L'Astre Tyran

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Monde au climat chaud et humide, Procopia est le centre politique du secteur Tapani, longtemps allié à l'Empire Galactique. Terrain de jeu de la noblesse Tapani, le gouvernement n'y assure que la police; les domaines économiques et sociaux étant organisés par une foultitude de sociétés privées.
Gouvernement : Neutre
#1232
De la salle de réunion du Conseil des Maisons Nobles, Lucius pouvait admirer le reste de l'Ile d'Estalle. En cette chaude après-midi d'été procopien, le soleil faisait briller l'eau bleue entourant la capitale de la Principauté. Les toits des riches demeures provoquaient d'importants reflets, obligeant finalement le Prince à quitter des yeux ce spectacle chatoyant. Le regard du jeune homme se porta sur la personne qui se trouvait à quelques mètres de lui, entièrement vêtu de noir et portant plusieurs bagues et un collier qui semblaient d'une importante valeur.

    « Lord Chancelier. »

    « Votre Majesté. »

Chargé des relations extérieures, le rôle de Lord Grand Chancelier amenait Richard Matheson à occuper une place de premier rang au sein des institutions principautaires. Lorsque le Prince de Tapani ne pouvait lui-même se rendre à l'étranger, Matheson s'y rendait, négociant et manigançant pour le bien de la Principauté. Issu de la Maison Cadriaan, le Lord allait vers les cinquante-cinq ans, animé par une grande ambition que Lucius réussissait toutefois à canaliser à son service. Lucius savait son ministre digne de confiance et capable d'une discrétion parfois fort utile dans les affaires diplomatiques. C'était notamment Matheson qui avait présenté Petronella Praji comme une épouse potentielle, et la réussite tant sentimentale que politique de ce mariage avait rejailli sur le Lord Grand Chancelier, augmentant son prestige.

    « Majesté, les Seigneurs de Maison ne vont plus tarder à arriver. »

En effet, Lucius voyait déjà d'ici les vaisseaux luxueux des nobles seigneurs. La réunion de ce Conseil allait être de première importance. D'un côté les Reena, Cadriaan et Pelagia, partisans de la République, de l'autre les quatre Maisons restantes soutenant l'Empire. Les problèmes n'avaient cessé de croître entre les Maisons depuis que celles-ci osaient désormais montrer à qui allait leur soutien. S'ajoutait à cela le siège au Conseil Impérial qu'avait conservé jusqu'ici Lucius. Le Prince de Tapani commençait à revoir sa position sur les avantages relatifs à la conservation de ce poste. L'urgence était de recréer le lien entre les Maisons et de cesser les rivalités entre partisans républicains et impériaux. Seule Tapani importait, rien d'autre.

Le Prince poussa un soupir. Les problèmes politiques n’étaient pas nouveaux mais la crise qui ébranlait la Principauté était la plus grave connue depuis la fondation de cet Etat par Octavian Grant. De plus, les dernières années avaient été dures pour l’impérialiste qu’était Lucius. Les uns après les autres, les mondes se soulevaient contre le régime impérial. A raison, estimait le prince. Sans pour autant être démocrate, il ne pouvait accepter des horreurs comme celle d’Alderaan. Son aversion pour Bail Organa était vieille mais elle ne justifiait pas les actes commis par le Moff Tarkin. Quelques mois après la destruction d’Alderaan, Lucius avait rendu son tablier de Secrétaire d’Etat impérial. De toute façon, la diplomatie était reléguée depuis un moment à l’arrière-plan et ce poste n’offrait plus l’influence qu’il avait accordée à Lucius à ses débuts. Toutefois, le Prince de Tapani avait continué à siéger au Conseil Impérial, ce qui se justifiait par son poste restant de président du Parti Impérial. Aujourd’hui, ne restait plus grand-chose du parti. Du moins, cela faisait plus d’un an qu’une réunion n’avait pas eu lieu. Quant aux actuels membres du Conseil Impérial, c’étaient plus des Moffs et amiraux ayant réussi à se tailler une part du gâteau que des conseillers de l’Impératrice choisis par elle au temps de sa toute-puissance. Le Conseil Impérial était composé aujourd’hui de membres de facto, et Lucius savait ne pas avoir véritablement sa place dans ce nouveau conseil. Son père, à l’inverse, y restait influent, légitimé qu’il était par les troupes qu’il pouvait aligner. Via Octavian Grant, Lucius conservait ainsi une certaine influence au sein de l’Empire, de manière informelle.

    « La séance va être difficile, Matheson… Soyez prêt à intervenir, j’aurai probablement besoin d’aide pour calmer les élans de certains. »

    « Bien, Majesté. Si je puis me permettre… »


    « Allez-y. »


    « … quelle va être votre politique, Majesté ? D’un côté vous avez encore des liens avec l’Empire, comme certaines Maisons, de l’autre certaines Maisons prônent un rapprochement avec la République. »


    « Je veux une politique qui ne soit ni impériale, ni républicaine. Une politique tapani. Nous avons l’occasion de la réaliser, profitons-en. Les Seigneurs de Maisons saisiront cette occasion ou mourront en s’entretuant. »

Quelques minutes s’écoulèrent puis les Seigneurs de Maisons arrivèrent. Les politesses habituelles furent échangées, mais brièvement. Chacun prit place puis Lucius Octavius Tapani prit la parole.

    « Seigneurs de Maisons, si je vous ai réuni aujourd’hui c’est pour que nous prenions ensemble des décisions quant à l’avenir de la Principauté. Je connais les divergences qui vous animent, je sais aussi que certains d’entre vous me reprochent mes liens avec l’idéologie impériale. Quelles qu'aient été mes pensées et mes actes, sachez que mon seul et unique intention est aujourd’hui de faire perdurer l’œuvre dont nous avons commencé l’édification : la Principauté Noble de Tapani. Jusqu’à récemment, je cumulais les postes de président du Parti Impérial et de Conseiller impérial, cette époque est révolue. Mon choix aujourd’hui ne se porte pas pour l’Empire. Mais il ne se portera pas plus pour cette République. Je ne renie pas mes choix et mes actions passées mais il me semble avoir toujours agi en tant que Prince pour le seul intérêt de la Principauté.

    Trois choix se présentent à nous, mes Seigneurs. L’un d’entre eux serait de se tourner vers l’Empire, ou plutôt ce qu’il en reste. Nous pourrions y trouver un soutien, effectivement. Mais est-ce aujourd’hui envisageable de liguer contre nous une République, certes naissante et encore faiblarde, mais qui en nous boycottant nous affaiblirait ? Et puis l’Empire semble aujourd’hui bien peu soudé. Les Moffs et amiraux s’affrontent aujourd’hui pour un pouvoir qui n’est plus que l’ombre de celui de l’Impératrice. Un autre choix serait de rallier la République. Oui, nous pourrions rallier ces mondes épris de principes démocratiques et résolus à se tourner vers l’avenir. Mais pouvons-nous nous passer des mondes impériaux qui font toujours du commerce avec nous ? Et l’idéologie républicaine n’est-elle pas opposée à nos Traditions, à nos valeurs nobiliaires ?

    Il ne reste alors plus qu’un choix, et ce choix c’est celui de Tapani. L’indépendance pour laquelle s’est battu Shey Tapani, prenons-la aujourd’hui, lorsque tous ceux qui nous entourent sont faibles. Et devenons les forts. Commerçons avec la galaxie entière, enrichissons-nous, prospérons et fortifions nos armées et nos flottes de manière à ce qu’aucune nation se croit capable de nous envahir. Nous avons évité la guerre civile galactique, évitons toute éventualité de future guerre. Nous avons des accords avec l'Empire comme la Nouvelle République empêchant ces deux entités d'amener leurs troupes sur notre territoire.

    La Principauté Noble de Tapani et les Maisons qui la constituent ne peuvent devenir fortes que si nous restons unis. Nous n’aurons d’importance politique et économique sur la scène galactique qu’à la condition de mettre de côté nos dissensions et de renforcer les compétences de la Principauté.

    Jusqu’à présent, nous avons cantonné la Principauté à n’être qu’une sorte de fédération aux maigres capacités, à n’être presque qu’une confédération. Procédons à une révision de la Charte Tapani. Émettez vos propositions, discutons-en. Quant à mes propositions vous les connaissez : un impôt payé par les Tapanis pour asseoir les finances principautaires sur une base solide, un Bureau Tapani d’Investigation pour lutter de manière efficace sur l’ensemble du territoire, une Cour Suprême de Tapani chargée de veiller au respect de la Charte, une certaine harmonisation juridique des diverses législations dans les matières qui nécessitent d’être réformées, une intervention en matière sociale et la création d'Holonet News of Tapani qui servira de chaîne nationale.

    Voilà, Seigneurs, mes propositions. J’attends les vôtres. L’heure n’est pas à l’affrontement, l’heure est au patriotisme, l’heure est à l’indépendance et l’avenir de notre Nation est entre vos mains. Vous pouvez nous précipiter vers la gloire éternelle ou vers des abysses dont nous n’avons pas même idée. »
#1777
Les Hauts Seigneurs des Sept Familles Nobles Tapani étaient venus, vêtus de leur plus beau atour pour ce Conseil Extraordinaire. Bien qu'ils aient tous l'habitude de venir sur Procopia et que la taille du secteur, sans être ridicule, favorisait les déplacements, ce voir ainsi presque convoqués comme des serviteurs n'arrangeait rien à leur humeur.
La raison de ce Conseil soudain leur était parfaitement inconnue, aussi la mauvaise humeur générale était elle tenue en laisse par une curiosité certaine.
Si la Principauté n'avait rien d'une dictature ou d'un régime autoritaire, les propos du Prince étaient toujours suivis avec la plus grande attention. Après tout il avait été élu par les Hauts Seigneurs!

Et le discours de Lucius Tapani fut probablement l'un des plus écoutés de toute l'histoire de la Principauté. Pour preuve un silence assourdissant lui succéda...

Les Hauts Seigneurs des Sept Familles échangèrent des regards surpris, inquiets, dubitatifs ou cherchaient soutiens et réponses dans leur regard respectifs. Même le Haut Seigneur Pelagia consulta le Haut Seigneur Calipsa. S'était dire!
Le Secteur Tapani était un équilibre politique précaire, en dessous duquel les Maisons Nobles intriguait, combattait, se déchiraient pour acquérir le pouvoir.
Et cet équilibre, Lucius Tapani venait de le balancer par le sas sans décompresser...


"-C'est un véritable outrage!!!"


Il s'agissait du Haut Seigneur Bal Jaset de la Maison Melantha qui, les deux poings écrasés sur la table, venait de bondir sur ses pieds tel le diable sortis de sa boite. Ses yeux agrandis par la colère fixaient Lucius avec une haine évidente tandis qu'il continuait à crier, presque hurler:

[Melantha]"-Je refuse tout de go de cautionner une telle politique! L'Empire est notre plus fidèle allié et je...

[Cadriaan]-...et vous ne sauriez accepter qu'on ne sape votre base de pouvoir politique n'est ce pas?"


Le ton narquois du Haut Seigneur Cadriaan fit mouche, et le ton aurait encore pus monter davantage si Lord Mecetti n'était pas intervenu à son tour:

[Mecetti]"-Je me demande toutefois si rejeter l'Empire, et nous en faire un ennemi redoutable, au moment ou l'ennemi personnel de notre Prince élu arrive au pouvoir au sein de la Nouvelle République est une bonne chose..."

Le mot élu avait été légèrement accentué, manœuvre délibérée ou non il fit réfléchir plus d'un tandis que les prises de positions ce poursuivaient:

[Calipsa] "- Les retombés sur le commerce seraient catastrophique! Déjà que le spectre d'une vengeance de la part de la Présidente Organa demeure, pourrions nous commercer comme vous dite avec toute la galaxie en faisant sécession avec l'Empire?

[Barnaba]-Je suis d'accord avec Lord Bal Jaset, l'Empire est un allié précieux et fidèle!

[Pelagia] -Voila qui est ridicule! La Nouvelle République serait un excellent allié et une source de revenue non négligable!


etc etc

En bref, s'était le gros bordel entre les Maisons Nobles. Comme quoi n'était pas Suisse qui veux!
#1785
Lucius s'y était attendu. Il avait fallu des années pour ériger la Principauté et ces imbéciles de Seigneurs semblaient aujourd'hui prêts à la détruire. Et pour quoi? Pour quelques miettes de pouvoir laissées par les impériaux et les républicains... La réaction du Seigneur Melantha avait été la plus forte. Richard Matheson avait reculé de quelques pas vers la porte principale, mais Lucius était resté à la table, jetant un regard glacé à Bal Jaset. Froid, Lucius l'avait toujours été, mais en cet instant il semblait émaner de lui bien plus que de la froideur : une colère galcée. De toute manière, Matheson savait quoi faire si les choses tournaient mal...

Mais on en arriverait peut-être pas là. Lucius avait toujours réussi à jongler avec les passions des uns et des autres pour la réalisation de ses intérêts... il allait falloir faire preuve de plus de talent que jamais! Le Prince de Tapani leva les mains, commandant le silence le plus absolu. Qu'on le veuille ou non, c'était toujours lui qui présidait le Conseil des Maisons.

« Seigneurs Melantha! Vous connaissez la géographie de la Principauté n'est-ce pas? Vous n'avez pas besoin que je vous rappelle que nous sommes intégralement cernés par la Nouvelle République. Les relations économiques avec les mondes impériaux ne cessent pas aujourd'hui pour la simple et bonne raison que le statu quo sur la guerre entre la Nouvelle République et les Vestiges impériaux perdure. Si la Nouvelle République décidait de fermer ses frontières à l'Empire, nos échanges commerciaux avec les Vestiges cesseraient aussitôt.

Quelle répercussion économique pouvons-nous craindre? Le Secteur Tapani fait du commerce depuis longtemps avec ses plus proches voisins, tous membres de la Nouvelle République. La présidente Organa n'aurait aucun intérêt ni politique ni économique à mener une politique agressive à notre égard. Par là, elle mènerait forcément la république à un ralentissement de son activité économique. La Principauté a traversé la guerre sans heurts majeurs, notre industrie est aujourd'hui flambant neuve comparée à celle de la république! Nos mines envoient des milliers de tonnes aux constructeurs navals de toute la galaxie. S'attaquer à la Principauté reviendrait pour la république à frapper dans un même geste tous nos chers voisins républicains.

L'indépendance, nous l'avons déjà messeigneurs! Il suffit de l'authentifier.

Seigneur Callipsa, vous parlez de craintes concernant les retombées sur le commerce... Mais à l'heure actuelle nous payons toujours cinquante millions de crédits à un Etat impérial qui n'existe plus! Pensez-vous réellement que l'Empire peut aujourd'hui se passer d'un partenaire commercial aussi majeur que la Principauté? L'Empire est morcelé, divisé en son sein! Il ne peut se passer d'un partenaire commercial extérieur à ses frontières. »


Lucius soupira...

« Seigneurs Mecetti, Melantha, Calipsa, Barnaba... Vous proposez de conserver la principauté au sein de l'Empire. Mais quel Empire? L'Empire de qui? Celui du Haut Amiral Feyet Kiez? Ou celui du mystérieux Grand Moff de Bandomeer? Celui d'Alemidna Zannar ou celui de ce mystérieux Chiss? Quel que soit l'Empire au sein duquel vous voulez voir la Principauté, vous ne pouvez nier qu'il est bien éloigné de nos frontières... Nous sommes encerclés par la Nouvelle République et si nous commerçons toujours avec des zones impériales, c'est parce que la Nouvelle République le tolère. Vous craignez des répercussions économiques? Je ne crois guère qu'il faut craindre quoi que ce soit des impériaux. Quand bien même certains membres du Conseil impérial envisageraient de porter atteinte à la Principauté, d'autres membres verraient bien tous les problèmes économiques supplémentaires qu'apporterait la perte d'un partenaire économique. Par contre, rester dans le giron de Bastion nous amènera tôt ou tard à des répercussions en provenance de Coruscant! Des répercussions économiques peut-être... mais pouvons-nous être certains que la Nouvelle République ne désirera pas agrandir son territoire? »

Le Prince de Tapani se tourna ensuite vers les pro-républicains.

« Seigneurs Cadriaan, Pelagia, Reena... Vous semblez partisans d'un rapprochement avec la Nouvelle République. Nous en faire un allié ou, peut-être, rentrer au sein de ce nouveau régime? L'idée se tient, vu notre position géographique... Mais pouvons-nous nous permettre d'insulter ainsi des secteurs entiers de la galaxie toujours aux mains de seigneurs de guerre impériaux? Nos Traditions Nobiliaires devront-elles être sacrifiées sur l'autel républicain? Devrons-nous confier des compétences à un gouvernement sur Coruscant? Ce que nous n'avons même pas fait avec l'Empire! »

Lucius porta la main droite à sa toge, la maintenant fermement.

« Nous avons tout intérêt à former un Etat indépendant et neutre. Dans les faits, la Principauté l'est déjà! Nous étions indépendants sur bien des points sous le régime impérial. Aujourd'hui, aucune flotte militaire républicaine ou impériale ne peut pénétrer dans notre territoire! Nous commerçons actuellement avec les impériaux et les républicains, comme si nous nous étions déclarés neutres!

Je ne vous proposerais pas ce plan si je l'estimais suicidaire pour la Principauté et ses Maisons Nobles. Chacun d'entre vous a grand intérêt à voir la principauté devenir pleinement autonome. Reprenons ce qui nous a été pris il y a des années! Soyons dignes de l'héritage de Shey Tapani! Ne nous prostituons pas tantôt auprès de ceux-là, tantôt auprès de ceux-ci! Dans l'unité et la fermeté réside notre force, messeigneurs! Si nous nous déchirons pour un camp ou pour l'autre, tôt ou tard nous risquons d'amener la guerre au sein de notre Nation! La guerre extérieure et, pire encore, peut-être la guerre civile!

Et cela je ne peux l'accepter, messeigneurs! Vous m'avez choisi pour avoir une vision qui dépasse les mesquineries, les petites accointances et les intérêts particuliers! Un jour, mon père vous a réuni, ici, sur Procopia, pour poser les bases d'une véritable puissance politique où chacun d'entre vous y trouverait une source de force. Vous avez eu le courage de former un front uni au gouvernement de l'Impératrice Delavièl, quelques seigneurs locaux et une présidente ne peuvent retenir votre patriotisme et votre sens des responsabilités! »


Lucius s'était enflammé. Le glaçon avait fondu, laissant voir pour la première fois à ces Seigneurs l'Amour de la Patrie que portait leur prince. Se redressant avec solennité, Lucius reprit, plus ferme et plus calme :

« Nous déclarer unilatéralement neutre et indépendant serait une erreur, je le conçois. Notre action ne peut se réaliser qu'en formant des traités internationaux avec la Nouvelle République et l'Empire. Pour que notre action réussisse, il nous faut une reconnaissance de notre Etat et de notre neutralité par la Nouvelle République comme par les Vestiges Impériaux. Ce n'est que par le canal diplomatique que nous pouvons espérer obtenir indépendance et neutralité.

Soyez pragmatiques : il ne nous coûte rien d'essayer. Nous ne perdons rien à lancer des négociations sur Coruscant et Bastion pour la reconnaissance de la Principauté comme Etat indépendant. Mieux, chaque faction n'aura que plus envie de reconnaître la Principauté indépendante en sachant qu'un refus de sa part amènerait probablement à une réaction inverse de la part de son adversaire! La Nouvelle République a intérêt à nous voir indépendant et neutre, quant à l'Empire il n'a pas les moyens ni les possibilités de maintenir la Principauté dans un giron divisé entre seigneurs.

Mais pour pouvoir lancer de telles négociations, il faut que notre position soit unique. De telles négociations diplomatiques ne peuvent être entamées que si la position interne est clair sur notre souhait d'indépendance et de neutralité. Si la République ou l'Empire estime que les Tapanis sont divisés sur des questions aussi essentielles... ils n'hésiteront pas un instant à nous rire au nez.

Pour éviter cela il nous faut rédiger une Déclaration d'Intention pour expliquer notre volonté d'indépendance et de neutralité. Une Déclaration d'Intention et non une déclaration unilatérale d'indépendance qui ne pourrait nous amener qu'à une confrontation désolante pour la Nation. »


Lucius se rassit, marquant par là qu'il avait dit ce qu'il voulait faire entendre aux Seigneurs.
#1925
Encore relativement "calmes" les Hauts Seigneurs écoutèrent Lucius sans trop ronchonner. En effet le Prince de Tapani jouissait toujours d'un certains prestige et on l'écoutait. Mais Lucius devait prendre garde! Nombre de ces Hauts Seigneurs étaient des "vieux de la vieilles" et n'appréciaient que fort moyennement la façon dont ce "jeune blanc bec" leur adressait la parole. Pire encore, il venait de rembarrer un important Haut Seigneur...en faisant une très grosse erreur sur le point même où il tentait de le reprendre...

Le Haut Seigneur Melantha était hors de lui, tout simplement, et sur le point de commettre quelques actes déplacés mais ce fut le Haut Seigneur Mecetti qui une fois encore frappa dans le dos...


[Mecetti]"- Pourtant en regardant une carte galactique on constate que Fondor, grand chantier impérial, et Thyferra la source de bacta galactique sont toujours sous contrôle impérial..."

Les propos avaient été dis de façon très faible, comme si Mecetti ne les assumait pas complètement. Mais il n'en avait guère besoin car Melantha ce chargea tout seul d'enfoncer le couteau dans la plaie béante de la logique de Lucius:

[Melantha]"-Exactement! Nous sommes frontaliers avec deux systèmes clefs de l'Empire! Les retombés commerciale sont plus qu'importante! Sans parler de la réaction impérial si un système si proche de leur intérêts venait brusquement à faire sécession!
Ainsi donc nous sommes un point clef de toute la région! La Présidente Organa trouverait sans mal tout les arguments pour nous faire du tord et ainsi faire du tord à l'Empire!
Quand à notre industrie, elle n'en demeure pas moins largement inférieur à celle des deux protagonistes! Vous allez nous plonger dans une crise dont nous n'avons pas les moyens de nous sortir nous même!"


Le mal était fait, Lucius venait de ce décrédibiliser de façon spectaculaire devant les Hauts Seigneurs de Tapani. Il s'agissait là d'un fiasco politique car la base de pouvoir de Lucius, déjà ébranlé par son départ du Noyau et de ses fonctions au sein de l'Empire, en prenait un nouveau coup.
Alors qu'il aurait pus tenter de faire passer sa réforme en douceur, en ce choisissant des alliés, il venait de ce mettre tout le Conseil à dos!
Pour sa fortune, si on peux dire, il ce créait là deux camps clairement distinct. Les uns cherchant à demeurer sous giron impérial, les autres à rallier la Nouvelle République. L'indépendance? Jolie chose mais nul n'en voulait. S'il n'y avait pas eu ses deux camps, nul doute que Lucius serait déjà entraver dans une procédure de destitution...

Que faire à présent? S'entêter au risque de voir la situation dégénérer? Ajourner la séance pour tenter de trouver un consensus? Ou bien tenter une nouvelle manœuvre? Sans parler des réactions impériale et républicaine quand la position de Lucius serait connue...
Pendant qu'il réfléchissait, les autres Hauts Seigneurs discutaient de façon fort animés. Difficile de déterminer ce qui allait ce passer à présent!
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