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Une trahison exemplaire

MessagePosté :dim. 30 avr. 2017 21:55
par Carnor Jax
ImageLes cryptes du Palais de l'Impératrice


Le Palais de l’Impératrice regorgeait de passages souterrains, un véritable labyrinthe fait de couloirs, de cryptes et d’immenses salles de prières. Sans aucun doute, le sous-sol était aussi immense que le palais lui-même.
Même après des mois à le parcourir, Jax découvrait toujours un nouveau passage ou une nouvelle salle. De cet endroit, Cir-Delavièl voulait bâtir l’alpha et l’omega de son Ordre Sith personnel. Tout y était pour cela : les reliques, les archives et même des salles d'entraînement. Bref, une véritable académie souterraine. Tout y était, sauf son Maître en fait. Un tel endroit bâti en vain... Au final, le jugement était sans appel : Delavièl ne réussit même pas à préserver ce que Palpatine avait mis tant de temps à mettre en place, elle méritait presque plus de mépris que son prédécesseur. Cette curée était monumentale. Pourtant, une rumeur tenace disait même que quelque part un ou plusieurs clones de l’Impératrice ou de Palpatine attendaient le réveil. Pour le moment, rien de tel ne fut découvert. Cependant, des bibliothèques entières existaient ; c’étaient les vrais trésors de cet endroit, gardés jalousement par Carnor Jax.

Un objet en particulier éveilla son envie ; un holocron posé sur une table de bois. Carnor s’approcha. La table était poussiéreuse. Elle arborait des motifs anciens. Au milieu, cet objet pyramidal et sombre semblait ignorer toute salissure. De ses deux mains, il s’en saisit d’un geste délicat et lent, presque religieux. A son touché, il ressentit non pas le Côté Obscur, mais une sensation ancienne, personnelle… familière. C’était une petite pyramide faîte d’un acier sur lequel furent taillés des motifs semblables à ceux de son support. Des motifs typiques des Sith un ou deux millénaires avant notre ère. Le style était de Korriban, il en était certain. Les archives qu’il étudia longuement lui donnèrent quelques savoirs en la matière. Il n’avait pas une idée précise de l’époque, et encore moins concernant l’identité de son créateur.

Malgré le contact, pas moyen de l’activer. L’holocron demeurait muet. Carnor Jax n’avait pas encore une idée précise du fonctionnement de ces choses. Il savait juste qu’un contact devait être fait en insufflant la Force dans l’objet. Une fois, il avait réussi à en activer un qui lui compta l’histoire complète de la Grande Guerre des Sith.
La bibliothèque principale était divisée en plusieurs départements répartis entre plusieurs salles. Chaque salle avait un ou plusieurs holocrons, la plupart des archives historiques ou des enseignements spécifiques de quelques maîtres. Mais celui-là semblait plus compliqué, une concentration plus importante était sans doute nécessaire. L'idée qu'il contenait un secret d'autant plus important que la difficulté d'accès était élevée renforça Jax dans sa volonté de le percer à jour.

Mais soudain, un petit son semblable à un "bip" interrompit Jax dans ses pensées. Un son familier et moderne qui n’avait rien avoir avec cette époque : l’appel de son comlink.
Il s’en saisit d’un geste hystérique.
« QUOI ? » lança-t-il dans le micro. Sa voix résonna dans toute la crypte au point qu’il en fut lui même impressionné. Il avait pourtant demandé à ne pas être dérangé, sauf extrême urgence.
« Mon Seigneur, le gouverneur Palendar veut vous voir de toute urgence », fit le malheureux capitaine de la garde, un aide loyal à Jax.
« Soit, qu’il patiente », et il coupa la communication.

Contemplant encore une fois un bref instant la pyramide noire, il la déposa de nouveau à sa place. Puis d’un geste vif, il tourna sa cape noire en même temps que ses talons, et s’élança en direction de la sortie de la crypte, puis des escaliers principaux.

Un jour, pensa-t-il, il devra sérieusement envisager de se débarrasser de cet imbécile.

Re: Une trahison exemplaire

MessagePosté :jeu. 4 mai 2017 22:51
par Carnor Jax
Palendar était la représentation paroxystique des gouverneurs impériaux : frêles, excessivement prudents et inertes. « Un être inutile dont le titre de gouverneur d’une planète comme Byss était une insulte à l’Empire tout entier », pensait sans aucun doute Jax. Mais force était de constater que ce n’est pas en vain qu’il le convoqua… cette fois-ci.

Son visage découvert, Jax restait de marbre, son casque tenu appuyé contre sa hanche gauche. Derrière son bureau, le gouverneur semblait plein d’embarras par les derniers événements. Son regard inquiet se posa sur Jax, ses yeux semblaient recouverts par une maigre buée.

« Protecteur Jax, je viens d’apprendre que le Roi Fanrel a été convoqué sur Yaga Minor il y a quelques semaines… Mes espions sur Têta me disent qu’il n’a plus donné de signes de vie depuis... Pas même à son entourage direct. »

Sachant que l’on pouvait facilement deviner la suite, il ne continua pas.

Sur Byss, on connaissait trop bien ce qu’un « rappel » soudain vers la capitale voulait dire ; le Roi d’Impératrice Têta était sans aucun doute retenu prisonnier en ce moment même, à moins qu’il ne fut tout simplement éliminé, victime de cette nouvelle lutte de pouvoirs au sein de l’Empire. Après tout, un mandat d’arrêt avait été publié par le BSI il y a quelques mois, jusqu’à ce qu’il devienne caduque par le truchement de déclarations contradictoires. Pour dire vrai, personne ne comprenait vraiment ce qu’il se passait sur Yaga Minor, mais on n’ignorait pas qu’une lutte se jouait entre les clans. Peut-être l’Empereur avait-il décidé une nouvelle purge ?

« Difficile à dire, gouverneur... L’Empereur avait pourtant de bons rapports avec le Roi jusque ici », fit Jax, prudent.

Que pouvait-il dire de plus ? Il se moquait comme d’une guigne du sort de ce roi, tout comme des intentions de cet Empereur en carton pâte. Mais le gouverneur, lui, était concerné, et donc Jax dans la foulée…

« Cette situation est intolérable, Protecteur. Cela nous met dans une situation extrêmement dangereuse, le Noyau Profond n’a jamais été aussi vulnérable. Si j’étais un rebelle, je n’hésiterai pas à lancer une attaque immédiatement ! », et il tapa d’un poing sur la table, théâtral pour deux sous.

Pour une fois, il n’avait pas tort. Le centre restait silencieux ; aucune instruction, aucun remplacement, très étrange. L’idée que Fanrel était prisonnier, effleura d’autant mieux Jax qu’il n’y avait pas de successeur, en général vite désigné. Peut-être son sort n’était pas aussi scellé qu’on le pensait ici. En attendant, le gouverneur de Byss se rongeait les ongles, craignant de se retrouver du mauvais côté de l’histoire.

Et cette crainte, Jax vit en elle une opportunité. Une occasion extraordinaire pour se libérer de ses chaînes.

« Gouverneur, dans ce genre de situation il est nécessaire de… se pencher sur la situation de notre bien aimé Empire. » commença-t-il.

Palendar jeta de nouveau un regard fixe sur Jax ; son visage se figea, la bouée avait été jetée.

« Byss a une place essentielle dans le dispositif du sur-secteur ; c’est sa place forte, un bastion. Néanmoins, elle risque de tomber si une maladresse est commise par ces messieurs de l’aristocratie têtienne. Une remise au pas est indispensable aux intérêts... de l’Empire. »

Ce fut une résurrection pour sa victime, elle saisit la perche et s’en attribua le mérite.

« Oui, tout à fait. C’est de notre intérêt, comme je viens de le dire à l’instant… de... d’informer l’Empereur et le Haut Commandement de la précarité de notre situation... causée par l’absence de Grand Moff Fanrel à la tête du Noyau Profond. Vous… vous allez immédiatement sur Bastion en informer… informer l'Empereur de la situation ! »
« Il en sera fait ainsi, gouverneur », acquiesça Carnor.

Les gouverneurs impériaux, on l’a dit, sont des êtres inertes, sauf quand il s’agit de leur survie... ou de leurs intérêts. Palendar se permit un sourire cynique ; déjà il se voyait au rang des prétendants pour la gestion sectorielle. Son état de service parlait pour lui : la gestion paisible de Byss ne se démentait jamais. Et puis, il avait Carnor Jax pour lui, ce Protecteur désintéressé, loyal, qui allait l’aider à se faire valoir. « Oui, Jax connaissait bien la cour impériale et ses codes », songeait-il. Un atout décisif pour convaincre l'Empereur.

Oui, il la connaissait bien cette cour... très bien même.



Depuis une terrasse du Palais, Jax admirait Byss, recouverte de son ciel rouge obscur, prélude à la tombée de la nuit. Il était hypnotisé, la planète entière semblait être une personnification de ce que l’on entendait par le Côté Obscur de la Force ; elle était parfaite. Une puissance s’en dégageait, tout comme un parfum savoureux et toxique. Jamais il n’avait ressenti de telles sensations. Bientôt, le sang s’effaçait par l’effet de la nuit.

Il posa ses deux mains sur la rambarde du balcon, toujours pensif.
« Le Côté Obscur est-il aussi puissant au point de pouvoir modeler une planète à son image ? »

« Sans aucun doute. »

Il sursauta, la main posée immédiatement sur son arme. Encore… ! Elle avait bien choisi son moment, traître, comme d'habitude. Ses pensées n’avaient décidément plus de secrets pour elle.

« Maître. »

Dame Lumiya avait fait son entrée, apparue Deus Ex Machina.

Re: Une trahison exemplaire

MessagePosté :ven. 12 mai 2017 21:36
par Carnor Jax
Il se répéta par crainte que cette marque de respect ne fut pas entendue.

« Maître... »

Sans plus de mots, elle se rapprocha du balcon et jeta un regard sur ce qui s’offrait à elle ; des tours immenses, des files de circulations ordonnées des airspeeders, le vide.
Lumiya avait son visage découvert, et Jax par respect ne put s’empêcher de dévoiler également le sien, il ôta son casque. Il voulut articuler quelque chose, mais elle prit le dessus... ici aussi.

« Palendar a mordu à l’hameçon ? » demanda-t-elle.
« Oui, Maître. Le secteur est désormais au courant de la situation dans laquelle est plongé l’Empire. »

Il hésita à la complimenter quant à l’exactitude de ses informations sur la situation politique. Evidemment qu’elle avait raison. Savoir avant les autres et s'en servir, c’était l'ultime supériorité.

« Il m’a chargé de porter sa futile ambition auprès de l’Empereur en espérant prendre la place du Roi Fanrel. Je pars à l’aube en direction de Bastion. »
« L’Empereur va expirer », lâcha cruellement Lumiya. Il est inutile que vous alliez sur Bastion. Tout se jouera sur Yaga Minor, les miliaires et les Grands Moffs y sont déjà. Allez là-bas… »

Elle s’arrêta, comme si elle recevait un espèce de message de quelques esprits lointains. Ce moment dura encore un instant. Peut-être était-ce juste une réflexion à propos d’autre chose.

« Là-bas, un homme puissant et résolu va prendre le pouvoir. Il s’agit de Harlon Astellan. »

Harlon Astellan, Carnor Jax ne l’avait jamais rencontré. L’homme était talentueux d’après les rapports consultables et ses quelques coups d’éclats. Pas grand-chose sur le personnage, il demeurait un hussard mystérieux.

« Un homme dans l’âge mais neuf. L’Empire pourrait renaître de ses cendres avec lui. Cependant, il n’est pas certain qu’il comprenne l’étendue du pouvoir du Côté Obscur, son sens... et sa place dans la galaxie. Cela peut-être gênant. »

Cependant, tous étaient conscients que la priorité était de préserver l’Empire, peu importe la forme que ses maîtres éphémères aimaient lui donner. La substance devait être préservée. A l’heure actuelle, Harlon Astellan semblait être la personne idéale pour Lumiya, à tort ou à raison. Il fallait donc se mettre à son service et faire cesser ce ballet minable et sans fin donné par de petits intrigants. Tout de même, il était curieux de savoir comment et pourquoi l'Empereur Steele devait passer de l'autre côté... Il se garda bien de poser trop de questions, il en apprendrait bien assez ultérieurement.

Après quelques détails formels, Lumiya quitta son apprenti. Celui-ci, avant de partir, avait une dernière chose à régler ici.



Carnor Jax était de nouveau retourné dans le Palais de Byss ; les préparatifs pour son départ étaient réglés, il pouvait s’adonner à son plaisir : explorer de nouveau les catacombes du Côté Obscur. Confiant, il se dirigea vers cette petite crypte qui contenait le fameux holocron qu'il n’eut pas le temps d’observer à sa guise.

Mais stupeur, il n’était plus à sa place ! « Disparu ? Emporté ? Par qui ?. » A moins que tout ceci ne fut qu’une hallucination grotesque ? Et pourtant, Carnor pouvait jurer l’avoir tenu dans ses mains il y a quelques heures ! Il y avait eu larcin ou abus de sa personne par quelqu’un ou quelque chose. Il excluait la corruption du Côté Obscur qui pouvait provenir de ce lieu ; jamais il n’avait été victime de ce genre de troubles auparavant.

Non, il y avait quelqu’un ici, clairement. Cette évidence le força à sortir sa double vibro-lame qu’il n’activa pas pour le moment, guettant quelque chose dans l’obscurité. Le froid et la peur envahirent subitement la crypte, tandis que Jax serrait de plus en plus fort l’arme dans sa main.

Re: Une trahison exemplaire

MessagePosté :ven. 12 mai 2017 22:27
par (ancien) Darth Lyria
« Ces trucs sont une mine d'information pour qui sait les utiliser convenablement. »


La voix venait de derrière Carnor Jax. Une ombre, presque aussi grande que le Protecteur souverain – chose plutôt rare. Drapée de noir, la femme fit un pas dans sa direction. Elle tenait l'holocron dans le creux de sa main blanche. Le long de son bras, visible à travers le mince tissus de sa robe, des tatouages s'illuminaient doucement, comme si l'object était directement lié à sa chaire.

« Pourquoi les laisser pourrir ici? Quel gaspillage... »


L'ombre rangea alors l'holocron dans une poche cachée de son manteau. Puis, à deux mains, elle releva la capuche qui lui voilait le haut du visage, dévoilant une chevelure blanche, un nez bien droit et deux yeux émeraudes. Un sourire se dessina sur ses fines lèvres.

« Carnor Jax, je présume? La dernière fois que j'ai mis les pieds ici, vous étiez encore au creux de ce labyrinthe avec Lumiya. »


Elle s'arrêta un instant, levant les yeux et fronçant les sourcils.

« D'ailleurs, je sens toujours son aura. Elle aura bien fait de se cacher : toutes deux sommes des dernières d'une lignée qui s'éteint... »

« Et vous, vous semblez encore croire que l'Empire a besoin des utilisateurs du Côté Obscur? Vous vous trompez et continuez de servir un régime qui n'est plus que la pâle copie que ce qu'il a autrefois été...


L'ombre sourit, dévoilant deux rangées de dents bien droites et bien blanches. Jax savait qu'il l'avait déjà vu quelque part, mais ses souvenirs peinaient à lui revenir. Qui était-elle?

Re: Une trahison exemplaire

MessagePosté :sam. 20 mai 2017 16:37
par Carnor Jax
Son instinct – la Force – ne le trompa point. Un femme apparut de l’ombre, et munie de l’holocron par dessus le marché ! Comment avait-elle réussi à pénétrer en ce lieu ou la façon dont elle dissimula sa présence étaient des questionnements inutiles ; c’était une utilisatrice de la Force Obscure était une réponse suffisante. Et puis, c'était inexplicable, mais elle paraissait être le vrai maître des lieux.

La seule question qui importait était de savoir si Jax allait pouvoir se défendre convenablement en cas d’attaque. Mais déjà, elle commença la conversation, lui laissant du temps pour réfléchir.

« Je suis le gardien de ces holocrons fit Carnor, ironique. Ils sont à moi. »

Le ton était dur, sans colère, mais non-équivoque. Lorsqu’elle enleva sa capuche, son visage ne lui dit absolument rien. Pourtant, elle semblait le connaître, et donc l’inverse devait être vrai aussi… Mais cela ne l’était pas.
Seule une Main pouvait avoir accès à de telles informations sur son nom et prénom : officiellement, il n’était qu’un matricule, sauf pour ses supérieurs. Savoir qu’il fréquentait Lumiya d’une manière ou d’une autre lui était aussi hautement préjudiciable, mais heureusement ce n’était pas important au présent. Cela lui donna un indice sur ce qu'elle pouvait être.

« Même lignée ? Vous êtes une ancienne Main de l’Impératrice je présume ? » lança-t-il.

Le problème était de savoir ce que tout cela pouvait signifier. Peut-être était-ce un test, et alors il fallait défendre le blason bien sali de l’Empire... à sa manière.

« L’Empire existe en tant que tel. Ses chefs, peu importent leurs considérations sur nous, n’ont aucune importance. Surtout quand ils sont faibles. »

Il baissa légèrement son arme blanche, l'heure n'était pas l'affrontement pour le moment. Il se rapprocha de quelques pas.

« En réalité, c’est plutôt à vous que l’on doit poser ces questions : pourquoi l’avoir quitté ? Pourquoi l’ignorer ? »