L'Astre Tyran

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Connue pour ses canyons de cristal, Chandrila, joyau discret de la Nouvelle République, est avant tout un monde agricole magnifique qui exporte la majorité de sa production vers les mondes surpeuplés du Noyau. Ses immenses plaines abritent une population répartie en petites communautés, laquelle s'organise selon un système de démocratie directe.
Gouvernement : Confédération des Systèmes Unis
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By Alayna Tega
#34165
Ólafur Arnalds - Only The Winds


Le temps passait petit à petit, laissant la vie reprendre ses droits dans la confédération. Il ne restait à présent que moins d’un mois avant la fin de la période d’intérim d’Alayna. Du moins, dans les faits. Car il s’était vite avéré qu’organiser une élection en moins de deux mois était un idéal inatteignable. Il fallait laisser le temps aux partis politiques de se structurer. L’assemblée avait donc décidé de laisser quinze jours de plus à ses membres pour trouver de possibles candidats. En tout, il restait donc trente jours à la Prima par Intérim.

Dans l’attente du scrutin, la nouvelle Princesse de Chandrila ne voulait pas restait inactive. Après la loi de finance, elle s’activait maintenant à établir les fondations d’un système scolaire commun. La jeune femme poursuivait à présent l’action de sa défunte mère : faire de la Confédération une véritable nation.

Doucement mais surement, la jeune fille s’était faite à son nouveau rôle. Elle prenait même un certain goût à aller de réunion en rendez-vous. La popularité qu’elle n’avait jamais demandée était à présent d’une agréable douceur pour elle. La jeune fille qui avait été propulsé là en quelques secondes était en train de devenir une vraie politicienne. Elle marchait dans les pas de sa mère.

Cet après-midi là, c’était d’ailleurs dans le bureau de la défunte Princesse qu’Alayna se trouvait. Quelques semaines auparavant, après sa nomination, elle avait accepté de prendre ses quartiers dans le grand bureau du palais de Chandrila. Ses affaires avaient remplacé celle de sa mère, ne laissant que çà et là des souvenirs datant de sa prédécesseur. La pièce était globalement restée la même. Un large bureau en bois massif trônait devant une large baie vitrée. Devant, un salon permettait de rendre les rendez-vous plus courtois. Les longs rideaux argentés étaient toujours là, tout comme le lustre d’or et de cristal. A vraie dire, dans la décoration générale, seule un détail avait changé. Face à l’imposant bureau, un cadre avait été installé, parfaitement aligné entre les deux canapés du salon. Sur la toile, Maya semblait observer la pièce, prête à reprendre le pouvoir et à réaffirmer sa volonté. Un hommage et une nécessité. Ce regard posait sur elle donnait à la jeune fille une confiance en elle bien plus important. Une confiance nécessaire pour diriger la Confédération.


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« Madame, vos invités sont arrivés. »

« Faites les entrer. »


Fermant le comlink, Alayna se leva, prête à accueillir ses invités. Vêtue d’une robe rouge simple mais distingué, elle se dirigea vers la porte d’entrer. Sur son visage, son expression traduisait un mélange de plaisir et de confiance. Ces traits lui donnaient quelques années en plus. Pour ceux qui la connaissaient, la nouvelle Princesse avait vieilli de plusieurs années en quelques semaines. Signe du passage à l’âge de raison.

« Alayna, c’est un plaisir de vous revoir »


Le premier homme à passer par l’encadrure était un poil enrobé. Il semblait jovial, presque simplet. Il se précipita presque sur Alayna pour la saluer, dévoilant au passage deux autres silhouettes. L’une semblait être une version plus petite du premier homme, le visage chaleureux en moins. L’autre était plus grande, avec une large carrure mais pas de surcharge pondérale. Ils saluèrent à leur tour la jeune fille, avec un détachement plus grand que celui dont avait fait preuve le premier arrivant.

« Asseyez-vous je vous prie. Quelque chose à boire ? Durton, je vous sers cet alcool de Chazwa dont le palais possède un petit stock pour votre plus grand bonheur ? »


Le plus jovial fut pris d’un léger rire avant d’approuver. Ses deux compères indiquèrent à la Princesse ce qu’il souhaitait en s’installant. Alayna amena alors tout sur un plateau, se servant au passage une coupe d’Emeraude de Chandrila.

« Messieurs, je ne m’attendait pas réellement à vous voir tous les trois. Notre projet de système scolaire commun est si mal engagé que cela à l’assemblée ? »

« Non Alayna, le projet est plutôt bien engagé. Nous avons l’appuis du parti fédéraliste et de la plupart des mouvements citoyens existants. A vrai dire, notre travail sur la loi sera limité. »

« Bien, donc pourquoi réunir notre état-major ? »


Si Durton paraissait au premier abord être un heureux naïf, il ne fallait pas se faire abuser par cette impression. Il était le représentant d’un groupe de conseiller assez conséquent à l’assemblée. Ses compères, Milers et Tenson, représenter également deux regroupements de conseillers. Ensemble, il pesait l’équivalant de 80% des représentants démocrates à l’assemblée. Autant dire qu’il était impossible de se passer de leur avis et de leur approbation lorsqu’une loi devait être présenter. Il était en quelques sortes les voix d’Alayna à l’assemblée. La seule force de la jeune fille face à ses ténors était sa popularité. Elle était plus appréciés des foules et plus proches du peuple que tout ses vieux loups de la politique.

« Nous devons songer à l’élection du nouveau Prima. »

« Evidement. Notre majorité absolue à la chambre nous mets relativement à l’abris d’une défaite, mais vous avez raison, il nous faut nous structurer en vue du scrutin. »


La jeune femme marqua une pause, profitant de l’instant pour porter la coupe à ses lèvres. Milers avait prit la parole pour la première fois.

« Oui bien sûr, il faut se structurer, mais nous avons également besoin d’un leadeur, d’un chef de fil… »

« Nous n’en avons pas ? »

« Si mais… »

« Ce que Durton veut dire, c’est que nous avons décidé qu’il nous fallait un candidat expérimenté. Et vous ne l’êtes pas. »
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By Alayna Tega
#34183
Evey Reborn - Dario Marianelli


Milers avait fait tomber le couperet nettement, sans bavure. Le plus redoutable des trois signifiait à la Princesse de Chandrila que son mandat s’arrêterait dans moins d’un mois et qu’elle ne serait plus Prima au-delà de l’élection. Pour Alayna s’était à la fois un choc et une profonde déception. Elle ne s’était pas attendue à vivre une trahison et à devoir abandonner le pouvoir aussi tôt. Elle était l’héritière de Maya. Elle devait garder le poste et achever ce que sa mère avait commencé.

« Pardon ? »

« Vous comprenez Alayna, vous êtes jeunes. Vous êtes populaire, et votre heure viendra. Mais pour l’instant, une partie de l’assemblée vous trouve trop jeune pour diriger la nation. Il on perd que vous soyez trop inexpérimenté. »

« Pourtant, jusqu’à maintenant, je ne m’en sors plutôt pas mal pour une novice. »

« Personne ne vous le retirera mais vous avez vécu une période simple. Il n’y avait pas vraiment d’opposition politique, pas de sujet brulant à résoudre. Nos collègues se demandent comment vous réagiriez en cas d’attaque impériale, ou en cas de crise grave. »

« Parceque je suis jeune, vous pensez que je serais incompétente. »

« Pas… »

« C’est tout à fait ce que pense certains de nos conseillers. »


Alayna se replaça dans le fond de son fauteuil, laissant tourner sa coupe entre ses doigts.

« Je vois. Je comprends. »


La jeune fille réfléchissait. Son regard figé dans l’émeraude que contenait sa coupe, elle ne pouvait laisser échapper le pouvoir ainsi. Sa mère et elle avait fait tant de sacrifice, et à présent on lui demander de laisser d’autre récolter les fruits.

« Et si je me présentais ouvertement ? »

« Nous demanderions à nos conseillers de voter pour notre candidat et non vous. »

« Avec le risque de laisser le pouvoir à un parti d’opposition ? »

« Nous sommes prêt à courir le risque. »


Leur choix était fait et ils avaient visiblement déjà bien préparé leur coup. A n’en pas douter, Alayna devinait que Milers allait être ce fameux candidat. Il était avide de pouvoir et la mort de Maya avait débridé ses ambitions.

« Je crois alors que nous en avons finis pour aujourd’hui. »

« Vous ne comptez pas vous présenter contre… »

« Vos calculs politiques ne doivent pas avoir cours dans notre magnifique nation. Je déciderais en temps voulu de ce que je souhaite pour notre confédération, mais pas avant d’avoir connaissance du nom de votre protégé. En attendant, je dois travailler sur nos projets ainsi que recevoir quelques rendez-vous »

« Je crois donc que nous n’avons rien de plus à voir ensemble. »

« Effectivement. »


Les invités se levèrent et Alayna les amena directement à la sortie, sans aucun commentaire.

« Ne fais pas d’erreur Alayna, votre heure viendra. »

« C’est une certitude. »


Sans autre forme de procédé, elle referma la porte derrière les conseillers. Mis à la porte par une gamine de moins de vingt ans. Voilà qui allait certainement piquer leur orgueil de mâle mais également leur démontré qu’Alayna n’était pas une jeune fille naïve. Non. On ne pouvait pas la déplacé comme un pion sur un échiquier. Elle ressemblait d’avantage à sa mère qu’a la jeune fille fragile que dépeignait son corps.

La jeune fille retourna vers son bureau, le visage grave et la démarche lourde. Elle avait fait bonne figure mais elle ne se voulait pas la face. Sa situation était difficile. Ils tenaient la chambre. Elle n’avait que le soutient de peuple. Son poing frappa lourdement le plateau du bureau.


« Comment osent-ils… »


Lorsqu’elle se retourna, son visage était rouge de colère et son regard était noir. Ses traits étaient déformés par la rage qu’elle ressentait en son for intérieur.

« Comment osent-ils nous faire ça ! »


La jeune fille avait plongé son sombre regard sur le tableau de sa mère qui se trouvait face à son bureau.

« Comment peuvent-ils me volaient ça ! Après tout ce que nous avons supporté pour en arriver là ! »


Alayna avança encore, se rapprochant du portrait de sa mère.

« Je ne me laisserais pas faire ! Ils n’auront jamais le pouvoir ! Je serais l’architecte de leur défaite ! »


Dans un élan de colère, la jeune fille se retourna pour balayer de la main les verres qui étaient restés sur la table basse du salon. Ils explosèrent en percutant le sol, déversant au passage le fond de leur contenu. Son souffle était rapide, et sa mâchoire était tétanisée par la rage. Oh non, ils n’auraient jamais son pouvoir. Elle y veillerait. Personnellement.
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