- sam. 25 août 2018 17:39
#33709
PnJ de faction : Matarmeno Krahnn
- Il nous reste beaucoup à faire !
PnJ de faction : Matarmeno Krahnn
- Matarmeno se passa le bras sur le front, essayant d’éponger la sueur qui y ruisselait. Cela faisait maintenant quelques semaines qu’il venait chaque jours afin de prêter main forte aux ouvriers qui travaillaient à la réhabilitation du temple Jedi de Corellia. Si au début certains de ces hommes l’avaient regardés avec le sourire en coin et l’oeil moqueur, la persévérance du Jedi et le coeur qu’il mettait à l’ouvrage lui avait rapidement gagné le respect des hommes, certains s’appuyant même sur lui à présent comme s’il était naturellement devenu l’un de leurs collègues.
- - Je vais faire une pause.
- Ok, Mat’. Tu veux qu’on te descendes ?
- Pas besoin.
Et, faisant appel à la Force, il bondit du deuxième étage où il aidait les ouvriers pour atterrir au rez-de-chaussée. Il eût un petit sourire satisfait en admirant le résultat des travaux : les choses prenaient formes, c’était appréciable. Le hall était entièrement refait, sans être tape-à-l’oeil, il était sobrement décoré, arborant quelques traces de marbre ici et là. Il voyait déjà les gens traverser celui-ci à la recherche de l’aide d’un Jedi, tandis qu’un autre aiderait une femme enceinte à se diriger vers l’aide médicale. Des novices le traverseront à toute allure pour tenter de trouver leurs maîtres. Cette pensée lui fit arborer un léger sourire tandis qu’il se passait la main dans la barbe.
Il aurait aimé qu’Hayley voit ça, mais elle ne le pouvait pas. Son sourire s’évanouit presque aussitôt et le souvenir de cette funeste soirée s’imposa à lui. Il faisait nuit lorsque Tulkas Malabane l’avait contacté, une nuit noire seulement troublée par le bruit de l’orage et les zébrures que les éclairs provoquaient. Matarmeno se souvenait avoir passé la porte légèrement entrouverte de l’appartement Curwee, il avait progressé à travers le vestibule jusqu’à la chambre encombrée de la femme, un endroit où régnait un chaos vestimentaire. Quand il s’était tourné vers la salle de bain, la scène s’imprima dans son crâne, une scène qu’il ne pourrait jamais oublier même s’il le voulait. Le barabel se tenait sur le rebord de la baignoire, sa grosse tête de saurien dans les mains, se frottant le crâne tandis que des larmes coulaient lentement le long de ses écailles. Il articulait difficilement quelques mots :
- - Je… J’ai… J’ai pas… pas vu venir…
Il continuait à sangloter, parfois pris de convulsions, un spectacle assez terrifiant quand on savait que le barabel avait été l’un des plus terribles SpecOps de l’Alliance Rebelle, le genre de soldat qu’il était difficile d’émouvoir. Matarmeno se détourna de ce spectacle pathétique, laissant son regard se poser sur l’intérieur de la baignoire qui était couvert du sang de la Jedi, celle qui était venu le sauver. Quel volume d’hémoglobines s’était écoulé dans l’eau chaude avant qu’on ne trouve son corps sans vie ? Est-ce qu’elle avait souffert ? Pourquoi avait-elle fait ça ?
Ces questions avaient été une torture qu’il s’était infligé à lui-même, une violence qu’il avait eu du mal à surmonter mais qu’il avait fini par occulter, par nécessité. Le détachement était nécessaire s’il voulait correctement prendre les choses en mains. Pourtant, parfois, il était difficile de penser à autre chose.
- - Je… J’aurais...du...être là… Plus tôt…
Matarmeno s’était assis aux côtés du barabel, sur le rebord encore tâché du sang de la Jedi, il avait posé une main qu’il voulait réconfortante sur l’épaule de Tulkas, essayant de trouver les mots, mais la stupéfaction était encore là, l’horreur d’une situation qu’on aurait pu prédire l’empêchait de trouver la force de parler sagement, avec raison. Alors il se rabattit sur des choses affligeantes de banalité mais dont la portée était illimitée :
- - Ca va aller Tulkas, ça va aller.
Il essayait de rendre sa voix forte, espérant que si elle était ferme, elle permettrait au soldat de se reprendre, mais c’était peine perdue, il s’en rendit compte lorsque le reptile s’effondra sur lui, trempant de ses larmes la tenue Jedi de Matarmeno Krahnn. Il ne savait pas quoi dire de plus, il se sentait complètement démuni. Alors il se tut et laissa Tulkas évacuer sa tristesse.
Il fût tiré de ses pensées par la venue d’un ouvrier, Rik, un corellien à la famille nombreuse mais qui travaillait dur :
- - Mat’ ? Z’allez-bien ?
- Oui, oui… Ca va. Et toi Rik ? Que puis-je pour toi ?
- Ca roule, z’inquiétez pas. Y a une gamine qui vous cherche, là.
Et du bout des doigts, il pointa une jeune femme qui ne devait pas avoir plus de 17 ans à première vue, arborant de longs cheveux châtains attachés en queue de cheval. Matarmeno remercia Rik et s’avança à la rencontre de la jeune femme qui était aux abords des travaux, non loin d’ouvriers qui s’affairaient. Essayant de mettre de côté les terribles souvenirs qui troublaient son âme, il arborait un sourire qu’il voulait assuré - mais dont un observateur averti saurait y voir une nuance triste - et il salua la jeune femme d’un salut Jedi. Il ne portait certes pas la bure, mais il avait le reste de la tenue Jedi, de la couleur vert émeraude de Corellia :
- - Salutations, je suis Matarmeno Krahnn, Jedi Corellien. Que puis-je pour vous ?