L'Astre Tyran

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Balmorra est un monde-usine de grande envergure au climat tempéré. Considéré comme hautement stratégique par la Nouvelle République pour ses capacités de production, son sol et son atmosphère ont cependant été largement pollués par ses immenses déchèteries industrielles à ciel ouvert.
Gouvernement : Confédération des Systèmes Unis
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By Helera Kor'rial
#30683
Les lumières de la nuit était sombres, mornes, stagnantes … L’horreur d’une nuit sans lune, sur une planète où elle avait élue domicile. Une nuit sans vent, sans bruit, sans odeur. Une nuit où sa solitude était des plus lourdes. La ville était endormie, l’aube allait pointer, dans quelques heures seulement. Elle suivait les lumières des automates, guidant sa voie à travers le dédale des ruelles. Les mains dans les poches de son veston troué et sale, la tête qui regardait le sol, qui suivait ces lumières, toujours les lumières. Il faisait froid, pinçant. Sa peau était mordue là où elle y présentait de la peau. Son T-shirt portait un trou sur le côté, et son pantalon déchiré sur la longueur de la jambe droite. Pour le premier, elle avait dû se battre face à une horde de chiens enragés, voyant en elle la nourriture qu’ils cherchaient. Ils étaient tous morts. La deuxième, elle avait cherché simplement à escalader des barbelés, afin de voler ce qu’elle pouvait dans un entrepôt frigorifique. En plus de cette déchirure, c’est sa peau qui avait été entaillée et qui avait pissé le sang pendant plusieurs jours. Elle avait du coup arraché des bouts de son veston, mêlé à des sacs poubelles de plastique, afin d’emprisonner la blessure. Le sang n’avait plus coulé depuis, mais elle sentait désormais des démangeaisons à la place. Elle avait peur de retirer son pansement improvisé. Peur de ce qu’elle trouverait en dessous. Finalement, elle n’avait plus rien sentit au bout de sept jours, mais elle avait néanmoins décidé de le garder jusqu’à sa prochaine douche. L’eau propre n’était pas ce qui abondait dans la ville, contrairement à la racaille qui traînait çà et là. La plupart prenaient leur jambe à leur cou quand elle approchait. Les autres brandissaient leurs armes, et c’est elle qui partaient. La loi de la jungle. Battue ou être battue.

Toujours est-il qu’elle était toujours seule, qu’elle s’affaiblissait de jour en jour, qu’elle avait de plus en plus de mal à se nourrir. Le cercle était sacrément vicieux. Les entrepôts étaient toujours protégés, les maisons fermées, les immeubles surveillés. Il ne restait alors que les dealers du coin, avec lesquels elle arrivait à récupérer sa drogue. En échange de quelques barrettes de son précieux crédit. Sauf que la limite basse avait été atteinte, et qu’elle n’avait plus rien. Ni argent, ni drogue. Ses mains tremblaient, son esprit lui faisait mal. Son estomac était tout retourné et braillait à chaque foulée. Son torse tambourinait lentement et chaque coup était un supplice supplémentaire qui relançait chacune de ses blessures. Un pas devant l’autre, elle continuait à suivre ces lumières. Parce que c’est tout ce qui lui restait, les lumières floutées qui dansaient devant ses yeux, pas après pas. Elle attendait l’aube, pour retourner dormir, bercée par la chaleur des rayons de l’étoile. Parce que la nuit était bien trop froide, bien trop dangereuse. Combien s’endormait sans pouvoir se réveiller ? Non, elle connaissait le froid, elle connaissait les dangers. Et elle ne se ferait pas avoir. Marcher, bouger, c’était se réchauffer. La drogue aidait la plupart du temps, mais elle n’en avait pas. Un dealer, elle devait en trouver un, absolument. Ses mains continuaient de trembler, serrées au niveau de son torse. Son regard se porta à droite, puis à gauche. Il n’y avait pas un chat, pas un bruit, pas de vent ni de présence. Elle soupira doucement de manière saccadée, laissant la fumée s’échapper lentement de ses lèvres transites, devenues bleues.

Elle quitta le quartier résidentiel dans lequel elle se trouvait, abandonnant les petites maisonnettes toutes identiques, les arbustes taillés à la perception, les piscines et autres jeux pour enfants. Elle abandonna ses lampadaires qui lui permettaient de suivre sa voie, et s’enfonça davantage dans la nuit obscure, le froid qui lui mordait la peau. Elle avança pendant quelques minutes supplémentaires, et la lumière revint. Au loin. Un énorme bâtiment tout de tôles bardés. Ce bâtiment dont les hautes tours laissait échapper un épais rayon lumineux, si puissant qu’il était le phare dans les ténèbres, la voie vers la rédemption. Bientôt, elle atteint ce bâtiment, sur sa gauche, énorme colosse de métal et se plaça au centre de la lumière. A sa droite, des grillages, des mètres et des mètres de grillage. Derrière, un petit lopin de terre, entourant un énième bâtiment. Surement administratif. Elle était dans une ZI, probablement désaffectée. Pas de gardiens, pas de surveillants. Seule la lumière qui trahissait un entretien régulier de la ville. Seulement à une dizaine de minute, ce lieu par l’ombre qu’il laissait contre le sol était lugubre. Au-delà, on ne voyait rien. La lumière qui produisait ce contre jours était bien trop forte, et pourtant, elle savait qu’elle y trouverait ce qu’elle cherchait. La seule voie possible, après tout. La seule qui en valait la peine. S’enfoncer dans les ténèbres, plus profondément encore. Laisser la lumière pour se dissimuler les ombres, et embrasser pleinement le danger. Car derrière cette ombre, elle trouverait sans doute ce qu’elle cherchait, mais également ce qu’elle ne pouvait accepter.
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By Helera Kor'rial
#30684
Ambiance


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L’ombre l’engloutit, comme une énorme machoîre qui se referma sur elle. La petite regarda l’immense préau sous lequel elle marchait désormais. Abris face à la lumière, partisant de l’ombre, vers laquelle elle perdit ses sens. Elle marchait sur des gravats, des monceaux de bétons à demi détruits sur le sol. Les clapotis de ses pas résonnaient dans le bâtiment. Sa présence était remarquée, guidée par les sons qui se réverberaient en plusieurs échos. Elle se retourna, la lumière en dehors semblait bien plus accueillante que cet endroit. Elle illuminait la route par laquelle elle venait de son immense projecteur. Pourtant, elle eut une mauvaise impression, la peur. La peur d’y retourner. Cette lumière vers laquelle elle était exposée et prise pour cible. Les ténèbres n’étaient pour autant pas mieux. Pas le choix, elle continua, les mains toujours serrées sur son torse. Quelques pas supplémentaires, des morceaux de bétons repoussés. Un bruit de verre qui se brise. Elle regrada à ses pieds, une capsule venait de se briser. Au bout de celle-ci, une longue aiguille. Son corps n’en fit qu’un tir, elle s’éloigna en un bond, espérant ne pas avoir été piquée. Jeny avançait avec précaution, essayant de faire le moins de bruits possible. Un morceau de carton étouffa ses bruits de pas. Elle en profita pour s’arrêter. La salle dans laquelle elle venait de pénétrer n’était tenue que par les bars de fer aux extrémités. Trois des quatres murs étaient défoncés sur le dessus. L’un de ceux là était même totalement inexistant, étallé sur le sol. Le quatrième quant à lui était encore entier, celui sur sa droite. Il y avait des graphitis peint dessus, comme sur beaucoup de surfaces. Les formes approximatives se décrochaient de la paroi, couverte en majorité par l’obscurité latente. Jeny s’approcha de la surface et passa sa main dessus. Le symbole représenté était une sorte de croix, dessinée à l’intérieur d’un carré. Les branches de la croix ne se finissaient pas. Il y avait quelques phrases écrites, des insultes, des dictons mais surtout des insultes. Pour les deux murs suivants, elle ne perçut rien du tout. La lumière qui venaient de l’extérieure était complètement opaque. Un bruissement de plus, elle essaya d’invoquer la Force, en vain, trop faible. Soit en face, soit à droite.

Elle se dirigea vers l’avant, alors que ses poils se hérissèrent sur sa nuque en un frisson qui lui parcourut tout le dos. Une silhouette, devant elle. Plus grande qu’elle, les bras et jambes écartés. Jeny se figea et ne bougea plus du tout. Son cœur accelera et tembourinna dans sa poitrine. Boum boum, boum boum. Sa gorge était sèche, bien trop sèche. Elle n’arriva pas à déglutir, et resta là, sans bouger. Ses sens étaient en éveil le plus total. Une odeur de brûlé s’éleva dans l’air. La silhouette ne bougeait pas, ou du moins, elle ne semblait pas bouger. Un bruit attira son attention, en hauteur, un gravat que l’on déplace. Impossible de détacher le regard de cette silhouette qui la fixait. Que faire … Un pas dans sa direction, puis un second. D’une main tremblante, elle la dirigea vers son sabre. Jeny était tellement lente qu’elle ne faisait aucun bruit. Elle s’approcha davantage, dans une ombre encore davantage insondable, et passa à travers le mur défoncé. Les contours se précisaient. A sa droite, une fenêtre à carreau fin, dénuée de carreau. Un cadre rectangulaire entourait la silhouette, plus noir encore que le mur sur laquelle elle se présentait. Lentement, elle se baissa, alors que l’odeur de brûlé la surpris une nouvelle fois. Ses tempes allaient exploser et ses yeux se flouttaient à cause de la peur qu’elle ressentait. Elle attrapa un petit caillou et vivement le lança en direction de la silhouette. Il y eu un « poc » sourd, semblable à un impact sur du carton, ce qui la rassura. Elle fit un pas vers le mannequin, rassurée. Elle écarta les gravats sur son passage et passa une main sur l’étrange silhouette de carton. Il y avait des zones d’impacts. Des couteaux. Un bruit de verre qui se brise, en haut, encore. Cette fois, ce n’était pas elle. Elle leva la tête d'instinct, vers un plafond opaque. Puis des bruits de pas cadencés, allant de part et d’autres de la salle.

Elle aurait pu s’enfuir, elle aurait dû. Mais elle avait besoin de trouver les squatteurs, si tant est que c’était bien ceux qui résidaient ici. Elle voulait une dose, elle en avait besoin, elle avait faim. Pas à cet instant cependant où son estomac était totalement noué. Rien n’aurait pu passer. Elle n’ouvrait pas la bouche, pour une respiration exclusivement par le nez, silencieuse. L’autre mur, celui vers lequel elle venait. Lentement, précautionneusement, elle avançait avec ses rangers sur les gravats, de cartons, de plastique et autres déchets industriels. Elle enjamba le mur et aperçu au loin un escalier collé à même le mur. Première marche, le métal fit un bruit de tous les diables, dans un crissement soulignant sa vétusté. Deuxième, lentement. Puis troisième. Elle leva légèrement la tête par-dessus l’étage. Aucune fenêtre, aucun trou qui donnait vers l’extérieur. L’obscurité cachait absolument tout. Des colonnes de part et d’autres, aux endroits les plus proches. Pour le reste, il n’y avait rien qu’elle puisse identifier. Quatrième marche. Le grincement. Cinquième marche. Un mouvement, une impression. Etait-ce son cerveau qui lui jouait des tours ? Elle les voyait de partout qui se mouvaient, qui bougeaient. Sixième marche. Un bruit de cailloux. Cette fois elle en était sûre, elle avait vu quelque chose. Derrière la deuxième colonne sur la droite. Pourtant elle ne voyait que le contour approximatif du poteau qui soutenait le plafond. Septième marche. Huitième marche, rien. Plus que deux. Elle souffla doucement, tentant de se calmer, retrouver son calme. En vain. Elle était bien trop stressée, bien trop effrayée. Neuxième marche. Rien. Le silence. Cet effrayant silence qui laissait présager à une attaque surprise. Elle préférait le bruit, une direction. Ses yeux ne quittaient par ce poteau derrière lequel elle avait vu un mouvement. L’odeur de brûlé continuait de flotter dans l’air, plus précise cette fois. Ses yeux attentifs tournèrent vers la gauche. Les deux poteaux qu’elle voyait étaient à moitié détruits, usés par l’absence d’entretien. Une ombre bougea sur la droite, à la dixième marche. Derrière le poteau. Un bruit de tissus, de cuir, qui frappe contre la paroi. Elle l’avait vu. Jeny chercha à articulier quelque chose, en vain. Sa gorge était nouée par la peur. Son esprit était concentré qu’à une seule chose, trouver le squatteur. Le voir, au moins. Et si ce n’était pas un squatteur … Non, non, s’en était un. Rester logique et terre à terre. Elle souffla doucement en pénétrant à l’étage, les grincements de l’escalier cessèrent. Son cœur battait, les tambours étaient inexistants.

« Hey ?! »

Réussit-elle à lancer, alors que le bruit de ses paroles résonna pendant quelques secondes encore. Aucune réponse, aucun mouvement. Une odeur de brûlé. Pas de vent dehors, pas de lumière à l’intérieur. Elle avança davantage dans l’étage, dépassa les deux premiers piliers, derrière lesquels elle jeta un coup d’œil. Le deuxième sur la droite, le pilier encore vierge des marques du temps. Un chien aboya au dehors, ce qui la fit sursauter, tout en déplaçant un gravat du pied. Elle se figea. Il y avait … Oui, quelque chose … Le vent ? Elle ne bougeait plus, les yeux rivés sur le pilier. Elle s’était habituée à l’obscurité désormais, sans en être totalement nyctalope. Le souffle résonnait dans son esprit comme … Une respiration. Elle se tétanisa, ses mains restèrent statiques. Elle entendit la respiration lente, singulière très nettement désormais. Inspiration, expiration. Un bruit de gravat derrière elle. Jeny ne se retourna pas, elle ne pouvait pas. Ses mains tremblaient. Un deuxième bruit, identique au premier, plus proche. Elle était tétanisée. La peur la prenait aux tripes, impossible. Un troisième bruit, encore plus proche, juste derrière elle. La respiration devant elle, effroyablement calme. Un quatrième, ses bras bougeaient tous seuls, tremblaient. L’envie de se retourner, mais la conviction qu’elle ne devait pas quitter ce poteau des yeux. Un cinquième pas. Le souffle était là, elle l’entendait. Il était derrière son oreille, elle le sentait dans ses cheveux. Pourtant il était devant elle. Elle en était sûre. Un sixième, elle ne put résister et se retourna.
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By Helera Kor'rial
#30698
Ambiance


Le noir l’enveloppa. Brutalement. Elle eut un mouvement de recul sous le choc et chancela, faisant quelques pas en arrière. Son regard chercha un paroie où se rattraper, elle allait tomber. Les gravats grissèrent, les bouteilles se brisèrent. Elle ressentit une pression autour de son torse, et le froid emplit sa gorge. Elle ne bougeait plus, ne le pouvait plus. Tétanisée. Jeny regarda devant elle et fit une silhouette qui se découpait très légèrement des ombres et s’avança vers elle. Il y avait cette respiration, appartenant au spectre qui la tenait. Fermement. Elle essaya de faire un mouvement pour se dégager. La prise au niveau de son torse se reserra. La lame se pressa autour de sa gorge. Elle ne déglutissait pas, la grise attendait, morte de peur. Dans on oreille, très calme, ce souffle ne discontinuait pas. Rien ne trahissait ce qu’il était. La silhouette s’approcha davantage d’elle, à vive allure. Une main la saisit au niveau des joues, lui écrasant sur ses dents.

« T’es qui ? »

La voix était rauque, légèrement balourde, mais elle ne sautait pas. Presque sûre d’elle, sans pour autant l’être complètement. Il y avait une sonorité plus aigue derrière ce timbre si fort. Comme un crissement métallique, une craie sur un tableau. Elle ne voyait pas son visage, dissimulé dans l’ombre de sa capuche. Sa stature était impossible, probablement de plusieurs dizaines de centimètres au dessus d’elle. Elle avait peur, terriblement peur. Ses lèvres hésitaient à répondre, sentant toujours le froid du métal, cette épée de damoclès, sous la gorge. La main la força à tourner la tête à droite, puis à gauche. Elle la lacha d’un mouvement sec, et elle détendit la tête. La dague se décala légèrement.

« T’es qui ? » Répéta la voix.

De manière plus pressante, plus absolue. La voix ordonnait. La silhouette massive attendait une réponse. Jeny n’arrivait pas à articuler. Le souffle derrière son oreille la dérageait. L’odeur de brûlé se déageait de celui de derrière. Une odeur forte, mélange d’herbes et de plantes avec du gazoil. Un peu tout cela en même temps, qui lui assaillait le nez. Elle était en sueure, son corps frémissait, tous ses poils se hérissaient. Ses dents claquèrent, ses jambes ne la tenaient plus. La peur l’étreignait, d’une main ferme.

« Je cherche … »

Elle commença lentement, déglutit, sentit de nouveau la lame quand sa glotte se courba. Le spectre derrière continuait à la serrer, la ligoter de ses longs bras inhumains. Elle n’avait pas envie qu’il la touche, elle ne voulait pas, mais n’arrivait pas à se concentrer. C’était impossible. Le silence était retombé. Plus un bruit, plus de gravats. Seule la respiration dans ses oreilles, froides, glaciale et mortelle.

« De la drogue… »

Il n’y eut aucune réaction. La lame lentement se sépara d’elle et l’étreinte se défit lentement. Pourtant, elle ne bougea pas, resta de marbre. Jeny ne voulait pas se retourner, pas voir. Elle voulait partir, mais avec sa drogue. Sa voix à elle chancelait en même temps que ses gestes incertains. La silhouette massive s’approcha davantage, et une lumière l’inonda, l’aveugla. Elle ne voyait plus rien, éblouie par la clareté, agressée par la luminosité. Ses yeux se fermèrent et elle passa une main devant ses yeux, pour essayer de voir derrière. Rien n’y fit, elle continua à ne pas bouger, attendre. C’était ce qu’elle avait de mieux à faire, attendre.

« Gus, c’est une femme. »

« Je sais. »

La voix derrière elle était fluette, et celle-ci était totalement vibrante. Comme celle d’un prépubaire qui devenait homme. Une voix dont les sonorités pouvaient monter dans les aigües, mais également redescendre dans les graves, sans aucune logique.

« De la drogue. Il est très dangereux de se promener ici la nuit. Surtout pour une femme. »

Jeny déglutit. Son crane rasé ne faisait aucun mouvement. La lumière s’estompa, et se dirigea vers le visage de la silhouette massive. Une crane dégarni comme elle, des piercings à n’en plus finir. Une peau qui par endroit avait noircie d’une manière peu naturelle. Comme si son visage mourrait. Ses traits étaient grossiers, ses rides trop marquées. Un sourire était figé sur son visage, où un filet blanchâtre s’échappait par un des côtés. Ce n’était pas de la bave, mais une sorte blessure purulente. Il était atroce. Lentement, il plongea sa main dans sa grosse veste pour en ressortir une boite de plastique. Il l’agita sous son nez.

« C’est cela que tu veux ? Tu as de quoi payer au moins ? »

Ambiance


Jeny ne bougea pas, et se répetait que ce n’était que la drogue qu’elle voulait. Elle aurait pu récupérer la boite avec laquelle il la narguait. Très rapidement, plus vite qu’il n’aurait pu le voir. Elle aurait pu s’échapper à toute jambe, alors qu’eux n’auraient pas quitté l’entrepôt. Mais elle ne pouvait pas. Car Jeny avait peur et ne pouvait bouger. Le froid l’avait envahie. Un froid intérieur et viscérale. Elle plongea ses mains dans ses poches, l’une d’entre elle n’avait plus de fond. D’une petite voix fluette, à peine perceptible, à peine audible. Presque implorante, elle tenta de lui répondre, alors que son cœur avait redoublé d’intensité, devant son évidente situation de détresse.

« Non … »

Elle sentit le souffle de la voix fluette se rapprocha de nouveau d’elle. Dans ses cheveux, sur son oreille, dans son cou. La pointe de la dague lui toucha le milieu du dos, et elle eut un mouvement du bassin en sursaut, pour l’y enlever. Mais elle revint à la charge, très lentement. Lentement, elle la sentit descendre sa colonne. Sa gorge était sèche, ses yeux tuméfiés. Elle avait envie de pleurer, mais n’avait plus assez de larme. La lumière s’éteint soudain. Et elle fut plongée de nouveau dans le noir.

« C’est dommage. Il va falloir trouver un autre moyen de paiement. »

Le brusque changement de lumière la rendit de nouveau aveugle, et la voix rauque gloussa après sa tirade. Lentement la lame descendit sa colonne, vertèbre après vertèbre. La lame menaçante et solide qui aurait pu la tuer sur place. Nettement. Cette dague qui arriva au niveau de son bassin, sans s’arrêter.

« Mais », reprit la voix rauque, alors qu’elle sentit la lourde main sur sa joue. « Je sais comment on peut s’arranger. »

Il l’avait touché, elle ne supportait pas qu’on la touche. Pourtant, elle ne s’en offusqua pas, car la lame déjà avait glissé entre ses fesses, sur son treilli. Elle sentait la lame qui glissait lentement, et la main qui fermement lui attrapa le postérieur. Non, elle ne pouvait pas laisser faire cela. Son réflexe primaire, alors que son corps réagissait au danger imminent, fut de se retourner. Elle arqua son poing pour le précipiter dans le noir sur l’assaillant, mais sentit un énorme choc sur sa joue. Le noir pour le noir, elle tourna la tête, mais ne tomba pas, retenue. Son esprit était ailleurs, son esprit était boulversée. Le haut, le bas, le bas, le haut. Des étoiles dansèrent devant ses yeux, alors que le noir sur le noir avait envahi jusqu’à son esprit. Sa tête lui faisait mal, sa joue tout autant. Elle était pantoise, sonnée, incapable de réagir, essayant de comprendre ce qu’il se passait. Réagir, agir, comprendre. Ou tout serait fini.
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By Helera Kor'rial
#30715
/!\ ATTENTION /!\ Ce rp contient des scènes choquantes, qui reflètent une vision violente d'une situation. Il n'est pas question de réalité mais bien de fiction.


Ambiance


L’obscurité était partout, autour d’elle, en elle. Son esprit s’était déphasé de la réalité sous le choc. Elle regardait un point dont elle ne voyait pas le bout. Un point noir dans cet univers de pétrole. Son visage fut enserré dans un étau, une main enserra son visage une nouvelle voix. Elle entendit le souffle tout proche, mais elle le sentit également. Une odeur pestilenscielle, un mélange de fumée et de sang séché. Qu’était-il ? Elle ne le voyait pas. Son visage dissimulé dans le noir, caché à la vue de tous par les ombres dont il s’était fait un manteau. Il était tout proche d’elle, trop proche. Son regard cherchait un contour, une marque, un point sur lequel se raccrocher, mais il n’y avait rien. Elle sentit alors quelque chose de visqueux sur sa joue, remonter jusqu’à sa faucette gauche. Jeny tourna la tête dans l’autre sens, écoeurée, apeurée, terrorisée. Sa langue avait laissé une trace désohonorante et odorante. Une telle puanteur sur son visage souillé. Elle essaya de se débattre alors que la sentance dans son cerveau commençait à être ineluctable. Alors qu’elle commençait à comprendre ce qu’il lui arrivait. L’adrénaline lui monta dans la tête, elle serra les dents, cracha devant elle dans le vide. L’avait-elle touché ? Elle n’entendit pas de point d’impact, pas de choc, pas de gloussement désaprouvant. Elle essaya alors de ramener sa jambe en arrière pour donner un coup de talon à son assaillant. Elle le toucha, mais il ne broncha. Au contraire de cela, il resserra son étreinte qui commençait à l’étouffer. La grise gémit sous la douleur et essaya de respirer. La main sur son visage se retira et elle sentit un choc en plein milieu du ventre qui retira définitivement le souffle. Elle prit une grande inspiration et fut bloquée par la douleur qui irradiait ses organes vitaux. L’onde avait perturbé ses viscères, tétanisés son diaphragme. L’étreinte se reserra, mais à la place, on la frappa derrière le genou, et elle tomba à terre, à quatre pattes. Dans cette obscurité, elle chercha à retrouver son souffle, son unique souffle qui devait la maintenir en vie. Pitié. C’était ce qu’elle avait en tête, sans pour autant pouvoir l’articuler. Juste de la pitié pour qu’elle s’enfuie, pour que tout cela cesse. Elle perçut les rires rauques de ses assaillants, des deux ombres qui au dessus d’elle avait posé leur domination. Elle cessait d’exister pour se transformer en un objet de jeu. Mais elle ne voulait pas. La lame froide se posa sur sa tête, quand le souffle enfin remplie ses poumons. Ses mains posées contre terre touchaient les petits coups, les morceaux de verres. Elle était entaillée, elle le sentait, cela piquait très légèrement, son sang commença à s’échapper.

Dans le même temps, on la saisit par les hanches. Elle tenta de se releva quant une douleur lui irradia son crane dénué de cheveux. Un éclair passa devant ses yeux écarquillés, le cri suivit de loin. Jeny essaya de remonter sa main sur sa tête, pour toucher sa blessure. Ne serait ce que par instinct. Sa main fut retenue, une semelle lui écrasa contre le sol, première main et deuxième. Elle hurla de nouveau de douleur quand elle sentit les morceaux de pierres et de verre lui rentrer plus profondément dans la chaire.

« Je vous en supplie … »

Implora t-elle alors que les larmes montèrent devant ses yeux. Des larmes de peur qui lui embrumaient le regard, chaude cascade qui contre ses joues creusaient leur sillon avant de s’écraser contre le sol. Jeny essaya de tirer sur ses mains, en main. La douleur lui irradiait jusque dans l’avant bras. Le sang de son crane coula le long de sa tête, sur ses tempes et dans son oreille, chaud et liquide. Nouveau gloussement de l’ombre massive derrière qui posa une main sur ses fesses, les frappait et les pinçaient avec violence et brutalité.

« Un bon petit cul comme je les aime. »

« Au secours ! » Hurla t-elle pour répondre aux gestes de son agresseur.

Elle n’aimait pas qu’on la touche, qu’on l’approche, qu’on lui parle, qu’on la regarde. Et ils étaient en train de reproduire toutes les phobies dont elle avait en horreur, en dix fois pire. Nouvel éclair devant ses yeux et la lame qui repassa sur son crane. Cette fois plus lentement. Plusieurs secondes pendant laquelle le métal arracha sa chaire, très lentement. Geste sadique d’une main experte.

« Ferme la », commença la silhouette devant elle. « Ferme là ou je t’ouvre le crane. »

Il enfonça davantage ses bottes contre ses mains, Jeny hurla plus fort encore, dans un cri strident et une voix cassée. Ses nerfs lâchèrent pendant l’incision, elle hurla de douleur puis de pleure, hurla jusqu’à s’en arracher l’œsophage. Jeny voulait qu’Helera vienne l’aider, qu’elle vienne la protéger maintenant qu’elle la ramène chez elle, sur Nelvaan, dans la flotte. Elle voulait partir en mission avec elle, n’importe où, la serrer dans ses bras, grande sœur qu’elle était. Mais Helera ne vint pas, malgré toutes ses suppliques. Elle continua à hurler davantage quand une main froide la saisit par la cuisse, à l’endroit où il y avait la grande déchirure causée par l’escalade du grillage. Cette main qui palpa sa cuisse et qui d’un coup sec tira sur son pantalon.

« Non … Laissez moi … Je vous en supplie. »

Elle bavait à terre, à moitié mélangé dans le sang qui tombait le long de son crane, sortant des deux incisions. Son cerveau était tétanisé et tout son corps la faisait souffrir. Elle ne voulait pas, pas de cela. Elle tira sur ses mains pour essayer de s’y échapper alors que les gravats pénètrent davantage sa peau, écrasée par la botte. Elle tira de toutes ses forces, sentant le sang qui s’écoulait à chaque tentative pour s’extirper. Elle sentit la main qui se baladait librement sur son corps nue et la frappait par moment. Chaque centimètre, chaque contact était comme une brûlure, une marque au fer rouge qui salissait sa peau. Elle pleurait toujours, hurlait de désespoir. De nouveau, elle reçut un choc sur la tête et chancela. De nouvelles étoiles s’agitèrent devant ses yeux et elle faillit s’évanouir. Jeny arrêta de pleurer pendant ce temps où l’esprit recalibrait avec le corps.

« Ne va pas nous la tuer Pépé, j’aime pas baiser les cadavres. »

Ses avants bras faiblirent et elle sentit davantage les entraves, l’obligeant à rester bien intacte, emprisonnée, à leur merci. La noirceur entourait cet endroit et suintait dans tous les gestes, partout où elle posait son regard. Intèrieurement, c’était la guerre pour ne pas tomber, malgré le fait qu’elle aurait aimé cloisoner sa pensée et se laisser tomber dans l’inconscience. Etre spectactrice simplement, faire comme si elle n’était qu’un pantin. Un vulgaire pantin qui ne subissait rien, simplement spectateur. Mais même en était pantin, elle ne voyait plus rien. Le sang coulait toujours par goutte, ses mains étaient bloquées, ses yeux pleins de larmes, son bassin malmené. Elle se rendit compte que la noirceur du monde n’était en rien ce qu’elle avait cru combattre toute ces années. La noirceur du monde c’était cela. Aujourd’hui et maintenant. Et pour autant, cela ne faisait que commencer.
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By Helera Kor'rial
#30717
/!\ ATTENTION /!\ Ce rp contient des scènes choquantes et violentes, qui reflètent une certaine vision d'une situation. Il n'est pas question de réalité mais bien de fiction.


Ambiance


Les ténèbres l’emprisonnaient, l’enserraient, la manipulaient comme un vulgaire chiffon. Un morceau de rien du tout, de la chaire bonne à manger puis recracher sans une once d’humanité. Il n’y avait rien qui pouvait la sauver, personne qui pouvait l’entendre, elle était seule dans ce tourbillon de folie qui l’aspirait avec la déchéance. La dépravation de son image, de son intégrité physique mais également morale. Elle se débattait pourtant, luttant contre les chaines physiques qui la maintenaient à quatre pattes sur le sol. Ses mains tremblaient, où le sang commençait à s’échapper, et où les détrituts pénétraient. A l’intérieur de ses doigts et de sa peau, se logeant là où il ne devait, lui provoquant des spasmes de douleurs. Elle n’avait presque plus de sensibilité dans ses mains, plus rien ne lui était transmis, car son esprit était déjà ailleurs. La douleur la plus insupportable, c’était celle qui détruisait son cerveau à ce moment même. Et les larmes n’y pouvait rien. Son pantalon baissé, sa chaire à vif, elle sentit cette main étrangère, cette main assaillante. Jeny ne pouvait pas y croire, elle n’y arriva pas. Encore moins quand il s’en prit à son intimité, essayant d’y enfoncer ses gros doigts dégoutants. Il forçait le passage, il voulait passer, son corps lui défendait. Il voulait prendre le contrôle et la détruire de l’intérieur, elle ne le voulait pas. Elle essaya de nouveau de se débattre quand ses assauts devinrent violents et répété. Il lui faisait mal, terriblement mal.

« -Nooon ! »Hurla-t-elle, dans un moment de désespoir.

Elle essaya de donner des coups de pieds, de bouger comme elle le pouvait, de lui faire mal en retour, de l’empêcher de la faire davantage souffrir. Violer son intégrité, violer son corps, non, elle ne pouvait pas. Ses larmes continuèrent de couler, l’odeur âcre du sang commença à s’élever, mêlée à celle de la transpiration. Une odeur rance, de renfermée. Elle pleurait à chaude larme, mélangé au sang qui coulait de son crâne. Elle voulait mourir.

« Je vais te la faire fermer. »Lui prévint celui en face d’elle.

Une ceinture qui claque, un bruit de métal. Jeny ne vit rien mais compris aussitôt. Elle ferma la bouche et se prosta dans une position de soumission, baissant la tête. Ses gémissements n’y purent rien quand sa tête fut de nouveau saisit et que la pointe de la lame ennemie doucement se posa sur son crane. Cette lame qui la menaçait toujours. La main lui enserra le visage et son pouce malodorant et sale essaya de tirer sur ses lèvres. Rien n’y fit, elle n’ouvrit pas la bouche, elle cessa de pleurer et sa respiration accelera, elle ne voulait pas. Son regard fixait un point étranger dans le noir, et son nez dégoulinait.

« Ouvre la, où cette dague va lentement s’enfoncer dans ton crane. »

La menace était claire, mais elle ne bougea pas. Elle retint même sa respiration, ferma les yeux et serra les dents le plus fort qu’elle pouvait. Puis elle sentit la lame qui lentement pénétrait la peau de son crane. Elle hurla sans ouvrir la bouche, elle hurla pour expérier sa douleur. La lame glissa vers sa tempe, ouvrant tout ce qu’il pouvait ouvrir. Jeny pleura de nouveau et laissa tomber et se débattit, aussi vite et fort qu’elle le pouvait. Mais la main l’enserrait et la lame la détruisait. La douleur devint insupportable, son esprit cédait, et l’acceptation l’abandonnait. Le métal fit une autre entaille qui brisa ses barrières mentales. Elle dessera les dents et pleura toujours, beaucoup, couvrant tous les petits bruits alentours. Celui de derrière quant à lui s’acharnait à forcer sa dernière intimité, sa dernière prison. Un gloussement devant elle, et sa main qui appuya contre ses joues, la forçant à ouvrir la bouche. On y glissa l’indescriptible, alors qu’une odeur d’urine se mélangea avec la crasse, transpiration et autres odeurs abjectes. Tout cela dans sa bouche.

« Un mouvement, et je te tranche la gorge. »

Jeny gémissait, Jeny avait mal, Jeny mourrait. Lentement il agita son sexe tandis qu’elle retroussait les lèvres, ouvrait au maximum la machoire, pour ne pas toucher. La nausée remonta, elle eut un haut le cœur. C’était insupportable, c’était horrible. Cette odeur fétide. Elle voulait mourir. Le sang se mêla bientôt à toutes les autres odeurs quand de la rivière creusé sur son front, il coula jusqu’à sa bouche. Tout cela mélangé, un cocktail de mort, écoeurant, oppressant, dégoutant. La déchéance de la vie, de sa vie.

« Pépé, passe moi le couteau. C’est comme les huitres. Celle là est sèche comme un désert. »

Nouveau gloussement, encore une fois elle comprit. Mais elle ne put se débattre, résolue. Elle n’entendait plus rien, concentrée sur sa propre survie. Seuls ses gémissements et ses pleures silencieux couvraient le silence de cette nuit noire dans ce lieu sordide. La mort était là, et elle avait envoyé ses deux spectres. Personne n’était là, personne ne l’entendait, personne ne la sauverait … La froid sur sa cuisse la réveilla de sa torpeur, et elle écarquilla de nouveau les yeux. Première entaille sur sa cuisse droite, puis sur la gauche, au même niveau. Il se préparait. Ses deux cuisses irradiaient elle aussi de douleur, lançait des éclairs dans tous ses membres. Il ricannait. Il la narguait. Une main derrière sa nuque, la forçant à s’avancer davantage. La lame toucha son intimité, accompagné de plusieurs doigts grossiers et violents. Le sang coulait. Elle étouffait. La protubérance s’enfonça jusque dans sa gorge, elle étouffait, elle ne pouvait plus respirer. Son nez était bloquée le mélange de sang et de larme, par la tristesse de son sort. L’air n’entrait plus, pilié de sa survie, moteur de son existence. Elle paniqua davantage, face à l’aube de sa mort. Jeny n’était pas prête, pas comme cela. La petite avait 20 ans, la petite n’avait jamais rien vécu. Et le compte à rebours de sa mort avait déjà commencé. Ses mains bloquées tentèrent une nouvelle fois de se retirer sous la panique, ses yeux cherchèrent un point d’appuie, sa gorge la brûlait. Son esprit vacillait, ses poumons la brûlaient. La panique l’envahit et elle essaya de bouger dans tous les sens, prises de spasmes incontrôlables. Elle ferma les yeux, de l’air … De la pitié …

Jeny n’avait que 20 ans. Elle était née sur Chandrila, et enlevée par des hommes lors d’un bombardement de sa planète. Jeny n’avait que 20 ans, et elle avait été brûtalisée pour devenir ce que l’on voulait d’elle. Jeny n’avait que 20 ans et avait été abandonnée. Seule et sans espoir, seule et sans amis, sans maître, sans protecteur. Perdue dans les rouages d’une réalité qu’elle ne pouvait accepter. Fuyant son ordre, fuyant son mode de vie pour découvrir autre chose. Jeny n’avait que 20 ans, et luttait désormais pour sa vie. Raisonnante et si pure qui l’avait si énergétiquement animée. Jeny n’avait que 20 ans et manquait d’air, alors que les étoiles dansaient devant ses yeux et que ses poumons la brûlaient. Jeny regrettait, Jeny était terrorisée, mais tout cela n’avait plus d’importance. Car Jeny était morte.
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By Helera Kor'rial
#30731
/!\ ATTENTION /!\ Ce rp contient des scènes choquantes et violentes, qui reflètent une certaine vision d'une situation. Il n'est pas question de réalité mais bien de fiction. NE FAITES PAS CELA CHEZ VOUS !


Le noir prenait le dessus, sa vision se brouillait, la lueur vitale lentement disparaissait. Tout semblait ne plus rien avoir d’importance, car lentement elle suffoquait, avec des petits soubresauts de son corps menu et terni par la négligence. Lentement, ses yeux se fermèrent. Helera, pourquoi être partie ? Cela avait été injuste car elle avait toujours comptée sur elle pour tout. En plus de son mentor, elle s’était prétendue comme étant sa sœur, mais elle n’était pas là. Sa sœur elle-même n’était plus là. Elle était seule. Elle et ses poumons qui se vidaient de leur air, provoquant l’atrophie et la mort de ses alvéoles pulmonaires. Son cerveau qui, par manque d’oxygène, lui lançait des signaux d’euphories, des visions, des hallucinations. Pour que la mort soit plus douce, plus commune. Mais elle ne l’était pas. Car sa gorge était martelé et son intimité menacée. Un éclair passa devant ses yeux, si puissant qu’elle les écarquilla, comme un électrochoc. Un sentiment si enivrant que son cœur battit une nouvelle mesure, que son cerveau cessa sa sécrétion hallucinogène, et remplaça le tout par de l’adrénaline. Puissamment envoyé à travers tous ses organes vitaux. Ce sentiment qui pouvait renverser des montagnes et briser des gouvernements. L’instinct de survie. D’un geste inconsidéré, incontrôlé, elle ferma fermement la mâchoire, le plus fort qu’elle pouvait. L’inconscience prenait le dessus alors que les ombres s’agitaient comme des pantins, surpris par la nouvelle présence qui se profilait face à eux et qui les menaçaient de son impériosité. Il y eu un rugissement, ou davantage un cri d’agonie, un cri de porc aigüe et dénué de raison. Un liquide chaud fut projeté contre sa figure, quand, d’un mouvement de tête, elle arracha l’appendice de son propriétaire. Du sang, encore du sang, toujours du sang. L’odeur enivrante de cuivre emplie de nouveau ses poumons. Ses yeux rougirent dans l’obscurité de la scène, tel des phares d’agonies un destin funeste. Le sang sous pression gicla dans sa bouche, sur ses joues, ses yeux et sur son crâne. Elle décala la tête sur le côté, l’autre derrière se retira définitivement, surpris ?

« Pépé qu’est ce qui se passe ? »

Jeny rejeta la protubérance sanguinolente de sa bouche dans les gémissements de douleur du premier. Il y eu des bruits de gravats, de nouveau du verre que l’on casse et enfin une chute. Mais les cris ne cessèrent pas. Comme un porc qu’il était, qu’il avait été, il geignait. Jeny alors prit appuie sur un des genoux écorchés et lança sa jambe en arrière, heurtant le deuxième assaillant. La vie avait retrouvé le chemin, et l’adrénaline lui avait ôté toute peur, toute tristesse, tout, en fait. Il ne restait d’elle que ce qu’elle devait être. Jeny se redressa douloureusement, sans que ses doigts ne répondent à ses ordres. Ses genoux étaient eux-mêmes terriblement écorchés, ses cuisses saignaient, tout autant que son crane dont le motif formait une couronne. Une couronne de sang pour la reine du sang. Mais tout cela resta dans le noir absolu. Seuls brillaient ses deux yeux injectés. L’ombre massive, se jeta alors sur elle et planta sa dague dans sa cuisse. Jeny hurla davantage sous la surprise et remonta son autre genou qui vint heurter l’adversaire. Il sembla reculer, marqué par les bruits de graviers déplacés. En sautillant, elle se décala sur le côté, avançait à l’aveuglette. Quelques pas plus loin, du bout de ses doigts meurtris, elle remonta difficilement son pantalon. Trop lentement, elle sentit de nouveau la lame froide qui pénétra sa chaire au niveau du bassin. Que de la chaire, se dit elle, du gras. Cette fois, elle ne hurla pas, ne cria pas ni même ne gémit. D’un mouvement vif, elle se décala et boita plus loin dans la pièce, le plus rapidement possible. Sans savoir où elle marchait, elle avançait. Car avancer c’était ne pas tomber. Pourtant, dans ce noir opaque et absolu, il y avait un obstacle. Jeny se prit immanquable les pieds dedans et chuta. Le meuble de bois craqua sous la chute et des morceaux se répandirent. Elle haletait, son corps la faisait souffrir. La chute avait provoqué une irradiation de toutes ces blessures en même temps. Elle serra les dents, elle voulait vivre. D’une main hésitante, elle tâtonna devant elle, avança en se faisant glisser, laissant son sang contre le sol. Combien de temps avant que cela ne la tue ? Non, ne pas penser à cela. Vivre. Juste vivre. Un cliquetis, son bassin qui s’ouvrit davantage. Elle hurla cette fois et laissa traîner sa main. La dague accrochée. D’un geste vif, sans vraiment réfléchir, elle la retira. Rien que de la graisse. Le bruits du verre et des gravats, du bois et des morceaux de cartons se répercuta dans toute la pièce à fur et à mesure de son avancée. Mais tout cela était très largement couvert par les hurlements de la première ombre.

« Tue la ! Tuuuue la ! »

Non, ne pas mourir, vivre. Les dents serrées Jeny s’accrochait à ce qu’elle pouvait. Sa main heurta une paroi verticale, ronde. Une autre poutre. Elle s’y saisit et se hissa plus facilement. Comme un animal blessé, elle se glissa derrière et s’y assis. Derrière, elle se sentit protégée. Elle avait une dague entre ses doigts douloureux, tremblant. Impossible de donner un coup, elle n’avait plus de puissance dans ses doigts écrasés. Elle serra la dague contre elle, contre son torse, avec ses deux mains. Ses larmes coulèrent silencieusement de chaque côté de son visage, silencieusement. Les gravats étaient agités, sous les râles de leur opposant.
«
Raah ! Où es-tu ? Viens là que je finisse ce que j’ai commencé, catin !
»


Les morceaux s’agitaient dans tous les sens, un grand fracas, du verre que l’on casse, des morceaux que l’on détruisait. Jeny posa sa tête contre le pilier, respirait à peine. Son gain contre son torse, sa volonté effritée, son corps inutilisable, blessé et souillé. Que faire, que faire … Du sang sur elle, l'odeur du sang de partout. Son sang, celui de son ennemi. Ils se mélangeaient, l'odeur n'était pas la même. Le siens était pure, l'autre avait une odeur de vomis, de déjection. Il était impure. La Force, il n’y avait que cela … Ses yeux rouges brûlèrent dans l’obscurité latente. Il n’y avait plus qu’une seule solution. L’abandon absolu.
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By Helera Kor'rial
#30872
/!\ ATTENTION /!\ Ce rp contient des scènes choquantes et violentes, qui reflètent une certaine vision d'une situation. Il n'est pas question de réalité mais bien de fiction.


Ambiance


Son cœur battait, boum boum, boum boum. Sa poitrine allait exploser et tous son système nerveux était sous tension. Boum boum, boum boum. Jeny s’abandonna totalement à sa peur, à sa colère. Tous ces sentiments dont elle connaissait l’implication. Qui transformait un être bon en quelque chose de pire que la mort. Mais … Elle ne voulait pas mourir. Boum boum, boum boum. Les yeux fermés, la dagne tenue contre elle, comme une poupée, à travers ses doigts tremblant, éclatés, sanguinolant. Ses doigts inutilisables pour le moment. Son esprit était perdu, ailleurs, plus là. Il n’était plus là. C’était comme si elle voyait de l’extérieur, elle se voyait elle, fine silhouette dans le noir absolu. Non, elle ne voulait pas voir, elle ne voulait pas. Elle devait fermer les yeux, juste pour ne pas voir ce qu’il se passait, ne pas la voir se faire frapper. L’autre approchait, elle le sentait, son odeur fétide, il approchait. Jeny le savait, elle le sentait. Des frissons parcoururent son échine tandis que ses raclements de gorge et ses lapements dégoutant résonnaient dans l’obscurité, par moment parcouru par les plaintes de l’autre ombre. Non, il approchait, ne pas voir. Alors… Elle ferma les yeux sur cette scène. Elle ferma les yeux totalement opaques à ce qui allait se passer. Son esprit se détourna de lui-même et il n’y eu plus rien. Le vide, le silence. Le noir, l’abandon. Il était là. L’envahissait, la submergeait. Le silence de la fatalité. Boum boum, boum boum. Lentement, son corps s’arrêta, sa respiration ne devint qu’une vulgaire brise. La douleur qui l’animait était relayée à un petit caillou dans une chaussure. La coquille vide se remplissait de rien. La protection ultime, c’était la mort avant même qu’elle ne vous surprenne. Assise contre son poteau, elle ne bougeait pas. Les bras en croix autour de sa dague. Le silence. Non, du verre qui se brise juste à côté d’elle. Aucun visuel, mais elle le sentait.

« Tu es là ! »

Suivit par un mouvement de la main, et la dague s’envola dans sa cuisse, propulsée par la Force. L’autre grogna et il y eu un fracas. Le bois, le verre, tout éclata autour d’elle. Les murs s’envolèrent. Elle n’était plus là, ce n’était pas elle. Fermer les yeux, juste fermes les yeux à cette scène. Son avatar aux yeux rouges et aux vénules qui s’étendaient au-delà grinçait des dents. Ses yeux flamboyaient dans la noirceur de la nuit, comme deux phares. Elle essaya de se remettre debout, mais sa jambe blessée ne la suivit pas. Un nouveau choc, elle fut propulsée quelques mètres plus. Sa tête heurta un poteau et elle glissa, se logeant plusieurs déchets sous la peau. Pas de hurlement, rien. Cela n’était rien d’autre qu’un petit caillou. Une aura blanchâtre attira son regard, un pied de table cassé, ce qui devait être une lourde table. Cet objet, à elle, dansa autour d’elle, lévita comme animé de sa propre existence. Il gravitait comme une planète, alors qu’elle était le centre, le point le plus puissant, le tout. Des bruits de pas dans sa direction avec un hurlement inhumain, accompagné par le fracas des débris éjectés au passage. La grosse ombre lui fonça dessus. Il y eut un bruissement d’air vers sa tête. Jeny se recula instinctivement. Ratée ou évitée ? De son pieu, elle frappa derrière ses genoux, elle le voyait très distinctivement. Il s’effondra. Il était à sa merci. Son esprit revint en elle, son cœur battit de nouveau. Boum boum. La douleur la frappa de nouveau et elle hurla alors que ses blessures se révélèrent. Il était là, à terre. Ses yeux étaient inertes, mais la Force ne se trompait pas. Le pied gravitait toujours autour et son regard se porta sur ce dernier. Elle serra les dents, son torse la faisait souffrir, elle se vouta sur elle-même, proscrit par la douleur. Œil pour œil. Non … Que devait-elle abandonner ? Cette question dans son esprit, alors que la vengeance sur ce corps étalé sur le ventre émanait dans son cerveau. La réponse était simple et son grognement et l’air mauvais qu’elle prit lui indiqua la réponse. Absolument tout. La rage irradia son corps, son cœur, son esprit. Boum, boum. Violemment, propulsé par la Force, le morceau de bois s’enfonça dans son rectum.

« TU VEUX SAVOIR CE QUE CA FAIT ?! »

Les murs tremblèrent de son hurlement, aussi puissemment prononcé, les débrits volèrent dans tous les sens. Tous animés d’une volonté propre, Jeny changeait, et la Force le voyait. Des verres se brisèrent, encore et encore, du carton s’envola et frappa les piliers au hasard tandis que les dernieres structures de bois implosèrent sous la pression de la Force. Le vent mystique emporta tout et balaya la salle, tandis qu’elle était l’épicentre, elle était l’étoile qui irradiait, flamboyait. Elle était tout, elle était l’unique. Jeny allait mourir, entraînée pour souffrir. Plus jamais. Plus de souffrance. Les hurlements et les gesticulations de l’ombre à ses pieds lui firent prendre conscience qu’il était encore là. Du sang coula jusqu’à ses pieds, chaud. L’odeur impure remonta jusqu’à ses narines. D’un autre geste de la main, elle enfonça davantage le pieu, perforant colon et gros intestin. Une odeur fétide se mêla à celui cuivré du liquide rougeâtre, alors invisible dans cette obscurité patente. Cette fois, c’est son hurlement à elle qui prit le dessus sur tout le reste, résonnant à travers les murs, la matière, l’air, le vide. Un hurlement féroce, libérateur et enragé. Détruire, se venger, casser, faire payer. Elle haletait, l’autre gasouillait à ses pieds, tout en gémissant à ses pieds. Il allait mourir, elle le sentait. Qu’il souffre. Tout était retombé à terre, il n’y avait plus rien en lévitation. Le calme soudain. Son souffle était court, coupé par ses émotions. S’en était pas fini. Son regard ardent se posa sur le deuxième. Jeny s’approcha de lui tout en boitant, sa jambe ensanglanté laissant une trainée derrière elle. Toujours avec la Force, elle récupéra l’appendice sectionné du premier et le fit voler. Chose immonde. Déchet de la nature. La petite chose se mit à genou à côté de lui, l’autre continuait à gémir.

La dague virvolta à travers la pièce et lentement vint se positionner sur la tempe de l’ombre. La pointe assez enfoncé pour laisser couler un fin filet carmin.

« Ouvre la bouche. » Ordonna t-elle.

« Ouvre la bouche, où cette dague va lentement s’enfoncer dans ton crane. »

Un gémissement à ses pieds, Jeny avait envie de lui cracher dessus. Des larmes silencieuses s’écoulèrent de part et d’autre de ses joues. Elles se mélèrent à son sang qui commençaient à coaguler et gouta à terre.

« OUVRE LA BOUCHE ! »

Un premier coup de pied dans son ventre, les dents serrées, demandant à l’ombre de faire l’inverse. L’autre cracha, et elle en profita pour lui incorporer son propre appendice dans la bouche. Il déglutit, mais il ne faisait pas le poids face à la Force. Jeny pleura davantage, elle renifla, s’essuya vivement de son bras. Elle l’entendit gasouiller comme son compagnon, tenter de recracher, déglutir, des hauts le cœur.

« Pourquoi t’as fait ça ?! »

Les larmes étaient des torrents qui nettoyaient son visage d’ange, repoussant la corruption loin de sa peau. Elle était perdue, totalement perdue. Une chose était sûre, elle devait le faire payer. Il n’y eu aucune réponse de sa part, et il ne pourrait plus jamais y en avoir. Sa respiration accelera davantage et d’un unique geste, enfonça le morceau de chaire jusqu’à son œsophage. Il se débattit contre lui-même, se tenant la gorge, grattant son cou comme un chien apeuré. Elle l’entendait qui de ses pieds rejetaient tous les débrits, sans vraiment savoir pourquoi. L’homme perdait la tête dans son espoir vint à se raccrocher à la vie. En vain. Jeny lui enleva les paquets de drogue qu’ils avaient l’un et l’autre dans leur veste. Tout, même les quelques maigres crédits. Jeny était enragée en même temp que triste. Son corps trainait derrière elle le liquide de vie, si pure. Dans cet endroit, elle y avait laissé son existence. Ses mains étaient toujours inutilisables, et ses doigts cassés, sanguinolaient jusqu’à ses avant bras. La dague vola jusqu’à sa ceinture, de l’autre côté de son sabre, inutilisable également. La drogue fut rangée avec les crédits, et elle reprit le chemin de l’escalier. Le silence était retombée, sordide, vide. Ses yeux ardents jetèrent une dernière fois un regard vers l’intérieur de l’étage, n’y voyant plus rien. Plus aucune aura, plus de vie. La mort et le vide. Elle s’anguinola en silence et serra les bras contre elle, marchant la tête baissée. Elle franchit la moitié du rez de chaussée quand quelque chose marqua son attention. Un mouvement ? Elle tourna la tête sur le côté, et à la place du mannequin contre le mur, il n’y avait plus rien. Plus de silhouette, juste le vide. Son cœur accelera de nouveau et elle faillit s’évanouir. Non, plus jamais. Elle courrut aussi vite que ses jambes le lui permettait, en pleure, sans regarder derrière elle. Juste quitter cet endroit, ne pas se retourner. Fuir et ne plus jamais revenir, à tout jamais.
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By L'Ombre
#30874
Excellent. Excellent. La surcharge de désespoir électrisait le huis-clos de ce cloaque à camés, lui donnant une vibration significative. Comme un quartz impeccablement réglé pour sonner les douze coups de minuit le temps venu. Je voyais maintenant partir une chose brisée, un corps vide, à remplir d'un nouvel objectif. Je voyais s'enfuir une coquille jetée du nid par un vilain coucou. La suite se voulait alléchante.

Je léchais langoureusement mes lèvres gercées. Délicieuse.

Je courais à sa suite. Pas question de la perdre de vue.




Une heure avant


Comme un appel. Le gong sonnait clairement. Dong, Dong, et j'entends son pas qui résonne plus encore, mes pieds vibrent sous le choc du cercle de métal froid. Il frappe les entrailles du monde pour que son écho parvienne à ceux qui ont la vision. L'unique vision, celle qu'Il nous accorde dans Sa grande mansuétude. De pensées impies, on passait aux essences vitales. Il avait une vision, La vision. Ces visions venaient souvent comme des fils harmonieux d'un orgue d'une cathédrale retournée vous titiller l'échine, tinter du son de cloche un esprit ramolli par les futilités des travaux d'alchimie. Une vision : un endroit, un visage, un moment. Une chose brisée allait renaître et apporter un lot de chaos sur un entourage qui ne saurait être délimité, quantifié, matérialisé. Tant de choses se rendaient possibles que rien ne semblait vraiment apte à satisfaire ma curiosité. Encore une fois, on me donnait des informations précises. Savoir qui chercher, où et quand était un pain béni dont beaucoup se seraient accommodé, non sans sourire une fois en direction du ciel, le remerciant de mâcher une bonne part du travail.

Mais il m'apparaissait alors en songe un agacement que je ne me connaissais que depuis peu : pourquoi ? Que devais-je faire de cette femme ? Etait-ce seulement une femme ? Et quelle importance cela avait ? Vagin ou pénis, un être brisé est brisé et stupide.

Voyager n'était jamais une sinécure, mais on s'y faisait vite. Je ne songeais même plus à voler de véhicule. Il suffisait parfois de faire faire le plein, et de ne pas payer. Rester discret. Se déplacer dans les égouts et les quartiers pauvres, où les guenilles déglinguées étaient dignes d'un défilé de mode. Parler aux rats. Leur demander le chemin. Les jucher sur l'épaule, leur parler, encore. Leur demander d'aller voir en éclaireur. Ecouter leur rapport. Se faire une idée. Se trouver un nid d'aigle. Observer.

Comme j'allais observer un groupe de drogués violer une infante. J'étais resté perché sur le bord d'une fenêtre adjacente au bâtiment délabré qui n'avait guère que trois établissements de vis-à-vis. Discrets comme les ombres, la colonie de rats qui sommeillait n'avait que faire de moi avant que j'arrive. Que j'entame le dialogue.

Je requiers votre concours, Êtres de Sous la Surface. Il est des festins qui jamais ne se refusent, me trompés-je ?


Et pour cause, jamais ils ne festoyèrent tel que maintenant. Deux drogués à planer sous deux couvertures aux odeurs de pisse, de merde et de sang séché ne constituaient pas un défi récalcitrant. Mais leur chair, selon les dires de certains, avait un goût d'épice pendant leur état. Rassasiés, il n'avait fallut qu'un mot pour les convaincre de traverser la rue, et aller se fondre dans un recoin sans lumière d'une pièce où il allait y avoir un viol. Mais c'était sans importance. Cette fille devait s'en analyser ce qu'il en resterait. Un mauvais goût en bouche, possiblement des organes amochés et utilisés à tort, mais sa vie, elle, restait tournée vers l'avenir.

Mais ce n'était pas l'important.




Ce qui importait était cet appendice sectionné, flanqué en bouche, vengeance personnelle. Goûte à ce qui faisait ta fierté il y a une minute. C'était ce bois rentré dans un orifice à vif d'où s'écoulait un sang pourri par les maladies. Je te sais souffrant. Et cette souffrance me délecte. L'acte était si ignoble qu'elle en donnait une euphorie immédiate.

Courir, ne pas la perdre. Laisser les rats se charger des restes. Pas de témoin. Laisser de beaux os sucés avec soin, engoncés dans un carcan de textile décousu. Image plaisante pour les suivants. Les rats avaient avant faim de détritus. Leur nature s'en trouverait fatalement modifiée. Maintenant, ils auraient faim d'hommes.

Les lieux allaient s'en retourner au calme le plus olympien connu depuis des siècles.




Courir, mais encore combien de temps ? Ne dois-tu donc pas t'arrêter, reprendre ton souffle, pleurer une dernière fois ? Fais vite, infante. Ta renaissance tarde encore de trop...

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By Helera Kor'rial
#30881
Courir, plus loin, plus vite. Courir encore pour fuir. Ne jamais revenir, détruire. Cette seule pensée l’habitait tandis qu’elle s’enfonçait dans la zone industrielle. Les luminaires éclairaient son chemin successivement. Derrière elle, son sang, si pur, si vital qui s’écoulait, plagiant une ancienne fable d’un petit bonhomme qui ne voulait pas se perdre dans la forêt. Cette fois, c’était elle qui voulait s’en séparer, de ces morceaux de pains qui la suivaient. Tout se ressemblait, elle courrait sans savoir où aller, sans s’arrêter. Ses pleures cessèrent, la fatigue la submergea, tétanisant ses muscles. Sa force l’abandonnait. Les entrepôts sur sa gauche, les bâtiments administratifs sur sa droite. Aucune hésitation, elle bifurqua sur la droite quand elle le pu, s’enfonçant dans une allée de stockage des déchets. Des déchets non organiques. Le grand luxe s’offrait à elle et un sourire aurait pu se dessiner sur son visage, si ses jambes ne se dérobèrent pas sous son poids. Son sang la quittait toujours, elle s’éteignait. Ses bras ne la rattrapèrent pas et elle s’effondra brusquement au sol. Ses dents serrées, son corps qui lui rappelait à chaque instant que tôt ou tard, il faudrait se reposer. Quel meilleur moment alors ? S’aidant de ses bras, lentement, évitant d’enfoncer davantage les débris dans sa peau, elle rampa. Jusqu’à cette caisse de stockage, débordant de cartons, de sacs plastiques pleins, de plastique. Le grand luxe. Jeny se hissa péniblement, s’aidant du bord de la caisse, jusqu’au mur, trainant sa jambe ouverte d’une plaie béante, laissée par cette même dague qu’elle portait la ceinture. Son pantalon était assez déchiré pour laisser entrevoir ses deux cuisses, désormais rouges. Son propre sang l’habillait désormais. Sur son crâne, des stries lui couvraient la peau, s’échappant des incisions. Ses doigts étaient inertes, la peau avait été totalement râpée. L’os était visible sur certains d’entre eux. Ses mains tremblaient. Son entre jambe … Lacéré, perverti. Sa gorge brûlante et sa mâchoire endoloris. Jeny se blottit contre la poubelle et fit tomber quelques cartons sur elle. Le froid la tétanisait, la peur.

La petite se recroquevilla sur elle-même, sa jambe était tendue. Des sacs, des pansements, cela ferait l’affaire. Aussi rapidement que ses doigts le lui permettait elle entoura sa jambe pour contenir l’hémorragie. C’était le plus important pour l’instant. Elle était désormais pâle. L’adrénaline était redescendu, et ce froid … Ce froid qui la prenait aux tripes, remontait jusqu’à son épiderme. Un froid intérieur. Elle était fatiguée. Pas un bruit dans les alentours, rien. Pas de speeders, pas d’excitation nocturne, rien. Plus de larme, plus de salive. Juste, le silence. La tête posée contre son support improvisé, elle avait les paupières lourdes. « Il n’y a pas la mort, il y a la Force ». C’était un mensonge. Elle mourrait, et elle avait peur. La Force n’était pas là pour la soutenir, personne n’était là. Ses forces la quittaient silencieusement et seules ses paupières la harcelaient désormais. Son corps s’éteignait dans une flaque de sang difficilement contrainte. Juste un peu de repos, un petit peu, dormir cinq minute. Sa tête bascula en avant, lentement, paisiblement, son souffle ultime remonta le long de son œsophage. Le souffle … Un éclair lui éveilla l’esprit. Non, non, elle ne devait pas dormir, elle ne voulait pas mourir … Elle s’essuya le nez et vit un rat courir devant ses pieds. Jeny le suivit des yeux, jusqu’à voir une plus grosse bête derrière elle. Le matou sortit les griffes et lui sauta dessus, raté. Il tourna en rond, cherchant sa proie qui s’était déjà dissimulée quelque part. Le souffle. Le chat la regarda de ses grands yeux et renifla l’air. Jeny tendit la main vers lui, ses doigts distordus essayant pleinement de former une main. L’animal renifla et fit un pas dans sa direction, fit tomber sa tête vers la flaque de sang au sol, le contourna. Elle avait peur, elle allait mourir. Survivre, c’était tout ce qui lui importait. Là-bas, ce n’était pas la Force qui l’avait sauvé. Elle s’était vu faire ce qu’elle ne pouvait accepter. Finalement, c’était en elle. Le côté obscure. Une brise caressa son esprit, son regard pulsa d’une lueur plus vive. Ce n’était pas la paix, ce n’était pas le calme, ni la sérénité qui l’avait sauvé. Ces enseignements divergeant l’avaient tétanisé. Il y avait autre chose, de plus profond. Elle serra les dents et ses lèvres supérieures de leva légèrement dans un râle inhumain.

Le chat leva les oreilles et fit volteface, mais fut bloqué. Figé sur place. De sa main tremblante, Jeny attira le souffle, de fins filaments sortirent de l’animal tétanisé jusqu’à toucher ses propres doigts. Ils allaient en elle, la transcendait. Le souffle. Le chat se contorsionna sur lui-même, miaula, agita les pattes. Sa masse réduisit, siphonnée. Il retomba à terre, mort, cadavre sans forme. Jeny inspira longuement, reprenant vie. Une inspiration sonore qui lui fit courber le dos. Encore, plus. Elle en avait besoin de plus. Son esprit se remit en marche et elle sentit son sang qui cessait de s’écouler. Son regard sanguin se posa la carcasse du chat. La paix, c’était une insulte à la vie. C’était son ennemie jurée. La paix avait voulu la tuer, la violer. Protéger, se sacrifier. Des inepties. Jeny se sentit lentement revivre dans un sursis supplémentaire. Juste un sursis, car il fallait plus. Survivre, récupérer le souffle. Elle y voyait claire à présent. La paix est un mensonge, il n’y a que le sang !
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By L'Ombre
#30892
La course folle s'arrêtait. C'est qu'elle m'en aurait donné des courbatures. Il ne m'offrait plus beaucoup de force supplémentaires maintenant. Je devais compter sur mes propres muscles. Sur mes tendons endoloris. Faire fi des douleurs lancinantes dans mon corps pour me laisser dans un état permanent d'euphorie magique. Être saturé en énergie du Côté Obscur n'était jamais une bonne idée. Non pas que je fus en volonté de Lui résister, non ! Mais si l'on tombait un jour à cours de cette énergie, on sentait un manque terrible. Pire que celui qui inspirait cette femelle à mendier son corps pour une poignée de poudre brune. Je me permettais de souffler un coup en la voyant stopper contre des sacs poubelle. Lisser ma bure, imaginer le premier contact.

Comment ça ? Etais-je donc devenu si stupide ? Approcher quelqu'un en imaginant le premier contact ? Mais est-ce que ça voulait seulement dire quelque chose ?

Cette réflexion inutile eut le mérite de voir à l'oeuvre un pouvoir unique. Un chat, petit animal que j'abhorrais. Il était là un instant plus tôt. Guilleret, à sautiller entre les débris, à jouer avec des ficelles qui traînent. Et d'un coup il est parti. Ce qui était à moitié mort devenait à moitié vivant. Les plaies ouvertes se referment sur la gangrène. Cicatrisation par la mort. Une vie absorbée, pour nourrir une autre en peine. Se renforcer, se refaire une santé.

C'est magnifique.


Voix haute. Pas besoin de me cacher. De simuler mon absence. Je suis là, je te parle. Ce que tu as fais est... beau.

Comment as-tu fait ? Dis-le moi. Je veux ton secret.


A mon pied à ce que je vois. Ah, mon ami. Tu as ramené tes congénères. Ils ont fini leur festin morbide ? Ou plutôt non... oh, tu n'es pas le même. Un autre rat alpha. Une autre horde. L'odeur du sang, bien sûr. Ils sentent ces choses-là. Ils veulent goûter à la mourante. Tremper un museau tout fin, tout pur, dans une carcasse encore fraîche. D'un signe, je les enjoins à ne pas continuer. Je prends le contrôle... oui, focalise. L'exercice devient facile maintenant.

Sais-tu, jeune fille, qu'il n'est pas meilleur ami que ceux dont l'existence va de pair avec ce qui est vivant ? Que leur rôle de mangeurs de morts n'est en présence que des vivants ? Ces êtres, tu peux en aspirer la vie... ou la partager.

Je te vois affaiblie. Aspire donc l'âme d'une ou de deux bêtes. Ils ne feront rien sans mon ordre...


Un temps. Tu ne vois rien sous ma capuche. Personne n'y a jamais rien vu.

... regarde-les. Si... résilients. Ne veux-tu point aspirer leur oubli ? Leur facculté à faire fi des offenses passées ?


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