- dim. 11 mars 2018 15:43
#32060
- Rien qu’une petite promenade...
- D’un geste délicat, elle s’empara de son sabre, qu’elle accrocha à sa ceinture. Il y eût un mouvement dans les ombres et elle se figea, posant son regard sur le corps nu, étendue dans le lit. Il semblait dormir à poing fermé. Tant mieux. Elle ne voulait pas qu’il soit mêlé de près ou de loin à son action, il ne méritait pas d’en subir le contrecoup.
Elle enfila son haut, appréciant la caresse furtive du tissu sur sa peau. Il lui semblait qu’on avait enfoncé à tissonnier à chaud dans son crâne, mais ce n’était pas quelque chose de douloureux, bien au contraire. Pourtant, elle avait du mal à se concentrer et elle dût revérifier deux fois qu’elle avait bien pris tout ce dont elle avait besoin. C’était étrange de se sentir brûlante comme ça, elle n’avait pas souvenir d’un moment équivalent dans son existence jusqu’ici. Mais elle balaya bien vite cette sensation hors d’elle, elle ne ferait que la ralentir dans sa quête et elle ne pouvait se permettre la moindre distraction.
Un dernier regard vers l’homme assoupi et elle se détourna de lui, ouvrant la porte qu’elle referma avec précaution. Il était temps.
Dans la journée, elle avait réussi à récupérer des informations sur son Jedi, il était dissimulé dans un autre entrepôt nom de code “Impasse”. Elle avait réussi à le localiser, au prix de risquer sa couverture, mais elle pensait que celui qui était resté à ses côtés toute la journée commençait à suspecter quelques chose. Elle haussa les épaules, peu importait, si sa mission se passait correctement, elle n’aurait plus besoin de jouer la comédie longtemps.
La nuit était froide, bien plus que la journée qui les avait gratifié d’un pâle soleil, dans les rues, il n’y avait personne. Pourtant, Hayley eût la sensation d’être épiée dès sa sortie du bâtiment, elle tourna la tête pour essayer de déceler quelque chose, mais rien. Elle entreprit donc de commencer son voyage vers le local qui contenait l’homme disparu. Elle trouva un tram lev-mag prêt à l’emmener et c’est là qu’elle se rendit compte qu’elle était suivi : un drôle de zouave venait d’entrer dans le véhicule, s’installant dans le fond du véhicule sans lui lancer un regard, en apparence. Quant à elle, elle prit place dans un siège, se bloquant sur le siège d’en face d’elle avec les genoux pour ne pas poser les pieds par terre. Son siège faisant face à l’arrière du véhicule, elle fixait avec une effronterie rare le passager qu’elle suspectait de l’avoir suivi. Son accoutrement était pour le moins étrange, loin de passer inaperçu à vrai dire : chapeau à large bords, poncho et l’allure d’un vaurien qui n’avait pas vu la lame d’un rasoir depuis de sacrés mois. Elle ne pensait pas avoir jamais croisé un tel type jusqu’alors, ce qui la força à redoubler de vigilance.
Et puis il y avait un truc qui la perturbait, elle sentait que quelque chose était bizarre chez ce type, sans savoir dire quoi. Et elle n’aimait vraiment pas ça.
C’était son arrêt. Que devait-elle faire ? Sortir et prendre le risque de le mener là où elle voulait aller ? Ou rester, rater son occasion et finir par être rattrapée ? Le choix n’en était pas un. Pesant le pour et le contre, elle se précipita vers la porte, sautant sur le quai tout en bousculant de nombreux passagers. S’évadant à toute vitesse, elle courait pour essayer d’échapper à celui qui la filant, espérant pouvoir lui fausser compagnie. Le suivait-elle toujours ? Au bout de dix minutes de courses et après un itinéraire assez chaotique pour l’égarer, elle eût l’assurance que non. Elle l’avait semé. Elle souffla, récupérant son souffle et son calme par la même occasion.
Elle reprit sa route, atteignant enfin le bâtiment qu’elle cherchait au bout d’une demie heure. Elle estima qu’il devait être presque 3h30 du matin, ce qui ne lui laissait que peu de temps pour libérer l’otage et revenir auprès de celui qu’elle avait quitté pour éviter les soupçons. Et puis il y avait une autre chose qu’elle n’avait pas pu déterminer : la sécurité sur place. Elle connaissait l’emplacement, pas le nombre de gardes, ni les caméras et autres systèmes qui empêchaient les intrus de pénétrer. Mais connaissant la Ligue comme elle la connaissait depuis maintenant une bonne journée, elle estimait que les grands pontes avaient dû faire ça bien, pour éviter qu’on vienne fouiner dans toutes leurs affaires.
La Jedi se résolut donc à examiner de l’extérieur les lieux, essayant de rester dissimulée le plus possible et ce qu’elle voyait n’était pas pour la rassurer : caméras, molosses de gardes, gardes armés… Et elle n’avait pas pu apercevoir les potentiels mesures de sécurités bien plus élaborées qui devaient se trouver dans les lieux… Voilà qui allait rendre les choses assurément plus compliquées.
Elle n’eût pas le temps de réfléchir à un plan d’action, toutefois. Car voilà qu’on la plaquait contre un mur, une main froide contre sa bouche l’empêchant de parler - presque de respirer - et la voilà qui se faisait maîtriser. Elle sentait une odeur rance de cigare sur l’homme, mais c’était bien tout, quand à lui, il semblait préoccupé par l’idée qu’on pût l’entendre, jetant même un regard au niveau de l’entrepôt bien gardé, de l’autre côté de la rue.
Qui était cette homme ?