L'Astre Tyran

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La planète du fromage est une planète tout en fromage, où la guerre du fromage a déjà fait plusieurs millions de morts. Si l'empire espère bien que ses mines de fromages continueront à fonctionner malgré les tensions, la république a des vues sur le fleuve de l'hémisphère sud, principal pourvoyeur de fromage concentré de la galaxie.
Gouvernement : Fromager Impérial
#17852
    En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, les six membres de l'équipage montent à bord du vaisseau. Les acclamations de la foule rendent la communication difficile, mais pas pour Isabo. Tandis que la porte se referme lentement, le présentateur fait signe d'envoyer les feux d'artifices. La jeune femme extrait un petit datapad vert d'une des poches de son manteau. Son regard saute entre ses trois interlocuteurs, elle doit se concentrer pour atteindre les trois, tout en expliquant la source de son doute. Elle appuie sur un bouton de l'appareil, sélectionne quelques données et les montre aux trois sensitifs.

      * C'est le programme d'aujourd'hui, les stands, l'équipage, le vaisseau. N'importe qui peut se rendre compte que le vaisseau vaut une fortune, ça doit attirer les convoitises. *
    Isabo quitte son masque d'enfant, sa voix est ferme, elle n'hésite pas. La liste des membres de l'équipage est également disponible. La rouquine l'affiche.

      * L'équipage est présenté en détail, leur nom, leur parcours, leur fonction pendant la mission. Celui-là, Ta'Erad Sehr, c'est un genre d'archéologue, un Duro. Celui-ci Malenor Liovan, c'est un historien Arkanien. Et lui, le pilote, c'est aussi un Duro. Il n'y a normalement qu'un humain dans le lot. *
    La jeune femme lève le nez vers le vaisseau qui se soulève lentement au-dessus de la plateforme.

      * L'équipage que nous avons vu est composé de six humains, je pensais que c'était une mesure de sécurité, que le vrai équipage rejoindrait le vaisseau après. Mais visiblement ce n'est pas le cas. *
    Il semblerait effectivement que l'appareil soit prêt pour un décollage définitif.

      * C'est trop tard pour prévenir les autorités, si tu veux faire une bonne action, on peut les suivre. *
    Isabo jette un regard plein de défi à Helera, l'enfant a complètement disparu.

#17854
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Helera découvre un nouveau trait d’Isabo qu’elle ne connaissait pas. Sur son datapad, elle expliqua aux deux femmes (Yanis étant parti dans la foule) ce pourquoi elle pensait qu’il y avait anguille sous roche. Les preuves étaient présentes, et la Force n’avait pas besoin d’intervenir pour comprendre qu’effectivement, quelque chose était en train de se passer. Quant à savoir si c’était une mesure de sécurité comme elle l’avait suggéré ou un vol … Non, la deuxième solution était sûrement la plus possible. Jeny qui n’avait pas bougé se retourna vers Helera quand Isabo proposa de les suivre :

-J’prends les commandes.

Helera passa un regard sur la jeune pilote tout en réfléchissant. Après tout, pourquoi pas. Elle acquiesça d’un bref signe de tête avant de tourner son regard vers la rouquine.

-Elle est une très bonne pilote. Entraînée par les meilleurs.

Par des impériaux évidemment, qui d’autre ? Elle se retourna vers Jeny.

-Même si elle surestime souvent ses capacités.

La petite blonde ne l’écouta même pas et prit les devants vers les hangars. Helera chercha l’esprit à travers la foule auquel elle voulait se raccrocher. Il fut difficile à cerner dans toute cette cohue mais le repéra à l’écart du monde.

-On retourne dans le vaisseau.

Une fois cela fait, elle invita la jeune femme à la suivre. Ils jouèrent des coudes pour sortir de l’étau mouvant, quelque fois en utilisant de brèves poussés de Force. Elle ne quittait pas Isabo de l’esprit derrière elle, au cas où elle se fasse happer. Tel ne fut pas le cas et ils retrouvèrent à nouveau la pleine liberté de mouvement. Prenant le chemin du retour en vitesse, ils arrivèrent dans le hangar. Le vaisseau était déjà ouvert. Le Scavenger était un bijou technologique dans son genre, fabriqué en un seul exemplaire, il était bien plus qu’un cargo. Isabo allait s’en rendre compte par elle-même. Masque de senseur, canon turbolasers rétractable, hyperpropulsion de 1.0 (Après vérification) etc … Ce n’était pas son vaisseau à la base, mais elle y avait hérité à la mort de sa conjointe. A l’intérieur, les deux jeunes étaient déjà assis à la place de pilote et de co-pilote. La blonde cria pour l’arrière :

-On décolle, il me faut un vecteur.

-Yanis, transmet la cible au Renaissance et demande lui de trouver une destination. Vous êtes aux commandes, je vous laisse faire.

La rampe se replia et Helera fit visiter le colosse de 100 mètres à son invité. Une infirmerie, des dortoirs, des chambres d’officiers grand luxe et la fosse de commandement. Le vaisseau était capable d’accueillir une vingtaine de personne et pouvait rivaliser avec une frégate grâce à ses doubles canons laser de proue. Une fois la visite terminée, les deux femmes se retrouvèrent dans le couloir central.

-Tu as peut-être certaines questions à poser, c’est le moment, après je vais vérifier si on part dans une direction.
#17892
    Une fois le datapad remis à sa place, Isabo se précipite à la suite d'Helera, ne voulant pas se perdre dans la foule. Elle marque une pause en apercevant le vaisseau, puis rattrape rapidement son retard. La rouquine tente de mémoriser l'organisation de l'appareil, mais ce dernier est trop grand. Elle sera peut-être capable de retrouver l'infirmerie.

    Lorsque Helera s'enquiert de savoir si la jeune femme a des questions, celle-ci s'immobilise, réfléchissant à la suite des événements. Ils ne sont pas capables de suivre le vaisseau de la Guilde, et encore moins de le rattraper. Il faut donc le cueillir après atterrissage. Si ce sont bien des pirates, ils vont certainement retourner à leur planque, où ils attendront un acheteur. Ou bien, vont-ils peut-être l'armer au mieux, pour en faire un vaisseau de guerre. Elle lève ses grands yeux vers son interlocutrice.

      * Si on les retrouve ... on fait quoi ? *
    Pouvaient-ils réellement débarquer dans la planque des voleurs et leur reprendre l'objet de leur méfait ? Que feraient-ils du vaisseau après l'avoir récupéré ? Beaucoup de questions s'accumulent dans la tête d'Isabo, mais elle préfère ne pas les poser maintenant, il serait temps d'aviser une fois l'engin retrouvé.
#17905
La question d’Helera laissa la jeune femme en réflexion pendant un moment. Les questions immédiates ne vinrent pas, la rouquine avait probablement creusé le problème plus au fond. Helera s’adossa contre la paroi du couloir et croisa les bras. Elle n’avait aucune envie de sonder son esprit donc elle attendit. Il y eu un craquement sonore sur la carlingue, l’hyperespace venait d’être passé. Désormais, c’était les deux jeunes qui choisissaient leur destination. Isabo lui demanda alors ce qu’elles allaient faire une fois qu’ils auraient retrouvé ce vaisseau. En fait, cela n’allait pas comme question, et elle lui en fit part :

-Ce n’est pas à cela que tu dois te focaliser. Nous devons nous concentrer sur le moment présent. Si nous dispersions notre attention, nous serons moins efficaces.

Elle se retira du mur et l’enjoignit à la suivre.

-On va les retrouver, ce n’est pas une option. Ce cargo en a dans la carlingue, ne t’en fais pas. Ce que nous ferons dépendra du système dans lequel on se trouve.

Les deux femmes pénétrèrent à nouveau dans le cockpit. Le tuyau bleuté s’étirait devant eux. Les consoles bipaient à rythme régulier. Pas un bruit, pas une discussion.

-L’holonet a déjà réagi. Plusieurs spécialistes affirment que la direction empruntée n’est pas la bonne. Tiens, l’équipage vient d’être retrouvé. Vivant mais sérieusement secoué au fond d’un taxi-speeder.

Grande prouesse d’avoir fait tenir 5 personnes dans un endroit si étroit. Yanis posa le datapad sur le tableau de bord et croisa les jambes sur ce dernier.

-On va dans quelle direction ?

-Espace inconnu.

Un mauvais pressentiment naquit dans son esprit. La Force la prévenait que quelque chose allait se passer, c’était certain. Elle ne fit rien ni ne donna aucune subjection. Le vaisseau explorateur n’était pas fait pour le combat, mais il était presque certain qu’il allait retrouver des petits camarades. Le voyage ne dura pas tant de temps que cela, la cible sortit du tunnel plus tôt qu’elle ne l’aurait pensé. Cinq minutes après, ils lui succédèrent. En face d’eux, une énorme masse bleutée s’étendait, tel un nuage remplie d’électromagnétisme. Une couleur verdâtre semblait s’échapper des bords. Le tout était purement magnifique. Au premier plan, un caillou de la taille de Kessel qui dérivait. On voyait plusieurs installations sur le bord supérieur. A l’extrême opposé, une énorme pompe de près de 10 mètres de diamètre s’enfonçait dans la roche avant de venir à sa position initiale. Quelques vaisseaux tournaient autour de la roche tels des mouches excitées par la lumière. Aucune trace de la cible, mais quelque chose lui disait qu’elle devait atterrir.

-Maintenant tu peux te demander ce que l'on va faire. On va retrouver ce vaisseau.

Ce monde devait être une escale pour les petits marchants, se dit-elle. Facile pour donner un rendez-vous à un futur acheteur. Elle demanda de poser le vaisseau dans un des hangars souterrains. Quelques minutes plus tard, ils étaient prêts à traquer leur cible.
#17910
    Vivre dans le présent ? Isabo avait consacré une bonne partie de sa vie au passé – le passé dispense ses enseignements et apporte la connaissance. Elle avait également longuement réfléchi à l’avenir – l’avenir évolue constamment, il est plein de surprises. Mais le présent semblait lui avoir toujours échappé.

    La remarque d’Helera plonge la rouquine dans une réflexion désordonnée. Les mots ne font pas sens pour elle. Le présent est la chose la plus instable qui soit, en équilibre perpétuel entre le passé et le futur. Les sourcils de la jeune femme se froncent tant elle ne comprend pas ce à quoi elle doit prêter attention. Elle réalise soudain que les mots d’Helera appartiennent au passé, et que ce qui devra être fait face aux voleurs, se révèle être du futur, périlleux certes, mais du futur.

    Isabo lève alors le nez vers l’avant du vaisseau pour se perdre dans le tunnel d’étoiles qui défilent à toute vitesse. Là est le présent. Cette pensée lui arrache un sourire moqueur.

    Le long couloir les mène nez à nez avec une véritable ruche : les vaisseaux vont et viennent, attendent, tournent autour du petit astre. L’objet de leur quête pourrait aussi bien se trouver sous leur yeux que caché dans un des nombreux hangars plantés là. L’équipage est sauf, il faut maintenant retrouver leur véhicule. Au dehors du hangar, un petit monde s’active, il y a de tout partout, et beaucoup de passants semblent être armés. L’ambiance ne plait guère à Isabo, elle secoue la tête comme pour chasser un insecte qui viendrait lui virevolter près des oreilles.

    Un vaisseau flambant neuf ne devrait pas passer inaperçu, mais comment savoir où il s’est posé, dans quel hangar ? La rouquine tente une nouvelle question.

      * Peut-on trouver le registre des atterrissages et des décollages ? *

    Cela devrait exister, mais encore faudrait-il que les malfrats n’aient pas échappé à la règle.

#17944
Le hangar dans lequel ils étaient posés faisait près d’un kilomètre de longueur, sur plusieurs centaines de mètres de largeur. Des dizaines de petits vaisseaux s’afféraient à décoller, atterrir, tout cela dans un vacarme assourdissant. Du cockpit, Helera aperçut quatre hommes, gilet orange de sécurité ou de maintenance qui arrivaient dans leur direction. La remarque d’Isabo était juste, même si ce n’était pas à elle qu’elle devait poser la question. Une idée lui vient à l’esprit.

-Restez ici, je reviens.

Elle courut à travers les coursives du vaisseau jusque dans le dortoir des soldats. Elle y chercha son casier dans lequel elle attrapa une veste en cuir marron. Le col était légèrement surélevé et des stries servaient d’ornement. C’était parfait. Elle l’enfila par-dessus sa veste blanche et l’attacha jusqu’en dessous de sa poitrine. Quand elle revint dans le cockpit, ses cheveux avaient été légèrement ordonnés et elle paraissait plus « clean ». C’est le moment qu’elle choisit pour expliquer son plan.

-Nous sommes des agents des douanes, nous cherchons quelqu’un. C’est pour cela que nous devons consulter ce registre, compris ? Jeny, reste ici pour l’instant, on aura besoin du Scavenger opérationnel si on doit s’enfuir en vitesse. Les deux autres, en avant.


Helera agissait en meneuse et ne leur laissa pas le temps de répliquer. Les gars attendaient en bas, le plan improvisé était sur pied. Elle était consciente que cela pouvait leur exploser à la tête à tout moment. La rampe descendit face aux quatre humains. Le premier se démarqua des autres, il portait un databloc et pianotait dessus. Sa tête se leva quand elle lui fit face.

-Bienvenu sur Skip 1. Quels sont vos intentions ?

Il jeta un regard par-dessus son épaule.

-Vous avez besoin d’une maintenance pour votre vaisseau ?

Skip 1, cela lui disait quelque chose. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas entendu ce nom. Elle n’avait pas le temps de se plonger dans la Force pour vérifier cette information. Helera planta alors son regard dans le sien et ne silla pas. Elle le fixa intensément, invoquant la Force tout autour d’elle. Isabo et Yanis purent le sentir. Un bref mouvement de main indiqua qu’elle envoya la Force dans l’esprit du contrôleur.

-Inspecteur des douanes Horm, je suis à la recherche de quelqu’un. Conduisez-moi aux registres des arrivées.

L’autre la regarda, pantoise. Ses lèvres bougeaient tous seuls et on eut dit qu’il essayait de comprendre ce qu’elle lui disait. Son regard vide s’anima d’un coup.

-Qui sont vos camarades, inspecteurs ?

Helera sourit.

-Des stagiaires.

Un vaisseau passa au-dessus d’eux et atterrit cent mètres plus loin. Le contrôleur fit signe à ses camarades d’aller s’en occuper et invita l’inspecteur et ses stagiaires à le suivre. La jeune femme jeta un regard à Isabo plein de malice. Elle était contente que cela ait fonctionné. L’usurpation d’identité était un crime, même dans le bordure et surtout dans la bordure. Ils sortirent du hangar et longèrent l’astéroide. Sur leur gauche, il y avait l’espace, avec des petits hublots de quelques centimètres de diamètre pour voir à l’extérieur. Les rares lumières ne suffisaient pas à éclairer totalement l’endroit et c’était la nébuleuse qui projetait ses couleurs sur le mur d’en face. On sentait la vie qui grouillait dans l’astéroïde, les vaisseaux pouvaient même le prouver. Seulement, il n’y avait personne dans le couloir dans lequel ils étaient. Le mur de droite était trop épais et on n’entendait aucun bruit. C’était sûrement un couloir de service, ou alors un accès rapide réservé aux VIP.
#17959
    Au lieu d’apporter une véritable réponse à la question d’Isabo, Helera s’empresse d’aller chercher un vieux blouson qui lui donne un air d’agent au service d’une quelconque organisation policière. La rouquine fronce les sourcils, quelque peu déconcertée par une solution qui lui échappe. Puis l'explication suit le geste. C'est un plan un petit peu bancal, mais ça doit pouvoir fonctionner.

    Isabo suit Helera au dehors et tend l’oreille pour entendre l’échange avec l’homme qui vient à leur rencontre. Inspecteur ? Des stagiaires ? La jeune femme doit se concentrer pour ne pas ouvrir de grands yeux ronds. Dans l’espoir de rester neutre, elle affiche un sourire serein, comme pour appuyer les dires de son amie. L’homme ne lui jette qu’un rapide regard et les entraîne dans un couloir.

    L'espace s'expose sous leurs yeux. La jeune rousse s'extasie devant l'immensité qui se tient juste là. Elle aimerait parfois pouvoir s'exprimer à haute voix, donner clairement son avis, ou simplement attirer l'attention d'Helera vers le paysage magnifique qui s'offre à eux. Mais cela est impossible. Une triste moue s'installe sur le visage d'Isabo. Puis la panique prend le dessus, elle a peur désormais qu'on s'adresse à elle, peur de devoir s'introduire dans l'esprit d'un tiers pour communiquer, peur que cette faculté ne mette en péril leur plan. Elle tente cependant de ne pas ralentir le pas et se retient d'entrer en contact avec Helera.

    Le petit groupe débouche finalement dans un second couloir aux atours beaucoup moins fonctionnels. Plusieurs portes sont disposées de chaque côté. Isabo imagine que des bureaux se tiennent de l'autre côté. Tout ce temps perdu, le vaisseau volé est peut-être déjà revendu et parti pour d'autres cieux. Les malfrats ont peut-être déjà rejoint leurs complices. Non, il ne faut pas penser à tout cela, il faut rester concentrée sur l'instant présent. Isabo souffle de dépit.

    Le contrôleur ouvre finalement l'une des portes et invite l'inspecteur Horm à entrer dans la pièce. Et s'ils ne les laissaient pas accéder au registre ? S'ils demandaient le nom de la personne recherchée ? L'instant présent ... La petite salle est meublée de deux bureaux dont l'un est inoccupé. L'homme assis derrière sa console lève le nez vers les arrivants. Il dévisage Helera et détaille son accoutrement, fronçant un sourcil.

      « C'est pour ? »
#17963
Après passé dans le couloir du silence, ils bifurquèrent dans un autre, plus petit, avec des portes de chaque côté. Elle sentait la présence des contrôleurs, soldats et autres hommes de métier. Elle tourne brièvement la tête vers Isabo, que la panique est en train de submerger. Helera ne lui parle ni ne la touche mentalement. Il y a des fois où seule une auto-guérison peut sauver des maux les plus enfouis. Elle sait pertinemment que si quelqu’un lui pose une question, elle devra répondre, mais sait aussi qu’il y aura toujours un autre moyen pour s’en sortir. La Force est puissante en Isabo, elle saura quoi faire au moment venu. Yanis reste derrière, une main posé sur son blaster, l’autre sur sa vibrodague. Lui non plus n’est pas serein mais pour des raisons différentes. C’est la première fois qu’il se balade sur une station spatiale et une sensation de vide le submerge. Pourtant, ce n’était pas différent d’un vaisseau. Là non plus, Helera ne se retourna pas. Son esprit vagabonde entre les deux jeunes derrière elle. Isabo ne faisait pas « parti » de ses « apprentis », quel mot horrible, mais pourtant elle se comportait comme tel. C’était tellement dommage qu’elle doive suivre la formation des Jedi sur Coruscant. Le contrôleur leur ouvrit la porte et leur pria de rentrer. Une fois à l’intérieur, il ferma simplement et parti faire ses occupations, les laissant là.

L’homme derrière sa console baissa légèrement la tête pour voir par-dessus ses lunettes et les fixa un à un, leur demanda grossièrement la raison de leur visite.

-Inspecteur des Douanes Horm, je dois consulter les archives.

Encore une fois, elle utilisa la Force pour parvenir à ses fins. Elle fixait son interlocuteur qui ne bougea pas.

-Vous avez une autorisation ?

Elle roula des yeux. Cette technique ne fonctionnait pas toujours, évidemment. Mais heureusement qu’il existait d’autres formes de persuasions. Fouillant dans sa poche pendant quelques secondes, elle en ressortit une plaquette de crédit qu’elle posa sur le coin du bureau. Sans enlever la main, Helera fixait l’homme. Celui-ci la regarda puis passa le regard sur la plaquette.

-Tout est en ordre, vous pouvez regarder.

Elle sourit et fit glisser la plaquette vers lui. L’autre regarda la plaquette et la croqua pour vérifier de son authenticité. Une fois satisfait, il tourna la tête vers l’écran tout en oubliant leur présence. Helera s’assit derrière la console tout en prenant deux autres chaises pour ses camarades. Elle pénétra alors dans le système des douanes. Plus d’arrivée que prévu. Elle filtra d’abord les résultats par lieu d’arrivée. Une centaine venait de la même route qu’eux, le système de détection n’était pas assez précis pour affiner la recherche. Elle mit un deuxième filtre sur la taille du vaisseau, se limitant à un tonnage minimal. Trois vaisseaux apparurent alors sur l’écran. Cinq noms différents et cinq accès autorisés. Helera se retourna alors vers les deux autres.

-Des idées ?

Yanis pointa du doigt le premier vaisseau de la liste.

-Le Gloire du Grand Protecteur, on peut l’éliminer, c’est Rodien.

Helera le regarda, attendant une explication.

- Si on devait inventer un nom de vaisseau, on ne prendrait pas quelque chose qui rapporte à une race. C’est trop visible. Le Glacier étoilée, le Soleil Couchant, mais pas ça.

Elle acquiesça, le raisonnement se tenait. Après tout, il avait peut-être raison, et rien ne lui indiquait que cela soit le bon. Helera se retourna alors vers Isabo, peut-être qu’elle avait une idée.
#17964
    Le contrôleur s’en retourne, et Isabo se sent déjà un peu mieux. Mais l’homme qui leur fait désormais face est une nouvelle source d’angoisse. Helera joue son rôle mais finit par trahir leur petit stratagème en payant simplement son interlocuteur pour contrer son refus. La rouquine se tient prête à quitter la pièce tandis que la proposition fait son chemin dans l’intellect de l’homme à lunettes. La corruption remporte finalement la partie et le petit groupe obtient l’accès aux données.

    La Guilde a baptisé son petit dernier Daragon I. Mais aucun des trois vaisseaux affichés ne porte ce nom-là. Les voleurs ont certainement préféré mentir sur l’identité de l’appareil. Isabo parcourt l’écran des yeux, comparant les heures d’arrivée, les déclarations de cargaison, le nombre de personnes dans l’équipage. Rien, rien ne correspond aux six pirates qu’ils traquent. La jeune femme laisse échapper un soupir, puis vient la proposition de Yanis.

    Les paroles du jeune homme relancent la réflexion d’Isabo. Elle s’approche un peu de l’écran, détaillant la dernière colonne affichée : l’emplacement de stationnement. Et pour une fois, la chance leur sourit. Deux des trois vaisseaux ont été dirigés vers le même hangar, le dernier se trouve dans un autre bâtiment. Mais ce n’est pas suffisant. Le regard de la jeune femme fait le tour de la pièce, elle repère finalement quelque chose d’utile. Elle se lève et se dirige vers le bureau de l’homme à lunettes, lui adresse un sourire radieux et lui emprunte le plan des infrastructures. Le douanier grogne mais ne conteste pas.

    Une fois revenue sur sa chaise, Isabo explore les bâtiments. La datacarte permet d’obtenir de nombreuses informations complémentaires au plan, en particulier la liste des hangars de stationnement. Les vaisseaux sont distribués entre les quais en fonction de leur cargaison et de leur taille. Deux des vaisseaux affichés à l’écran sont situés au B2, le troisième, le Gloire du Grand Protecteur, est au B3. Ne trouvant pas l’endroit sur la carte, Isabo le cherche dans la liste des structures contrôlées par la douane. Malgré tout, elle ne trouve rien.

      * Le hangar B3 n’existe pas, annonce-t-elle finalement en pointant l’écran du doigt. Soit la carte n’est pas à jour, soit la fiche du vaisseau est fausse. Mais ça ne nous dit pas où est notre vaisseau ... *
    La jeune femme pose un regard attristé sur ses deux compagnons d’aventure.
#18003


Si le hangar B3 n’existait pas, c’est qu’il y avait un problème, pour sûr. Helera vérifia bien l’authenticité de la résonnance mentale de la jeune femme et acquiesça. Pas de hangar B3 sur les cartes. Cela leur permettrait d’entamer leur recherche par là. Elle leva le nez et fixa le contrôleur.

-Le hangar B3, c’est où ?

-Oh moi vous savez, je regarde juste les vaisseaux qui arrivent ou repartent.

Elle fronça les sourcils. Son argent n’allait pas finir dans sa poche. Un petit sourire se dessina sur son visage et elle s’adossa contre sa chaise tout croisant les bras.

-Oui vous avez sûrement raison. Malheureusement, comme je dois trouver ce que je recherche, je vais vérifier les comptes des employés de cette station. Un travail titanesque mais je suis sûr qu’il me fournira ce que je recherche.

Il blêmit puis rougit, passant en un instant par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

-Vous n’avez pas le droit ! Rugit-il.

-Officier des douanes, je fais ce que je veux.

Ils se fixèrent tous les deux pendant un long moment. Le contrôleur finit par céder. Il expira, on eut dit un ballon de baudruche sous pression qui éclatait.

- Trois niveaux au-dessus du B-1.

Sans un mot de plus à son égard, elle se retourna vers ses confrères.

-On va voir en premier celui-là, et on finit par les autres.

Il y aurait aussi le moyen de se séparer, mais cela serait une perte de temps. Si jamais l’un ou l’autre des deux groupes tombaient sur des malfrats, il serait vite submergé. Helera se leva, remit sa chaise en place et jeta un coup d’œil sur le contrôleur, penché sur sa console. Il les ignorait, ou du moins faisait comme si. Elle sortit de la pièce, ayant bien vérifiée que toute la troupe la suivait, et s’engagea dans le couloir en sens inverse. Ils passèrent par les deux couloirs successifs et débarquèrent dans le hangar. Le Scavanger était encore en place, au fond. Ils empruntèrent le turbo-élévateur pour le troisième niveau à partir de là où ils étaient. Pas de bouton pour cet étage. Tous les autres avaient un numéro d’étage, mais sur celui-là, il n’y avait rien. Un mauvais pressentiment lui parcourut le dos. Son sens du danger était en action alors que son doigt était en suspens. La Force lui parlait et lui criait de ne pas y aller, à ses risques et péril. Devait-elle mettre les deux autres en danger pour le compte des Duros ? Ils n’en valaient sûrement pas la peine. Elle n’appuya pas et se retourna pour leur faire face.

-Si on monte, il va se passer quelque chose. On va sûrement tomber dans une embuscade ou quelque chose comme cela. Vous êtes sûr de vouloir y aller ?

Elle était inquiète à leur sujet. Ils étaient des apprentis après tout et loin d’avoir la formation nécessaire pour se lancer dans ce genre d’aventure. Non, ce n’était pas à elle de décider. Elle les laissa répondre car elle voulut en avoir le cœur net.
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