- lun. 28 oct. 2019 08:53
#36310
Ambiance
La flottille de transport fendait lentement le ciel, semblant surfer sur les nuages et côtoyer les rares espèces aviaires capables de voler. Les troupeaux de Bantha levèrent le museau en ruminant, observant avec une certaine fascination cet astre métallique aux reflets bleutés. Les conifères ployèrent l’échine quand il les survola, conscients des présents qu’il transportait. Ils se prosternèrent devant le vaisseau royal. Lui continua sa route, passant au-dessus des premières tentes et huttes métalliques. On entendit son réacteur dans tout le village et on le reconnut sans même le voir, car il était le seul de la galaxie à produire ce son si particulier. Le Scavenger continua sa route vers l’immense montagne et se posa sur l’une des quelques plateformes d’atterrissages. La neige s’envola et laissa place à sa majesté, tandis que la montagne vomit plusieurs soldats. Armés de leur vouge, pique ou hallebarde, enfermé derrière une épaisse armure, les gardes tempêtes royaux se placèrent de part et d’autres de la rampe descendante. Derrière eux, quelques Nelvaaniens en longue robe timidement cachés sous leur capuche. Une femme aux cheveux rouges, le ventre rond et le regard tuméfié.
La rampe toucha le sol et elle sortit, les cheveux blancs attachés dans sa nuque. Un juste au corps isolant bleuâtre, couvrant seulement le bras organique et laissant le gauche à l’air libre. Des gants serrés protégeant ses doigts royaux et un brassard de communication sur le bras droit. En bas, un legging blanc tout autant isolant terminant sur des rangers. Helera n’adressa qu’un bref regard à l’assemblée qui l’attendait, le regard dur et la mine sévère. Elle seule fut capable d’apercevoir ce qui arriva ensuite. D’abord un sensitif marchant avec des béquilles, n’ayant pas plus de vingt cinqs ans, le jeune avait été mutilé sévèrement et portait sur les parties visibles de son corps les stigmates de mauvais traitements. Derrière lui, un deuxième sensitif tout autant marqué par les blessures et par la privation de nourriture. Les fossettes creusées, les membres semblables à des bâtons cassant. La reine ne se fit pas prier pour ordonner :
« Des couvertures, consignez les à l’infirmerie. »
Au loin, elle croisa le regard de sa belle-sœur et ne lui offrit rien qu’elle puisse interpréter. Helera se refusa à tout commentaire, fussent-ils informels. D’autres soldats suivirent alors rapidement de la navette et encadrèrent les deux rescapés, les aidants à marcher, les portants dans le cas du jeune. Enfin, cette procession se termina par un dernier corps porté par un brancard en lévitation artificielle. Le corps était recouvert d’un linceul blanc et l’on constatait que la taille n’était pas celle d’un être humain ordinaire. Non, c’était un être diminués, mort pour sa cause. Quand il passa devant elle, Helera baissa la tête mais ne dit mot. Alors la rampe se referma et elle conclut, sans avoir bougé.
« Allez avec eux, laissez-moi seule. »
Les gardes tempêtes se relevèrent et escortèrent les blessés et soldats à travers les boyaux de la montagne, laissant Helera seule avec sa pensée. Mais il en resta un qui se détacha de la masse. Le vieux Nelvaanien armé de sa canne s’approcha en silence et se tint face à elle. Il posa sa main sur son épaule et elle se laissa tomber, le front contre son torse.
« Ils sont tous morts, Grand Chaman. Tous été torturés et exécutés et je n’ai rien pu faire. »
« Aussi sage que tu sois, Krinar, tu n’aurais rien pu faire. Pas même la Grande Mère ne l’a pu. »
Il entoura les épaules de la reine de son bras et elle l’imita. Les paroles du Chaman sonnaient creux en elle et il ne restait que la douce amertume de la vengeance comme baume au corps. Cette attaque fut celle de trop et elle ne comptait pas rester sans rien faire.
« Dans quelques jours seront organisés les funérailles de mon père, ainsi que la cérémonie de commémoration pour les disparus de la flotte. J’aimerai que l’empereur soit là. Je dois lui envoyer un message en personne. »
A cet empereur, elle avait annoncé la fin des opérations quand la station fut sécurisée. Elle avait attendu que ses troupes ne se présentent et avait transféré tous les prisonniers de bons cœurs. Des soldats fuyards, elle n’avait pas demandé de compte. Des officiers restants, ils étaient désormais aux mains des renseignements impériaux. Helera savait ce qui leur était réservé, mais il avait existé en ce moment une telle colère en elle qu’elle aurait souhaité les faire souffrir milles fois ce qu’ils étaient probablement en train d’endurer. Alors mieux valait rencontrer l’empire que son courroux, s’était-elle dit. Mais là encore, il ne fut pas étanché. Tout devrait se régler avec Astellan à ses côtés. Prendre une tournure ou une autre, mais trouver la conclusion que cette histoire méritait.
La rampe toucha le sol et elle sortit, les cheveux blancs attachés dans sa nuque. Un juste au corps isolant bleuâtre, couvrant seulement le bras organique et laissant le gauche à l’air libre. Des gants serrés protégeant ses doigts royaux et un brassard de communication sur le bras droit. En bas, un legging blanc tout autant isolant terminant sur des rangers. Helera n’adressa qu’un bref regard à l’assemblée qui l’attendait, le regard dur et la mine sévère. Elle seule fut capable d’apercevoir ce qui arriva ensuite. D’abord un sensitif marchant avec des béquilles, n’ayant pas plus de vingt cinqs ans, le jeune avait été mutilé sévèrement et portait sur les parties visibles de son corps les stigmates de mauvais traitements. Derrière lui, un deuxième sensitif tout autant marqué par les blessures et par la privation de nourriture. Les fossettes creusées, les membres semblables à des bâtons cassant. La reine ne se fit pas prier pour ordonner :
« Des couvertures, consignez les à l’infirmerie. »
Au loin, elle croisa le regard de sa belle-sœur et ne lui offrit rien qu’elle puisse interpréter. Helera se refusa à tout commentaire, fussent-ils informels. D’autres soldats suivirent alors rapidement de la navette et encadrèrent les deux rescapés, les aidants à marcher, les portants dans le cas du jeune. Enfin, cette procession se termina par un dernier corps porté par un brancard en lévitation artificielle. Le corps était recouvert d’un linceul blanc et l’on constatait que la taille n’était pas celle d’un être humain ordinaire. Non, c’était un être diminués, mort pour sa cause. Quand il passa devant elle, Helera baissa la tête mais ne dit mot. Alors la rampe se referma et elle conclut, sans avoir bougé.
« Allez avec eux, laissez-moi seule. »
Les gardes tempêtes se relevèrent et escortèrent les blessés et soldats à travers les boyaux de la montagne, laissant Helera seule avec sa pensée. Mais il en resta un qui se détacha de la masse. Le vieux Nelvaanien armé de sa canne s’approcha en silence et se tint face à elle. Il posa sa main sur son épaule et elle se laissa tomber, le front contre son torse.
« Ils sont tous morts, Grand Chaman. Tous été torturés et exécutés et je n’ai rien pu faire. »
« Aussi sage que tu sois, Krinar, tu n’aurais rien pu faire. Pas même la Grande Mère ne l’a pu. »
Il entoura les épaules de la reine de son bras et elle l’imita. Les paroles du Chaman sonnaient creux en elle et il ne restait que la douce amertume de la vengeance comme baume au corps. Cette attaque fut celle de trop et elle ne comptait pas rester sans rien faire.
« Dans quelques jours seront organisés les funérailles de mon père, ainsi que la cérémonie de commémoration pour les disparus de la flotte. J’aimerai que l’empereur soit là. Je dois lui envoyer un message en personne. »
A cet empereur, elle avait annoncé la fin des opérations quand la station fut sécurisée. Elle avait attendu que ses troupes ne se présentent et avait transféré tous les prisonniers de bons cœurs. Des soldats fuyards, elle n’avait pas demandé de compte. Des officiers restants, ils étaient désormais aux mains des renseignements impériaux. Helera savait ce qui leur était réservé, mais il avait existé en ce moment une telle colère en elle qu’elle aurait souhaité les faire souffrir milles fois ce qu’ils étaient probablement en train d’endurer. Alors mieux valait rencontrer l’empire que son courroux, s’était-elle dit. Mais là encore, il ne fut pas étanché. Tout devrait se régler avec Astellan à ses côtés. Prendre une tournure ou une autre, mais trouver la conclusion que cette histoire méritait.