L'Astre Tyran

[Iala Iédastré]

- Aïe, aïe, aïeeeee ! Mais lâche moi donc ! Ton armure me laboure les côtes ! Je n’y crois pas : tout ça pour frimer devant Freunach, à moins que ce ne soit un vieux fantasme hérité d’une mémorable équipée sur Socorro…

Nico marche à grands pas, comme si Iala était une simple plume. Une plume en pleine rébellion qui agite les jambes et frappe le torse de l’armure de ses poings fermés pour montrer sa réprobation !

- Et d’abord, je ne suis pas une princesse, s’offusque la luxienne qui tente d’échapper aux bras puissants de son époux, lui cachant malencontreusement la vue un bref instant : celui précisément où il n’aurait vraiment pas fallu.

Patatras : le luxien heurte le corps inerte d’un des mineurs et le couple enlacé s’écroule dans le plus grand désordre au milieu des hommes, encore secoués par les tirs du droïde, qui tentaient de réveiller leur dernier compagnon, encore inanimé. Iala se relève la première et intime à Nico :

- Tiens, voila venu le temps de t’essayer au porté de mineur.

- Mais je les croyais réveillés ceux là !

Passé la seconde de surprise, Nico réagit rapidement. Il saisit son comlink pour joindre l’équipage qui fouillait le pont arrière

- Equipe 2 : tout le monde sur l’aire d’appontement. Des pilotes aux commandes des deux navettes et soyez prêts à prendre l’air le plus rapidement possible, on arrive tous dans quelques minutes, avec Freunach et son équipe. Il y a urgence !

Il a failli parler des neuf minutes qui restent encore avant l’autodestruction mais il s’en abstient à la dernière seconde, craignant que les hommes ne cèdent à la panique et ne s’enfuient en les laissant derrière eux sans navette.
En réponse, une voix crachouille dans l’émetteur :

- Vous voulez dire qu’il y a urgence à pas se faire péter la gueule ?

La voix ironique, un peu gouailleuse, ajoute :

- ça fait six minutes que ça clignote de partout et que des sirènes gueulent que cette ruine volante va exploser. Alors, pas d’angoisse, on a compris : on est tous sur l’aire d’embarquement et les moteurs tournent déjà ! Magnez vous, on veut bien assister au feu d’artifice, mais de loin.

Nico ne répond pas. Visiblement les mineurs sont des hommes aguerris et ils ne décolleront qu’à la dernière extrémité.

Iala a déposé une paume affectueuse sur l’épaule des mineurs à peine réveillés de leur coma. Furtivement, elle insuffle un bref soin de Force pour leur redonner l’énergie nécessaire à une fuite rapide.

- Autodestruction dans 7 minutes… chuinte un haut parleur.

- pourvu que ce rafiot soit encore capable de décompter convenablement pense la luxienne, inquiète.

Le pas rapide fait maintenant place à une véritable course. Nico doit faire appel à la Force car le mineur qu’il porte est du genre baraqué et, outre son poids, l’hercule endormi entrave les mouvements de son sauveteur.

Les mineurs, boostés par les soins de Iala, sont passés en mode panique et les ont devancés. La femme se retourne, espérant voir Freunach et son précieux Cookie les rejoindre… mais rien !

- Autodestruction dans 6 minutes…

Nico passe en saut de Force, imité par Iala

- On n’a pas de témoin ici !

- Nous sommes presque arrivés, la plateforme d’embarquement est à 20 mètres : je vois la première porte du sas !

Les luxiens entendent un roulement frénétique de chenilles en furie avant que Freunach, juché sur Cookie ne les dépasse et percute la porte du sas.

- Du calme mon petit Cookie ! grogne le mineur.

- Biiiiiiiiip

- Autodestruction dans 5 minutes…

Le sas est ouvert sans difficulté. Le groupe se précipite dans l’unique navette qui demeure sur l’aire d’envol. Aidés par deux hommes qui les agrippent ils sont précipités, pêle-mêle dans la carlingue et ils entendent, quasi simultanément, l’écoutille se refermer.

- Vas-y Djungo, tout le monde est là ! hurle un des hommes dans son comlink à l’adresse du pilote. Accrochez vous !

Le décollage est violent. La troupe emmêlée, qui tentait de retrouver l’équilibre, se retrouve à nouveau dans le plus grand désordre, collée à la paroi métallique. La navette s’éloigne, de toute la puissance dont elle dispose, du lieu de l’explosion imminente.

- Bienvenue à bord. Vous allez assister au plus beau feu d’artifice jamais tiré sur Ronika ironise le pilote.

Et après un bref éclair, le ciel s’embrase d’un mini soleil qui darde ses débris dans toutes les directions avant de disparaître dans un dernier éclat.
La navette a ralenti brusquement. Le pilote explique :

- Pas d’angoisse les mecs, tout va bien ! J’ai déployé le bouclier arrière par sécurité donc on perd en vitesse dans le coup : c’est qu’une navette pas un chasseur !

- Bip bip bip

- Ouais, on sait que t’as jamais peur Cookie !

Iala admire la maîtrise des hommes de Freunach. Des mineurs, sûrement, mais pas uniquement !
Une fois que chacun a pris une place plus ou moins improvisée, le pilote explique :

- J’ai fait partir la première navette en charge maximale. Ils voulaient nous attendre, mais c’était pas la peine qu’on risque tous notre peau !

Malgré ses hématomes, son désordre vestimentaire, la crasse et surtout l’humiliation de se trouver infantilisée par les élans protecteurs de son mari, Iala parvient à canaliser sa mauvaise humeur pour montrer une relative sérénité :

- Monsieur Freunach, nous sommes heureux de vous retrouver sain et sauf ainsi que votre précieux droïde. Je suppose qu’il contient de précieuses informations…

- Pensez donc : l’intégralité des recettes de ma grand-mère qui était une cuisinière de premier ordre, avec 4 étoiles au Guide Culin !

Iala perçoit comme un hoquet à ses côtés. Elle se tourne vers Nico…

[Nico Aries]

Ils ne sauront sûrement jamais vraiment ce qu’il y a dans les données récupérées par l’homme qu’ils ont aidé à récupérer. Ils ne sont pas venus pour ça de toute façon et il semble trop tard pour penser à mettre la main dessus. Alors que le vaisseau les ramène vers Teta, Nico rend visite à leur nouvel ami qui répare son droïde endommagé après avoir téléchargé son butin de l’expédition. L’homme semble concentré sur sa tâche et ne remarque la présence du luxien que lorsqu’il se signale. Nico prend garde de ne pas s’approcher trop près au vu de l’allure graisseuse de la combinaison de travail de son vis-à-vis.

- Finalement il n’a pas l’air si mal en point que ça votre droïde. D’un autre côté, je vous conseille d’éviter de renouveler ce genre d’aventures si vous voulez le garder intact le plus longtemps possible.

L’ingénieur prend le temps de la réflexion pour avancer ses pions après cette ouverture simple.

- Amusant que vous me dites ça alors que vous avez un astromécano qui a l’air et l’état d’avoir fait la guerre. Et puis sans vouloir vous vexer, vous y connaissez quoi aux droïdes ?

Nico étouffe un rire qu’il ne peut finalement réprimer. Cet homme à l’allure excentrique ne sort pas de sa réserve pour autant et continue son œuvre.

- Touché. Disons que je ne partage pas exactement votre passion pour la mécanique. Je laisse ça à d’autres de mes confrères qui auraient sans doute beaucoup plus à partager en idées et moyens avec vous.

Le visage toujours impassible, le petit génie de la Guilde des Mines intègre les informations sans donner l’impression d’y prendre attention. Pourtant il est loin d’être fermé sur sa performance.

- Intéressant mais bon j’aime bien avoir la contrepartie qu’on attend de moi avant d’étudier une proposition. Allons directement au fond des choses, vous le voulez-bien ?

Décidemment ce type n’est pas un de ces monomaniaques farfelus qui hantent les laboratoires de recherche. Tant mieux, sinon son utilité aurait été vite remise en cause. Nico ne veut pas aller trop loin avec lui. Il ne sait pas jusqu’où il est prêt à négocier et où son principal intérêt se situe. Son seul but est de lancer la ligne dans la zone pour appâter le poisson.

- Vous vous doutez bien que nous ne sommes pas venus au hasard dans ce coin de la galaxie à votre secours. Disons que votre employeur a des informations et accès à des marchés qui nous intéressent. Bien entendu la compensation est à négocier mais je ne suis pas le mieux placé pour ça. Ma femme est tétienne, mes relations personnelles n’ont rien de comparable avec votre gotha. Je viens juste vous inviter à prendre le thé avec elle quand vous aurez un moment…

Nico attend deux bonnes minutes avant de se décider à reprendre la porte dans l’autre sens. Il est sur le point de passer le seuil quand il entend une voix le rattraper, trompant la cacophonie sourde des engins mécaniques en action.

- Je devrais avoir un moment cet après-midi. Juste au cas où…

Le Luxien approuve d’un hochement de tête même si son interlocuteur est de dos. Finalement il n’aura peut-être pas besoin des services de son beau-père pour entrer en contact avec les personnes qu’il faut.

[Iala Iédastré]

La luxienne surgit dans le dos des hommes. Elle pouffe sans se retenir, lorsque Nico parle de thé.

Elle prend un ton cérémonieux, exagérément maniéré pour dire :

- Cher Monsieur Freunach, nous ferez vous l’honneur de partager le délicieux thé de Belsavis à moins qu’un breuvage plus viril ne vous convienne davantage ?

Pour le coup, interloqué, Freunach se retourne vers Iala. Visiblement, il cherche dans sa mémoire où il a bien pu rencontrer la femme malicieuse. Iala quitte son air moqueur :

- Vous ne me reconnaissez pas, c’est bien normal. Je suis Iala Iedastré et j’ai occupé les fonctions de diplomate pour le gouvernement, il y a plus de dix ans. Nous nous sommes rencontrés à deux ou trois reprises pour des tractations concernant des droits d’exploitation et aussi, j’en ai le souvenir, pour s’accorder sur des normes environnementales à respecter sur Kirrek.

Les sourcils de Freunach se rapprochent autour d’une profonde ride de réflexion qui barre son front. Puis son visage s’éclaire :

- Mais c’est bon sang, bien sûr !

Il se retourne vers Nico et lance goguenard :

- Si j’avais su que vous en pinciez pour les mâles issus de la plèbe, je me serais mis sur les rangs !


Le trio est attablé dans la petite « salle de réception » de la navette diplomatique, sa taille est modeste mais le confort et l’intimité y préservent une agréable atmosphère.

- Je vais aller droit au but. Je représente la Phénix, branche humanitaire d’une société de recherche et de développement, la Luxia-Corp qui souhaite exploiter des ressources minières afin de diversifier ses activités et d’étudier de nouveaux modes d’exploitation comme…

Le technicien interrompt Iala :

- Je vous arrête tout de suite. Je suis un homme de terrain et sûrement pas l’interlocuteur qu’il vous faut.

- Je m’en doute bien Monsieur Freunach. Cependant, le nouveau Haut Responsable de la Guilde des Mines pour le système de Téta m’est parfaitement inconnu et j’espérais que vous pourriez nous introduire auprès de lui et peut-être aussi, nous dire un peu à qui nous allons avoir à faire.

- Je comprends… je vais vous accompagner auprès de lui dès notre arrivée. Déjà pour l’avertir de l’échec de ma tentative. Ca va pas le mettre de bonne humeur mais ses hommes et ses installations sont intacts grâce à vous. Pour lui, c’est l’essentiel, même si il va devoir casquer pour assurer une sécurité minimale sur Ronika. Les raids de pirates sont rares mais il ne faut pas trop les tenter, et Ronika n’est pas très proche de Téta !

- Hum, à tout hasard nous avons listé quelques sites miniers dont nous n’avons pu obtenir les coordonnées exactes et qui pourraient intéresser notre compagnie, vous pourriez en connaître un ou deux, par hasard.

L’homme prend la liste dans laquelle Iala a glissé le nom de Ruusan, perdu au milieu d’une douzaine d’autres planètes. Il l’examine attentivement.

- Non, je sors peu du système de Koros et je n’ai pas d’habilitation pour accéder aux bases de données de la Guilde, hors du système de Téta. Je regrette de ne pas pouvoir vous aider davantage après ce que vous avez fait pour nous.

Il hésite, se gratte la tête avant de continuer, d’un ton de confidence :

- Mad’On Svern est un homme qui sait concilier les intérêts de la Guilde avec ceux du pouvoir royal de Téta sans négliger les siens propres. il vous écoutera quand je lui aurais dit l’aide que vous nous avez apportée. Si vous avez quelque chose à lui offrir qui ne lèse pas les intérêts de ses partenaires, vous devriez pouvoir en discuter. Mais ce n'est pas un homme avec qui on obtient quelque chose si on arrive les mains vides !

[Iala Iédastré]

Le siège de la Guilde des Mines jouxte la cité administrative dont l’architecture ancestrale, montre des bâtiments traditionnels aux majestueuses formes arrondies, surmontées de somptueuses coupoles.

***

Siège de la Guilde des Mines de Cinnegar

Bien que Iala soit parfaitement à l’aise dans ces lieux familiers, le couple Ariès se laissa guider docilement par Freunach vers les bureaux du maître des lieux. Rien n’a vraiment changé depuis le départ de la diplomate. Une assistante filtre les visiteurs et le couple se voit invité à patienter pendant que Freunach pénètre chez son patron. L’attente ne dure guère avant que Freunach ressorte et s’efface pour laisser pénétrer les luxiens. Il souffle :

- Vous êtes attendus, bonne chance … et il s’en va.


Mad’On Svern est un homme corpulent, affublé d’une incroyable moustache. Il affiche une sympathique bonhomie que dément un regard acéré. Deux solides poignées de main et Iala expose la raison de leur visite. Elle présente Nico comme son mari, sans plus de précision : aujourd’hui c’est Madame Iedastré, aristocrate tétienne, qui mène la négociation et Nico devient un Iedastré, le temps d’une entrevue.

La diplomate répète sa présentation de la Phénix, déjà faite à Freunach. Elle évoque la Luxia-Corp comme le plus gros contributeur à sa cause humanitaire. Elle ne précise pas les relations qui lient intimement les deux organisations car elle préfère rester discrète. Aujourd’hui le monde a changé et Nico souhaite que leurs activités sortent de l’ombre mais toutes ces années passées à vivre secrètement pour échapper à la répression impériale incitent Iala à la prudence.

La négociatrice ayant brossé un tableau de leurs activités générales, elle remet un cristal de données préparé par la branche recherche de La Luxia-Corp. Les chercheurs, issus de prestigieuses universités pour certains, décrivent une partie de leurs travaux mais aussi de leurs réalisations : recherches biologiques et leurs applications sur des planètes en développement, recherches aéronavales et métallurgiques tournées vers les alliages de protection, recherches médicales, expériences d’exploitation minières etc. tout a été conçu pour être clair et authentique, sans dévoiler précisément les lieux concernés ni les détails techniques.

Pendant que Mad’On Svern survole les documents Nico et Iala sondent superficiellement l’homme, sans intrusion psychique majeure.

Ils se rendent compte que l’homme ne s’attarde pas sur les données techniques. Il regarde les chiffres et son esprit fait déjà des calculs. Freunach n’a pas menti : Mad’On Svern est un marchand, un négociateur, peut-être même un diplomate, mais pas un technicien. Voilà qui va faciliter la discussion.

Il examine attentivement la liste des planètes que Iala a désignées comme potentiellement intéressantes pour la Luxia-Corp.

- Hum… je dois examiner ça de plus près.

- C’est parfaitement légitime maître Svern. L’essentiel est que nous ne nous installions pas là ou nous pourrions nuire à la Guilde des mines, d’une quelconque façon. Evidemment, nous sommes prêts à rétribuer la Guilde si elle nous laisse une concession. Vous remarquerez que nous ne possédons pas les coordonnées exactes de certaines planètes. Bien sûr votre médiation éventuelle entre la Guilde et notre organisation sera justement récompensée.


Un sourire réjoui apparaît sous l’excentrique moustache.

- Bien, bien, oui… tout travail mérite salaire n’est-ce pas ! Je vois que nous parlons le même langage, celui des gens honnêtes. Mais je dois me renseigner sur tout ça, sonder le terrain, prendre des contacts : certaines planètes sont si éloignées que je n’en ai jamais entendu parler. Une petite semaine ?


- Nous comprenons. Maître Svern, nous ferez nous l’honneur d’en rediscuter au cours d’un dîner à la Nef d’Argent lundi prochain ?


L’homme doit être habitué à fréquenter ce restaurant prestigieux et il accepte l’invitation avec naturel…

***

Restaurant la Nef d’Argent

Le couple a réservé un salon particulier dans lequel ils attendent Mad’On Svern… Nico a levé un sourcil désapprobateur mais Iala a insisté :

- C’est un faible investissement face à ce que nous espérons de cette négociation. L’intimité du lieu sera propice à nos tractations et, de plus, je pense que l’homme est habitué à un certain standing.


Le moustachu est introduit dans le luxueux petit salon. Il en semble ravi et salue ses hôtes avec courtoisie. L’apéritif est servi sur une table basse cernée de gros fauteuils confortables. Svern dépose sa tablette et rentre dans le vif du sujet en sirotant un cocktail aux couleurs changeantes, très prisé en ce moment.

- J’ai de mauvaises nouvelles pour vous… mais quelques propositions cependant.

Aloooors… Gorse et sa lune, Cynda, déjà exploités !
Bandomeer : après une révolte des habitants la société exploitante a été expulsée dans la violence et la plupart des installations détruites. Nous avons tenté une négociation mais les planétaires refusent toute nouvelle intrusion sur leur monde. A vous de voir si vous voulez tenter quelque chose.

Le doigt de Svern déroule le document

- Gargon, Dor, Atraken...

Il a listé une dizaine de planètes qui ne sont pas envisageables pour diverses raisons : milieux trop hostiles, présence d’exploitants miniers. Dans cette liste Iala relève la zone d’astroïdes Belt Thrugii et elle demande des précisions :

- Ah oui : nous avons abandonné l’exploitation ! Trop éloigné et trop de raids de pirates. Pas rentable !

Il conclut négligemment :

- Ruusan : exploitation très ancienne, pas de coordonnées dans nos archives.

Le cœur de Iala se serre. Voilà l’essentiel de leur attente qui s’envole. Mad’On Svern ne peut deviner que derrière cette négociation, l’obtention des coordonnées de Ruusan constituait le but principal.
Il enchaîne donc en levant son verre à demi vide, qu’un serveur a déjà rempli une fois :

- Allez, on passe au positif ! Je peux vous proposer de vous vendre de la carbonite à prix d’ami. Voilà qui diminuerait les frais de transport de votre gazeuse. Comme vous le savez, Téta est une grosse productrice de cet alliage et comme je gère personnellement le système de Koros…je pourrais vous le faire à… disons 90% du prix public, et un peu moins sans facturation… 70% ? Vous voyez qu’entre tétiens, même d’adoption en ce qui me concerne, on sait rester solidaires.

Il sonne négligemment pour réclamer un nouveau cocktail. Iala note que leur invité semble peu affecté par l’absorption d’alcool. Sûrement un habitué des bars.
A voix presque basse il interroge :

- Je vois que vous avez mentionné des planètes produisant des métaux qui servent essentiellement à la construction de navires de combats ou pour des armes: Doonium, Hfredium, Chanlon et j’en passe. Je ne vois pas trop en quoi cela intéresse votre fondation ou votre centre de recherche et de développement. Mais je suis certainement trop indiscret ajoute t-il alors que son ton appelle visiblement une réponse.

Iala a prévu la question, elle répond sans sourciller :

- Comme vous, nous subissons des attaques de pirates et nous devons prendre des mesures préventives. Mais notre but est défensif. Nos chercheurs ont développé des moyens de protection novateurs mais nous avons besoin de ressources métallurgiques, entre autres.

Iala sent bien que la curiosité de Mad’On Svern n’est pas totalement satisfaite mais qu’au bout du compte, il s’en moque un peu. Comme la Guilde des mines, ce haut responsable ne cherche pas qui est le client dans la mesure où celui-ci paye ses achats à bon prix.

- Et bien… voyez vous, je pourrais essayer de vous fournir ces métaux ou ces alliages en quantité raisonnable et à bon prix. Enfin ce serait au coup par coup, tout dépendra de l’offre et de la demande au moment de vos achats.

En bon commerçant il ajoute :

- Vos recherches pourraient intéresser la Guilde. N’hésitez pas à me contacter si vous êtes vendeurs de moyens de protection plus efficaces que ceux couramment utilisés.

Il pose son verre sur la table basse et appuie sur le bouton d’appel, en habitué des lieux.

- Tout est dit, voici les coordonnées exactes des planètes que vous avez sollicitées et quelques renseignements s’y rapportant.

En remerciement pour les services que vous avez rendus sur Ronika, je vous libère une cargaison de carbonite sous 48h. Mon assistante vous indiquera le montant de la transaction et le dock où vous pourrez retirer la marchandise. N’hésitez pas à me contacter pour toute nouvelle commande, je vous ferais la meilleure proposition possible. Passons à table maintenant que nous avons parlé des choses sérieuses.

Iala jette un coup d’œil à Nico : concrètement le prix de la tractation se paiera sous forme de commande de carbonite, qu’ils n’ont pas sollicitée, et dont ils ne connaissent pas le prix. Et en plus, le fin négociateur présente ça comme un remerciement ! Nico et Iala ne sont pas dupes… mais ne peuvent qu’accepter, avec le sourire, en espérant qu’il s’agira réellement d’un prix d’ami.

***

Epilogue

Au final, l’entrevue a été plus positive que Svern ne le croit. Belt Thrugii est en plein territoire contrôlé par le Bal’hir Noir et l’exploitation est donc envisageable pour eux. La Luxia-Corp a trouvé un fournisseur potentiel pour approvisionner leur chantier de construction naval. Ils n’ont pas obtenu de piste pour Ruusan mais leur quête ne fait que commencer…

Un serveur apparaît. La suite du repas est conviviale et détendue. Svern s’avère un invité cultivé, appréciant les bons mots et la gastronomie fine.

Bilan :

- Un chargement de carbonite. Avantage ponctuel.
- Renseignements concernant Belt Thrugii
- Fournisseur pour différents métaux et alliages
- Echec pour retrouver les coordonnées de Ruusan

Ici l’essentiel des liens vers documentation :
http://starwars.wikia.com/wiki/Ionite
http://fr.starwars.wikia.com/wiki/Carbonite
http://starwars.wikia.com/wiki/Doonium

[Justice]

Modération : L'ensemble du RP est validé.