- sam. 23 avr. 2022 11:55
#40512
Les rues étaient devenues bien silencieuses après ce massacre à la chevrotine qui avait secoué les ruelles... Starrk n'avait visiblement pas menti, les cadavres encore chauds qui servaient de repas aux mouches et aux cafards étaient les derniers de l'immense armée de l'homme machine, à présent il ne restait plus que le souffle du vent et quelques gouttes de pluie venues des canalisations des étages supérieurs pour tenir compagnie à nos deux tueurs professionnels. Ils se tenaient silencieusement à plusieurs mètres l'un de l'autre au milieu d'un genre de square désaffecté... Difficile de savoir s'il était désaffecté d'ordinaire ou si la bataille qui y avait eu lieu il y a quelques minutes avait convaincu la populace de se tenir à carreau, mais le coin était empli d'un calme presque solennel au vu des regards que les deux guerriers se jetaient. Tout avait déjà été dit dans la ruelle, il y avait rien à rajouter et, pour être franc, tenter de parler à nouveau ne ferait que créer une gêne et un embarras qui risquaient de tuer ce moment de respect et de silence. Ils n'avaient pas discuté de la modalité du duel ou de l'affrontement ni de son déroulement, mais ils semblaient déjà avoir une idée claire de comment cela allait se passer... L'un avait la main à quelques centimètres de son holster, l'autre avait déjà un couteau de lancer gorgé de poison dans la main et attendait le moment idéal pour le lancer. Ce genre de confrontations pouvait paraître simple en apparence, le plus rapide des deux l'emportait quasi systématiquement, mais ça serait oublier que celui qui dégaine prend le risque de la contre attaque en cas d'échec. Il fallait donc lire l'adversaire, trouver chez lui l'instant d'inattention ou de nervosité qui l'empêcherait de répliquer...
Mais dans le cas où le visage du Noghri était au moins aussi calme et impassible que la visière froide et métallique du mando, il fallait lire avec beaucoup plus de finesse que cela. Les soubresauts, le bruit de la respiration, le tremblement dans les mains, les variations du regard étaient les derniers indicateurs qui pouvaient traduire le stress de l'adversaire... Mais si même ces signaux ne pouvaient être découverts, il ne restait plus qu'à prier pour être le plus rapide. La nuit venait de tomber, ça ne changeait pas vraiment grand chose d'un point de vue lumineux, dans les bas fonds tout était obscur, mais point de vue bruit et ambiance c'était l'opposé total... Presque plus de rugissements de véhicules ni de cris ni de discussions résonnant dans les rues, seulement les miaulements des créatures étranges qui vivaient dans les égouts et les canalisations, parfois les couinements de quelques rats malchanceux qui s'étaient fait attraper dans les carcasses de speeder. Il y aurait eu moyen de discuter et de se courroucer de l'état lamentable des services publics qui étaient incapables de rénover ces parties oubliées de la ville où le crime et la délinquance étaient les derniers phares pour les pauvres gens qui y vivaient... Mais ce n'était pas l'heure pour ça. L'heure était au duel. Pourtant aucun des deux ne semblait vraiment décidé à faire le premier pas. Cela sembla durer une éternité... Puis les paroles de Tseh résonnèrent dans la ruelle, et le Noghri se laissa distraire, c'était le moment.
Le bruit d'un blaster résonna dans les ruelles alors que Tseh galopait au travers des rues, ce qui ne manqua pas de faire paniquer Ssaw quelques secondes... La cavalcade des sabots de la jument mena le padawan et celui qui se tenait à l'arrière jusqu'à Sareth. Il se tenait seul avec qui sait quel sentiment mélancolique au fond de la gorge face au corps sans vie du vieux Noghri allongé au sol. Il n'avait pas prononcé le moindre mot, pas hurlé une seule fois ni murmuré le moindre soupir lorsque son torse avait été transpercé par le tir du blaster lourd. Fut-ce par respect professionnel ou par pudeur, mais le mando se risqua à s'approcher de son corps pour calmement fermer ses paupières, évitant ainsi d'exposer aux autres le regard globuleux du pauvre macchabée. Il comptait en rester là, mais voyant qu'un rat se sentait pousser des ailes en tentant de manger l'orteil du vieillard, Sareth poussa un soupir empli de fatigue psychologique... Cela lui coûtait de l'essence dont il pourrait avoir besoin mais il n'en avait cure, d'un coup de lance flamme il mit le feu à la dépouille de son adversaire, préférant le voir en cendres plutôt qu'à servir de nid aux vers. Lorsqu'il se retourna vers Tseh en constatant qu'il était derrière, c'est avec une voix mi mélancolique mi froide qu'il lui adressa la parole.
En général la mort ne le choquait pas plus que ça, elle faisait partie de son paysage, il vivait avec et la côtoyait avec un certain cynisme propre à sa profession... Non pas qu'il allait tuer quiconque le croisait par plaisir, le meurtre en lui même ne l'amusait pas. Mais à ses yeux c'était un travail à faire comme n'importe quel autre métier pénible, et il pouvait parfois y prendre du plaisir quand l'adversaire était redoutable, un peu comme le boxeur sur le ring. Il se voyait donc au côté des éboueurs, des bûcherons, des métallurgistes, des mineurs, des soldats, des prostituées et de tous ceux qui avaient un job éprouvant physiquement ou psychiquement... Un job sale qui avait son lot de critiques et de détracteurs, mais un job nécessaire que peu avaient les tripes de faire. Mais parfois il arrivait qu'on soit mis face à quelque chose qui pouvait émouvoir et qui allait au delà dudit travail... Dans le cas de Sareth il y avait évidemment les innocents, en particulier les enfants, et il y avait également les vieillards, en particuliers ceux qui comme lui avaient choisi de tuer des gens pour remplir le frigo. Quand il devait en tuer un, il ne pouvait s'empêcher de penser à son père, aux regrets et à la fierté qu'ils devaient emporter avec eux dans la tombe, eux qui avaient eu le privilège d'aller au bout de leur vie sans être emportés en plein milieu. Cela le rendait un peu maussade... Aussi se contenta-t-il de marcher à côté du cheval jusqu'à atteindre Ahsoka sans rien dire, le temps de réfléchir, de se calmer, de profiter de ce silence pour se reconcentrer paisiblement sur la mission, le regard perdu on ne sait où.
La guerrière était là, un sabre laser à lame blanche encore à la main, par sécurité... Lorsqu'elle vit le chasseur de primes et son padawan sain et sauf, elle se permit un instant de répit et rengaina son arme. Le silence était toujours le maître dans les rues, les sabots de Ssaw, les éperons de Sareth et le cuir des bottes d'Ahsoka étaient les seuls bruits qui donnaient le tempo d'un lieu aussi tranquille... Une tranquillité malsaine et qui laissait planer son lot de doutes et d'appréhensions. On appelait ça le calme avant la tempête. L'énorme immeuble aux lumières violettes d'Eisenhorn n'était pas loin, on ne voyait que lui au beau milieu de ces rues pauvres et jonchées d'ordures. Nul doute que cet immeuble de malheur devait être bien gardé et être truffé de pièges. Ça n'allait pas être une tâche facile que d'y pénétrer, et Gradio, s'il y était toujours enfermé, ne devait pas se trouver dans un coin facile d'accès... Il observa les fenêtres à l'aide du zoom de sa visière... A l'exception des énormes panneaux publicitaires mauves qui entouraient le bâtiment, tout était éteint, tout était laissé à l'abandon.
"Alors que les loups suivent l'alpha vers la mort, les renards ricanent."
Fiche de Personnage - Compte Bancaire - Compagnons
Meilleur Personnage - Meilleur Membre année 2021
Les rues étaient devenues bien silencieuses après ce massacre à la chevrotine qui avait secoué les ruelles... Starrk n'avait visiblement pas menti, les cadavres encore chauds qui servaient de repas aux mouches et aux cafards étaient les derniers de l'immense armée de l'homme machine, à présent il ne restait plus que le souffle du vent et quelques gouttes de pluie venues des canalisations des étages supérieurs pour tenir compagnie à nos deux tueurs professionnels. Ils se tenaient silencieusement à plusieurs mètres l'un de l'autre au milieu d'un genre de square désaffecté... Difficile de savoir s'il était désaffecté d'ordinaire ou si la bataille qui y avait eu lieu il y a quelques minutes avait convaincu la populace de se tenir à carreau, mais le coin était empli d'un calme presque solennel au vu des regards que les deux guerriers se jetaient. Tout avait déjà été dit dans la ruelle, il y avait rien à rajouter et, pour être franc, tenter de parler à nouveau ne ferait que créer une gêne et un embarras qui risquaient de tuer ce moment de respect et de silence. Ils n'avaient pas discuté de la modalité du duel ou de l'affrontement ni de son déroulement, mais ils semblaient déjà avoir une idée claire de comment cela allait se passer... L'un avait la main à quelques centimètres de son holster, l'autre avait déjà un couteau de lancer gorgé de poison dans la main et attendait le moment idéal pour le lancer. Ce genre de confrontations pouvait paraître simple en apparence, le plus rapide des deux l'emportait quasi systématiquement, mais ça serait oublier que celui qui dégaine prend le risque de la contre attaque en cas d'échec. Il fallait donc lire l'adversaire, trouver chez lui l'instant d'inattention ou de nervosité qui l'empêcherait de répliquer...
Mais dans le cas où le visage du Noghri était au moins aussi calme et impassible que la visière froide et métallique du mando, il fallait lire avec beaucoup plus de finesse que cela. Les soubresauts, le bruit de la respiration, le tremblement dans les mains, les variations du regard étaient les derniers indicateurs qui pouvaient traduire le stress de l'adversaire... Mais si même ces signaux ne pouvaient être découverts, il ne restait plus qu'à prier pour être le plus rapide. La nuit venait de tomber, ça ne changeait pas vraiment grand chose d'un point de vue lumineux, dans les bas fonds tout était obscur, mais point de vue bruit et ambiance c'était l'opposé total... Presque plus de rugissements de véhicules ni de cris ni de discussions résonnant dans les rues, seulement les miaulements des créatures étranges qui vivaient dans les égouts et les canalisations, parfois les couinements de quelques rats malchanceux qui s'étaient fait attraper dans les carcasses de speeder. Il y aurait eu moyen de discuter et de se courroucer de l'état lamentable des services publics qui étaient incapables de rénover ces parties oubliées de la ville où le crime et la délinquance étaient les derniers phares pour les pauvres gens qui y vivaient... Mais ce n'était pas l'heure pour ça. L'heure était au duel. Pourtant aucun des deux ne semblait vraiment décidé à faire le premier pas. Cela sembla durer une éternité... Puis les paroles de Tseh résonnèrent dans la ruelle, et le Noghri se laissa distraire, c'était le moment.
Le bruit d'un blaster résonna dans les ruelles alors que Tseh galopait au travers des rues, ce qui ne manqua pas de faire paniquer Ssaw quelques secondes... La cavalcade des sabots de la jument mena le padawan et celui qui se tenait à l'arrière jusqu'à Sareth. Il se tenait seul avec qui sait quel sentiment mélancolique au fond de la gorge face au corps sans vie du vieux Noghri allongé au sol. Il n'avait pas prononcé le moindre mot, pas hurlé une seule fois ni murmuré le moindre soupir lorsque son torse avait été transpercé par le tir du blaster lourd. Fut-ce par respect professionnel ou par pudeur, mais le mando se risqua à s'approcher de son corps pour calmement fermer ses paupières, évitant ainsi d'exposer aux autres le regard globuleux du pauvre macchabée. Il comptait en rester là, mais voyant qu'un rat se sentait pousser des ailes en tentant de manger l'orteil du vieillard, Sareth poussa un soupir empli de fatigue psychologique... Cela lui coûtait de l'essence dont il pourrait avoir besoin mais il n'en avait cure, d'un coup de lance flamme il mit le feu à la dépouille de son adversaire, préférant le voir en cendres plutôt qu'à servir de nid aux vers. Lorsqu'il se retourna vers Tseh en constatant qu'il était derrière, c'est avec une voix mi mélancolique mi froide qu'il lui adressa la parole.
- - Ah, c'est toi... Désolé, j'ai eu un accrochage, j'ai pas pu t'aider, mais je vois que tu t'en es très bien sorti tout seul, bien joué.
En général la mort ne le choquait pas plus que ça, elle faisait partie de son paysage, il vivait avec et la côtoyait avec un certain cynisme propre à sa profession... Non pas qu'il allait tuer quiconque le croisait par plaisir, le meurtre en lui même ne l'amusait pas. Mais à ses yeux c'était un travail à faire comme n'importe quel autre métier pénible, et il pouvait parfois y prendre du plaisir quand l'adversaire était redoutable, un peu comme le boxeur sur le ring. Il se voyait donc au côté des éboueurs, des bûcherons, des métallurgistes, des mineurs, des soldats, des prostituées et de tous ceux qui avaient un job éprouvant physiquement ou psychiquement... Un job sale qui avait son lot de critiques et de détracteurs, mais un job nécessaire que peu avaient les tripes de faire. Mais parfois il arrivait qu'on soit mis face à quelque chose qui pouvait émouvoir et qui allait au delà dudit travail... Dans le cas de Sareth il y avait évidemment les innocents, en particulier les enfants, et il y avait également les vieillards, en particuliers ceux qui comme lui avaient choisi de tuer des gens pour remplir le frigo. Quand il devait en tuer un, il ne pouvait s'empêcher de penser à son père, aux regrets et à la fierté qu'ils devaient emporter avec eux dans la tombe, eux qui avaient eu le privilège d'aller au bout de leur vie sans être emportés en plein milieu. Cela le rendait un peu maussade... Aussi se contenta-t-il de marcher à côté du cheval jusqu'à atteindre Ahsoka sans rien dire, le temps de réfléchir, de se calmer, de profiter de ce silence pour se reconcentrer paisiblement sur la mission, le regard perdu on ne sait où.
La guerrière était là, un sabre laser à lame blanche encore à la main, par sécurité... Lorsqu'elle vit le chasseur de primes et son padawan sain et sauf, elle se permit un instant de répit et rengaina son arme. Le silence était toujours le maître dans les rues, les sabots de Ssaw, les éperons de Sareth et le cuir des bottes d'Ahsoka étaient les seuls bruits qui donnaient le tempo d'un lieu aussi tranquille... Une tranquillité malsaine et qui laissait planer son lot de doutes et d'appréhensions. On appelait ça le calme avant la tempête. L'énorme immeuble aux lumières violettes d'Eisenhorn n'était pas loin, on ne voyait que lui au beau milieu de ces rues pauvres et jonchées d'ordures. Nul doute que cet immeuble de malheur devait être bien gardé et être truffé de pièges. Ça n'allait pas être une tâche facile que d'y pénétrer, et Gradio, s'il y était toujours enfermé, ne devait pas se trouver dans un coin facile d'accès... Il observa les fenêtres à l'aide du zoom de sa visière... A l'exception des énormes panneaux publicitaires mauves qui entouraient le bâtiment, tout était éteint, tout était laissé à l'abandon.
- - Pas un seul employé dans les locaux, pas une seule lumière d'allumée... Le champ de bataille est déjà prêt pour notre arrivée. Un traquenard peut nous attendre à n'importe quel détour, ce qui veut dire deux choses... De un, il a épuisé toutes ses troupes, ils ne doivent plus être très nombreux là dedans, de deux... Il ne reste que les meilleurs de ses mercenaires à l'intérieur, on va en chier.