- jeu. 13 mars 2014 18:07
#8746
Sur Bandomeer, 7 jours plus plus tôt, juste après le départ de Feyet Kiez
Et bien. Voilà qui était pour le moins étrange. 24 heures avant encore, John aurait juré que rien ne pourrait se passer pour changer son quotidien. Et Feyet avait débarqué pour lui annoncer qu'il partait de Bandomeer. Il avait des coordonnées auxquelles il devait se rendre d'ici 13 jours. Et coup du hasard, c'était à juste une centaine de parsecs de Merisee, sa prochaine destination.
La dernière fois qu'il irait certainement. Feyet partit, il lui restait encore quelques choses à régler avant de partir. Il demande à ce qu'on fasse venir discrètement l'Amiral de flotte, aux commandes de la frégate Impériale-2 qui servait de vaisseau amirale de la force défensive de la planète. En attendant, il fit entrer Jade Sunfall dans son bureau, seule. Elle resta debout devant le siège sur lequel il lui demanderait de s'asseoir avant de faire de même.
Sauf qu'en cet instant, il était dos tourné à la porte, fixant l'horizon par delà l'immense baie vitrée. Elle tourna autour du bureau à pas de loup - bien qu'elle fut persuadée qu'il entendait chacun de ses mouvements - pour voir ce qu'il faisait aussi statique. Il avait les yeux fermés au lieu de fixer la ligne droite qui s'étendait au loin comme elle le pensait.
Et il souriait.
Il ouvrit les yeux doucement et sans se retourner ou bouger ses yeux de l'horizon, il pointa négligemment son bureau.
[table align="left" border="0"]
« [font=Lucida Fax]Vous pouvez me prendre un datapad vierge de tout document dans mon bureau je vous prie ? Et me le donner ça va de soit. Après allez vous asseoir.[/font] »
Jade haussa un sourcil, mais s'exécuta. Sa vie ne tenait qu'à un fil à chaque instant qui passait en sa compagnie, et elle le savait parfaitement. Un mot de travers et elle risquait de juste de prendre une petite vanne comme de voir son patron se transformer en ange de la mort, aussi ne tenta-t-elle pas de trait sarcastique sur cette situation qu'elle ne comprenait pas. Ca avait un rapport direct avec Feyet, elle en était sûre, mais en quoi ça consistait, elle n'en savait rien. Elle espérait qu'Emsar soit enfin arrêté, que lui et ses magouilles cessent d'exister, mis pourquoi était-il encore là si c'était le cas ? Elle alla s'asseoir et entendit Emsar tapoter des centaines de fois, toujours tourné vers la baie vitrée. Une demie-heure après il termina, quand elle allait commencer à vraiment perdre patience. Il montra le datapad.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Dans ce datapad, vous avez les pleins pouvoirs.[/font] »
Jade resta un moment interdite. Pardon ?
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Euh... les pleins pouvoirs ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Oui. La Bandomeer Mining Society, les infrastructures, l'usine, le complexe de recherches, les flottes, les troupes, le poste de Moff, la place au Conseil... Tout.
C'est vous qui êtes en charge maintenant.[/font] »
Il s'assit à son tour et lui tendit le datapad, qu'elle ne prit que distraitement après un temps d'absence. Elle serra le datapad comme une peluche de son enfance qu'elle venait juste de retrouver après des décennies de séparation, bouche bée et yeux grands ouverts.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Mais je... Je ne comprends pas.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Mais il n'y a rien à comprendre. Je ne vous aime pas, vous ne m'aimez pas, ne nous le cachons pas. Et c'est pour cette raison que vous allez perpétrer mon héritage. Alors vous savez quoi ? Je vais faire comme si vous n'aviez jamais été ce que vous êtes, et que vous n'avez jamais cherché à me balancer... et vous allez faire ça. Tout y est consigné, mes dernières instructions.
Vous allez faire ce que je n'ai pas pu faire. Rester fidèle. Et vous allez aider ces mineurs. Vous me devez bien ça, c'est grâce à moi que vous êtes encore vivante, ce passage dans la Mine 51 a été un interlude qui vous a après permis de passer secrétaire et Moff, et c'est en vous mettant à mon service direct que vous n'avez pas été arrêtée comme d'autres fanatiques, souvenez vous-en bien.
Oh, et, quelques temps après votre mise en place, vous allez recevoir la visite d'un de vos homologues fanatique. Vous lui remettrez certains des objets qui sont dans mon tiroir, dans une boîte, dont voici la clé.[/font] »
Il fit glisser sur son bureau une clé complexe accrochée à une élégante chaîne dorée. Et la pris dans ses mains et la mit instinctivement autour du cou, avant de revenir sur le datapad.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Je... Je ne sais pas quoi dire.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Il y a rien à dire... Il y a à faire. Filez maintenant, mon dernier ordre sera de laisser décoller l'YT-1300 qui va partir dans une heure à peine et de laisser partir une frégate impériale 2. Quand je serais parti, et seulement à ce moment là, vous serez en charge totale de Bandomeer et de ses infrastructures.
Partez maintenant. Et bonne chance.[/font] »
Jade partit du bureau, serrant le datapad dans ses mains, ses cheveux tombant dessus à cause de sa tête baissée. Jolie nana. Elle se trouvera une bonne compagnie avec Tandatt.
Ses statistiques psychiatriques pré-établies et les antécédents de Tandatt sur le sujet de la xénophobie et l'envie de devenir directeur des SSI le disposait à une visite de Bandomeer. A 97,3% de chance. Après qu'il eut demandé à ce que 10 B-X soient chargés dans l'YT-1300, l'Amiral demandé entra dans son bureau sans un bruit, en catimini. Les deux hommes s'aimaient beaucoup, et le service qu'Emsar allait lui demander ne serait pas insurmontable, simplement le dernier.
Il exposa son plan...
Merisee, 6 jours avant le rendez-vous avec le contact
La navette Lambda Opportunity obtint les autorisations nécessaires pour se poser, c'était évident. Il avait envoyé un message différé à Sara, Alcibiade et Talya, sans oublier Dana, pour prévenir de son arrivée. Quand il descendit de sa navette, c'était la Twi'Lek qui l'accueillie en premier en lui sautant au cou.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]John ! Ca fait plaisir d'te voir ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Oh, oh, héhé, comment ça va Taly ? Moi aussi je suis fort content de vous revoir ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Monsieur, un vrai plaisir ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Plaisir partagé mon ami ! Où est ..?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Je suis là.[/font] »
Oui, elle était là. John offrit son sourire le plus charmant et ouvrit grand les bras pour l'enlacer comme il se devait. Sara ne se laissa pas faire et choisit sa méthode à elle.
Emsar était encore un peu surpris. Ils ne s'étaient jamais embrassés en public.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Euh... c'est à dire que...[/font] »
« [font=Lucida Fax]Pas de panique, tout le monde est au courant.[/font] »
John roula des yeux et l'embrassa à nouveau, rapidement mais solennellement cependant. Dana n'était pas là. C'était fort étrange. Quand il demande où elle était, on lui répondit qu'elle était partie de Merisee pour affaires, et c'était un peu Sara qui s'occupait de la politique locale en son absence. C'était dommage, il aurait bien aimé la revoir une fois.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]J'ai ramené les plans du Bombardier Hyène, maintenant la Ligue va pouvoir s'équiper... Talya, attrape ![/font] »
Emsar lança une datacarte contenant les précieuse données, qu'elle enfouit dans son terminal de poche pour uploader la base de données globale d'Elrood.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]C'est enregistré ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Tu es un amour ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Hey ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Le prend pas mal ma chérie... Au fait, où est le Sensei ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Il entraîne les Shell. Il n'est pas disponible pour le moment, mais il promet de venir dès demain.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Ah fort bien... Alors, vous vous plaisez ici ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Tu parles ! Les gens sont cools et on a un travail formidable ! Et tu verrais notre maison ! Oh il faut que je te montre ma chambre ! C'est juste un petit coin de parad...[/font] »
Il n'écoutait pas vraiment ce qu'il se disait autour de lui. Avoir la tête de Sara posée sur son épaule suffisait à lui rappeler qu'il valait mieux, des fois, ranger son couteau au tiroir et son masque d'assassin au placard. Rien ne pouvait le ravir plus que de partager sa compagnie sous un vent léger. Ils firent une petite balade sur la plage où ils vinrent lors de leur première visite, en attendant que le transport pour Alluuvia se libère, se baignant, faisant des jeux sur la plage, comme des amis de longue date qui avaient pris des vacances.
Ca serait dur pour lui de quitter tout ça. D'autant qu'il devrait... Non, il préférait ne pas y penser. Le soir presque venu, un transport annonça sa venue sur leur transpondeur, et chacun se rhabilla pour se rendre à l'astroport. En deux heures ils étaient dans la maison qui leur avait été accordée sur Alluuvia, sous l'eau.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Alors, cette fameuse chambre ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Ouais, viens voir ![/font] »
Enthousiaste comme au premier jour, Talya les mena vers sa chambre, qui en effet, avait de quoi plaire. Une sorte de coupole assez spacieuse, 30 mètres carré à peu près, en transparacier renforcé qui offrait une vue imprenable sur les fonds sous-marins ambiants, assez sombre puisque l'installation était profondément ancrée dans la mer. Des spots sortaient des barres de duracier pour éclairer les poissons téméraires ou juste curieux qui approchaient de la chambre ouverte.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]La nuit dernière il y avait un ENORME poisson qui est venu gratter à la vitre ! C'était... flippant ! Mais il est vite parti, encore heureux. Il faisait un de ces bruits ![/font] »
Ils jouèrent au Chambre dans la... chambre... de Talya, et allèrent se restaurer "chez" Alcibiade. Emsar raconta les changements survenus dans l'Empire depuis leur absence - donna des nouvelles de Jade à Alcibiade, dernier en date à avoir eu une aventure avec elle - et ses prochains projets pour Bandomeer. Il ne parla à aucun moment de la visite de Feyet et resta évasif sur les raisons de sa venue à ce moment, n'invoquant comme prétexte que la fin des recherches pour le Bombardier. Et il était assez bon acteur pour dissimuler ses inquiétudes sous un masque impassible.
A 22 heures passées, la peau du ventre bien tendue, ils allèrent se coucher. Emsar les prit tous dans ses bras tant il était... heureux, de les revoir, et il accompagna Sara jusqu'à sa chambre.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Bon... je suppose que je dois me trouver une chambre.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Fais pas l'idiot, vient dormir ici.[/font] »
Il espérait bien, il l'aurait mal prit sinon ! Il entra et posa ses maigres affaires dans un bol faisant office de vide-poche posé sur un table près de la porte d'entrée. Puis il rejoignit Sara qui s'était allongée sur le dos sur le lit central. Tout deux allongés là, ils regardaient le plafond composé de milliards de téralitres d'eau, sans rien dire pendant une minute ou deux. Sara se décala pour poser sa tête sur le torse de John, caressant de sa main gauche au bleu si séduisant sa chemise, tripotant ses boutons, les défaisant et les remettant.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Qu'est-ce que tu ne me dis pas...[/font] »
« [font=Lucida Fax]Hmmm ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Ne fait pas l'innocent, je te connais comme si je t'avais fait, tu me caches quelque chose.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Moi ? Non, jamais je ne te cacherais quoique ce soit.[/font] »
« [font=Lucida Fax]J'espère que tu dis vrai.[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est vrai.[/font] »
Un horrible mensonge. Il mentait à celle qu'il aimait. Mais c'était parce qu'il l'aimait qu'il lui mentait. Pour la protéger. Un jour peut-être tu comprendras... Et un autre jour, tu me pardonneras.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Tu sais que je te mentirais jamais mia amore.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Oh j'en doute, sale menteur professionnel ![/font] »
Ils se fixèrent un instant et se mirent à nouveau à s'embrasser. Mais plus longtemps et avec plus de fougue cette fois. Sans s'arrêter là. Chacun retira les vêtements de l'autre délicatement, et progressivement ils furent nus. Ils firent l'amour tranquillement avant de s'endormir dans les bras l'un de l'autre, paisiblement.
Je suis heureux...
John prit sa lame et se lança sur son adversaire. Celui-ci leva sa main et John se retrouva sitôt à terre, sur le dos, totalement paralysé et tremblant de peur. L'adversaire si puissant s'approcha et se pencha sur un John Emsar tremblotant et recroquevillé sur lui-même. Feyet Kiez appuya sa main sur son visage.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Vous avez perdu ![/font] »
John se réveilla sans un bruit et consulta du regard le réveil. 4 heures du matin. Sara dormait sur son dos, ses bras passés autour de son cou, tête posée contre sa nuque, le souffle réchauffant son épaule tandis qu'il enlaçait son oreiller. Elle sentit du mouvement et se réveilla, les yeux brouillés mais son sourire aux lèvres.
Elle se redressa légèrement, tirant un sourire de John à nouveau.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Hey beauté ! Tu ne dors pas non plus.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Tu as deviné gros malin. Enfin, c'est toi qui m'a réveillé.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Ah ? Désolé.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Tu pourrais pas me dire ce qui ne vas pas au lieu d'être désolé ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Non.[/font] »
Sa voie s'était faite plus dure qu'il ne l'aurait voulu. Il soupira et bascula sur le côté pour la prendre dans ses bras. Couchés sur le côté, yeux dans les yeux, il put enfin tout lui dire.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Feyet Kiez m'a eu. J'ai été démasqué, mais il m'a laissé partir. En revanche il veut que je passe pour mort. J'ai mis en scène ma mort pour demain, après ça je ne remettrais plus les pieds ici. Je ne sais pas où j'irais ni pourquoi. Bandomeer appartient à Sunfall maintenant.[/font] »
Sara ne bougea pas pendant un moment. Puis elle se nicha au creux de son cou, resserrant se prise sur son dos.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Jade est aux commandes ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Oui.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Pourquoi Feyet aurait...[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est moi qui lui ai légué le poste.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Quoi ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Oh tu m'as bien compris.[/font] »
« [font=Lucida Fax]A cette foldingue, cette spéciste, cette matriarche dégueulasse, mais pourquoi ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Parce qu'elle fera bien son travail et qu'elle avait un genre de dette envers moi. je préfère voir une spéciste qui accomplira mes dernières volontés au pouvoir qu'un progressiste qui n'en fichera pas une.[/font] »
Sara se nicha plus encore dans son cou. John ne voyait plus qu'un amas de cheveux décoiffés recouvrant une peau bleue douce qui appartenait à celle qu'il chérissait le plus.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Parce que... si je meurs là où je vais, tu ne m'aurais plus attendu. Tu aurais fini par m'oublier, par trouver quelqu'un d'autre, par vivre la vie que tu mérites avec celui que tu aimes.[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est toi que je veux, John.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Et tu es celle avec qui j'aurais aimé vivre, Sara. Mais pour le moment, je ne peux pas fonder une famille avec toi, pas avant que ma situation soit plus stable.[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est... en fait c'est déjà fait.[/font] »
« [font=Lucida Fax]... Déjà fait ?[/font] »
Sara redressa la tête et plongeant ses yeux bleus dans ceux noirs de John. Puis elle lui prit un bras, et le posa, main à plat, sur son ventre. John comprit.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Je suis enceinte.[/font] »
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Donc, vous revenez quand dites-nous ?[/font] »
John avait revêtu son habituel blazer et attendait sous le vent battant que ces adieux se finissent. Sara avait bien joué la comédie et n'avait rien dit à ce propos à personne et s'était jurée de ne rien dire de plus. La nouvelle d'hier soir avait presque faillit avoir raison de lui et de ses projets, la perspective d'avoir un enfant et de vivre une vie normale était trop tentante. Et il était assez riche pour assurer une vie confortable à toute sa descendance. Les flottes revendues rapportaient gros il fallait dire.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Je ne sais pas Alcibiade. Pas tout de suite en tout cas, ça c'est sûr.[/font] »
John tapota négligemment sa ceinture, un toc qu'il avait fait quelque fois devant eux, sans qu'ils sachent que cette fois, c'était pour presser un bouton qui se chargeait d'envoyer un signal pour un vaisseau stationné à 5 minutes d'ici. Puis, un à un, il les serra dans ses bras, y compris le Sensei, avec lequel il n'avait presque pas dialogué. Non pas qu'ils furent en froid tout les deux ou qu'ils n'étaient pas content de se voir, juste qu'ils se connaissaient depuis toujours et les mots n'étaient plus vraiment nécessaires. Il accorda un dernier baiser à Sara tout en lui glissant un flimsi dans la main. C'est Alcibiade qui leur signala que leur baiser devenait gênant en se raclant la gorge.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Ne t'inquiètes pas. Je viendrais aussi souvent que faire se peut.[/font] »
Certain que son chuchotement n'avait pas été entendu des autres, il les gratifia d'une dernière accolade avant d'embarquer sur son cargo YT-1300 Aigle Noir.
Ou du moins prétendu tel.
Entrant dans l'atmosphère, il rassembla ses quelques affaires et enclencha le pilote automatique, envoya la dernière ligne de code à l'Amiral, avant de se diriger vers la capsule de secours.
Les quatre amis attendaient et fixaient le cargo qui s'en allait dans le ciel dégagé. Sara baissa la tête, Alcibiade soupira plusieurs fois et Talya versa quelques larmes, le Sensei restant de marbre. Quelque chose clochait.
Ils la virent en même temps alors qu'ils allaient s'en aller. Une frégate Impériale qui n'était pas une de celles offertes par John à Dana.
Le comlink d'Alcibiade sonna. Une fréquence générale. Il l'alluma.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]... été rendu coupable de trahison envers le trône impérial, le triumvirat et la Diète. Vous êtes condamné à mort.[/font] »
Et la frégate tira. Le cargo ne dévia qu'au dernier instant. Il explosa dans une gerbe de flammes parfaites, proche du vaisseau ennemi, sous le regard abasourdi de ses quatre amis. Sara fondit en larmes après une minute tandis que la frégate partait au loin. Tout en suffoquant, Alcibiade remarqua une expression sur le visage du Sensei. De la haine. Poings serrés et visage contrit, il semblait prêt - et capable surtout - de détruire l'Empire tout entier avec un seul rugissement. Talya pleura elle aussi.
John Emsar était mort.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Pas trop de dégâts monsieur ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Pas le moindre Amiral. Je vous remercie, tout s'est très bien déroulé.[/font] »
Le plan avait été bien millimétré. Il avait lâché la capsule une seconde avant l'explosion, selon une orientation bien précise. Le souffle avait noirci la capsule qui avait filé, souffle oblige, dans la direction du hangar et du rayon tracteur. En moins d'une minute et de façon invisible, il avait été à bord. Mort aux yeux de tous. Et le véritable Aigle Noir attendait dans ce hangar qu'il ne reverrait jamais, avec à son bord, une dizaine de droïdes B-X qui lui serviraient de compagnons d'infortune.
[table align="left" border="0"]« [font=Lucida Fax]Destination monsieur ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Déposez-moi près d'Ord Plutonia Amiral, ensuite vous retournez sur Bandomeer. C'est mon dernier ordre. Je vous remercie pour tout. Vous êtes un homme bien.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Vous aussi monsieur. Même si...[/font] »
« [font=Lucida Fax]Même si ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Je ne sais si j'ai le droit Monsieur...[/font] »
« [font=Lucida Fax]Parlez librement, ne vous inquiétez pas.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Et bien, tous ici vous aimons. Vous avez toujours considéré nos vies essentielles, vous connaissez la moitié d'entre nous par un passé commun, et ceux que vous n'aviez jamais vu, vous les connaissiez aussi. De tout les chefs que j'ai servi vous avez été le meilleur et le plus respectueux. Pourtant, vous êtes un traître, et je ne saurais cautionner vos actions, Monsieur.[/font] »
« [font=Lucida Fax]... Ne vous tracassez pas, j'aurais été inquiet que vous me disiez le contraire. Maintenant allez, et ne vous inquiétez pas, maintenant, vous travaillerez pour une vraie impériale ![/font] »
Impériale qui leur mènerait la vie dure et les traiterait comme des chiens.
La vie !
Et bien. Voilà qui était pour le moins étrange. 24 heures avant encore, John aurait juré que rien ne pourrait se passer pour changer son quotidien. Et Feyet avait débarqué pour lui annoncer qu'il partait de Bandomeer. Il avait des coordonnées auxquelles il devait se rendre d'ici 13 jours. Et coup du hasard, c'était à juste une centaine de parsecs de Merisee, sa prochaine destination.
La dernière fois qu'il irait certainement. Feyet partit, il lui restait encore quelques choses à régler avant de partir. Il demande à ce qu'on fasse venir discrètement l'Amiral de flotte, aux commandes de la frégate Impériale-2 qui servait de vaisseau amirale de la force défensive de la planète. En attendant, il fit entrer Jade Sunfall dans son bureau, seule. Elle resta debout devant le siège sur lequel il lui demanderait de s'asseoir avant de faire de même.
Sauf qu'en cet instant, il était dos tourné à la porte, fixant l'horizon par delà l'immense baie vitrée. Elle tourna autour du bureau à pas de loup - bien qu'elle fut persuadée qu'il entendait chacun de ses mouvements - pour voir ce qu'il faisait aussi statique. Il avait les yeux fermés au lieu de fixer la ligne droite qui s'étendait au loin comme elle le pensait.
Et il souriait.
Il ouvrit les yeux doucement et sans se retourner ou bouger ses yeux de l'horizon, il pointa négligemment son bureau.
[table align="left" border="0"]
Jade haussa un sourcil, mais s'exécuta. Sa vie ne tenait qu'à un fil à chaque instant qui passait en sa compagnie, et elle le savait parfaitement. Un mot de travers et elle risquait de juste de prendre une petite vanne comme de voir son patron se transformer en ange de la mort, aussi ne tenta-t-elle pas de trait sarcastique sur cette situation qu'elle ne comprenait pas. Ca avait un rapport direct avec Feyet, elle en était sûre, mais en quoi ça consistait, elle n'en savait rien. Elle espérait qu'Emsar soit enfin arrêté, que lui et ses magouilles cessent d'exister, mis pourquoi était-il encore là si c'était le cas ? Elle alla s'asseoir et entendit Emsar tapoter des centaines de fois, toujours tourné vers la baie vitrée. Une demie-heure après il termina, quand elle allait commencer à vraiment perdre patience. Il montra le datapad.
[table align="left" border="0"]
Jade resta un moment interdite. Pardon ?
[table align="left" border="0"]
« [font=Lucida Fax]Oui. La Bandomeer Mining Society, les infrastructures, l'usine, le complexe de recherches, les flottes, les troupes, le poste de Moff, la place au Conseil... Tout.
C'est vous qui êtes en charge maintenant.[/font] »
Il s'assit à son tour et lui tendit le datapad, qu'elle ne prit que distraitement après un temps d'absence. Elle serra le datapad comme une peluche de son enfance qu'elle venait juste de retrouver après des décennies de séparation, bouche bée et yeux grands ouverts.
[table align="left" border="0"]
« [font=Lucida Fax]Mais il n'y a rien à comprendre. Je ne vous aime pas, vous ne m'aimez pas, ne nous le cachons pas. Et c'est pour cette raison que vous allez perpétrer mon héritage. Alors vous savez quoi ? Je vais faire comme si vous n'aviez jamais été ce que vous êtes, et que vous n'avez jamais cherché à me balancer... et vous allez faire ça. Tout y est consigné, mes dernières instructions.
Vous allez faire ce que je n'ai pas pu faire. Rester fidèle. Et vous allez aider ces mineurs. Vous me devez bien ça, c'est grâce à moi que vous êtes encore vivante, ce passage dans la Mine 51 a été un interlude qui vous a après permis de passer secrétaire et Moff, et c'est en vous mettant à mon service direct que vous n'avez pas été arrêtée comme d'autres fanatiques, souvenez vous-en bien.
Oh, et, quelques temps après votre mise en place, vous allez recevoir la visite d'un de vos homologues fanatique. Vous lui remettrez certains des objets qui sont dans mon tiroir, dans une boîte, dont voici la clé.[/font] »
Il fit glisser sur son bureau une clé complexe accrochée à une élégante chaîne dorée. Et la pris dans ses mains et la mit instinctivement autour du cou, avant de revenir sur le datapad.
[table align="left" border="0"]
« [font=Lucida Fax]Il y a rien à dire... Il y a à faire. Filez maintenant, mon dernier ordre sera de laisser décoller l'YT-1300 qui va partir dans une heure à peine et de laisser partir une frégate impériale 2. Quand je serais parti, et seulement à ce moment là, vous serez en charge totale de Bandomeer et de ses infrastructures.
Partez maintenant. Et bonne chance.[/font] »
Jade partit du bureau, serrant le datapad dans ses mains, ses cheveux tombant dessus à cause de sa tête baissée. Jolie nana. Elle se trouvera une bonne compagnie avec Tandatt.
Ses statistiques psychiatriques pré-établies et les antécédents de Tandatt sur le sujet de la xénophobie et l'envie de devenir directeur des SSI le disposait à une visite de Bandomeer. A 97,3% de chance. Après qu'il eut demandé à ce que 10 B-X soient chargés dans l'YT-1300, l'Amiral demandé entra dans son bureau sans un bruit, en catimini. Les deux hommes s'aimaient beaucoup, et le service qu'Emsar allait lui demander ne serait pas insurmontable, simplement le dernier.
Il exposa son plan...
Merisee, 6 jours avant le rendez-vous avec le contact
La navette Lambda Opportunity obtint les autorisations nécessaires pour se poser, c'était évident. Il avait envoyé un message différé à Sara, Alcibiade et Talya, sans oublier Dana, pour prévenir de son arrivée. Quand il descendit de sa navette, c'était la Twi'Lek qui l'accueillie en premier en lui sautant au cou.
[table align="left" border="0"]
« [font=Lucida Fax]Oh, oh, héhé, comment ça va Taly ? Moi aussi je suis fort content de vous revoir ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Monsieur, un vrai plaisir ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Plaisir partagé mon ami ! Où est ..?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Je suis là.[/font] »
Oui, elle était là. John offrit son sourire le plus charmant et ouvrit grand les bras pour l'enlacer comme il se devait. Sara ne se laissa pas faire et choisit sa méthode à elle.
Emsar était encore un peu surpris. Ils ne s'étaient jamais embrassés en public.
[table align="left" border="0"]
« [font=Lucida Fax]Pas de panique, tout le monde est au courant.[/font] »
John roula des yeux et l'embrassa à nouveau, rapidement mais solennellement cependant. Dana n'était pas là. C'était fort étrange. Quand il demande où elle était, on lui répondit qu'elle était partie de Merisee pour affaires, et c'était un peu Sara qui s'occupait de la politique locale en son absence. C'était dommage, il aurait bien aimé la revoir une fois.
[table align="left" border="0"]
Emsar lança une datacarte contenant les précieuse données, qu'elle enfouit dans son terminal de poche pour uploader la base de données globale d'Elrood.
[table align="left" border="0"]
« [font=Lucida Fax]Tu es un amour ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Hey ![/font] »
« [font=Lucida Fax]Le prend pas mal ma chérie... Au fait, où est le Sensei ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Il entraîne les Shell. Il n'est pas disponible pour le moment, mais il promet de venir dès demain.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Ah fort bien... Alors, vous vous plaisez ici ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Tu parles ! Les gens sont cools et on a un travail formidable ! Et tu verrais notre maison ! Oh il faut que je te montre ma chambre ! C'est juste un petit coin de parad...[/font] »
Il n'écoutait pas vraiment ce qu'il se disait autour de lui. Avoir la tête de Sara posée sur son épaule suffisait à lui rappeler qu'il valait mieux, des fois, ranger son couteau au tiroir et son masque d'assassin au placard. Rien ne pouvait le ravir plus que de partager sa compagnie sous un vent léger. Ils firent une petite balade sur la plage où ils vinrent lors de leur première visite, en attendant que le transport pour Alluuvia se libère, se baignant, faisant des jeux sur la plage, comme des amis de longue date qui avaient pris des vacances.
Ca serait dur pour lui de quitter tout ça. D'autant qu'il devrait... Non, il préférait ne pas y penser. Le soir presque venu, un transport annonça sa venue sur leur transpondeur, et chacun se rhabilla pour se rendre à l'astroport. En deux heures ils étaient dans la maison qui leur avait été accordée sur Alluuvia, sous l'eau.
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« [font=Lucida Fax]Ouais, viens voir ![/font] »
Enthousiaste comme au premier jour, Talya les mena vers sa chambre, qui en effet, avait de quoi plaire. Une sorte de coupole assez spacieuse, 30 mètres carré à peu près, en transparacier renforcé qui offrait une vue imprenable sur les fonds sous-marins ambiants, assez sombre puisque l'installation était profondément ancrée dans la mer. Des spots sortaient des barres de duracier pour éclairer les poissons téméraires ou juste curieux qui approchaient de la chambre ouverte.
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Ils jouèrent au Chambre dans la... chambre... de Talya, et allèrent se restaurer "chez" Alcibiade. Emsar raconta les changements survenus dans l'Empire depuis leur absence - donna des nouvelles de Jade à Alcibiade, dernier en date à avoir eu une aventure avec elle - et ses prochains projets pour Bandomeer. Il ne parla à aucun moment de la visite de Feyet et resta évasif sur les raisons de sa venue à ce moment, n'invoquant comme prétexte que la fin des recherches pour le Bombardier. Et il était assez bon acteur pour dissimuler ses inquiétudes sous un masque impassible.
A 22 heures passées, la peau du ventre bien tendue, ils allèrent se coucher. Emsar les prit tous dans ses bras tant il était... heureux, de les revoir, et il accompagna Sara jusqu'à sa chambre.
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« [font=Lucida Fax]Fais pas l'idiot, vient dormir ici.[/font] »
Il espérait bien, il l'aurait mal prit sinon ! Il entra et posa ses maigres affaires dans un bol faisant office de vide-poche posé sur un table près de la porte d'entrée. Puis il rejoignit Sara qui s'était allongée sur le dos sur le lit central. Tout deux allongés là, ils regardaient le plafond composé de milliards de téralitres d'eau, sans rien dire pendant une minute ou deux. Sara se décala pour poser sa tête sur le torse de John, caressant de sa main gauche au bleu si séduisant sa chemise, tripotant ses boutons, les défaisant et les remettant.
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« [font=Lucida Fax]Hmmm ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Ne fait pas l'innocent, je te connais comme si je t'avais fait, tu me caches quelque chose.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Moi ? Non, jamais je ne te cacherais quoique ce soit.[/font] »
« [font=Lucida Fax]J'espère que tu dis vrai.[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est vrai.[/font] »
Un horrible mensonge. Il mentait à celle qu'il aimait. Mais c'était parce qu'il l'aimait qu'il lui mentait. Pour la protéger. Un jour peut-être tu comprendras... Et un autre jour, tu me pardonneras.
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« [font=Lucida Fax]Oh j'en doute, sale menteur professionnel ![/font] »
Ils se fixèrent un instant et se mirent à nouveau à s'embrasser. Mais plus longtemps et avec plus de fougue cette fois. Sans s'arrêter là. Chacun retira les vêtements de l'autre délicatement, et progressivement ils furent nus. Ils firent l'amour tranquillement avant de s'endormir dans les bras l'un de l'autre, paisiblement.
Je suis heureux...
John prit sa lame et se lança sur son adversaire. Celui-ci leva sa main et John se retrouva sitôt à terre, sur le dos, totalement paralysé et tremblant de peur. L'adversaire si puissant s'approcha et se pencha sur un John Emsar tremblotant et recroquevillé sur lui-même. Feyet Kiez appuya sa main sur son visage.
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John se réveilla sans un bruit et consulta du regard le réveil. 4 heures du matin. Sara dormait sur son dos, ses bras passés autour de son cou, tête posée contre sa nuque, le souffle réchauffant son épaule tandis qu'il enlaçait son oreiller. Elle sentit du mouvement et se réveilla, les yeux brouillés mais son sourire aux lèvres.
Elle se redressa légèrement, tirant un sourire de John à nouveau.
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« [font=Lucida Fax]Tu as deviné gros malin. Enfin, c'est toi qui m'a réveillé.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Ah ? Désolé.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Tu pourrais pas me dire ce qui ne vas pas au lieu d'être désolé ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Non.[/font] »
Sa voie s'était faite plus dure qu'il ne l'aurait voulu. Il soupira et bascula sur le côté pour la prendre dans ses bras. Couchés sur le côté, yeux dans les yeux, il put enfin tout lui dire.
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Sara ne bougea pas pendant un moment. Puis elle se nicha au creux de son cou, resserrant se prise sur son dos.
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« [font=Lucida Fax]Oui.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Pourquoi Feyet aurait...[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est moi qui lui ai légué le poste.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Quoi ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Oh tu m'as bien compris.[/font] »
« [font=Lucida Fax]A cette foldingue, cette spéciste, cette matriarche dégueulasse, mais pourquoi ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Parce qu'elle fera bien son travail et qu'elle avait un genre de dette envers moi. je préfère voir une spéciste qui accomplira mes dernières volontés au pouvoir qu'un progressiste qui n'en fichera pas une.[/font] »
Sara se nicha plus encore dans son cou. John ne voyait plus qu'un amas de cheveux décoiffés recouvrant une peau bleue douce qui appartenait à celle qu'il chérissait le plus.
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« [font=Lucida Fax]Parce que... si je meurs là où je vais, tu ne m'aurais plus attendu. Tu aurais fini par m'oublier, par trouver quelqu'un d'autre, par vivre la vie que tu mérites avec celui que tu aimes.[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est toi que je veux, John.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Et tu es celle avec qui j'aurais aimé vivre, Sara. Mais pour le moment, je ne peux pas fonder une famille avec toi, pas avant que ma situation soit plus stable.[/font] »
« [font=Lucida Fax]C'est... en fait c'est déjà fait.[/font] »
« [font=Lucida Fax]... Déjà fait ?[/font] »
Sara redressa la tête et plongeant ses yeux bleus dans ceux noirs de John. Puis elle lui prit un bras, et le posa, main à plat, sur son ventre. John comprit.
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John avait revêtu son habituel blazer et attendait sous le vent battant que ces adieux se finissent. Sara avait bien joué la comédie et n'avait rien dit à ce propos à personne et s'était jurée de ne rien dire de plus. La nouvelle d'hier soir avait presque faillit avoir raison de lui et de ses projets, la perspective d'avoir un enfant et de vivre une vie normale était trop tentante. Et il était assez riche pour assurer une vie confortable à toute sa descendance. Les flottes revendues rapportaient gros il fallait dire.
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John tapota négligemment sa ceinture, un toc qu'il avait fait quelque fois devant eux, sans qu'ils sachent que cette fois, c'était pour presser un bouton qui se chargeait d'envoyer un signal pour un vaisseau stationné à 5 minutes d'ici. Puis, un à un, il les serra dans ses bras, y compris le Sensei, avec lequel il n'avait presque pas dialogué. Non pas qu'ils furent en froid tout les deux ou qu'ils n'étaient pas content de se voir, juste qu'ils se connaissaient depuis toujours et les mots n'étaient plus vraiment nécessaires. Il accorda un dernier baiser à Sara tout en lui glissant un flimsi dans la main. C'est Alcibiade qui leur signala que leur baiser devenait gênant en se raclant la gorge.
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Certain que son chuchotement n'avait pas été entendu des autres, il les gratifia d'une dernière accolade avant d'embarquer sur son cargo YT-1300 Aigle Noir.
Ou du moins prétendu tel.
Entrant dans l'atmosphère, il rassembla ses quelques affaires et enclencha le pilote automatique, envoya la dernière ligne de code à l'Amiral, avant de se diriger vers la capsule de secours.
Les quatre amis attendaient et fixaient le cargo qui s'en allait dans le ciel dégagé. Sara baissa la tête, Alcibiade soupira plusieurs fois et Talya versa quelques larmes, le Sensei restant de marbre. Quelque chose clochait.
Ils la virent en même temps alors qu'ils allaient s'en aller. Une frégate Impériale qui n'était pas une de celles offertes par John à Dana.
Le comlink d'Alcibiade sonna. Une fréquence générale. Il l'alluma.
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Et la frégate tira. Le cargo ne dévia qu'au dernier instant. Il explosa dans une gerbe de flammes parfaites, proche du vaisseau ennemi, sous le regard abasourdi de ses quatre amis. Sara fondit en larmes après une minute tandis que la frégate partait au loin. Tout en suffoquant, Alcibiade remarqua une expression sur le visage du Sensei. De la haine. Poings serrés et visage contrit, il semblait prêt - et capable surtout - de détruire l'Empire tout entier avec un seul rugissement. Talya pleura elle aussi.
John Emsar était mort.
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« [font=Lucida Fax]Pas le moindre Amiral. Je vous remercie, tout s'est très bien déroulé.[/font] »
Le plan avait été bien millimétré. Il avait lâché la capsule une seconde avant l'explosion, selon une orientation bien précise. Le souffle avait noirci la capsule qui avait filé, souffle oblige, dans la direction du hangar et du rayon tracteur. En moins d'une minute et de façon invisible, il avait été à bord. Mort aux yeux de tous. Et le véritable Aigle Noir attendait dans ce hangar qu'il ne reverrait jamais, avec à son bord, une dizaine de droïdes B-X qui lui serviraient de compagnons d'infortune.
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« [font=Lucida Fax]Déposez-moi près d'Ord Plutonia Amiral, ensuite vous retournez sur Bandomeer. C'est mon dernier ordre. Je vous remercie pour tout. Vous êtes un homme bien.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Vous aussi monsieur. Même si...[/font] »
« [font=Lucida Fax]Même si ?[/font] »
« [font=Lucida Fax]Je ne sais si j'ai le droit Monsieur...[/font] »
« [font=Lucida Fax]Parlez librement, ne vous inquiétez pas.[/font] »
« [font=Lucida Fax]Et bien, tous ici vous aimons. Vous avez toujours considéré nos vies essentielles, vous connaissez la moitié d'entre nous par un passé commun, et ceux que vous n'aviez jamais vu, vous les connaissiez aussi. De tout les chefs que j'ai servi vous avez été le meilleur et le plus respectueux. Pourtant, vous êtes un traître, et je ne saurais cautionner vos actions, Monsieur.[/font] »
« [font=Lucida Fax]... Ne vous tracassez pas, j'aurais été inquiet que vous me disiez le contraire. Maintenant allez, et ne vous inquiétez pas, maintenant, vous travaillerez pour une vraie impériale ![/font] »
Impériale qui leur mènerait la vie dure et les traiterait comme des chiens.
La vie !