- mer. 6 sept. 2017 20:44
#29994
- Tulkas les-Bons-Tuyaux
- - Tu as des réseaux isssi ?
- Pas vraiment, deux trois personnes que je connais, mais pas sûr qu’elles puissent nous aider. Enfin, on ne perds rien à essayer.
Le barabel acquiesça, de toute manière ils n’avaient pas d’autres choix pour le moment. Oh, bien sûr ils auraient pu aller cirer les pompes des grands pontes qui géraient le domaine, mais ça aurait impliqué de devoir se servir des réseaux officiels et Tulkas n’était pas vraiment en bons termes avec sa hiérarchie en ce moment. Rapport au fait qu’il avait prit des congés à durée indéterminées sans le rapporter à ses chefs. Il la sentait, la faucheuse au dessus de sa tête, celle de la cour martiale. Oh, il n’était pas dupe, il savait pertinemment que si on avait voulu le reprendre ce serait déjà fait, probable que le commandant Madine attendait de sa part un signe comme lui avait fait savoir Ayley, mais pour le moment il n’était pas décidé, ça non.
Avant de rejoindre le Secteur Bleu lui et Miriana avait fait un détour pour visiter Coronet, la petite kuati n’y avait jamais passé trop de temps et quand il la regardait il voyait bien qu’il y avait une envie de se changer les idées dans ses yeux. Nar Shaddaa, c’était depuis ce moment là, depuis qu’elle avait failli être violée. Elle n’avait rien dit, elle n’avait pas changé d’un iota à l’extérieur mais Tulkas savait, il l’avait tout de suite senti. En tant que lieutenant de l’armée il lui avait fallu apprendre à reconnaître ce que ses hommes portaient en eux, douleurs, faiblesses, angoisses… Il n’avait pas le choix, c’était le seul moyen pour lui de savoir à quoi s’attendre sur le champ de bataille, de faire avec les contraintes que ses hommes avaient. Alors Miriana, malgré son comportement relativement étrange au quotidien qui tenait à moitié de la psychotique obsessionnelle, restait quand même une personne relativement facile à analyser, ses troubles du comportement s’étaient de plus en plus accentués depuis la tentative de viol et Tulkas s’était senti obligé de rester proche d’elle pour veiller sur elle et elle n’y avait vu aucun inconvénient si on exceptait ses vaines tentatives de protestation…
Ils avaient décidés de faire un tour du côté des Jardins Botaniques et Zoologiques de Coronet, Miriana avait une passion peu commune pour la faune et la flore, un trait qui aurait le don de déclencher un haussement de sourcil à Tulkas si jamais il en avait eu, tant il s’était imaginé qu’un rat-womp qui passait son temps devant les écrans comme elle devait détester sortir à l’extérieur mais il fallait croire qu’il s’était laissé piéger par les clichés. Quand à lui, il ne nourrissait pas de passion particulière à l’endroit des animaux, n’y voyant au mieux que des proies qu’il pouvait chasser, de fait il avait une vision tout à fait pragmatique des choses et prenait la visite qui s’annonçait comme un moyen tout à fait didactique d’augmenter ses connaissances en cas de nécessité survivaliste. Le tram mag-lev s’arrêta devant le musée et les deux compagnons en descendirent. Un silence s’était installé entre les deux mais il ne semblait en gêner aucun d’entre eux outre-mesure. A la vérité c’était même appréciable d’être juste là et d’apprécier la compagnie de l’autre. Miriana leva un doigt malingre vers les grilles de fer forgé qui ceignaient les jardins, prenant la parole d’une voix enjouée :
- - J’ai entendu dire qu’ils avaient de nombreux animaux du Secteur, sûrement la collection la plus complète d’ailleurs !
- Ssse ssserait pas étonnant…
Il était plaisant de la voir ainsi. En termes généraux, Tulkas s’était surpris de nombreuses fois à juste prendre du plaisir à la regarder ou à l’écouter parler, ce qui n’était pas banal quand on était Tulkas Malabane, SpecOps et barabel. Il n’avait pas totalement identifié ce qui se passait chez lui, mais il savait qu’il y avait quelque chose. Et généralement, ce n’était pas bon quand il se passait un truc qu’il avait du mal à cerner…
Ils arrivèrent très vite dans les Jardins et se payèrent des billets afin de pouvoir entrer, on leur indiqua les horaires des fermetures ainsi que différents points d’intérêts particuliers, après quoi on les laissa pénétrer. Miriana était devenu un curieux mélange de petite fille ébahie et de femme asociale pleine de retenue, une curiosité dont seul un oeil averti pouvait apprécier la vue même si son comportement semblait déclencher quelques regards suspicieux parmi les badauds. Quand à Tulkas, il avait la très dérangeante impression d’être suivi, il se promit donc de trouver un moment pour étudier les visages des passants pour y déceler quelque chose de suspect.
Ils arrivèrent devant la bulle qui contenait quelques panthères des sables corelliennes, de fiers animaux dont la beauté féline semblait trouver grâce aux yeux de la petite kuati qui les observait à travers la bulle de protection qui protégeait l’environnement des créatures. Ils n’avaient pas l’air particulièrement vivace, probable que le fait d’être encagés les avaient rendu plutôt mollassons. Tulkas profita de ce moment pour se retourner, mais il n’eût pas besoin de rechercher trop qui le suivait, il avait très vite reconnu la silhouette équipée d’un long manteau qui le fixait avec son masque d’os. Un dernier regard en direction de Miriana qui semblait toujours fascinée par les bestiaux et il prit la décision d’aller à la rencontre de Kathrar. Il se posta à côté de lui, alors qu’un sourire garnie de crocs indiqua au kaleesh qu’il avait bien là son supérieur hiérarchique :
- - Tiens, tiens… Gueule d’Amour, qu’est-ssse que tu fais là ?
Silence, que Tulkas met à profit pour tourner la tête afin d’essayer de repérer d’autres agents, pour finalement reprendre la parole :
- - Ce sssalopard de Madine t’as envoyé pour me ramener de forssse ou pour me tuer ? Parssse que dans les deux cas, on est d’accord que je vais pas vous fasssiliter la tâche ?