est une poudre aux yeux qui a dupé la galaxie entière !

C'est aussi pour ça que j'ai viré Fanrel. Il était suffisamment intelligent pour comprendre qu'il y avait quelque chose qui clochait, mais pas assez pour savoir quoi.

La Nouvelle-République aussi n'est qu'une farce ! C'est un gouvernement fantoche qui obéit aux règles de l'ombre des industriels qui vivent sous une influence libérale et d'économie sauvage... Leurs dirigeants ne servent à rien, et bientôt ils vont s'enliser dans des conflits culturels et de territoires entre membres de leur fédération improbable... Et à ton avis, qui va en profiter pour tirer ses cartes ? Les mêmes gens qui ont crée l'Empire.

Toute la Galaxie tourne autour des Sith, et de leurs rivaux dont ils sont issus, les Jedi. Toi-même, tu penses quoi ? D'ici cent ans, mettons que ton... Ordre Gris, et on s'en fout s'il n'existe plus... Mettons que l'Ordre Gris soit partout. Neutralité, pluralité, et caetera... combien de temps avant qu'un Gris estime que vous devriez vous tourner vers une voie plus brutale, expéditive, et punitive ? Et que d'autres pensent au contraire qu'il faudrait revenir aux fondamentaux de paix universelle et abandonner les arts obscurs, jugés trop subversifs ? Il suffira de quelques années pour que la Galaxie s'embrase de nouveau, parce que Bien et Mal auront prit en otage des planètes entières, encore... Nous n'aurons jamais fait que troquer Sith et Jedi contre Gris Foncés et Gris Clairs.

J'ai hérité d'un seau de cendre, tu comprends ? C'est ça, la vérité ! Et vouloir se plonger dans la cendre, c'est prendre le risque de finir sans rien de plus que des taches partout sur les vêtements ! Je m'efforce de construire quelque chose qui dépasse la vision initiale d'un Seigneur Sith en manque de pouvoirs magiques, avec l'ambition principale de débarrasser tout le monde de ces conflits mystiques qui n'auraient jamais du concerner que deux Ordres qui ne peuvent jamais s'empêcher de prendre des tiers au collet et de les tenir au collier.

C'est ça, les valeurs de l'Empire ! De MON Empire ! C'est d'arrêter de regarder l'autre d'un oeil torve, d'imposer une vision jacobine à tous pour avoir un point sur lequel s'accorder ! Et c'est aussi pour ça que je n'attaquerai pas la Nouvelle République, de mon vivant !


Rictus mauvais.

Parce que tu crois quoi aussi ? La même chose que ces imbéciles d'Amiraux et de Généraux, qui attendent que je donne l'assaut ? Je renforce mes flottes pour que la Nouvelle République ne m'attaque pas. Mais je ne suis pas moi-même dans une démarche offensive ! Au contraire, ça fait un moment que j'ai compris que ça ne mènerait à rien.

Parce qu'à ton avis, qui de l'Empire ou de la République gagnerait une guerre immédiate, hm ? C'est moi. J'ai su m'entourer de stratèges innovants, de chefs charismatiques et renforcer la qualité de mes troupes, en plus de développer leur nombre. Eux méprisent leur vieille garde que sont les Ackbar, les Bel Iblis et les Antilles, sans compter leur manque flagrant de stratégie défensive... Ah ! Mes services de renseignement se bidonnent en voyant leur organisation tous les jours, je te le garanties !

Mais après quoi ? Je capture la Galaxie, la Galaxie me renversera... L'Empire sera reformé en autre chose, cette chose à son tour dominera la Galaxie. Mais la Galaxie finira par résister, et gagner une guerre d'usure et de guérilla, repoussant le Nouvel Empire, qui deviendra le Nouvel-Nouvel Empire... Et ça continuera comme ça jusqu'à la fin des temps.

La Galaxie s'est bâtie sur les esprits des conquérants. Je veux en finir avec cette couronne, et prendre celle du bâtisseur !


Gros soupir. Ca lui avait coûté de le dire.

Voilà. Maintenant tu connais les valeurs de l'Empire. Celles que je veux inculquer. C'est pour ça que Nelvaan est un coup politique. Parce que vous vous devez d'être un exemple. Un signal pour faire comprendre à la Galaxie qu'il va falloir tourner plus qu'une page, en l'occurrence le livre en entier.


Et, si Helera avait été proche de lui, elle aurait reçu une claque de ce mouvement ample du bras.

Et c'est une Galaxie en paix que je voudrais laisser à mes enfants... Mais je n'en aurais pas ! On ne peut... avec elle... on ne peut pas en avoir. Et même la Force n'y pourra rien... La Force, ta précieuse Force, elle n'y peut rien, tu entends ?
#33653
On continuait dans le mélodrame tandis que la foudre tombait entre les deux dirigeants, loin sur leurs deux montagnes. Pour autant, il restait pour l’instant une sorte de respect mutuel même alors que la tempête explosait. Si une personne s’était trouvée entre les deux, elle aurait sûrement été écrasée par la pression. L’empire n’existe pas ? Alors qui était devant elle ? Cela ne voulait rien dire. Assez confus pour la faire se taire le temps du long discours. Il entrouvrit la porte, pensait qu’il allait partir, mais revint. Ascensseur émotionnel. Le discours fut assez compliqué à suivre pour elle, sachant que les seules études qu’elle avait faite étaient celles sur une planète gelée avec une Jedi en fuite. Tout le reste, elle l’avait déduite d’elle-même, parce que la vie était facile, éphémère et simplifié pour la masse de bœufs. Aussi, il n’était pas difficile avec un peu d’effort de se mettre au niveau de la masse et de compredre comment ils pensaient. Facile et pourtant, cela l’avait isolée que d’être en constant décalage. Un système pas fait pour elle. Pourvu que ses enfants n’aient pas la même malédiction.

D’abord, le discours se concentra sur les deux dirigeants Sith, qui n’avaient rien gardé des archives. Cela, elle l’ignorait, mais finalement faisait sens. Ils aimaient trop le pouvoir pour ne serait-ce que donner une once à leur successeur. Pourquoi ? Parce que persuadé d’être immortels. Encore des tocards. Bref. Elle n’avait pas vu les sens de cette manière. Du coup, la suite ? Passant par les bordures, l’empire était davantage empire d’influence, et tout était basé sur de la spéculation ? Possible en effet, mais la puissance spéculative qu’elle montrait était assez importante pour faire croire qu’ils étaient quelque chose. Partie sur la nouvelle république, elle était d’accord, elle aurait bien voulu rajouter, contrôler par une police sensitive qui ne laissait pas la place à ceux qui n’étaient pas comme eux. Mais ce n’était sans doute pas le moment pour enfoncer le clou.
Partie sur l’ordre gris. Elle comprit le message derrière, et pourtant cela ne l’empêcha pas de l’énerver davantage. Pourtant, elle le laissa terminer assise sur son siège, à le regarder discourir. Pourtant, quelque chose tiqua. La vision qu’il donna de son empire était peu ou prou ce qu’elle avait en tête. Du coup, possible quiproco entre les deux. Il avait sûrement présumé, pensant qu’elle était comme la masse qui voyait l’empire comme le grand méchant. C’était en fait peut être cela qui était le problème principal dans cet échange. Pourtant, il avoua que l’empire, les gens le constituant, n’attendait que cela, la guerre. Embêtant. Parce que cela allait de pair avec ce qu’il avait demandé à son soldat. Les gens ne le voyaient peut-être que comme un couard. Alors il devait imposer une vision d’autorité pour ne pas que tombe son aura et donc son trone. Ce qu’elle ne comprit pas, c’est comment il était certain de contrôler un éventuel putsch, car selon ses dires, cela ne pourrait se faire. Or, métal précieux, s’il n’avait pas l’armée avec lui ? Comment pouvait-il s’assurer de leur obédience ? La guerre contre les sangs purs étaient finis, et pour un empire fondé sur l’armée, sur les soldats de chocs et les armées, les défections suivraient. Il avait forcément un moyen. Tant mieux pour lui ceci dit.
Finalement, la partie qui avait été la cause de tout cela. Les enfants. Sa femme, parce que finalement, la leçon 1 avait porté ses fruits et il avait vraiment une femme, et lui ne pouvaient en avoir. Helera abaissa le regard pour la première fois et son visage se détendit presque instanément.

« Je suis désolée. »

Avoua-t-elle. Que pouvait-elle lui dire de plus à ce sujet. Après la guerre, elle lui aurait bien fait un calin en lui disant qu’elle était encore désolée, mais cela ne se faisait pas. Elle se releva lentement et se déplaça devant la fenêtre. De là, on voyait la partie Ouest du village, avec la forêt au fond. La vie y battait son plein les commerces sans argent évoluaient et l’on échangeait de bonnes histoires autour d’eau chaude. Au fond, quelques banthas broutaient ce que les nelvaaniens leur apportaient. Elle parla d’une voix plus calme. Presque sereine.

« Puis-je me permettre de te demander de regarder. Qu’est ce que tu vois ? Tout ce qu’il y a sur cette planète n’est pas raccord avec les anciennes valeurs de l’empire. Celles que tu crois que je porte. Je ne veux pas la guerre, je ne veux pas de tensions, ni de faux-semblants. La galaxie a assez souffert de tout cela. Nelvaan n’a pas vocation à partir en croisade contre quelconque ennemis, hormis les sangs purs. Pas parce qu’ils sont Sith, parce qu’ils ont détruit des mondes où vivaient des gens qui n’avaient rien demandé. Ce n’est pas question de justice, mais question de protection. C’est tout. »

Helera s’adossa à la fenêtre en croisant les bras, son regard d’abord vers le sol, puis vers l’empereur.

« Si tu m’avais ordonné d’attaquer la république, j’aurai refusé. C’est ce que je cherchais à savoir, rien de plus. Je cherche à évoluer, mon peuple en pagne et moi-même, cherchons à évoluer. La conquête que nous cherchons n’est pas une conquête armée, ni économique. Nous n’avons même pas de devise sur Nelvaan. Tu veux bâtir un empire, je bâtis un royaume. La différence c’est que tu gères des milliers de monde et moi une demi dizaine. »

Elle fit quelques pas, les bras toujours croisés, après un soupir.

« Je peux t’aider. Peut-être en changeant les mentalités, peut-être en aménageant, je ne sais pas … Je ne sais pas … Pourtant, je suis persuadée que je peux être utile à l’empire. Et le purifier des fausses idées qui l’ont vu naître. Palpatine a créé quelque chose qui a été détruit depuis, et tu te trouves avec les bribes d’une organisation galactique qui n’a plus de directions et n’a même plus de sens. Cet empire qui m’a volé une partie de ma vie. Alors quand j’ai appris qu’un homme tentait de redonner à cet empire des valeurs, de vraies valeurs. Tu n’imagines pas ce comme j’étais contente. Cela voulait dire que la page avait été tournée et que ce qui m’avait détruit serait balayé. Travailler dans l’empire serait pour moi un honneur, tu comprends ? Ma vengeance ne repose pas sur la destruction, mais sur le changement, pour que d’autres ne vivent pas ce que j’ai vécu. »

Silence ses yeux étaient redevenus azur.

« Les gris n’existent plus. Parce que justement ils véhiculaient les valeurs élitistes que tu as cités. La galaxie nous a montré du doigt en nous disant, vous êtes des sensitifs, vous êtes comme les Jedi, vous devez vous comporter comme telle. Etant naîve, je n’ai pas fait attention, mais … c’était faux et débile. J’ai amené les Gris à se comporter comme les Jedi et les Sith. Je ne l’ai compris que quand l’une des nôtres s’est détourné de l’ordre, trop tard … Je ne veux pas que l’on me voit et que l’on me décrive par mes … capacités. Je suis une sensitive, oui, mais je suis aussi une personne normale avant tout. Tous ici, les nelvaaniens, voulons vivre notre vie, loin de ce que la galaxie veut faire de nous. Ce n’est pas Ma force, tout ça, c’est du passé. »

Comprenait-il à son tour son état d’esprit ?

« Je ne pourrais jamais nier son existence. Pour autant, je ne veux pas être cataloguer par mes caractéristiques, ni physique, ni mental. C’est comme si l’on stygmatisait toutes les personnes avec les cheveux blancs, non. Non, je ne veux pas. Je suis une reine de Nelvaan, pas une sensitive. Je cherche à évoluer, pas à me lancer dans une guerre Sitho-Jedi. Ce n’est pas mon problème. »

Puis finalement.

« Je vous présente mes excuses pour l’emportement dont j’ai fait preuve. Je ne voulais pas non plus vous blesser par mes paroles maladroites. »

Alors qu’elle n’avait pas vraiment commencé, juste s’était faites insulter la première. M’enfin, l’orgueil était un poison à toutes les relations. Helera avait finalement repris le vouvoiement. Tout avait été mis sur table et il faudrait juste attendre la rétro action de l’empereur pour être sûr qu’il avait compris tout ce dont il avait parlé. Le temps dans tous les cas avant passé, mais est ce que la commission allait franchir les portes avant que l’empereur ne les congédie ? C’était bien cela toute la question.
#33658
Désolée... de quoi ? Pour qui ? Pour lui ? Elle y était pour quelque chose ? Arf. Il fallait toujours qu'il pervertisse les bonnes intentions. Même si son intention n'était peut-être pas d'être désolée, mais de faire mine de l'être. Après, il fallait recouper avec ce qu'elle avait dit. Ce n'était pas un pantin. Elle pouvait bien être sincère sur ça. Il se laissa faire et alla regarder à la fenêtre. Des Banthas qui broutent dans la neige.

C'est moi qui m'excuse. Vous n'avez rien dit de mal. Je suis juste fatigué de tout ça je pense... Tout centraliser fatigue d'autant plus. J'avoue que, plus je tâte le terrain que j'ai voulu conquérir, plus je souhaite l'abandonner.


Il se rassit un peu calmement, laissant glisser un "ahhhh" satisfait en s'adossant un peu au hasard.

Je n'ai pas perdu mon temps ici. Je n'y comprends encore pas grand chose à tout ce que l'Orek peut bien représenter... mais je vois que ce peuple est noble et fier. Et, même si on ne dirait pas, pacifique. Ce sont des valeurs essentiels dans l'Empire, en effet.


Il posa un doigt sur sa bouche.

Pas un mot de tout ça à quiconque. Pas même à Althar... ça serait trop dangereux s'il le répétait. Si ça se savait, je pourrais perdre mon trône... et la loi martiale ne mènerai rien de bon.


Il parlait avec assurance en disant qu'une sédition paraissait improbable. Son service de "La Voix de l'Empereur" composé entre autres de la 501ème Légion, la plus fidèle et incorruptible de toutes, de ses 500 Gardes Rouges et d'une batterie de TerrorTroopers qui inspiraient la terreur par contumace - personne ne savait vraiment si ce n'était pas qu'une rumeur, personne ne les ayant jamais vu - mais aussi, et ce point n'était pas connu de tous, son Armée Privée financée par son entreprise de "La Voix", fondée pour couvrir un club d'intellectuels acquis à sa cause néo-fasciste alliant conservatisme et progressisme dans une logique anti-libérale et anti-démocratique. Il avait de quoi renverser un gouvernement renégat sans se fatiguer.

De toute façon, si vous êtes Moff, vous n'aurez que moi à qui répondre. peut-être participer à une ou deux réunions sur Bastion dans l'année, mais c'est bien tout. Votre action portera surtout dans votre secteur. Après votre rôle peut évoluer.


Tout évolue dans un gouvernement qui se veut dynamique. Sans garantir non plus de changement chaque semaine. On frappa à la porte. C'était Kanos.

Sire ? Les membres de la Commission sont là.
Parfait ! Nous les rejoignons.


Il se leva, ouvrit la porte pour Helera et traversèrent le hall du château. Les membres, au nombre de 4, étaient en ligne, escortés de quatre commandos, leurs coiffes de détenteur du statut religieux et culturel et leurs robes amples noires leur couvrant toutes les parties du corps de pied-en-cap. Ils semblaient... éthérés et contrastaient étrangement avec la neige en arrière plan. Même les commandos, pourtant en gris foncé, arrivaient à mieux se fondre dans le décors.

Messieurs ! Avez-vous rendu un verdict sur le statut de Nelvaan ?
Oui, Empereur Galactique.
Bien. Poursuivez.


Un membre, à une extrémité, s'avança d'un pas robotique, déroulant un flimsi sur lequel on avait griffonné des notes finales.

Par l'observation des lieux, traditions, peuplades et écosystèmes de la planète Nelvaan du Système Koobi du Secteur Savareen, la Commission aux Droits Ancestraux décrète que la Planète Nelvaan est éligible...

Au statut de Planète Patrimoine, en raison de son écosystème unique et exceptionnellement préservé.

Au statut de Planète Culturelle, en raison de son architecture millénaire préservée et de son niveau de vie primitif.

Au statut de Planète de Tradition, en raison des habitudes tribales ancestrales pratiquées par le peuple Nelvaanien.


L'homme replia le flimsi et le rangea dans sa bure. Trois statuts protecteurs.

Et bien... ce verdict signale, qu'en cas d'adhésion de Nelvaan à l'Empire, vous ne serez pas exploités pour vos ressources minières, que votre traind e vie sera préservé par décret, et que vous ne serez pas obligé de procéder à une modernisation de vos infrastructures. Juste d'aménager un minimum pour les visites officielles et le maintient du contact avec les autorités impériales supérieures.


En l'occurrence, lui, l'Empereur.

Cela vous convient-il ?
#33661
Enfin, il l’admettait. Helera se doutait bien que tout centraliser devait se révéler être éreintant. Pourtant, il cherchait à garder derrière sa stature l’illusion. Mais la reine n’était pas dupe. Et si les rides du corps pouvaient être dissimulées, celles de l’âme restaient bien visibles. Alors Helera, aussi sincèrement qu’elle lui parlait depuis le début de cet échange, tenta de lui donner un conseil, à son petit niveau, en prenant toutes les précautions d’usage pour ne pas l’énerver davantage.

« Peut-être serait-il plus reposant de trouver des personnes de confiance pour déléguer finalement. »

Risqué ? Mais pourtant, ces personnes existaient. La galaxie était vaste et nombre des partisans de l’empereur pouvaient avoir la compétence et la loyauté pour l’aider dans la tâche lourde de gérer un empire. Peut-être sa femme, ou copine, pourrait l’aider ? L’aidait-elle déjà ? Rien n’était sous-entendu de cette manière. L’amour d’une personne ne voulait pas pour autant dire qu’elle avait la compétence pour gérer un empire, ceci dit. Helera était persuadée qu’il fallait avoir de sacrés épaules. Prêt à tout se prendre dans les dents et être assez implacable pour distribuer la même. L’empereur se rassit finalement comme un buveur dont la soif venait d’être étanchée. La reine resta debout pour le moment.

« L’Orek n’est que le mot Nelvaanien pour la Force. Ici ou sur Bastion, je me tiendrai toujours disposée à vous enseigner ce dont je suis capable.
»

Un compliment, ou ce qu’elle prit comme tel. Elle le gratifia d’un mouvement de la tête. Le secret, le premier. Le premier d’une longue série pensait-elle. Pour avoir fait un tour dans les RI, elle commençait à voir la chose comme une routine.

« Vous avez ma parole, Sire. »

Et à parole donnée, parole respectée. Althar n’avait pas à savoir de toute manière qu’elle avait failli risquer la vie de leurs enfants par une question déplacée. Ce qu’il ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal. Moff … C’était tellement bizarre de se dire cela. Rejetée par l’empire, désormais potentiellement Moff. Elle reprenait le même titre que son oncle. Lui serait fier d’elle. Son père … Peut-être moins. Il acquiescerait et étirerait un sourire en coin. Mais ce serait ce sourire triste qu’elle détestait et qui lui reprochait tout ce qu’elle, sa fille, lui avait pris au nom de l’empire. Il y a des erreurs que l’on ne pouvait pas réparer. Elles restaient encrées et à chaque pensée s’enfonçaient davantage. L’avenir dira ce qu’elle deviendrait au sein de l’empire. La porte grinça, le soldat en sortit. Helera remercia l’empereur pour sa galanterie et ensemble s’en allèrent vers les quatre personnes de la commission. Des sortes de religieux. Quel étrange organe que voici. Ils ressemblaient à ces spectres qui revenaient à la vie et qu’elle avait pu affronter. Cela lui fit froid dans le dos, repensant à Andeddu.

Par ce qu’il présenta, Helera appris pour la première fois dans quel système ils étaient et dans quel secteur. C’était bon à prendre pour quand elle aurait à présenter la planète. L’homme à moitié machine défit alors son rapport. Derrière lui, « escorté » par deux gardes tempêtes, une tasse de thé de bois dans la main, l’autre avec son bâton qui sonnait. Donc, trois statuts. L’empereur traduit. Le premier était inutile parce qu’il n’y avait pas de minerai. Les deux autres en revanche ne pouvaient pas être mieux. Cela voulait dire que Nelvaan ne serait pas touchée de quelques sortes que ce soit. Elle évoluerait d’elle-même. Car il ne fallait pas se leurrer, le bassin et ses trois cités attiraient de plus en plus de monde. Le risque étant de dépeuplé les autres villages de la planète. Ce qui n’était pas enviable non plus. Helera avait assuré des approvisionnements constants, mais … Tous voulaient voir la reine, la capitale. C’était comme cela. Tient, ce serait intéressant de demander à l’empereur.

« Cela me convient. Au nom de Nelvaan … »

Un regard à Booros, les deux yeux bleus de l’alien dans les siens. Puis revenant vers l’empereur.

« J’accepte. J’imagine qu’il convient de ratifier un traité écrit ? Ou une preuve de l’adhésion officielle et volontaire je me trompe ? »

Procédures. Mais il fallait y passer. Y aurait-il une photo officielle ou un film qui allait les montrer, se serrant la main, devant l’acte d’adhésion ? Ce serait un coup politique ça aussi non ? Que devait-elle faire désormais ? Suivre l’empereur. C’était lui qui menait la danse après tout. Il aurait été intéressant d’ailleurs de savoir où était l’ex grand vizir. Peut-être en train de découvrir qu’il était papy. Surprise ! Mieux valait-il qu’elle ne soit pas là, pour ne pas avoir à récupérer les foudres de l’homme à la barbe blanche. Helera préférait encore la présence des trois êtres poussiéreux plutôt que de devoir se justifier auprès de beau papa. Cela étant, tout le petit monde revint vers le hall où tous purent s’installer afin de commencer l’élaboration de ce qui marquerait à jamais la planète.
#33662
Oui. Un traité en clair. D'un côté, vous vous engagez à respecter les lois organiques et ordinaires impériales, toute Constitution qui pourrait s'imposer, son organisation militaire et civile, ses traités et ses alliances, ses chefs et ses peuples. Vous engagez vos devoirs et vos droits dans le respect des règles définies par le Gouvernement Impérial. En échange de quoi, l'Empire vous accorde sa protection, son système d'aide généralisée, les privilèges liées à la citoyenneté impériale pour votre peuple, ainsi que la garantie de respecter le statut particulier qui vient d'être établi par la Commission des Droits Ancestraux.


En gros, elle rejoignait l'Empire quoi. Mais ça prenait du temps à dire officiellement.

Mon service diplomatique est encore en orbite. On va les faire descendre et rédiger un traité qui unira nos deux nations. Toutes mes félicitations !


Elle pouvait être fière.

Egalement, un service de presse couvrira l'événement. Photographies, vidéos, etc. Il y aura une version en direct et une reconstitution où nous signerons de faux documents. Ainsi que des moments de fausses poignées de main. Enfin, fausses... non pas que nous ne nous serrerons pas vraiment la main, mais il y aura des reprises pour que les photos soient mieux composées.


La presse avait une façon inédite de couvrir les rencontres officielles. Les belles photos où les deux gens se tenaient dans des postures puissantes semblaient prises sur l'instant. Grave erreur ! Il y avait une discussion à huis clos d'abord, ensuite une discussion bateau aux yeux de tous, puis après, une séquence muette où les protagonistes figeaient leurs lèvres et leurs bras, donnant l'impression d'un mouvement qui n'existait pas. On prenait trois-quatre poses comme ça, et ça faisait tout de suite bien pour la photo. Même ça, c'était du mensonge et de l'hypocrisie. Les discussions affichées aux journaux ne voyaient pas sortir un seul mot.

Je serais même prêt à parier qu'un journaliste de l'Imperial Holovision va vous demander une entrevue. Il n'appartiendra qu'à vous d'y répondre favorablement ou non.


Chacun alors s'aperçut que les membres de la Commission étaient partis. Discrets comme des ombres.

Nelvaan a, me semble-t-il, trois lunes. Il conviendrait d'en aménager une pour qu'elle puisse contenir les garnisons planétaires obligatoires. Ceci afin de limiter l'impact écologique sur votre planète tout en lui assurant une protection permanente.


C'était la règle impériale. Elle n'avait rien signer et pouvait refuser, mais cela ferait gagner du temps à tout le monde.
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