- mer. 29 janv. 2020 02:04
#37081
- Suivre son impulsion avait été une mauvaise idée et le malaise qu’elle en avait ressenti avait - comme par miracle - atténué considérablement les effets de l’alcool. La gêne était toujours prenante et quelque peu réhaussée par le désir brûlant qu’elle ressentait, lui donnant l’impression que le bas de son corps était en feu. Mais rapidement elle réalisa qu’Helera était complètement bourrée et la morale vint s’insérer de nouveau dans tout ça. Jusqu’ici, elles étaient deux à être éméchées mais les effets de l’alcool s’étaient amoindries chez Hayley après son passage par la douche et sa...distraction. A présent la morale était là, comme un homme aux côtés de la Jedi, soufflant à son oreille combien sa conduite était vile puisqu’elle cherchait à abuser d’une personne qui n’avait même pas conscience de ce qu’il se passait. Elle restait assise en arrière, nue, comme paralysée mais un sourire parvint à naître furtivement sur son visage lorsque Helera réagit au fait qu’elle était trempée et qu’elle avait de fait inondé la moitié du lit. Elle l’observa se débattre pour essayer de se tirer de là, s’excusant au passage pour ce qu’elle avait fait :
- - Je suis désolé de...t’avoir mouillé, toi et le lit.
Il y avait quelque chose de drôle et d’enfantin dans le comportement d’Helera qui lui donnait envie de sourire. Et un peu de la protéger aussi, l’alcool révélait chez elle une certaine innocence, qu’Hayley aurait certainement dû voir plus tôt dans d’autres aspects si elle avait fait preuve de plus de psychologique, cela expliquait une partie de son idéalisme et également pourquoi elle pensait encore que les Sith pouvaient être sauvés, pour certain. Cela fit soupirer la corellienne presque en même temps qu’Helera tombait par terre (était-ce la faute à Voltaire ?) :
- - Rien de cassé ? Tu vas bien ?
La réponse d’Helera concernant la gravité l’amusa beaucoup mais elle ne dit rien, préférant l’observer tandis qu’elle évoluait dans la chambre, visiblement décidée à trouver une serviette à Hayley, elle dût d’ailleurs remarquer la façon dont Hayley la regardait puisqu’elle fit rapidement une remarque concernant son état d’ébriété. Le genre de remarque typique que l’on faisait quand on était bien défoncé.
- - Moi j’ai rien dis. J’te jure.
Elle disparut quelques minutes dans la salle de bain, visiblement affairée dans sa recherche tandis qu’Hayley continuer à inonder le lit. Cependant elle observait avec curiosité Helera, se sentant presque l’âme d’une scientifique conduisant une expérience, avec un protocole de base assez intéressant du genre “Réactions d’Helera après exposition à des solutions alcoolisées” ou encore “Conséquences d’une consommation excessive d’alcool allant en contradiction avec les habitudes du sujet”. Elle pouvait peut-être même présenter une thèse sur le sujet, il y avait de quoi faire vu d’ici. La chose la fit pouffer de rire. Entre temps, Helera était revenue dans la chambre, s’emparant des serviettes pour finalement se planter face à la Jedi attendant visiblement d’elle qu’elle se lève, ce qu’elle fit. C’est là qu’Helera se jeta quasiment sur elle, commençant à l’essuyer.
- - Je...j’aurais pu le faire…
Parvint à marmonner la Jedi qui, visiblement, avait été complètement ignorée. Si les gestes d’Helera à son endroit ne comportaient aucune équivoque, elle ne restait pas insensible tant à l’idée qu’à l’acte d’être touchée par Helera même rien qu’à travers une serviette, une pensée qui trouva encore plus de sens quand cette dernière s’attarda notamment sur sa poitrine. A présent contre Helera, subissant l’étreinte de celle-ci alors qu’elle cherchait à mieux essuyer son dos, elle eût l’impression d’être une enfant. Mais une enfant avec un bon paquet de pensées impures. Elle essayait de se calmer, réagissant par un haussement d’épaules au constat d’Helera sur le froid mais la remerciant également d’un signe de tête. Elle s’excusa, encore une fois :
- - J’suis désolé, je sais pas ce qui m’a pris Helera.
Oh si, elle savait très bien. Une impulsion et pouf : le chaos. Et c’était pas désagréable, même si le chaos avait un goût d’alcool et de chocolat. En fait c’était certainement agréable parce que le chaos avait cette saveur, justement. Enfin bref, dans tout ça elle avait complètement trempé le lit. L’ex-Grise lui proposa d’utiliser ses sous-vêtements si besoin était mais Hayley minauda quelques mots :
- - Ca ira, merci, je suis bien comme ça pour le moment. La serviette me tient chaud. Et la douche aussi. Et l’alcool. Merci pour le thé.
Elle s’installa de son côté du lit, celui dont elle avait pris possession en arrivant et s’y installa amazone, les jambes jointes sur le côté, tandis qu’elle s’emparait de sa tasse et la tenait dans ses mains, pour les réchauffer dans un premier temps. Cette chaleur qui se diffusait par ses mains était agréable et elle était avant tout plus simple à gérer que l’autre qui cherchait à la dévorer de l’intérieur. C’est alors que son regard fût de nouveau attiré par Helera qui, cette fois, venait d’ôter son haut, déclenchant un décrochement de la mâchoire d’Hayley, surprise par la chose. Et ce n’était pas tout, voilà qu’elle se retrouvait maintenant en culotte. Paradoxalement gênée par la nudité d’Helera elle baissa la tête pour reporter son attention sur la tasse...pour se retrouver brusquement dans le noir, après s’être reçue le legging d’Helera en pleine face. Elle avait failli renverser sa tasse de thé. Retrouvant l’équilibre, elle se débarrassa tant bien que mal de la loque de tissus, la balançant derrière elle pour ensuite faire face à une Reine enfoncée sous la première épaisseur de couette, le bras gauche tendu vers Hayley. Un peu à la manière d’une petite fille ayant fait une bêtise, elle s’avança timidement vers Helera jusqu’à se faire emprisonner par son bras. Après avoir trinqué et bu un peu du contenu de la tasse elle la reposa, puis, se laissa glisser un peu plus bas dans les draps, posant sa tête sur la poitrine visiblement nue d’Helera, ouvrant sa serviette pour recouvrir un peu Helera et la protéger du froid. Elle sentait la fatigue toquer à la porte, aussi ferma-t-elle les yeux quelques secondes, juste le temps de se reposer.
C’est ce moment que choisit Helera pour la bombarder de questions, la faisant subitement rouvrir les yeux. Elle inspira profondément, laissant sa main gauche s’avancer sur le poitrail de l’ex-Grise, pas loin de l’une des formes naissante. Et parla d’une voix douce qui ne lui ressemblait pas :
- - J’sais pas pour Nelvaan. A la base j’étais partie pour faire des trucs. Des trucs de Jedi. Genre bien important…
Ses doigts bougèrent sur la peau d’Helera, un geste doux et répété, une sorte de demi-cercle tracé sur la peau, faisant presque le contour de l’autre forme juste en face de sa tête.
- - ...en même temps j’ai envie de voir Yredan. Même si à son âge on comprends pas grand chose et qu’on s’en fout. Laisse-moi y réfléchir encore un peu, d’acc’ ?
Quelques centimètres, elle continuait à jouer, mais le geste était devenu comme machinale et ce même geste répété avait comme un effet apaisant sur elle.
- - J’ai les cheveux bleus parce que je me suis fait une teinture.
Evident. Un effet secondaire de l’alcool dont les influences n’étaient pas encore tout à fait estompées.
- - Tu peux passer ta main dans mes cheveux ? J’ai toujours aimé qu’on passe une main dans mes cheveux.
Helera s’exécuta de bonne grâce, la chose lui fit du bien et cela lui permit de s’ouvrir un peu plus :
- - Je change souvent de couleur, ça a jamais vraiment de sens. Enfin, c’est par cycle et parfois ça prends un sens. Là je suis morte, alors j’ai les cheveux bleus, parce qu’Hayley Curwee la Jedi aux cheveux rouge est bien trop connue. Et la plupart des gens sont facilement dupés par une bête teinture, dingue non ?
Elle haussa les épaules, d’un mouvement bref. C’était une façon de passer inaperçue, un bleu flashy. Finalement, elle releva la tête, plantant ses yeux dans ceux d’Helera, restant comme ça pendant une bonne dizaine de secondes pour ensuite repositionner sa tête comme avant.
- - J’ai personne dans ma vie. J’suis libre comme l’air. Je profite. ‘fin...tu vois le genre ?
Elle était certaine qu’Helera voyait bien le genre. Subrepticement, sa jambe gauche glissa pour se positionner au-dessus de celle d’Helera. A présent qu’elle parlait, elle se sentait moins fatiguée. Par contre, une partie d’elle-même lui criait de ne pas en dire plus qu’elle confiait des choses trop personnelle à Helera. Elle l’ignora.
- - J’suis bien là, contre toi j’ai assez chaud, en plus y a la serviette. Enfin…
Elle releva sa tête, comme la fois précédente :
- - J’te gêne pas là, au moins ?
De toute façon elle avait prit ses aises et sans demander la permission, même depuis qu’elle était entrée dans ce vaisseau. Une impulsion. Elle déposa un baiser sur la peau d’Helera. Une envie soudaine, peut-être une volonté de la remercier, probablement autre chose aussi, elle se sentait toujours aussi...bouillonnante, à l’intérieur.
- - Tout ça, c’est n’importe quoi.
Pourquoi disait-elle ça, déjà ? C’était bizarre, mais parler d’elle et notamment sa vie sentimentale lui infligea une insondable tristesse sous-jacente. Et puis elle comprit. Étendue contre une femme, une situation connexe, des sentiments forts. Maya. Son souffle s’agita un peu. Maya était morte de toute façon, tout ça n’avait plus de sens. Elle comprenait pourquoi l’attachement était proscrit par le passé, c’était difficile de résister à cette souffrance qui s’agglutinait à tout son être et menaçait de la faire sombrer. Une larme perla dans le coin de l’oeil, s’écrasant sur la peau de sa comparse.
- - Désolé...la fatigue.
Elle fit mine de bailler, pour sauver les apparences. De toute façon Helera était encore bien éméchée, alors ça allait.
- - Tout ça c’est pas juste. La vie c’est pas juste. Nous, c’est pas juste.
Idiote petite fille capricieuse qui venait de comprendre comment le monde fonctionnait et qu’il ne s’arrêterait pas pour elle et c’était seulement quand elle s’arrêtait qu’elle réalisait que le monde était ce qu’il était. C’était trop vague, elle ne voulait pas développer, elle ne voulait même pas y penser. Changement de ton, reprise de contenance, il fallait pas casser l’ambiance :
- - Et toi, Rara ? T’as quelqu’un ? Bien sûr que t’as quelqu’un, l’intrépide Helera de Nelvaan, comment pourrait-elle laisser hommes ou femmes insensibles ?
Elle s’amusa de ses paroles, cela lui permettait d’évacuer la tristesse. Ses doigts jouèrent sur sa peau, cette fois d’une autre façon, tapotant celle-ci sans qu’il y ait la moindre volonté de faire mal, bien entendu. Quelques centimètres. Ce serait si facile et c’était pourtant si compliqué. Et c’était si tentant. A portée de main. Juste à la tendre un petit peu. Et tenter.
Non. Egoïste. Abus. Impensable.
Elle reposa ses doigts à plat, recommençant ses caresses.