- mar. 27 févr. 2018 20:45
#31901
Les "ténors" politiques qui avaient pris la parole jusqu'à maintenant avaient déjà donné de quoi réfléchir à McKeon. Mais ce n'était encore rien face à ce qui arriva ensuite.
Les quelques minutes de discussions diverses qui avaient suivis la dernière intervention du Sénateur Rimms avaient donnés à McKeon une bonne dizaine d'interlocuteurs différents, tous désireux d'avoir une précision sur tel point, d'aller plus en avant sur tel autre sujet, ou tout simplement avaient d'autres idées à mettre en avant.
S'était extrêmement productif, mais il eu été illusoire de parvenir à tout régler par ce genre de réunions. Le Sénateur du Secteur Mon Calamari n'entretenait pas ce genre de rêve éveillé, et s'il l'aurait fait il se serait vivement assuré de ne plus jamais le faire.
Car McKeon avait tout de même assez judicieusement sélectionné ses invités pour parvenir à "avancer", mais aussi, il devait bien l'admettre, à faire avancer ses idées. Il était homme politique, et estimait sa ligne meilleure que celle des autres. (Hormis pour l’appât du gain, il n'y aurait pas d'hommes politiques sinon). Etait il meilleurs que les autres? Peut être un petit peu puisqu'il admettait avoir besoin d'entendre d'autres avis afin de trouver un consensus acceptable.
Mais à agir trop souvent ainsi, on risquait de l'accuser de chercher à confisquer le débat citoyen auquel, justement, chaque citoyen avait droit. Et s'était justement ce qu'il faisait. Il confisquait la parole de ceux qui n'auraient chercher qu'à servir leur propre intérêt, leur propre volonté de se donner en spectacle.
L'intervention du Sénateur Néo-républicain ramena un peu l'attention au centre du salon. Les discussions reprenaient, avec des interventions plus...intéressées peut être. Mais un Sénateur était justement là pour représenter les intérêts propres de ceux qui l'avaient élus à ce poste (ou parfois nommé). L’intérêt de la Nouvelle République, du plus grand nombre et de tous en définitive, voila une notion que McKeon tentait de faire revenir sur le devant.
Trois intervenants différents se succédèrent, et leur compliment quand à la forme de ce débat donnèrent une idée dingue à McKeon....Et si le Sénat arrêtait de rediffuser les débats en direct sur l'holonet? Moins de publicité, moins de mise en lumière et peut être un peu plus de sérénité dans les débats? Il y avait là une idée à creuser. Mais plus tard!
McKeon laissa les trois Sénateurs désireux de s'exprimer le faire, puis compta mentalement jusqu'à 10. Lentement. Plus personne ne prit derechef la parole et on entendait des murmures de conversations un peu partout. La salle avait beau avoir une acoustique réduite au minimum par les technologies les plus modernes, un quarteron de Sénateur faisait du bruit tout de même.
Conscient qu'il se devait de réussir maintenant, maintenant et pas plus tard, McKeon s'avança doucement vers le centre. Les regards se tournèrent vers lui et l'alderaanien su qu'il était à un point historique.
Les manuels d'histoires n'en parleraient jamais et très probablement qu'on oublierait ce jour dans les mois à venir, voir les semaines. Ce n'était pas une des grandes conférences fleuve du légendaire Bail Organa, qui d'un seul discours pouvait rallier des systèmes entiers à sa cause. (ce qui aurait pu faire de lui le plus grand dictateur de l'histoire devant ce minable de Darth Vader qui avait besoin de flottes)
Mais en tant qu'alderaanien, porteur d'une très haute idée de ce que le sentiment de "République Oblige" signifiait, le "service de l'Etat", Alistair McKeon s'avança...en tremblant.
Il dut s'éclaircir la gorge, ce qui ne manquerait pas d'être remarqué, et eu un tic nerveux en soulageant la fermeture de son col.
Au moins la première des choses qu'il aurait à dire, exprimer, expliquer, était des plus simples:
"-Sénateurs...Je me dois en effet de clarifier les choses concernant cette culture républicaine. Elle ne doit pas être imposé, décrété ou même obligatoire. Nous ne voulons pas d'une idéologie uniforme, d'un dogme trop étroit à l'image de l'Ordre Nouveau impérial ou de ses ersatz actuellement en vigueur ailleurs.
Pardonnez moi si j'ai été...pas su...insuffisamment clair dirais je.
Car j'espère revoir naître une culture républicaine, par la somme de nos cultures et par un renouveau culturel. Non par la sélection d'une idéologie. Une culture de l'écoute, du partage, de l'honnêteté, et de la reconnaissance de nos valeurs respectives. Ce que l'Empire à voulu gommer, car incapable de le comprendre, nous l'avons préservé et c'est ce...cette chose si chère à nos yeux et douce à nos cœurs. La diversité."
Un souffle nouveau emplissait l'alderaanien, le poussant en avant. McKeon marchait à présent, alliant le geste à la parole tendis qu'il marchait en cercle à la rencontre des différents Sénateurs.
"-Et c'est au nom de cette diversité que doit découler notre future politique militaire et diplomatique. Ce point essentiel sur lequel nous ne parvenons pas à nous entendre.
Nous pouvons aujourd'hui signer la paix avec l'Empire. Peut être même le devons nous. Mais nous ne le ferons pas. Non mes amis.
Nous ne pouvons pas dire à l'Empire, "oui, allez y, conservez sous votre joug des centaines, des milliers de Mondes".
Car nous savons tous que l'Empire maintient son secteur sous une mainmise holonet. Il est facile de se dire "regardez, plus personne ne proteste." Mais il serait tout aussi simple d'oublier qu'une fraction infime de la population galactique se rebella réellement!
Sénateur! Combien de rebelles sur votre Monde, au regard de la population totale?
Et vous même?"
McKeon fit ainsi le tour de 3-4 de ses collègues.
"-Bien entendu, tous ne pouvaient pas faire cela. Il est toujours facile de critiquer après, mais mon but n'est pas là.
La paix avec l'Empire? Quand il ne sera plus une dictature militaire imposée par la force du canon. Que cet Empereur accorde des scrutins libres sur tous ses Mondes, tous sans exception, pour leur laisser le choix de demeurer dans l'Empire...ou de le quitter librement. Que nous puissions, et avec nous nos amis de la CSU, organiser ses scrutins avec des campagnes d'informations libre puis les surveiller. Que l'Empire garantisse le libre déterminisme de chacun et que la Nouvelle République tienne son rôle en son portant garante...par la juste force de nos armées au besoin. Mais au besoin et non comme premier recours. Car ensanglanté des Mondes par dizaines n'est pas la solution.
Ainsi, ceux qui veulent être libre pourront l'être. Et ceux qui désirent demeurer sous le joug d'un Empereur, pourront le demeurer. Nous n'aurons alors plus besoin de faire une guerre active à l'Empire, car il ne nous menacera plus. Pas davantage que nous n'avons même envisagé d'attaquer nos voisins ayant suivis Maya Tega."
McKeon attendit un peux, cherchant ses mots plutôt que de chercher à produire un effet quelconque:
"-Mais nous n'oublierons pas l'Empire pour autant. Il existe bien des Mondes, bien des Systèmes de par cette vaste Galaxie, qui désirent vivre en paix et nullement en notre sein. C'est un choix libre qu'il faut respecter...et faire respecter au besoin.
La Nouvelle République ne sera plus jamais dans une léthargie pacifique, une paix endormie sur les lauriers de sa satisfaction. Mais une paix vigilante, apte à s'interposer pour protéger le faible du fort, le démuni de l'oppresseur.
Ainsi nous garantirons à la Galaxie une paix durable, en demeurant capable de repousser une attaque injustifiée. Qu'elle soit Impériale, Sith ou de simples pirates.
Et tandis que nous veillerons sur nous même ainsi que sur la Galaxie, nous retiendrons les erreurs du passé. Non Sénateur Navik. Nous n'avons pas conquis le Noyau. Nous l'avons libéré. Et les Colonies du Nord nous ont en partis quitté par ce que les échanges financiers les intéressaient davantage que le conflit. Qu'un conflit larvé sans engagement clair.
Mes propositions économiques et culturelles peuvent tenir, et elles tiendront. Avec votre soutient à tous et sous la protection de nos incomparables défenseurs. Et nous ne ploieront plus sous la douce indolence de croire que de vrai leaders seuls suffiront."
L'instant était à présent fatidique. McKeon n'avait pas préparé cette partie là de la soirée. Comment l'aurait il pu?
Il s'était mis en avant, s'offrant littéralement. Les Sénateurs pouvaient le suivre massivement, les dernières paroles pouvant faire fissurer les liens entre le Bothan et ses soutient. McKeon ne pouvait rallier tous le monde. Ils pouvaient le suivre et créer une véritable vague, venue des profondeurs de la République, pour aller de l'avant.
Ou bien pouvaient ils l'abandonner là, lui qui venaient de donner tord et raisons à tous (ou presque si on est pas rodien) en même temps.
Ou pire encore, se déchirer de plus belle à nouveau...