L'Astre Tyran

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La planète du fromage est une planète tout en fromage, où la guerre du fromage a déjà fait plusieurs millions de morts. Si l'empire espère bien que ses mines de fromages continueront à fonctionner malgré les tensions, la république a des vues sur le fleuve de l'hémisphère sud, principal pourvoyeur de fromage concentré de la galaxie.
Gouvernement : Fromager Impérial
#25759
La discussion semblait s’envenimer davantage et tout ce qu’elle disait se transformait en attaque personnel pour l’impérial. Décidément, les relations avec l’empire ne pourront jamais être comme avant. Quand elle se faisait exploiter, en soi. La jeune femme joint ses mains au niveau de son ventre et prit un air solennel pour marquer le calme.

« Prince, je ne doute pas de vos capacités, soyez en certain. Si jamais la paix devait être signée, et si vous êtes en première ligne, alors je serai votre éternelle débitrice. Pour l’instant cependant, comprenez que je me dois de continuer mon combat. Fusse t-il vain et insensé à vos yeux. »

Fanrel était presque hors de lui et ses paroles étaient complètement déraisonné. Helera avait dû mal à croire qu’un homme qui ne se contrôlait pas allait être l’instrument de la paix. Néanmoins, elle lui avait laissé le bénéfice du doute, et, comme il le disait, ce n’était pas pour écraser les idéaux de l’autre qu’elle allait entrer en communion. Non, c’était pour qu’il comprenne, simplement. La Grise voyait en lui un potentiel, mais son jeune âge le rendait enclin à l’excès et à l’absence de réflexion sur le long terme. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle ne devait pas être plus vieille que lui, peut-être même plus jeune. La dure réalité des choses, entre ceux élevés dans l’opulence, et le petit peuple de la galaxie. Helera garda bien ses commentaires pour elle qui sans doute auraient provoqués son exécution pure et simple. A la place, elle se contenta de garder le silence, et après avoir eu l’accord de son sujet, se détendit les mains. Le capitaine braqua son arme sur elle, prêt à la tuer. Elle plaça ses mains contre les tempes du prince et ferma les yeux.

« Videz votre esprit des pensées parasites… »

La Force s’éleva lentement et les fils invisibles sa matérialisèrent. Helera ressentit la pression dans sa tête, prenant en charge pour elle-même toute l’opération. Il ne devait pas y avoir un rictus de douleur sur le visage du prince, auquel cas le capitaine, en bon soldat bien entraîné, l’achèverai et tuerait également son prince dans la manœuvre sans le savoir. Néanmoins elle était habituée à souffrir et se concentra plus encore sur la Force. C’est alors qu’ils furent projetés. Le prince ressentit d’abord la peur, des sabres rouges qui illuminaient la nuit contre des bleus et verts. Il vit des plaines vertes s’étendant à perte de vu, coupé à l’horizon par un anneau métallique entourant la planète. Les images changèrent rapidement, faisant l’inventaire de la vie d’Helera jusqu’à remonter très rapidement jusqu’au moment précis. Ils étaient une demi-dizaine autour d’une table, visages et formes physique indistincte, vibrant sans jamais se stabiliser. « Les mots paix », furent prononcés. « Liberté des peuples ». « Rétablissement des droits universels ». Le prince voyait à travers ses yeux et ressentait ce qu’elle avait ressenti. Fierté, joie et détermination. Des sentiments puissants qui lui permettaient d’avancer. La conviction de réparer les erreurs du passés.

La scène changea encore. Des jeunes gens hommes et femmes, de plusieurs races, s’entraînant torse nu dans la neige. Le sabre laser en main, de toutes les couleurs, sauf rouge. En rythme parfait, ils s’entraînaient tout en écoutant les dires de leur mentor. Il y avait la notion de sacrifice de leur ordre, contre la tyrannie du mal que représentaient les Sith. La notion de martyr mais également de dévouement total et aveugle à la cause qui était la leur. Une cause de liberté individuelle conservée. Il n’y avait pas de despotisme, pas de volonté de domination, de pouvoir ou autre. Tout ce qu’ils cherchaient, c’était faire le bien autour d’eux. Donner leur corps et leur âme à la défense d’autrui. La scène changea une nouvelle fois et il se retrouva dans un désert. Le double sabre blanc en main, il fixait son opposant Sith à la lame rouge. Le prince se vit combattre cet ennemi, tandis que derrière montait en masse les esclaves dans le cargo. Il y eu encore deux trois échanges de coups de sabre et une pulsion de Force lui permettant de rejoindre le cargo à son tour. Tous étaient esclaves, et tous la regardaient avec des yeux à demi entre la compatissance, le respect et l’admiration. A ce moment là, le prince ressentait réellement le bonheur.

Tout se bouscula soudain et il fut jeté dans la réalité. Helera avait fait un pas en arrière et son visage était cette fois mélangé entre la surprise et l’horreur. Non, elle avait pu voir autre chose, elle.

« Vous êtes … Comment avez-vous pu faire cela … Avec … »

Elle resta interloquée et ne pu pas prononcer davantage de mots. De multiples scénarios se déroulaient dans sa tête à une vitesse folle. Helera n’était plus dans la Force, mais dans son subconscient.
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Il laissa faire la Grise, qui devait donc ici faire tous les efforts pour prouver ce qu’elle avançait. Sa curiosité totalement titillée, il la regarda se concentrer et se décida à fermer les yeux. L’expérience fut .. déroutante. Il ne s’était pas attendu à carrément ressentir les émotions de la jeune femme, et cela le frappa presque de tressaillir face aux images qui se bousculaient dans son esprit. Visiblement, elle tenait à garder des choses pour elle, vu les séquences choisies, mais il n’en avait pas tellement conscience tant il était imprégné par les images qu’il voyait. Ces siths .. Ce combat. Trop de questions se formulaient alors même qu’il doutait profondément face à une telle menace. Ses yeux se perdirent sur cet horizon qui passa au loin, et cet anneau … Où était-ce ? Etait-ce vrai ? Ou juste une création de l’esprit d’Helera ? Il ne savait plus ce qui était vrai et ce qui était faux. Puis vinrent les bons principes, qui semblaient sincères là encore. Cette expérience, toute nouvelle pour lui, le faisait douter. Douter de sa croyance en elle, douter de ces principes qu’ils partagent totalement mais qui pourtant sont ceux qu’elle prétend défendre. En est-il rendu à devenir comme elle ? Un guerrier éculé, à la marge, qui ne se rend plus compte de ce qu’est son arme ?

L’image des gens qui s’entrainaient là encore était … étrange. Son opinion était en train de se forger, d’autant qu’émanait de ces images de profonds sentiments. Là encore, la question de savoir à qui ils appartenaient lui donnait presque le vertige. C’était beau, d’une certaine manière, d’une beauté convaincante, innocente, bien intentionnée. Mais c’était pourtant des Hommes prêts à mourir pour leur cause, en combattant contre un mal que lui ne connaissait. Elle lui montrait des choses qu’il ne pouvait soupçonner ni même imaginer, et encore moins comprendre. Et quand vient le souffle chaud du désert, il fut déboussolé avant d’être de nouveau happé dans une féroce volonté de survivre, et de vaincre. Sa mission, il la comprenait, elle coulait de source, il fallait gagner du temps … Encore gagner du temps, juste le temps qu’ils soient sauvés, ils pouvaient y arriver … C’était bon. Il sauta dans le cargo, d’un bond d’une facilité déconcertante, et regarda ceux qu’ils venaient de sauver. Ces regards, ces sentiments. Cet instant qu’il ne connaitrait surement jamais dans sa propre vie. Pourtant au loin cet ennemi était encore vivant, et ses traits lui parurent toujours plus fou mentalement, jusqu’à rompre ce contact. Alors que le bonheur réchauffait tout son être, de son cœur jusqu’à toutes ses extrémités face aux visages de ceux qui étaient désormais libres, il tressailli et ouvrit grand les yeux.

Il marqua un léger manque d’équilibre alors que face à lui Helera avait reculé. La réalité le frappait de plein fouet, cette vie qu’il venait de vivre par procuration était encore dans son esprit alors qu’autour de lui la luminosité travaillait encore ses yeux, et que les bâtiments semblaient ternes et étouffants face à ces moments de grâce qu’il venait de vivre. Il mit un long instant à se rendre compte que quelque chose clochait.

« Vous êtes … Comment avez-vous pu faire cela … Avec … »

Cela revenait à être frappé par la foudre, à retomber sur ses pieds après avoir sauté de 5 étages. Un doute, une claque, un coup de poing. Pourquoi avoir accepté, pourquoi avoir même parlé à cette femme …

« Quoi .. Qu’avez-vous vu ? QU’AVEZ-VOUS VU ?! Je ne vous ai pas autorisé à fouiller mon esprit ! Qui étaient ces gens ? Qui étaient ces ennemis ? Vous êtes des Jedi, qui êtes vous ?! Répondez, que font ces Jedi ? Où était-ce ? Qui étaient-ce ? HELERA ! » Autour de lui les gardes eux aussi revenaient à la réalité. Face à l’attitude du Prince, ils mirent de nouveau en joue la jeune femme. Tout cela ne semblait pas naturel, et il n’aurait pas été étonnant de retrouver le cadavre d’Helera dans un broyeur à ordure l’heure d’après. Pourtant, Althar ne pouvait faire autrement que la garder en vie. Il devait savoir, il voulait savoir. Elle lui en avait trop montré et pas assez en même temps, il avait vu les choses sans les comprendre, il les avait perçu sans même savoir où il était, ni même qui c’était. Avec une rapidité et un visage marqué par ce besoin, entre colère et nécessité, il fit plusieurs pas pour arriver au plus près d’Helera alors qu’il la questionnait avec force. D’un index tendu il la menaçait. Il devait comprendre, pour son propre bien, et celui de la Galaxie.
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Ce qu’elle avait vu dépassait tout ce qu’elle avait pu imaginer jusqu’à maintenant. En fait, c’était peut être une des révélations les plus cruciales de la galaxie, mais surtout les plus dangereuse pour elle. Les images venaient et revenaient, les sentiments du Prince étaient encore là mais s’amenuisaient pour laisser la place au désarroi. La panique gagnait peu à peu son esprit. Le vertige se manifesta soudain devant l’immensité de ce que tout cela représentait, elle perdit pied sur la réalité. Le Prince s’était postée devant elle, demandant des explications, répétant sa phrase. Il brisa sa zone de confort, continua de crier, aussi le temps. Les soldats braquèrent de nouveau leurs armes, le cliquetis de l’armement se manifesta, et elle explosa. D’un bref mouvement de main, elle leur arracha leurs armes et les propulsa à quelques mètres.

« Du calme ! »

Si les soldats manifestaient encore un mouvement de recul, elle les immobiliserait avec la Force, briserait leur système de communication via les lignes de faille. Dans le doute, elle préféra les avertir.

« Pas de mouvements brusques, vous ! Et Prince Fanrel, par pitié, arrêtez de crier ! »

Par la Force, elle leur rendit leurs armes. Sans le vouloir, elle venait de démontrer qu’ils n’étaient rien face à elle et même s’ils étaient plus nombreux et armés jusqu’aux dents, elle était celle qui pouvait les détruire sur le champ. Elle se massa les tempes tout en pratiquant des exercices de respiration. La Grise invoqua la Force pour se calmer, mais également l’atmosphère qui devenait bien trop tendu. Le Prince était surexcité et voulait désormais plus de réponse. Elle se demanda soudain si cela n’avait été une mauvaise idée de lui montrer tout cela. Son esprit n’était sans doute pas prêt…

« Vous beuglez vos sentiments. Je n’ai pas fouillé, vous me l’avez crié dessus… Je vous avais averti de ne pas avoir de pensée parasite, mais je ne m’attendais sûrement pas à voir … ça. »

Elle plongea alors son regard bleu hypnotique dans le sien et c’est dans sa tête que sa voix résonna.

*J’ai vu votre amante, Prince. Je la connais et inversement. Par mesure de sécurité, je ne révélerai pas cette information à voix haute. Je n’ai pas confiance en vos soldats.*

Son regard tourna alors vers les commandos qui sans doute avait leur fusil fantoches braqués sur elle. Un grand sourire faux éclaira son visage puis elle se concentra à nouveau sur Fanrel.

*Cette information remet en cause pas mal de chose. Parlez lui de nous, parlez lui de l’ordre Gris. Vous verrez bien ce qu’elle pense de nous et cela mettre fin à nos accords qui n’ont jusqu’alors pas commencé*

La présidente leur parlerait de l’obscurité machiavélique qui résidait dans les gris et comment ils comptaient prendre le contrôle de la galaxie. Etant amoureux, il boirait ses paroles et les verrait alors de la manière que la potentielle future Sith les voyait. Ainsi mettait fin à tous les futurs accords impérialo-Gris. La jeune femme fit volte face et se détendit le cou.

*Il y a autre chose. Vous êtes un sensitif, maudit comme nous.*

Rapidement elle se retourna et se retrouva à quelques centimètres de son visage.

*Car ne croyez pas que c’est une bonne chose, surtout dans votre situation. Faire léviter les objets c’est la partie la plus marrante. Cependant, vous allez développer des excès de sentiments. L’amour, entre autre, vous mènera alors inlassablement vers l’obscurité si vous n’êtes pas formés. Quelqu’un doit le faire. Vous refuserez probablement, mais je me porte volontaire pour cette tâche. Allez voir les Jedi reste trop dangereux pour vous, et je sais de quoi je parle*

La dernière fois qu’elle avait tenté de prendre contact avec eux, ils avaient essayé de la tuer. L’empire avait ensuite organisé son enlèvement et elle fut torturée, violée et recrutée. Un recrutement qui n’avait débouché que sur sa dégradation et son humiliation publique. Ensuite avait suivi les histoires de Sith et tout le monde la prenait désormais pour une excessive et une paria. Triste histoire que la politique …

*Pour répondre à votre dernière question. Je suis Helera Kor’rial, dernière inquisitrice encore en vie. Nièce de l’ancien Moff et traître à l’empire Hayden Kor’rial de Kuat. Loyal serviteur de la Force et protectrice des droits fondamentaux universels. Maître de l’Ordre Gris. Présumé Sith auprès de pas mal de monde grâce à l’efficacité des services de renseignements impériaux, et de la crédulité des autres…*

Elle continua à haute voix.

« Ce que vous avez vu n’est autre que des bribes de ma vie. La plus honnête des paroles ne vaut pas les souvenirs. Vous avez sans doute vu Tatooine, là où nous avons récupéré des esclaves aux mains d’un Sith, lui-même bras droit d’un Hutt. Pour le reste, cela dépend de ce que vous avez vu, je ne contrôle pas tout. Que comptez-vous faire désormais ? Me tuer pour ce que je sais ou ce que je suis ? M’emprisonner ? »

Ses yeux bleutés continuaient de le fixer et elle se recula de lui tout en croisant les bras. La décision lui appartenait, même si elle n’obéirait sûrement pas.
#25784
Sa réaction avait eu un peu plus d'effet que prévu. Honnêtement il ne pensait pas qu'elle bougerait autant, et il avait parlé avec précipitation plus qu'autre chose. Plus surprenant encore, les armes volèrent soudainement. Ca non plus il ne s'y attendait pas, mais il ne bougea pas, seulement son regard passa vers les gardes qui étaient interloqués. Il regarda faire la jeune femme, tandis que désormais il restait silencieux, et légèrement immobile. Il vit les armes revenir dans les mains de chacun, et nota l'attitude de la Grise qui ne semblait pas très bien. Lui-même n'était pas très serein, et machinalement fit quelques pas pour s'éloigner, le regard vers le sol, une main traversant avec automatisme ses cheveux. Il expira un coup, hésitant, et quand elle reprit à parler il se stoppa pour relever la tête vers elle. Son regard était concentré sur le visage d'Helera, mais de près on pouvait y lire une inquiétude plus que naissante. D'un geste de la main il fit signe aux soldats de partir, ordre qu'ils mirent quelques instants à accepter avant de prendre un peu plus de distance presque se désintéresser du duo de nouveau.

Les yeux dans les yeux, le regard fixe, elle cherchait quelque chose. Il n'était pas certain de ce qu'elle lui voulait, mais soudain il comprit. Une voix ... Sa voix. Elle lui parlait aussi facilement que si elle avait ouvert la bouche, et pourtant elle ne bougeait pas. Au fond de lui, oubliant presque la surprise de se voir ainsi envahi mentalement par cette voix, il sentit son estomac se retourner et l'inquiétude le prendre. C'était certain maintenant, confirmé et presque su de tous. Elle le savait, et tout allait s'écrouler. Son visage se décomposait presque, même si il essayait de garder la face. Ses soldats, il n'en avait plus rien à faire, pas après ça, pas après qu'elle l'ait découvert. Il les avait déjà écarté, de toute manière, et cela suffisait ainsi. Même si il avait su utiliser la télépathie, il n'aurait été capable que de crier à cet instant même. Face à d'immenses regrets couraient d'immenses risques.

Elles se connaissaient, ils étaient connus par l'autre camps. Il ne comprenait plus, voire encore moins. Il était noyé dans un océan d'inconnu, un océan qui ne cessait de s'agrandir et dont le fond n'était désormais vraiment plus visible. Cette crainte, cette peur que ce qui se cachait au plus profond de cet amas d'eau devenait de plus en plus grande. Il était terrifié de voir ô combien il était à côté de la plaque. Ses mains vinrent se joindre sur sa tête, dans une attitude reconnaissable entre mille. Et encore une fois, la Grise revenait à la charge ... Non, elle ne pouvait que se tromper. Elle cherchait simplement à le briser maintenant qu'il était totalement perdu. Elle avait placé son coup fatal au moment de se rapprocher de son visage. Ses yeux restaient fixés sur elle, alors qu'ils n'étaient qu'à quelques centimètres. Il se sentait étouffé, elle lui parlait de choses dont la vérité lui paraissait totalement éloignée. Il se recula, il devait reculer, respirer, s'éloigner. Il fit quelques pas en arrière et secoua la tête de négation.

« Vous essayez de me tromper, vous essayez de me faire croire des choses sans aucune véracité, non je ne vous crois pas ... » Sa voix était chevotrante, hésitante, faible. Il n'y aurait qu'elle pour l'entendre, et de toute façon il n'y a qu'elle qui devait l'entendre. Comme si un coup physique lui était porté, il se plia en deux, les mains sur les genoux, le visage observant le sol. Il se redressa après une inspiration, après qu’elle eut fini et reprit sa voix matérielle. Les sourcils froncés il la fixait de nouveau, tirant un trait sur ce qu’elle avait pu dire jusque-là. « Non, je ne vous ferai rien parce que je veux des réponses. Je veux comprendre, je veux savoir ce que c’était ! Vous m’avez suffisamment menti, vous êtes une Jedi, vous me devez la vérité ! Cette bataille, qu’est ce que c’est ? Où c’était ? Et cette planète avec un anneau stellaire … Tous ces gens. Pourquoi les Jedi ? Pourquoi maintenant ? Je l’avais bien dit, une Inquisitrice .. Mais devenue Jedi … Non je ne l’aurai pas imaginé. Expliquez moi, je veux comprendre ce que j’ai vu, n’est-ce pas suffisamment clair ? Pourquoi me parler d'elle ? Pourquoi est ce que vous devez toucher à ça forcément ? Expliquez moi ! » Son doigt était pointé vers son coeur, alors qu'il semblait en perdition face à cette situation dont il n'avait plus aucune prise. Ses cheveux étaient défaits, il commençait à suer, et il ne tenait plus sa démarche princière habituelle. Il était totalement entre les mains de la Grise ...
#25789
Helera avait réussi à semer le doute dans son esprit, même si cela était très loin d’être le but escompté. Elle en était désormais certaine, certaines informations n’auraient pas dû lui être divulguées. Trop tard, maintenant il fallait réparer les erreurs. Le prince était plié en deux, tétanisé par l’incompréhension et la peur. De puissants moteurs de l’excès. Alors que les Stormtroopers s’éloignaient, elle jeta des coups d’œil aux alentours afin d’y apercevoir des caméras, des micros ou autre matériel pouvant nuire au prince. Après vérification, elle se concentra enfin sur lui. Elle plaça ses mains face contre ciel.

« Prenez mes mains et détendez-vous. »

Ce geste n’était pas là en signe d’affection, ni même en signe d’attaque. Helera cherchait simplement à calmer son esprit et ce contact physique lui permettrait de se concentrer sur le moment présent. Et pas sur des éventualités futures, des questionnements handicapants etc. Quoi qu’il fasse, elle tenta au mieux d’apaiser l’atmosphère par la Force sans pour autant s’infiltrer dans son esprit. Le ton qu’elle prit changea du tout au tout et se fit bien plus calme, posé et rassurant autant que faire ce peu. Son regard toujours dans le sien, elle prit une grande inspiration avant de commencer.

« Je n’ai aucun intérêt à vous nuire, vous mentir ou vous manipulez. Personne ne me connait vraiment, bien que tout le monde ait un qualificatif à m’attribuer. Je ne suis pas une Jedi, votre majesté. »

L’utilisation du titre devait, l’espérait-elle, lui prouver qu’il restait maître de cette situation. Tout était fait pour le mettre en confiance.

« Ils m’ont rejeté également, tout comme la république l’a fait. Je suis une grise autoproclamée, ne faisant parti ni des Sith, ni des Jedi. J’avais pour intention de me faire régulariser par la république, mais les rumeurs ont eu raison de moi et je n’ai réussi qu’à me faire capturer et interroger par votre amante. En échange de ma liberté, je devais prouver à cette république que nous n’étions pas des ennemis, alors un maître Jedi est venu chez nous et nous a jugé sur notre mode de vie. Je n’en sais pas plus à ce niveau là. »

Elle fit une première pause, prenant toujours le temps d’articuler.

« Les visions que vous percevez de mon passé, je ne les contrôle pas toutes et je ne sais pas ce que vous avez vu. Cela en va de même pour vous et vos sentiments. Vous devez être plus précis et je vous répondrai. La planète avec l’anneau stellaire est probablement Kuat, ma planète d’origine. Je n’y suis resté que peu de temps en fait. Mes parents se sont rebellés contre le système impérial et m’ont livré à une Jedi, pour me protéger, avec laquelle j’ai commencé ma formation. Tous trois sont morts aujourd’hui. Pour ce qui est de la bataille je ne peux pas vous en dire plus, j’en ai fait beaucoup… Sur quelle planète ? Contre qui ou quoi ? »

Elle en venait alors au sujet sensible sur Leia. Il savait désormais pourquoi elle avait quelques ressentis sur elle et pourquoi elle ne pouvait lui faire confiance pour l’instant. Cependant, dans une logique de coopération, elle devait lui expliquer :

« Quand on rentre en communion psychique, il arrive que des sentiments ou des personnes fuient. Nous ne les contrôlons pas. Je l’ai vu et j’ai senti votre relation, mais cela s’arrête la. Cependant, cette vision m’empêche de construire d’éventuels accords avec vous, à cause d’elle justement. Tant que je ne serai pas sûre qu’elle n’est pas un danger pour nous, alors je me devrai de me tenir éloignée. »

Enfin, et elle terminerait avec cela.

« Quant à votre côté sensitif, il existe bel et bien. D’autres que moi vous le diront, mais attention à qui vous en parlez. Les traqueurs sont nombreux au sein même de l’empire, croyez-moi. Je ne pourrai assurer votre protection. »

Maintenant, la Grise le laissa digérer toutes les informations, et attendait le reste des questions. Car pour sûr, il y en auraient …
#25804
Le Prince, après tout ça, ne pouvait que se laisser porter par le vent. Il n'avait pas vraiment envie de lutter, il était simplement noyé sous tout ça, ces questions, ces incompréhensions. Dans un soupir long de lassitude, de fatigue, il se redressa lentement et posa ses mains sur celles de la Grise. Il posa son regard sur elle, de nouveau, l'air marqué, et l'écouta. Soupirant de nouveau, il fit quelques roulement de tête sur ses épaules avant de reprendre une position un peu plus droite, au fur et à mesure qu'il s'apaisait, malgré lui. Sa voix désormais plus douce et l'atmosphère nettement moins .. alarmante, il ne pouvait que laisser son esprit abandonner ce qui le travaillait intensèment depuis quelques minutes. Il l'écoutait, désormais, sans marquer une quelconque réaction, plus proche de la fatigue que d'autre chose. La voir ainsi faire plus d'efforts lui donnait l'impression de la voir sous un autre visage, mais il ne la connaissait pas tellement pour pouvoir le dire plus haut. Alors seul son silence resta, tandis qu'elle essayait de lui donner des explications qui ne le satisfaisaient pas. Finalement, une fois qu'elle eut finie, il resta les lèvres fermées encore un petit moment. Son regard se perdait sur la rue autour d'eux avant de revenir sur elle, puis vers le sol, ses chaussures, avant de s'arrêter une nouvelle fois sur elle. Il se décidait enfin à reparler, d'une voix plus calme, marquée par ce qu'il venait de se passer.

"Déjà, je ne suis pas un sensitif. A mon âge, je le saurais déjà, et vous voyez bien que je ne suis pas capable de quoi que ce soit. Donc pour ça, vous vous trompez."


Nouveau silence, nouvelle respiration marquée.

"Quant à mon .. ma ... enfin, celle pour qui j'éprouve des sentiments, je ne vois pas pourquoi elle aurait quelque chose contre vous. Elle n'agit que pour le bien des citoyens de la Nouvelle République, et c'est son moteur, même pour moi qui l'ai cotoyé d'un peu plus près ... Il n'y a pas de raison de la craindre de la sorte, à moins d'avoir de mauvaises intentions ... Ce que je n'ai pas vu chez vous, pourtant. Et .. puisque vous avez été capable de voir ça en moi, n'avez vous rien vu de positif chez moi ? Je n'ai aucune volonté de destruction ou de guerre, je dédis ma vie à réussir ce but ultime qu'est la paix, n'est ce pas suffisant comme gage pour moi ? Après tout ça ?"

Nouveau silence. Presque machinalement, mais intentionnellement tout de même, il essaya de saisir d'Helera les mains d'Helera différement, plus amicalement, plus intimement. Ce n'était là qu'une marque de confiance, peut-être étrange, mais d'avoir gardé ses mains de la sorte était déjà un pas dans sa direction, qu'il confirmait en lui tenant les mains, désormais. Il les tenait redressée, comme si il allait s'apprêter à faire un baise-main, mais sans pour autant l'attirer à lui ou quoi que ce soit. Et même, elle allait sûrement s'en défaire et s'en écarter, alors tentait-il mollement de faire tout ça. D'une voix très calme, posée, presque basse et aux intonations plus lisses il s'adressa de nouveau à elle.

"Je ne comprends toujours pas ce que vous faites ... Ce que j'ai vu ce sont des Jedi, concrètement et ... ce que j'ai ressenti était pareil, qu'importe ce qu'en disent les républicains ou non. Et concrètement vous êtes vraiment un ordre ? Un groupe ? J'ai vu beaucoup de personnes d'entrainer ... J'ai vu ... Je ne sais plus ... Une plaine verte, une confrontation, de la peur, entre sabres et rouges et les autres ... L'anneau il était là. J'ai vu de la neige et des gens qui s'entrainent, vos Jedi, ce qu'ils ressentent ... Le reste je l'ai compris, mais tout ça ... Est-ce réel ? Il y a des batailles de la sorte dans la Galaxie ?"


Il secoua la tête lentement, dans un nouveau soupir.

"Avant même de savoir ce que vous savez maintenant, vous vouliez que je contribue .. Je ne comprends pas, comment puis-je contribuer à cela alors que je n'ai rien à voir avec tous ces sensitifs, et votre guerre. Je fais de la politique galactique, vous faites de la politique de la Force, en quoi pourrions-nous être allié ? Et pourquoi me rejeter maintenant dans ce cas, alors que la logique donne enfin sens à tout ça ? Vous restez mystérieuse peut-être par sécurité, mais après tout ça, après ce que nous venons de vivre, cela ne suffit pas ? Que dois-je faire pour vous prouver ma bonne volonté, dans ce cas ?" Il n'était certes plus le Prince impérial qu'il était il y a encore un bon quart d'heure, mais il était simplement un homme qui veut être utile. Son regard était presque implorant, travaillé, malheureux. L'enfant que l'on met devant un cadeau et qu'on lui enlève une fois qu'il l'eut déballé. Peut-être que cette carte marcherait enfin sur la jeune femme.
#25820
Une fois terminé, le Prince resta en suspens avec sa planète. Il ne bougeait plus, les yeux dans le vide, proche de la syncope. Helera le regardait dans le blanc des yeux, utilisant ni plus ni moins des techniques de relaxations hypnotiques, sans user de la Force. Quand il prit enfin la parole, son ton s’était enfin posé. Il semblait vraiment convaincu qu’il mentait sur son côté sensitif, alors elle n’insista pas. A la limite, c’était mieux comme cela. Aucune formation donc pas de pouvoir, pas de pouvoir, pas de risques. Il risquerait cependant de vite comprendre que l’émotivité qui l’accaparait n’était pas forcément la sienne. Ou pire encore, que la sienne soit exacerbé. En définitif, cela pourrait éventuellement lui porter préjudice, mais rien n’était sûr.

« Je ne dis pas le contraire, Prince. Cependant, nous ne sommes pas des citoyens de sa République. Et pire encore, nous sommes potentiellement pour elle des dangers pour ses citoyens. Sa vision biaisée nous met en danger, tout l’ordre et moi. Ce n’est pas pour rien que j’évite d’aller dans ce secteur. J’ai vu cela en vous car d’abord vous avez pris le temps de m’écouter et vous m’avez fait assez confiance pour que nos esprits fusionnent. Ce n’est pas son cas. Prince, je n’ai rien vu d'autre dans votre esprit car je n’ai pas fouillé. Les autres informations ont simplement fuité. Mais, je n’ai pas besoin de la Force pour vous croire. Vous semblez croire en votre mission et c’est tout en votre honneur. »

Elle inclina respectueusement la tête pour appuyer son propos. Helera resta neutre de visage mais elle sentit néanmoins qu’il raffermit sa position sur ses mains. La Gris ne les bougea pas, si cela pouvait lui permettre de rester calme.

« Vous n’avez pas vu de Jedi. Si vous voulez en voir, ils sont dans leur temple de Coruscant. »

Premier pic à l’intention de ses collègues.

« Vous avez sans doute vu l’Ordre Gris. Un ordre véritable de l’ombre qui préfère se terrer dans l’ombre plutôt que de se montrer au grand jour. Nous faisons ce qui doit être fait sans rien ne demander à personne. Les batailles entre sensitifs sont nombreuses, bien plus que vous ne l’imaginez. Cependant, et contrairement aux Jedi, nous essayons de former les jeunes à la défense contre ce qu’ils appellent le côté obscure. Nous les entraînons pour combattre l’excès et leur donner une bonne ligne de conduite. Cela afin de contribuer à la protection des populations. C’est ce dont votre amante n’a pas vu chez nous. Elle s’est concentrée sur ce qui a été, et non ce qui est. »

Helera restait principalement fermée sur ce sujet qui avait été assez douloureux pour elle. Alors qu’elle avait tenté de se faire régulariser auprès du sénat, on l’avait traité comme un paria, une simple Sith excessive. Cela l’avait profondément blessée et elle ne gardait pas de bons souvenirs de la Présidente. Le prince changea du tout au tout et elle n'avait pas vraiment prévu qu'il veuille les rejoindre. Plus encore, elle avait à un moment oublié ce pourquoi elle était là.

« Je ne vous rejette pas … C’est juste que la présidente est rentrée dans l’équation. J’ai peur pour la vie des apprentis bien plus que pour la mienne. J’ai peur également pour la vie de mes collaborateurs. L’organisation principale ne tolérera aucune fuite d’identité. Je suis d’accord que vous nous rejoignez Prince, mais vous agirez dans l’ombre. Même auprès des autres et de votre dulcinée. Le secret est la défense la plus solide. Je vous sais quelqu’un de bien, mais êtes vous prêt à aller au-delà de vos croyances ? Le rêve de paix n’est pas qu’impérialo-républicain, et nombreux sont les secteurs encore sous le joug d’oppresseurs. »

Elle fit une ultime pause.

« Pour le reste, je n’ai plus rien à vous apprendre. Maintenant il faudrait vous montrer … »
#25895
Il l'écoutait parler, ses yeux portés vers elle. Pourtant, il doutait toujours. Tout cela enflammait sa curiosité autant que sa volonté, et il ne savait plus quelle attitude avoir, ni même comment prendre les choses. Etait-il encore lui-même ? Revenait-il finalement à la réalité, face à tout ce qu'on lui mettait sous le nez et qu'il avait cru sans broncher ? Il ne savait plus vraiment, et à évoquer Leia, ce soucis-là lui restait à l'esprit. Elle lui restait à l'esprit, comme toujours, pour tout ce qu'elle semblait représenter pour lui. Pourtant, il devait réussir à s'en détacher .. Difficilement, mais pourtant ...

"Ce ... Ce n'est pas mon amante. Et je ne comprends pas pourquoi elle interfère entre vous et moi, aujourd'hui, alors même qu'elle n'ait qu'un acteur extérieur que vous n'auriez pas du ... voir ni même connaître, et qui n'aurait jamais du interférer en ce jour. Vous comprenez bien que rien que ce simple fait ..." Soupir. Long soupir, il ferma les yeux, l'air de balayer mentalement certaines choses derrière ses paupières. Il finit par les rouvrir et se permit de venir faire un baise-main à la Grise, sur le dos de ses doigts, avant de les libérer et reprendre un air légèrement droit, ses propres mains se joignant dans son dos.

"Expliquez moi ce que je serai susceptible de faire, dans ce cas, si j'accepte."
Sans le vouloir totalement, il tourna la tête vers la rue, comme si petit à petit il revenait à la réalité. Il offrait son plus beau profil à Helera, laissant surtout voir là quelqu'un qui cherche à se faire désirer. C'était à peu près l'attitude générale du Prince. "Le secret, oui, mais je dois me montrer ? Cela ne me paraît pas très clair, et à qui devrais-je me montrer ? Je n'ai rien à voir avec cet .. Ordre, ces Jedi ? Gris ? Ces Gris ? Je ne sais pas comment vous les appelez, m'enfin, c'est à eux que je dois me montrer mais pas me montrer ? Et pourquoi n'en ai-je jamais entendu parler, si même la République vous a visitée ? Cherchiez vous à vous infiltrer ici, si je le comprends bien ? Ou bien ... Non je ne sais pas. Avez vous des preuves de ces batailles que vous dites nombreuses ? Ou de ce que vous êtes ? Je .. vous m'avez fouillé l'esprit, et je commence à douter de certaines choses. Auriez vous tenté de m'initier dans un piège ? Tout cela me parait si lointain, impalpable .. Quels fronts ? Quelles zones ?"

Il n'avait pas bougé. Restant dans cette posture théâtrale, il attendrait de voir si elle acceptait d'en dire plus pour qu'il accepte lui-même cette offre qu'il avait du mal à prendre concrètement. Cela paraissait si réel et pourtant si ... impossible. Sortie de nulle part, elle était venue lui proposer ça ... Lui qui n'a rien à voir, et qui risque tout à traîner de la sorte avec. Quelque chose sonnait faux quelque part, une marche de l'escalier avait été retirée, et il n'allait pas tarder à le remarquer en se brisant le cou. Pourtant, il était tenté. Tenté, envieux, curieux ... Quelque chose l'appelait.

"L'Empire est pacifié, et vous voici pourtant ici ... Est-ce une coïncidence ? Me cachez vous un détail de plus ?" Il finit par tourner la tête vers elle, son visage tout entier marqué par son questionnement.
#25941
Helera ne bougea pas quand il s’amusa à la saluer avec un baise main en rigueur. Ce genre de pratique était typique des nobles, et pour autant qu’elle s’en souvienne, c’était bien la première fois qu’elle en recevait un. Elle avait l’impression d’être l’égal de l’impérial, première fois également que cela lui arrivait. La Grise esquissa un sourire et baissa la tête. Elle recula légèrement en même temps que lui. D’abord, elle se permit de le couper pour mettre les choses aux claires.

« Prince Althar, vous faites ce que vous voulez avec qui vous voulez. Je ne suis pas là en juge ou redresseur de tort. Néanmoins, votre liaison avec la présidente de la république, qu’elle soit … comme elle doit être, pourrait nous nuire. Dans le sens où la république ne nous porte pas en très grande estime. A leurs yeux, nous sommes des hors-la-loi, et c’est le cas. L’exemple du port du sabre laser en est la preuve. Mais même si j’ai essayé de nous faire régulariser, cela n’a pas fonctionné. Voilà, j’ai peur que ce soit un frein à nos relations futures. Nous sommes une coalition qui mettons une importance CAPITALE sur la confiance. Si nous ne pouvons avoir confiance en vous, nous ne pourrons pas travailler avec vous. Vous comprenez ? »

Quand il prit la pause, elle haussa un sourcil car ne comprenant pas réellement la manœuvre. En revanche, le quiproquo qui s’était installé la fit sourire.

« Non, dans le sens je dois vous montrer pour vous prouver. Je ne vous demande pas de vous montrer, vous. »

Encore une fois le prince s’emporta.

« Du calme je vous prie. Ces batailles existent, j’en porte sur mon corps les stigmates les plus réelles. Pour des raisons de décences cependant, je ne peux vous les montrer. Nous sommes de fervents défenseurs des êtres pensants. Dans cette optique, nous partons du principe que l’esclavage est la plus grande traîtrise aux êtres vivants. Tourné votre regard vers l’espace Hutt, si cela vous en dit. Pour des raisons de sécurité je ne vous emmènerai pas sur le front, mais la guerre qui fait rage là bas est bien réelle. »

Helera fit de nouveau un geste de recul et se retourna également en direction du regard d’Althar.

« Ecoutez Prince. Ma proposition est authentique. Nous avons besoin de soutiens qui pourront apporter ce dont ils ont sous la main. Dans votre cas, vous n’êtes pas dirigeant du Noyau, mais au moins avez-vous, je pense, des capacités de négociateurs ou de diplomate. Ces deux corps de métier, nous en manquons cruellement. Egalement, vous devez avoir les moyens de mettre en place des logistiques efficaces, cela également pourrait nous être utile. Si l’empire est pacifié, je n’en sais rien. Mon regard ne se tourne pas vers les gouvernements. Non, notre but va au-delà. Si vous acceptez cette proposition, je pourrai vous emmener sur un vaisseau de la flotte, si cela vous en dit. Si vous n’acceptez pas, je disparaîtrai et vous n’entrez plus parler de moi. »
#25951
Elle est têtue la Grise. Il plissa les yeux en l'entendant parler de Leia, comme si elle refusait d'entendre ce qu'il essayit de lui dire. Cela l'exaspérait légèrement de la voir autant nier son individualité au profit de celle pour qui il avait des sentiments, rien de plus. Il était sincère, à nu, face à elle. Rien de plus, rien de moins, il ne voyait plus quoi dire pour lui rappeler cette réalité qu'elle n'acceptait pas.

"Je vous le répète, elle n'interférera pas, et que je sache je suis en face de vous, et vous en face de moi. Il n'y a personne entre, personne qui nous influence, ni même personne qui nous en empêchera. Je comprends que vous ayez des problèmes avec, mais ils ne doivent pas interférer aujourd'hui alors même que vous êtes en terre impériale, non mais. N'est pas une preuve de confiance que de vous ouvrir mon esprit ? Et de vous accorder autant de temps en face à face, au milieu d'une rue ? Allons, jeune femme, allons ..."

Finalement, revenant vers elle, il l'observa, les yeux plissés. A croire qu'elle le faisait exprès là encore. Si il y avait des choses qui n'étaient pas très agréables à entendre, celles-la en faisait partie .. Il n'avait pas fait ce qu'il a fait jusqu'à maintenant pour rien, que ce soit son éducation ou même ses errances en Tapani ... Non, cela ne lui plaisait pas de l'entendre. Alors il ne comptait pas se gêner de lui rappeler. Même si elle en appelait à son humanité, il n'en restait pas moins légèrement piqué au vif. Il la regarda d'un air déterminé, de nouveau. Il la défiait presque du regard, avant de lacher prise une fois passé à autre chose.

"Pour des raisons de sécurité ... Halala ... Suis-je un enfant ? Et la décence .. nous ne sommes plus à ça près, j'imagine, maintenant ... Aurai-je l'occasion de voir ces batailles à l'avenir, dans ce cas ? Quitte à n'en être que spectateur ? Quant à l'esclave ... Hmmmm ... Même si j'ai mon avis sur les Hutts, je dois avouer que l'Empire n'a pas toujours fait les meilleurs choix. En venir à une telle négation de l'individu fut assez .. folle, et c'est bien pour ça qu'il n'y a jamais eu d'esclaves sur cette noble planète où nous sommes. Alors je pense que là-dessus je ne vais pas aller à l'encontre de vos idées, qui semblent bien vous guider dans votre vie. N'avez vous pas peur de combattre une chimère ? Est-là votre unique raison d'être dans cette Galaxie aux maux si nombreux ?"


Sa question était sincère, d'une certaine manière. Il découvrait petit à petit cet esprit là, et il en cherchait encore les logiques et les dynamiques. Lutter contre l'esclavagisme, oui, mais jusqu'à quand ? Seulement ça ? Ne parlait-elle pas de causes galactiques ? De grandes aspirations pour les peuples ? N'était-ce que ça ? Il voulait en savoir plus, comme toujours ...

"Alors montrez-moi. Vous me flattez, alors que vous ne connaissez guère mes compétences, mais par orgueil je prendrai ça comme des compliments. Donc d'accord, emmenez-moi, montrez-moi, et nous nous serrerons la main d'assentiment. Mais j'espère que votre vaisseau est à la hauteur de ce que vous m'en vendez, Helera, sinon cela risque d'être décevant pour moi .. Et comme je suis un enfant, je risque de réagir mal si je suis déçu, méfiez vous ..."

Il se contenta de plisser les yeux. Il espérait au fond de lui qu'elle comprendrait à l'avenir qu'il n'était pas simplement un nobliaux pourri gâté. Si il en avait eu le temps et l'occasion, il lui aurait prouvé l'inverse à coup de sabre. Mais ça, elle ne le verrait qu'un autre jour, où elle comprendrait ce qu'il en était réellement. Glissant ses mains dans les poches, il la regarda. Et maintenant ?
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