L'Astre Tyran

[Hayden Kor'rial]

Kuat la resplendissante, sous son plus mauvais visage, les bas-fonds. Quoi qu’avec ce qu’il se passait en surface, ils étaient plus majestueux. On était loin des zones à risques comme dans les autres planètes, surtout avec le début de réforme. M’enfin dans le cas présent, les soldats étaient mobilisés dans les hauts quartiers, autour de la tour du Moff. Aussi ces quartiers étaient devenus des nids d’animations. On y trouvait tantôt des marchands de vivres en prévoyances d’un éventuel blocus. Des vivres qui étaient vendus à trois fois leur prix initial. D’autres pensant que la planète allaient recevoir des bombardements en profitaient pour voler les petites gens. A expliquer, on pourrait croire que c’était le chaos. Disons simplement que les gens profitaient de la situation pour faire ce qui leur plaisait, ou au mieux faire de l’argent. Une veste de cuir brossé avec une capuche faisait parfaitement l’affaire. Son blaster bien en évidence, George avançait en silence dans la rue. Lui qui autrefois surveillait cet endroit faisait désormais partie intégrante de celui-ci. Personne ne le connaissait, parce que tout le monde s’en foutait. Il n’avait pas l’air d’avoir de l’argent, ce n’était pas une cible de premier choix. En réalité, l’ancien directeur savait comment dissimuler des objets. Celui qui l’intéressait aujourd’hui était un jeune blanc bec, un de ceux qui traînent sur les consoles à longueur de journée et que l’on appelle slicer. Plusieurs il avait eu affaire à lui, un gars qui volait de l’argent via l’informatique. Un petit malin, comme il y en avait tant. Le gamin d’une vingtaine d’année logeait au détour d’une rue, dans un immeuble qui semblait tomber en ruine en apparence mais qui en réalité abritait un fin réseau informatique. Une sorte de bâtisse faite de et de métal sur l’entrée mais qui rapidement à l’intérieur changeait pour n’être que de l’acier sonnant, et probablement un alliage qui bloquait les communications, à voir. Bien sûr, tout le BSI connaissait sa planque, comme pas mal d’autres slicer du coin d’ailleurs. Sauf que pour lui, à chaque caméra, micros ou autre truc installé, il les bloquait et les désactivait, jusqu'à prendre toutes celles de la rue. Bien sûr, personne n'a jamais pu remonter la piste, ce n'était que des présomptions. Celui-là était probablement le moins pire de tous cependant. Pourquoi ? Parce qu’il était une sorte d’idéaliste qui croyait fermement que l’empire n’était pas la bonne solution pour Kuat. Alors il combattait avec ses propres moyens, bien qu’il ne fasse peu de vague, même aucune d’ailleurs. C’était juste un gars qui essayait de tirer son épingle du jeu. Un gars sympas, bien qu’il n’est pas personnellement pu le rencontre. Un jeune blanc bec. On l’avait laissé dans sa planque du moment qu’il ne fasse pas de vague. Et c’est ce qu’il a fait, pas de vague en apparence. Il n’y avait nul doute qu’il préparait un coup foireux. Dans tous les cas, le convaincre ne serait pas une chose bien difficile.

Quand il poussa la porte, un horrible grincement retentit jusque dans la structure du bois. Un bruit horrible qui a coup sûr avait alerté sa présence dans tout l’immeuble. C’était ce qu’il voulait. Pour bien faire les choses, il demanda :

-Il y a quelqu’un ?

Il referma la porte derrière lui et fit quelques pas. Le silence était flagrant, très vite troublé par l’activation d’un rouage au loin. Un hologramme apparu, montrant celui qu’il cherchait assis sur un mur.

-Si vous êtes un voleur, vous ne sortirez pas vivant, si vous êtes les autorités, je suis en règle, sinon, déclinez votre identité.

George croisa les mains dans le dos.

-Je suis Monsieur Graham, j’ai besoin de ton aide.

L’hologramme se leva et la chaise disparu de l’écran.

-Mon aide pour ? Je ne suis pas un bon samaritain. Je ne connais même pas de Monsieur Graham, seulement un mec travaillant dans le BSI d’après ce que j’ai pu voir, un directeur. Ah mais, ce ne serait pas vous par hasard ?

L’ironie du sort, c’était de se faire pirater. Cela aussi, il était au courant, d’où la nécessité de ne pas mentir.

-Ex-directeur, l’empire nous a trahis, c’est pour cela que j’ai besoin de ton aide.

-Quoi ? C’est sur sa tête qu’il y eu un zoom et George pouvait admirer tous les interstices de son visage. On a entendu tout le charabia du Moff. Donc ce n’est pas des conneries ? Mais attendez voir, comment je peux savoir que c’est vrai ?

George fit un pas en arrière, la présence de cette tête le rendait affreusement vulnérable.

-Tu le sais parce que tu as déjà tout piraté j’imagine. Une occasion comme celle-là, c’est de l’or pour toi. Tu sais tout et tu pourrais vendre cette information à d’autres ?

-En plus de court-circuiter tous les autres, se vanta-t-il. Ces gros badaud qui essayait tant bien que mal d’accéder aux données et aux communications, je les ai tous grillés et viré du réseau. Avant qu’un autre me grille en fait. Mais j’ai quand même ce que je voulais savoir. La communication d’un agent de détresse qui demandait de l’aide, le déplacement plus ou moins net des forces via le piratage d’une ou deux tourelles quand vous les avez passé en senseurs. Ensuite le trou noir.

La tête disparue mais le jeune homme revint dans son siège. Le trou noir devait signifier l’utilisation de SR, tout était brouillé à ce moment-là. Pour le reste, tout coïncidait, sauf qu’il le savait autant que lui, ce n’était que de la poudre aux yeux. Ce qu’il savait, tout le monde le savait.

-Et récemment l’interception d’un message de notre bien aimée princesse venue du royaume des civilisés ?

-Organa ? Demanda-t-il avec une pointe d’hésitation.

-Vous en connaissez d’autres ? Si tu veux savoir ce qu’il y a dessus, va falloir payer.

George sourit.

-Non en fait cela m’est égal, je sais déjà que les flottes républicaines sont en orbite.

L’autre fronça les sourcils.

-Alors qu’est ce tu fous là ?

-Comme je te l’ai dit, j’ai besoin de ton aide. Plus précisément, j’aimerai que tu mettes en place un senseur assez puissant pour envoyer un message en orbite en trafiquant ta console.

-C’est pas un problème ça, je suis pas un débutant. C’est tout ? J’y gagne quoi dans l’histoire ?

-Pour l’instant c’est tout. Tu vas y gagner peut-être ce que tu as toujours voulu. L’indépendance. Par contre, tout le monde connait ta cachette, il faut que l’on se déplace et vite.

Une très courte hésitation plus tard.

-J’en suis. Je vais foutre le bordel dans les communications impériales. Finalement, vous n'êtes peut-être pas le vieux con que je pensais.

-Et au moment venu, je te ferai travailler avec celui qui t’a grillé. D'abord le senseur, ensuite ton virus. Mais là on se barre, allez !

Un mince sourire s’afficha sur le visage de George.