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Carnets de chasse

MessagePosté :mar. 24 juil. 2018 13:12
par Rengo
Lentement, le jour tirait sa révérence et le soleil descendait dans le ciel bleu, teintant les nuages d’une couleur rosée qui rendait chaque coucher agréable à regarder avant que la nuit ne tombe sur les plaines giboyeuses de Togoria. Les mâles se rassemblaient autour de plusieurs feux allumés un peu partout dans les vastes étendues herbeuses tandis que les femelles rentraient leur progéniture, l’heure était venue de les nourrir puis de les coucher.

Mrog Do’Sharo regardait son jeune fils qui ne jurait que par la chasse, il n’avait que ce mot-là à la bouche depuis qu’il avait appris à parler et il passait son temps libre à s’entraîner avec les autres enfants de son âge, les affrontant régulièrement afin de garder la forme et de faire travailler ses muscles. Et le jeune mâle était déjà un rude adversaire, affrontant parfois des jeunes mâles plus âgés que lui pour s’endurcir davantage. Son père était l’un des meilleurs chasseurs de Togoria et il voulait devenir aussi bon que lui si bien qu’il cherchait toujours à s’améliorer, son envie d’être le meilleur l’animait déjà et il sentait, oui quelque chose au fond de lui disait qu’il réussirait à devenir le plus grand chasseur que la Galaxie ait connu.


« Rengo, c’est l’heure de rentrer maintenant, il faut que tu sois en forme pour demain, c’est un grand jour qui t’attend. »

« Mais mère, je ne suis pas fatigué. Encore quelques minutes s’il te plaît. »

« Non, pas cette fois, dépêche-toi de rentrer et d’aller t’installer à table. Et sans grogner. »


Le félin rentra en maugréant et en repoussant quelques cailloux du bout du pied, pestant intérieurement contre sa mère, qui le suivit afin de servir le dernier repas de la journée, un steak de Bantha, quelques légumes, de l’eau, du pain et du fromage. Ils mangèrent en silence, écoutant les bruits nocturnes faits par la faune locale, les conversations des autres membres du clan et les rugissements et les grognements des mâles qui se trouvaient à l’extérieur du village. Une odeur de bois leur chatouillaient le nez tout comme celle des viandes grillés par les femelles afin de nourrir les habitants.

Une fois le repas achevé, Rengo s’en alla regarder les étoiles, contemplant le ciel noir parsemés de ces astres lumineux qui le fascinaient. Il remarqua la présence de sa mère et alla se coller contre elle, chose rare mais apprécié.


« Dis-moi mère, est-ce que la Déesse me permettra un jour de visiter les astres qui nous entourent ? Les Quatre seront-ils favorables à ma demande ? »

« La Déesse et ses Suivants sont justes et bons mon fils, si tu t’en montre digne, Ils t’offriront la vie que tu mérites d’avoir sinon tu resteras ici, comme nombre des nôtres. Mais tu es unique Rengo, tu as déjà d’excellentes connaissances pour devenir aussi bon que ton père. Ne doute jamais de toi, tu réussiras à accomplir de grandes choses.

Mais avant d’en arriver là, il faut que tu ailles dormir sinon ton père sera mécontent de te voir fatigué le jour où tu seras officiellement reconnu apte à suivre les enseignements de tes aînés. »


Sachant l’importance de la journée qui l’attendait le lendemain, il arrêta de chercher à gagner du temps et il fila à toute vitesse vers sa chambre, arrachant un sourire à sa mère malgré la tristesse qu’elle ressentait. Elle savait que son unique enfant, un mâle, devrait quitter la maison et partir chasser, comme tout Togorien en pleine possession de ses moyens mais elle aurait aimé le garder avec lui…




Le lendemain, alors que le soleil était haut dans le ciel et que la matinée laissait doucement place à l’après-midi, les mâles du clan rentrèrent au village, amenant de la viande collecté au cours des chasses. La viande fut cuites à la broche et pendant ce temps-là, toutes les familles se retrouvaient et fêtaient cela comme il le fallait. Danses, chants, épreuves de force et d’adresse, duels entre chasseurs, alcool… Les Togoriens profitaient de ces quelques jours de répit et de repos avant de reprendre une vie normale, à savoir les mâles et les petits en âge d’être formés à la chasse, les femelles et les petites au village à gérer les affaires courantes. Et cette fois, Rengo suivrait ses aînés et apprendrait à devenir un chasseur, son rêve le plus cher.

La fête battait son plein et tous profitaient de la soirée quand un rugissement se fit entendre à l’entrée du village, suivi de cris féroces et provocateurs, auxquels le chef du clan, Krrror Do’Sharo, répondit par un grognement avant de prendre son arme, une lame recourbée d’une trentaine de centimètres, s’avançant vers les inconnus. Il reconnut un autre clan et leur chef, avec lequel il avait un différend à régler. Les deux chefs de clan se firent face et montrèrent les crocs, leurs armes respectives en position d’attaque. Et les mâles des deux clans attendaient que les chefs lancent les hostilités pour pouvoir en découdre, cela se remarquait dans les diverses provocations que les deux parties s’envoyaient depuis quelques minutes désormais.


« Dahi’Zhe n’est pas content de toi Krror. Tu as offensé la Déesse et Elle exige réparation, donne à Dahi’Zhe ce que tu avais promis à la Déesse et aucun mal ne sera fait à ton clan. Si tu refuses, Dahi’Zhe détruira tout ton clan, toi le premier ! »

« Personne ne me le prendra, il faudra que tu me tues pour ça ! »

Le chef possédé grogna et chargea, frappant avec une force et une vitesse inouïe vers Krrror, qui para de justesse avant de griffer son adversaire, le repoussant d’une baffe avant de sauter vers lui, lame pointée vers le sol pour le transpercer mais il ne toucha jamais sa cible. Le chef possédé par les Quatre roula sur le côté, se releva avec vivacité et tourna sur lui-même, décrivant un cercle avec sa lame, tranchant net Krror qui n’avait pas vu le coup venir.

Ne regardant pas son adversaire mourir, le chef possédé se fraya un chemin vers Mrog, qui avait emmené Rengo avec elle, cherchant à fuir loin du village mais elle n’en eut pas le temps alors elle fit bouclier de son corps, protégeant son fils, arrachant un rictus moqueur au Togorien qui se curait les crocs avec l’une de ses griffes, n’accordant qu’une attention limitée à la femelle et le petit qui se trouvait derrière elle.

« Tu sais ce qui nous amène ici Mrog, Krror et toi aviez promis à la Déesse et vous n’avez pas tenu parole. Il est trop vieux maintenant mais cela n’a plus d’importance. Elle ne veut que ta mort et celle de Krror, le petit pourra vivre mais avec un cadeau, Oxat y veillera. »

La femelle gronda et griffa le chef rival avant d’attraper Rengo et de s’enfuir mais tout cela était vain, Mrog s’effondra, une lance plantée dans le dos. Grondant de satisfaction, le chef rival s’approcha du petit, qui lançait un regard chargé de haine, de colère et de tristesse à celui qui venait de tuer ses parents. Le chef s’agenouilla et regarda le petit mâle, une étrange lueur dans le regard.

« Tu étais destiné à un grand avenir jeune Togorien, c’est ce qu’a déclaré la Déesse. Kary’Udo t’assure que cet avenir n’est pas encore perdu, nous y veillerons. »

Le chef prit le sang de Krror sur sa lame et le mélangea avec celui de Mrog avant de faire une croix sur le front de Rengo, qui n’osait plus bouger. Puis, dans un féroce rugissement, le chef sonna la retraite, disparaissant dans la pénombre. Et le petit se retrouva seul, réalisant soudainement qu’il n’avait plus personne, ses parents venaient d’être tués et il pleura alors toutes les larmes de son corps.

Re: Carnets de chasse

MessagePosté :jeu. 26 juil. 2018 14:21
par Rengo
Ce qui aurait du être plusieurs jours de retrouvailles, de fêtes et de réjouissances se transformèrent en funérailles. Il n’était pas rare que des clans s’affrontent mais il était bien plus rare de voir un double meurtre aussi brutal, surtout quand il était formellement interdit de se livrer à pareil affrontement lors des festivités à l’attention de la Déesse…

Tout le clan était en deuil et pleurait la mort de leur chef et de sa compagne et tous essayaient de réconforter et de consoler de leur mieux l’orphelin, qui errait tel un fantôme dans le village, n’adressant la parle à personne et pleurant toutes les larmes de son corps. Il était perdu, son monde venait de s’effondrer et il ne savait pas quoi faire. Son grand-père et son oncle s’occupaient de préparer les rites funéraires et devaient discuter de ce que deviendrait désormais le clan. Mais qui formerait désormais Rengo aux arts de la chasse ? Ce rôle incombait à son père mais il n’était plus et il refusait l’idée de devoir rester au village avec les femelles, ce n’était pas sa place.

La tristesse que ressentait le jeune mâle n’échappait à personne mais ils n’osaient l’approcher, voyant que la peine qu’il ressentait était profonde pour être calmé par de simples mots. Il aurait besoin de temps mais même le temps ne pourrait effacer ce qui venait de se passer et la douleur serait toujours présente en lui. Mais quand vint l’heure de procéder aux rites, il n’eut d’autre choix que de se rendre sur la place du village où son grand-père l’attendait. Le vieux Chasseur le prit avec lui et l’emmena près du bûcher qui avait été dressé et où reposait les corps de ses parents. Les larmes le reprirent à nouveau, il avait bêtement cru que ce n’était qu’un cauchemar mais la dure réalité se trouvait devant lui, ils étaient partis et rien ne les ramèneraient. Il sentit la main de son oncle sur son épaule et il le regarda, voyant également dans ses yeux une grande tristesse, bien qu’il tâchait de se contrôler afin de sauver les apparences en public, bien que personne ne lui aurait tenu rigueur de craquer dans de tels circonstances. Puis son grand-père s’avança vers le bûcher, faisant signe à Rengo de le rejoindre en prenant le flambeau qui lui était tendu.


« Membres du Clan, hier nous avons perdus un frère et une sœur dans une attaque aussi violente que soudaine. Notre chef et sa compagne ne sont plus et ils nous incombent à nous de leur rendre hommage et d’honorer leur mémoire. Ils sont venus de la Terre, ils s’en retournent désormais à la Terre car telle est la volonté de notre Déesse et de ses Esprits Servants. Qu’il en soit fait ainsi ! »

Il fit signe à son petit-fils de mettre le feu au bûcher et celui-ci s’exécuta, les yeux rougis par les larmes versées. Les flammes grossirent rapidement et léchèrent les corps, les embrasant rapidement et la fumée monta vers le ciel tandis que le feu faisait son office, réduisant les corps et le bois en cendres. Aucune parole ne fut entendu, personne ne pleura et nul ne songea à bouger, les rites devaient être respectés comme la Déesse l’avait voulue. Si quelqu’un avait la mauvaise idée de ne pas les respecter, Sa colère serait terrible.

Une fois qu’il ne restait plus que des cendres, Vrrran, le grand-père, reprit de nouveau la parole.

« Ce soir, nous festoierons afin de rendre gloire à nos morts. Et demain, nous retournerons vaquer à nos occupations. Que tous préparent le repas de ce soir ! »

La place se vida rapidement et il ne restait désormais que Vrran, Brrrork et Rengo. Les yeux fixés sur les cendres de ses géniteurs, le jeune Togorien se demandait s’il arriverait à surmonter cette épreuve. La voix de son grand-père le sortit de ses pensées et il le regarda, une étrange lueur dans le regard.

« Normalement, ton père aurait dû t’enseigner tout ce qu’il savait, comme je l’ai fait pour ton oncle et lui. Mais compte tenu des circonstances, ça sera Brrrork et moi qui t’apprendrons à chasser. Nous te montrerons tout ce que nous savons afin que tu sois le digne fils de ton père.

Ne crois pas que nous ne partageons pas ta peine, nous ne pouvons nous permettre de la laisser paraître devant le reste du clan mais nous aussi, nous pleurons leur départ. Mais sache qu’une fois que la peine s’estompera, elle laissera place à la haine, la colère et tu auras alors envie de venger la mort de tes parents. Et ça sera à toi de faire ce qui devra être fait car tu es celui qui devra à l’avenir diriger le Clan.

Maintenant va et prépare toi car demain, ta vie changera radicalement. Et tu devras montrer ta détermination ou périr pendant ta formation, il n’y a pas d’autres options. »


Sur ces mots, les derniers membres de sa famille s’éclipsèrent, laissant Rengo seul. Il avait bien une idée, aussi folle que risquée mais il se devait d’essayer car il n’y avait que de cette façon qu’il aurait la force nécessaire pour venger ses parents… Aussi prit-il la décision de quitter le village, il n’y avait que comme ça qu’il y arriverait. Une nouvelle détermination l’animait et après avoir pris les objets dont il aurait besoin, il se fondit dans la nature et disparut vers un lieu connu de tout Togorien mais qu’ils évitaient. Mais pas Rengo, il connaissait les risques et il était prêt à endurer milles et unes souffrances. Du moins le croyait-il…

Re: Carnets de chasse

MessagePosté :ven. 27 juil. 2018 14:34
par Rengo
Profitant des ténèbres pour progresser sans être vu depuis le village, Rengo avançait rapidement vers le lieu où il avait décidé de se rendre, c’est là qu’il espérait obtenir les armes pour venger la mort de ses parents. Mais il ne connaissait pas encore toute l’histoire des siens et toutes les croyances Togoriennes, il ignorait le prix à payer et les risques qu’il encourait.

Les Portes de la Chasse, hauts édifices de pierres dressés dans une clairière depuis la nuit des Temps, le seul endroit où quelques heureux élus, souvent qualifiés de fous, avaient pu entrer en contact avec la Déesse et ses Esprits Servants. Rares étaient ceux à se vanter d’en être revenus indemnes, s’ils en revenaient. Mais la haine et la rage qui commençait à noircir le cœur du jeune Togorien l’empêchait de raisonner avec logique si bien qu’il franchit les Portes et s’avança vers le centre de la clairière où se trouvait un autel où était gravé le symbole que le meurtrier avait dessiné dans le sang sur son front, une croix cerclée avec aux quatre extrémités une lettre.

Ayant connaissance du Rituel, Rengo décida de commencer dès maintenant, afin d’être rentré avant l’aube au village. Prenant le couteau à manche d’os, il le plaça contre la paume de sa main droite et il se positionna près de l’Autel des Chasseurs, main au dessus de la croix. Il ferma les yeux, semblant hésiter un court instant et il revit la scène de la mort de ses parents et les larmes coulèrent à nouveau. Ouvrant les yeux, il reserra davantage sa garde sur le manche du couteau et il trancha sa peau, avant de poser sa main blessée sur l’Autel et de laisser le sang couler sur la croix, la colorant de rouge et soudain, elle semblait briller faiblement la nuit puis avec plus d’intensité et il devint rapidement impossible à Rengo de se retirer, sa main était collé sur la surface de pierre de l’Autel.

Et aussi vite que la croix s’était mise à scintiller, elle cessa de luire et la pénombre se répandit autour du Togorien, une brume épaisse l’empêchait de voir ce qui l’entourait, il était libre de s’enfuir mais quelque chose l’en empêchait, une étrange force était à l’œuvre et le privait de toute volonté. Et il s’effondra sur le sol, ses jambes ne supportant plus son poids et la brume s’insinua en lui, lui brouillant ses sens tandis qu’un effroyable mal de crâne lui arrachait des cris de douleurs, il avait l’impression qu’on lui enfonçait des barres d’aciers chauffés à rouge dans la tête. Il souffrait et ne pouvait rien y changer et il cru bien qu’il devenait fou car désormais, d’étranges voix résonnaient dans sa tête, quatre voix précisément. Il ne comprenait pas leurs paroles mais il les sentait en lui et il comprit alors qu’il avait réussi mais à quel prix ? Il le saurait bien assez vite.





Sans savoir comment cela était possible, il se réveilla dans sa chambre, sans personne pour le surveiller, sa plaie était cicatrisée et il ne ressentait plus aucune douleur de la veille si bien qu’il se demanda s’il n’avait pas rêvé de ce qui s’était passé. Il se leva sans trop de difficulté et fit quelques pas, sans aucuns soucis. Il rejoignit son grand-père et son oncle, qui ne dirent rien quand ils le virent arriver et l’invitèrent simplement à prendre le premier repas de la journée avant de partir pour de longues semaines loin du village afin de chasser. Il éprouvait une satisfaction pleine et entière à l’idée de recevoir enfin les enseignements de ses aînés et il donnerait le meilleur de lui-même afin de faire la fierté des siens.

*Nous avons encore bien plus à t’apprendre qu’eux, tu nous as convoqués, nous sommes venus. Désormais, tu seras notre hôte jusqu’à la fin car jamais nous ne te permettrons de refaire le Rituel.*

*Tu nous remercieras d’être en toi, nous ferons de toi quelqu’un de bien plus puissant qu’un simple Chasseur et ta vie t’emmènera loin d’ici. La Déesse t’a entendu et a décidé de t’offrir la vie dont tu rêves et nous, nous serons la pour veiller qu’au moment venu, tu seras honorer ta Bienfaitrice comme Elle le mérite.*

Il n’avait donc pas imaginé et inventé son escapade nocturne, il avait vraiment accompli le Rituel et invoqué les Quatre, qui habitaient désormais dans son corps. Mais il ne pouvait en parler à personne, ceux qui osaient braver l’Interdit étaient bannis de Togoria et il ne voulait pas que cela lui arrive aussi ferait-il le nécessaire pour cacher ce qu’il avait fait le plus longtemps possible…Peut-être qu’il réussirait même à s’en débarrasser avant que quelqu’un ne s’en rende compte mais cette pensée lui causa une étrange douleur, qui manqua de le faire chuter.

*Tu ne pourras te défaire de nous, accepte ton destin et laisse nous agir quand nous le jugerons nécessaire. Sois fier d’être le nouveau Chasseur Fou Rengo et porte ce titre avec fierté, grâce à nous et à l’immense potentiel que nous sentons en toi, tu seras l’un des plus grands Chasseurs que la Galaxie ait jamais connu.*

Re: Carnets de chasse

MessagePosté :mer. 27 nov. 2019 18:44
par Rengo
Depuis l'accomplissement du Rituel, bien des années s'étaient écoulées. Entraîné par son grand-père et son oncle, aidé par les Quatre, Rengo était désormais en âge de passer l'ultime épreuve qui ferait de lui un Togorien adulte reconnu par ses pairs.

Il s'était durement entraîné, il avait affûté ses sens et découvert au fil du temps qu'il avait des prédispositions on ne peut plus particulière, comme la capacité de pouvoir courir plus vite et sauter plus haut que ses semblables. Mais il mettait ça sur le compte de la présence des Servants de la Déesse dans son corps. Il ne le savait pas encore mais c'était sa grande affinité avec la Force qui le rendait bien plus efficace que les siens. Et ceux de son clan, les Do'Sharo, pensaient que c'était simplement l'envie de devenir le meilleur qui rendait Rengo aussi redoutable. S'ils avaient su qu'il avait bravé l'Interdit, il aurait été banni de son clan et de Togoria. Mais fort heureusement pour lui, nul n'avait encore deviné son plus grand secret. Et les Quatre se gardaient bien de le griller auprès des autres. Du moins jusqu'à ce jour !


*Aujourd'hui est un grand jour jeune Chasseur. Oxat sera là pour t'aider. N'oublie pas tout ce qu'ils t'ont appris.*

*Dahi'Zhe aussi sera présent, je t'aiderai à éliminer celui qui a tué tes parents. Ensemble, nous ramènerons sa tête et tous te respecterons !*

*Nous serons tous à tes côtés et Kary'Udo te donnera la force nécessaire pour faire ce qui doit être fait.*


Seule Metsa ne prit pas la parole, elle ne parlait presque jamais car la douceur et la tendresse qu'elle tentait d'inculquer au Togorien n'avait pas sa place dans les sentiments que Rengo ressentait en ce moment. Cela faisait des jours qu'il attendait, dissimulé dans les ombres. Le chef de clan qui avait tué ses parents, Kereen Do'Jekor, allait bientôt quitter son village pour repartir en chasse. Rengo n'attendait que le moment opportun pour le défier et l'éliminer. Pour devenir un adulte, un Togorien devait chasser et tuer une proie, peu importe laquelle et le choix du nouveau Chasseur Fou s'était tout naturellement porté sur Kereen. Il avait pris avec lui deux vibro-épées et une vibro- hache. Car Rengo n'aimait que le corps-à-corps et n'était pas un grand fan des blasters même s'il en avait appris le maniement. Mais il était bien meilleur avec ses armes blanches et ceux de son clan s'accordaient à dire qu'il était déjà un redoutable bretteur pour quelqu'un de son âge.

Enfin, le moment tant attendu arriva. Kereen entra dans le champ de vision du jeune Chasseur Fou et il quitta sa planque dans les buissons, poussant un féroce rugissement afin d'attirer l'attention de sa cible, qui se tourna vers Rengo. Il ne reconnut pas tout de suite le Togorien qui venait le défier mais Kereen n'était pas du genre à refuser un combat. Les deux Togoriens se firent face et le silence fut rapidement brisé par Rengo.


« Cela fait des années que nous attendons ce moment. Tu as tué nos parents, nous allons te tuer pour cela. Prépare toi à mourir des mains du Chasseur Fou ! »

Kereen n'eut pas le temps de répondre que Rengo, ses deux vibro-épées en mains, le chargea comme une furie. Kereen n'avait qu'une seule vibro-épée mais il se révéla être un excellent bretteur lui aussi et les coups s'échangèrent pendant un long moment sans qu'aucun des deux duellistes ne prennent l'avantage. Les bottes, parades, feintes, coups de tailles et d'estoc s'enchaînaient à un rythme effrénée et à chaque fois, les lames de Rengo rencontraient celle de Kereen ou le vide car le chef de clan devait régulièrement esquivé pour éviter de finir transpercé. Mais Kereen n'était plus tout jeune et le poids des années commençait à se faire sentir si bien que ses parades se firent moins rapides, il reculait davantage et cédait de plus en plus de terrain au jeune Togorien venu le défier.

Rengo plaça une dernière offensive et perça le flanc droit de Kereen avant de lui trancher les bras et les jambes. Dans un puissant rugissement, le Chasseur Fou envoya un coup de pied dans la bouche de Kereen avant de le décapiter sans plus de façon et de brandir sa tête comme un trophée. Les Do'Jekor furent choqués mais ils n'eurent le temps de réagir que Rengo avait déjà tourné les talons après avoir craché sur le cadavre du meurtrier de ses parents. Vengeance était faite et désormais, il pouvait rentrer auprès de son clan. Il ignorait que les Do'Jekor avait deviné qu'il avait bravé l'Interdit et que les siens étaient au courant de ce qu'il avait fait et de ce qu'il était. Il ignorait que sa vie allait changer du tout au tout dans les heures qui allait suivre...

Re: Carnets de chasse

MessagePosté :jeu. 28 nov. 2019 13:15
par Rengo
Ambiance musicale



« Tu es banni ! A compter de ce jour, tu n'as plus ta place au sein du clan Do'Sharo ! »


La décision du patriarche était irrévocable et sans appel. A moins que...

« A moins que tu renonces à la présence des Quatre et que tu refasses le Rituel en sens inverse. C'est pour toi le seul moyen de rester parmi nous. Que décides-tu ? »

*Il est hors de question que tu accomplisses le Rituel en sens inverse, Oxat ne le permettra pas.*

*Metsa est d'accord !*

*Tout comme Dahi'Zhe !*

*Kary'Udo rajoute que le Rituel ne peut être défait et cet affreux personnage ne le sait que trop bien. Fais lui regretter ses paroles !*

Tranche lui la tête !

*Arrache lui les entrailles !*

*Et si nous partions sans causer de problèmes ?*


Mais Metsa n'était que trop rarement écouté pour que Rengo prête attention à ce qu'elle lui disait. Il sentait une colère sourde montait en lui. Il avait fait ce que personne n'avait osé faire auparavant, il avait tué l'assassin de ses parents et avait ramené sa tête comme trophée auprès des siens. Son clan devrait au contraire se réjouir de voir que la mort de leur précédent chef avait été vengé. Mais le fait qu'il soit devenu le Chasseur Fou avait tout gâché. Il n'en voulait pas aux Quatre non. Il en voulait à son clan de ne pas comprendre. Sa colère ne cessait de grandir jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Et il était fâcheux de contrarier celui qui était possédé par les Servants.

« Jamais nous ne déferons ce qui a été fait. Nous sommes Rengo Do'Sharo, Chasseur Fou de Togoria. »

« Alors tu es banni et ce bannissement prend... »


Son grand-père n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une baffe magistrale l'envoya au tapis avant que Rengo ne lui saute dessus, toutes griffes dehors, pour le mettre en pièces. Il lui sortit les entrailles et quand son oncle tenta de s'interposer, il eut autant de chance que le précédent. Complètement enragé à l'idée d'être banni à vie de chez lui, le jeune Togorien était devenu totalement incontrôlable et tous ceux qui tentaient vainement de le raisonner recevait en guise de remerciements des coups de griffes et de crocs.

Quand il revint à lui, Rengo était seul, son pelage blanc tâcheté de sang. Entre ses griffes et ses crocs se voyaient des étoffes de tissus, des lambeaux de peaux et des touffes de poils. Il ne souvenait de rien à part qu'on l'avait banni. A cette seule pensée, sa colère monta à nouveau, avec moins d'intensité que la première.


*Qu'ais-je fais ?*

*Tu as foutu un joli foutoir dans ton village, tué ton grand-père et ton oncle et envoyé plusieurs mâles à l'hopîtal. Kary'Udo est fier de toi.*

*Tout comme Dahi'Zhe, tu es devenu une véritable machine à tuer mon cher Rengo.*


Le Togorien poussa un grognement en comprenant alors qu'à cause des Quatre, il avait tout perdu. Il ne lui restait plus qu'à quitter son monde et à parcourir la Galaxie mais dans quel but ?

Oxat te conseillera toujours. Tu es un Chasseur, fou, mais Chasseur quand même. Chasse dans la Galaxie, deviens le meilleur des chasseurs, découvre quel est ce potentiel qui sommeille en toi. Ce n'est pas les employeurs qui manqueront pour quelqu'un d'aussi puissant que toi.


Il sut alors que sa vie se ferait désormais loin de son monde natal. Il prit alors la direction de l'astroport le plus proche et quitta Togoria pour prendre la direction de l'Espace Hutt.

Re: Carnets de chasse

MessagePosté :sam. 14 déc. 2019 09:17
par Rengo
Banni, il avait été banni de son clan et dans sa folie, il avait commis plusieurs meurtres avant de quitter Togoria, en pensant ne plus jamais pouvoir y remettre les pieds. Son grand-père, son oncle et quelques autres avaient payés de leur vie la décision du chef du clan Do'Sharo et il n'en éprouvait aucun remords. Surtout car il n'avait que de vagues souvenirs de cet événement. Comme lorsqu'il avait vengé la mort de ses parents. Les Quatre avaient désormais la fâcheuse tendance de prendre le contrôle de son être à tour de rôle et quand cela se produisait, il n'était que le spectateur de ce qui se produisait. Il était devenu aussi fou que dangereux...

Son arrivée sur Nar Shaddaa, dans l'Espace Hutt, ne passa pas inaperçu. Ce n'était pas tous les jours que la population locale avait le loisir de croiser un Togorien de presque trois mètre qui pouvait, sans efforts apparents, envoyer quelqu'un de la taille et de la carrure d'un Humain voler sur plusieurs mètres. C'était d'ailleurs ce qu'il s'était produit une petite demi-douzaine de fois depuis qu'il se déplaçait dans les rues mal famées de la planète quand certains abrutis finis avaient eu l'idée de le surnommer « chaton ». Autant dire que le résultat avait été plutôt violent. Et il n'était pas au bout de ses surprises !


« Et toi le félin, avec une carrure comme la tienne, ça t'intéresserait pas de travailler ? »


Le Chasseur Fou se retourna pour voir qui venait de lui parler, un Humain en armure en duracier noire, armé jusqu'aux dents. Une petite armurerie ambulante en somme.

« Et qui te dit que nous cherchons du boulot ? »

« Bah avec un physique comme le tien, tu pourrais tout faire. Et il y a pas grand monde qui oserait te tenir tête. J'dis ça j'dis rien. »

« Alors dis rien, nous ne cherchons rien ! »

« Si jamais tu changes d'avis, passe à la cantina « Au repos du Chasseur » et demande Wain. »


Sur ces dernières paroles, l'Humain tourna les talons et disparut dans la foule, laissant seul un Togorien, qui malgré son refus, se disait que la possibilité de toucher quelques crédits ne pourrait pas lui faire de mal. Ce Wain avait raison après tout, il ne lui serait pas bien compliqué de trouver un emploi dans le milieu criminel avec une force physique comme la sienne. Il reprit néanmoins sa route dans les rues de Nar Shaddaa, sans trop savoir où il allait.

*Vas-tu te décider à accepter l'offre de cet Humain ?*

*Je ne sais pas Oxat, je n'aime pas trop l'idée de travailler pour quelqu'un.*

*Alors fais-lui comprendre que tu ne travailles pas pour lui mais avec lui. S'il refuse, tu n'auras qu'à laisser l'un d'entre nous faire le reste pour toi. Je suis persuadé que Dahi'Zhe ou Kary'Udo ne seraient pas contre encore un peu d'action. Ce n'est pas ça qui manque sur cette planète.*


Et, après avoir demandé avec sa gentillesse habituelle le chemin de la cantina mentionnée par Wain (comprenez par là que des baffes avaient encore étés distribués), le Chasseur Fou arrive à destination et entra, attirant une fois de plus l'attention sur lui. Ça avait le don de l’exaspérer au plus haut point. Comme d'entendre certains clients murmuraient en le surnommant une fois de plus « le chaton ». Il résista cependant à l'envie de commencer une nouvelle distribution de baffes et alla directement rejoindre ce Wain, qui était assis au fond de la salle en sirotant tranquillement une choppe de bière blonde.

« Tu es venu finalement, c'est bien. Assis-toi, c'est ma tournée ! »


Le Togorien s’exécuta et l'Humain, après avoir commandé une nouvelle tournée de bière, reprit la parole.

« Bien, bien. J'ai du travail à te proposer. Je suis un contrebandier et un mercenaire et j'aurai besoin d'un compagnon de route pour m'aider vois-tu. Mes précédents partenaires m'ont fait faux bond et ont préférés suivre des chemins différents.

Ton rôle à toi se résumerait donc à m'accompagner dans mes livraisons, à protéger mes arrières et à cogner très fort sur ceux qui essayent de me nuire. Il va s'en dire que tu auras ta commission sur chaque livraison et si d'aventure un employeur nous engage en temps de mercenaires, les profits seront partagés. Qu'en dis-tu chaton ?
»


La proposition aurait pu être intéressante mais le mot de la fin mit Rengo dans un tel état de rage qu'il en oublia le reste. Il se leva d'un bond, attrapa l'Humain à la gorge et le souleva avant de l'envoyer voler quelques mètres plus loin. Heureusement pour Wain, il portait son armure sinon la chute aurait pu être bien plus douloureuse. Il se releva et dégaina un pistolet Bryar, le braquant vers le Togorien mais il n'eut pas le temps de tirer que déjà, le Chasseur Fou se ruait sur lui, toutes griffes dehors. Il roula sur le côté pour éviter de finir balafré et se releva, voyant que certains clients tentaient de s'interposer. Les pauvres fous finirent tous au tapis après avoir reçu quelques baffes bien sentis en pleine tronche. Animé par une sourde colère, le Togorien se tourna vers l'Humain, lui montrant les crocs.

« Plus jamais tu ne nous appelleras chaton ! Nous refusons ta proposition, estime toi heureux que nous te laissons la vie sauve ! »

Re: Carnets de chasse

MessagePosté :mar. 17 nov. 2020 21:12
par Rengo
L’Humain ne sembla pas s’offusquer outre mesure du ton menaçant de son interlocuteur ni du regard noir que celui-ci lui lançait en ce moment même. Sans se départir ni de son calme ni de son sourire, il reprit la parole de plus belle mais en choissisant ses mots avec davantage de soin.

« Et bien si je t’ai offensé, de quelque manière que ce soit, j’en suis sincèrement désolé.

Je t’en prie mon grand, viens t’asseoir et bois quelque chose, c’est moi qui régale. En gage de bonne foi. Je tiens vraiment à avoir quelqu’un de ton gabarit à mes côtés. Si tu es prêt à me laisser une autre chance de m’expliquer bien sûr. »


Joignant le geste à la parole, Wain désigna le banc face à lui et laissa le choix au Togorien de le rejoindre. Ou non. Il pouvait tout aussi bien partir. Et les voix dans sa tête, en désaccord, n’aidait guère à prendre une décision.

Dahi’Zhe suggère de le découper en petits morceaux ici et maintenant comme tu l’as si bien fait avant de quitter ton monde natal ! Un petit carnage des familles !

Kary’Udo veut chasser ! Fais donc courir cette petite vermine dans les rues et donne lui la chasse afin d’affûter tes sens avant de le mettre à mort !

Et Oxat maintient que gagner quelques crédits, peu importe leur provenance, peut nous être bénéfique. Suis donc ton instinct Rengo et prends la décision qui te paraît la meilleure.


Les Autres continuèrent pendant un temps leurs échanges silencieux, laissant le Togorien en proie à un grand désarroi. Toutes ces voix dans sa tête le pertubait mais il devait surtout éviter de laisser paraître sa folie en public sous peine d’effrayer les personnes autour de lui et de permettre ainsi à l’un des Quatre de prendre le contrôle lors de l’un de ses moments d’innatention. Se secouant rapidement la tête pour se remettre les idées en place, le Chasseur Fou planta son regard, toujours assombri par le fait d’avoir entendu le mot chaton, dans les yeux de l’Humain avant de lui répondre

« Appelle nous encore une fois chaton et nous t’arracherons la tête et te ferons sortir les boyaux par le fondement !

Mais nous allons écouter ta proposition et si cela nous plaît, nous ferons un bout de route avec toi ! »


Wain se mit à sourire de plus belle et fit alors signe à deux autres personnes de les rejoindre tout en hélant le tenancier d’une façon qui laissait deviner qu’ils se connaissaient tous deux fort bien.

« Svex, mets moi une bouteille de whisky corelien et quatre verres s’il te plaît, je règlerai en repartant.

Mon grand, je te présente la Vipère et le Doc, mes deux compagnons de routes qui travaillent avec moi à bord du Bandito, mon vaisseau. »


La Vipère et le Doc étaient en l’occurence une Chiss aux yeux rouges incarnat et un Zabrak à la carrure impressionnante pour quelqu’un de son espèce. Ils saluèrent le Togorien d’un signe de tête, sans piper mot et le salut leur fut rendu de la même façon.Puis l’Humain reprit tandis que le Bothan leur apportait sa commande.

« Bien, comme j’ai dû te le dire avant de te braquer plus tôt, je fais principalement dans la contrebande et le mercenariat. Et ma prochaine, enfin notre prochaine mission, consiste à localiser un ancien partenaire qui a tenté de nous doubler et de le ramener ici. Vivant si possible même si des dommages liées à la capture sont tolérés. Puis on le ramène ici pour le laisser aux bons soins d’un de nos amis. Mais le gaillard s’est payé une petite protection et une paire de bras supplémentaires, des bras comme les tiens en somme, ne seraient pas de refus.

A part la cible, tu pourras arracher la tête de qui tu veux et leur sortir les tripes par où tu veux. C’est plutôt honnête non ? En sachant que tout ce qu’on trouve sur place, armes, marchandises et crédits seront à nous. Qu’en dis-tu ? »


« Nous en disons que si nous avons l’occasion de pouvoir distribuer quelques baffes et tuer quelques personnes, nous sommes partants ! »

« Alors c’est comme si c’était fait ! »