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Ô Monts et Merveilles

MessagePosté :jeu. 4 oct. 2018 00:10
par Griba Orvonn Sulla
    La porte dorée se sépare, en trois, chaque partie tournoyant afin de gagner les interstices où elles reposeront afin de laisser libre-passage aux pions d’une partie qu’Il ne peut désormais plus délaisser. Les milliards furent dépensés, sans compter, et la nouvelle largement répandue dans les plus riches milieux de la Galaxie républicaine. Le bouche à oreille, ce vice merveilleux, a parfaitement fonctionné. Tout est fin près pour le lancement de la prime opération. Une dernière fois avant la pompeuse cérémonie d’ouverture, Il jette un regard par la grande baie vitrée surplombant Sa merveille.

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    Là, dans les dernières plaines de Malastare, à fleur de montagne, où quelques années plus tôt ne se dressaient que le modeste ouvrage de la nature de ce monde, jaillit maintenant la grandeur suprême d’une planète promise à un grand avenir à l’aulne de Son ambition : Le Mont Evona ; du nom de l’astre dont la disparition signa la fin de l’Empire Hutt. L’érection d’un complexe de cette sorte, une cité à nulle autre pareille, un lieu idéal débarrassé de la misère et de ses représentants, allait signer le renouveau de l’aura des Hutts jusqu’aux confins de la Galaxie.

    Son regard contemple l’océan de richesse. Tout fut étudié, chaque détail, jusqu’au moindre écrou, pour donner à ce lieu un sentiment de puissance et de noblesse incomparable. Son immense fortune fut pour la majeure partie engloutie par ce projet considéré, peut être à raison, comme fou. Mais le sacrifice est nécessaire. Ce bastion magnifique marque le commencement de sa marche vers le pouvoir et la fortune, l’alpha de sa grandeur prochaine. Il domine déjà Malastare ; ce n’est qu’une question de temps avant que les dirigeants ne lui prêtent allégeance.

    Le Mont Evona fut bâti autour de ce qui s’apparente à un palais fantastique issu des mythes les plus anciens. Une titanesque montagne dorée, plus haute encore que les cimes naturelles, érigée en degrés dont le plus haut lui sert de résidence. Chaque tour constituant le bâtiment principal est divisée en d’innombrables suites luxueuses, suivant un ordre évident de richesse. Les plus grands seuls seront autorisés à côtoyer Ses appartements. Et pour que Ses fortunés courtisans se battent pour cet honneur, il est indispensable que Ses terres deviennent incontournables pour tout puissant des mondes connus. Aussi furent érigés un grand nombre de bâtiments aux fonctions diverses, liés par de majestueux ponts enjambant de somptueux canaux : casinos, restaurants et discothèques. Nombreux encore sont les édifices interdits au public. Faute de moyen après la construction du palais d'Evona, plusieurs services forts couteux furent mis en attente. Sa contrariété fut grande quand la nouvelle luit parvint, mais, après réflexion, l’attente et les effets de l’ouverture de ces prestigieux services sera certainement d’une grande utilité.

    Une lueur bleutée emplit la pièce.

      « Seigneur Griba ? Les derniers invités arrivent. »


    Il se retourne vers l’image holographique du Gran. Ka Zieb, le responsable du personnel, autant dire celui ayant le plus de pouvoir après Griba et Bjasuv, le regarde de ses trois yeux sombres, vêtu de son impeccable uniforme. Tout employé à régler les derniers détails de l’ouverture, le pauvre ne sait rien des projets d’importance auxquels il sera mêlé si sa compétence et sa fidélité se révèlent aussi grandes qu’escomptées.

      « Merci Zieb. Nous arrivons. »


    Il se détourne afin de contempler une dernière fois la trouvaille dont Il est le plus fier. La voie de lumière, cette voie énergétique amenant ses pensionnaires de l’astroport souterrain privé au Mont Evona, scintillait sous les feux alentis du soleil. Les speeders seront bientôt remplacés par de véritables carrosses. Ce sera plus long, mais tous prendront alors la pleine mesure du paradis artificiel – mais s’en rendront-ils compte, comprendront-ils le caractère illusoire de leur prison dorée ? – qui les attends.

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      « Ohoh… Quelle élégance Bjasuv ! J’en complexerai presque. Viens, il serait fâcheux de faire par trop attendre nos si prestigieux invités… »