L'Astre Tyran

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D'apparence pacifique, avec ses forêts et ses mers, Kuat est en réalité l'un des bastions de l'armement impérial. Les chantiers spatiaux de la CNK entourent littéralement la planète, et emploient des millions d'ouvriers, afin de produire notamment les Destroyers Stellaires Impériaux.
Gouvernement : Empire
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By Harlon Astellan
#32499
Voilà Chaz. Normalement c'est du bon latin. Ça va mieux ?

Shtig ?


En terme de longévité, la secrétaire actuelle avait quelque chose de remarquable. Sa carrière durait depuis presque trois mois déjà.

Il va falloir préparer ma salle de communication. Je risque d'avoir une entrevue d'ici peu.


Elle acquiesçait sans un mot. Toujours assise en face d'Harlon dans son cabinet de travail, à rédiger les courriers courants, à donner des informations techniques qui faisaient gagner du temps, à trier les informations à prendre en compte et à laisser entrevoir l'intérieur de son chemisier en soie sauvage. Il aurait fallut des lunettes opaque pour ne pas voir là le manège traditionnel. Quoi de plus avantageux pour une carriériste que de passer de secrétaire à maîtresse officielle de l'Empereur. De quoi couler des jours heureux dans une grande baraque, avec serviteurs et jacuzzi, en plus de se taper un Empereur qui, contrairement aux précédents, avait des allures de mannequin pour catalogues de messieurs.

En attendant, vous pourriez essayer d'avoir la ligne directe de quelqu'un ?
Bien sûr seigneur... Qui donc exactement ?
Valeria Kuat.


La crinière blonde ne frétilla même pas.

Hmm. Ca ne va pas être facile.
Oh. Je comprends que ça soit difficile pour vous.
C'est même presque impossible... il me faudrait contacter des gens que je connais pour qu'ils voient qui elle pourrait connaître, et...
Quand pourriez-vous me fournir son ID de comlink ?
D'ici 30 minutes tout au plus.
Vous en avez 20.





Les 20 minutes étaient dépassées. En fait, il avait fallut des heures pour l'obtenir. On pensait toujours que les industriels se contactaient "comme ça". Finalement, non. Il faudrait passer par un secrétariat pour ça. Un numéro public. Il avait fallut sélectionner le secrétariat le plus proche de Valeria pour espérer se la voir confier à un moment. Harlon s'était montré contrarié. Mais il faudrait faire avec. Le but était clair : la secrétaire de l'Empereur devait obtenir une ligne directe avec Valeria Kuat. Cela prit de nouveau un certain temps.


- Une commande assez conséquente.
- Le service marketing...
- Directement auprès de Mlle Kuat
- Je ne sais pas si elle est disponible
- Dites-lui que c'est urgent
- De quoi parle-t-on ?
- De centaines de millions en commandes


Peut-être que la secrétaire réussirait à avoir Valeria Kuat en Holocommunications, avant de laisser la place à l'Empereur.
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By Harlon Astellan
#32826
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Rhalàlà... mais tu vas lâcher ça ! Ahah, allez, arrête maintenant...


Minaudant sur le lionceau ailé - une espèce hybride offerte par un énième prétendant, mais mignon celui-là au moins - qui tirait sur un de ses bijoux, sous un soleil doré qui lui chauffait le creux des reins, on pouvait dire que c'était une bonne journée pour Valeria. Les tractations récentes donnaient des perspectives intéressantes pour les CNK. La croissance des chantiers allait en augmentant depuis la... on pouvait le dire, "libération". La Nouvelle République faisait un bien mauvais client, mais les livraisons arrivaient à l'heure maintenant, et les clients privés s'amoncelaient. A continuer comme ça, et ils seraient de nouveau en rupture de stock... une première depuis presque 3000 ans !

Et Valeria, aussi volage qu'on la décrivit, restait en charge des CNK depuis le début. Considérée comme fantoche par le bas de l'échelle pour son extravagance, les hautes sphères savaient parfaitement quel genre d'animal elle cachait en son sein. Et la morsure était douloureuse quand il fallait y recourir.

* Mademoiselle Kuat ? *


Soupir. Elle tripatouilla encore un peu son bijou pendant que son holocom - mode sonore uniquement - grésillait. Elle était lasse de devoir interrompre quelques moments de détente avec ses chatons - voraces et avides de chair crue, mais chatons quand même - pour répondre à tout un tas de conneries.

Si c'est Duncan, dites-lui qu'un bouquet de fleur ne sera pas suffisant pour m'épouser.
* A dire vrai, il ne s'agit pas de Duncan. *
Débonny ?
* Non plus. *
Hatis ? Tournoros ? Mercadia ? Piraloï ?
* Non, il s'agirait d'une... Hannah Shtig. *
Une femme ? Encore ? Je suis pas sectaire, mais elles exagèrent... qu'est-ce qu'elle propose pour un mariage ?
* En fait, de ce que j'en comprends, elle serait la secrétaire d'un client potentiel. *
Oh, des affaires ? Ma foi, ça change un peu. Et secrétaire de qui ?
* Harlon Astellan. *


Elle faillit s'arracher une mèche en se redressant. Le lionceau ailé tirait encore dessus, ça aurait pu lui détruire le cuir chevelu. Elle le poussa d'un geste assez violent et revint sur l'interphone.

Harlon Astellan... l'Empereur ?
* Celui-là même. Il parle de... centaines de millions en commandes. *


L'Empereur Astellan... le nouvel homme fort... à la contacter, elle ? Pour des commandes ? En millions ? Elle en savait peu sur lui. Mais elle se doutait bien que la commande n'allait pas se faire sur Kuat. Il y avait autre chose derrière. Et venant de l'Empereur...

Bien, dites à sa secrétaire de me mettre en liaison. Le plus vite possible.
* Je le notifie à son secrétariat. *


Elle posa sa main sous son menton et commença à se ronger un ongle. L'Empereur ? L'Empire ne les avait plus contacté depuis maintenant des mois. Plus d'un an, presque deux. Qu'est-ce qui motivait un retour aux origines aussi soudain ? Un besoin en vaisseaux ? Valeria ne s'intéressait pas à ce qui se disait dans les basses couches de la population. Son attention d'actualité était focalisée sur les racontars de la Haute de Kuat pour éviter de se faire prendre par surprise et guetter les rivaux potentiels, mais de là à savoir ce qui se passait dans l'Empire... bah ! Juste le tout-venant en somme. Kuat avait quelques espions de çi de là, mais rien d'institutionnel ni de très fulgurant.

Au final, il avait fallut dix minutes pour que la communication s'établisse. Elle n'avait pas réalisé qu'elle était restée figée, allongée sur le sol, et sur le ventre. Quand l'image bleue apparut, elle se redressa en vitesse.

Sire Astellan !
Dame Kuat de Kuat, c'est un plaisir de... vous...


Il ne la regardait pas dans les yeux. Son regard était plissé juste sous son coup remarqua-t-elle.

Oui ?
Euh... hm hm. C'est que...


Il pointa la partie sous son menton. Elle regarda distraitement. Oh misère. Un chaton avait tiré sur son soutien-gorge semblait-il.

Oh ! Je suis navrée, je n'avais pas...
Non non... Pas de... pas de soucis. Prenez votre temps.


Elle profita de se pencher pour sourire. De ce aqu'on disait de lui, il devait être homme à passer une heure à réfléchir pour savoir si cet incident était fortuit ou calculé. En tout cas, il était aussi pataud que les autres.

De fait, nous pouvons reprendre.
Oui ! Oui tout à fait... hm hm, donc, ravi de vous voir enfin, Dame Kuat de Kuat.
Moi aussi, Empereur. Même si vous avez fait plus que me voir.
Hmmmmm, oui, dirons-nous. Je suppose que votre...
Vous me trouvez comment ?


L'Empereur s'arrêta net.

Veuillez me pardonner... ?
Oh je vous pardonne. Je vous demande comment vous me trouvez.
Oh, ma secrétaire a prit en charge la prise de contact.
Très drôle. Non, je veux dire physiquement ?
Je ne comprends pas bien la question.
Pour un empereur vous n'êtes pas très dégourdi. Vous me trouvez comment ?


Elle devait l'avouer... elle fut surprise de la suite. Il soupira, et prit un air un peu... contrarié. Comme si la zieuter était ennuyeux. Le poil de Kuat se hérissa.

Pardonnez ma gaucherie, Dame Kuat de Kuat. Il se trouve que mes compétences sollicitées pour cet entretien tiennent plus de ma condition de chef d'Etat à celui d'homme. Si mes qualités de chef d'Etat ne sont guère pertinents dans un jugement porté sur les... privilèges naturels qui se portent à mes yeux, je peux néanmoins vous répondre en tant qu'homme que vous êtes une des plus belle femmes que j'ai jamais vue.


Il balaya l'air d'un geste ample. Dommage que la com soit coupée à la taille. Elle aurait aimé observer l'entrecuisse.

Pourrions-nous revenir aux affaires ?


Intriguant. Un compliment bateau, mais qui devait sonner comme sincère pour l'Empereur. Loin des prétendants béats et rendus gagas par les courbes généreuses d'une riche entrepreneuse. Il semblait même s'être remis du petit incident initial.

Bien, oui, mon secrétaire m'a donc dit que...
Me trouvez-vous bel homme ?


A son tour d'être interloquée. Il avait dit ça avec tellement de naturel et de détachement... on aurait dit un robot.

Euh... comment ça bel homme ?
Pour une femme d'affaire, vous n'être point très dégourdie. Vous me trouvez comment ?


Elle lui offrit un sourire en coin très bref. D'accord. On ne lui avait jamais faite.

Vous êtes plutôt pas mal de votre personne. J'aime bien votre barbichette.
L'Empire avait autrefois un lien fort avec Kuat. Et avec ses dirigeants. L'Empire aimerait retrouver cette alliance perdue.


Remarquable. Il avait complètement renversé l'échiquier.

Je vois. On m'a parlé de centaines de millions de commandes ?
Je suis l'instigateur d'une politique néo-militariste qui implique l'achat massif de modèles éprouvés dont vous êtes les entiers bénéficiaires des plans de construction.
Et la place de Kuat, au milieu de cette marée républicaine, empêche une livraison en deux jours ouvrés pour vous.
C'est un peu figuratif, mais nous nous sommes compris.
Du coup ? Vous proposez quoi ?
Une solution plus triviale. L'Empire vous aide à localiser des sites de production et de recherche en territoire impérial, en co-finançant des lieux d'assemblage, en vous faisant bénéficier de ses fournisseurs de matières premières, voire en vous cédant des usines d'Etat, et nous reprenons notre partenariat... directement sur le lieu d'acheminement.
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By Harlon Astellan
#32893
Trop peu novice, Valeria ne montra rien de ses émotions. Harlon avait du mal à la cerner. On la savait... provocatrice. Volontaire dans l'acte de domination, passant par l'acte sexuel au besoin. Mais on la savait aussi figurativement impénétrable qu'une diseuse de bonne aventure. Derrière le fard du masque de courtisane enrichie sur le dos de prétendants trop naïfs, bien tapis sous les légères taches de rousseur et la couronne de cheveux élaborée avec soin sommeillait le tempérament des veuves noires et des entrepreneuse aux talents multiples. Les CNK n'étaient pas devenus pauvres sous son égide. Presque au contraire.

Il la savait à peser le pour et le contre en prenant ses postures séductrices. Main sur la hanche jetée sur le côté, sourire en coin. Poudre aux yeux.

C'est... ambitieux.


Elle battit des cils trois fois.

J'imagine que c'est empli de générosité que votre bouche a proposé de signer l'invasion préventive de Kuat par les forces républicaines.


Harlon ne répondit rien.

Vous ne dites rien ?
Vous semblez vous être fait une sorte d'idée de cette proposition déjà. Je ne vois pas quoi y répondre.
Pfff. Et vous m'expliquez en quoi j'ai tort ?
Vous ne portez aucun tort.
Vous m'expliquez pourquoi vous voulez me faire tuer alors ? Parce que je suis une femme, c'est ça ?
Je n'ai pas plus dit que vous aviez raison.


Explication.

Vous, signant pour la construction massive en territoires du Nord serait, en effet, une tentative éclairée de suicide collectif, pour vous et vos équipes. Toutefois, je présume que vous et moi savons que rien de tout ceci ne serait officiel, bien entendu.
Expliquez-vous.
Je ne pense pas nécessaire de le faire.
Faites-le quand même, des fois que.


Harlon inspira bruyamment. Valeria comprit qu'elle avait irrité l'Empereur, et qu'il ne tentait pas de s'en cacher. Une lectrice de langage corporel savait comment interpréter les faux-semblants à partir d'un échantillon de vrai-semblant. Elle l'avait maintenant. Il serait difficile pour Harlon de dissimuler de trop ses ressentis maintenant.

Trop peu novice.

Par le biais de sociétés écrans, l'Empire attribuera des droits d'usage de ses installations. Ses sociétés écrans auront divers niveaux de possession dont les directeurs seront une holding du Secteur Corporatif et une du Secteur Tapani, en actionnariat conjoint anonyme. Ces deux holdings seront possédés à cent pour cents par les Chantiers Navals de Kuat. La Nouvelle République devra se heurter à une juridiction étrangère dans deux secteurs hors de contrôle, et pour l'un d'eux, hors d'accès physique pour vérifier tout ceci.

D'autant que la sortie de vaisseaux CNK ne garantie pas la patte CNK, qui pourrait s'être fait voler les plans par une compagnie tierce, voire par l'Empire lui-même. Si CNK déclare le vol des plans avant le début des opérations, la chose serait même envisagée avec sérieux par les autorités républicaines. Et impossible de traîner l'Empire en procès, rendant inutile toute intervention, même armée, puisque Kuat a un statut qui la place hors de la juridiction générale de la Nouvelle République.


Il était fatigué d'expliquer ses plans.

L'envisagiez-vous autrement ?


Valeria, à son tour, offrait un visage fermé à Harlon. Presque haineux en fait. Elle n'aurait pas fait mieux.

Si vous êtes aussi intelligent que vous voulez le faire croire, il fallait que je vérifie.
Ma réputation a été à la hauteur de vos attentes ?
Non.
Non ?


Fallait-il croire qu'il était vaniteux, parce qu'il se sentait vexé.

Pourquoi non ?
Parce que ça, c'était une réputation. Maintenant il y a l'autre.
L'autre ? Quelle autre ?
Vous aimeriez donc le savoir ?
Je serais curieux.
Et bien venez chez moi en parler.


Pas de réaction apparente.

Ce n'est pas drôle.
Ce n'était pas censé l'être. Empereur Astellan, votre proposition m'intéresse. Mais pour que je sois assurée de votre sérieux et du bien-fondé de votre amitié entre l'Empire et les Chantiers Navals de Kuat que je dirige, je me dois de voir votre engagement de visu. Et vous prouverez cet engagement en venant sur Kuat en vue de me convaincre de signer.


Elle était sérieuse. Son visage fermé et déterminé. Rien ne laissait supposer une moquerie ou une proposition déplacée. Non. Aussi Harlon faillit-il s'étrangler.

Mais... vous n'y pensez pas ! Imaginez-vous seulement les risques que je prendrais en me déplaçant en territoires ennemis ? Et si je suis capturé ? Ce que je risque ? Ce que tous risqueront dans l'Empire ?
C'est ma condition. Si cette amitié s'incline devant la nécessité d'un voyage un peu risqué, je pense que vous pouvez encore vous trouvez un autre ami.


C'était peut-être ce qu'il fallait faire. Laisser tomber les CNK. Aller voir ailleurs. Copier les plans kuati. Se moquer des conséquences d'un vol industriel...

Mais non. Quelque chose lui disait que les CNK devaient rester avec le coeur acquis à l'Empire. Quand viendrait le Temps Béni, les Chantiers seraient de précieux alliés. A ne pas contrarier.

C'est d'accord.
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By Harlon Astellan
#32900
Il avait du mal à se l'entendre dire.

C'est d'accord. Je viendrai.
Seul et sans escorte bien sûr.
Évidemment.


Valeria Kuat n'était pas du tout novice en politique. Elle avait su cerner les besoins de l'Empereur et exiger ce qui ne s'exigeait pas. Il restait le risque que Kuat ne soit qu'à moitié honnêté, voire pas honnête du tout. Elle pouvait signer et le vendre. Ou le vendre directement. Mais Harlon en doutait un peu. Valeria, aussi assassine et manipulatrice soit-elle avait quelques fondements d'honnêteté dans ce genre de cas. Elle non plus n'ignorait pas la portée de l'Empereur. Avec un peu de patience, la faire tuer serait inéluctable. Les armées de l'Empire auraient de quoi venger la capture de leur chef. Valeria Kuat perdrait à vendre l'Empereur, fatalement.

Mais le risque, aussi minime soit-il venant d'elle, restait présent.

Je vais faire préparer ma venue.
Dois-je guetter un signal précisant votre venue ?
Quand vous entendrez que votre maître d'arme est venu, ouvrez-moi la porte.


Elle acquiesça. Après quelques échanges banals, ils coupèrent la communication. Harlon comme Valeria avaient un doute sur quelque chose... Qui avait gagné la joute verbale ?



6 heures plus tard


Bien... et une ligne de... oh, je pense qu'un million de crédits seront assez.


L'agent rassura l'Empereur.

D'un point de vue personnel, Empereur, cet argent vous appartient en intégralité. Nous vous ouvrirons des fonds illimités pour le temps de votre voyage.


L'agent, un détaché des RI travaillant maintenant à La Voix, l'armée personnelle de l'Empereur, voyageait de table en table dans un local dédié aux agents partant en mission. Après une heure passée à expliquer à l'Empereur pourquoi il ne devait pas y aller / pourquoi il avait des agents pour ça / combien il en avait pour ça / en quoi il mettait sa vie en danger / par extension, celle de l'Empire / pourquoi il risquait de laisser la porte ouverte à un putsh pour le retour, il avait fini par sautiller comme un enfant en présentant le matériel propre aux agents. Une puce à crédits - du coup, à crédits illimités - une ligne de 5000 crédits républicains en liquide, son propre blaster, un comlink, du matériel de protection personnel, un générateur de bruit blanc, une caméra espion, un datapad enregistreur, et une capsule de poison à croquer. Il oublia vite cette dernière en se souvenant à qui il la proposait. Harlon, néanmoins, la glissa discrètement dans sa poche intérieur.

Et pour la tenue ?


Une batterie disponible. Harlon choisit la tenue du Chasseur de Prime des Sables. Bandelettes serrées sur une armure rapiécée, dans un pantalon en cuir usé. L'odeur de sueur légèrement présente avait été posée artificiellement mais donnait un effet saisissant.

Il faudra compter deux jours pour vous faire une identité crédible de chasseur de prime, et faire vos faux permis de chasse. Il faudrait aussi prévoir du maquillage, si vous êtes contrôlé.


Harlon soupira. Décidément, la vie d'agent n'avait rien d'une longue voie hyperspatiale tranquille.

Et en vaisseau personnel...
Il est amarré au quai 4.
Evidemment.


Soupir.

Pourquoi vous ennuyez, Sire ? Vous avez tout un tas d'espions à votre service, dont c'est le métier qui plus est.
Rassurez-vous. J'ai donné des ordres et placés des troupes stratégiquement. Il n'arrivera rien à mon trône ou moi-même.
Non, non... la ligne choisie est parfaite et vous serez couvert comme jamais... mais je parle de faire vous-même une mission qui peut être accomplie par d'autres...


Lui dire ? Qu'un petit bout de femme avait fait de lui son petit pantin temporaire, le temps d'une semaine inutile passée à prouver un point ou deux ? Que l'Empire aimait Kuat et que Valeria pouvait exiger des choses de l'Empereur ? Non. Mentir était meilleur.

Je pense qu'il est important qu'un chef soit en capacité d'accomplir ce qu'il demande à ses troupes. Il n'est de bon chef que celui qui est capable de faire ce qu'il demande qu'il soit fait.


Lueur de compréhension chez l'agent.

Oui... remarquez, Sire, c'est une très bonne idée pour apprivoiser toue la RI...
Ah bon ?
Oui... Un Empereur qui fait son espionnage lui-même...
Hey oui... j'ai su rester simple.




42 heures plus tard


La prothèse lui couvrait bien le visage. Il s'observait dans une glace et avait envie de hurler. Il avait un visage cicatrisé à vif d'une brûlure intense, comme si son visage avait était associé à une grenade à fragmentation pendant un instant privilégié. C'était bluffant. D'autant qu'elle se posait juste sur sa tête. Amovible et ultra crédible. Harlon se tourna vers l'artiste.

Bravo Docteur. Je serais presque convaincu que c'est le mien.


Le Docteur sourit et hocha la tête en signe de remerciement. Le Docteur n'était pas vraiment un médecin. C'était juste un surnom lié à sa précision chirurgicale. Le Docteur était thanatopracteur. Recruté dans une morgue privée, il avait eu le loisir de posséder une réputation confidentielle. Pas de celle qui le fait venir dans des journaux. Mais de celle qui le rendait exceptionnel dans le milieu mortuaire. Ses talents de maquilleur et "d'arrangeur" lui avait valut le recrutement discret des Renseignements pour des missions de maquillage. Plus discret qu'un spécialiste des effets spéciaux, pas moins talentueux mais en recherche de références. Et mettre "Travaux divers pour les Renseignements Impériaux" sur son CV, si ça avait un cachet certain, c'était aussi une façon de se plomber une carrière. En se faisant plomber tout court.

Je suppose que ça me sera utile. Merci encore. Continuez comme ça.


Le Docteur ne répondit rien. Il ne répondait jamais à rien depuis 20 ans. Époque où l'on lui avait coupé la langue.
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By Harlon Astellan
#32932
Harlon détestait piloter autre chose qu'un vaisseau militaire. Comme tout le monde, il avait passé son permis de landspeeder très jeune, mais conduire l'avait toujours ennuyé dans ce cadre, et il avait vite préféré les solutions des taxi et des chauffeurs personnels. Du temps où il était Grand Moff, il avait réussi à tirer quelques séances de vol en Bombardier, et ça lui avait plu. Là, piloter un vaisseau civil banalisé sans transport de fret, juste de quoi se relaxer un minimum, se tenir propre et manger, dans un couloir hyperspatial, c'était... barbant. Il soupçonnait le côté "tracé" de ces voyages. Rester sur la ligne, ne pas sortir des clous. Piloter un bombardier, c'était la garantie de voler où on veut, et poser des bombes dans le paysage. C'était jouissif.

Et là, en prime, lui, Empereur Galactique, il pilotait lui-même un vaisseau civil au lieu de se relaxer sur le pont d'un Destroyer Stellaire capable de raser des continents entiers. Il n'avait pas décidé d'occuper une place de choix galactique pour... ça. Des légions - littérales ! - à ses ordres. Et il était là, à porter du maquillage, à s'habiller comme un pouilleux, à voyager seul dans un véhicule à la hauteur de son personnage.

Un personnage qu'il apprenait par coeur à mesure que le voyage passait. S'il avait été mauvais joueur, il aurait eu de la lecture pour tout le voyage et se serait occupé à potasser son personnage. Mais là encore, ses qualités faisaient ses défauts : il avait toujours été un bon élève qui faisait bien ses devoirs et retenaient vite les leçons et ce qu'il lisait. Et bien vite, sa collection de livres embarqués ne suffit plus. Quand il passait près d'un relais Holonet, il téléchargeait vite fait les informations locales. Ca le tenait informé un minimum et le distrayait un minimum. La note de frais indiquerait des sommes astronomiques en dépenses magasinières, mais bon.

C'est en arrivant sur Commenor qu'il subit son premier contrôle. On l'arrêta avant son saut en hyperespace. Il avait immobilisé son vaisseau, transmis ses données, parlé un peu avec le contrôleur, avait baissé ses protections et laissé les scanners balayer son vaisseau. Son emport correspondait à son personnage : un DLT-19, une armure bricolée des Forces Spéciales Hapiennes, et un scan facial. Les slicers impériaux avaient fait un travail formidable. Le contrôle avait duré 10 minutes, et Harlon avait même échangé quelques cordiales banalités à son vis-à-vis.

Il avait ensuite sauté en hyperespace sans soucis. On faisait toujours un cas de ces gens-là, mais en présentant des politesses, on voyait vite que les gens d'en face étaient aussi normaux que soit. Il suffisait d'être poli.

En poussant un peu encore, on arrivait vite sur Kuat. Passée la petite frontière de la Confédération - et après un virage serré près d'Alderaan, la belle planète des Organa - on remontait directement de Commenor pour aller droit sur Kuat.

Sur place, la sécurité était de mise à l'entrée de la planète. On ne laissait pas passer les gens comme ça. Harlon fut mis en file entre deux croiseurs légers, sur un total de dix files qui s'alignaient à proximité d'une section de l'anneau planétaire. Harlon n'était jamais allé sur Kuat. L'anneau était aussi monstrueux qu'impressionnant. La construction d'un tel colosse de production relevait presque du prodige. C'était là toute la puissance exclusive de Kuat. Cet anneau comme bague de suprématie enfilée autour de la mariée forcée qu'était Kuat.

Coupez les armements et boucliers et entrez dans le hangar cerclé de vert. Nous allons procéder à une inspection plus en détail.


Harlon maugréa. Il avait mit le maquillage avant d'arriver sur site. Il avait peur que le subterfuge soit repéré tôt ou tard... et des conséquences. Heureusement, Kuat n'avait pas de lien direct avec les Forces de Sécurité Républicaines. Mais la dénonciation pourrait aller vite. Il se plia aux consignes et suivit le néon vert qui encadrait un hangar d'une nouvelle frégate, la classe Corona, un très bon vaisseau, digne des Nebulon-B dont elle était la petite fille légitime. Le hangar était spacieux, et visiblement deux autres véhicules à l'air suspects étaient en cours de vérification. Les agents de la Sécurité Kuati, enfoncés dans des uniformes bleu marine qui évoquaient vaguement les uniformes impériaux lui firent signe de se poser, de sortir et de se présenter à eux. Un homme sec dans la fleur de l'âge à la peau d'ébène commença par faire inspecter son vaisseau.

Bien, donc... Monsieur... Harx Sterdin.
Sterdine. Avec un e final.
Harx Sterdine... quelle est la raison de votre venue sur Kuat ?


Le scénario. Harlon avait prit une voix rauque et lasse pour aller avec son allure de chasseur désabusé et marqué - dans le coeur comme dans la chair - par le métier.

Une personne privée a requis mes services.


Hum hum fit-il, comme si on lui servait ce prétexte trente fois par jour.

Et qui et pourquoi exactement ?
Valeria Kuat. Pour un entraînement aux armes.


Il refit un Hum hum ironique tandis que les deux qui le cintraient riaient doucement. On ne le croyait visiblement pas.

Bien sûr, Valeria Kuat recherche un maître d'arme. Et le voilà armé d'un DLT-19 pour satisfaire à sa demande. Tss.
C'est la vérité, vous pouvez lui demander.
Mais oui, mais oui. Veuillez suivre ces agents je vous prie pour un interrogatoire.
C'est une erreur ! Contactez-la, elle confirmera.


Sourires et sifflements.

Allez, du balais le chasseur. On garde le vaisseau. Va t'expliquer avec les agents.
Mais...!


Embarqué par les bras, Harlon fut traîné manu militari jusqu'à une pièce impersonnelle où les deux agents l'entourèrent d'un oeil mauvais.

Alors alors... Valeria Kuat te veut quoi ?
Je vous l'ai dit. Elle cherche un maître d'arme.


La suite fut confuse. Un agent lui frappa la mâchoire avec violence. Un instant après, il était à terre, à se protéger de coups de pieds en chaîne.




Après une éternité et un oeil au beurre noir, on entra en trombe dans la salle.

Putain... Arrêtez ça ! Relâchez-le !
De quoi ?
Laissez-le partir. Tout est en règle.
Patron, je vois pas en quoi...
Kuat a confirmé sa version.


Harlon n'avait jamais vu des gens pâlir à ce point. Même de son oeil tuméfié, ça se voyait entre tout.

De... mais... que... ça veut dire que...
Valeria Kuat attendait vraiment un maître d'arme. Visiblement c'est lui. Il faut le relâcher tout de suite, elle a dit qu'elle l'attendait.


Harlon cracha un filet de sang en riant. Il partit d'un fou rire incontrôlé qui fit trembler les murs.

Ahahah... vous êtes tous morts...
Ta gueule...
Ahahah... Elle va vous pendre par les pieds...
Ta gueule !
Et... ahahahahahah, elle vous fera manger vos propres couilles ahahahahah...
TU FERMES TA GUEULES MAINTENANT !
AHAHAHAHAHAHAHAHAHAH !


L'agent commençait à paniquer sérieusement.

On pourrait... on peut le balancer au compacteur à ordures et faire croire qu'il est reparti...
Bon sang ! Je te dis de l'envoyer à Kuat ! Si il disparaît elle va nous le faire payer à tous tu comprends ?


Il s'approcha d'Harlon et le releva.

Ecoutez, monsieur Sterdin...
Sterdine... 'vec un e final...
Ecoutez, monsieur Sterdine... vous accepteriez de signer une petite décharge en échange d'une... compensation ?
Naaaaan...
Non ?
Ce genre de contrôle est abusif et intolérable... il doit payer...


Plus de panique encore pour l'autre.

Payer ? Payer quoi ? Et lui il vous a frappé aussi !
C'est toujours ton idée ça ! Les contrôles à l'ancienne, contrôle de mon cul, ouais !
Facile de payer... un duel au pistolet. Vous deux, l'un après l'autre.


Personne n'en revenait.

Quoi ?
Toi et moi... vingt mètres, arme de poing, mode létal... ici, sur le pont.


Il n'en revint pas.

Ahah ! C'est ridicule. Hors de question.
Pourtant, tu vas y passer.
Pardon ?
C'est l'invité de Kuat. Tu y seras bien obligé.





Et en effet, un quart d'heure après, Harlon s'était vu prêter un DH-17 par un agent de la sécurité, comme celui de l'autre auquel il était adossé.

A mon signal, vous ferez dix pas en avant et vous retournerez. A la fin de mon décompte, vous tirerez une seule fois. Messieurs... Allez-y.


10 pas. Question d'honneur. Harlon réclamait le sang de celui qui avait jeté l'offense. A dix pas, il se retourna vivement. Son oeil tuméfié l'handicapait sérieusement. Il devait viser avec son oeil non directeur, et l'exercice était difficile. Mais son pouls était régulier et son bras bien raide.

Un... deux... Trois.


Tir. Un seul. L'autre n'avait jamais été bon en tir apparemment. Harlon visait la tête. Il avait frappé en plein foie. Un mauvais tir. Mais néanmoins fatal après une hémorragie interne de courte durée. Le coup propulsa l'agent à un mètre, et son coup partit tout seul dans un plafond. Deux agents allèrent vers lui pour vérifier son état. Sans plus de considération, Harlon se porta vers le second agent.

Maintenant à vous. Vous m'avez frappé aussi.
Non ! Grâce, pitié ! Je n'ai fait que le suivre...


Ce fut ensuite pathétique. Il se mit à genoux et plaça les mains plaquées au-dessus de sa tête baissée, dans une attitude de complète soumission. Il supplia, implora la clémence de l'Empereur déguisé, invoqua ses enfants - fictifs certainement - et sa mère qui avait besoin de lui pour s'occuper d'elle, souffrante et sans ressource. Harlon finit par soupirer.

C'est bon, c'est bon. Tâchez en revanche de ne plus suivre l'exemple d'un homme inutilement violent.


Il en fit le serment. Puis partit en courant.

Vous êtes un bon tireur... malgré un oeil fermé vous avez su tirer avec adresse.
Kuat n'engage que les meilleurs.
Oui... et j'ignorais que les chasseurs de prime avaient un sens si aigu de l'honneur.
Certes sommes-nous peu... mais au moins sommes-nous suffisamment.
Oui oui... maintenant, puis-je faire encore quelque chose pour vous ?
Si vous pouviez me délivrer un visa plus long. Je compte rester un peu pour des soins.
Bien sûr. Vous avez un permis de séjour de un mois. Et nous avons fait le plein de votre véhicule.
C'est très aimable à vous.


Et, sans un mot supplémentaire, Harx Sterdine descendit en atmosphère, rencontrer Valeria Kuat, qui attendait son maître d'arme.
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By Harlon Astellan
#33150
Alors qu'Harlon se posait, il réfléchissait à ce qu'il venait de vivre, et se disait que rien n'avait de sens. En vertu de quoi l'homme du pont l'aurait convoquée ? Si un homme était venu du diable-vau-vers pour clamer qu'il avait un rendez-vous secret avec l'Empereur, il serait enfermé pour tentative d'attentat, mais jamais on n'appellerait Harlon pour lui dire. Aucun agent n'allait lui demander personnellement confirmation - ou même au secrétaire officiel - à chaque occurrence. Les agents spéciaux disposaient de moyen de se faire connaître.

Et qu'on lui ait fait le plein alors qu'il allait se destiner à la prison rajoutait au mystère. En descente automatique, il profita des commandes libérées pour soigner un peu son oeil dans un miroir de bord. Une poche violette lui boursouflait le visage de façon asymétrique et le rendant méconnaissable. Une lèvre ouverte dispensait du sang séché sur son faux menton. Son maquillage était d'une facture parfaite. La fausse peau épousait les formes "improvisées" et se colorait comme l'aurait fait une peau normale. Il retira néanmoins son cache-misère pour s'ausculter. Devant l'hématome énorme sous son oeil qui l'empêchait de voir, il prit la lourde décision de s'entailler au scalpel laser la partie en question. Il grimaça de douleur sur le coup, mais ça lui passa vite. Il expulsa le sang et désinfecta avant de fermer avec une ampoule de bacta. C'était encore violet, mais il pouvait voir à moitié avec son oeil.

* Posez vous Plateforme Est. *
Oui, oui... plateforme est... ça fait jamais que trois fois qu'on me le dit...
* Pardon ? *
Hmm, bien reçu Contrôle.


Harlon se jurait intérieurement qu'il déléguerait à partir de maintenant. Tant pis pour les contrats de çi et de mi. Il enverrait des flottes maintenant. Ras-le-bol des lubies d'excentriques galactiques.

Au sol, il écrasa le poing du contrôleur qui exigeait un impôt illégal, dont l'impayé conduirait sûrement à la saisie du véhicule après une mise en accusation bidon. Stupéfiants en général. Harlon le menaça en invoquant le nom de Kuat, et en insistant bien sur le fait que s'il trouvait son vaisseau saccagé, fouillé ou déplacé, il allait payer cher. Par grâce, il lui donna un crédit.

Kuat avait une politique d'armement personnel stricte : port autorisé, mais dissimulé. Le DLT-19 d'Harlon était jeté sur son épaule, enroulé dans un étui en tissu synthétique noir. Son armure qui sentait le vieux bouc le rendait repoussant pour pas mal de gens, qui lançaient parfois des "qu'est-ce que tu pues !" intempestifs sans qu'Harlon en prenne ombrage. Parce que non seulement c'était vrai, mais son personnage n'était pas du genre à s'en offusquer non plus.

La résidence Kuat était située en périphérie, à laquelle il accéda après un trajet en LéviTrain urbain. Le tube métallique bondé à cette heure filait à une vitesse de croisière de presque 2000 kilomètres par heure et s'appuyant sur une technologie magnétique et anti-grav pour accélérer et ralentir brusquement sans créer de danger. Une vieille invention, mais qui gardait encore le cap.

* Toum ! * Arrêt Quartier Résidentiel Sud, Université de Campagne, Gare de Triage.


Harlon descendit à son arrêt et se mit en quête d'un plan. Il avait à marcher une bonne demi-heure en direction du Sud pour atterrir sur un logement isolé, bordé de jardins privés, avec au centre un manoir moderne sur plusieurs étages. Sa balade le conduit à longer des maisons citoyennes de gens de classe moyenne, des familles normales, quelques ensembles mono-parentaux, deux-trois maisons plus cossues et un genre de villa de nouveau riche. Sur le chemin, il croisa une fillette qui jouait avec un robot-nourrisse à la voix douce, renvoya un ballon qui était atterrit à ses pieds, et adressa un cordial bonjour à des gens qui, bien que polis, semblaient négativement impressionnés par son allure de chasseur de prime et son odeur flottante peu ragoûtante. L'asphalte fit place à des chemins de terre - étrange de voir un genre de campagne sur une planète aussi industrialisée, le coin devait être hors de prix - et fut vite en vue de son objectif. Le terrain de Kuat était grand d'une centaine d'hectares attenants à la maison, avec un sous-bois privé et des jardins dont la cîme dépassait des murs d'enceinte. Le domaine étant en creux d'une vallée, Harlon arrivait avec une vue plongeante sur le domaine. L'ensemble était harmonieux et à couper le souffle.

Tout lui parut ensuite plus grand une fois qu'il fut au pied du mur. Ils faisaient bien quatre mètres de haut, semblaient solidement blindés et diffusaient un halo bleu à leur sommet. Valeria avait fait installer un bouclier de zone permanent pour éviter les intrusions. Astucieux.

Harlon longea le mur d'enceinte jusqu'à tomber sur un décroché qui contenait un semblant de portail... et un parlophone. Il appuya dessus une fois et attendit une poignée de secondes avant qu'un droïde portier TT-8L vienne lui chercher noise.

Image

* Résidence Kuat. Qui dois-je annoncer ? *
Euh... Harx Sterdine. Avec un e final.
* Vous aviez rendez-vous ? *
Oui, je suis le maître d'arme de Valeria Kuat.
* Patientez. *


Le droïde baissa la tête, son photorécepteur s'éteignant un moment. On le croyait "mort" tout à coup. Harlon observa un peu le portail, les dalles au sol bien ancrées et impeccablement entretenues. Puis le droïde se réveilla.

* Dame Kuat n'attend pas de maître d'arme. Vous devez faire erreur. *
Pardon ? Vous lui avez demandé ?
* Directement monsieur. *
Redemandez-le lui. J'insiste.


Le droïde "mourut" encore, laissa Harlon bouillir un peu. Si elle croyait qu'elle le mettrait à la porte !

* Dame Kuat confirme ses dires. Elle n'attend pas de maître d'arme. *
Quoi ? C'est une erreur, passez-la moi !
* Bonne journée monsieur. Merci de partir avant que nous alertions les services de sécurité. *
Mais...


Dieu qu'il était normal de haïr ces droïdes ! Le modèle le plus détesté de la Galaxie disait-on. Sans remord ni pudeur, il claquait la porte au nez comme un sans-gêne. Et on ne pouvait même pas spécialement l'engueuler, il était programmé pour ça. Harlon pesta, frappa la paroi de fer dans laquelle le droïde était parti, dse fit mal au passage, et s'éloigna en maugréant.

Pas question de retourner sur Bastion. Après toutes ces emmerdes, il allait entrer ! Restait à savoir comment...
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By Harlon Astellan
#33153
Harlon n'avait rien pour crécher. Pas d'hôtel à proximité, rien. Pas de gîte, de chambre d'hôte non plus. L'odeur de son déguisement commençait à lui coller à la peau, et il se sentait crasseux au possible. Il tapa dans un caillou qui alla rouler de l'autre côté de la rue. Valeria Kuat le mettait au défi. Pourquoi faire ? Il n'était pas déjà là ? Il n'avait pas fait le trajet seul ? A quoi ça servait de jouer comme ça ? Faire poireauter l'Empereur loin des affaires ?

Il n'avait pas que ça à foutre.

Il revient à son speeder de location et monta en surplomb, à la sortie du lotissement modèle. Il gara son véhicule et se mit dans un genre de petit parc d'où il pourrait observer le logis. Il commençait à avoir faim. Il n'avait aucun matériel qui lui permit d'observer quoique ce soit non plus.

Hey !


Un homme d'âge moyen, habillé comme un civil lambda vint vers lui, en claquettes et en bermuda. Un civil en vacances qui habitait là.

C'est à quel sujet ?
C'est au sujet que je vais vous demander de partir d'ici.
Vraiment ? Et en vertu de quoi ?
En vertu que vous faites peur à nos enfants.


Harlon ne comprit pas tout de suite. Puis il se dit que ce père avait raison. Harlon faisait peur aux enfants... et, quoiqu'on en dise, certainement aux adultes. Mais il se devait de rester en planque. Comment faire avec un voisinage de peureux ? Combien de temps avant que les autorités ne se déplacent ?

Bien, je vais me déplacer.
Merci. Bonne journée monsieur.


Harlon reprit son véhicule et fila plus loin. Il allait tourner vers la ville quand il aperçut sa porte d'entrée.

Un vol d'oiseaux sauvages, en V parfait, pénétrait le bouclier de Kuat sans même le faire frétiller. Ils rasèrent le logis en volant bas et ressortir de l'endroit sans même avoir déclenché la moindre alarme. Il allait pleuvoir, et le bouclier accueillait les visiteurs.

Harlon eut une idée. Il fonça vers la ville avec d'autant plus d'entrain.




La première visite fut pour un magasin de nourriture. La trivialité de l'endroit était assez déconcertante. Le magasin était compact, les étals ouvraient sur des centaines de produits aux couleurs criardes, les macarons "-20%" ou "1 acheté, 1 gratuit" qui blessaient les yeux... Harlon avait un peu de mal à respirer ici. C'était laid, polluant et chargé. Trop chargé. A l'entrée, il sonna et dut se défaire de son arme, remise à l'accueil. Le "Centre Commercial Hyper" comme il s'appelait déversait son flot ininterrompu de gens venus faire des achats. Il s'aperçut alors avec effarement de l'apparence moyenne de cette clientèle. Elle allait du sale au très propre. Mais pire que tout, c'était le caddie anti-grav. Un objet en plastique dur et en métal qui ne filait pas droit et qui semblait avoir fait son temps. Harlon avançait dans son apparence fausse avec un caddie dans les mains, à parcourir des étals à la recherche de quoi se nourrir. Il acheta un pack d'eau en bouteille, du nerf séché compacté en boîte, des barres énergétiques et de quoi se composer un casse-dalle complet.

Le pire fut la queue. Déballer le tout sur un tapis roulant, remettre tout dans des sachets en fibres naturelles, payer, se voir demander - puis refuser - la carte du magasin... mais était-ce ainsi-là le quotidien des classes populaires ? Imaginait-on pire industrialisation de l'humain que là-dedans ? Son cuisinier faisait-il subir ça à ses commis ?

Cette expérience sociale le laissa un peu retourné. Il chargea ses affaires dans son landspeeder, ouvrit quelques denrées pour se nourrir, et remonta en voiture. Il avait demandé un modèle moderne et cher, aussi tous les gadgets à embarquer étaient présent. Notamment l'assistant de conduite.

Assistance Géolocalisation.
* QUE PUIS-JE POUR VOUS ? *
Cherche une boutique de sport. Spécialisée en sports extrêmes.
* TROIS RESULTATS TROUVES. *
Affine en fonction des avis clients.
* MAGASIN TROUVE AU 287, AVENUE FINIS VALORUM. SE RENDRE A LA DESTINATION ? *
Oui, pilotage automatique.





Le magasin était un peu grand, mais pas trop. Aucun accent sur la présentation, c'était un genre de petit entrepôt coupé en deux par un comptoir. Harlon avait demandé le matériel souhaité au serveur - ou... caissier, ou quoi qu'il fût - et ce dernier avait quitté le comptoir pour aller fouiller dans le cagibis attenant. Entre bruits de cartons qui tombent et de jurons, Harlon attendit moins de 10 minutes avant de le voir revenir avec une sacoche pleine. Le zip s'ouvrit promptement et il en sortit un ensemble de harnais, de sangles, et une coque dorsale particulière.

Ca, mon pote, c'est le nec-plus-ultra de ce qui se fait dans l'milieu. Regarde ça... Harnais doublé en fausse fourrure discrète, pas du genre à te faire traiter de fiotte quoi... Le tout harnaché aux cuisse, à la taille, aux épaules et sur les bras, de façon à ce que ça nique ni les parties ni les aisselles, tout est amorti par un ensemble d'élastiques en matière synthétique extensible ultra-résistante... ils utilisent ce genre de sangle pour soulever des poids de quarante tonnes, quand ils ont pas le pognon pour de l'anti-grav... le parachute est en alliage de polymères ultra-fin et ultra-léger... et les deux touches du constructeur, c'est la branche mécanique aux jambes qui t'évite de te les briser si tu rates ton saut, et le mieux c'est l'enrouleur dorsal. Tu appuies là, sur l'épaule gauche, et ton parachute se rétracte tout seul bien comme il faut. Et bien sûr, la sécurité t'empêche de rétracter s'il est en utilisation, il se range qu'au repos. Et le pli est toujours symétrique... une vraie petite usine ! Mais du coup ça ajoute au poids.


Il sortit ensuite deux autres choses du sac.

Un masque à oxy, un classique, un Gorthal modifié pour être plus compact. En fait t'as pas de bouteille à trimballer, c'est dans les faux filtres là, tu as pour maxi 10 minutes d'oxygène, mais en saut même prolongé ça le fait largement. Et là, t'as des lunettes avec un affichage ATH qui te dit ton altitude, ta vitesse, et te fout un voyant rouge quand tu dois ouvrir le bazar.


Il remit les choses dans le sac et offrit un beau sourire à Harlon. Il était aimable et aimait son métier, ça rendait son humeur communicative.

Bien... très bien ! Et pour tout ça, j'te dois combien ?
Ca, c'est du top qualité mec. Le para, le sac et le casque, je te les arrondis à cinq mille.
Vendu.


Harlon paya par puce. Le commerçant parut content.

Oh et ! Tiens, je vais te donner ça... je donne toujours des trucs aux clients que j'aime bien... R'garde ! C'est un couteau multifonction. Il fait lame, il a une petite scie, une loupe électronique et un petit ensemble d'outils comme tournevis et démêleur. Tiens !


Harlon accepta le cadeau, remercia le commerçant d'une poignée de main et retrouva son speeder.

Assistant Géolocalisation ? Trouve moi un hôtel trois étoiles qui dispose encore de chambres.





Il loua une chambre pour la nuit, en précisant qu'il allait la quitter bientôt. Il paya un service blanchisserie pour qu'on lui nettoie ses vêtements. Dans sa chambre, il prit une douche longue et bienvenue, se décrassant un peu, se débarrassant de son odeur qui le traînait depuis plus d'une semaine, se lava bien les cheveux, et piqua un léger somme après coup. On lui rendit vite ses affaires, qui ne sentaient plus trop. Il rendit les clefs et se rendit de nouveau dans son speeder.

Assistant ! Trouve-moi un aérodrome qui dispose de véhicules civils aériens autorisés de vol en moyenne altitude.





Ah non, je fais pas ça, désolé.


L'aérodrome contenait des véhicules récupérés à droite à gauche, notamment une canonnière TAMA dépouillée de son armement et retapé pour un usage civil d'amateurs de parachutisme et de vols prolongés. Mais le pilote disponible pour des vols était capricieux.

Pourquoi non ? Je ne demande rien de compliqué.
C'est pas ça le problème, c'est que vous avez pas de licence... moi j'embarque pas un mec qui a pas d'licence, chuis désolé.
Et si je multiplie par 10 le prix habituel de vos services ?
Non mais... c'est pas ça la question ! Parce que vous pouvez payer 10 fois le tarif, s'y vous arrive une merde, je suis pas assuré si vous avez pas d'licence ! J'veux pas d'emmerde moi.


Les gens avec une éthique tombaient toujours mal. Harlon voulait mettre fin à la corruption dans ses terres... mais à chaque fois que l'éthique venait, c'était pour faire chier. Quel dommage !

Ecoutez, je dois absolument faire ce vol... donnez votre prix, je vous accorderai votre souhait.
J'ai dit non, et c'est non !
Réfléchi un peu, Jhul... C'est pas si grave au pire, le monsieur fait son saut... au pire vous signeriez une décharge ?
S'il le faut, oui.


Le premier n'avait pas l'air satisfait. Le second, qui s'était glissé dans la conversation en cours de route, semblait l'ouverture idéale.

Okay, mettons ! S'il rembourse nos prêts qu'on a sur les machines et sur le club, je lui donne son tour !
D'accord.
De ?


Ca devait être rhétorique et pas vraiment sincère.

Les machines plus le club, ça doit faire quoi... 2 millions tout au plus ? Je peux vous payer par virement maintenant, j'ai un compte business qui me donne quelques largesses.
Mais... mais...
Alors là, monsieur, si vous êtes sincère, vous serez officiellement le plus gros donateur du club depuis son ouverture.


De fait, Harlon - sous son identité fausse de Harx Sternine - signa un don d'un montant de 1.543.980 crédits à destination du Club d'AéroChute Kuati, dit 'Les Tombeurs', et fut ainsi le plus généreux contributeur du club. On lui annonça même qu'il venait de mettre le club en équilibre budgétaire pendant au moins 20 ans, en les privant des emprunts qui mettait l'association d'amateurs et de passionnés dans le rouge. La passion n'avait pas de prix, et beaucoup de gens se pliaient en quatre pour offrir aux curieux des instants partagés de leur loisir principal. Harlon se fit la promesse de développer le milieu associatif impérial à son retour.




VOUS ETES TARE OU QUOI ? VOUS POUVIEZ PAS LE DIRE PLUS TOT, QUE JE REFUSE ?


Harlon n'avait dit qu'en vol ce qu'il voulait survoler. Dans la "cage", le carré où les soldats clones s'étaient un jour tenus debout accrochés aux poignées suspendues en attendant leur déploiement sur Géonosis, Harlon avait juste son masque à oxygène et des lunettes de protection le pilote qui devait hurler pour couvrir le bruit de la carlingue qui claquait.

ELLE M'A LANCE UN DEFI ! ELLE VOUS CHERCHERA PAS NOISE APRES CA, VOUS ETES A L'ABRI !
Y A INTERET ! SINON CA VA CHIER POUR VOUS !


Harlon sourit légèrement. Ils arrivaient sur site. La nuit était tombée depuis deux heures presque, et le noir était éloquent à cette heure. Parfait pour son plan de non-expert en infiltration.

OKAY... TROIS... DEUX... UN... GOGOGO !


La canonnière avait ouvert sa porte depuis le début du décompte... Une inspiration, et Harlon sautait. La TAMA disparut au loin, en faisant un arc de cercle parfait pour revenir à la base de nuit, et pour que le pilote aille se coucher.

Harlon, lui, activait son casque. L'ATH bleu dispensait toutes les données promises par le vendeur. Altitude 18600 mètres, et ça descendait vite... 230 km/h, et enfin il se stabilisa à 246. Enfin, ça augmentait, mais peu à peu seulement. Le casque avait une luminosité amplifiée qui rendait l'environnement plus contrasté et distinct. Le problème de son équipement était d'estimer la hauteur du bouclier et du manoir. Il avait la distance par rapport au sol, pas par-rapport à ces deux facteurs, dont le premier était invisible, et le second pas encore distinct. Harlon patienta de longues secondes jusqu'à viser convenablement le toit du logis moderne. Ca enlevait 20 mètres à peine. S'il avait bien estimé la courbe du bouclier, il culminait à presque 60 mètres. Il devrait atteindre une vitesse de 15 km/h à ce point pour éviter de rebondir dessus. Aussi il attendit, jusqu'à sentir d'instinct que le voyant allait s'allumer dans une seconde, et déploya son parachute. Le harnais tant vanté lui aussi lui permit d'encaisser le choc avec douceur. Lui qui n'avait eu aucun entraînement, il s'en tirait bien, et sans dégât !

Il sut qu'il avait réussit quand ses pieds furent entourés d'un halo bleu, qui lui remonta jusqu'en haut de la tête. Puis, l'air de rien, il se posa sur le toit de Valeria Kuat. Gagné !




Le parachute rangé, il restait un homme sur un toit habillé en noir. QUi ne savait pas du tout quoi faire ensuite. Il s'approcha du bord du toit et essaye de distinguer des prises. Les corniches étaient épaisses et avaient l'air solides. Bon ! Il n'avait pas un corps d'athlète pour rien après tout... Il se mit au bord, passa une jambe, trouva une prise, tomba le corps et se suspendit, les pieds en appui sur les murs. Il descendit en s'aidant de briques ressortis et se mit au niveau d'une fenêtre. Fermée ! Il longea l'étage et se glissa sur le côté, tout doucement...

Et là, il me dit... mais monsieur, j'ai bien dit oedipien, pas adipeux !


Merde ! Des gardes en contrebas. Harlon se figea et attendit qu'ils passent. Il longea encore quelques mètres... Fenêtre fermée ! Merde... Tant pis, il sortit le couteau-cadeau, défit la lame, et traça un cercle dans un carreau. Dans ce fut assez, il tapa le carreau, dont le cercle rebondit sur la moquette intérieure, et ouvrit la fenêtre. Maintenant, il était à l'intérieur !

Et bah, on s'emmerde pas, hein ! Allez, lève tes mains ! Et enlève ton masque.


Harlon ne le voyait pas, mais l'entendait distinctement. Lui et des bruits de bottes.

Comme si tu croyais que ton vaisseau serait invisible aux scanners... mais bien joué sinon, voleur... on t'as pas vu sur les scans après ça.


En effet, Harlon était passé sous la couverture radar. Mais le vaisseau, non, visiblement. Il pesta et leva les bras.

Qu'est-ce qu'il se passe sergent ?


Harlon tourna la tête alors qu'on le menottait avec des colliers d'électricien. Il avait reconnu la voix. Valeria Kuat, en nuisette blanche à décolleté, venait de sortir d'un chambre, l'air bien réveillé. La révérence du sergent cacha habilement l'érection soudaine qu'on lui devinait.

Dame Kuat, nous avons repéré ce voleur qui tentait de s'introduire dans votre demeure à l'aide d'un complice en vaisseau atmosphérique.
Visiblement, il n'a pas que tenté... et qui est-ce ?
Oh, qu'importe Dame Kuat. Nous allons pourchasser son comp...
Oh, mais c'est mon maître d'arme !


Silence royal dans le couloir.

De... dame Kuat ?
Oui, j'ai mandé un maître d'arme... Harx Sternine. J'avais demandé à ce qu'on le fasse entrer. Pourquoi l'arrêtez-vous ?


Le sergent, si c'était possible, devint plus blanc que blanc. Harlon lui même commençait à ne rien comprendre. Le sergent commença à bégayer, à se gratter les cheveux, et fini par aller couper les liens d'Harlon.

C'est... euh... désolé... on va... on va, on va... euh, arrêter la poursuite du... pilote. Voilà. Désolé... pardon pardon.


Kuat les congédia tous, et le trio qui attendait Harlon dans le couloir partit tête penchée, l'air penaud et à s'imaginer leur renvoi prochain. Valeria soupira et ria un peu.

Du basejump...
Oui bah...
Vous, un empereur ? Vraiment ?
Je n'ai pas trouvé mieux ! Je me suis présenté à la porte et on m'a refoulé... je n'avais plus que ça !
Ca me paraît évident, je n'ai jamais demandé de maître d'arme... si vous aviez dit être l'Empereur Astellan et enlevé ce masque ridicule qui ne trompe personne, vous seriez rentré. Personne n'aurait parlé ici.
Personne n'aurait parlé ? Vos gardiens n'auraient pas fait fuiter ça en allant au bar peut-être ?
Vous avez vu quelqu'un entrer ou sortir depuis que vous êtes en planque, petit génie ? Ils habitent ici et se ravitaillent avec des potagers privatifs situés derrière mon logis.
Et en quoi je ne trompe personne ?
Ah, vous, si, vous trompez. Mais les deux agents des RI qui vous traquent depuis Commenor, eux, ne sont pas franchement discrets. D'ailleurs ils sont là où vous avez tenu votre planque le premier jour, près du lotissement. Vraiment pas discrets... comme si j'avais pas d'holocam de sécurité ! Franchement !


Valeria resta silencieuse un moment. Harlon se sentait un peu con maintenant, et dansait sur ses pieds en attendant l'occasion de passer à autre chose. Valeria soupira et vint vers lui, en lui prenant la main. Elle sentait bon la fleur d'oranger et l'écorce de rose.

Venez. Vous devez avoir faim.
#33208
---------- Ce post contient des scènes explicites ou de nature à choquer. ----------


Harlon avait envie de tout engloutir, mais il s'en empêchait. Il avait retiré son masque, lissé ses cheveux et découvert sa barbiche - tout étant collant de sueur - et s'efforçait de manger calmement. C'était délicieux. Par un miracle qu'il ne s'expliquait pas, ça surpassait ce que son cuisinier officiel préparait. Peut-être que le contexte donnait une saveur ajoutée au plat également. Mais il fallait dire que Kuat était immensément plus riche qu'Harlon, qui ne touchait pas un denier pour sa fonction. Pas même un crédit symbolique. Mais le cuisinier officiel était grassement payé et bien équipé dans sa Tour.

Valeria le regardait manger, un fruit à la main qu'elle croquait doucement en aspirant le jus sans faire un bruit. La nuisette au clair, les jambes croisées et le regard dans le vague, elle regardait un pouilleux qui sentait le gras et la sueur dévorer sa viande comme l'aurait fait un crève-la-faim. Pouilleux clochard qui était l'Empereur Galactique.

Franchement... vous ne pouviez point refuser ?
Refuser ? De venir incognito ?
Et bien, oui... je ne sais pas si vous vous rendez compte du danger que ça représente pour vous et l'Empire...


Harlon fit signe qu'il terminait sa bouchée avant de répondre.

Vous m'avez lancé un pari, je l'ai relevé.
Un pari ?
... Oui, un pari.
Parce que négocier avec les Chantiers Navals de Kuat c'est un pari pour vous ?
Non. Mais me faire venir ici pour négocier de visu à l'abri de tous, c'en était un. Et n'allez pas prétendre le contraire.


Elle soupira. Mais elle sourit aussi en prenant la fourchette d'Harlon de ses mains.

D'accord... je dois bien avouer que vous tenez parole.


Elle piqua dans un morceau qu'il venait de couper et le mastiquât assidûment. Elle rendit ensuite la fourchette à Harlon, qui prit soin d'essuyer le bout de la fourchette avec sa serviette.

Vous êtes nareux en prime ?
Non, mais votre réputation m'engage à ne pas entrer en contact avec vos lèvres.


Elle rit franchement. Ses cheveux se jetaient en arrière avec élégance, sa poitrine se bombait tendrement et ses bras allaient en s'allongeant, en faisant tinter ses quelques bijoux qui étaient assortis à ses yeux. Aussi vert que ceux d'Harlon.

Le baiser d'une empoisonneuse n'est pas pour ravir tout le monde, il est vrai.
On dit que vous avez tué votre dernier mari avec cette méthode.
Et croyez-moi, il en est mort comblé.


Harlon l'aimait bien. Directe et sans tabous, mais avec l'intelligence de garder ses secrets avec ceux qui ne pouvaient rien dévoiler.

Vous n'avez jamais empoisonné personne ?
Jamais.
Ni tué ?
On ne parlait que d'empoisonnement.





... Je l'ai désarmé, prit par le col et projeté en bas de l'immeuble. 40 étages, et quand la police est arrivé, j'ai déclaré un suicide... et tout le monde y a cru.


Valeria resta interdite un moment... et but un verre entier.

D'accord, j'abandonne.


Depuis presque une heure, ils comparaient les meurtres carriéristes que chacun avait perpétré l'air de rien. De deux meurtres, le plus spectaculaire gagnait, et le perdant buvait une gorgée d'un vin bas-de-gamme. Sachant que le bas-de-gamme restait à plus de cent crédits la bouteille. Les deux avaient un beau palmarès, et deux bouteilles dans le nez partagées. Valeria avait su avancer de beaux pions lors de cette joute, et avait fait boire Harlon plus qu'il ne voudrait jamais l'admettre.

Bon... du coup, à la base on devait parler de... partrenariariat.
Paaaaartenariat.
Oui oui, c'est ce que je pensais... Du coup ça consiste en quoi ?
Pffffffffff... on pourrait p'teut'être en parler demain...
Oui... faut aller s'coucher maintenant... presque minuit...
Et moi ? Je dors où du coup ?





A presque deux heures du matin, Harlon n'avait pas franchement envie de dormir. Il avait prit une douche avant d'aller au lit, qui l'avait fait un peu décuver. Maintenant, il était au bord du balcon privé de la chambre principale, à fumer une cigarette. Les cigarettes en question n'étaient pas en vente libre. Le paquet de 30 coûtait presque une centaine de crédits. Tabac pur, sans additif, roulés à la main et avec des filtres naturels. Entièrement biodégradable, avec un bon goût, et une combustion plus lente. Destinés aux riches et aux amateurs avertis de bon tabac. Il sentit la main de Valeria se glisser dans son dos, sans qu'il l'ait entendue marcher jusqu'à lui.

Bon. C'est confirmé.
De quoi ?
Ta deuxième réputation. Tu sais y faire.


Il haussa les épaules et se tourna vers elle. Ils étaient tous les deux complètement nus et encore haletant. Le vin avait agi d'une drôle de façon, et ce qui devait arrivé était arrivé. L'odeur de sueur de Valeria qui se mêlait à ses fragrances d'oranger et d'écorce de rose la rendait plus désirable encore. A l'abri des regards de la cour intérieure et des voisins grâce à un brouilleur sophistiqué, ils avaient une vue imprenable sur les jardins privés de Valeria, derrière le domaine à l'opposé de l'entrée principale. Ses jardins étaient plus saisissants que ceux du Palais de Bastion ou de Yaga Minor. AU milieu trônaient des longères où vivaient le personnel de maison et les gardes, avec des lanternes flottantes pour égayer la vie nocturne.

Elle passa sa main sur le torse d'Harlon, avant de descendre vers son sexe qu'elle titilla du bout de son ongle.

C'est pas très fair-play de faire ça.
Je suis chez moi... et c'est ma chambre en plus. Je fais bien ce que je veux avec mes jouets.
Tu m'aurais fait venir ici juste pour ça ?
Je te l'ai dit... tu as une réputation dans le milieu. Tu as baisé plus de filles de bonne famille que n'importe quel voyou de saga d'holofilms.
On dit vraiment ça de moi ? C'est vexant de me réduire à des exploits sexuels.
Quoi ? Il y a rien de vexant. Tu m'as mieux baisé ce soir que pas mal de mes ex-maris tous réunis.
Tous réunis ?
To... mais pas EN MÊME TEMPS, qu'est-ce que tu vas imaginer gros dégueulasse !


Harlon se prit une tape sur la tête en riant. Valeria finit par rire aussi et ils s'accoudèrent tous les deux à son balcon. Elle prit la cigarette des mains d'Harlon et tira une bouffée dessus, avant qu'il la reprenne.

T'es plus nareux maintenant ?
Après ça, si tu voulais m'empoisonner, j'imagine que je serais déjà mort.
Y a des poisons lents...
Ce n'est pas ton genre. Tu aimes qu'on voit ce que tu viens de faire.
Ah, tu n'as pas tort.
Vraiment ?
Non, je n'ai pas filmé ce qui vient de se passer...


Elle se blottit contre lui, posant sa joue sur le deltoïde tendu d'Harlon qui terminait sa cigarette.

Je n'aurais pas du faire ça.
Pourquoi ça ?
Ch'sais pas... Surtout, je sais pas si j'dois t'le dire.
Il y a une autre femme pas vrai ?
... oui. Comment tu sais ?
Harlon... moi aussi j'ai un tableau de chasse. Et je sais voir quand quelqu'un m'aime ou veut juste me baiser. Les amoureux sont toujours ailleurs et plus connectés. Là c'était charnel, mais j'ai pas vu de sentiment.
C'était juste bestial en somme...
Ah, ça... tu sais nous faire hurler comme des louves.


Les deux pouffèrent encore, mais Harlon reprit vite un air triste. Valeria cessa de sourire à son tour et soupira.

Je sais que tu ne m'aimes pas Harlon... mais on a bioen le droit de faire ça ! Tu vas pas me dire que tu es marié !
Non. Non. Mais j'envisage de lui demander.
Et alors ? Si tu l'aimes c'est déjà plus que ce que tu me donnes à moi.
Imagine qu'elle en vienne à le savoir. Qu'est-ce que je lui dis ?
Elle est frigide ?
Pardon ?
Elle est frigide ou pas ?
J'en sais rien moi !
Comment ça t'en sais rien ? Vous avez jamais...
Non. Figure-toi que non, on l'a jamais fait.


Elle parut surprise. Sincèrement surprise.

Elle sait pas ce qu'elle rate... Et c'est qui en fait ?
J'le dis pas.
Un indice quoi !
... C'est une Arkanienne.
Attend... ces gens froids et distants qui ont l'air d'avoir en permanence un balais planté dans le cul ?
Ceux-là même.
Frigide alors. Ca marchera jamais. Si le sexe suit pas, l'amour suivra pas non plus.
Vraiment ? Qu'est-ce qui te rend si sûre de ça ?


Harlon finit sa clope, la jeta dans le vide. Le bouclier frémit à son passage, révélant le brouilleur au passage. Quand une personne apparaissait nue sur le balcon, tout le champ de ce dernier devenait flou et empreint d'une teinte mosaïque aux yeux des observateurs. C'était une façon de dire que Valeria Kuat était nue le soir, mais sans que personne ne voit à quoi ça ressemblait. Ils ne savent pas ce qu'ils ratent songea l'Empereur. En remontant de ses jambes lisses à son buste, il lui capta un regard triste, comme le sien. Il fronça les sourcils et attendit. Mais ça passa vite.

Viens. On recommence.
Quoi, encore ? Mais tu veux me tuer ?
Je veux que tu me la mettes dans le cul.
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By Harlon Astellan
#33240
Le réveil fut assez tranquille. Le soleil perçait déjà de l'est quand Harlon se leva. Tout doucement d'abord, puis en vitesse, d'un coup. Une vieille habitude de l'armée pour se donner l'esprit clair rapidement. Il avait bien dormi dans ce lit, solide et ferme. Il avait du coûter cher à la construction, mais Valeria avait les moyens. Il enregistra chaque séquence immédiatement. Un chariot chargé de pâtisseries qui avaient l'air faites du matin par un maître-artisan, l'eau qui coulait dans une pièce attenante, des vêtements impeccablement pliés sur une desserte, et le balcon ouvert à la chaleur de Kuat. Il consulta sa table de chevet dans l'espoir d'y trouver un réveil -matin complet. Rien. C'était au mur qu'il fallait regarder... la station météo. 28 degrés au soleil, 8h37 du matin, taux d'humidité de 32%, température prévue l'après-midi : 38 degrés. Kuat était une planète légèrement plus chaude que la moyenne du fait de son industrie tournant en permanence. Mais il savait que le passage du soleil derrière l'anneau planétaire qui les ceinturait dans le ciel baisserait la température pour quelques heures.

Il se leva et chercha instinctivement sa barre de traction. Mais oui... forcément. Il se résolut à quelque chose de plus simple, étendit les bras, et se jeta au sol pour y faire quelques pompes. Une série à deux bras, un bras alternés... histoire de se maintenir en forme. L'eau finit par se couper et il se redressa. Valeria en sortit, complètement nue, à se sécher les cheveux avec une serviette.

Bonjour.
Bonjour.
Bien dormi ?
Pas mal. Et toi ?
Plutôt bien, merci. C'est un bon lit que tu as là.
T'en sais quelque chose hein.


Harlon se racla la gorge. Il pointa la pile de vêtements rangés sur la desserte, taillés pour un homme de sa corpulence. Autant en déduire tout de suite ce qu'il fallait en conclure.

Tu as fait quoi des affaires avec lesquelles je...
Elles sont en train d'être nettoyées, désinfectées et reteintes. Ton service de costume d'espions a fait un travail formidable... tu savais que ton écharpe avait quatre formes différentes de bactéries allergisantes ?
Le soin du détail a toujours plu aux Renseignements. Ca fait leur charme.
Je vois ça... Par contre, tu viens de faire des développés ?
Oui... ça se sent tant que ça ?
Plutôt, tu transpires comme un nerf. Va prendre une douche.
J'aurais pensé que tu attendrais de prendre la tienne, qu'on économise un peu d'eau...
Ah-ah-ah, très drôle. Vas-y. Ce matin tu vas m'expliquer ton projet pour CNK.


Harlon se sentit sous les bras, fronçant le nez et passa près de Valeria en allant à la salle de bain. Elle glissa son doigt sur sa hanche, mais il ne répondit par rien. Pas de sentiment entre eux, et il le pensait. Elle aussi le pensait. Ils ne s'aimeraient jamais. Mais ils se retrouvaient dans le jeu bestial de la reproduction au moins. Ca pouvait aider pour avoir un pied dans les CNK. Enfin, métaphoriquement. Harlon prit une douche courte à jets d'eau froide, se savonna deux fois, se nettoya toute la tonsure et fit ses préparations d'usage. Il emprunta la brosse à dents de Valeria, la nettoya impeccablement en partant, et revint dans la chambre. Elle finissait de s'habiller et de s'apprêter. Il remarqua alors qu'elle ne se maquillait pas. Son visage ne bougeait pas même après une douche. Elle faisait glisser des fils tressés d'or fin et parsemés de bijoux fantaisies dans ses cheveux à tresse large, descendant sur une tenue qui laissait découvrir une grande partie de sa peau, nombril inclut.

Tu t'habilles tout le temps comme ça ?
Comme ça comment ?
Et bien... en étant... ajourée ?
En été oui, ça m'évite de mourir de chaud... et ça contribue au sex-appeal.
C'est juste pour ça ?
Non... je te dirais bien aussi que c'est par féminisme un peu... j'ai beau être cheffe d'une société florissante et riche depuis des générations, je pense avoir le droit de m'habiller comme je veux.
Hm.
Tu n'es pas d'accord ?
Oh, dans un sens si, chacun devrait bien avoir le droit de s'habiller comme il veut. Mais à certains postes, on s'attend à un minimum de présentation... tu m'expliques comment tu connais ma taille ?


Les vêtements étaient cintrés aux bons endroits. C'était du sur-mesure, à n'en point douter.

Ton image circule partout... Tu es l'Empereur Astellan, faire un scan 3D de toi n'est pas vraiment compliqué. Alors prendre tes mesures...


Ca faisait sens. Harlon s'était paré de toges descendantes typiques de Kuat, des tenues légères et aérées qui lui donnerait de l'air frais en marchant. Il se sentait un peu comme Kuat de Kuat - le neveu - d'un coup...

Du coup, tu m'emmènes où pour négocier ?
On va commencer ici.
Ici ? Pourquoi me faire m'habiller du coup ?
Un peu de sérieux. On ne baise pas, on négocie. Hors de question d'être nus pour ça. Tire le chariot jusque là-bas, on va déjeuner sur le balcon.


Harlon, en bon gentilhomme, poussa le chariot sur le balcon où attendaient une petite table en fer léger et deux chaises qui lévitaient à une hauteur ajustable par une molette sur un côté du dossier rond et creux. Il s'assit bien, le soleil frappant fort, mais la brise les aidant à supporter la déjà chaude matinée.

Tiens, donne-moi ta tasse. Tu vas goûter ça.


Harlon prit une tasse en grès et se laissa verser un étrange liquide marron. Il porta la boisson à son nez. Ca sentait le lait et l'amertume sucrée. Il goûta une gorgée et ouvrit de grands yeux.

C'est excellent ! Qu'est-ce que c'est ?
C'est une boisson assez rare née de la torréfaction de fèves exotiques qu'on trouve dans les planètes agricoles au climat chaud. On concasse ensuite, et on peut le préparer en solution à dileur dans de l'eau ou du lait. On appelle ça du chocolat chaud.


Harlon devait admettre ne pas connaître. Il agrémenta ce petit déjeuner de pâtisseries locales, petites mais nombreuses, et prit la main après quelques échanges bateau.

Bon. L'Empire, tu t'en doutes, ou du moins, tu le sais déjà, s'arme pour faire face aux invasions pirates, Sith et républicaines. Aucune population impériale n'est à l'abri d'un génocide.
Tu penses vraiment ce que tu dis ?


Harlon fronça les sourcils.

Je ne saisis pas...
Non mais, que tu parles des génocides républicains devant les caméras, oui, je suis moi-même dans la propagande et la communication, je sais comment ça marche. Mais en vrai, tu penses ce genre de chose ?
Valeria. Les dernières escarmouches et engagements ayant inclus les républicains ont fini en bain de sang. Sans un seul prisonnier. Leur respect de l'auto-détermination n'a jamais été observé une seule fois, que ce soit sur Togoria, Dolla ou Champala. Tout était prétexte au massacre ou au procès des troupes impériales et des sympathisants impériaux, au motif d'une différence idéologique fondamentale. Même pour ceux qui n'étaient là que par hasard ou par contrainte. Pour eux, un soldat impérial est une machine raciste, sans coeur et sans âme.

Mais combien sont des conscrits qu'on a arraché à leur foyer ? Combien étaient des jeunes gens un peu insouciants en quête d'aventure ? Combien ont cherché à fuir la misère en s'improvisant une famille ? Ou simplement des gens ordinaires... à qui l'ont a servi tout un tas de mensonges qui l'ont mené trop loin de chez lui. Et combien ont été broyés sous les assauts rebelles ? Hmm ? COMBIEN ?

NON, ce n'est pas de la communication ! Ce sont des voleurs et des assassins... Et mon rôle c'est de le montrer à la Galaxie... est-ce que c'est clair ?


Valeria en avait coupé sa dégustation pendant un moment. La voix d'Harlon s'était durcie à mesure qu'il parlait, et il semblait maintenant prêt à l'étrangler.

Très clair. Excuse-moi.


Harlon fit un geste pour signifier que c'était oublié. Valeria ne l'oublierait peut-être pas. Ou peut-être. Il fallait s'imaginer qu'elle fut assez intelligente pour savoir quoi oublier.

Donc... dans cette optique, on doit renforcer nos effectifs. Et je bute sur les flottes de défense orbitales. On a besoin des plans kuati pour armer nos orbites. C'est là que tu entres en scène. On te fournit des chantiers publics à usage privé, tu construis pour nous directement sur place, pour éviter le blocus marchand républicain, alors par voie de sociétés écrans, comme on veut... mais toi, tu t'ouvres notre marché, le marché particulier impérial et dans le Nord, et tout le toutim. Ca te fait du cash, tu hérites de chantiers déjà construits, ou qu'on aura construit ensemble, et voilà.


Valeria dégusta son propre chocolat chaud lentement, les yeux perdus dans le vague. Puis elle fixa l'anneau planétaire au-dessus de leurs têtes. L'horizon bleu était coupé par la machine qui offrait un dessin blanc un peu effacé par les gaz atmosphériques.

Alors ?
Si je refusais, ça fera de moi une mauvaise marchande...
Mais...
Quoi mais ?
Il y a forcément un Mais après ce genre de phrase.
... Mais je vois surtout le risque d'être découvert par la Nouvelle République. Des vaisseaux CNK qui se construisent, ce n'est pas discret. Les espions républicains sont cons, mais pas à ce point-là non plus. Même au travers de sociétés écrans, ça me paraît trop simple. Ca ne tiendrait pas deux minutes devant un petit malin avec un accès à l'Holonet.


Harlon devait bien lui concéder ce point. Il maugréa un peu en mangeant un gâteau fourré à la crème, avant d'avoir une idée.

Et si... l'Empire te... volait les plans ?
Comment ça ?
Ecoute. On simule une brèche sécuritaire dans le département... Hmmm...
On va dire le Département Qui Contient Tous Les Plans Qui Ont Quittés La Section Recherches Et Développement.
Donc le... DQCTLPQOQLSRED... On va dire Département des Plans Techniques.
Hey mais... je crois que ça s'appelle comme ça en plus...
Oui fin bref, on simule une brèche dans le département, on signale des voleurs en fuite, ils s'enfuient avec succès, et on découvre après qu'ils ont copié les plans CNK qui intéresse l'Empire, et qui d'un coup produit les vaisseaux à son compte, comme notre ligne privée.
D'a... ccord... oui mettons, ça noierait le poisson et ça me dédouane, mais j'y gagne quoi ?
Et bien, on te reverse ta part bien évidemment. 50 pourcents du prix de construction.


Valeria sourit ironiquement.

Parce que tu me paierais malgré tout ? Au lieu de juste partir avec l'argent ?
Oui, je m'y engage.
Ah ! Et comment je m'en assure ?
Et bien... tu pourrais venir habiter dans le Nord avec moi, comme ça tu pourras vérifier.
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By Harlon Astellan
#33380
Certainement pas.


C'était plutôt brutal.

Pourquoi pas ?
Parce que, de un, je n'ai aucune envie de laisser mon cher neveu aux commandes sans que je puisse protéger ma société, parce que de deux, moi qui disparaît ici pour réapparaître là-bas, c'est tout aussi discret qu'ouvrir des usines, et parce que de trois, je n'ai pas l'intention de juste devenir ta maîtresse.
Que... mais non, ce n'est pas une question de...
Bon écoute Empereur, on a baisé, c'était sympa, on le refera, mais je suis pas non plus ta poulette. Je suis cheffe d'une des plus grosses boîtes de la galaxie, et je ne sacrifie pas ma carrière pour t'attendre le soir en espérant que tu aies encore de l'énergie dans le slip. C'est vu ?
Oui m'dame.


Y avait intérêt.

Et pour les plans ?
Tsss... Harlon, il n'y a pas de Département des Plans Techniques, ou autre. On fait produire nos vaisseaux morceau par morceau dans plusieurs département qui ont chacun une partie du plan. Ca évite de tout centraliser pour éviter le piratage justement.
Oh. Je ne savais pas.
Bizarrement, je t'en veux pas de pas tout savoir, mais autant ta réputation me laisse à penser que tu devrais, justement, tout savoir.
Et bien tu vois, c'est de là que naît la nécessité de tester les réputations.
Tu l'as dit. En fait les plans ne sont disponibles en entier que dans la dernière phase de prototypage au Département Recherches et Développement.
Et bien sûr, rien des plans dans les vaisseaux eux-mêmes...
Et puis quoi encore ? Tu nous prends pour des amateurs ? On est dans la course depuis plus de 5000 ans, Harlon.
Oui, je sais... je sais bien.


Il mangea une mini viennoiserie et soupira, avant de s'avachir dans son dossier de chaise de balcon, à laisser le soleil caresser sa peau marquée. Ca lui ferait du bien de bronzer un peu.

Donc... on abandonne l'idée j'imagine.


Valeria mangea à son tour une gourmandise, répondant la bouche à moitié pleine.

Pourquoi abandonner ? Tu sembles bien pessimiste d'un coup.
D'aucune façon ça ne sera sans risque. Non, il faudra abandonner.
Tu abandonnes vite.
Tu vois autre chose ?
Oui. Prend les plans que je te donnerai.


Harlon s'autorisa un retour sur terre.

Quoi ?
En souvenir de notre amitié avec l'Empire. Je ferais réunir les plans et j'enverrais des techniciens dans le Nord pour coordonner la construction individuelle et l'assemblage. Cadeau.
Cadeau ?
Quoi, je t'offre les plans de ma société et tu rechignes ?
Parce que ce n'est pas gratuit, et que j'attends que tu annonces le prix.
Juste. Je te demanderais la moitié du prix de production pour chaque appareil.
Allons allons... tu ne te chargeras pas de l'apport des matières premières, tu ne payeras aucune installation, aucun salaire...
... n'oublie pas les Techniciens...
... excepté les Techniciens, évidemment... donc tout ça, c'est du bonus pour toi, vu que tu n'engages aucun frais mais que tu veux être payée. La moitié du prix de production, ça me semble excessif.
D'accord... mettons 40 %.
25 %.
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