L'Astre Tyran

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Figurant parmi les mondes les plus connus de toute la galaxie, Corellia est pour beaucoup synonyme de technologie et de voyage spatial. Pour d'autres cette planète est le symbole des fauteurs de trouble et de tout ce que l'univers compte de hors-la-loi.
Gouvernement : Affinités avec Nouvelle République - Indépendantiste
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By Hayley Curwee
#33460
    Adieu



00:30, heure locale
Appartement Curwee - Corellia


Gravediggaz - 1-800 Suicide


    Avant-propos : Dans la chronologie de mon personnage, ce rp vient clore son cycle, il se passe donc juste après l'event "Ce que l'Orgueil avait forgé" et bien après tous les rps actuellement en cours pour les Jedi Corelliens qui sont, eux, chronologiquement bien plus anciens (voire ma chronologie pour ceux que ça intéresse).

    La lumière allait et venait, c’était ainsi que les néons fonctionnaient. Un coup rose, un coup noir. Un coup rose, un coup noir. Un coup…

    Ses yeux étaient fixés sur la rue, comme souvent. Elle regardait les rues qui restaient animés, même à cette heure tardive. Ils avançaient tous, l’air de rien, avec un objectif en tête, aussi futile soit-il. Des existences inutiles, des rêves brisés, des envies volées, voilà tout ce qu’elle voyait de là où elle était. Tout cela n’avait pas le moindre putain de sens. A aucun moment, à aucun endroit. Vide, inutile et vain. Elle sentit le désespoir étreindre son coeur et elle songea que ce n’était qu’une fois de plus et que ce ne serait sûrement pas la dernière.

    Elle n’avait pas envie de pleurer, elle s’était déjà épuisée à le faire toute la journée, tout comme elle avait passé la journée recroquevillée sur le rebord intérieur de sa fenêtre, à observer à travers les stores les gens qui allaient et venaient, faisant leur vie au gré de leurs besoins, ne se rendant pas bien compte de combien tout ceci était insensé. Son ventre grondait, elle n’avait rien mangé de la journée, mais elle refusait d’avaler quoi que ce soit pour le moment. C’était sa façon à elle de protester contre ce qu’il s’était passé, de faire pénitence pour ses propres erreurs. Avec un peu de chance, cela la conduirait peut-être à un réel sacrifice, elle pourrait éventuellement transformer cette douleur qui la torturait pour la transcender, en faire quelque chose d’autre.

    Sa position la faisait souffrir, mais c’était une douleur qui, elle, était la bienvenue. Elle sentait l’épuisement la gagner, petit à petit, c’était en grande partie dû à son manque d’appétit, elle le savait. Elle se laissa glisser lourdement du bord de la fenêtre, laissant son regard errer au hasard dans la chambre, distinguant tous les détails de ce beau bordel qu’elle avait provoqué en laissant traîner ça et là ses affaires depuis son retour de Terminus. Bizarrement, elle n’avait plus coeur à ranger les choses, ou encore moins encore que par le passé (Hayley avait toujours été une fille bordélique). Son regard fût attiré par sa ceinture utilitaire Jedi qui traînait sur sa commode, son sabre personnel ainsi que celui de la Femme Sombre, chacun à une extrémité l’un de l’autre. Elle resta bloquée pendant près de deux minutes dessus, le fixant intensément. Quelque chose se réveilla en elle, son sang ne fit qu’un tour et elle avança à grands pas vers la ceinture qu’elle enfila autour de son jean. Elle pouvait y aller, il n’était pas trop tard, elle pouvait encore faire appel à ce pouvoir au fond d’elle, nul doute qu’il répondrait présent. Elle fonça vers la porte posant sa main sur la poignée, prête à la tourner pour sortir et se libérer. Mais encore une fois elle arrêta son geste, dans l’attente de quelque chose sûrement. Elle contemplait sa main sur la poignée, espérant trouver une réponse et au bout d’une dizaine de secondes, se ravisa, sans vraiment savoir pourquoi.

    Comme animée d’une vie propre, ses pas la menèrent vers la salle de bain, s'arrêtant vers la baignoire auquel elle porta un regard fatigué. Oui, pourquoi pas ? Elle ôta sa ceinture, la balançant sur un meuble non loin, s’approcha de la baignoire et laissa couler l’eau chaude et l’eau froide après avoir placé le bouchon. Elle se déshabilla à toute vitesse, sans grâce, appuyant la praticité plutôt que la beauté de la chose et son regard vide se posa sur l’eau qui s’écoulait à toute vitesse, remplissant petit à petit le creux pour laisser une onde plate remplie de mousse qui ne lui arracha pourtant pas le moindre sourire.

    Elle avança sa jambe gauche au contact, y trempant ses doigts de pied pour commencer. L’eau était brûlante et son corps froid protesta contre cette désagréable sensation qui lui était infligée sans réelle bonne raison.

      - Rien à foutre.

    Elle avait déclaré ça avec une rage sourde tandis que glissait sa jambe, puis son corps. Son corps entièrement immergé ou presque, elle se réfugia dans cette impression qu’elle avait de cramer de froid, sensation des plus contradictoire mais pas nécessairement fausse pour autant. Au bout d’un moment, son corps s’y habitua et elle n’eût plus aucun problème avec ce paradoxe qu’elle avait ressentit, ce qui lui posa là un vrai problème. Sa quête n’était pas achevée, elle en avait le sentiment, elle voulait ressentir plus, souffrir pour essayer d’oblitérer sa peine, dans un désespérant mais vif espoir de créer du sens.

    Elle se laissa finalement choir, son inaction la conduisant passivement à s’enfoncer dans l’eau, jusqu’à ce qu’elle se rapproche dangereusement de son visage, las, elle stoppa le lente mouvement. Un simple mouvement, c’est ce ridicule geste, ce témoignage dérisoire qui la séparait de s’enfoncer un peu plus jusqu’à s’y abandonner. Une frontière mince qui faisait tout basculer. Il était évident qu’elle fit un rapprochement direct avec quelque chose qui l’intéressait directement : vie et mort.

    La Force était justification de toutes choses. Elle était un déterminisme dans chaque acte, il n’y avait rien qui ne se faisait sans que cela ne fasse partie de son grand plan. Alors si elle se laissait aller, si elle abandonne la lutte, cela ne peut être autre chose que la volonté de la Force. Oui, c’était bien possible. Si elle chutait vers le néant il n’y avait pas d’autres possibilités : la Force le voulait.

    Son regard s’attarde sur son pieds qui retient son corps de s’enfoncer plus avant, l’idée de faire autrement apparaît dans son esprit, mais l’engourdissement de la chaleur, la fatigue dû au manque de sommeil et les repas qu’elle a sauté finissent d’achever son choix. Elle plisse les yeux une dernière fois et puis elle se laisse glisser. L’eau la recouvre entièrement à présent, la chaleur l’envahit, contribue à diffuser cet engourdissement général, elle rationne son oxygène jusqu’à la dernière seconde, en un dernier réflexe de survie. Et puis elle se laisser aller une fois qu’elle n’a plus rien.

    Ca ne durera pas bien longtemps.
Modifié en dernier par Hayley Curwee le mer. 26 déc. 2018 23:55, modifié 1 fois.
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By Hayley Curwee
#33467


    La vie n’est qu’un long combat absurde et égoïste, pas d’histoire de lumière ou de ténèbres, rien qui ne méritât qu’on poursuive cette expérience dégueulasse. Pour certains philosophes pessimistes, le suicide était un flagrant manque de curiosité, aujourd’hui la Jedi choisissait d’en faire preuve, si toutefois elle avait fait le moindre choix un jour dans son existence. Petit à petit, l’éclat de l’existence l’abandonnait, il n’y avait plus d’extérieur, les ténèbres se développait, dévorait le dehors, l’enveloppait. Elle pénétrait dans le vide et se laissait envelopper par lui. C’était chaud, doux et rassurant. Cela provoqua un certain étonnement en elle, si ‘elle’ pouvait encore bien la définir, ce dont elle n’était plus tellement sûre. Se laisser glisser, s’étendre longuement pour laisser cette sensation se diffuser tout le long puis se lover lentement pour rassembler cette impression en un tout qu’elle pouvait savourer à loisir, sans trop d’efforts. Parfois cette étendue infinie de noir laissait apparaître des émanations de couleurs, peut-être un reste de quelque chose qu’on apercevait une dernière fois avant le grand départ ?

    Pour la première fois depuis un bon moment, elle se sentait définitivement et unanimement à sa place, c’était aussi incontestable que le sang qui avait jadis coulé dans ses veines lui avait permis de vivre. En elle, elle souriait, appréciant vraiment ce moment d’éternité qu’elle pouvait partager avec le silence et juste cette douce violence qui s’écoulait tant en elle qu’en dehors. Ce moment indéfinissable par sa durée fût pourtant troublée par quelque chose dont la vue lui instilla presque instantanément une frayeur qui attachait au corps. Une main. Épaisse, tatouée, usée, des doigts calleux et une poigne musclée. Elle la sentait s’approcher, essayer de la tirer, de l’enlever et elle essaya de dire quelque chose, de protester mais il lui semblait impossible de déverser le moindre mot, c’était comme si sa gorge était inondée. Et la main qui se rapprochait de plus en plus, l’agrippant pour l’amener à elle.

    C’était foutu, quelque part elle se rendit compte que quelque chose en elle l’avait programmé pour échouer à ça, encore un test qu’elle ne pouvait pas réussir pour de multiples raisons, la principale étant qu’on l’avait empêché de savourer cette tranquillité. Mollement, les ténèbres s’éloignèrent, le néant s’évanouissait par vagues violentes qui se brisaient contre le rempart de sa réalité et au fur et à mesure de cette progression une furieuse envie de lutter s’empara d’elle, juste dans l’espoir de pouvoir retourner où elle avait cherché à se perdre. L’oubli l’attendait, pourquoi vouloir l'éloigner de ça, surtout si elle le souhaitait ? En elle, elle fût parcouru d’une colère sourde qui grondait, réclamant que quelqu’un paye pour l’avoir tiré de là, de l’avoir empêché d’atteindre sa destination, la dernière qu’elle avait espéré atteindre. Qu’avait-elle fait de mal pour mériter ça ?

    ”Passion mais néanmoins sérénité.” C’est la première phrase qui lui traversa l’esprit, là où elle se trouvait elle pouvait concilier ces deux points de vue, elle le ressentait. Elle se débattait violemment, ne lâchant plus un pouce de terrain sans rendre la tâche plus difficile encore à son assaillant. Il faiblissait, elle le percevait. Aussi elle redoubla d’effort, rendant l’intention de l’extirper du néant de plus en plus inenvisageable à mesure que les secondes s’écoulaient. Ces traîtresses jouaient contre tous, sans distinction et elle eût le sentiment que vie ou mort allait se jouer sur le seul écoulement de ces petites salopes. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix…

      - HAAAAAAAAAAAN !

    De l’air, vite. Elle avale des bouffées d’oxygène à grande goulées dans un réflexe de survie incontrôlé. Instinctivement, ses bras se calent sur le rebord de la baignoire pour l’empêcher de replonger, de se noyer à nouveau. Son cerveau fonctionne à mille à l’heure, l’information de la chaleur qui lui lèche la peau la traque partout. Elle a du mal à reprendre son souffle, elle a mal partout mais surtout au niveau de ses poumons, elle subit l’assaut de l’air froid autour de la baignoire. Paradoxalement à cette sensation de se sentir éveillée et prête à tout elle a l’impression de n’être capable de rien et surtout pas réfléchir, mais elle ne se sent plus aussi engourdie qu’avant de se laisser aller dans le bain. Le regard vitreux, elle détaille son environnement, comme si quoi que ce soit avait pu changer pendant son absence. Elle avait l’impression d’y avoir passé l’éternité mais un rapide coup d’oeil lui apprend qu’à peine trois minutes se sont écoulées. Son regard s’arrête sur sa ceinture utilitaire qu’elle avait balancé sur un meuble en un équilibre précaire qui lui avait desservi : la ceinture était tombé au sol, sur le tapis. L’une des poches entrouverte laisse entrevoir un objet sphérique d’un noir aussi pur que l’onyx, arborant de longues formes spiralées gravées à même l’objet.

    Hayley restait silencieuse, examinant l’objet de loin, puis utilisa finalement la Force pour l’amener à elle, le récupérant de sa main, le caressant pour essayer de distinguer un peu mieux le travail d’orfèvre qui avait été réalisé sur l’objet. La petite sphère tenait dans ses deux mains, la chaleur de celles-ci s’y diffusait, sans pour autant déclencher la moindre petite réaction. Cet objet l’avait accompagné presque tout le temps depuis son acquisition sur Ruul, elle ne s’en était presque jamais séparé et s’était refusée à le confier à une quelconque autorité Jedi, le jugeant trop dangereux pour le mettre à portée de qui que ce soit d’autre qu’elle. Dans cet objet, une parcelle de l’esprit malade d’un ancien Jedi gardait les secrets du Vaapad, mais pas le Vaapad de Windu, un Vaapad plus archaïque et dangereux, qui trompait son utilisateur pour le traîner dans le Côté Obscur de la Force. Hayley avait réussi à résister à cette influence, pendant un temps. Et puis elle avait sombré. Ce qui résidait dans le coeur de cet objet n’était pas à proposer aux esprits faibles, l’influence du Jedi Noir y était encore trop prégnante…

    Son regard se ferma, renforçant l’impression de non expression qui y résidait, ses yeux semblaient absorbés par la contemplation de la sphère et un silence inquiétant planait dans la pièce, seulement troublé par les gouttes qui coulaient le long de ses cheveux pour s’écraser contre l’eau du bain. Elle laissa la Force l’entourer, la concentrant sur l’holocron et la modelant en une clé psychique qu’elle inséra dans la serrure de l’appareil, ouvrant son contenu qui se déversa à l’extérieur. L’image d’un weequay imposant apparut, l’air plus réelle qu’il ne l’était. Son regard était altier, avec cette petite lueur de mépris qu’on pouvait y déceler avec un peu de recul. Il examina longuement la pièce autour de lui, sans dire le moindre mot, puis, quand il eût fini, il reporta son attention vers la Jedi qui occupait toujours la baignoire et dit d’un ton dont la froideur laissait quand même une pointe d’amusement :

      - Tiens, tiens, te revoilà, toi.
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By Hayley Curwee
#33488


    Un silence de mort s’était installé, pas à cause de l’incompréhension, pas à cause d’un quelconque défi, même pas pour une vraie raison, en faite. Il s’était imposé, aussi naturellement que possible. Le Weequay se tenait debout, droit comme un ‘i’, promenant son regard dans toute la pièce, entretenant un calme apparent tandis que ses yeux bruns finissaient par se poser sur Hayley, ne s’attardant que très peu sur sa nudité. Finalement, il s’installa sur le panier à linge ou tout du moins son image s’y installa.

      - La dernière fois que tu as embrassé mon pouvoir, c’était sur Ruul, tu l’avais affronté de plein fouet, cela avait été une vraie expérience, n’est-ce pas ?

    Elle restait muette, elle n’avait aucune idée de quoi répondre, plusieurs fois son regard allait du visage de weequay pour finir par s’abaisser, elle avait l’air d’un chien sans maître, abattu et abandonné et le fait qu’elle se trouvait seule dans sa baignoire dans son plus simple appareil n’arrangeait rien à ce sentiment de vulnérabilité et d’abandon. Sora Bulq semblait être le type de personne à économiser la moindre de ses expressions faciales, pas à cause d’une éducation noble qui l’aurait forcé à éviter toute trahison qu’il aurait pu s’infliger par ce moyen, elle pensait que c’était la culture Jedi, bien trop imprégné en lui, qui l’empêchait de réagir autrement. Il semblait deviner qu’elle le jaugeait et lui même semblait en faire de même, ses yeux noisettes semblait la percer à jour, on y sentait le poids d’un regard acéré et entraîné, celui d’un être qui avait privilégié l’écoute et l’observation pendant une bonne partie de son existence :

      - A cette époque tu étais jeune et faible, mais une promesse de puissance brut, ce que tu avais affronté…

    Il parut affligé, ce qui renforça la méfiance de la Jedi.

      - Personne ne devrait avoir à affronter une telle épreuve, c’est indigne de l’existence. Nous savons bien toi comme moi que ça n’aurait pas dû être… C’est pour ça que tu es venu pour moi, pour ramener l’équilibre dans ton existence, un équilibre qui a été bafoué par ce Sith à l’époque.

    Il la fixait intensément et son visage se recomposait, celui d’un être empreint de sagesse et prompt à faire preuve de patience, un maître révéré de l’Ordre Jedi qui avait jadis voulu prôner la neutralité lors de la Guerre des Clones, une guerre qui gâchait inutilement le potentiel Jedi de l’époque pour une République ostensiblement corrompue. Une position vertueuse pour quelqu’un qui en revêtait les habits.

      - Aujourd’hui, je sens en toi que tu as plus que besoin de ce savoir que je transporte, tu t’es déjà servie de moi par le passé et de ce que contient l’holocron. Tu n’en as pas encore libéré tout le potentiel, tu n’as fais qu’effleurer ce qu’il t’est possible d’accomplir et c’en est affligeant. Il y a quelque chose en toi en ce moment qui désire cela plus que tout, tu le sais, n’est-ce pas ?

    Pouvait-il vraiment lire en elle ou n’était-ce qu’une illusion destinée à tromper celui qui le libérerait de sa prison de savoir ? La question la turlupinait, sa connaissance des holocrons était par trop insuffisante pour trancher, elle n’avait jamais vraiment pris le temps de s’y intéresser par le passé, elle laissait la traque des holocrons à ceux qui aimaient passer leur vie dans les bouquins et les vieux temples cachés, se réfugier dans le passé n’était pas une option viable en tant qu’activité pour quelqu’un qui y attachait une telle valeur et sur qui il avait d’ordinaire une telle prise. Et puis traquer les Sith, c’était autrement plus excitant en plus de venir essayer de régler le problème qui hantait la vie de la Jedi. Poussée par une impulsion, une seule phrase parvint à franchir les lèvres de la corellienne:

      - J’ai perdu ma padawan.
      - Oh, je vois.

    Elle avait peut-être imaginé ça, mais elle avait eût l’impression de le voir tressaillir, comme si cette annonce avait touché l’image résiduelle du Jedi. Cela n’avait duré qu’un instant, pourtant. L’image d’un Jedi impassible était revenue, l’exemple même de ce qu’il était sensé être.

      - Je suis désolé, encore une tragédie qui aurait dû ne pas arriver, tu le sais très bien.

    Sur ce point, elle était d’accord avec Sora Bulq, la mort de Ty Ly n’aurait pas dû être, c’était une aberration, une absurdité sans nom. Trop jeune pour mériter un tel sort. Elle n’aurait pas dû se trouver… Il l’avait interrompu dans ses pensées :

      - Ce que tu ressens au fond de toi est tout à fait naturel. Tu ne peux pas nier son existence. Cette chose qui existe en toi et qui grandit doit te servir, pas te freiner, tu le sais, n’est-ce pas ?

    Il lui jeta un regard compatissant, il semblait partager quelque chose avec la Jedi, quelque chose qu’il n’avait pas encore révélé et qu’il ne semblait pas prêt à faire, au moins pour le moment.

      - La révolte est un sentiment libérateur et nécessaire, il est l’apanage d’un esprit libre et est tout à fait raisonné. Tu as le droit de faire quelque chose de ce sentiment. Ce n’est même pas un droit, c’est un devoir. L’inaction est le premier pas vers l’abandon et ce n’est pas ce que tu es au plus profond de toi, tu en as bien conscience. Tu dois te relever et te battre, tu dois réaliser les choses, tu dois te nourrir de ce sentiment. De cette tristesse.

    Tout le long de sa tirade, elle ne s’était pas sentie le courage d’affronter son regard, son discours était bien rôdé, son empathie bien réelle, sa volonté de l’aider était prégnante. Elle n’avait pas trouvé la force, préférant contempler l’eau de son bain dont l’onde était troublée par la chute des gouttes de ses cheveux.

    Mais quand elle avait entendu sa dernière phrase, elle avait relevé la tête vers lui.
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By Hayley Curwee
#33520


    Se révolter : être indigné par quelque chose qu’on ne peut accepter. Un frisson coula tout le long de son dos et elle savait que ce n’était pas dû au fait d’exposer ce morceau de chair à l’air refroidissant. La révolte elle en avait eu tout le long de sa vie, cela avait fait partie de l’ADN de la jeune femme et ce, depuis sa plus tendre enfance. Mais cette épreuve lui semblait toujours être une absurdité qu’aucune révolte ne pouvait régler, bien au contraire. A quoi bon se révolter ? La fin, cette fin, était définitive. Ty Ly n’était plus. Elle pouvait se débattre, protester, rêver, espérer, la triste réalité restait bien là, impossible de la contester, impossible de l’ignorer.

    Ses yeux verts embués par les larmes s’étaient tournés vers l’ancien Jedi, y cherchant la possibilité d’un quelconque réconfort, mâtiné pourtant de la certitude que quoiqu’il dise ou fasse, rien ne pourrait venir combler le vide béant qui vrillait son âme. L’autre parut lire cette certitude dans le coeur de la Jedi et son expression était celle de quelqu’un dont l’armure venait d’être percée, une attitude qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir percevoir venant de Sora Bulq. Lorsqu’il prit la parole, ses efforts pour moduler son timbre et lui imposer le calme était plus que perceptible, encore quelque chose qui étonna la Jedi :

      - Nous...partageons plus que je veux bien l’admettre. J’ai…

    Son regard se perdit dans le vide, un instant de vulnérabilité de plus qui perturbait la Jedi.

      - J’ai moi aussi perdu mon apprenti, il y a bien longtemps. Mira est morte par ma faute, une erreur d’appréciation que je regretterais toujours…

    Alors qu’il avait pris contact avec Windu sur Ruul, ils avaient été surpris par Asajj Ventress qui n’avait fait qu’une bouchée de Mira. La pauvre padawan n’avait jamais été assez douée au sabre laser, s’interposer entre Ventress et Bulq avait été sa dernière action. Un acte vain qui l’avait conduite à rejoindre la Force. Le weequay inclina légèrement la tête, essayant de dissimuler le trouble qui l’accompagnait. Un trouble qui se transmettait à la Jedi, une voix au fond d’elle l’intimait de le croire, de se réveiller enfin et de cesser de se laisser aller. Ce n’était pas quelque chose de bruyant, rien qu’un murmure pour le moment, mais ce murmure l’inquiétait.

      - Tu sais qu’il a raison, Hayley, tu dois te fier à lui.

    Elle restait muette, pourtant, c’était bien la première fois. Elle qui avait coutume de ne pas avoir la langue dans sa poche avait préféré se réfugier dans le mutisme depuis le début de cet entretien. Il n’était pas impossible aussi que le fait de parler avec une image résiduelle d’un être aujourd’hui disparu ne la fasse se sentir folle. Qui pourrait lui en vouloir pour ça ? Etait-ce vraiment réel ? S’était-elle vraiment extraite du néant ou son cerveau cherchait-il à endormir ses derniers soubresauts de conscience en faisant us de cet artifice ? Elle était peut-être déjà morte, après tout ? Cette idée la traversait et elle s'affaissa, se laissant glisser dans l’eau tandis que Sora Bulq la fixait négligemment. Le réel était une chose décidément bien difficile à définir. Alors qu’elle s’enfonçait, l’image de la jeune adolescente qu’elle avait été lui revint en mémoire, il y avait eu cette journée avec un certain prince, à un moment de son existence, si elle ne s’était pas comportée alors comme elle l’avait fait à cette époque les choses auraient pu être différentes, peut-être ? Si elle avait encore été en vie, il eût été probable que se tourner vers la Force lui aurait permis de déterminer tout cela. Un instant charnière. Dans la vie d’un être il y en avait plusieurs et elle détermina que celui-ci avait été l’un d’entre eux dans sa propre existence, si elle en avait eût la capacité, elle aurait choisi de se tourner vers ce moment pour essayer d’en arranger l’existence. De cette façon, il n’y aurait pas eût ce chemin de cadavres qu’elle avait dû parcourir pour se hisser là où elle se trouvait, de cette façon, elle aurait pu trouver la paix, un concept qu’en tant que Jedi elle était censée tant rechercher. Ce moment aurait pu en donner tant d’autres, une myriade d’infinités de possibilités qu’elle avait délibérément choisi de faire foirer jusqu’à ce moment précis où elle s’était suicidée dans son bain. Ce moment, n’avait-il pas mi fin à cette vision qu’elle avait eû sur Kessel ? Etait-ce une tromperie de la Force ?

      - Tu t’es fourvoyée ce jour là, tu as cru que tu pouvais changer ton destin, que tu aurais pu atteindre quelque chose de mieux. Mais ton destin est entaché par la série de disparus qui ont encombré ce parcours et tu le sais, n’est-ce pas ?
      - Je...je n’ai jamais rien voulu de tout ça, je n’ai fais que subir les évènements la plupart du temps, je n’ai fais que réagir.
      - Tu te mens à toi-même et tu me mens. Tu le réalise, n’est-ce pas ?

    Elle fût tirée de cette conversation avec elle-même par Sora Bulq :

      - Quand j’ai perdu Mira, je n’ai pas cherché à donner de sens à cette disparition, je la savais brutalement vide de sens, impossible à expliquer. A quoi bon tout ça ? Ce genre de choses est inexplicablement saugrenue, on peut se bercer de l’illusion qu’on peut y donner du sens mais c’est vain, alors je me suis tourné vers la Force pour que mon étude me permette de mettre de côté cet évènement, il m’a permis de me donner des assises dans mes opinions, je savais que j’avais fais le bon choix, peu importait le reste. Mira m’a...libéré, en quelques sorte, elle m’a permis de me détacher de nombreuses chaînes qui m’entravais; moi et la compréhension que j’avais de la Force et de cette galaxie.

    Il lui adressa un fin sourire et elle eût le sentiment que la rareté de la chose en avait la puissance par le passé, cela fonctionnait très bien sur elle d’ailleurs.

      - Tu dois à présent affronter cette même épreuve, tu dois réaliser que tout ce que tu as appris jusque là n’était peut-être pas si exacte que ça, qu’on t’a peut-être menti et trompé. La mort de ta padawan doit te permettre d’explorer ce pan entier de ta personne que tu avais voulu te cacher à toi-même.

    Dans ses entrailles, quelque chose remuait à nouveau, un sentiment familier qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps, quelque chose ou plutôt quelqu’un qu’elle avait appris à chérir et détester simultanément, un être qui avait jadis fait trembler des hommes et mis le chaos là où elle passait. Quelque chose qui ne pouvait mourir et qui chercherait toujours à s’enfuir de sa cage.
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By Hayley Curwee
#33562


    Se battre, c’était ça le fond du problème. La vie n’était qu’une éternelle lutte de tous les instants, se battre contre les autres, contre le destin et contre soi-même. Et elle en était réduite à cette situation parce qu’elle était fatiguée, usée de se battre pour une vie qui lui prenait plus qu’elle lui apportait. Être Jedi ne lui permettait pas de s’élever au-dessus des autres, cela ne lui permettait pas d’empêcher la mort des êtres qui lui sont chers, cela ne lui permettait pas de se protéger d’elle-même, car elle était sa pire ennemie. Into Vinceres. C’est toi-même qu’il faut vaincre. Une maxime qui n’aurait pas pu tomber mieux pour Hayley, celle-ci étant en conflit avec une autre part d’elle-même, mais également contre ses propres travers. Le Simurgh en avait été une expression, une expression qui attendait sagement dans sa cage que le bon moment, celui de sa libération, arrive. Arial l’avait partiellement arrêté, emprisonné même. Mais Hayley avait toujours su que tout cela n’était que du provisoire, elle avait espéré pouvoir guérir cette blessure avec le temps, en pariant sur le meilleur : si elle parvenait à trouver la paix dans sa vie il était probable que le Simurgh finisse par mourir de lui-même, étouffé par tout cela.

      - Ton Vaapad est de ma filiation.

    Le regard de Sora Bulq en disait long, plus peut-être que ce qu’il voulait bien exprimer à l’origine. Cette simple phrase était pourtant tout à fait claire dans ses implications, Hayley le sentait au fond d’elle. Intérieurement, quelque chose se déclencha, ce que disait Bulq avait le don d’affoler ses sens Jedi.

      - En vérité tu as toujours été une apprentie, la mienne dans le cas qui nous concerne.

    Le doute l’assaillit. Et s’il avait raison ? S’était-elle jamais sentie Maître Jedi ? Avait-elle jamais eu les épaules pour ce poste ? Les évènements donnait raison à son point de vue, elle n’avait peut-être jamais été ni une Maître, ni une Jedi. Son incapacité à se conduire comme une personne responsable dans sa vie lui ôtait le droit de prétendre à ce rang de Maître, sa seule maîtrise lui venait d’un talent certain pour manier le sabre laser, quant à la Force, elle ne passait pas assez de temps à l’étudier pour égaler les capacités de nombre de ses pairs. Et en ce qui concernait son statut de Jedi… Soyons sérieux quelques minutes, elle était le plus souvent impétueuse, se laissait aller aux émotions sous couvert du Vaapad et ne parvenait pas à accepter la mort comme une composante naturelle de l’existence.

      - Tu réalises à présent ? Tu t’es mentie à toi-même pendant tout ce temps, tu as mentis aux autres, tu n’as été qu’une illusion. Tu dois t’accomplir et pour cela il est temps d’accepter ce que tu es, c’est le seul moyen de ne faire qu’un avec la Force. Trop longtemps tu as repoussé cette possibilité, elle t’inspirait le dégoût. C’était une erreur.
      - Tu...Tu as raison, Maître Bulq.

    Elle avait quitté son silence de plomb pour abonder dans le sens du weequay, celui-ci se garda bien de sourire, mais intérieurement il s’estimait satisfait de sa force de conviction. Il ne devait pas mollir, pourtant, tout ou presque allait se jouer dans les prochains instants, la partie était encore loin d’être gagnée.

      - Il y a des tas de choses qui auraient pu être évités si tu avais été plus puissante, plus consciente de toi-même, tout comme tu aurais pu être une autre personne si tu avais pu servir une bonne cause et pas des intérêts privés.

    Elle haussa un sourcil, elle ne semblait pas comprendre cette dernière réflexion, peut-être était-il allé trop loin, trop vite. Devait-il faire marche arrière ? Non. Il fallait pousser plus loin, confronter un individu à l'inattendu pouvait le rendre plus maléable si l’on s’y prenait correctement.

      - Tu sais très bien de quoi je parle. Tu as toujours été aussi solitaire qu’un nexu. Pas nécessairement de ton fait, d’ailleurs, de nombreuses fois tu as dû affronter des épreuves inhumaines complètement seule, là où tu aurais eu besoin du soutien de ceux qui t’ont juré de te traiter en amie. Où étaient-ils lors de la mort de ton père ? Et lors de la perte de ton apprentie ? Qu’ont-ils réellement fait pour toi ? Leur allégeance ne semble souffrir aucune contrepartie, tu dois te mettre à leur service...sans attendre le moindre soutien de leur part.
      - Ils étaient là pour m’assister et empêcher la mort de Ian !
      - Mais leurs efforts ont été vains. Et la Force n’a pas pu l’empêcher. Et c’est peut-être pour la simple et bonne raison que, depuis le début, tu ne sers pas le bon côté de la Force.

    Cette idée révulsa Hayley, c’était visible. Envisager ne serait-ce qu’un instant de se plier au Côté Obscur… Mais Bulq n’en avait pas terminé et son expression exprimait le plus grand sérieux tandis qu’il développait sa théorie :

      - La Force est source de tout, mais on ne sert pas toujours sa volonté, tu as t’en rendre compte. Laisse toi quelques instants pour envisager les choses sous un autre angle : il est possible que la situation qui t’affecte vient du fait que tu n’as jamais été du bon côté de la Force et que, en avançant à contre-courant, tu t’es piégée toi-même dans ce tourbillon d'événements funestes. Tu ne sers peut-être pas correctement la Force.

    Elle restait pantoise, il poursuivit donc :

      - Réfléchis un peu et remémore-toi les choses dans le bon ordre : il y a eu un moment dans ton existence où tu as cédé au Côté Obscur, qu’en as-tu retiré ?
      - Le pouvoir, le contrôle, la facilité…
      - Et la quiétude, il ne t’ai jamais rien arrivé de mal à ce moment précis de ton existence, je me trompe ?

    Son silence était éloquent. Effectivement, à ce moment de son existence tout semblait lui sourire, ce qui l’affolait à présent qu’elle le réalisait. Les mots de Bulq résonnèrent dans son crâne, comme une litanie désespérée d’un croyant qui cherchait à contacter son dieu :

      - A aucun moment il n’était écrit dans ton existence que tu doives servir le Côté Lumineux de la Force.
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By Hayley Curwee
#33630


    “A aucun moment il n’était écrit dans ton existence que tu doives servir le Côté Lumineux de la Force.” Ces mots résonnaient dans son crâne qui lui promettait d’exploser si elle continuait comme ça. Ses doigts allaient et venaient sur le rebord de la baignoire et elle se contentait de contempler ce spectacle dans le mutisme qu’elle semblait s’imposer. Sora Bulq le savait : il avait atteint le moment où il pouvait la faire basculer, il fallait juste lui laisser le temps d’encaisser, de réaliser et d’accepter. Trois étapes majeures qui ferait de la Jedi une Jedi Noire.

      - Et si je… ?

    Non, ferme là. Elle se renferma presque aussitôt, préférant ne piper mot. Ce que lui disait Sora Bulq était inconcevable, elle ne voyait pas comment elle pouvait intégrer ce nouveau logiciel de pensée dans un esprit par déjà trop rempli. Cela semblait trop irréel.

    Elle repensa à tous ces moments où elle était sous l’emprise du Côté Obscur, bien qu’elle ait traversé des instants de grands risques, rien ne semblait à la hauteur de ce qu’elle avait pu vivre alors qu’elle servait le Côté Lumineux. Ses plus terribles épreuves elle les avaient vécue en tant que Jedi, pas sous l’emprise du Côté Obscur.

    Vint alors ce qu’avait prédit Sora Bulq : l’acceptation. Tout concordait : les souffrances, la violence, le Vaapad, la tendance à la dépression… Elle s’était bien trompée de chemin à un tournant de son existence, elle s’était tournée vers le mauvais Côté.

    Elle lança un regard implorant à Sora Bulq, elle se sentait définitivement démunie :

      - Qu’est ce qui doit se passer maintenant ? Que dois-je faire ?
      - Te libérer. Tu as trop longtemps vécu dans le mensonge et le dogme et ta nature profonde a toujours lutté contre cette infamie, tu dois te séparer de cette partie de ton passé et te souvenir seulement de cet instant où tu te sentais à nouveau toi, tu t’en souviens ?

    Oui. Il y avait un moment, juste avant l’annonce de la mort d’Oxious, elle avait été elle, aussi bien Hayley que le Simurgh, sans dissociation aucune des deux êtres. C’est après cette nouvelle que tout avait basculé, que sa personnalité s’était fragmentée pour donner Hayley d’un côté et le Simurgh de l’autre. Et rien n’avait été réglé depuis, elle continuait à balancer entre ces deux parties d’elle-même, n’étant manifestement plus elle-même, en fin de compte. Elle fût interrompue dans ses pensées par l’intervention de Bulq :

      - Quand j’ai perdu Mira, je me suis questionné, j’ai médité pour essayer de trouver en moi la réponse. Qu’avais-je bien pu faire de mal pour qu’on en arrive à ce funeste destin ? J’ai cherché une réponse, il m’en fallait absolument une alors je n’ai pas abandonné, j’étais prêt à tout pour donner du sens à cette perte, pour en identifier l’origine, comme si ça pouvait bien arranger quoi que ce soit. Qu’est ce que ça peut bien faire aux morts que les vivants déterminent leurs degrés de culpabilités dans leur fin, hein ?

    Il marqua une pause et ses émotions étaient visibles sur son visage, il ne faisait plus rien pour les dissimuler, il se donnait entier, tant il avait certitude qu’Hayley était en son pouvoir.

      - Rien. Absolument rien. Ca ne leur fait rien parce qu’après nous il n’y a rien d’autre que le néant, la Force agit ici et maintenant, elle n’est plus lorsque nous passons de l’autre côté. Et ça je le tiens de mon Maître, celui qui m’a permis de réaliser ce cheminement, d’arriver à la vraie sagesse, celle que les Jedi refusent de consulter et celle que les Sith connaissent depuis l’éternité.

    Il la fixait intensément, un regard qui cherchait à la passer au rayon x, comme pour essayer d’en déceler les intentions.

      - Accepte ta vraie nature et rejoins-moi, Hayley. Ensemble nous ferons partir ce mal-être que tu ressens presque tout le temps en toi. Avec assez de puissance nous pourrons faire revenir ceux qui sont passés de l’autre côté dans notre monde, car les Sith ont bien compris que si tout ce qui importait se passait lors de la vie, il fallait trouver un moyen de s’en prémunir ou à défaut de revenir d’entre les morts. C’est un pouvoir que nous pouvons avoir à notre portée, Hayley.

    Le coeur de la Jedi se serra un peu plus. Revoir Ian, sa mère, Ty Ly et tant d’autres. Même dans ses espoirs les plus fous elle n’en avait jamais rêvé. Et à présent on lui promettait qu’il lui serait possible de l’atteindre, de faire quelque chose qu’aucun autre être n’était parvenu à faire jusqu’alors. Il fallait qu’elle se libère de ses chaînes car sans ses chaînes le pouvoir brut la traverserait et ce pouvoir lui permettrait d’accomplir de grandes choses. N’était-ce pas ce qu’elle avait toujours voulu ? Prouver à la galaxie entière qu’elle était quelqu’un d’important, quelqu’un de valeur.

      - Je pourrais revoir mon apprentie ? Mon père ? Effacer toutes mes erreurs comme on efface la craie de l’ardoise ? Faire comme si jamais rien ne s’était passé ?
      - Et plus encore, te prémunir de leur perte et te rendre éternelle. Mon Maître m’avait montré la voie vers tout cela, il ne tient qu’à toi de suivre mon enseignement et nous y parviendrons, ensemble.

    Il tendit sa main vers elle et elle la considéra avec un mouvement de recul de prime abord, puis avec avidité. Une poignée de main, c’était aussi simple que ça. Un marché et elle devenait ce qu’elle aurait dû être : une déesse, capable de recréer la vie et de la sauvegarder, protégeant la vie de l’entropie. Une utopie qui la ravissait. Une poignée de main et la grand faucheuse s’éloignait à tout jamais.

    Lentement, avec une prudence déraisonnable, elle avança sa main au dessus du rebord de la baignoire, dans l’intention de serrer la main de Sora Bulq et de sceller son destin.
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By Hayley Curwee
#33635


    L’instant était empreint de gravité. Une poignée de main et Hayley pouvait atteindre ce qui n’avait toujours été qu’un lointain fantasme. Un simple geste, sans presque aucune importance et ses rêves les plus fous étaient à portée de main. Elle songea au sourire de son apprentie qu’elle pourrait revoir, sa petite bouille concentrée lorsqu’elle réfléchissait à quelque chose, son froncement de sourcil quand une autre lui échappait, des moments qui finiraient par se perdre dans l’oubli, comme les larmes dans la pluie. Et puis une autre pensée lui vint, le souvenir du vieux Motorhead s’imposa, son odeur de clope corellienne qui le suivait partout, ses mains calleuses, ses traits burinés par l’âge et les épreuves et sa voix éraillée…

      - Papa…

    Ces mots lui avait échappé et c’était bien la première fois qu’elle les prononçait. Le vieux Ian ne les avait jamais entendu sortir de sa bouche. Jamais. Le sentiment de perte qu’elle avait naturellement intégrée et ignorée refaisait surface, une émotion qu’elle avait réussi à isoler et qui passait au travers d’elle jusque là. Mais plus maintenant. Les digues avaient cédé, elle se laissait envahir. Les larmes commencèrent à couler, suivant le tracé légèrement anguleux de ses traits pour aller se noyer dans le bain.

      - Oui, c’est bien, laisse-toi aller…

    Cette tristesse qui resurgissait, elle s’était interdite de la ressentir pendant longtemps, parce qu’elle était indigne du statut de Jedi qu’elle avait dû endosser, elle avait certes agit en sous-main, sapant le Côté Lumineux de la Jedi, mais jamais elle n’était parvenue à refaire surface, c’était peut-être le bon moment alors…

    Elle arrêta son geste, le laissant en suspens.

    Au fond d’elle, quelque chose prit peur, pas pour un geste qu’elle projetait faire, mais pour un geste qu’elle projetait de ne pas faire. Sora Bulq semblât se rendre compte du doute qui s’insinuait en elle :

      - Qu’est-ce qu’il se passe ? Quelque chose ne va pas ?
      - Je...je ne sais…
      - Plus qu’un mouvement, une esquisse de mouvement même et nous pourrons travailler ensemble à les ramener. Ce n’est pas ce que tu veux ?
      - Si…

    Elle fit encore un léger mouvement, quelques centimètres mais se stoppa encore nette. Non, elle ne pouvait pas aller plus loin. Faire revenir ceux qu’elle aime ? Mais à quel prix ? Elle le savait, ce chemin vers le Côté Obscur n’aurait plus de retour, c’était le dernier chemin qu’elle emprunterait, celui qui verrait très certainement sa mort en tant qu’agente du Côté Obscur. Elle ne pouvait se le permettre, la pensée fugace de Luke Skywalker et du pardon qui lui avait accordé suffit à impulser un mouvement de recul à sa main, une main que le weequay lorgnait à présent avec insistance mais avec toujours assez de calme pour ne pas forcer les choses.

    Elle leva la tête vers lui, fixant droit dans les yeux la silhouette luminescente du weequay, essayant d’y percevoir quelques intentions qui pouvait s’y cacher. Elle sembla y entrevoir quelque chose, c’est du moins ce qu’il pu en penser en apercevant l’éclair de compréhension qui traversa le regard de la rouquine.

      - Oui… Me libérer de mes chaînes… C’est évident…
      - Je suis heureux que tu le réalises enfin.

    Le regard de la Jedi était triste, une tristesse qui n’avait rien de commun avec ce qu’elle avait pu exprimer jusqu’alors, pas le genre qu’on montrait quand on venait de perdre quelque chose qui nous était cher, comme il s’y était attendu. Non, c’était plus la triste réalisation du poids que le monde venait soudain de faire peser sur vos épaules, avec une envie d’échapper à celle-ci sans espoir d’y parvenir, pourtant. Elle avait envie de s’enfoncer sous l’eau, dans le bain, d’oublier tout et tout le monde et son regard fût attiré par un éclat, le seul qui importait à cet instant. Se libérer de ses chaînes, faire revenir ceux qu’elle avait aimé à elle… Il y avait un moyen simple d’obtenir, d’une simplicité telle qu’elle ne l’avait pas même envisagé jusqu’alors, mais à présent que l’idée était là, implantée en elle…

      - Qu’est-ce que… ?

    Sora Bulq n’eût pas le temps d’en dire plus, hélas, la connexion d’avec la Force qui maintenait son existence hors de l’holocron se désactiva, le faisant disparaître, elle s’étendit hors de l’eau, juste pour se saisir de la lame. Elle crût entendre cogner au loin, mais elle se fit la réflexion que ce devait être son coeur qui résonnait, tant elle sentait le sang battre dans ses veines. Elle s’allongea de nouveau dans l’eau, posa la lame de rasoir sur le bord de la baignoire et la considéra avec une certaine fascination morbide.

    Il était là le vrai pouvoir, le seul qu’on avait sur le temps, la vie, le reste. Le pouvoir de décider quand notre chemin se termine. Elle remit un peu plus d’eau chaude dans la baignoire, juste de quoi augmenter la chaleur, elle savait comment faire. Elle crut de nouveau entendre cogner, son instinct de préservation s’était mis en marche, essayant de la sauvegarder de sa prise de pouvoir sur elle-même.

    Elle s’empara de la lame et se trancha les veines dans le sens de la longueur, sans laisser passer le moindre gémissement de sa bouche, il n’y avait pas de douleur, plus là où elle allait. Elle s’arrêta bien à la moitié du bras, reposa méticuleusement la lame sur le rebord de la baignoire et s’étendit de tout son long dedans, laissant son bras reposer sous l’eau chaude.

    Son coeur cognait plus fort.

    Ce n’était rien, la Lumière arrive. Et ceux qu’elle aimait avec.
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