- jeu. 23 mars 2017 00:01
#26930
- Rempiler
- Ce qui frappait quand on entrait dans la cantina nommé “Le Joyau Kuati” c’était son ambiance tamisée et la fumée qui semblait toujours émaner de l’endroit. A de nombreuses reprise son propriétaire, Arctar Vowski, avait tenté d’évacuer cette atmosphère étouffante que créait la fumée mais c’était un combat sans fin : à chaque fois la fumée revenait et il se retrouvait étouffé par elle. Il avait fini par en prendre son parti, acceptant son sort et la fumée par la même occasion que bon nombre de ses clients considéraient comme une sorte d’identité propre dont la cantina pouvait se targuer avec fierté d’avoir. Evidemment cela eût pour conséquence de lui donner une réputation de coin un peu louche où on pouvait traiter d’affaires entre gens discrets et il n’était pas rare d’y voir éclater des bagarres régulièrement pour des problèmes de triche aux sabacc ou encore des règlements de compte entre crapules locales. Il faut dire que son emplacement localisé dans les bas-fonds de Kuat-City n’était pas pour rien dans ses mauvais fréquentations, c’est donc très rapidement que l’établissement se fit un nom dans le monde du crime local, attirant voyous, chasseurs de primes et autres mercenaires du secteur.
Le devaronien pénétra dans la cantina d’un pas pressé, s’arrêtant pourtant quelques instants pour balayer la salle d’un regard perçant. Son regard s’attarda sur un joueur de sabacc, il plissa les yeux pour essayer de distinguer quelque chose dans les ombres, parvenant à finalement distinguer que le joueur n’avait pas d’appendice caudale, il sentit son coeur ralentir de soulagement, c’était un trandoshan. Seulement un trandoshan.
Autour de lui l’ambiance allait bon train, les serveuses twi’lek allaient de tables en tables, apportant consommations et notes, évitant subtilement les mains baladeuses tout en répondant prestement à ceux qui parvenaient à leur toucher la croupe. Deux promontoires arrondi surélevés étaient traversés d’une barre métallique à chaque extrémités de la cantina et une twi’lek et une zeltronne y dansaient dans des tenues légères et bien au goût du devaronien qui en aurait probablement rougit s’il n’avait déjà été de cette couleur.
D’un air ostensiblement méfiant celui-ci considéra les différentes tables libres qui s’étalaient du côté du coin gauche, au fond. Après avoir tourné sa tête des deux côtés, il s’avança en direction de la plus au fond, celle qui était partiellement caché par l’une des danseuses qui s’agrippait dans une pose lascive sur la barre de pole dance. Une fois installé et après avoir vérifié que personne ne s’approchait ni ne regardait dans sa direction, il tira de sa besace une holoplaque de données qu’il lança. Après un rapide chargement une liste de noms apparut devant les yeux brillants de convoitise du devaronien, ce qu’il avait devant les yeux, c’était le couronnement d’années de travail, la perspective d’une richesse potentielle dans le futur et l’aboutissement de son projet d’établissement de bonnes relations avec les Hutts.
Lorsqu’il avait averti ses partenaires de ce qu’il détenait, ceux-ci s’étaient immédiatement intéressés aux possibilités que cette liste offrait. Les Hutts avaient aussitôt décidés d’un rendez-vous mais avait préféré une planète hors de leur territoire pour ne pas attirer l’attention. Kuat avait été désigné pour le chaos qui y régnait suite aux derniers évènements et pour ses bas-fonds toujours aussi rayonnants dans le monde du Crime. On lui avait dit que la prise de contact et l’achat se ferait au “Joyau Kuati”, par le biais d’un lieutenant local nommé M’Ragu Naark, un klatooinien.
Il leva son nez hors de la plaque de données lorsqu’il sentit que quelqu’un lui faisait de l’ombre, littéralement. Son regard allait ascendant, tout à l’inverse de son moral lorsqu’il pût constater que la créature géante et musculeuse qui lui faisait face était un barabel. La queue ne trompait pas. Il déglutit avec difficulté lorsqu’il sentit les globes oculaire du reptilien le fixer sans discontinuer. Ses écailles étaient d’un gris qui tirait un peu sur le vert, sa gueule étaient garnis d’une impressionnante rangée de crocs qui s’étira en un sourire malsain tandis qu’il prit la parole dans un basic approximatif et sifflant :
- - Sssssse bon vieux Djarik, sssssssa te dérange sssssi je m’insssssstalle ?
Il ne tint manifestement pas compte de la gêne qu’il pourrait occasionner et prit place avant même d’obtenir une réponse, exposant de nouveau sa rangée de crocs monumental.
- - Djarik, Djarik… Tu penssssais ssssincèrement pouvoir m’échapper ?
Djarik était partagé entre la tentation malsaine de le fixer dans les yeux et fuir ce regard ce qui serait des plus rassurant, d’un certain point de vue. Son cerveau opta pour un compromis intéressant : il le fixa d’un air impassible. Dans le même temps sa main commença à glisser furtivement vers son holster, se rapprochant petit à petit de son DL-18, peut-être que si il l’occupait suffisamment, il parviendrait à se dégager de cette situation périlleuse. Il y avait une lueur étrange dans les yeux globuleux du reptilien, quelque chose qui contrastait énormément avec son regard de prédateur, on y décelait une intelligence peu commune pour ceux de sa race, encore que Djarik n’aurait su être totalement objectif sur le sujet : il n’avait croisé que trop peu de barabel jusqu’ici. Le lézard géant reprit la parole de sa voix sifflante où grondait une colère palpable :
- - Le Général Ssssssolo a peut-être abandonné, mais pas moi. Chez nous les SssspecOpssss nous avons une très bonne mémoire. Ni oubli. Ni pardon. Encore moins pour les traîtres de ton esssspèsssses.
- Attends Tulkas… On peut discuter !
- Le temps des disssscusssssions est terminé, ssssale traître.
Et le bruit caractéristique d’un blaster résonna dans la pièce alors que dans le même temps Djarik le devaronien s’effondra contre la table avec un énorme trou noir dans le bide.