- dim. 22 sept. 2013 14:45
#1232
De la salle de réunion du Conseil des Maisons Nobles, Lucius pouvait admirer le reste de l'Ile d'Estalle. En cette chaude après-midi d'été procopien, le soleil faisait briller l'eau bleue entourant la capitale de la Principauté. Les toits des riches demeures provoquaient d'importants reflets, obligeant finalement le Prince à quitter des yeux ce spectacle chatoyant. Le regard du jeune homme se porta sur la personne qui se trouvait à quelques mètres de lui, entièrement vêtu de noir et portant plusieurs bagues et un collier qui semblaient d'une importante valeur.
Chargé des relations extérieures, le rôle de Lord Grand Chancelier amenait Richard Matheson à occuper une place de premier rang au sein des institutions principautaires. Lorsque le Prince de Tapani ne pouvait lui-même se rendre à l'étranger, Matheson s'y rendait, négociant et manigançant pour le bien de la Principauté. Issu de la Maison Cadriaan, le Lord allait vers les cinquante-cinq ans, animé par une grande ambition que Lucius réussissait toutefois à canaliser à son service. Lucius savait son ministre digne de confiance et capable d'une discrétion parfois fort utile dans les affaires diplomatiques. C'était notamment Matheson qui avait présenté Petronella Praji comme une épouse potentielle, et la réussite tant sentimentale que politique de ce mariage avait rejailli sur le Lord Grand Chancelier, augmentant son prestige.
En effet, Lucius voyait déjà d'ici les vaisseaux luxueux des nobles seigneurs. La réunion de ce Conseil allait être de première importance. D'un côté les Reena, Cadriaan et Pelagia, partisans de la République, de l'autre les quatre Maisons restantes soutenant l'Empire. Les problèmes n'avaient cessé de croître entre les Maisons depuis que celles-ci osaient désormais montrer à qui allait leur soutien. S'ajoutait à cela le siège au Conseil Impérial qu'avait conservé jusqu'ici Lucius. Le Prince de Tapani commençait à revoir sa position sur les avantages relatifs à la conservation de ce poste. L'urgence était de recréer le lien entre les Maisons et de cesser les rivalités entre partisans républicains et impériaux. Seule Tapani importait, rien d'autre.
Le Prince poussa un soupir. Les problèmes politiques n’étaient pas nouveaux mais la crise qui ébranlait la Principauté était la plus grave connue depuis la fondation de cet Etat par Octavian Grant. De plus, les dernières années avaient été dures pour l’impérialiste qu’était Lucius. Les uns après les autres, les mondes se soulevaient contre le régime impérial. A raison, estimait le prince. Sans pour autant être démocrate, il ne pouvait accepter des horreurs comme celle d’Alderaan. Son aversion pour Bail Organa était vieille mais elle ne justifiait pas les actes commis par le Moff Tarkin. Quelques mois après la destruction d’Alderaan, Lucius avait rendu son tablier de Secrétaire d’Etat impérial. De toute façon, la diplomatie était reléguée depuis un moment à l’arrière-plan et ce poste n’offrait plus l’influence qu’il avait accordée à Lucius à ses débuts. Toutefois, le Prince de Tapani avait continué à siéger au Conseil Impérial, ce qui se justifiait par son poste restant de président du Parti Impérial. Aujourd’hui, ne restait plus grand-chose du parti. Du moins, cela faisait plus d’un an qu’une réunion n’avait pas eu lieu. Quant aux actuels membres du Conseil Impérial, c’étaient plus des Moffs et amiraux ayant réussi à se tailler une part du gâteau que des conseillers de l’Impératrice choisis par elle au temps de sa toute-puissance. Le Conseil Impérial était composé aujourd’hui de membres de facto, et Lucius savait ne pas avoir véritablement sa place dans ce nouveau conseil. Son père, à l’inverse, y restait influent, légitimé qu’il était par les troupes qu’il pouvait aligner. Via Octavian Grant, Lucius conservait ainsi une certaine influence au sein de l’Empire, de manière informelle.
Quelques minutes s’écoulèrent puis les Seigneurs de Maisons arrivèrent. Les politesses habituelles furent échangées, mais brièvement. Chacun prit place puis Lucius Octavius Tapani prit la parole.
- « Lord Chancelier. »
« Votre Majesté. »
Chargé des relations extérieures, le rôle de Lord Grand Chancelier amenait Richard Matheson à occuper une place de premier rang au sein des institutions principautaires. Lorsque le Prince de Tapani ne pouvait lui-même se rendre à l'étranger, Matheson s'y rendait, négociant et manigançant pour le bien de la Principauté. Issu de la Maison Cadriaan, le Lord allait vers les cinquante-cinq ans, animé par une grande ambition que Lucius réussissait toutefois à canaliser à son service. Lucius savait son ministre digne de confiance et capable d'une discrétion parfois fort utile dans les affaires diplomatiques. C'était notamment Matheson qui avait présenté Petronella Praji comme une épouse potentielle, et la réussite tant sentimentale que politique de ce mariage avait rejailli sur le Lord Grand Chancelier, augmentant son prestige.
« Majesté, les Seigneurs de Maison ne vont plus tarder à arriver. »
En effet, Lucius voyait déjà d'ici les vaisseaux luxueux des nobles seigneurs. La réunion de ce Conseil allait être de première importance. D'un côté les Reena, Cadriaan et Pelagia, partisans de la République, de l'autre les quatre Maisons restantes soutenant l'Empire. Les problèmes n'avaient cessé de croître entre les Maisons depuis que celles-ci osaient désormais montrer à qui allait leur soutien. S'ajoutait à cela le siège au Conseil Impérial qu'avait conservé jusqu'ici Lucius. Le Prince de Tapani commençait à revoir sa position sur les avantages relatifs à la conservation de ce poste. L'urgence était de recréer le lien entre les Maisons et de cesser les rivalités entre partisans républicains et impériaux. Seule Tapani importait, rien d'autre.
Le Prince poussa un soupir. Les problèmes politiques n’étaient pas nouveaux mais la crise qui ébranlait la Principauté était la plus grave connue depuis la fondation de cet Etat par Octavian Grant. De plus, les dernières années avaient été dures pour l’impérialiste qu’était Lucius. Les uns après les autres, les mondes se soulevaient contre le régime impérial. A raison, estimait le prince. Sans pour autant être démocrate, il ne pouvait accepter des horreurs comme celle d’Alderaan. Son aversion pour Bail Organa était vieille mais elle ne justifiait pas les actes commis par le Moff Tarkin. Quelques mois après la destruction d’Alderaan, Lucius avait rendu son tablier de Secrétaire d’Etat impérial. De toute façon, la diplomatie était reléguée depuis un moment à l’arrière-plan et ce poste n’offrait plus l’influence qu’il avait accordée à Lucius à ses débuts. Toutefois, le Prince de Tapani avait continué à siéger au Conseil Impérial, ce qui se justifiait par son poste restant de président du Parti Impérial. Aujourd’hui, ne restait plus grand-chose du parti. Du moins, cela faisait plus d’un an qu’une réunion n’avait pas eu lieu. Quant aux actuels membres du Conseil Impérial, c’étaient plus des Moffs et amiraux ayant réussi à se tailler une part du gâteau que des conseillers de l’Impératrice choisis par elle au temps de sa toute-puissance. Le Conseil Impérial était composé aujourd’hui de membres de facto, et Lucius savait ne pas avoir véritablement sa place dans ce nouveau conseil. Son père, à l’inverse, y restait influent, légitimé qu’il était par les troupes qu’il pouvait aligner. Via Octavian Grant, Lucius conservait ainsi une certaine influence au sein de l’Empire, de manière informelle.
- « La séance va être difficile, Matheson… Soyez prêt à intervenir, j’aurai probablement besoin d’aide pour calmer les élans de certains. »
« Bien, Majesté. Si je puis me permettre… »
« Allez-y. »
« … quelle va être votre politique, Majesté ? D’un côté vous avez encore des liens avec l’Empire, comme certaines Maisons, de l’autre certaines Maisons prônent un rapprochement avec la République. »
« Je veux une politique qui ne soit ni impériale, ni républicaine. Une politique tapani. Nous avons l’occasion de la réaliser, profitons-en. Les Seigneurs de Maisons saisiront cette occasion ou mourront en s’entretuant. »
Quelques minutes s’écoulèrent puis les Seigneurs de Maisons arrivèrent. Les politesses habituelles furent échangées, mais brièvement. Chacun prit place puis Lucius Octavius Tapani prit la parole.
- « Seigneurs de Maisons, si je vous ai réuni aujourd’hui c’est pour que nous prenions ensemble des décisions quant à l’avenir de la Principauté. Je connais les divergences qui vous animent, je sais aussi que certains d’entre vous me reprochent mes liens avec l’idéologie impériale. Quelles qu'aient été mes pensées et mes actes, sachez que mon seul et unique intention est aujourd’hui de faire perdurer l’œuvre dont nous avons commencé l’édification : la Principauté Noble de Tapani. Jusqu’à récemment, je cumulais les postes de président du Parti Impérial et de Conseiller impérial, cette époque est révolue. Mon choix aujourd’hui ne se porte pas pour l’Empire. Mais il ne se portera pas plus pour cette République. Je ne renie pas mes choix et mes actions passées mais il me semble avoir toujours agi en tant que Prince pour le seul intérêt de la Principauté.
Trois choix se présentent à nous, mes Seigneurs. L’un d’entre eux serait de se tourner vers l’Empire, ou plutôt ce qu’il en reste. Nous pourrions y trouver un soutien, effectivement. Mais est-ce aujourd’hui envisageable de liguer contre nous une République, certes naissante et encore faiblarde, mais qui en nous boycottant nous affaiblirait ? Et puis l’Empire semble aujourd’hui bien peu soudé. Les Moffs et amiraux s’affrontent aujourd’hui pour un pouvoir qui n’est plus que l’ombre de celui de l’Impératrice. Un autre choix serait de rallier la République. Oui, nous pourrions rallier ces mondes épris de principes démocratiques et résolus à se tourner vers l’avenir. Mais pouvons-nous nous passer des mondes impériaux qui font toujours du commerce avec nous ? Et l’idéologie républicaine n’est-elle pas opposée à nos Traditions, à nos valeurs nobiliaires ?
Il ne reste alors plus qu’un choix, et ce choix c’est celui de Tapani. L’indépendance pour laquelle s’est battu Shey Tapani, prenons-la aujourd’hui, lorsque tous ceux qui nous entourent sont faibles. Et devenons les forts. Commerçons avec la galaxie entière, enrichissons-nous, prospérons et fortifions nos armées et nos flottes de manière à ce qu’aucune nation se croit capable de nous envahir. Nous avons évité la guerre civile galactique, évitons toute éventualité de future guerre. Nous avons des accords avec l'Empire comme la Nouvelle République empêchant ces deux entités d'amener leurs troupes sur notre territoire.
La Principauté Noble de Tapani et les Maisons qui la constituent ne peuvent devenir fortes que si nous restons unis. Nous n’aurons d’importance politique et économique sur la scène galactique qu’à la condition de mettre de côté nos dissensions et de renforcer les compétences de la Principauté.
Jusqu’à présent, nous avons cantonné la Principauté à n’être qu’une sorte de fédération aux maigres capacités, à n’être presque qu’une confédération. Procédons à une révision de la Charte Tapani. Émettez vos propositions, discutons-en. Quant à mes propositions vous les connaissez : un impôt payé par les Tapanis pour asseoir les finances principautaires sur une base solide, un Bureau Tapani d’Investigation pour lutter de manière efficace sur l’ensemble du territoire, une Cour Suprême de Tapani chargée de veiller au respect de la Charte, une certaine harmonisation juridique des diverses législations dans les matières qui nécessitent d’être réformées, une intervention en matière sociale et la création d'Holonet News of Tapani qui servira de chaîne nationale.
Voilà, Seigneurs, mes propositions. J’attends les vôtres. L’heure n’est pas à l’affrontement, l’heure est au patriotisme, l’heure est à l’indépendance et l’avenir de notre Nation est entre vos mains. Vous pouvez nous précipiter vers la gloire éternelle ou vers des abysses dont nous n’avons pas même idée. »