L'Astre Tyran

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By Harlon Astellan
#39429

En un sens, voyez-vous, la Peur est tout de même la fille de Dieu, rachetée la nuit du Vendredi Saint. Elle n'est pas belle à voir, non, tantôt raillée, tantôt maudite, renoncée par tous. Et cependant, ne vous y trompez pas... elle est au chevet de chaque agonie, elle intercède pour l'homme.

Bernanos -


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Aduba-3


Ce furent les adversaires des premiers temps, Mothma, Organa, Iblis. Ce furent aussi les guerriers de l'impossible, Skywalker, Morellion, Dorman. Ce furent les orateurs pernicieux, Fey'lya, Dugalles, Rangre. Il y eut l'ordre, qui était de la règle. Et il y eut la révolte, qui était de l'art. Il est de l'ordre de vouloir la mort de la révolte. C'était ancré, établi, inscrit dans le marbre. Chaque dalle de palais, chaque marchepied des colonnes de permabéton où se tassaient les milliards d'individus impériaux nouveaux propriétaires, chaque vêtement, chaque cigarette, tous disaient l'ordre. Tous prédisaient la révolte.

Cette révolte perdue au milieu des astres qui s'offraient au soir de campagne. Une nuit sans lumière qui clignote, qui tapisse son noir abyssal moucheté sans rougir. Pas de comète stellaire d'acier et d'équipages. Juste un rai de fumée qui coupait la brise nocturne au rythme des bouffées. « Tu ne dors pas ? » Une petite voix qui se glisse comme une ombre, chaude et suave. Elle était celle qui le faisait oublier un peu tout ces temps-ci. Complice de ses nuits, retardant son glas, un velours beige sous le bout des doigts. « Non, j'avais envie de sortir. De profiter. »




Il était parti depuis déjà 10 mois ici. Chargé d'argent qui venait de partout et de nulle part, des fonds d'état que personne ne réclamerait. En fuite de son poste, en fuite de ses ennemis, en fuite de ses alliés, en fuite de sa famille... en fuite de lui-même. Son vaisseau, qu'il considérait comme volé, maintenant revendu à l'astroport. Son sabre laser arraché au cadavre d'un sith infiltré, rangé dans une table de chevet en bois qu'il avait monté de ses mains avec des planches récupérées sur une cabane en ruine. Son armure, mise dans un sac de grains et enterrée derrière la cheminée extérieure. Son argent, dépensé dans dix hectares d'un corps de ferme moderne et autonome. Dans une remise à niveau de tout, géothermie, récupération et traitement des eaux, droïdes agricoles, machinerie, semences, meubles en bois brut. Harlon Astellan était Empereur. Col Reyner était fermier sur Aduba-3.

Harlon Astellan s'était acheté Col Reyner.




C'était logique. La continuité de tout. Pourquoi en serait-il autrement ? Où était l'enfant ? Où étaient ses enfants ? De quelles hanches venaient-ils ? Viendrait-il ? Le crédit de cette engeance était-il ici, avec lui ? Il avait sa réponse. Il avait en tête son erreur. Il se savait maintenant lucide. Il connaissait sa mission. Il se souvenait de la fin. Il ne l'avait jamais écrite. Maintenant il avait les mots. Il allait marquer son histoire d'un épilogue fatal.

Ce soir, il passait à l'acte.





Le travail de la ferme l'avait laissé endurci. De ses mains douces de lecteur poussaient des cals et de la corne à manier la bêche et la faux. Son teint propre et pâle brunissait sous le soleil de plomb et prenait de l'épaisseur. Ses yeux perçants se coiffaient de pattes d'oie sur les bords, son dos se voûtait et son torse donnait une toison grise qui allait de pair avec ses temps. Il faisait maintenant vraiment son âge. Presque 50 ans, fermier depuis 10 mois... fermier depuis toujours. Pas de voisin avant plusieurs kilomètres. Pas de bandit qui se serait frotté à ses gardes Hunter-Killer 46 et 47 dépassés et vendus au marché. « Un peu d'eau ? » Harlon lui sourit, et se versa le pichet sur le visage.

Elle était de 24 ans sa cadette. Fille de fermier. Ici, à part quelques métiers secondaires, les gens étaient fermiers ou bandits. Les bandits s'entassaient dans les astroports francs disséminés un peu partout. Les fermiers s'étalaient sur le reste. Ceux qui voulaient espérer devenir quelqu'un abandonnaient la ferme et allaient s'engager chez les bandits. Ceux qui voulaient espérer devenir personne abandonnaient les bandits et allaient chercher une ferme pour cultiver. Neyla avait voulu devenir quelqu'un, mais personne n'avait voulu d'elle autrement que pour une passe. C'est à force d'aller acheter du matériel en ville qu'Harlon avait réussi à la sortir de son engrenage. Il était son client, elle était maintenant sa compagne. Elle avait abandonné sa ferme autrefois, mais maintenant elle retournait voir son père en fin de semaine. Harlon devait l'y accompagner dans trois jours. Et rester pour lier connaissance.

Il ne pensait pas recevoir l'accueil qu'il y recevrait.




Narguer. Sa vie, son oeuvre. Narguer, grimper, contrôler, séduire, jeter. Saleté. L'univers avait-il besoin de ça ? La culpabilité n'avait-elle plus aucune emprise sur leur monde ? Pouvait-on décemment laisser faire ?

Il avait l'arme en main. Il s'était fait chat. Pas sur la pointe des pieds, mais sur le talon, amortissant ses gestes. Pousser la porte... sans un grincement. Tout était huilé chaque soir.

La dernière page.





« Et... donc... votre famille est sur ces terres depuis deux cents ans ? » Stoïcisme ? Nihilisme ? Absentéisme même... tout courant, toute école, tout état aurait été préférable pour juger de l'oeil vide du présent beau-père. L'évidence hurlait la vérité. Il n'était pas ravi, et adressait au petit couple de la campagne un regard vide. Hautain ?

Haineux.

« Hmm hmm... donc, votre famille n'est pas là depuis deux cents ans finalement ? - Qu'est-ce que tu fiches avec ma fille ? » Harlon réprima une moue, se mordit la lèvre, étouffa son rire dans son ventre. Coudes sur la table, mains croisées sous le menton, grattant sa barbe avec un mouvement de balancier, tapant le parquet de la pointe de ses chaussures ferrées. « Qu'est-ce que je fais avec votre fille... Et bien, je n'sais pas, vivre avec, c'est une sorte de début de réponse, mais vous voulez que je développe ou ça suffira ? » Que perdre ? La fille, la face, la vie ? La fille fit l'outragée. Elle cogna doucement dans le pied de son homme. Clin d'oeil. « Qu'est-ce que tu fous avec lui. » Par l'intermédiaire, pas d'effet. Maintenant en direct. Pas de veine. Pas plus. « Et bien, je vis avec. »




Non. C'était impossible. Elle était là, à se coiffer. Ses yeux tristes et joyeux. Leurs retrouvailles sincères. Leur amour charnel et émotionnel. Fusion des corps et des yeux. Impossible de la voir comme tel qu'il devait la voir. Son amour et sa ruine. Il repartit à tâtons, sans un bruit. Il ne pouvait pas.

Une ombre qui se glissait dans le couloir s'en chargerait dans la minute à leur insu.

La page se froisse et se déchire. On recommence. Jusqu'à se rendre compte qu'il n'y a plus de fin disponible. Pour personne.





Le beau-père fermier était un rustique. Pas bavard, le nez dans le foin, les mains épaisses et noircies par le labeur. Pourquoi Harlon se forcait-il à rester avec lui, comme pour chercher un mot, un éclat de quoi que ce soit... Et pas juste s'en aller et le laisser à son embarras. Les vieux travers... convaincre, juger, gagner. Il restait lui, Col Reyner ou Harlon Astellan. Il avait raison, ils avaient tort. Il attendait juste de le prouver. « J'ai cinquante ans. Toi aussi. Elle pourrait être ta fille. Tu es un porc. » Harlon fit claquer sa langue. « Quarante sept ans. Pas cinquante. - Elle pourrait quand même être ta fille. » Harlon haussa les épaules. « Peut-être. Le fait est qu'on se sent bien ensemble. Je ne vois pas de raison de ne pas vivre avec elle. Et au-delà de ça, elle choisit elle-même sa vie. - Non, elle en sait rien, c'est qu'une femme. Elle n'est pas à sa place avec toi. » C'en fut une de trop cette fois. « Parce que quand elle se faisait fourrer dans un bordel de la ville au-dessus des rues où tu vendais tes navets, c'était un choix de vie que tu approuvais, tu veux dire ? »

Inutile de dire qu'Harlon avait réussi à le tabasser proprement quand il s'était fait sauter dessus. La bagarre, c'était son entraînement quotidien des 20 dernières années après tout.




Devant le choix cornellien d'une vie de fille enfermée et éduquée à la dure ou de dame d'un fermier riche et bien équipé - à la ferme comme au pantalon - Neyla avait fait son choix. Son père était distant de centaines de kilomètres ; rien qui ne puisse leur porter préjudice. Mais Neyla l'avait mis en garde : il était rancunier. Très rancunier. Harlon avait couvert du regard ses dizaines de gardes droïdes. Il en avait paru rassuré. Elle restait inquiète. Il avait promis de renforcer la sécurité. Il avait engagé des garçons et des filles de ferme, une dizaine en tout. Ils aideraient aux champs, et ils porteraient des fusils. Ils feraient office de milicien d'urgence. Et dix hectares à deux, c'était relativement dur de toute façon. Il repartait semer ses grains et bêcher ses plants sans rien demander à personne. Il travaillait, rentrait manger, retournait travailler, rentrait à la fraîcheur du soir. Une vie simple et méritante. Pourquoi avoir voulut... plus ?

Mais un soir, le calme se fendilla. Harlon et sa compagne se réveillèrent en sursaut, encore en sueur. Des tirs de laser. Des petits feux sporadiques dans les champs, sur la grange... On se battait chez lui. Et ça se rapprochait. On sonna un petit tocsin perché sur le baraquement des miliciens, et les employés tirèrent leurs fusils et les coups de semence. Qui attaquait ?

Les droïdes allaient vite, mais la nuit et les pousses de blé n'aidaient pas à comprendre qui leur en voulait, et depuis où. Les tireurs étaient couchés.

Le pire, ce fut de voir les miliciens tirer dans le blindage arrière, plus fin, des droïdes. La milice se retournait contre son employeur - où en avait-elle un autre depuis le début ? - et le laissait sans défense. Harlon regardait tout depuis la fenêtre de leur chambre. Il soupira. « Va prendre un blaster, et fuis avec le speeder dans le garage. Va à la ville la plus proche, dis-leur ce qu'il se passe. Si jamais, prends ça. » Il tira de sa table de chevet une puce à crédits et une ID. « Donne-les à un représentant légal local. Il saura quoi faire avec. Le puce est chargée d'un million de crédits. Allez, file. » Elle voulut protester, il lui fit signe que non. Elle partit comme une flèche dans les escaliers, tandis qu'on criait son nom au dehors. « Reyner ! »

Il prit son sabre laser, passa un fusil à sa main, mit ses chaussons, descendit lentement l'escalier, et entreprit de sortir. Au loin, on entendait le moteur d'un swoop qui partait à toute allure crever l'horizon. Harlon fit face à une vingtaine d'hommes en arme, tous l'arme braquée sur lui. Tous, sauf un. Beau-papa.

Mais... pas que. Son entourage était composé de ses propres miliciens en tenue de moisson, avec des cartouchières de fortune passées en bandoulière. L'intrigue résidait dans un individu qui se tenait... différemment. Là où les miliciens avaient le regard et les gestes des cul-terreux, lui avait un dos droit et calme. Austère. Professionnel. Il fouillait aux bons endroits, s'équipait léger mais efficacement.

Un chasseur de prime.

« Tu croyais que j't'avais pas r'connu. J'ai eu du mal à y croire faut dire. Mais avec ta tronche en holocam et quelques potes, pas de doute. Pas tous les jours qu'on a un empereur pour voisin. » Harlon secoua la tête. « Vous faites erreur. On m'a souvent confondu avec... lui. Mais il est déjà en poste. Il est en public. Ca fait vingt fois que je le dis. Je suis Col Reyner. Je suis fermier. - Ca ne vous ennuie pas d'aller vérifier vos empreintes biométriques au bureau républicain le plus proche dans ce cas ? Nous lèverons tout malentendu ainsi. » Harlon secoua la tête. « Je n'ai pas l'intention de bouger d'ici. » Il désigna ses terres de la main gauche. « Maintenant dégagez d'ici. Et j'oublierai les incendies et les droïdes détruits. » Sa grange brûlait franchement maintenant, et un début de cercle enflammé menaçait les champs. La saison était bonne et les épis en fin de pousse. Secs et creux. Aucune chance d'en réchapper maintenant, mais des plants pouvaient encore se sauver. « Cinquante millions. C'est c'qui est offert pour ta tête. » Le chasseur approuva. « La rançon d'une planète toute entière... » Harlon s'agaça. « Vous êtes sourds ? Il y a déjà un empereur. Ils en ont pas besoin d'un deuxième. Je suis un fermier, laissa moi m'occuper de ma ferme ! Foutez le camp ! » Le chasseur secoua la tête. « Ferme complète. Équipement bien choisi. Méthodes impeccables. Récolte irréprochable. Rien à dire, beau camouflage. Mais pas d'accent. Pas le dos voûté. Pas de jargon. Et... ça. » Il montrait du doigt quelque chose d'évident pour qui en connaissait l'existence.

Son sabre laser.

Harlon soupira. Dans la main gauche il jeta son fusil, de la droite il dégaina et actionna sa lame.

Les cul-terreux d'ici ne connaissaient rien des Jedi, des Sith, de la Force ni de rien autour. Les guerres, tout au plus des bribes de rumeur de ci de là, souvent entendues vaguement, reprises, déformées, amplifiées. L'éclat rouge et vrombissant leur inspira une terreur immédiate. Trois miliciens jetèrent leur arme et s'enfuirent en contournant les incendies qui étaient devenus incontrôlables. La cendre couvait leur vue comme une neige de plein été. « Je n'ai pas été tout à fait honnête néanmoins. » Le beau-père parut surpris et se mit à le regarder d'un oeil torve. « C'est Miraj qui m'envoie. Il a trouvé une faille dans sa programmation. Il a pu m'engager pour vous supprimez. La prime est uniquement pour votre mort. » Le mercenaire hausse les épaules. « Du moins, c'est ce qu'il m'a dit de vous dire. » Le beau-père parut encore plus surpris. « C'qui ça mirage... De qui qu'y cause, c'est pour moi qu'tu bosses j'te rappelle... » Le chasseur activa une commande au poignet. Les armes de chacun explosèrent, sauf les siennes et celles d'Harlon. Les shrapnels volèrent jusqu'au mollet d'Harlon, qui garda sa dignité mais mua sa douleur en grimace. Les miliciens finirent aveuglés, avec une artère tranchée, ou la mâchoire coupée en deux. Le beau-père avait gardé son arme au holster de hanche, et allait juste finir avec une jambe sectionnée en haut de la cuisse. Un beau massacre... « Je n'ai jamais aimé les gens de la campagne. Trop de... - ... d'inculture ? - Exact ! Pile dedans. »

Il finit par se rapprocher, seule menace restante. Harlon tira de son fusil, mais le mercenaire tira à son tour pour le désarmer. Harlon brandit son sabre, un câble projeté vint lui serrer le poignet à distance et le contraignit à lâcher son dernier rempart. « J'ai énormément de respect pour vous... mais ce sont les affaires. Rien de personnel. Ca sera sans douleur. » Il sortit une seringue de combat qu'il présenta. A quoi bon lutter maintenant. « Attendez. Avant... dites-moi juste si vous savez... qui a tué ma femme. » Le mercenaire parut surpris. « Et bien, elle est partie en swoop... mais elle ne fait pas partie du contrat, elle restera en vie. - Non... ma femme. Elysia... » Le mercenaire comprit. « On ne sait pas vraiment. Mais les soupçons se portent sur une membre de sa garde rapprochée. Pour des raisons politiques. Je n'en sais pas plus. Allez, taisez-vous maintenant. C'est bientôt fini. »

Harlon l'arrêta une dernière fois. « Au sujet de ma compagne, partie en swoop... Promettez de... - Elle-ne-fait-pas partie du contrat. Elle ne risque rien. Elle héritera de votre ferme et de votre fortune. » Il approcha la seringue de sa cuisse. « Non, à moi de le faire. » Le mercenaire stoppa son geste. Le regarda. Regarda sa seringue. Le regarda. Puis la seringue. Il lui tendit. Harlon le remercia du regard. Il prit la canule, et la planta d'un coup sec dans son bras.

La chaleur lui léchait doucement le visage... tout prenait feu. Il était assuré. Son ID contenait son testament. Elle hériterait de tout. Elle vivrait loin de la ville sans manquer de rien, ou tenterait sa chance ailleurs... qui sait.

Finalement, il s'endormit. Sans douleur. Sans un bruit. Tout s'estompa, petit à petit... il se sentit... enfin... partir. Il voyait sa vie défiler sur sa rétine... ses études à un âge prodige. Sa première guerre enragée. Ses coups bas, ses intrigues, ses alliances... Son coup d'état. Son mariage, son ascension, sa force... sa ferme, ses femmes, sa femme, son amante...

Harlon souriait. Pour la dernière fois.



Quand il faudra refermer le livre,
Ce sera sans regretter rien.
J'ai vu tant de gens si mal vivre,
Et tant de gens mourir si bien...

Aragon -


Fin.
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