L'Astre Tyran

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Figurant parmi les mondes les plus connus de toute la galaxie, Corellia est pour beaucoup synonyme de technologie et de voyage spatial. Pour d'autres cette planète est le symbole des fauteurs de trouble et de tout ce que l'univers compte de hors-la-loi.
Gouvernement : Affinités avec Nouvelle République - Indépendantiste
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By Hayley Curwee
#30970
    L’ascenseur stoppa son ascension, provoquant une petite secousse au niveau du nombril de la Jedi. Ce n’était pas désagréable, bien au contraire, c’était même l’une des sensations qu’elle préférait, étant jeune elle avait même contracté pendant un temps une passion assez inexplicable pour les ascenseurs juste pour cette petite sensation au niveau de son nombril, ce qui est assez étrange. Cette pensée la ramena en arrière, songeant à ces souvenirs oubliés, ces voluptés d’un autre âge qui n’avaient aucune complexité, ni même gravité, a cette époque le plaisir était facile et ne passait pas nécessairement par le sexe, mais avec l’âge il semblait que cette dernière caractéristique s’imposât comme une primeure.

    Se réfugier dans ses pensées et ses souvenirs lui avait fait perdre le fil de la conversation, elle n’avait même pas suivi ce que lui avait dit Riggs et elle écarquilla des yeux ronds lorsque celui-ci commença à procéder à la fouille au corps. Une brève intensité passa dans le regard de la rouquine qui suivait les mouvements du corellien, ne perdant pas un seul morceau de ce qu’il faisait. Elle donnait l’impression d’être un nexu ayant trouvé une proie, prête à lui bondir dessus au moindre geste de travers. Et puis finalement, cela cessa. Il restait la trace du souffle de l’homme sur sa peau, vestige de quelque chose qu’elle pensait connaître ou reconnaître : le désir. Ce n’était pas quelque chose d’exact, mais la Jedi avait assez d’expérience dans le domaine pour l’estimer correctement quand elle pensait le sentir.

      - Merci de ta coopération.
      - Tout le plaisir est pour moi.

    Enfin elle ne l’espérait qu’à moitié, ça. Et l’ascenseur reprit sa route, a son plus grand déplaisir, elle offrit donc un sourire un peu mutin à Riggs tandis qu’elle s’adossait au mur de l’appareil, s’éloignant donc un peu de l’homme. Et puis il se stoppa à nouveau et elle suivit son recruteur et les deux hommes qui s’étaient joints à eux, lui refaisant subir les affres d’une fouille au corps qu’elle jugeait bien moins plaisante à présent, même si elle ne le signala pas, préférant se contenter de s’enfermer dans le silence. Et puis ils se retrouvèrent de nouveaux tous les deux ensemble. Seuls. Et il fût le premier à lever le voile du silence :

      - Je vais devoir te poser une série de questions courtes auxquelles tu te devras de répondre le plus sincèrement mais surtout le plus rapidement possible. Ce sont des mises situation, tu dois me dire ce que tu ferais ou dirais dans ces conditions. Ne réfléchis pas, il faut que ce soit spontané.

    Elle acquiesça, elle dirait ce qu’il voudrait entendre, même si c’était dégueulasse.

    •Tu aperçois un groupe d'humains tabasser à mort un Gungan.
    - Je m’occupe de mes affaires.
    • Tu es dans une file d'attente pour entrer dans une salle de concert, mais après une attente interminable, tu arrives à l'accueil qui te signale que ton billet de réservation est un faux.
    - Je chope le devaronien qui tiens la caisse et lui explique qu’il a intérêt à me laisser passer s’il veut pas d’emmerdes.
    • Ton voisin humain tente de te dénoncer aux autorités pour avoir fait du trafic d'esclaves de Wookies.
    - Lui et moi avons une petite discussion sur le concept de “trahir sa race”.
    • Le nouveau chef d'Etat de la Nouvelle République est un Bothan.
    - En quoi ce serait étonnant ? Tous des ordures cosmopolites et corrompues.
    • Dans les toilettes d'un bar, tu vois un Duro à terre, totalement inconscient.
    - Il a eu ce qu’l méritait.
    • L'un de tes proches est gravement malade et ne peut accéder aux soins onéreux qui pourraient le guérir.
    - J’informe les médias des scandales que représente les aides qu’on donne aux aliens immigrés pendant que les corelliens crèvent faute de pouvoir se payer des soins.
    • Ton voisin Sélonien tente de te dénoncer aux autorités pour avoir fait du trafic d'esclaves de Twi'leks.
    - Je le vends à mes contacts sur Zygerria, il aura ptetre plus grand chose à redire après ça.
    • Ta meilleure amie souhaite se marier avec un Zabrak.
    - Quelle meilleure amie ?



    Un sourire mesquin trônait sur son visage, le genre de sourire qu’elle affichait peu, si ce n’est jamais. Ce n’était pas Hayley qui avait répondu, c’était ce personnage, tout comme c’était lui qui avait généré ce sourire.

      - C'est ok pour moi. Viens maintenant.
      - Tu m’en vois ravie.

    Et en effet, elle semblait rayonner d’apprendre qu’elle avait très certainement réussie l’épreuve. Tout compte fait ce n’était pas si compliqué, suffisait de lire les différents tracts de la grande époque de l’Empire Galactique, celle où les génocides d’espèces était monnaie courante pour cette entité, et on finissait par s’y retrouver et donner des réponses sympas. En tout cas pour cette association d’enculés. D’un signe de tête, Riggs lui intima de le suivre, ce qu’elle fit sans poser de problèmes. Elle allait s’apprêter à l’interroger sur l’organisation interne de la Ligue Humaine, juste de quoi faire la conversation, mais elle fût interrompue par un nouvel arrivant qui s’adressait à Riggs. On aurait dit que la Force était avec elle aujourd’hui :

      - Il va bientôt falloir qu'on transfère le Jedi, c'est ce que...
      - Oui oui oui, ils sont sympa tes scénarii d'entraînement. Seulement là tu vois, je suis avec une petite nouvelle.
      - Ah !
      - Ne fais pas attention à ce qu'il raconte, Hayley. Ce type passe son temps à faire des simulations pour nous tester. Il ne sait juste pas quand il faut s'arrêter avec les tests.

    Elle acquiesça, mais laissa son regard s’égarer sur l’informateur qui repartait, peut-être même trop longtemps puisqu’il lui semblât qu’il s’était retourné vers elle avec un regard interrogateur. Finalement ils reprirent leur route jusqu’à une autre salle où Riggs entreprit de la débriefer, laissant pourtant la porte à demie-ouverte, ce qui permit à la Jedi de constater qu’elle avait peut-être encore le temps de le rattraper

      - … , selon moi. Je suis confiant.

      Les autres vont délibérer pendant une quinzaine de minutes, donc si tu as des questions, tu peux les poser dès à présent.

      - A vraie dire, j’en ai une, oui : où sont les toilettes ?

    Il parût perplexe, visiblement il ne s’attendait pas à ça, elle affichait un air un peu gêné, l’air de dire que s’il ne se dépêchait pas il y avait un risque qu’il y ait des conséquences assez humiliantes pour elle. Finalement il lui indiqua les toilettes, la regardant filer alors qu’elle claquait la porte derrière elle.

    Enfin libre et avec une piste. Elle voyait l’informateur prendre l’ascenseur, toujours accompagné de ses gorilles. D’un pas leste mais qui se voulait discret, elle fit mine de se rapprocher, pour voir où ils se dirigeaient. La Force était encore une fois avec elle : personne ne semblait la remarquer ni décidée à l’arrêter. De fait elle avait prit la suite de l’informateur, prenant l’ascenseur à sa suite. Elle crût l’avoir perdu à un moment, mais heureusement pour elle son petit groupe ne passait pas inaperçu et elle parvint à les rejoindre, les suivant à distance.

    Au bout de ce qui semblait être une dizaine de minutes ils arrivèrent à une salle qui semblait confinée, difficile de s’approcher à présent, une partie du groupe s’était divisé, laissant deux gardes pour surveiller l’extérieur tandis que l’informateur pénétrait à l’aide de ce qui semblait être un pass. Lorsque la porte blindée s’ouvrit elle le ressenti : c’était faible mais encore existant : une présence dans la Force, celle d’un Jedi, un Jedi probablement fatigué. Elle se demandait comment ils faisaient pour le retenir ici… L’avait-il affamé ? C’était le meilleur moyen d’empêcher un utilisateur de la Force d’être nuisible, s’il n’avait que peu de forces, il ne pouvait pas faire appel à la Force pour l’aider.

    Elle ne pouvait rien faire pour le moment, aussi décida-t-elle de retourner jusqu’à Riggs afin de continuer sa couverture, peut-être même serait-il inquiet, vu le temps qu’elle avait mis pour trouver la cache du Jedi. Elle recula donc, mais sentit quelque chose sous son talon, le genre de chose qui n’aurait pas dû s’y trouver : un pied.

      - Qu’est ce que tu fous là, toi ?
      - Euh… Je me suis…

    Elle n’eût pas le temps d’en dire plus, elle fût vite maîtrisée par l’homme qui commençait à la traîner vers ce qui semblait être l’extérieur. Il semblait bien qu’elle s’était grillée…
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By Norin Varracht
#31111
Cette femme pourrait devenir un soutien féal à leur cause. Le test avait été bien plus que concluant, et même si il n'était qu'une première étape, le résultat avait censément fait son petit effet auprès des examinateurs. Elle savait faire preuve de réserve dans son bellicisme envers les aliens quand il le fallait, ce qui la plaçait dans la catégorie des individus aptes à éviter une exposition dangereuse de leur haine. Des êtres capables de faire la différence dans cette Ligue, ce que l'espion redoutait le plus. Il n'était pas là pour arranger leurs affaires, bien au contraire.

Les toilettes, une demande certes importante mais pas celle à laquelle il s'attendait. Il la laissa partir et fit mine de fermer la porte avant de la rouvrir quelques secondes plus tard. Elle était en train de partir dans la direction opposée que l'agent lui avait indiquée. Lorsque la recrue s'arrêta devant les ascenseurs, un des examinateurs tout juste sorti des délibérations tenta de l'approcher, mais fut retenu par Norin, laissant ainsi filer la dame dans la cabine d'ascenseur. L'examinateur s'adressa alors à l'agent.


T'as vu le score qu'elle nous a fait la petiote ? Incroyable.

Ouais ouais, ça se voit pas là mais je t'assure que j'explose de joie, intérieurement.

Dis-moi, je dois contacter des collègues à propos des évènements de ce matin. Tu peux crypter la communication depuis ce bureau ? Préviens également la recrue que je n'en aurai pas pour longtemps.


L'homme répondit simplement d'un hochement de tête avant d'aller vers son propre bureau. Malgré la mauvaise direction qu'avait sciemment emprunté Hayley, le danger potentiel qu'elle représentait restait mineur sans arme à sa disposition. Sauf si, bien sûr, elle jouait de faux semblants et était engagée pour tuer. Mais qui pouvait-elle bien être chargée de tuer ? Varracht verrouilla la porte du bureau et s'installa sur le seul fauteuil de la pièce, affichant ensuite le réseau d'holo-surveillance du bâtiment sur l'écran qui le faisait face. Il pouvait alors observer la dame qui semblait suivre un chemin précis, toujours précédée du groupuscule composé notamment de l'informateur de tout à l'heure qui mentionna le Jedi par mégarde.

Tuer un Jedi, cela pourrait vite devenir problématique. Il avait bon espoir cependant de voir cet éventuel projet échouer, considérant le nombre plus que conséquent de gardes postés autour de sa cellule. Dès lors, le plus important était de se renseigner sur l'inconnue et pour ce faire, l'espion activa un canal de communication, celui que son collègue venait d'encrypter. Il tenta d'entrer en contact non pas avec des individus isolés de la Ligue mais avec l'agent des opérations spéciales à qui il avait faussé compagnie un peu plus tôt, à l'entrée du local. La voix de son correspondant crépita quelque peu avant de s'éclaircir.


• On respecte même plus les consignes d'identification... Fais gaffe, tu deviens aussi désorganisé que la bande de tarés que tu fliques.

• Ouais, ils ont tendance à déteindre sur moi, ces cons. Bon sinon, t'as le dossier des criminels fichés ? J'ai des enregistrements vidéos pour toi, 'sont pas d'excellente qualité mais...

• Garde tes bandes moisies là où elles sont, on a retracé votre itinéraire en airspeeder jusqu'au bar.

• Z'avez trouvé quelque chose sur elle ?

• Non, inconnue aux bataillons par chez nous.

• Pas même dans les fichiers classés ? Elle vient d'agir bizarrement là, elle cherche à s'approcher de Krahnn.

• Raah... Ça sent le soufre à chaque fois que les Jedi s'en mêlent. Tu sais vraiment rien d'elle ?

• Un père buté par un Zabrak, ça va pas bien nous avancer... Ah si, elle connaît l'ancienne Première Administratrice aussi.

• Daklan ? Tu l'as croisée ?

• Ouais... Euh, on en reparlera plus tard, la tête rouge fait encore des siennes.


Il coupa sans ménagement la communication pendant qu'il observait encore la recrue sur l'holocam située près de l'issue de secours ; un garde conduisait le joli minois vers la petite patrouille de lyncheurs émérites du quartier, postée dans l'angle de la ruelle avoisinant le local. L'agent enfila un manteau aux couleurs de la société écran et enfourna son blaster dans une poche intérieure du vêtement. En sortant du bureau, un examinateur s'avança vers lui et tenta de prendre la parole, mais fut rapidement stoppé par l'index de Norin pointé en l'air et en sa direction, pendant que l'agent continuait à progresser pour gagner la cage d'escalier. Il dévala les marches jusqu'à atteindre une autre sortie secondaire. Ses pas légèrement pressés le portèrent jusqu'au début de la ruelle, puis il ralentit de plus en plus en découvrant les détails de la scène.

Tous les zigues étaient à terre, seul l'un d'entre eux se faisait encore rosser par la recrue, qui en termina peu après l'arrivée de Norin. L'espion haussa un sourcil, parcourant du regard chaque homme à terre, manifestement tous assommés avec précision. S'ils respiraient tous encore, était-elle alors réellement une sicaire ? Il se garda bien d'en venir aux conclusions pour le moment, et agrippa Hayley par le bras lorsqu'elle le repéra enfin en se tournant vers lui. Varracht l'amena à nouveau dans le local en prenant soin d'éviter de croiser quelque gêneur, mais la laissa cette fois au rez-de-chaussée, dans un petit bureau. Il regarda à gauche puis à droite du couloir avant d'entrer à son tour et de verrouiller la porte derrière lui. Dans un face à face soudain, l'homme posa la seule et unique question qui le taraudait et qu'il pouvait dès lors légitimement mettre sur le tapis.


Qui es-tu ?

Le duel de regards se renforça, ne sachant vraiment si ce vif échange annonçait une algarade toute aussi féroce. Mais au lieu de cela, l'homme se rapprocha davantage de la dame et la fit reculer jusqu'à ce qu'elle fût obligée de se plaquer contre le meuble métallique du fond de la pièce. La main droite du Corellien vint se poser sur la surface froide, à hauteur de la tête, bras tendu, pendant que ses yeux fixaient tour à tour les iris puis les lèvres de son vis-à-vis. En fléchissant lentement le coude, le visage de l'espion s'avança pour frôler quasiment celui de l'inconnue, leur souffle se croisant par moments. Il attendait alors une réponse, qu'elle fût orale ou physique.
Modifié en dernier par Norin Varracht le mar. 4 déc. 2018 09:14, modifié 2 fois.
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By Hayley Curwee
#31125
Ce post contient des scènes explicites ou de nature à choquer.


    Bon, il semblait qu’elle avait un peu péché par orgueil et y avait moyen que ça lui porte préjudice de surcroît, elle se retrouvait tirée à l’extérieur par le garde qui l’avait chopé. Extérieurement elle présentait tous les signes de nervosité de la frêle créature qu’elle semblait être, prise en flagrant délit par l’un des hommes qu’elle était censée tromper. Intérieurement, et bien… Elle n’en menait pas large non plus. Si elle s’était attendue à se faire griller à un moment par l’un ou l’autre des membres de cette organisation, elle avait espéré que ce ne serait pas aussi rapidement. Fallait croire qu’elle était pas aussi maline qu’elle se plaisait à le croire. Et c’était pas forcément une chose très arrangeante pour son ego.
    Elle avait pensé qu’on la mènerait jusqu’à son recruteur. Ou plutôt elle l’avait espéré. Mais visiblement ce n’était pas la direction qu’elle prenait, bien au contraire. Le chemin qu’elle prenait ne lui plaisait même pas du tout. Au bout d’un moment, ils arrivèrent dehors, elle le sentit bien avant de le voir car l’air s’était rafraîchis. Le type poussa une porte de service, pour la forme la Jedi tenta de résister mais l’autre joua de ses muscles pour la forcer à le suivre, ce qu’elle fit sans trop broncher. Le type avait enserré sa main assez solidement pour qu’elle pût même envisager de se dégager. Alors que la lumière cessait de l’éblouir, elle pût détailler au loin un groupe de loubards qui semblait se poiler de manière assez extravagante, le genre dont elle avait pas envie de faire la connaissance, elle se dit que c’était peut-être le bon moment pour tenter de négocier un peu :

      - S’il vous plaît… Je me suis perdue…
      - Ta gueule, salope. Me prends pas pour un con.
      - Par pitié… Je suis là pour la cause et rien d’autre…
      - Eux aussi. Ils vont bien t’arranger le portrait et moi je me chargerais de ton cul après ça.
      - Non…

    Elle y avait mis les formes pourtant, accentuant sa voix dans les aigües tout en baissant le volume, histoire de jouer la petite innocente. Mais peine perdue. Bien bien… Visiblement elle n’aurait pas le choix.Ils arrivaient au centre du petit groupe, l’autre continuant à la tirer tout en s’adressant à ses hommes :

      - Les gars, en voilà une qu’il faut ma…

    La fin de sa phrase mourut dans sa gorge. Hayley avait exploité sa force, lui collant un sale coup pile au niveau de la pomme d’Adam. L’autre s’effondrait déjà à terre, se tenant la gorge comme si ça pouvait apaiser la douleur qui paralysait sa trachée.

      - Qui me prends en premier ? Ou peut-être que vous préférez qu’on fasse ça tous en même temps ?

    Elle avait haussé un sourcil, d’un air interrogateur. Passé la minute de stupéfaction, les autres se jetèrent sur elle, pas décidé à lui laisser le moindre répit. Ils étaient combien ? Quatre ? Peut-être cinq ?
    Ce fût un grand carnage. Aidée de la Force, la Jedi se faufilait comme une ombre, esquivant les coups et contrant ses adversaires en utilisant leurs forces pour en faire des faiblesses. Elle se débarassa d’un premier adversaire, lui décochant un coup au niveau du coeur qui le mit à terre, passa sous un autre qui se jetait sur elle mais qui fonça sur un autre loubard, bloqua un coup avec le coude, brisant le poing de son assaillant qu’elle acheva d’un coup de boule qui péta le nez du vaurien. Les deux qui s’étaient percutés revinrent sur elle, le premier tentant un direct du droit qui n’eût pour autre effet que d’être utilisé pour qu’elle se serve de son ennemi comme d’un bouclier humain, celui-ci encaissant un coup d’une barre de fer sur le crâne et tombant presque immédiatement à terre, complètement KO. Un autre avait sorti un couteau à cran d’arret qu’il agita comme pour l’empêcher d’approcher, mais une erreur de calcul le fit passer trop près d’elle, elle brisa donc son bras, s’emparant du couteau qu’elle planta dans le genoux du criminel.
    Ce fût à ce moment qu’elle remarqua que son compagnon de jusqu’alors revenait vers elle, visiblement étonné par ce qu’elle venait de faire. Une demie-seconde d’inattention l’empêcha d’anticiper le coup du dernier debout, les deux virevoltant dans un roulé-boulé à terre d’une violence assez rare. L’autre se tenait au dessus d’elle, bloquant les mains de la Jedi pour l’empêcher d’agir. C’était bien mal la connaître que de penser que ce genre de défense allait arrêter cette furie. Elle lui colla un bon coup de genou dans les valseuses, le faisant choir sur le côté, reprenant l’ascendant pour le rouer de coups au niveau du visage, ne laissant qu’un visage plein de contusions et de sang. Pas beau à voir. Une fois finie, elle se tourna vers Riggs, l’air faussement désolée, haussant les épaules :

      - Désolé, j’ai dû improviser…

    Celui-ci ne pipa mot mais s’empara de son poignet pour l’entraîner à sa suite. Encore ?! Mais c’est une manie dans le coin ou bien ? Ils la prenaient tous pour une poupée qu’on emmenait où on veut ou quoi ? En tous cas elle se laissa faire, visiblement pas fâchée de retrouver son guide dans cette forteresse, il était fort probable qu’il lui passe un savon, mais elle n’en avait cure. Ce petit combat l’avait fait se sentir vivante, l’avait presque même réveillé et elle se sentait en ébullition à l’intérieur. Il la poussa dans un local après s’être assuré que personne n’était dans les parages, puis le verrouilla après y être rentré, posant une bien indiscrète question :

      - Qui es-tu ?



    Que répondre ? Surtout, ne fais pas la maligne Hayley, joue là en douceur...pour commencer ! Elle ne dit rien, préférant le défier du regard, un défi qui l’amena à se rapprocher, ce qui n’était pas pour déplaire à la corellienne. Néanmoins, il ne fallait pas que les choses basculent en des territoires hors de son contrôle, elle savait pertinemment combien ce genre de situation pouvait réceler nombre de dangers si l’on n’y prenait pas garde.

    Il était proche, bien trop proche. A tel point qu’il l’avait forcé à reculer, ce qui n’inquiétais pas Hayley outre-mesure pourtant, elle savait par expérience que dans ce genre de confrontations il fallait savoir céder du terrain pour gagner une bataille et s’assurer du bon déroulement de la guerre. La domination physique qu’il espérait asseoir n’était qu’une illusion qu’il entretenait savamment, se rassurant lui-même sur sa propre superbe. Un mensonge qu’elle prenait plaisir à voir s’étendre sous ses yeux, s’autorisant l’ombre d’un sourire à peine furtif alors qu’elle se retrouvait presque encagée par Riggs. Au fond d’elle, quelque chose remua, une ombre décharnée qui réclamait sa pitance, comme trop longtemps laissée affamée de quelque chose qu’elle avait longtemps désiré. Elle sentait cette force se diffuser dans ses veines et il était impossible pour elle de ne pas penser à lui : le Simurgh était-il à la source de ce prélude au déchainement qu’elle sentait bousculer l’intérieur de son être ?

    Toujours pas le moindre mot, mais le regard mauvais de Riggs l’excitait, à un point tel qu’elle essaya de tempérer tout cela en se mordant les lèvres, ce qui était honteusement inutile, ne faisant que raviver le feu qui déjà s’étendait.
    A présent elle en avait la certitude, il y avait un peu du Simurgh qui se déversait en elle alors que sa main droite s’avança, se posant sur le torse de Riggs, minaudant d’une petite voix :

      - Laisse-moi…

    Trop tard, il était déjà trop tard, elle n’avait plus aucun contrôle sur rien, elle aurait bien été démente de croire qu’elle aurait pu le conserver, une caractéristique qu’ils avaient en commun à présent. Cette fois sa main s’était rapproché de la boucle de la ceinture de son compagnon qu’elle détachait avec une lenteur appliquée, mais ses mains tremblaient et cela se percevait.
    Le bruit de cette ceinture qui s’ôtait sonnait comme une glas, celui d’une époque révolue entre les deux êtres. Fini le temps de la civilisation, voilà que s’annonçait la violence d’une révolte toute pleine de passions se nourrissant de ses propres exactions. Et voilà qu’à présent le premier bouton sautait et que ses doigts commençaient à s’avancer à la découvert de cet endroit…

    ...elle n’eût le temps de rien, hélas. On tambourinait à la porte. Et qui que ce fût, il était fort probable que Riggs lui fasse passer un sale quart d’heure si elle en jugeait par son faciès où l’on sentait une certaine déception. Quand à elle, elle s’esquiva de sa prison, passant en dessous des bras de son recruteur pour aller s’appuyer contre le mur non loin de la porte où l’on continuait de cogner. Et d’un air malicieux, elle se permit d’ajouter avec une voix faussement contrite :

      - Je ne voudrais pas jouer les troubles-fêtes, mais je pensais qu’on devait juger de mon utilité pour la cause…

    Et son sourire était une insulte pour le respect.
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By Norin Varracht
#31311
Dans la colère du moment, les gestes de la créature qu'il avait cerné lui échappèrent quelque peu. La si grande proximité qu'il avait délibérément provoqué dans le but de l'intimider ouvrit une toute autre situation qui, d'apparence, était loin d'être déplaisante. Lorsque la fureur passagère se dissipa complètement de son esprit, sa veste avait déjà été écartée et sa ceinture défaite. La paume de sa main vint relever le menton de la dame au moment où il sentit son pantalon se desserrer légèrement, puis il lui suggéra de se relever en remontant sa main en même temps que la douce esquisse qu'il tenait en son sein. De nouveau face à face, le nouvel échange de regards, bien qu'intense, ne dura qu'un bref instant avant que l'on ne frappât à la porte et que la belle ne décidât alors de s'extirper de la prise de l'espion, laissant échapper une brève réplique teintée de sarcasmes.

À n'en point douter, cette Hayley était dangereuse, une femme fatale dont il faudrait se méfier tant qu'il n'aurait pas fait la lumière sur ses réelles intentions. Ce qui le ramena inexorablement à la même question.


Qui...

La porte s'ouvrit brusquement après que le verrou magnétique fut carbonisé à coup de blaster. Un canon encore fumant entra subitement dans la pièce et pointa en direction de la dame, mais l'arme et son propriétaire tombèrent aussi sec après qu'un bruit de choc retentit. Un autre homme entra en enjambant l'être inconscient à plat ventre. Ce fut bien la première fois que l'espion apprécia une intervention de Dirk, qui s'attelait alors à traîner le corps dans un coin du local.

Quelqu'un nous a balancés, encore. Ça commence à me les chauffer sévère pour être honnête.

La CorSec a bouclé le secteur ?

Nan, mais ça devrait pas tarder, vu que leurs éclaireurs ne pourront plus leur donner de nouvelles.

Est-ce qu'on est sûr que c'est pas simplement un agent en patrouille régulière ?

Riggs... T'as pris la peine de voir le gars ? On en a quatre ou cinq comme ça qui rôdaient autour de notre immeuble.

L'agent savait, il n'avait pas réellement besoin de regarder à nouveau le corps inerte, mais jeta un rapide coup d’œil pour faire mine de. C'était un officier en civil, le genre de traqueur un peu téméraire et dénicheur d'infos.

Ouais... Bon, on fait quoi là, tout de suite ?

On t'a pas attendu, les serveurs ont déjà été vidés. On est en train de se disperser les uns les autres sur les secteurs restants. Les détenus sont en train d'être transférés.

Il afficha une adresse sur l'écran de son datapad et la montra à Norin avant de l'effacer.

On se retrouvera là-bas.

L'endroit où on va parquer les prisonniers ?

Contente-toi d'y aller, c'est tout ce que t'as besoin de savoir pour le mom...

*À toutes les unités à proximité du quartier 21C, intervention requise sur place, code 5-5E.*

Le comlink de l'assommé retentit en mode haut-parleur, une erreur bien grossière pour un agent éclaireur. Un code un peu particulier venait d'être diffusé, Varracht n'arriva pas à l'identifier sur le coup. Dirk, lui, haussa un sourcil tout en regardant l'espion d'un air grave.

Le quartier 21C...

En le répétant, cela devenait une évidence pour Norin. Un rendez-vous avait été fixé là-bas. Des membres de la Ligue étaient à ce moment précis en train d'y transférer un stock d'armes, depuis une cache vers une base plus importante. C'était illégal, bien sûr, mais c'était surtout une opération que peu de personnes connaissaient. Cela aurait son importance plus tard, car pour l'heure, il fallait les prévenir dès que possible.

C'est pas très loin d'ici, j'y vais avec la recrue.

Bah pourquoi pas, après tout. Oublie pas ta banderole "je suis un hors-la-loi et je vous emmerde".

T'as vu les résultats du test qu'elle a passé ?

Tu sais où tu peux te le mettre ce test, Riggs ?

On discutera anatomie plus tard. Elle vient avec moi, il nous faut toute l'aide dispo.

Dirk soupira bruyamment avant de sortir.

C'est ça, allez tous les deux au trou, je m'en carre.

Norin regarda Hayley un bref instant avant de la prendre par la main pour l'emmener jusqu'à un ascenseur.

Désolé de t'embarquer là-dedans, on va tenter d'exfiltrer des collègues en urgence.

Ils montèrent dans l'ascenseur pour atteindre l'étage qu'ils avaient foulé un peu plus tôt. Il restait encore quelques personnes qui se pressaient à dégager les derniers équipements à transférer. Norin récupéra sa veste personnelle et abandonna la parka de l'entreprise, puis transféra son blaster d'un vêtement à l'autre et tendit la dent de dragon à sa partenaire du moment.

On y va pour sauver, et non pour tuer.

L'agent en profita également pour aller détruire de plusieurs coups de blaster les postes de communication depuis lesquels il contacta plusieurs fois la CorSec. Ils quittèrent ensuite le bâtiment à la hâte et s’enfoncèrent dans le dédale de ruelles que l'agent commençait à connaître. Après avoir mis une bonne distance entre eux et la base nouvellement désaffectée, il s'arrêta et se retourna vers sa protégée.

Bon, t'es pas obligée de venir. Tu pourras faire tes preuves une autre fois si tu le sens pas.

Il ne lui semblait pas avoir vu poindre une quelconque réserve sur le visage de la dame, aussi continua-t-il alors son chemin, lui laissant encore le choix de le suivre ou non. D'un pas pressé, l'agent rejoignit enfin le fameux quartier 21C, mais arriva manifestement après la bataille. Plusieurs transports d'intervention des forces Corelliennes avaient bouclé les rues qui entouraient la cache d'armes, et des agents conduisaient quelques membres dans les véhicules de détention. Norin continua sa route sans s'arrêter, s'éloignant du bloc sans broncher ni se retourner, l'air le plus détendu qu'il pouvait afficher, et espéra que la recrue opta pour afficher le même comportement tout du long.

Quelque chose n'allait pas, il y avait là une accumulation d'accrocs qui trahissaient autant des mouvements importants de la Ligue que des interventions de la CorSec. Varracht ne se sentait plus en sécurité, et pas seulement en tant que membre de l'organisation criminelle. Et si le point de rendez-vous que Dirk lui somma de rejoindre était lui aussi compromis ? Pas de prise de risques, il valait mieux se terrer ailleurs. L'homme décida donc de repartir dans un secteur plus calme, et s'arrêta tout près d'un bar.


Pour ton premier jour, c'est pas le plus calme que t'aurais pu avoir, tu t'en doutes ; Mais t'as l'air plutôt spéciale comme recrue, ça a l'air de te correspondre.

Il l'invita à entrer dans le bar en la fixant du regard, attendit qu'elle entamât son chemin pour l'agripper doucement par le bras.

C'est pas le moment de se tirer dans les pattes, on verra plus tard pour ta petite incartade de tout à l'heure.

Puis il la lâcha pour la laisser pénétrer dans l'établissement la première. La méfiance était de mise, dirigée vers autrui, sans distinction aucune.
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By Hayley Curwee
#31387
    Hayley écarquilla les yeux alors que le blaster fumant se pointait sur elle, prêt à lui permettre de rejoindre la porte qui venait de s’effondrer si l’on s’en fiait aux apparences. Mais ce ne fût pas son corps qui s’effondra au sol. L’espace d’un instant, son coeur rata un battement et elle ressentit presque une pointe de déception, espérant très étrangement que pour une fois, un tir la touche. C’était étrange, une sorte de pulsion dont elle ignorait la provenance mais dont elle entrevoyait le but. Etait-ce le Simurgh ? Instinctivement, elle porta sa main droite à son ventre, comme si cela pouvait lui permettre d’identifier et de calmer ce mal qui la touchait. Peine perdue. Cette pulsion de mort qui l’avait traversé avait disparu aussi vite qu’elle était apparue.

    Elle soupira, reportant son attention sur le dialogue qui occupait les deux membres de la Ligue, mais elle restait murée dans son silence, de toute manière on avait pas besoin de son avis sur la question, tout ce qu’elle parvenait à en comprendre, c’était que la base semblait compromise, ce qu’elle pût confirmer en posant ses yeux sur l’homme qui gisait à terre et les informations qu’en avaient les deux hommes : un agent de la Corsec. La discussion allait bon train, les deux convenant d’un point de rdv, mais leur jolie petite réunion fût interrompue par le comlink de l’agent qui indiquait que la partie prenait une toute autre tournure et que l’offensive était en passe de commencer. La seule chose dont elle était certaine, c’est qu’elle n’avait pas envie de se trouver là quand ils débarqueraient, surtout que ce connard de Riggs ne semblait pas avoir gardé le sabre sur lui, du moins elle ne l’avait pas senti pendant sa brève “fouille au corps”. Riggs ne semblait pas être le genre d’homme à jouer avec le feu, pas au premier abord en tout cas, ce qu’elle ressentit comme une nouvelle déception. Les deux mecs se disputaient maintenant, Riggs voulait finalement foncer tête baissé dans une opération de la Corsec quand Dirk conseillait la prudence et voilà qu’on en arrivait à ce moment où il fallait impérativement que les mâles jouent au jeu de celui qui a la plus grosse.

    Bien vite, elle ressentit un ennui profond à les observer se battre, même si elle devait avouer ressentir une certaine fascination quand elle fit le constat qu’ils se parlaient mais ne s’écoutaient pas. Un mal qui touchait beaucoup de gens dans cette galaxie. Finalement, elle reporta son attention sur l’agent qui restait à terre, s’assurant que les deux continuaient à ne pas s’intéresser à elle, elle déplaça le corps inanimé pour pouvoir glisser sa main dans l’intérieur de la veste du policier. Après un instant à farfouiller en aveugle, vu qu’elle continuait à fixer les deux autres qui se chamaillaient, elle parvint à mettre la main sur le paquet de clopes du type assommé qu’elle chipa, le glissant dans l’une de ses poches, non sans en garder une au préalable en main. Dissimulant celle-ci derrière sa main, elle fit apparaître une minuscule flamme grâce à la Force, allumant la cigarette. Ce n’était pas grand chose et ça avait été assez discret pour que les deux passent à côté, après quoi elle tira sur la clope, ses pupilles se dilatèrent alors qu’elle ressentait le plaisir de la nicotine qui se diffusait en elle, un plaisir qu’elle avait oublié jusqu’alors. Sa dernière clope remontait à quoi ? Presque un an ? Lorsqu’elle était encore sur Impératrice Têta, en exil si elle se souvenait bien. Elle porta la cigarette devant son regard, observant la fumée qui s’échappait en volutes dansantes, cela avait quelque chose de presque sexuel et cette fumée prit étrangement la forme de la Princesse Tega, lui remémorant des temps lointains et une félicité comme elle n’en avait plus jamais connu depuis sur le plan de telles voluptés.

    Elle n’eût pas le temps de s’attarder, hélas, voilà qu’encore une fois on la prenait par la main, ce qui lui donnait l’impression qu’on la prenait pour une gamine incapable de suivre les gens par elle-même. Une fois arrivé au bureau laissé peu de temps auparavant, Norrin lui tendit son manche de sabre, mais lorsqu’elle voulut le récupérer, il ne desserra pas son emprise, rappelant la motivation première de l’action :

      - On y va pour sauver, et non pour tuer.
      - Pourtant j’peux difficilement faire autre chose avec un truc aussi pointu.

    Elle avait prit un air bougon, mais se demandait intérieurement pourquoi il tenait tant à faire aussi peu de victimes. Alors Riggs, on se chie dessus à l’idée d’avoir du sang sur les mains ? Ca dérange pas de tabasser de l’alien mais quand les choses sérieuses arrivent on se sent pas d’assumer ? Mais ce n’était pas pour la déranger, au contraire. Elle était pas là pour tuer, sa mission serait même un franc succès si elle parvenait à s’en sortir sans le moindre meurtre. Elle le regarda opérer la destruction de preuves, puis elle pût enfin le suivre comme une adulte dans les ruelles étroites qui jouxtait le bâtiment, Riggs se retournant en cours de route :

      - Bon, t'es pas obligée de venir. Tu pourras faire tes preuves une autre fois si tu le sens pas.

    Cette fois-ci, elle croisa les bras, faisant montre de son impatience. Ca rimait à quoi qu’on s’arrête comme ça tout le temps ? Ca menait à quoi ? On perdait du temps qu’on pourrait consacrer à sa mission… Elle leva les yeux au ciel tandis qu’ils reprenaient leur route...pour trouver le secteur déjà cerné de flics, ce qui foutait son plan de sauvetage royalement à l’eau. Elle se rapprocha de lui, marchant à ses côtés pour donner l’impression d’un joli petit couple qui marchait ensemble vers une destination sans importance, histoire de ne pas éveiller les soupçons des forces de l’ordre. Et ils arrivèrent finalement à un bar, mais il ne la laissa pas pénétrer tout de suite, préférant la retenir encore une fois par le bras. C’est une manie ou quoi ?

      - C'est pas le moment de se tirer dans les pattes, on verra plus tard pour ta petite incartade de tout à l'heure.
      - Tu parles de ce moment où j’avais ma main dans ton pantalon ?

    Elle ne se démontait visiblement pas, et elle avait pas pour intention de toute manière de lâcher quoi que ce soit sur son éloignement. Riggs était son seul lien avec la Ligue, ce qui voulait dire qu’elle devait le manoeuvrer habilement pour obtenir ce qu’elle voulait, cela passait par mettre en place une relation de confiance, certes, mais absolument pas pour lui confier tout et n’importe quoi non plus.

    Elle prit place bien vite dans une banquette un peu défoncée au look retro, s’emparant de la carte qui semblait ne pas avoir subi de renouvellement depuis l’ouverture de l’établissement, ouverture qui datait d’il y a plus de vingt ans de ce qu’elle pouvait en juger. Une serveuse droïde s’avança vers eux une fois qu’ils étaient installés, prête à prendre leur commande :

      - Un chocolat chaud pour moi. Et un beignet aux fruits.

    Son ventre grondait d’un air menaçant, réclamant un dû qu’elle lui avait trop longtemps refusé. Un silence s’était installé pendant que la droïde allait ordonner la préparation de leur commande, elle choisit de ne rien dire dans un premier temps, reportant son attention sur une toile d’araignée sur laquelle on se promenait ladite arachnide. Joyeuse, elle emballait gaiement une mouche assez grosse, prête à patienter le temps qu’il faudrait avant de la dévorer. Hayley se fit la réflexion que c’était un peu la situation dans laquelle elle se trouvait à présent : prise au piège avec Riggs, qui attendrait le temps qu’il faudra avant d’obtenir sa réponse, car elle n’était pas dupe, le corellien semblait être le genre de tête de mule prêt à patienter une éternité pour obtenir ce qu’il voulait, ayant l’assurance que tôt ou tard il finirait par avoir ce qu’il recherche. Elle l’examina plus en détails : il avait les traits tirés, signe du peu de sommeil qu’il devait avoir en réserve, quelques rides au front, peut-être dû aux soucis qui s’étaient accumulés dans son existence, au delà de ces petites choses l’homme prenait soin de lui et ça se voyait, malgré qu’il entretenait avec application l’image de quelqu’un de négligé. Plutôt amusant comme paradoxe.

    Finalement la droïde arriva avec leur commande et Hayley commença à touiller son chocolat chaud après y avoir versé un petit rab de sucre, ce n’était certes pas raisonnable, mais après cette matinée elle se consolait comme elle pouvait. Quand elle considéra avoir suffisamment remué son chocolat chaud, elle posa ses mains de part et d’autre du mug afin de laisser la chaleur du chocolat chaud se diffuser dans ses paumes. En tout cas l’endroit était calme et c’était appréciable surtout après toute l’agitation qu’elle vécue, l’espace d’un instant elle se laissa aller à fermer les yeux, juste pour essayer de calmer les émotions qui agitaient son être et se recentrer dans la Force, c’était plus que nécessaire pour qu’elle ne perde pas de vue ce qu’elle était venue faire ici.

    Elle porta le mug à ses lèvres et but une gorgée dont elle sentait la chaleur parcourir son intérieur, après quoi elle reposa l’objet, reportant son attention sur le beignet qu’elle ne toucha toutefois pas encore.

      - J’t’aime bien Riggs, t’es quelqu’un de sympa. Prends pas de risque à cause de moi, d’acc’ ?

    Mais cette question était rhétorique et le regard d’Hayley se perdit dans celui de Riggs, rétablissant un silence bien plus inconfortable que le précédent. Elle avala une autre gorgée, préférant scruter les ondes à la surface de sa boisson et espérant que sa remarque imposerait au corellien de ne pas trop être curieux avec elle.

      - Quelle est la suite du programme, Riggs ?
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By Norin Varracht
#32134
Au même moment
QG des opérations spéciales

ImageIls ont fait quoi !?

Personne n'a été prévenu, on ne sait même pas qui a donné l'ordre d'appréhender les trafiquants.

Qu'on me dise tout de suite que c'est une farce... Une farce de mauvais goût.

Le local que l'on surveillait a été également pris d'assaut par une autre unité.

C'est marrant, j'ai soif, tout d'un coup.

Vous voulez que j'aille vous chercher de l'eau ?

En fait, je parlais de me rincer le gosier, mais tu as raison, je ferais bien de passer aux toilettes pour me rincer la figure également.

Oh... Je vois...

Mais si il y a d'autres bonnes nouvelles, n'hésite surtout pas à me les transmettre. J'aime bien les bonnes nouvelles.

Est-ce que l'on contacte le directeur ?

Et pourquoi pas tirer dans les jambes de nos infiltrés et donner leur nom à la Ligue ? Sans rire...

L'homme agrippa son agent par le bras pour le mettre à l'écart et lui parler à voix basse.

Pour l'instant, on reste observateurs. Continue de piocher les infos chez nos collègues des renseignements.

Son vis-à-vis hocha simplement la tête avant de repartir vers son poste. Le supérieur, quant à lui, s'isola dans son bureau, pour se servir un verre de whisky. La journée n'aurait pu assurément mieux commencer, aussi décida-t-il de doubler la dose de sa boisson. Mais avant même d'approcher le verre de ses lèvres, quelqu'un frappa à la porte. L'agent revint avec son datapad en main, et il semblait soucieux, attendant que son supérieur lui autorise à délier ses lèvres.

Encore une bonne nouvelle, c'est tout juste ce qu'il me fallait pour profiter pleinement de mon petit remontant.

Il observa un moment son verre avant de le poser sur son bureau, affichant par la même occasion une moue de contrariété, un long soupir en guise de conclusion.

Alors, qu'est-ce qu'on a ?

On vient d'identifier les restes du corps que l'on a retrouvé ce matin dans une benne à ordure. C'était Alec.

Une information qui stupéfia l'aîné. L'un des deux infiltrés venait de tomber, dépecé et laissé dans un coin de rue. Un message qui leur était directement adressé.

Notre premier vecteur retrouvé mort et le bureau où se trouvait notre deuxième qui est dénoncé par une source anonyme. Tout ça dans la même journée. C'est quand même beaucoup de malchance en très peu de temps.

Notre second infiltré serait en danger ?

Je ne pense pas, nos très chères forces d'intervention l'auraient retrouvé carbonisé dans son bureau dans le cas contraire. En revanche, ils se doutent qu'une taupe se trouvait dans ce bâtiment précis.

Pensif, il fixa d'un air grave un comlink qui se trouvait sur son bureau, celui avec lequel il lui arrivait de contacter Norin. Les yeux clos pendant un instant, il reprit ensuite la parole.

On instaure le silence radio, le risque qu'il se trahisse à correspondre avec nous est trop grand. Plus de communications avec lui jusqu'à nouvel ordre. Je le préviendrai de cette décision.

Une chasse à l'homme s'était organisée en ce jour, il était de leur devoir de la saborder au plus vite. Et pendant ce temps, il allait lui falloir du cran, au petit gars maintenant isolé chez l'ennemi.

• • •


La voilà qu'elle se mettait à le provoquer, sans perdre de sa candeur naturelle. Au lieu d'en venir au sujet véritable, la dame préféra mentionner le bref contact physique d'il y a peu, comme si son vis-à-vis n'avait pas été assez clair sur ce qu'il lui demandait. Et elle fila dans le bar sans autre forme de procès, empêchant même son vis-à-vis de la retenir par le bras et pensant peut-être ainsi éviter un moment désagréable, alors qu'elle ne s'octroyait en fait qu'un court sursis. Car si Varracht venait d'introduire un ver plus vorace que lui au sein de la Ligue, sa couverture partirait très vite en fumée, et le joli minois qui lui faisait face ne serait pas dans une meilleure posture. L'organisation que l'agent tentait de torpiller de l'intérieur semblait insondable, malgré de nombreux mois d'infiltration à son actif. Il préférerait éviter des dommages collatéraux dont il serait indirectement responsable.

Une fois à l'intérieur, il tira une chaise placée à la table où s'était déjà installée Hayley, l'observant s'avachir dans la banquette. Ainsi, il était dos à la porte, une position pour le moins contraignante si de vieilles connaissances venaient encore à débarquer. Avec Daklan traînant potentiellement dans le quartier qu'on lui avait assigné, il allait lui falloir ré-organiser les lieux de rencontre qu'il pourrait parcourir sans crainte de voir sa couverture voler en éclats. Il y avait déjà assez d'un élément perturbateur à gérer, cette chère tête rouge, plus secrète que jamais. Malgré la situation délicate dans laquelle elle s'était embarquée, rien ne présageait qu'elle se retournerait contre le recruteur. Quel bénéfice pouvait-elle bien obtenir à rester exposée ainsi, à ressentir le sérieux doute de son aîné depuis sa récente imprudence ?

Un détail vint toutefois le tirer de ses songes ; Deux hommes pénétrèrent dans la salle principale du bar depuis l'issue de secours. Ils parcouaient , et semblaient sonder peu subtilement chaque groupe de personnes qu'ils croisaient. Sans s'arrêter dans leur marche, les zigues allèrent s'installer au comptoir pour parler à l'un des gérants.

Norin arrêta là son observation pour reporter son attention sur Hayley, qui venait de passer sa commande auprès du droïde. Il décida de ne rien commander, laissant filer la serveuse mécanique, comme pour signifier sa contrariété à la recrue, qui préféra s'isoler dans un mutisme complet. Un blanc s'installa donc pendant quelques minutes, durant lesquelles l'agent préféra observer les différentes tables qui les entouraient. Personne ne semblait les surveiller, pas même les bougres qui se mettaient à accoster tous les types postés au comptoir. L'automate revint à leur table, puis repartit aussitôt après avoir déposé la commande de la tête rouge. Cette dernière laissa passer encore un moment, à s'occuper de sa collation, avant de finalement briser le silence. Elle confia à l'espion qu'elle préférerait qu'il ne s'expose pas pour elle. Il était bien surprenant de sa part d'éprouver de l'empathie, surtout après l'acte inconsidéré dont elle fit preuve il y a peu. Quoi qu'il en il en soit, Norin était résolu ; Il prendrait assurément des risques, pour elle ou pour un autre, ses mains ne sauraient être davantage recouvertes de sang. Mais tôt ou tard, il lui faudrait des réponses, sur ce qui se tramait chez ses collègues, officiels et officieux, ainsi que sur les réelles intentions de cette femme, qui selon toute vraisemblance n'étaient pas celles qu'elle exposait de façade. Il la regarda alors.


Je ne recrute pas les gens pour les laisser tomber à la première difficulté rencontrée. Tu es sous ma responsabilité.

Leurs yeux se croisèrent un moment, puis elle décida de rompre ce contact pour regarder

Il y aura un programme quand nous aurons estimé l'ampleur des dégâts.

Il marqua une légère pause, puis reprit.

Cela inclut également l'identification claire de ce qui a pu provoquer ce grand bordel.

Il la darda de son regard inquisiteur l'espace d'un instant avant d'apercevoir l'un des deux individus au comptoir se décider à aller voir ailleurs, parti manifestement pour une petite pause aux toilettes. L'occasion était trop belle pour la laisser filer, il fallait connaître dès lors ce qu'il se tramait dans ce bar ; Norin se leva de sa chaise et commença à aller en direction du bar, faisant signe à Hayley de rester assise.

Le gérant du bar est un sympathisant, je vais voir si il a pas quelques infos pour nous. Bouge pas de là.

Puis il continua sa marche jusqu'à arriver face au barman, qu'il salua d'abord d'un simple hochement de tête. Il s'installa sur un tabouret, celui juste à côté de l'un des fouineurs, justement occupé à interroger un client qui venait de pointer du doigt vers la table de Norin et Hayley.

En effet, elle a l'air de ressembler à la description. Merci de votre coopération.

Le barman fusilla du regard la personne interrogée, pendant que l'inconnu partait déjà en direction de la table d'où venait Varracht. L'espion s'accouda au comptoir et afficha un regard perplexe au patron qui se mit à lui parler à voix basse.

Ça cherche des gens de la LH. Il m'a demandé de diffuser cet avis de recherche sur mes écrans holovidéos.

Il lui tendit un datapad affichant un enregistrement de piètre qualité où l'on pouvait voir une femme sortir du local qui fut pris d'assaut un peu plus tôt dans la journée. Dans la précipitation, les hommes de la Ligue oublièrent manifestement d'effacer certains fichiers, dont les bandes des holocam de sécurité. C'était fâcheux, et ce d'autant plus si Norin y figurait, même si il semblait que seule Hayley pût être identifiée pour le moment. Le temps de visionner l'holovidéo, l'officier en civil de la CorSec était arrivé près de la concernée, ce qui ne laissa pas beaucoup de choix à l'espion.

Les fugitifs

Je vais faire un tour aux chiottes.

Le pas déterminé, il parcourut le chemin jusqu'aux toilettes sans se retourner vers Hayley. Sa main ouvrit délicatement la porte, jetant un oeil dans l'entrebaîllement avant d'entrer complètement dans la pièce. Il s'avança jusqu'à pouvoir apercevoir le second officier se laver les mains. Personne ne semblait se trouver dans les cabines individuelles, aussi il décida de laisser sa cible se diriger vers la sortie. Lorsque l'homme s'avança assez pour que Norin se retrouvât dans son dos, l'agent vint subitement l'étreindre au niveau du cou pendant que sa main libre se plaça sur sa bouche. Il attendit une poignée de secondes seulement, avant de relâcher la pression. L'officier alors inconscient, il ne lui resta plus qu'à le placer dans une cabine avant de refermer la porte et de quitter rapidement les toilettes.

À son retour dans la pièce principale, sa recrue et l'officier n'étaient plus à leur table. Il revint voir le barman qui lui fit simplement signe d'aller à l'extérieur. Une fois hors de l'établissement, il put observer Hayley, seule, qui s'approcha dès qu'elle l'aperçut à son tour.


Je te demanderai pas où il est, on a plus urgent.

Il lui fit signe de le suivre. Le duo marcha pendant plusieurs minutes avant d'arriver devant un immeuble, dans lequel s'engouffra Norin en premier. Il monta au premier étage puis s'arrêta devant une porte et sortit une clé magnétique de sa poche, qu'il passa près du loquet. L'entrée se dévoila alors, un appartement. C'était là que Varracht vivait depuis que sa couverture avait commencé ; Un peu petit, mais idéalement situé pour ses méfaits en tant que membre de la Ligue.

Mets-toi à ton aise.

Il pointa du doigt le canapé au fond de la pièce tout en s'approchant d'une fenêtre pour vérifier les mouvements à l'extérieur. Rien à signaler, de prime abord, il partit alors dans la cuisine et chercha son comlink, emballé dans un sachet plastique et enfoui dans un pot de farine. Personne n'essaya de le contacter, ce qui ne manqua pas de l'inquiéter. Après de tels incidents, il s'attendait au moins à recevoir un message codé, si ce n'est à être harcelé sur la fréquence cryptée, pourtant rien de tout cela n'avait été entrepris.

L'agent revint dans le salon et rejoignit Hayley, s'installant sur un fauteuil, toujours proche d'une fenêtre.


On joue de malchance aujourd'hui.

Son regard passa de la fenêtre aux émeraudes de la Corellienne.

La CorSec a mis la main sur des vidéos. Ça va devenir compliqué de bouger maintenant qu'ils ont vaguement identifié des têtes. Alors c'est pas que je veux te mettre la pression, mais il vaudrait mieux jouer cartes sur table tout de suite.
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By Hayley Curwee
#32169
    Elle haussa les épaules, une habitude qu’elle avait remarqué avoir prise. C’était la réponse à tout des gens de son espèce. Une mauvaise nouvelle ? Des ennuis ? La moindre difficulté ? Un haussement d’épaules, pour signifier que rien n’avait d’importance, qu’on était détaché de tout, même de la putain de gravité qui vous étouffait en temps normal. Alors il n’y avait pas de plan, il y avait juste une attente comme un vide insondable, avec l’espérance de trouver des réponses à un endroit où elles ne se trouvaient pas.

    Hayley mordit à pleine dents dans le beignet, s’étalant de la confiture sur les commissures de ses lèvres, qu’elle retira en se tamponnant le coin des lèvres grâce à une serviette. C’était gênant de se sentir observée en train de manger, pas un acte habituel, peu importait le contexte. En temps normal elle mangeait seul et elle effectuait ça le plus rapidement possible. Incapable de se fixer, il était impensable qu’elle perde du temps sur une telle chose, aussi nécessaire fût-elle.

    Elle croisa de nouveau le regard de Riggs, elle n’avait qu’une envie, c’est de le saisir par le col et de le secouer, espérant lui faire comprendre qu’il ne trouverait rien ici. Que le temps n’était pas encore venu de s’arrêter pour réfléchir, mais bien de continuer à avancer, tout en sachant pertinemment au fond d’elle que ce n’était pas une bonne chose que d’envisager les choses comme ça. Non, Riggs avait raison ma pauvre fille et si tu penses le contraire c’est parce que tu as un trop plein d’adrénaline à évacuer.

    Elle termina rapidement son beignet, l’agrémentant de nombreux va-et-vient du mug vers sa bouche, l’emplissant du liquide chaud qu’était son chocolat. Ce petit encas n’avait rien de dingue, mais il était assez savoureux pour que son ventre s’en contente. Le ventre remplis, on voyait les choses différemment de surcroît, souvent avec plus de raisons que de passions même.

      - Faut croire que quelqu’un vous a noyauté.

    Alors ça, venant d’elle, ça avait quelques chose d’assez poilant…

      - Cette opération sort pas de nulle part, mais elle a l’air d’avoir été exécutée à la và-vite, vu le peu d’efficacité qu’ils en ont tirés. On a largement eût le temps d’évacuer la zone. Les mecs de la CorSec avaient l’air complètement dépassés. Quelque chose ne tourne pas rond dans tout ça, si tu veux mon avis…

    Et puis elle reprit un air entre candeur et stupidité affiché :

      - Mais bon, je ne suis qu’une aspirante moi, toutes ces choses me dépassent.

    Petit clin d’oeil qui exprimait correctement qu’en faite, elle était certainement moins débile qu’elle ne voulait le montrer.

      - Le gérant du bar est un sympathisant, je vais voir si il a pas quelques infos pour nous. Bouge pas de là.
      - On devrait pas rester trop longtemps ici, il faut qu’on trouve une planque sûre pour nous fixer, ici on est encore trop exposés.

    A peine le temps de dire “foutue journée” qu’un homme l’abordait. Et bien… Si elle admettait volontiers qu’elle avait la capacité d’enflammer les ardeurs d’un bon nombre de mâles de nombreuses espèces, d’ordinaire ce n’était pas aussi fulgurant. Elle ne l’avait pas lâché des yeux, le fixant de son regard émeraude du moment où il avait quitté sa table pour venir jusqu’à elle, l’observant avec un sourire malicieux, sans baisser les yeux.

      - Madame, si vous voulez bien me suivre, j’ai à vous parler.
      - On peut parler ici, on sera au chaud.
      - J’ai bien peur d’avoir une plaque qui dit que c’est mieux d’écouter quand je dis quelque chose.

    Et ce faisant, il écarta légèrement son impair, arborant une plaque rutilante de la CorSec. Ce à quoi elle répondit en faisant la moue, qu’elle accompagna d’une passe de la main :

      - On est bien ici, vous devriez vous asseoir en face de moi.
      - On est bien ici, je devrais m’asseoir en face de vous.

    L’inspecteur en civil s’installa en face d’elle, visiblement dans l’attente des prochains mots de la Jedi, des paroles qu’il s’apprêtait à boire. Celle-ci se caressa le menton, à la recherche de ce qu’elle pouvait faire de lui. Un bref coup d’oeil vers Riggs lui fit constater qu’il venait de disparaître dans les chiottes, un moment opportun comme toujours. Ce type avait le don pour s’évanouir quand elle avait besoin de lui. Quoique… C’était peut-être pas si mal qu’il disparaisse. Elle fixa de nouveau l’inspecteur qui patientait toujours, hébété et recommença son petit tour de Jedi :

      - Tu vas rentrer chez toi et…
      - Je ne crois pas non. Et si vous recommencez votre truc, je vous grille la cervelle, vu ?

    Le furtif geste de la main qu’il avait fait pour s’emparer de son pistolet blaster n’avait pas échappé à la Jedi. Merde. Baisée. Elle se maudit mentalement d’avoir négligé son apprentissage de la Persuasion de Force, voilà qui l’aurait bien aidé à se sortir de cette situation en l’occurrence.

      - Vous allez me suivre, et sans faire d’histoires, vu ? Passez devant, je vous suis.
      - Entendu, sac à merde.
      - N’en rajoutez pas trop, ordure fasciste.

    Dans des gestes lents elle se redressa, quittant la banquette défoncée, bientôt suivie par le flic qui l’invitait à avancer, ils passèrent la porte, sans que personne n’intervienne bien que la plupart ait compris que la femme était sous la menace d’une arme. Hayley, elle, réfléchissait à toute allure, essayant de trouver une solution à cette situation, mais la Force semblait déjà avoir pourvu à ce problème :

      - La ruelle, là. Et retourne toi vers moi, j’ai des questions à te poser en attendant que mon coéquipier revienne.

    Elle se retourna...et utilisa la télékinésie pour faire sauter l’arme de la main du flic pour la pointer sur lui.

      - Bien, bien, maintenant que la seule chose qu’il te reste à faire c’est m’écouter, je t’invite à tourner les talons et te casser fissa, avant que je te troue le crâne.
      - Mais… C’est...impossible ? Comment…?
      - On s’en fout, casse-toi ! Ce qu’il se passe ici n’est pas tes oignons. Hors de ma vue avant que je te plombe.

    Passée la première seconde de stupeur, l’autre réagit au quart de tour, prenant ses jambes à son cou. La Jedi balança le blaster à la poubelle après s’être assuré qu’il avait mis assez de distance entre elle et lui et s’alluma une clope, attendant que Riggs daigne de nouveau se montrer. Au bout d’un temps dont la durée lui parut indéfinissable, son tuteur la rejoignit.

      - Je te demanderai pas où il est, on a plus urgent.

    L’autre acquiesça, sans relever pour autant. Puis elle le suivit, affrontant le froid pour encore de nombreuses minutes, espérant que l’après-midi verrait la journée se réchauffer mais elle ne se faisait pas trop d’illusions sur le sujet. Corellia serait froide aujourd’hui, quelque chose qu’elle ressentait jusqu’au fond d’elle, la glaçant jusqu’à l’os. Alors qu’elle enfonçait ses mains dans ses poches, elle reporta son attention sur la rue : c’était une grande artère mais il y avait peu de passage, parfois quelques speeders et presque pas de badauds dans les rues. Le froid avait pu les faire fuir, non ?

    Riggs l’invita à entrer :

      - Mets-toi à ton aise.
      - Jusqu’à quel point ?

    Léger regard embrasé, le genre qui défiait carrément Riggs, mais elle s’avança, rejoignant le canapé dans lequel elle s’allongea, les mains derrière la tête, le regard fixé sur le plafond et ses foutues bottes qui reposaient sur l’un des accoudoirs. Tout à fait dans son rôle de petite peste pas gênée pour un sous de faire quelque chose d’irrespectueux, ce qui ne la changeait pas tellement de son comportement en temps normal, au final. Riggs était parti dans la cuisine, chaudronnant parmi les ustensiles et les pots pour trouver quelque chose, ce petit manège dura deux bonnes minutes, puis il revint vers elle, l’air un peu furieux. Il s’installa dans un fauteuil, zyeutant de temps en temps à travers la fenêtre toute proche de lui.

      - On joue de malchance aujourd'hui.
      - J’ai cru remarquer.

    Elle tourna sa tête vers lui, offrant un sourire insolent. Et il la fixa droit dans les yeux, ce qui - l’espace d’un instant - la fit frémir de tout son être.

      - La CorSec a mis la main sur des vidéos. Ça va devenir compliqué de bouger maintenant qu'ils ont vaguement identifié des têtes. Alors c'est pas que je veux te mettre la pression, mais il vaudrait mieux jouer cartes sur table tout de suite.
      - Jouer cartes sur table à quel propos ?

    Elle ne parut pas le comprendre, le dévisageant comme si elle s’adressait à un enfant. Elle reporta son attention vers le plafond qui semblait fissuré à certains endroits. Pas très bien entretenu. Tout dans son attitude laissait à penser qu’elle était passionnée par sa tâche, voire qu’elle pourrait y passer des heures rien qu’à observer ce qu’il se passait là-haut. Pas du tout :

      - Pourquoi t’es sur mon dos Riggs, putain ?! Qu’est ce que tu veux savoir de plus ? Je t’ai tout dit ! J’ai pété la gueule à des pauvres crétins ? Et alors ? Tu aurais dû t’y attendre, non ? J’ai déjà prouvé que je savais me battre, putain !

    Elle avait quitté sa position détendue, se redressant comme une furie et faisant les cent pas autour de la petite table de salon, jetant parfois des regards furibonds à Riggs. Finalement, elle se planta devant lui :

      - C’est toi qui m’a recruté. C’est toi qui m’a fait passer les tests. C’est toi qui m’a demandé de t’accompagner jusqu’ici. Si quelqu’un déconne ici, c’est toi. Tu aurais pu arrêter ça à n’importe quel moment si tu n’étais pas d’accord, si tu ne me faisais pas confiance. Mais tu as laissé les choses continuer sur leur lancée. Tu veux que je te suive ? Très bien. Alors arrêtes de me faire chier, vu ?

    Il semblait qu’il avait réussi à la faire sortir de ses gonds, chose extrêmement rare malgré le caractère assez volcanique de la corellienne. Il faut dire qu’en tant que Jedi elle avait d’ordinaire la mainmise sur ses émotions, enfin, en théorie.

      - Tu sais où tu peux te …

    Riggs ne sût jamais vraiment comment elle allait finir sa phrase, bien qu’il fût assez aisé de le deviner, Hayley s’était interrompue quand elle avait entendu le bruit d’un bout de papier qu’on glissait sous la porte, elle accourut vers celle-ci, l’ouvrant à la volée pour essayer d’entrevoir qui avait pu le déposer, mais le couloir était vide. Elle s’empara du morceau de papier, qu’elle lût attentivement puis elle le tendit à Riggs d’un air dédaigneux après avoir verrouillé la porte derrière elle.

    Il était indiqué le nom d’une boîte de nuit d’un quartier huppé, le Sélonien Rose, pour un rdv programmé à minuit et une lettre suivie d’un chiffre : E3.

    Voilà qui sentait encore bon l’intrigue chiante...

Utilisation de la Force
Pouvoirs :
  • Persuasion - Connu
  • Télékinésie - Maitrisé
Modifié en dernier par Hayley Curwee le mer. 14 nov. 2018 00:58, modifié 1 fois.
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By Norin Varracht
#34193
Sur une pente glissante

C'était comme si il avait inconsciemment voulu instaurer cette tension entre elle et lui. Alors qu'Hayley s'évertuait tant bien que mal à faire intégrer à Norin qu'il n'y avait rien à creuser, lui s'obstinait, peut-être déraisonnablement, à la malmener pour la pousser dans ses derniers retranchements. Il n'aurait su dire si l'emportement soudain de la dame révélait un simple agacement ou le reflet d'une certaine culpabilité. Devait-il cesser comme elle venait de lui demander à nouveau ?

Tu veux que j'arrête ? Et je dois arrêter quoi au juste ? De me demander qui j'ai en face de moi ?

Il observa une nouvelle fois les mouvements dans la rue, scrutant chaque personne proche de l'immeuble.

On était déjà très méfiants avant les évènements d'aujourd'hui, mais avec tout ce bordel qui survient en même temps que ton petit détour du côté de la cellule du Jedi, attends-toi à ce que l'on surveille le moindre de tes mouvements, et que l'on se renseigne en détails sur toi.

Et pendant l'amorce d'une réplique pour le moins vulgaire de sa protégée, on vint glisser un papier par dessous la porte d'entrée de l'appartement de l'infiltré. Outre le message probablement codé, le mode de transmission, aussi anonyme et rudimentaire, ne correspondait pas aux standards de la Ligue. À qui était donc adressé ce mot ? L'infiltré ne pouvait s'empêcher de penser qu'on ne lui aurait pas transmis un point de rendez-vous en ayant Hayley dans les pattes si cette dernière n'était pas conviée également. À en voir le visage perplexe de la Corellienne, il allait falloir au moins un temps pour décrypter ce code. Ils avaient censément jusqu'à minuit, et même si le duo semblait donc incapable d'en comprendre le sens de prime abord, Norin ne doutait pas de leur réussite dans cette nouvelle affaire. Si bien sûr Hayley était toujours de la partie.

On s'occupe de ce petit imprévu, et on va vivement espérer que c'est pas un piège.

Car si on les soupçonnait l'un ou l'autre d'être mêlé aux tous récents évènements qui ont secoué la Ligue, ce message pourrait potentiellement les conduire tout droit à leur exécution. On jeta alors l'éponge sur les écarts de la Corellienne pour le moment, l'heure n'était plus aux explications. L'infiltré ouvrit la porte d'entrée et s'engouffra dans le couloir, observant rapidement dans les deux directions pendant que la recrue sortait à son tour de l'appartement. Sans hâte, ils quittèrent l'immeuble et s'en éloignèrent d'une centaine de mètres avant que Norin n'ait décidé d'expliquer l'amorce d'un plan pensé à l'instant.

On va dans le secteur du Sélonien Rose, on avise ensuite.

Pas très précis, il ne savait pas trop dans quoi il s'engageait à vrai dire. Il mena la belle jusqu'à un garage qui s'ouvrit à leur arrivée, laissant apparaître un airspeeder à l'apparence pour le moins austère. Ils embarquèrent tous deux dans la carlingue avant de s'envoler pour le quartier qui les intéressait.

Il aimerait pouvoir associer les torts récents causés à la Ligue au comportement étrange et imprudent de la belle, l'ennemi serait ainsi clairement identifié, mais cela ne concordait pas. Il ne semblait pas y avoir eu de coordination entre toutes les actions du jour, comme si il n'avait été question que de pur hasard. Si le Corellien ne pensait pas que la dame était mêlée à toute cette agitation, d'autres, en analysant précisément la situation comme il avait lui-même essayé de faire, ne seraient pas forcément de cet avis. Là où Hayley n'avait pas tort et pour une raison qui lui échappait encore, le bougre se sentait obligé d'aider cette femme qu'il venait à peine de rencontrer. Mais pour l'aider, il se devait de connaître clairement les intentions de la chevelure écarlate, intentions qui devinrent nébuleuses dès lors qu'elle se risqua à s'approcher des cellules de détention du local.

Et malgré les sérieux doutes qu'avaient Norin à l'égard de la belle, le plus urgent était de faire la lumière sur la signification du mystérieux indice. Le Sélonien Rose n'était pas un établissement que l'agent connaissait vraiment, seule la réputation et les rumeurs colportées ici et là lui permirent de se faire une idée, sans doute fausse, de ce qui s'y tramait. Sa curiosité était davantage sollicitée par le code E3, qui ne correspondait ni à un numéro de secteur, ni à un début de cryptogramme qu'il connaissait. Mais il y avait bien un casier que son supérieur à la CorSec lui avait assigné, un casier à utiliser durant les situations de crise, lui avait-on dit. Il y avait stocké plusieurs outils depuis ses débuts dans la Ligue, des objets qui avaient peu à peu masqué le fond du compartiment métallique, un fond comportant un interrupteur qui n'avait jamais fonctionné jusqu'alors. Ce casier portait la dénomination E3-525. L'infiltré changea de cap pour se diriger vers un quartier voisin, sans vraiment prendre la peine d'expliquer cette décision à sa protégée. Le vaisseau fila jusqu'à un entrepôt qui semblait désert. Varracht posa l'engin près d'une petite entrée du bâtiment sans vie, avant de regarder Hayley.


Quelqu'un veut que je fouille dans mes affaires, des affaires que j'aurais préféré ne jamais avoir à utiliser. Suis-moi si tu veux, ou attends-moi ici, il n'y a pas grand chose à voir.

L'agent sortit du transport et pénétra dans l'entrepôt. Il se dirigea vers une salle qui contenait tout un lot de casiers, dont le fameux "E3". En entrant la combinaison pour le déverrouiller, il aperçut de légères éraflures sur les côtés de la porte. Tout son fatras semblait toujours présent ; il en repoussa une partie pour voir clairement l'interrupteur qui l'intriguait encore. Son index pressa le bouton, qui émit alors un léger son avant de laisser apparaître un nouveau fond. Un papier y résidait, qu'il s'empressa de prendre puis de lire. "5 Av. Ant." Un autre point de rendez-vous donc, dans le même secteur que celui du Sélonien Rose. Ainsi, tout semblait plus clair : le rendez-vous donné au Sélonien Rose n'avait probablement eu pour but que de leurrer les éventuels intrus qui n'étaient pas visés par le message. Il tendit le papier à Hayley avant de repartir vers l'airspeeder.

Pendant le trajet, Varracht ne pipa mot, encore pensif. Le fameux casier n'était connu que de son supérieur, mais les égratignures observées pouvaient également signifier qu'un écueil de taille les attendait... Arrivés à l'adresse indiquée, ils se trouvaient alors devant un bar, un ancien bâtiment aux façades métalliques datées. Le duo entra dans l'établissement, et furent rapidement interpelés par un mastodonte qui en oublia même les politesses pour s'adresser uniquement à Norin.


La porte au fond, derrière moi.

En se dirigeant devant la porte qu'on leur indiqua, le colosse stoppa net leur avancée, fixant Hayley du regard.

Elle, elle passe pas.

Elle est avec moi, c'est ok.

Non. Tu entres tout seul ou vous dégagez.

Le message ne pouvait être plus limpide, aussi l'infiltré se tourna vers Hayley.

Je vais voir ça rapidement. Si les choses tournent mal, fuis.

Il lui tapota doucement l'épaule avant de partir vers la direction de la porte. Deux autres gros bras barraient l'accès à l'entrée, mais cédèrent le passage lorsque l'espion arriva à leur hauteur. La porte s'ouvrit, la pénombre emplissait la pièce, mais on pouvait y distinguer une silhouette derrière un bureau. Norin avança, un sourire en coin se dessina sur sa trombine lorsqu'il reconnut son vis-à-vis. La porte se referma juste derrière lui, laissant les deux hommes seul à seul.

On en vient carrément à se la jouer petit baron du crime maintenant ? Si tu voulais qu'on se voie, on aurait pu faire ça un peu plus incognito.

Tu crois que ça m'amuse ? J'essaie de protéger ta couverture.

Je croyais que nous n'étions que quatre à connaître l'existence de cette opération, mais avec les armoires à glace qui te servent de gardes, j'ai l'impression que la famille s'est agrandie.

Ce sont des mercenaires, ils ne savent rien. C'est d'ailleurs plus difficile qu'il n'y paraît d'en trouver au pied levé.

'Faut croire que le ver n'a pas encore envahi toute la pomme.

En parlant de ver... Il s'agirait de se débarrasser de la petite fouineuse, et immédiatement serait le mieux.

On ne sait toujours pas qui c'est...

Toi peut-être, mas moi je sais qu'elle est une emmerdeuse de première, c'est bien suffisant pour la dégager.

J'ai besoin d'encore un peu de temps. Attendons au moins une réponse des administrations, si on est nez-à-nez avec un agent...

Qu'elle soit une espionne de Mon Mothma ou une petite fourbe employée par le Diktat n'y changera rien : tu vas la dégager. On a déjà assez de problèmes comme ça, 's'agirait pas de s'en ajouter inutilement.

Elle a un point d'entrée dans la Ligue maintenant, si on la laisse faire...

Tu n'écoutes pas en fait. Lis sur mes lèvres alors : Il se mit à articuler jusqu'à grimacer grossièrement. Dégage-la, maintenant.

Si elle compte foutre un coup de pied dans la fourmilière, ça la regarde. Ne te place pas entre deux feux.


Un silence s'installa, le genre d'interlude que l'agent laissait planer parfois, le regard dans le vide, comme désintéressé de la conversation.

On a retrouvé ton tandem ce matin dans une ruelle, il a été expulsé définitivement. T'es tout seul à présent.

Quoi ? Et à quel moment tu as pensé que c'était plus urgent de me parler de la rouquine ?

Ils ont laissé le corps dans une benne, à un bloc à peine du local dans lequel tu opérais.

Le fameux corps calciné et démembré, un avertissement qui leur avait été dirigé. L'infiltré déglutit, l'air soucieux.

Ils savent qu'il n'était pas seul...

T'es le prochain à douiller si on ne réagit pas rapidement. Tu oublies la fille et tu fais profil bas pendant...

Des bruits sourds provenant de l'extérieur de la pièce interpella le chef, les grands coups dans la porte qui suivirent ne firent qu'amplifier les craintes de l'agent et de son chef.

♠ ♠ ♠

Une heure plus tôt


Image


Lydia Derran aperçut le directeur de la division des Opérations Spéciales en train de quitter les bureaux d'un pas pressé. Depuis la grande débâcle qu'avait crée l'assaut d'un repaire de la Ligue, le chef paraissait très préoccupé, comme si ses affaires avaient été également perturbées. Peut-être avait-il seulement besoin de remplir à nouveau sa réserve d'alcool, mais cela n'expliquait pas son empressement aussi marqué.

L'officier Derran travaillait seule, on la craignait dans les services car peu de personnes connaissaient sa réelle fonction, et ceux qui savaient préféraient se contenter de prendre la tangente si d'aventure elle tentait de leur parler directement. Sa seule présence avait le don de crisper chaque officier présent dans la pièce, car elle incarnait un danger latent, un juge et bourreau qu'il fallait éviter comme la peste. Elle ne faisait pas dans le social, mais sa position était plus que confortable, pour ne pas dire ironique, compte tenu des circonstances, mais elle seule en était consciente pour l'heure.

En tant qu'agent de l'inspection générale de la CorSec, on lui confia la tâche de dénicher d'éventuelles taupes dans les forces de sécurité de la planète. Le réseau de la Ligue Humaine semblait s'étendre dans toutes les branches de la société, et il aurait été étonnant que la police ne fût pas également touchée par ce fléau. Ainsi, son enquête la mena jusqu'au quartier général des opérations spéciales, car une communication cryptée émanait de ces bureaux à chaque incident qui impliqua la Ligue jusqu'alors.

Elle quitta son fauteuil quand elle aperçut les deux assistants du directeur s'affairer sur un poste de communication. Les traits de leur visage se crispèrent à l'arrivée de la dame qui se plaça en face d'eux, juste derrière le terminal qu'ils éteignirent promptement.


Alors messieurs, qu'est-ce que l'on trafique par ici ?

Rien d'intéressant, une tonne de paperasse pour égayer la journée de notre cher Commissaire Eridan.

Ça ne vous dérangera pas si j'y jette un œil alors.

Amusez-vous, nous on est attendus ailleurs.

Et ils filèrent vers les escaliers, sachant pertinemment qu'elle n'avait pas les codes d'accès pour consulter le terminal qu'ils venaient d'éteindre. Son rôle de fouineuse avait déjà provoqué de la gêne par le passé, mais jamais avec autant de couardise. Le directeur n'était définitivement pas parti en trombe pour remplir son mini bar, il y avait autre chose qui se tramait dans ces locaux. Il n'en fallut pas plus à Derran pour qu'elle se mette en tête que le chef de cette division avait quelque chose à cacher, et que son départ précipité était justement lié à quelque petit dossier qu'on omit de transmettre à l'inspection générale. L'agente se munit alors de son manteau puis quitta à son tour le bureau, mais sans empressement, aucune hâte ne devait transparaître aux yeux des laquais de sa nouvelle cible.

Une fois sortie du bâtiment, elle put apercevoir le directeur à côté d'un airspeeder, terminant une communication par comlink avant d'embarquer dans le transport. Lydia avança d'un pas pressé jusqu'au speeder qu'elle avait loué il y a quelques jours, puis monta rapidement à bord et alluma les moteurs. Une filature improvisée comme celle-ci pouvait très vite être mise à mal par bon nombre de facteurs, et c'est pour cette raison que l'agente posa préalablement un traqueur sur le véhicule personnel du directeur. Elle ne pouvait ainsi ni le perdre de vue, ni se faire repérer, puisque le suivant à bonne distance. Le trajet qu'empruntait sa cible n'avait rien d'habituel, une succession de ruelles débouchant enfin sur un quartier renommé pour ses bars et cantinas ouverts jour et nuit. Le chef des Opérations Spéciales s'arrêta près d'un bar, dont le nom sur l'enseigne métallique s'était effacé avec le temps. Derran observa le directeur pénétrer dans ce même bar, puis activa son comlink.


5 Avenue Antilles.

• • •


On tambourinait frénétiquement à la porte pendant que le duo dans la pièce se précipitait près d'une porte dérobée.

...Tu prends à gauche à l'intersection, et tu arriveras directement à l'issue de secours.

L'agent s'exécuta, attendit l'ouverture de la porte, fit deux pas en dehors avant de se retourner pour décocher quelques mots, mais fut dès lors interrompu par son aîné.

Et tu me fermes ce porte-pipe tout de suite, les murs ont des oreilles. N'oublie pas mes instructions.

Le directeur referma la porte puis s'ébouriffa rapidement les cheveux. Il ouvrit le mini-bar tout près du bureau en bois massif et en soutira une bouteille de whisky avant de s'installer confortablement dans le fauteuil. Sa main chercha un verre dans le fond du tiroir du bureau, mais n'en trouva point. Il haussa alors les épaules et ouvrit la bouteille pour en boire une bonne gorgée. La porte s'ouvrit dans un panache de fumée et laissa apparaître plusieurs zigues mal habillés qui encerclèrent prestement le bureau ainsi que le directeur.

ImageZ'avez pas soif par hasard ? Son sourire mutin semblait défier le groupe armé.


Varracht ouvrit la porte de secours et s'échappa de la ruelle pour revenir dans l'avenue principale. Sans s'arrêter dans sa marche, son regard parcourut les deux côtés de l'artère, plus particulièrement aux alentours du bar dont il venait de s'enfuir. Il put apercevoir ce qui ressemblait à un groupe de sbires de la Ligue qui avaient cerné l'entrée principale de l'établissement, mais ce qui l'intéressait avant tout était de retrouver Hayley, malgré l'avertissement du directeur. Si bien sûr elle n'était pas au beau milieu des festivités ou si elle n'avait pas suivi le conseil de l'agent.

Il identifia la jeune femme à bonne distance de l'attroupement, et décida de la rejoindre en prenant garde de passer sur le trottoir opposé à celui adjacent au bar. D'un léger mouvement de tête, il lui fit signe de le suivre, s'écartant davantage de la scène.


On file ailleurs si ça te dérange pas. Et si t'as une idée d'un coin de planque, je suis tout ouïe.

Ils continuèrent de marcher pendant que l'infiltré tentait de donner une explication à Hayley concernant ce joyeux bordel.

Je savais pas que la CorSec employait des mercenaires pour débusquer nos leaders.

Une version un peu faiblarde qu'il venait de lui servir, insinuant qu'un chef de la Ligue venait de s'entretenir avec lui. Ça n'allait probablement pas suffire, surtout si la belle avait pu glaner quelques renseignements durant ce tout dernier assaut.
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By Hayley Curwee
#34242
    Adossée contre le mur de l’appartement, elle affichait un air boudeur avec un zeste de grogne. Pour qui avait un minimum de jugeote dans l’interprétation du langage corporel, c’était le signe universel qu’il ne fallait mieux pas la faire chier. Elle n’avait pas retorqué à ce dernier, ignorant bon nombre de ses dernières remarques. Relancer la discussion ? Hors de question, c’était se mettre en danger inutilement, elle et sa couverture et elle ne voulait pas que ses efforts soient réduits à néant. Rien n’était encore joué, c’était bien là le problème, elle connaissait la position de celui qu’elle recherchait...pendant les quelques heures qu’elle l’avait côtoyé, si on pouvait bien parler d’heures vu comme le temps s’était écoulé vite.

    Le grincement d’une porte qui s’ouvre la tira de ses réflexions, Riggs lui lança un regard en coin, l’invitant tacitement à le suivre. L’infiltrée haussa les épaules, revêtant sa capuche pour ne pas avoir à répondre, c’était là aussi un geste tacite : “fous-moi la paix” et le sens n’en était que trop clair. Son rôle de petite peste lui convenait bien pour autant, c’était même une spécialité dont elle se faisait une joie de se prévaloir, bien que cela ne l’éloignât pas de son quotidien même si elle avait pris un peu de sagesse avec l’âge et les coups. Elle quitta donc l’appartement sans même un dernier regard, il n’avait été qu’un abri temporaire à l’usure prononcée, usure qui se poursuivait dans le couloir. Dans le métier immobilier, c’est un bâtiment qu’on définissait comme ayant “du cachet”, joli mot pour dire que le lieu était pourri dû à son trop peu d’entretien que l’ancienneté autant que l’authenticité ne parvenait pas à rattraper, hélas. Cela étant, Hayley ne pouvait s’empêcher de trouver une certaine beauté en ces lieux qui semblaient hors du temps et qui, paradoxalement, montrait tous les signes de celui qui en subissait tous les outrages.

    Riggs s’adressa de nouveau à elle, on se dirigeait vers le secteur du Sélonien Rose, apparemment. La rouquine haussa les épaules, “C’est bien” semblait être sa réponse, entre mépris et mauvaise humeur, jouant le rôle de la connasse qui n’avait pas apprécié qu’on la remette en question pendant tout ce temps. Dans les faits, c’était un peu le cas d’ailleurs, après tout de cela dépendait la bonne marche de son plan. Alors elle avançait à côté de ce grand gaillard, petit faire-valoir silencieux qui se contentait d’observer tout en affichant une mine chafouine à qui prendrait cinq minutes pour la détailler.

    Ils descendirent l’escalier, dans un silence aussi froid que cette fin de matinée et Hayley enfonça encore plus profondéments ses petites mains dans la poche ventrale de son sweat, essayant d’y trouver un peu de chaleur. Avoir suivi cet homme l’avait mené jusqu’à un garage dont il tira bien vite un airspeeder dont la gloire semblait passé, probablement un modèle qui datait de la Guerre des Clones, elle ne fit aucun commentaire, si l’on excepte un claquement de langue dédaigneux.

    Tandis que le speeder s'élevait dans les cieux, filant à toute vitesse en direction de leur destination, elle s’était appuyée sur la paume de sa et observait les gratte-ciel qui défilaient sous ses yeux. Une pensée la traversa, le souvenir de son père et des évènements qui l’avait vu mourir loin de sa terre natale.

      - Je hais les zabraks. J’aimerais tous les voir crever.

    Cela avait été dit sur le ton le plus naturel du monde, avec une rage acerbe sur le fond. Elle sentit le regard appuyé de Riggs sur elle mais elle ne s’intéressa pas à lui. Il détestait les aliens, non ? Alors cela faisait du bien, pour une fois, de donner corps à ce qu’elle couvait au fond d’elle et de l’exprimer clairement et ce, pour une unique fois. Il ne la jugerait pas, c’est du moins ce qu’elle pensait. Il n’y avait pas eu l’intention de donner plus de corps à son personnage, même si cela y participait, non, le but était de lâcher quelque chose auquel elle avait songé jusqu’ici, sans pouvoir le dire librement. Ce n’était pas Jedi pourtant, ce n’était pas digne de l’idée qu’elle avait d’elle-même et de la grandeur qu’elle voulait atteindre. C’était bas et peu réfléchi, donc assez affligeant en soi.

    Était-elle raciste ? L’était-elle devenue à cause de la perte de son père, tué par un zabrak ? Cela n’avait rien de pertinent mais peu à peu, elle s’était aperçue de ce changement en elle, un changement qu’elle aurait voulu empêcher sans en trouver un quelconque moyen. D’abord on en voulait à l’univers entier, ensuite on se détestait soi-même pour ne pas avoir été assez quoi que ce soit qui aurait pu sauver la vie de l’être aimé et finalement on cristallisait toutes notre rancoeur à l’endroit de celui qui avait causé la mort de celui-ci. Cette étape elle l’avait remisé au fond d’elle pendant tellement de temps qu’elle lui avait nié toute réalité, jusqu’à maintenant où elle se permettait ce petit pas de côté sur son autodiscipline. Alors ? Était-elle raciste ? Oui, sûrement un peu, elle assimilait la globalité d’un peuple à cause de la mauvaise action d’un seul et au fond d’elle elle le savait, elle savait combien c’était idiot de croire que tous les zabrak n’étaient que des êtres immondes à la volonté et à la morale vacillante, juste à cause de Darth Oxious et pourtant elle ne pouvait pas s’en empêcher, elle n’arrivait pas à se départir de ce léger mouvement de recul lorsque l’un d’eux s’approchait d’elle, elle ne pouvait s’empêcher d’être méfiante quand l’un d’eux la fixait, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir des envies violentes de frapper lorsqu’elle les voyait passer, sourire, boire, manger, aimer, vivre. Des impressions et des moments fugaces qui, pourtant, ne la laissait pas totalement insensible, même si cela était dans le mauvais sens du termes.

    Etait-elle donc raciste ? Pas totalement, puisque peur s’entremêlait étroitement avec la colère et la tristesse qu’elle ressentait parfois. Ces petits tics resteraient certainement imprimés en elle à jamais, mais ces sentiments qu’elle ressentait pour cette espèce finiraient par s’estomper, par la force des choses. Du moins elle l’espérait.

    Cette réflexion l’avait éloignée de tout, la détournant de tout repère spatio-temporel et elle ne se rendit compte qu’ils avaient atterri que lorsque Riggs s’adressa à elle, lui expliquant qu’il devait venir récupérer quelque chose. Elle ne lui accorda qu’un bref signe de tête, acquiesçant sans se préoccuper de ce qu’il devait venir chercher, toujours la tête bien remplie de ses réflexions sur ce qu’elle était ou non. Et elle consentit de mauvaise grâce à le suivre, ne fournissant que l’énergie strictement nécessaire à cela tout en se désintéressant bien vite de ce qu’il faisait. Elle s’empara pourtant du papier, lisant les mots en essayant d’y trouver un sens. Effort inutile : son compagnon semblait avoir compris et se dirigeait déjà vers le speeder alors elle le suivit sans rien dire de plus.

    Ils étaient à présent devant un bar à l’allure passablement terne et âgée. Un endroit dont on lui refusait visiblement l’accès, sans réelle raison, ce qui eût le don d’instantanément attiser sa curiosité. Devant le refus du garde du corps elle lança un regard à Riggs, pleine de détermination, elle lui faisait clairement comprendre qu’elle était prête à lui péter deux côtes et lui fracasser quelques vertèbres en prime pour lui faire bien comprendre qu’on n’empêchait pas Hayley Curwee d’aller là où elle le souhaitait. Mais les paroles de Riggs la rappela à la raison et elle ne pût que lui répondre par un regard mauvais et un ton acerbe :

      - C’est ça, fuir comme toutes les lopettes de votre organisation…

    Elle se détourna de lui, lui faisant comprendre en passant combien elle était dégoûtée. Elle s’éloigna pour prendre un peu l’air et essayer de se détendre, évitant de défoncer le crâne du garde à l’entrée, ça aurait fait mauvais genre en plus de provoquer de nouvelles questions dans l’esprit de Riggs. Elle traversa la rue, courant à moitié pour se placer dos contre le mur en gardant un oeil sur l’entrée du bar, le visage toujours dissimulée sous sa capuche. Elle tira une clope de sa poche, qu’elle s’alluma, rejetant la fumée dans un tourbillon aux volutes grisâtres qui s’élevaient en spirales vers le ciel, disparaissant presque soudainement au bout d’un moment, comme si elles n’avaient jamais existées. Son cerveau bloqué traitait les informations en mode automatique et l’étrange impression qu’il y avait un sens caché à cette fumée qui disparaissait fit son apparition. Elle se fit la réflexion que la vie c’était peut-être ça, qu’un coup on était là et l’instant d’après on avait disparu. Et ses deux émeraudes restaient bloquées sur cette fumée qui n’était plus, passée une certaine distance.

    Son regard fût attiré par un attroupement qui commençait à se faire devant le bar et d’un coup d’oeil elle pût déterminer qu’ils n’étaient pas là pour l’ambiance de l’établissement. La façon dont ils étaient fringués en disait également long sur ce qu’ils étaient, elle plissa les yeux tandis qu’une partie des gars s’aventurait à l’intérieur du bar et elle songea que le gorille allait en prendre pour son grade s’il osait s’interposer, ce que, en son for intérieur, elle souhaitait.

    C’est alors que son regard fût attiré par une scène des plus cocasses : Riggs s’extirpait de l’arrière du bâtiment, il avait l’allure d’un gars qui venait de faire des infidélités à une dame dont le mari venait de revenir, il suintait la culpabilité par tous les pores, bien loin de l’impression de contrôle qu’il dégageait d’ordinaire. Observant lui aussi le petit groupe, il finit par se rapprocher d’elle et les deux compagnons traçerent leur route en espérant qu’ils ne seraient pas suivis. Elle se permit un petit commentaire savoureux, dans la lignée de l’impressio qu’il lui avait fait :

      - On dirait que tu sors d’une séance de baise avec une femme infidèle, Riggs.

    Elle pouffa de rire.

      - Plus coupable que ton air, y a pas.

    Elle se marrait de plus belle, ce qui n’arrangeait rien de la situation mais avait pour effet de la détendre, pour elle.

      - Te fatigue pas à me donner des excuses ou des explications, tu me dois rien. Je suis qu’une sous-fifre. T’aurais même pu m’abandonner là.

    Elle haussa les épaules, terminant sa clope qu’elle abattit sur le bitume d’un grand geste.

      - J’ai pas de contacts dans le coin. Je connais pas d’endroits où on pourrait se mettre rien que tout les deux.

    Elle parut réflechir quelques secondes.

      - Le mieux pour être dissimulé c’est la foule, si tu connais un coin peuplé dans le secteur et public, ça nous permettrait de passer inaperçu et…

    Elle se tut, soudainement. La Force lui envoyait un message, une sensation lourde, comme un picotement dans la nuque. Et elle connaissait cette sensation, c’était celle du danger, la Force la prévenait que quelque chose les menaçait, quelque chose dont peut-être Riggs n’avait pas même conscience. Elle jeta un regard rapide au-dessus de son épaule et remarqua la présence deux silhouettes qui semblaient à leurs basques. Probablement la menace dont la Force lui avait fait réaliser l’existence.
    Le problème c’était qu’elle ne pouvait pas agir comme elle le voulait. En tant que Jedi, elle aurait pu se retourner et enchaîner les deux hommes, soit par la Force, soit physiquement. Elle ne voulait pas faire un usage immodéré de ses nombreux talents en présence de Riggs, celui-ci nourrissait trop de suspicion à son égard et elle ne voulait pas apporter de l’eau à son moulin.

    Qu’a cela ne tienne, il y avait bien d’autres moyens de se débarrasser des deux hommes, ils s’attendaient certainement à rencontrer une opposition physique, ils seraient déçus, dans une moindre mesure.

    La petite main d’Hayley s’aventura à la rencontre de celle, plus calleuse, de Riggs, qu’elle enserra entre ses doigts. L’heure était venu de se faire passer pour ce qu’ils n’étaient pas, histoire d’apporter confusion chez leurs poursuivants. Elle observait l’environnement, sentant bien que son compagnon s’interrogeait sur le but de tout ceci. Il ne serait pas déçu.

    Là, une rue plus étroite sur sa droite, elle entraîna Riggs et le poussa contre un mur, le plaquant presque avec une force qui dût surprendre l’homme. Elle se lova à moitié contre lui, prenant la posture d’une amante qui se languissait par trop de celui qu’elle désirait et finit par approcher ses lèvres de celles du corellien qu’elle commença à embrasser farouchement, avec une vigueur tout aussi étonnante. S’il semblait prêt à amorcer une manoeuvre de résistance au début, cette esquisse devint bien vite une illusion et elle se permit même l’audace de glisser sa langue dans la bouche de l’autre, caressant la langue de Riggs tout en ouvrant un oeil pour rester prête à réagir à une éventuelle agression des deux silhouettes qui les suivait.

    Les deux passèrent, s’arrêtant l’espace d’un instant pour examiner la rue et se ravisant quand ils constatèrent la scène, un peu gênés. Le plan avait fonctionné.
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By Norin Varracht
#34305
Une affaire personnelle, c'est comme ça qu'il aurait pu en effet altérer la vérité, et ainsi se faire passer pour la pire des raclures en se tapant la gourdasse d'un leader la Ligue. Et même si son masque lui permettait de devenir qui bon lui semblait, certains de ses principes restaient inébranlables. Il avait décidé durant cette longue mission d'afficher son vrai caractère, jouant l'authenticité tant la réussite de l'opération lui importait. Non pour sa survie, encore moins pour la gloire - dont il n'en aurait rien étant donné le statut confidentiel de l'affaire - mais bien pour sauver les valeurs de son monde. Du moins, ce qu'il considérait être les vraies valeurs de Corellia.

Elle avait vu dans le comportement de l'infiltré qu'il y avait eu bien plus qu'une simple entrevue sabotée par la CorSec. La réalité était probablement l'exact inverse, et si Hayley n'en savait rien, l'agent restait tout de même très inquiet. Inquiet pour son supérieur cerné par la pire vermine qu'a vu naître ce système. Inquiet pour sa couverture, car tous les évènements de la journée commençaient à graviter un peu trop autour de lui. Et inquiet encore, certes dans une moindre mesure, pour toute cette opération, qui risquait à tout moment d'être annihilée tant elle ne tenait plus qu'à un fil. Si Norin était optimiste, il se dirait que l'essentiel était d'être en vie, mais il ne doutait pas un seul instant que ce déferlement de mésaventures n'était que le début d'une longue décadence. Il ne croyait plus en un fâcheux enchaînement de coïncidences, avec pour dommage collatéral la mise en branle de tous ses plans.

Hayley suivait sans trop broncher, malgré ses doutes évidents quant aux raisons de la dernière fuite de l'infiltré. Que pouvait-elle bien vouloir du jedi captif, si c'était bien là son réel objectif ? Trop de questions et si peu de temps pour se poser et y réfléchir. Un endroit public, il y en avait bien quelques uns dans le sect... Coupé dans sa réflexion, la jeune femme lui saisit la main sans crier gare, et l'attira dans une ruelle.

Quand Hayley plaqua l'agent contre le mur derrière eux, son premier geste fut de glisser sa main dans la poche de sa veste, pour y chercher son blaster. Un mouvement qu'il interrompit lorsque la mystérieuse créature vint coller ses lèvres à celles de sa proie. La rapidité de l'action le surprit vraiment, à tel point que s'il n'avait pas été question d'un baiser mais d'une agression, il aurait été alors probablement terrassé et ce sans aucune résistance de sa part. Si l'initiative de la belle était loin de lui être déplaisante, il ne pouvait hélas s'empêcher de penser que ce n'était ni l'endroit ni le moment opportuns pour ce genre d'incartade. Après un temps, il brisa doucement le contact avec les lèvres pulpeuses de la dame pour la regarder un moment, puis enchaîna, le sourire en coin :


Si tu voulais juste me draguer, on aurait pu faire ça plus simplement.

Oui. Si seulement cela pouvait être aussi simple. L'espion fit reculer légèrement son vis-à-vis en l'agrippant par les hanches, tout en continuant de se perdre dans ses iris émeraudes. Son attention fut soudainement détournée vers le bout de la ruelle, d'où il put percevoir une silhouette familière. Dalen, l'un de ses proches collègues au sein de la Ligue, s'approchait du couple, l'air tendu.

Riggs ! Je te cherchais partout. J'ai pas compris ce qui est arrivé dans le Rusty Corellian.

Le Rusty Corellian ?

Ouais, le bar dont tu viens de sortir, trouduc'.

Ah, oui, et donc ? Que veux-tu ?

Bah j'aimerais savoir ce qui s'est passé, les mecs qu'ont débarqué étaient pas très bavards mais ils cherchaient quelque chose, ou quelqu'un, pour sûr. Et puis, quand je t'ai vu entrer dans le bar, je voulais te dire que le Jedi avait été transféré dans notre base du quartier rouge, mais...

Ok, attends, viens par là.

Il le prit doucement par la nuque pour l'attirer avec lui, avant de s'adresser à Hayley.

Bouge pas d'ici, je reviens.

Cela ne lui plaisait guère de laisser la dame seule alors qu'elle venait d'obtenir une information qui l'intéressait assurément, mais il se devait de mettre les choses au clair avec son collègue. Les deux hommes s'éloignèrent un moment pour s'engager dans une autre ruelle.

Ils t'ont posé des questions, les sbires qui ont envahi le bar ?

Non, pourquoi ?

T'es armé là ?

Ouais, j'ai une lame.

Dalen sortit un couteau de sa poche pour le montrer à Varracht, qu'il prit pour l'examiner un instant.

Je t'avais déjà dit pourtant que tes canifs ne te sauveraient pas en cas d'urgence.

À la fin de sa phrase, l'espion saisit subitement son coéquipier qu'il plaqua à terre pour le chevaucher à hauteur de ses côtes, portant sa main libre sur la bouche de l'agressé pendant que l'autre perça la gorge avec l'arme blanche. Il enfonça la lame jusqu'à ce que la pointe ait ressorti à l'autre extrémité du cou de sa victime. Le sang perla de la plaie puis coula à flots lorsque l'infiltré dégagea le métal du gosier alors perforé. Les yeux du bougre étaient de plus en plus révulsés, puis finirent par s'immobiliser, leur lueur s'atténuant pour disparaître complètement après un temps. Quelques spasmes secouèrent encore le corps avant d'être totalement inerte. Norin se releva et jeta négligemment le couteau dans un coin de la rue, tentant de reprendre une respiration moins saccadée. C'était un acte brutal, un brin désespéré, mais qu'il considérait hélas essentiel. Il n'aurait pas l'occasion de dire à d'autres qu'il avait vu l'espion dans ce bar, car c'était bien cela que les sbires débarqués inopinément dans l'établissement recherchaient. Ils voulaient sa tête, il en était sûr, il n'était pas question d'une crise de paranoïa de sa part.

Et alors que Varracht se retourna pour repartir en sens inverse, il vit sa protégée regarder tour à tour la victime puis son bourreau, l'air confuse. Il tenta de s'approcher d'elle mais sembla apercevoir un léger mouvement de recul de sa part.


N'aie crainte, Hayley. Je suis désolé que tu aies été témoin de ça, mais sache que je l'ai fait pour te protéger.

Il s'approcha encore.

Cet idiot s'est mis en tête que tu étais une taupe, il a voulu m'alerter en premier. J'ai voulu le raisonner, mais rien n'y a fait.

Il essaya de lui prendre doucement le bras, mais il subit un refus avec le nouveau pas en arrière qu'elle fit lorsqu'il frôla son avant-bras.

Viens, quittons cette ruelle. On va dans un endroit assez fréquenté que je connais bien.

Une boîte branchée, à quelques rues de là où ils se trouvaient, si elle ne prenait pas ses jambes à son cou avant.
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