L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#34860
Tout était flou, tout était aqueux. Autant les sons que ce qu’elle avait devant les yeux. Un amas de lumière et un brouhaha dont elle n’arrivait pas à distinguer les bruits. Pas indépendamment en tous cas. La reine savait qu’elle était allongée sur le sol. Les gravats lui piquaient le corps, précédemment écrasé contre cette paroi bien trop peu lisse. De sa main robotique, elle attrapa la première chose qui lui venait à portée. Un morceau de fer, servant à armer le permabéton pour le rendre plus résistant. Elle se hissa, sans trop savoir pourquoi, ni où aller, frottant contre la roche. La douleur la foudroya sur place, et elle gémit de douleur. Peu à peu, les sons revinrent.

« Conseillère ! Vous allez bien ? Conseillère ? »

L’image quant à elle restait flou, elle voyait encore Dave, le soldat, s’élançant dans les airs, avant le grand flash. Les dents serrées, elle se sentit transportée, et hoqueta de douleur. On l’assit, elle sentait qu’on l’avait assis. Le sifflement dans les oreilles disparut.

« Dave … Où est … le soldat Dave ? »

Elle n’eut pas de réponses autres que les salves échangées entre les parties. Sa tête tournée, ses yeux n’arrivaient pas à focaliser un endroit précis. Plaçant sa main robotisée sur le rebord derrière lequel ils s’abritaient, la conseillère se hissa doucement.

« Soldat… Dave… »

La reine n’avait que cela en tête, l’image qui lui revenait en boucle, la scène comme sur une bande corrompue. Le soldat qui intervenait, son garde du corps attitré. La sphère de métal qui lui était destiné. Helera ne pouvait permettre qu’il lui arrive quelque chose, elle se remit debout, sous les regards incrédules de ses enfants, gémissant et pleurant dans le pelage du loup. Rik à côté vidait des salves de laser contre le couvert adverse. Et la reine debout sans protection observait les alentours, à la recherche du soldat en question. Elle le trouva, allongé à terre, dans une zone noirâtre. Ses yeux fermés sur son visage paisible auraient pu faire croire à une sieste bien méritée. Mais ses jambes plus loin, ainsi qu’une partie de son torse laissait présager une fin bien trop évidente. Helera resta tétanisée, tandis que l’image du gaillard bien bâti tournait encore dans sa tête. Les couleurs de la vie revinrent à elle, amenant alors un flot de sentiments qu’elle ne pourrait pas contenir.
Elle se sentit projetée en arrière, fit quelques pas pour se rattraper et constata la marque sur son épaule. La reine tenta vainement de lever son bras droit vers le couvert ennemi, pour le détruire sur place, mais une nouvelle douleur la foudroya sur place, et elle tomba à genoux. Le calme revint alors. La reine laissa traîner son regard bleu sur l’épaule encore organique, observant la position non naturelle sur laquelle il pivotait. Rik s’approcha d’elle et prit sa main dans la sienne. Helera lui jeta un regard, mélange de tristesse et de douleur qui lui arrachait désormais tout le corps. Ainsi assise, elle remarqua toutes les petites contusions qui parcouraient son corps, là où les shrapnels s’étaient logés, et où les éléments du mur coupant contre lequel elle avait été projetée avaient entaillés sa peau.

« Agent ! J’ai besoin de vous, » hurla Rik, tandis qu’Emril était en train de le relever de son combat contre l’officier renégat.

« Il faut que vous la mainteniez. Jorj, reviens ici. »

Pas de réponse de Jorj. Mais pas le temps de s’en occuper pour le soldat qui s’était alors déplacée derrière Helera. Il avait posé son genou contre l’omoplate de la reine. Cette dernière n’était pas totalement remise de ses émotions. Elle trouva néanmoins à commenter.

« Je vais bien, je vais bien … »

Son regard vaseux rencontra celui de l’agent qui la maintenait quand un craquement sonore troubla la tranquillité ardemment gagné. Helera se débattit sous la douleur, ferma les yeux et serra les dents. Elle poussa un uniquement gémissement, une sorte de râle. Le coup de fouet que cela lui donna lui fit instantanément reprendre ses esprits. Toujours blessée, elle n’en restait pas moins en pleine capacité relative, de ses moyens. Son visage resta serré quelques secondes, les sillons autour de son nez se creusant sous l’effort. Puis elle se relâcha lentement et souffla, plusieurs fois. Quand elle rouvrit les yeux, elle regarda les soldats et l’agent autour d’elle.

« Je crois que Dave … »

Ils ne dirent rien, elle ne termina pas la phrase. Tous savaient. Rik en revanche se rendit compte de la non-présence de Jorj, et se dirigea vers le lieu présumé. Le soldat était allongé sur le dos et ne bougeait plus, un gros trou noirâtre ayant percé son T-shirt de sport en pleine poitrine. Un son rauque s’échappant du fond de son gosier. Rik s’agenouilla à ses côtés et lui prit la main.

« Putain me fais pas ça, tu peux pas partir … Mon frère, il faut que tu te réveilles, j’vais pas pouvoir les ramener tout seul. »

« On a … gagné ? »

Le storm ne pleurait pas, cela lui était interdit. Il hocha la tête de haut en bas. Mais il y avait une sorte de frein dans sa voix, qui la faisait chevroter à chaque mot.

« Tu me dois mes vingt crédits… Jorj, relève-toi, on peut le faire ! »

« J’vais crever … là. Mais … mais ça va. Pour l’empire, mon frère. Ca a toujours été … pour l’empire. Protège … protège la conseillère… »

Il laissa tomber sa tête sur le côté, son regard resta figé et resta à jamais figé. Rik passa sa main sur son visage et lui ferma les yeux, les yeux rougeâtres à cause de l’émotion. Il avait été entraîné pour faire son devoir, et n’avait pas le droit de s’attarder sur ses copains morts. Ainsi, il ne restait plus que Rik et Emril. La reine de son côté n’avait rien loupé à la scène, berçant le mourant de sa présence spirituelle. L’accompagnant jusqu’au trépas, jusqu’à la fin. Toujours allongée, elle avait placé sa main robot devant sa bouche, cachant à demi son visage bercé par les flots de son chagrin. Deux morts supplémentaires par sa faute.

Les deux gardes la laissèrent seule avec sa famille, et s’en allèrent aider l’agent pour son interrogatoire. Le tenant dans le vide. Mais le sergent n’avait rien à perdre, et savait qu’il était désormais mort. Soit par eux, soit par la justice. Il leur cracha au visage :

« Vous suivez cette trainée, indigne de l’empire. Sa famille est une honte pour l’empire. Pensez-vous que nous sommes isolés ? L’empire cri sa mort ! La direction veut sa tête autant que le peuple. A elle et à ses batards d’enfants. »

Il glissa alors sur le sol, percutant sans aucune once de confort le sol les gravats, ramenant de la poussière jusqu’à l’endroit où la reine se tenait. Il s’éleva alors dans les airs, restant figé sur place, tétanisé. Helera n’avait que le bras gauche levé, agitant la main pour le maintenir. Les soldats s’empressèrent de la rejoindre.

« Ne faites pas cela, on a besoin de lui vivant ! »

Le visage de la conseillère était empreint de colère, et humide des larmes qui coulaient de son visage. Le pour et le contre était lancée, et elle était seule face à l’individu, tandis que le fil de sa vie se tenait entre ses mains. L’autre cracha et étira un sourire.

« On les fera brûler vifs avant de les jeter dans la fosse commune, où ils se feront dévorer par les chiens. Là où l’on met les traîtres et leur progéniture. »

La respiration de la reine accéléra, augmentant en cadence. Une déformation sur son visage, et un rictus de colère. De sa main naquit alors de la blancheur opaline du froid, qui se dirigea vers le sergent, jusqu’à recouvrir sa blessure. Gelée, il ne mourrait plus. Pas maintenant en tous cas. Elle déglutit et le laissa retomber à terre. Son regard évita celui de tout le monde, et elle fit volte-face. Sa pulsion avait failli lui coûter la vie d’un informateur. Avec difficulté, elle se contenait, et seul son cœur fut témoin du bouleversement interne auquel elle était soumise. La reine croisa les bras et ne dit davantage de mot. Elle se contenta de s’éloigner et de pleurer en silence.
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#34870
Même en agissant selon le protocole strict mis en place précisément pour des situations de crise comme celle-là, la capacité de réponse des autorités fut étirée jusqu'au point de rupture. Savoir en principe comme agir en cas d'attentat grave et en prédire les conséquences était une chose, les vivre en était une autre. On ne pouvait tout simplement pas se tenir véritablement prêt à vivre une situation pareille, pas entièrement ni jamais parfaitement. Si les autorités compétentes avaient été dirigées par des individus ayant moins de sang-froid, la catastrophe aurait pu les guetter pour sûr. Dans la situation actuelle, les forces combinées du Colonel Severian du Bureau ainsi que de son homologue de l'armée ne furent pas trop de pour maîtriser l'incendie.

On dénombrait déjà des mouvements de contestation et des émeutes à cause de la panique causée par l'attentat sur tout le globe. Des prophètes de malheur et autres oiseaux de mauvaise augure tirèrent partie de la peur et du chaos pour se faire entendre, propageant toujours plus le désordre et infectant l'esprit de simples citoyens par leur folie. Sous le commandement de détachements de StormCorps à la tête des milices citoyennes, ces émeutes et manifestations de peur et de colère furent réprimées impitoyablement et avec violence. L'Empire n'avait pas de temps à perdre avec ça quand il avait une attaque en son cœur à gérer.

Les capacités du Bureau étaient à la limite de l'explosion, ses agents déployés sur tout Yaga Minor pour enquêter et trouver les responsables ainsi que tout indice potentiel. Hélas, ils n'avaient pas de vraie piste à suivre, la seule étant cet informateur livré par l'un des leurs et pour l'heure dans un bien trop mauvais état pour leur être vraiment utile. La fureur et la consternation du Bureau était sans limites et nombre de criminels notoires, citoyens suspects et autres personnes interrogées par ses soins en firent les frais. Alors qu'on commençait seulement à maîtriser l'incendie et qu'on venait d'évacuer tout les résidents des autres ailes du palais, il restait maintenant à trouver d'éventuels survivants dans la zone sinistrée. Et ensuite, des réponses.

Des bulletins d'urgence émis par les médias planétaires furent diffusés par holo-TV, par holonet, par courrier électronique et même par les écrans géants disséminés dans les villes afin d'avertir la population sur la situation en cours, sa progression et un rappel de la nécessité que tous gardent leur calme. On jugea toutefois utile de préciser que le Grand Vizir et le Conseil Impérial étaient en vie et en sécurité. Quant à l'Empereur, officiellement parti pour quelque affaire diplomatique dans le Braxant, on ne précisa pas s'il allait venir sur place une fois prévenu ni s'il prendrait la parole lui-même. Avec le blackout mondial empêchant quiconque de communiquer dans un sens ou dans l'autre et d'entrer ou sortir de Yaga Minor, il était de toute façon difficile d'en savoir plus pour les journalistes.

------------------------


Il était évident qu'ils n'obtiendraient rien du traître si ce n'était des insultes et des jurons. Soit, ça faisait partie du jeu. Une fois entre les mains des agents-interrogateurs, il ne serait plus aussi hautain et méprisant, ça non. Particulièrement au vu de la situation, ils seraient probablement très impatients d'exercer leur art et Molotch ne connaissait personne qui aurait envie de se retrouver aux bons soins de tortionnaires remontés à bloc. Là, il ferait moins le malin et se mettrait vite à table. Ou pas, la différence étant le temps qu'il serait prêt à passer sous la torture. Fanatique et militaire, il pariait sur une ou 2 semaines de résistance, peut-être 3 mais pas plus.

Les injures ne touchaient pas l'agent plus que ça. Du reste, elles ne lui étaient pas adressées et il n'avait pas d'opinion quelconque sur la conseillère et sa progéniture pour se sentir concerné par ses élucubrations. En revanche, il en était une autre qui devait surement penser autrement. Avant qu'ils ne purent faire quoi que ce soit, le bougre fut arraché du sol et sauvagement secoué en l'air par une force qui l'y maintenait. Se retournant, l'agent vit la jeune femme main levée, un rictus de rage et de chagrin au visage. Encore cette foutue magie qui était décidément bien utile même s'il ne pouvait s'empêcher d'en frissonner chaque fois qu'il en voyait l'utilisation de ses yeux.

Elle devait mourir d'envie de l'envoyer voler dans le vide ou le faire se fracasser contre les murs et le sol jusqu'à ce qu'il n'en reste que de la bouillie. Et en toute franchise, il n'aurait pas pu le lui reprocher si elle le faisait. Portés comme ils l'étaient tous par leurs émotions en ces moments délicats, difficile de reprocher un tel geste à la reine. Elle sembla pourtant se reprendre et fit apparaître un genre de glace sur la blessure au torse du trooper avant de le laisser tomber par terre et de se détourner de la scène. Il avait probablement fallu lui en coûter beaucoup pour se contrôler.

Rik, Emril, gardez ce fumier en joue, si on doit l'embarquer avec nous j'aime autant qu'il n'ait pas l'occasion de nous faire un sale coup. Au besoin, liquidez-le s'il bouge trop. Personne ne vous le reprochera s'il a un accident fâcheux.

Molotch s'assura ensuite de l'état de chacun, les gardiens semblaient aller bien qu'ils étaient secoués par la mort de leurs 2 frères d'armes. Les enfants, encore des bébés à leur âge, avaient cessé de sangloter bien que leurs petits yeux brillaient de peur enfantine. Il se prit à songer qu'une fois sortis de cet enfer, ces gamins allaient surement avoir besoin d'un suivi psychologique intense pour un paquet d'années avec ce qu'ils avaient dû endurer. A la réflexion, ils ne seraient probablement pas les seuls à en avoir besoin. Le Nelvaanien qui les protégeait paraissait presque normal, bien qu'il lui fut difficile de décrypter l'expression faciale de l'alien. Il grommelait dans sa langue natale des mots incompréhensibles pour l'agent.

Quant à la reine, elle se tenait à l'écart de tous, recroquevillée au fond de l'atrium près d'une fenêtre défoncée. Songeait-elle au suicide ? Il faut dire que ça aurait tout simplifié pour elle, plus de problème après un tel saut. Boitant légèrement, l'agent alla la voir. A en juger par la façon dont elle reniflait et des tressaillements de son corps, elle devait être en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Une fois encore, Molotch s'en voulut de constater qu'il ne ressentait rien en dehors de la fureur. Il pouvait comprendre intellectuellement ce que la jeune femme devait vivre et ressentir mais l'empathie était absente. Que pouvait-il bien lui dire pour la réconforter ? En cet instant elle devait surement réaliser à quel point elle était terriblement vulnérable dans cet Empire dans lequel elle vivait.

Ne vous essuyez pas avant de passer devant les caméras.

Que lui chantait-il là ? Il posa doucement la main sur l'épaule de la conseillère pour ne pas la brusquer puis la lui tendit pour l'aider à se relever. Elle lui jeta un regard perçant difficile à déchiffrer en retour. Quelques explications ne seraient pas de trop en effet.

Quand on sera sortis de cette merde et que les journalistes essaieront de vous sauter dessus malgré les StormCorps autour de vous, ne vous changez pas, n'essuyez pas votre visage et restez naturelle. Montrez-leur ce même visage que vous avez actuellement. Montrez-leur votre douleur, votre colère et par-dessus tout, montrez-leur que vous êtes vivante et déterminée. L'image que vous véhiculerez suite à cette attaque est primordiale, autant pour les conjurés que pour l'Empire. S'ils vous voient anéantie, ils penseront vous avoir brisé et la peur ne vous quittera plus jamais. Mais si ils voient combien votre rage est réprimée à grand-peine, ils sauront qu'ils n'ont fait que se créer un ennemi plus dangereux qu'ils ne le croient. Instillez la peur dans leurs cœurs, montrez-leur à tous que vous ne vous laisserez pas faire.

Il était bien curieux qu'il en soit là à protéger et réconforter - à sa manière étrange - une femme qu'il considérait quelques jours plus tôt encore comme une traîtresse potentielle et une espionne. Mais il avait 2 bonnes raisons de le faire. D'abord parce qu'il n'avait que des soupçons, pas de preuves, il n'était pas homme à tirer des conclusions hâtives tant qu'il n'avait pas de raison d'être sûr de ses conclusions. De plus, quand bien même il était bien décidé à enquêter sur elle, lui comptait agir dans le respect de son champ d'action et le massacre de masse n'en faisait pas partie. Il préférait agir plus subtilement et doucement tant qu'il avait le choix. Il hésita avant d'ajouter :

Je ne devrais pas vous dire ça mais vu la situation... Ne faites confiance à personne, Conseillère. J'ignore jusqu’où ce complot remonte mais ils pourraient être dans n'importe quelle agence gouvernementale, civile, militaire... Même au Bureau. Je suis bien placé pour pouvoir vous dire qu'il existe bien des agents qui ne désapprouveraient pas des actions comme cet attentat à votre encontre. Soyez prudente dans vos relations et vos actions futures, ils n'ont surement pas dit leur dernier mot.

Il la gratifia d'un sourire qu'il espérait engageant. Comme toujours, le sien était asymétrique et lui donnait un air plutôt inquiétant que rassurant. Un autre petit défaut de sa personne qu'il peinait à corriger, faute d'intérêt.

Restez forte. Quoiqu'il arrive, l'Empereur ne tolérera pas ce qui s'est passé et saura vous protéger. Nous allons repartir dans 2 minutes, le temps que chacun souffle un peu. Nous avons encore un long chemin à faire avant d'en voir le bout.

En faisant la moue de façon exagérée, Molotch tendit la main pour enlever la poussière des gravats des épaules de la jeune femme avant de hocher de nouveau la tête et s'éloigner. Il devait s'assurer que leur nouvel ami ne constituerait pas un danger pour eux avant qu'ils ne repartent. Le petit groupe entama peu après sa marche vers ce qu'ils espéraient tous être leur salut. Encore 40 étages, l'épreuve allait être éprouvante.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#34871
Eloignée de tout et de tous, elle regardait par la fenêtre à demi défoncée l’extérieur mouvant. Le traffic n’était plus, détourné, arrêté. Par moment, des volutes de fumés passaient devant elle, signe que le feu se rapprochait encore. Les bras croisés, elle avait posé sa main gauche sur sa bouche, dissimulant son visage jusqu’aux yeux. Son regard se détourna de cet extérieur lointain pour se dissimuler à l’intérieur de sa paume. De légers haussements d’épaules indiquièrent qu’elle pleurait, et que son diaphragme s’élevait et s’abaissait en aphasie avec sa respiration. Respiration qu’elle ne contrôlait presque plus non plus. Toutes les cinq seconces environs, elle essuyait ses larmes, indignes de son rang et de ses titres. Les images lui revenaient en tête, celle d’un homme qui avait cherché à les prévenir. Qui était mort pour cela. Celle de son collègue qui avait donné sa vie pour elle, consciemment. S’en était trop pour une seule journée et c’était autant de pression qu’elle était en train de relacher dans le silence de l’atreum. Tout semblait être de sa faute, par sa simple existence. Pourtant elle était tout à fait consciente que c’était aux autres de payer pour leurs crimes. Trop étaient déjà morts. Trop allaient encore mourir. Et elle était totalement impuissante. L’empire invincible tremblait par sa faute.

La voix de l’agent la fit sursauter, tandis que son sens du danger n’était plus véritablement opérationnel. Elle essuya le bord de ses yeux en vitesse. Par un réflexe contraire à ce qu’il lui conseilla. La reine ne répondit pas tout de suite et tourna la tête légèrement le temps qu’elle se soigne et se reprenne. Elle souffla plusieurs fois avant de le regarder et prendre pleine conscience de ses propos. Les bras croisés, elle écouta. Son bras droit la tirait inlassablement. Le traumatisme subit allait induire le port d’une attelle. Aucun choix à ce niveau là. D’une petite voix, le regard blessé vers les gravats, elle lui répondit :

« Je me fiche des caméras, et de ce que les gens pensent de moi. Ces gens n’ont pas de cœurs, pas de … morale. Ils bafouent la vie elle-même, au nom de pseudos principes. Je dois les trouver, il le faut. Pour tous ces gens qui sont morts aujourd’hui. »

La suite de sa phrase lui fit lever les yeux. Une messe basse échangée. Un accord sous le rideau d’un homme à une femme, par delà les barrières diplomatiques. Un message qui toucha, probablement bien loin du but escompté. La reine d’abord plissa quelque peu les yeux.

« Confiance ? Mise à part l’empereur, ou le grand vizir, personne ne m’a montré une once de respect, ou de gentillesse. Tout le monde me crache dessus, systématiquement. Je suis déjà la femme à abattre, et je suis seule, absolument toute seule… »

Ce triste constat la fit repartir de nouveau en larme. Parce que ce constat n’était pas nouveau, parce qu’aucune des hautes autorités du gouvernement n’avait sympathisé avec elle. Parce qu’aucun impérial rencontré n’avait eu de respect que pour ce grade qu’elle portait à la chemise. Parce qu’elle était toute seule avec ses enfants, sur un monde impérial qui la rejettait. La conseillère plaça une main devant sa bouche pour se dissimuler et mit bien une bonne minute avant de se contrôler de nouveau. Elle ne commenta plus rien, bien qu’il essuyât ses épaules dénudées. L’une robotique, l’autre démise. La reine reste de nouveau seule quelques instants, pendant lesquels elle broya du noir en solitaire, comme lors de ses pérégrinations de jeunesse. Sa vocation avait longtemps été celle de la solitude. Par elle, la reine avait trouvé toutes les solutions à ses problèmes, qui la construisirent pierre après pierre. Mais aujourd’hui, il n’y avait plus rien. Elle était perdue…

Au final, ils repartirent après les cinqs minutes qui suivirent. Helera gratifia encore ses enfants de baiser et ouvrit la marche avec l’agent. Derrière eux, le loup et les deux Kor’rial, encore derrière, les deux soldats qui ne quittaient plus leurs armes, entourant leur prisonnier. Ils passèrent devant le cadavre de Jorj, endormi sur le côté. Il n’y eu pas de commentaire. Pas plus pendant la descente des quarantes autres étages. Un silence complet, interrompu seulement par le souffle de l’effort. Un effort minime comparé à ce qu’ils venaient de parcourir. Tous avaient une excellente condition physique, bien que totalement cassés. Pour ce qui est des étages, ils étaient relativement propres. Quelques lumières cassées ci et là. Quelques portes défaites … Mais rien de plus. Rien qui ne soit l’urgence, qui ne les empêchent d’avancer. Ils franchirent alors les étages à leur rythme, comme lors d’une procession de foi.





REZ DE CHAUSSE


Ambiance


Image


Le rez de chaussé, quand ils y arrivèrent, était totalement désert. Lui était dans un bazard complet, parce que tous l’avaient quitté précipitamment. La cohue s’était formée tellement rapidement qu’aucune affaire n’avait été laissé. C’est entre des valises qu’ils naviguèrent, entre des chariots turbo-élévateurs vide, devant des droïdes qui ne savaient pas leurs nouveaux ordres. Certains répétaient la même parole, d’autres étaient éteint, les circuits à l’air. Pas de pertes vivantes à déplorer. Pas avant l’extérieur. Là où l’on voyait ça et là des cadavres. Là où l’on entendait par moment des bruits sourds, signe qu’une tête venait de s’exploser contre le pavé. Helera ne regarda pas, pas plus que les soldats, ils avancèrent jusqu’à ce que l’on vienne à leur rencontre. Nouveau bruit, nouveau corps.

« Depechez vous, on va vous escorter ? Vous avez vu du monde là haut ? Prenez cette couverture, et à manger. Là bas, suivez-nous rapidement. Attendez. Vous allez bien ? Vous êtes blessés ? »

Beaucoup d’ordres contradictoire, beaucoup de monde rassemblé autour du bâtiment. Des lumières, de partout, qui clignotaient. Aveuglantes et genantes. BSI, Pompiers, RI, il y avait tous les corps représentés, et d’autres qui n’avaient rien à faire ici. Même des journalistes, comme l’avait prédit l’agent. Nouveau bruit, nouveau corps. Au bout de quelques mètres sur le parking, arrivés à la moitié qui les séparait encore de l’unité de soin, Helera arrêta tout le monde. Une explosion retentit en hauteur. Elle ne bougea pas, les autres levèrent la tête. La reine ne dit mot, mais son visage se contorsionna de nouveau de tristesse. Ses lèvres vibrèrent sous l’effort dû au maintien de ses sanglots. Elle entoura le Nelvaanien de ses bras, dans une étreinte qui la rapprocha de ses enfants.

« Merci Rekhan. Merci pour tout. Yredan, Lily, je vous aime. Je vous aime de tout mon cœur. »

La reine se retourna ensuite vers ses deux gardes du corps et sans leur demander leur avis, rompit le protocole, les entourant eux deux dans les bras.

« Merci à vous. Protégez mes enfants, s’il vous plait. »

« Qu’est ce que … »

« Je dois y retourner. Je ne pourrais pas me regarder dans un miroir si je ne tente pas tout pour sauver ces gens. S’il vous plait … obéissez. »

Ils hochèrent la tête de concert. La reine se tourna vers l’agent. Lui n’eut droit à rien d’autre que la mine maussade qu’elle tirait. Mais il eut droit à bien plus.

« J’ai encore besoin de vous agent. Je peux arrêter ces flammes, je peux … Je peux tenter de sauver ces gens. Le plus possible. Cela cependant va me découvrir aux yeux de tous, sur ce que je suis, et ce que je suis capable de faire. Je vais avoir besoin de vous pour me couvrir, littéralement. »

Helera jeta un regard dans la foule amassée là, les yeux rivés vers la tour encore en feu, contre lequel les droïdes pompiers luttaient. Insuffisement bien. Les deux gardes du corps firent avancer la troupe, et ils atteignirent tous la zone de sécurité. Helera jeta un regard vers ses enfants, prit en charge et en sécurité désormais.

« Faites votre choix, Agent Molotch. Le miens est fait. »

Elle fit demi tour, trottina jusqu’au quart de la distance, et leva la tête vers les hauteurs. Il lui restait encore une dernière chose à faire…
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#34875
Se moquer de l'opinion des autres était plutôt une qualité du point de vue de Molotch. Après tout, c'était l'un des préceptes qui guidaient sa vie et il ne s'en portait pas si mal. Bon, il n'avait aucun ami au Bureau ni ailleurs, la plupart de ses collègues et certains supérieurs le détestaient tellement qu'ils faisaient tout pour lui pourrir la vie et rien ni personne ne l'attendait chez lui au final. Mais en dehors de ces menus détails, sa vie ne s'en portait pas plus mal. Etre déconnecté de l'avis des autres assurait une grande paix intérieure en principe, si l'on faisait abstraction de la solitude que ça impliquait.

Encore fallait-il pouvoir se le permettre. Un agent anonyme comme lui pouvait bien se comporter en enfoiré associable s'il le voulait mais une Moff et Conseillère qui plus est n'avait pas exactement la même liberté. L'opinion publique et surtout celle de ses pairs Moffs et autres chacals politiques comptait si la reine voulait se faire entendre et avoir des alliés, autant pour se protéger que pour mener les combats de son choix à l'avenir. Mais bon, tout cela ne le concernait pas vraiment au fond. Elle verrait bien ce qu'il en résulterait une fois devant le fait accompli. Il n'insista pas, conscient qu'il ne pourrait rien dire de plus pour la réconforter ni l'aider. Le seul moyen qu'il avait de l'aider c'était de la faire sortir de cet enfer en vie avec ses rejetons.

Une mission qu'il prenait très au sérieux. Elle vint le rejoindre au moment de partir et ils ouvrèrent la marche, progressant tant bien que mal à travers les étages et les escaliers. Plus ils progressaient et plus légers étaient les dégâts infligés à la structure par la bombe, ce qui était bon signe. Arrivés au 25e étage, ils prirent une autre courte pause pour respirer un peu avant de repartir et constatèrent qu'en dehors de quelques lacérations superficielles, il n'y avait aucun dommage à déplorer. Le caridan s'autorisa un sourire mince en constatant qu'il n'y avait théoriquement plus rien à craindre pour eux. Redoublant d'efforts, le groupe fut proche de la sortie 30 minutes plus tard. Ils sortirent et l'agent put enfin ranger son arme qu'il tenait en main depuis un bout de temps.

Il faisait froid, foutrement froid dehors. Yaga Minor et son climat plutôt tempéré à cette époque de l'année c'était du 3 degrés au mieux et on était encore le matin. Heureusement qu'ils étaient quasiment tous bien habillés chaudement... Ah, oui, au fait... Un soutien-gorge de sport, un legging et le tout salement déchiré par les shrapnels, ça laissait des traces et ça creusait des aérations ou le vent frais pouvait s'engouffrer. Ce qui ne semblait pas déranger plus que ça la jeune reine, à croire que rien ne pouvait plus la toucher. La clameur de la foule de citoyens et rescapés terrorisés, ajoutée au vacarme des officiers vociférant, des véhicules qui hurlaient dans le ciel et des sirènes hululantes, tout cela forma comme un mur sonique qui les sonna sur le coup une fois sortis dehors, le temps de s'accoutumer.

Une escouade de StormCorps se jeta sur eux et les encercla pour venir les aider et les guider jusqu'à une zone sécurisée hors du palais. Toutefois, à peine sortis de l'enceinte du palais, Molotch vit la Moff adresser quelques mots à son entourage avant de lui glisser une tirade bien sibylline dont elle avait le secret. Que croyait-elle pouvoir faire ? Sauver tout le monde ? Cette bonne blague, elle était vraiment naïve à ce point ? La première règle qu'il fallait intégrer en ce bas monde c'est qu'on ne pouvait pas sauver tout le monde, jamais. Il fallait se concentrer sur ce qui était raisonnable et crédible sous peine de tout perdre. Il soupira, comment avait-elle pu vivre si longtemps en étant aussi stupide ? Ça le dépassait.

Ne me dites pas que vous allez encore utiliser votre magie ? Par l'Empereur, vous êtes complètement folle...

Il n'eut pas le temps d'en dire plus que déjà elle s'élançait, repartant en zone risquée au nez et à la barbe des StormCorps qui, s'apercevant de son incartade, voulurent la ramener de force. Ils n'étaient pas du tout le genre à rigoler mais, fort heureusement, en situation de crise l'agent pouvait se targuer d'être d'un grade équivalent à celui d'un sergent de l'armée. Utile pour convaincre les soldats de laisser couler, en plus d'ajouter qu'il allait s'en occuper. Mais à voir le regard du chef d'escouade, leur patience avait des limites, il fallait faire vite. L'agent se dépêcha de rejoindre la jeune femme qui avait couru à une vingtaine de mètres de l'aile ouest brisée. Un nouveau corps qui s'écrase au sol le fit grimacer.

La jeune femme sembla comme concentrée les yeux fermés avant de lever les mains serrées en des poings puis de faire des gestes curieux avec. En levant les yeux, Molotch se rendit compte combien les nuages devenaient rapidement noirs et nombreux. Les yeux de la reine brillaient et il sentait quelque chose dont il n'aurait su dire ce que c'était qui le terrifia au plus profond de son âme. Pour un non-initié, élevé dans la peur et la haine de la Force, ses manifestations pouvaient facilement avoir cet effet là. Alors la pluie se mit à couler, d'abord lentement puis rapidement, de plus en plus fort jusqu'à devenir torrentielle, presque un déluge. Elle tombait si fortement qu'il devenait difficile de distinguer quoi que ce soit à plus de 2 mètres. Au moins était-elle pour le moment cachée à des vues indésirables.

Ça n'allait évidemment pas durer. Trempé comme il l'était, l'agent se demanda comment elle tenait sous le froid et la morsure de la pluie avec sa tenue si légère. Les flammes se résorbèrent petit à petit, agressées par la pluie torrentielle et les droïdes-pompiers en action, jusqu'à ce que l'incendie puisse être contenu uniquement par ces derniers. Il entendit la respiration rauque et laborieuse de la Moff et comprit qu'elle était épuisée. Pourtant, malgré sa fatigue, elle refusait de lâcher prise et levait de nouveau les mains, cette fois pour essayer d'arrêter la chute des malheureux qui se jetaient dans le vide. Elle parvint à en arrêter un. Puis un autre. Puis une autre. Et puis au quatrième, ses tremblements devinrent incontrôlables et elle eut un hoquet puis s'effondra, totalement vidée, inconsciente. L'agent la rattrapa de peu avant qu'elle ne s'écrase par terre.

Un nouveau craquement au loin lui apprit ce qu'il savait déjà. Elle avait sauvé quelques personnes mais pas toutes. Avec la fin de l'incendie toutefois, certains allaient peut-être cesser de céder à leurs tendances suicidaires et attendre sagement les secours. Tenant la jeune femme dans ses bras, Molotch se retrouva devant un choix à faire. Il ne pouvait pas nier l'exécration qu'il ressentait pour cette magie utilisée, pas plus qu'il ne pouvait nier qu'elle avait permis de sauver des vies. Il pouvait simplement la livrer à ses protecteurs pour qu'elle fut menée en sécurité ou il pouvait l'amener au Bureau, l'enfermer pour ses crimes tout autant que la protéger des conjurés. Cette option était la plus tentante et en temps normal il l'aurait choisie sans hésiter. Mais il la rejeta. Il ne savait pas jusqu’où s'étendait la conspiration ni si elle avait des amis au Bureau. En outre, il n'avait pas la moindre envie que quelque opportuniste comme Vait ou Fischig s'empare de l'affaire et l'interroge à sa place.

Il fallait se faire une raison, au Bureau ou avec ses gardiens elle ne serait pas plus en sécurité que si elle se promenait désarmée dans les quartiers chauds au plus fort de la nuit avec une pancarte "je hais l'Empire". Et si elle restait avec ses enfants, elle serait toujours en danger en plus d'attirer la menace sur son entourage. Il fallait qu'elle disparaisse au moins provisoirement, le temps qu'il ait un plan et des informations. Il enleva son uniforme qui bien que trempé pourrait au moins la couvrir et lui permettre de ne pas attraper un rhume ou autre saloperie, qu'il lui fit enfiler. Puis il la prit dans ses bras, l'un la tenant par la taille et l'autre par les jambes. Elle pesait son poids malgré sa silhouette svelte la bougresse.

Une fois revenu à la sortie de la zone et entouré de StormCorps, Molotch refusa leur aide d'un geste de la tête avant de leur expliquer qu'il l'emmenait à l'hôpital d'urgence, choc post-traumatique, ordre du BSI, circulez y a rien à voir. Il retrouva rapidement les protecteurs de la Moff qui se précipitèrent en la voyant dans ses bras. A bout, grognant sous l'effort, l'agent la leur confia bien volontiers puis leur fit signe de le suivre de quelques pas. Le vacarme ambiant allait lui permettre de ne pas se faire entendre.

Rik, Emril. Vous êtes loyaux à l'Empire et à la Conseillère ?
Bien sûr, pourquoi cette question ?
Ce que je vais vous demander va vous paraître scandaleux, c'est hors des clous et ne parlons pas du protocole. Mais c'est nécessaire. J'ai besoin que vous me laissiez l'emmener dans un lieu sûr le temps qu'on y voie plus clair.
Vous rigolez ? Elle doit rester avec nous et ses enfants ! Et il faut que les autorités soient mises au cour...
Justement non. Réfléchissez mon vieux, cet attentat ne visait qu'elle, il a fallu une sacrée influence pour amener une bombe ici sur Yaga Minor et je ne parle même pas de troopers en service commandé. Tant qu'on ne sait pas à qui on peut se fier, on ne peut pas prendre de risque.
Si ce que vous dites est vrai, pourquoi on vous ferait confiance ?

Molotch le gratifia de son sourire asymétrique, amusé.

J'ai tout fait pour la sauver, ce serait vraiment tiré par les cheveux que j'ai fait tout ça pour la liquider ensuite vous ne croyez pas ?
C'est pas faux.
Vous, voilà ce que vous allez faire, vous prenez le Nelvaanien là, Rekhan machin et les 2 gamins et vous les emmenez à cette adresse.

Il leur tendit un datapad qu'il avait emprunté à l'un des troopers qui afficha une carte de la capitale. L'adresse se situait en périphérie, non loin des quartiers chauds.

Vous demanderez Eleena Koï. Si elle vous demande qui vous êtes et ce que vous voulez, vous lui dites simplement que vous êtes des amis de Zygmunt Molotch et que vous avez besoin d'un abri quelques jours. Si elle réagit mal, c'est-à dire en hurlant, en jurant ou en vous menaçant, laissez couler, elle cédera de toute façon. Vous avez un comlink chacun ? Bien, jetez-les avant de partir là-bas et procurez-vous en d'autres. Changez-en chaque jour ou chaque fois que je vous appellerai. Ne sortez pas sauf en cas d'extrême urgence, ne parlez à personne à part Eleena, ne vous faites pas remarquer. Je vous appellerai d'ici la fin de l'après-midi. Faites les morts en attendant. Vous avez tout compris ?

Ils hochèrent la tête. Bien que l'idée n'était visiblement pas à leur goût, ils ne protestèrent pas plus. Loyaux et disciplinés, tels étaient les protecteurs. Si détestés que furent les agents du BSI, leur autorité faisait loi, particulièrement si on leur expliquait qu'il était question de sauvegarder ceux qu'ils protégeaient. Les 2 hommes lui adressèrent quelques encouragements et s'en retournèrent expliquer le plan au Nelvaanien. De son côté, Molotch porta de nouveau dans ses bras la jeune femme inconsciente puis entreprit de trouver un véhicule. Par chance, il "emprunta" le speeder d'un citoyen et, après avoir délicatement allongé la Conseillère à l'arrière, il fonça sans demander son reste.

Les nombreux barrages lui compliquèrent la tâche mais là encore, l'insigne d'agent du Bureau suffit à lui ouvrir toutes les portes. Quant à la demoiselle à l'arrière, il suffisait de quelques commentaires sarcastiques suivis de clins d’œils appuyés et on n'insistait pas plus. Pas de mal à se faire plaisir avec une suspecte n'est-ce pas ? Et puis si ça vous pose problème, le BSI ne vous demande pas votre avis de toute façon. Il ne s'arrêta que lorsqu'il fut devant l'immeuble du quartier chaud ou il vivait, sortit la reine encore évanouie puis monta dans son appartement. Il avait laissé le speeder en marche, certain que quelqu'un ne pourrait s'empêcher de le voler à son tour. Parfait, cela ferait s'éloigner toujours plus le véhicule volé de chez lui et donc rendrait plus difficile de le localiser si jamais on était à ses trousses.

Une fois dans son appartement qu'il verrouilla immédiatement, Molotch allongea la jeune femme sur son lit puis sortit plusieurs pulls qu'il lui enfila ainsi qu'un pantalon. Les vêtements étaient légèrement trop larges pour la jeune femme mais ça lui tiendrait chaud. Il dut lui enlever le legging et le haut mais ne fit pas plus attention que ça à ce qu'il pouvait voir. L'important c'était de la maintenir en vie. Ensuite de quoi il la plongea sous la couverture et la laissa dormir. Il se prépara du stimm-café, de quoi abreuver une dizaine de personnes au moins et s'en servit un. Puis il referma la porte de sa chambre et l'y laissa seule avant d'aller se décrasser, prendre une douche, enfiler des vêtements civils propres et se poser sur le canapé. Et de prendre son mal en patience en allumant l'holo-TV.


On peut jouer sur les 2 tableaux à partir de là, Helera/Zygmunt d'une part et Rekhan et les gardes/Eleena d'autre part, comme tu le sens o/
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#34879
Image


Folle ? Non. Elle était tenace. Elle avait des devoirs. L’empire était une chose, mais il y avait derrière tout le reste. L’on ne pouvait pas se prétendre maître dans une discipline voué à la protection des autres, si l’on refusait de bouger le petit doigt quand l’opération se présentait. Helera ne répondit rien à sa phrase rhétorique. Tout comme un agent brave le danger d’une attaque pour prévenir la victime en devenir, un sensitif se doit de donner tout ce qu’il a pour sauver. Ainsi la décision fut prise pour la reine, qui s’arrêta donc à mi-distance qui les séparait de l’immeuble. Les yeux rivés vers le ciel. Elle leva le bras gauche, et tenta de faire pareil avec le droit, en vain. Ce dernier, encore sous le choc du coup, lui envoya des décharges si intenses qu’elle en aurait presque perdu la tête. Le nombre de main importait peu au final. Tout comme la taille, ou la masse. Non, ce qui était vraiment important dans cette entreprise, c’était la volonté que l’on y mettait. Dans le ciel, les vents changèrent, le calme de cette matinée se changea soudainement en noirceur d’une soirée.

ImageLa fumée issue de l’incendie furent prises dans une sorte de spiral, qui se dessinait désormais dans le ciel. Une spirale des enfers, un cercle nuageux, qui en son centre, abritait le vide céleste. Le vent se leva petit à petit, en tourbillonnant autour de la tour, jusqu’à son sommet. Il y eu un déchirement dans la voute céleste, assez puissant pour croire à une nouvelle explosion. Le ciel explosa d’une lumière, puis une deuxième. La reine jouait avec l’électro statisme, provoquant elle-même des décharges, comme l’on redémarre un cœur. L’air devint lourd, et une odeur s’éleva dans les airs. Celle de la pluie. Cette odeur électrique, que l’on associait à celle des feuilles. La pression chuta en atmosphère, et une petite pluie, un crachat, comme on l’appelait, tomba. Helera fronça les sourcils, cherchant dans le ciel les éléments pour accentuer le phénomène. Elle souffla sous l’effort, sa tête tambourinait. Mais rien ne fut lâché. La petite pluie devint finalement torrent, après qu’elle ait abaissée la température en atmosphère, afin de créer une différence qui accentua davantage le vent. Ce dernier entoura la tour, et la pluie torrentielle se déversa.

Une pluie artificielle, qui inonda le palais de toute part. Tous les points cardinaux étaient inondés, et il n’y eut nul abri pour celui qui cherchait la lumière de l’étoile. Le vent en lui-même ne touchait pas vraiment le palais, mais s’infiltrait par bourrasque pour empêcher les gens de sauter. De plus, elle se servit de ce dernier pour exploiter l’énergie d’évaporation de l’eau. Récupérant d’autant plus d’énergie pour étouffer le feu. Petit à petit, le temps se chargea lui-même en nuage noir et assombrit davantage le ciel. La machine était lancée. Les gens seraient, en principe, empêché de sauter. Ou du moins découragé. Pour les plus démuni en revanche, Helera les capta. Un, deux, ralentissant leur chute, et comme par magie, les laissa à terre. Trois, quatre, il y en eut encore potentiellement un cinquième. Puis … Puis il sembla que cela se calma. Peut-être uniquement que pour un temps. La reine rouvrit les yeux, devenus désormais d’un blanc unis, avec pour seule différence de couleur, l’iris noirâtre et les quelques veinules bleus de sa couleur originel. Pendant un instant, elle resta ainsi, la tête vers le ciel, laissant l’eau inonder son corps. Le tapas n’étaient plus actif depuis le début de l’opération, et elle sentit le froid transir son corps. De nouveau, elle souffla. Son cœur battait la chamade. Elle avait fait ce qu’elle avait pu, en fin de compte.

La reine se retourna vers l’agent :

« On a réussi. »


Elle étira un sourire, et perdit aussitôt connaissance. Comme un droïde à qui l’on venait de couper le courant.




Helera se réveilla, en sueur. Trempée de la tête au pied. Pas de réveil brutal ou de sursaut. Le plafond qu’elle avait cependant devant ses yeux lui était inconnu. L’odeur qui traînait partout également. Cette fois, elle sursauta et se leva du lit en un seul bond. Où était-elle ? Que faisait-elle ici ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Perte de connaissance, cela, c’était okay. Son sabre ? Sur la table de chevet. On ne lui avait pas enlevé. Molotch, l’agent. Une planque ? Elle commença à perdre ses vêtements, les rattrapa, constata que ce n’était pas les siens. La reine enleva des épaisseurs en grognant sous la douleur, avec un seul bras pour l’aider. Les multiples contusions qu’elle avait devraient être traitées au plus tôt. Son mal de crane également. Du sang coulait encore et elle avait mal, peu importe ce qu’elle faisait. Combien de morceaux étaient encore logés en elle ? Avec un des pulls, elle se fabriqua une bandoulière pour plaquer son bras contre son torse, usant de ses dents pour l’accrocher. La reine se tenait désormais en T-shirt, pas la peine de mettre trop d’épaisseurs, elle détestait la chaleur.

Avec un autre pull, elle s’en servit de ceinture et s’entoura le bassin. C’est alors qu’elle constata les habits noirs, déchirés et ensanglantés sur le côté. La reine fronça les sourcils et se passa une main sous les vêtements. Nue. Elle en rougit toute seule, en même temps qu’une sourde colère. Qu’avait-il fait pendant son absence ? Helera ne le connaissait pas après tout. Monté en pression, la reine s’ausculta, et usa de la Force pour chercher des traces de … de traces. D’aura laissé sur elle, ou en elle. Rien. Inspiration, expiration. Inquiétude pour rien. Un coup d’œil à la fenêtre pour lui indiquer qu’elle était encore sur Yaga Minor. Les bruits des informations vinrent jusqu’à elle. Sabre à la ceinture, elle sortit lentement de la chambre, ne voyant que la tête dépasser du canapé qui lui tournait le dos. Helera jeta un coup d’œil à droite et à gauche, repérant d’éventuelles sorties d’urgence. Enfin, elle s’approcha, faisant exprès de faire du bruit pour ne pas le surprendre. Ni même l’énerver, dans le cas où il cherchait à lui faire du mal. Elle ne dit rien en s’asseyant, et scruta le projecteur en l’ignorant dans un premier temps. Elle ajouta :

« Vous m’avez changé. » Dit-elle, haussant un sourcil, avant de se retourner vers lui.

Mélange de faits, et de tout ce que cela impliquait. En définitif, elle ne lui en tenait pas rigueur. Peu importe, elle continua, cette fois en le regardant. Une moue plus lasse, et à la fois pleine de sollicitude.

« Merci pour ce que vous avez fait. Vous n’étiez pas obligé… »

Alternant entre sa cuisse et son visage, elle termina par la question qui pendait sur ses lèvres :

« Où sont mes enfants, Rehkan, Rik et Emril ? »
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#34899
Quelle que soit la chaîne qu'il regardait, la même chose se répétait en boucle, des images live de la situation au palais avec des reportages, des témoignages et une mise au point de la situation toutes les 5 minutes. Les médias, toujours friands de ce genre d'info fraîche, ne se lassaient pas de bien insister sur l'horreur des corps éclats par terre qui s'étaient jetés du haut de dizaines voire centaines d'étages, désespérés de pouvoir échapper aux flammes et aux éboulements. Oh bien sûr, ils répétaient combien c'était horrible et pleuraient pour que l'Empire ne résolve la situation. Molotch renifla de mépris à l'attention de ces scribouillards.

Image

On pouvait bien prétendre qu'il fallait que la vérité soit dite pour que tous puissent l'affronter de face ou que leur devoir était d'informer la population. Ce n'était pas inexact du reste, mais la vérité était surtout que plus c'était choquant et violent comme événement, plus l'audimat allait crever le plafond. L'agent n'avait pas une bonne opinion de ces parasites qui, comme les criminels et les pirates, se repaissaient du malheur des gens pour faire des chiffres. Et ces images, si vraies, si précises... Il lui arrivait parfois de regretter que les écrans soient d'une aussi haute et fine résolution tant cela permettait d'avoir un niveau de détail presque plus vrai que vrai.

Soupirant profondément, il but quelques gorgées de café, marmonnant dans sa barbe. Un bruit dans son dos le fit se figer et il sentit sa main glisser doucement vers la poignée de son flingue posé à côté de lui sur le canapé. On n'était jamais trop prudent, des fois que. Mais pas besoin de s'inquiéter, ça n'était que la Moff revenue à elle avec un bras en écharde, un T-shirt et un pantalon. Il nota avec un vague amusement que ces fringues avaient appartenu à Eleena par le passé. Elle s'assit à côté de lui au bout du canapé et ne dit mot au début avant d'y aller de ses commentaires. Les yeux du caridan étincelèrent d'une lueur étrange tandis qu'il lui rendait le regard qu'elle lui jeta.

Evidemment que je vous ai changé, avec des fringues aussi trempées vous étiez bonne pour attraper un rhume ou pire. Ce serait dommage que vous rendiez l'âme à cause d'une vulgaire pneumonie après avoir échappé à l'enfer vous croyez pas ?

Il ne comprenait pas vraiment ou elle voulait en venir. C'était pourtant logique. Puis il se rappela le concept d'intimité.

Oh, vous craignez que j'ai pu profiter de ce que j'avais sous la main pendant que vous étiez dans les vapes. Rassurez-vous, je ne couche pas avec les femmes inconscientes et encore moins les femmes déjà en ménage.

Parce qu'après tout, la reine avait un époux présumé et élu de son cœur. Molotch ne marchait pas sur les plates-bandes des autres. Il avait assez d'ennuis comme ça dans sa vie sans en plus penser à rajouter des maris jaloux merci bien. Et puis mélanger le travail et le plaisir c'est le meilleur moyen d'aller droit dans le mur. Il se contenta de hocher la tête en balayant l'air d'un geste de la main.

J'ai fait mon devoir. Vous êtes une personne importante pour l'Empire, une citoyenne en danger de mort et la mère de 2 enfants. Quel genre d'homme serais-je si je vous avais laissée pourrir par terre ou simplement cédée aux autorités ?

Il aurait agi pour elle comme il aurait agi pour n'importe quelle personne qui aurait été à sa place. Bien sûr, ses propres soupçons avaient facilité sa décision inutile de le nier mais il aurait fait pareil pour quiconque d'autre. Parce qu'il se méfiait pour l'heure de tous, il devait la cacher. Et bien sûr, vint inévitablement la question, celle qu'il aurait préféré ne pas entendre. Non qu'il eut peur d'elle - quoiqu'un peu en vérité, avec sa magie - mais il aurait préféré ne pas avoir à la ménager.

En sécurité, non loin d'ici mais suffisamment éloignés pour qu'on ne remonte que difficilement jusqu'à eux. Il fallait les cacher tout comme vous. Je vais vous expliquer la situation mais d'abord, on va voir un peu ces blessures que vous avez. J'ai préféré vous laisser reprendre un peu de forces auparavant mais maintenant, il est temps d'enlever toutes ces saloperies avant que ça finisse mal. Bien sûr, cette tâche suppose que vous soyez coopérative. Si ça vous dérange d'être à nu, il doit y avoir de quoi vous couvrir dans l'armoire de ma chambre, Eleen... Elle a surement dû laisser quelques soutiens-gorge.

Se levant, l'agent alla d'abord dans sa chambre et trouva 2 ou 3 de ces fameux soutiens-gorge qu'il étala sur le canapé. Si la reine voulait enfiler l'un d'eux pour couvrir ses attributs avant qu'il n'examine les blessures qu'elle avait un peu partout, elle pouvait s'y mettre le temps qu'il aille chercher la trousse de soins. Lui prit son temps pour aller la prendre afin de la laisser décider puis revint 5 minutes après, trousse en main. Il s'assit face à la jeune femme et ouvrit la trousse, sortant des pansements imprégnés de bacta, des seringues de kolto pour les éventuelles infections et les petits outils nécessaires pour examiner les blessures, extraire les éclats et autres joyeusetés.

Bon, on va commencer par le dos ce sera moins difficile. Tournez-vous s'il vous plait. Je vais essayer de faire ça proprement mais je ne suis pas médecin donc je n'ai pas leur délicatesse. Je m'en excuse par avance.

Sitôt qu'elle se fut exécutée, Molotch se rapprocha et examina toute la peau du dos, à la recherche de blessures. Ça n'était pas difficile vu la petite collection que la jeune femme avait récolté entre l'explosion et leur sortie dehors. Sans se presser, avec toute la douceur dont il était capable, l'agent s'appliqua à extraire avec une pince de la trousse de soins les éclats de shrapnel un par un. Chaque fois qu'il en enlevait un, il appliquait un pansement traité au bacta sur la blessure. Cela allait grandement favoriser la régénération des tissus et de la peau. Une par une, les lacérations du dos allaient se résorber en quelques heures.

Résumons la situation : vous avez été victime d'un attentat qui vous visait vous et vos enfants, vraisemblablement par des fanatiques qui détestent l'idée que vous soyez redevenue citoyenne impériale et plus encore, Moff et Conseillère auprès de l'Empereur. Vu leurs moyens, il parait évident qu'ils ne sont pas de simples imbéciles ou prolétaires mais disposent d'une grande influence. Vous ne pouvez pour l'heure vous fier à personne. Raison pour laquelle je vous ai amené ici, chez moi et envoyé votre suite chez une personne de confiance. C'est une solution temporaire, le temps que je trouve mieux. J'ai envisagé une possibilité pour vous fournir une meilleure planque mais elle risque de ne pas vous plaire. J'ai fini pour votre dos, vous pouvez vous retourner.

De nouveau leurs regards se croisèrent lorsqu'elle se retourna. Était-ce de la colère dans ses yeux bleus ? De la tristesse ? De l'incertitude ? De la détermination ? Peut-être aucun ou un peu de chaque. Molotch saisit le bras gauche de la reine, sans cérémonie quoiqu'avec délicatesse et respect et, après avoir stérilisé la zone de la veine cible, il planta la seringue de kolto. Le produit allait stimuler et renforcer l'organisme de la jeune femme pour combattre toute infection ou bactérie étrangère à l'intérieur quelques heures. Si elle avait attrapé quelque chose, ça n'allait pas faire long feu. Restait maintenant à traiter visage et avant du corps.

Vous êtes prête ? Peut-être devrais-je vous laisser faire toute seule si vous préférez. C'est à vous de voir.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#34901
Une pneumonie. De la dernière des maladies qu’Helera pouvait attraper, la pneumonie était probablement en tête. Se baladant avec une petite chemise sous des températures négatives, la reine a su montrer sa capacité à résister au froid. Et ce à des températures qui feraient palir un wampas. En revanche, cette capacité héritée de son enfance, lui a vallu d’être particulièrement sensible à la chaleur, qui avait tendance à la vider de toute énergie. Chacun ses capacités après tout. Une vie sur Ilum, cela forgeait le caractère. Elle étira un sourire, voulant créer un minimum d’humour dans la situation, mais l’agent lui rappela à sa triste vérité. Helera baissa la tête et détourna le regard, s’adossa sur le canapé tout en croisant les bras, sentant les pics dans son dos qui s’enfonçaient davantage. S’il y avait de l’honneur dans cet homme, Helera était déjà bien trop concentrée ailleurs pour l’avoir remarqué. La réalité était parfois bien plus morne que le fantasme et ce que l’on disait d’elle sur l’holonet. La reine l’avait alors remercié comme il se doit, chassant des pensées parasites de son esprit. Ne jamais oublier, et toujours prendre en considération le passé, mais avancer. Oui, avancer, toujours. A sa phrase, elle termina en haussa les épaules et gloussant. Le silence retomba pendant quelques secondes avant qu’elle ne commente :

« Quel genre d’homme laisserait ses deux enfants et leur mère seuls sur un monde qu’ils ne connaissaient pas … »

Helera hocha négativement la tête et roula du regard. Assez de brouillage de noir. Elle lui fit face de nouveau, avec une esquisse de sourire entendu sur le coin des lèvres. Elle n’en parlerait pas.

« Est-ce qu’ils sont bien entourés ? On ne peut pas me soigner après ? Au moins des calmants, non ? »

Intraitable, elle marmonna. Quant à savoir comment elle devait s’habiller, et bien … Et bien elle se contenterait des vêtements de Eleen. La copine de l’agent ? Proncer ce nom, puis par « Elle », au lieu de « ma conjointe », dénotant une proximité que l’on voulait oublier, et pour laquelle de la distance avait été mise. La reine attendit d’avoir de quoi s’habiller et regarda les trois morceaux de tissu, puis l’agent, puis sa poitrine. Plissant le front, dans une expression proche de l’incompréhension, elle ne pu de nouveau cacher un sourire. Les problèmes de femmes qui ne regardaient qu’elles. Et qui était bien éloingé de la portée des hommes, de toute manière. Enfin, il disparut dans son appartement, la laissant seul avec trois soutiens gorge, un pull, et un bras inutilisable. Surtout qu’elle était visiblement nue en dessous. Au nom de sa santé, dirons-nous. Helera n’y pensait pas, il avait sûrement fait ce qu’il avait cru bon de faire. Cela cependant ne l’aidait pas quant à la manière dont elle allait se débrouiller. D’abord, récupérer ce morceau de tissu de la main gauche, le glisser dans la manche droite dont aucun mouvement ne pu être fait. Lentement, trop lentement.

La reine poussa des grognements dignes des plus grandes enragées de la galaxie. Enfin, une manche. La reine leva son regard quand elle entendit gratter. Non, pas de retour. Ensuite, elle le posa sur sa poitrine et enfila l’autre manche. Le soutien gorge tournait sur lui-même toutes les cinq secondes. Trop grand, évidemment. Quelle veine. Après de grand effort, elle termina néanmoins d’enfiler la deuxième manche. Rouge comme une garde impériale, elle était presque essouflée de tous ces efforts. Et ? Et il revint.

« Bon, je n’ai pas fini. Je n’arrive à rien à cause de mon bras. »

La reine se mit directement dos à lui, le t-shirt a moitié enlevé sur le dos. Elle arqua le dos et de sa main lui montra la languette. Evidemment, il devait prendre la deuxième.

« Vous voulez bien l’accrocher ? Les morceaux de métal dans les trous de l’autre languette. »

Les soutiens gorges étaient à bien des égards, les malédictions des hommes. Helera se montrait compatissante pour celui qui la rhabillait. La reine souffla, comme quand elle descendait les marches des enfers.

« Maintenant, c’est le plus délicat. Je dois … gneurk … enlever la manche … Ca me foudroie l’épaule … »

Une première manche. Pour le reste, malheureusement … Elle lui jeta un regard compatissant et lui tendit sa main. Non pas pour qu’il la prenne, mais bien pour qu’il tire sur la manche. Viendrait ensuite le tissu, qui passerait par sa tête. Et enfin fut elle libéré par ce tissu harassant. La reine secoua la tête pour remettre ses cheveux à peu près droits. Pas de pinces pour les recoiffer, et avec une seule main, autant dire que c’était mission impossible. Quant à demander à l’agent … Il était gentil le brave homme, mais n’était sûrement pas coiffeur. Non, la reine fit tomber ses cheveux par devant dans un premier temps, et se retourna dos à lui.

« Allez-y, je n’ai pas mal. Vous auriez une deuxième pince pour que j’avance devant ? »

Ce à quoi elle s’occupa. Notamment d’enlever les morceaux qui étaient logés dans son bras droit, entre et dans les lignes bleutées du tatouage. Autant dire que la tâche se révélait plus compliqué que de soulever une montagne. On ne se rendait pas compte à quel point les deux mains étaient utiles. Surtout quand on travaillait sur un autre membre qui lançait des éclairs à chaque contact. La reine était concentrée à retirer trop lentement les morceaux, tandis que l’agent s’occupait de son dos. Enlever et nettoyer méticuleusement. Alors, il débriefa.

« Et vous ? S’ils m’associent à vous, qui vous protégera de leur colère ? Je peux arrêter pas mal de menaces, hors bombes, mais je ne peux pas veiller sur vous, si vous n’êtes pas dans les parages. Au moins le temps que je touche deux mots à l’empereur et que les hautes sphères soient purgées. »

La reine se retourna. Un regard résolu, celui de la majesté, de la fermeté et de l’impériosité qu’était sienne. Ou alors juste les cernes sous son regard qui donnaient cette impression. En revanche, elle remarqua le sien. Bleu, tout comme elle. Mais fatigué. Pas la fatigue d'une nuit sans dormir, non. Une fatigue de la vie, comme elle avait pu la voir dans les anciens soldats. La reine ne le ménageait pas en regard, curieuse, et assez imaginatif pour lui inventer une dizaine d'ancienne vie en quelques secondes.

« Aie. C’était nécessaire ça ? »

Helera suivit le fluide du regard, littéralement, se déverser dans son organisme et stimuler les autres cellules. L’avantage de la Force. Alors, elle retira ses cheveux pour les placer en arrière et s’assit sur l’accoudoir du fauteuil.

« Je ne peux rien faire seule, malheureusement. Je vais devoir vous embêter encore un peu. J’ai commencé le bras, mais pas stérilisé, attendez … doucement … »

Elle serra les dents quand il passa le fluide sur les blessures. Pas par douleur, mais par peur qu’elle en ressente. Pourtant, la petite reine en avait connu des soins. Mais pour aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, elle ne s’était jamais démis d’os. Par contre, elle avait perdu l’autre épaule. Alors, c’était davantage un traumatisme ? Possible.

« Je ne suis pas arrivée à enlever les morceaux sous le bras. Je vais le poser sur votre épaule, vous êtes prêt ? Un … deux … »

Il est évident que ce n’était pas pour lui qu’elle comptait. Du gauche, elle porta le droit tout en serrant tout son corps, harcelé par la douleur. Elle transpirait encore sous les assauts de ses nerfs chahutés. Ses doigts de pieds étaient serrés, tout autant que sa mâchoire. Dans cette configuration, la douleur était continue. Elle détourna le regard et croqua dans son poing fermé.

« Faites vites … »

Enfin, on lui permit de se reposer. Elle souffla lentement et lui jeta un regard entendu. Majeur et index levés. La reine quémanda deux secondes pour se remettre. Et il fallu continuer. Là encore, il lui était impossible de le faire elle-même. Le dos droit, la tête levée quand nécessaire, elle se laissa soigner sans broncher. Et dans le silence qui s’était installé, elle demanda :

« Cela fait longtemps que vous faites ce métier ? Vous venez d’où ? »
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#34902
Bien curieux commentaire que celui-là. De qui parlait-elle ? Son prince charmant d'amour riche héritier d'une prestigieuse dynastie et appelé à régner sur toute une partie de l'Empire ? Pauvre fille, quel tragique destin va, personne ne voudrait avoir à vivre une histoire semblable ça c'est clair et net. D'un autre côté, il est probable que s'il se retrouvait en danger de mort avec son fils et Eleena disparue ailleurs pour X raison, il l'aurait probablement mauvaise aussi. A supposer qu'il ait su être un père et non pas un étranger pour son propre rejeton bien sûr. Du coup...

Il était peut-être occupé à vous faire une belle surprise. Ou alors il a juste fui par peur de ses responsabilités. Enfin j'ignore de qui vous parlez mais j'imagine que c'est de votre conjoint. De toute façon ça n'est pas mon problème.

Le docteur Molotch était visiblement plutôt le genre à vous scier le bras pour faire disparaître la douleur au doigt qu'appliquer un baume curatif sur la zone douloureuse. De toute façon, il valait mieux se faire à l'idée très vite et toujours envisager la pire issue possible dans la vie, ça vous évitait d'être déçu ou anéanti quand celle-ci vous rappelait à quel point elle pouvait être vache avec vous. Un précepte qui devait surement expliquer pourquoi l'agent en était à se demander distraitement, au réveil le matin, si c'était le dernier jour de sa vie. A ce rythme il allait bientôt passer à l'étape suivante, pointer une arme sur sa tempe et tirer à pile ou face chaque jour jusqu'à ce que ça marche.

Ça dépend ce que vous entendez par "bien entourés". Si vous voulez dire "planqués dans un bunker 6 kilomètres sous terre et entourés d'une légion de Stormtroopers", j'ai bien peur de vous décevoir. Mais j'aime à penser qu'elle saura s'assurer qu'ils sont bien logés, en espérant qu'elle a su pardonner depuis le temps. On les évacuera ailleurs dès que possible.

Conséquence de ses échecs personnels, il était possible que son ex-femme ait pu refuser sans la moindre hésitation de lui rendre ce service. D'un autre côté, elle restait une citoyenne impériale dévouée à la cause et une mère attentionnée. La vue de ces petites choses devrait l'attendrir suffisamment pour qu'elle s'avoue vaincue. Au pire, et il ne l'espérait pas, les protecteurs pouvaient aisément la maîtriser et entrer de force. Manquerait plus qu'il inflige un traumatisme pareil à la famille qu'il avait abandonné et on serait bon pour l'élire pire patriarche de l'année.

Evidemment, alors même qu'il allait se mettre au boulot sur les écorchures au dos, il fallait faire avec ce soutien-gorge mal accroché qu'elle ne pouvait pas remettre seule. Il soupira, non pas que l'exercice lui était inconnu, difficile ou spécialement gênant. Il respectait le droit à la vie privée de la Moff voilà tout et n'appréciait pas de trop se rapprocher de la jeune femme. Plus il était proche et plus il enregistrait de détails de ses yeux vifs, des détails qui étaient inutiles et superflus. Là en bas du dos près des hanches, un grain de beauté rebelle, ici le long de la colonne vertébrale une cicatrice à la fois longue et fine, presque effacée. La peau d'une pâleur qui mettait en valeur la couleur rose de celle-ci. Trop de détails, vraiment trop.

Une fois cela fait, ils durent batailler dur pour lui enlever le T-shirt, ce qui déclencha un nouveau soupir de la part du caridan. Pour un peu, la scène aurait pu faire penser à une joyeuse dispute entre 2 jeunes conjoints un peu idiots et romantiques qui cherchaient à se déshabiller l'un l'autre s'il n'y avait eu le soupir blasé de l'agent et la petite grimace de douleur de la reine. Le tableau semblait tout de suite moins touchant. Le travail eut lieu en silence, lui s'occupant du dos de la jeune femme tandis qu'elle s'efforçait de traiter le devant avec un seul bras utilisable. Il allait peut-être falloir qu'il vérifie après elle, histoire de s'assurer qu'il n'y aurait pas de morceau encore encastré.

Il ne put s'empêcher de rire, non pas pour se moquer mais parce que, involontairement, elle venait d'en placer une bonne qui l'amusait franchement. Un exploit suffisamment difficile à accomplir en temps normal alors n'en parlons pas en cette journée funeste. Croisant son regard, il eut un sourire amusé, probablement le premier vrai sourire qui lui venait aux lèvres depuis leur première rencontre à l'astroport. Ah, l'inquiétude naïve dont elle faisait preuve lui semblait vraiment touchante.

Vous m'avez regardé ? Je suis un agent du BSI, me tuer c'est s'attirer la colère de la police politique la plus impitoyable de la galaxie... En principe, si j'étais un agent populaire et important. Je ne suis ni l'un ni l'autre, ce qui m'assure tout de même une forme d'assurance. Je suis un rouage anonyme de l'Empire, vous saisissez ? S'ils doivent me tuer eh bien, qu'il en soit ainsi. On ne vit qu'une fois et j'offrirai ma vie à l'Empire sans hésiter s'il le faut. Ne perdez pas votre temps à vous inquiéter d'un type ordinaire, préoccupez-vous plutôt de vous, Conseillère.

Comme il s'en doutait, elle n'avait pas pu tout faire seule. Bah, pas grave, ça ne le gênait pas plus que ça. Arrêtez de vous plaindre de la douleur, souffrir c'est être en vie que diable. Si vous ne souffrez plus du tout c'est que vous êtes au cimetière. Haussant les épaules, l'agent attendit qu'elle se retourna complètement et commença à examiner ventre, bras puis visage à la recherche de blessures. Elle avait remarquablement bien trouvé la quasi totalité de celles sur son ventre et les avait traité, en revanche pour les bras et le visage c'était une autre histoire. Avisant la manœuvre suggérée par la reine, il ne broncha pas quand elle appuya sa main contre son épaule pour ainsi le laisser libre d'examiner le bras dans sa longueur.

Pas étonnant qu'elle souffre avec son bras démis. D'autant qu'il y avait une jolie collection d'éclats sur tout le bras, qu'il s'appliqua à extraire aussi doucement que possible pour ne pas la brusquer avant de passer les pansements dessus. Quand ils en auraient fini elle serait littéralement tapissée de pansements sur tout le corps, dommage qu'il n'ait pas de quoi faire une photo souvenir. Restait le visage, un moment plus délicat encore que les précédents. Leurs visages à moins d'un demi-mètre l'un de l'autre, l'agent avait tout loisir de détailler le délicat visage féminin. Un peu trop de maquillage autour des yeux à son goût mais pour le reste, pas vilaine du tout. Bon sang Zygmunt, ne pense pas à ça idiot.

Lentement, en un geste clairement visible et pacifique, il approcha sa main du menton de la reine et le saisit tandis que de son autre main, il extrayait un éclat planté dans sa joue gauche. Le pansement fut appliqué puis il hésita à injecter une autre dose de kolto dans le bras mais décida qu'il valait mieux attendre de voir si elle irait mieux dans quelques heures avant de faire ça. Il la lâcha, peu désireux de trop s'avancer. Tout le long il s'était comporté avec détachement, presque absent mais se découvrait peu disposé à trop fixer ce visage de près. Rien de bon n'en sortirait.

Depuis que j'ai l'âge d'homme, donc 11 ans maintenant. Il y a eu des hauts et des bas durant cette longue et palpitante carrière. L'arrestation de ces malades sur Corulag en + 1 ABY restera un beau moment par exemple. Mais ça n'est pas important. Je viens de Carida et je n'y suis pas retourné depuis la destruction de l'académie. Trop de souvenirs, la plupart douloureux. J'imagine que vous savez ce que c'est, après tout vous n'êtes jamais retournée vivre sur Kuat vous-même.

Molotch soupira de nouveau et ferma quelques secondes les yeux. Peu importe le temps passé, parler de Carida le ramenait toujours à des souvenirs qu'il aurait voulu ne plus avoir en tête. Tant de tristesse, tant d'échecs personnels le liaient à ce monde qu'il doutait pouvoir un jour le reconsidérer comme son chez-lui. Il recula et se leva avant de prendre le manteau long marron sombre qui pendait sur le fauteuil à côté du canapé.

Je dois partir. Ce ne sera pas long, je vais acheter un comlink pour contacter vos protecteurs et m'assurer que tout va bien. Essayez de vous reposer en attendant, vous en avez rudement besoin. Si vous avez faim ou soif, il y a de quoi faire à la cuisine. Si vous avez besoin d'une douche ou d'autres vêtements, faites-vous plaisir. Et non, vous ne pouvez pas venir avec moi ni sortir. Vous n'êtes pas en état et c'est trop dangereux. Si ça vous pose un problème, vous pourrez toujours poser un blâme à mon intention auprès de mon supérieur une fois cette histoire finie.

Le visage neutre et sérieux, on aurait pu croire qu'il ne rigolait pas en parlant de blâme, même si la lueur de ses yeux trahissait son sens de l'humour macabre et plutôt douteux. En tout cas il était bien sérieux pour cette histoire de sortir dehors. Il avait promis de les contacter et un retard de sa part risquait d'inquiéter les autres, à éviter. Au moment de partir direction la porte, Molotch sembla se raviser puis prit une tasse qu'il remplit de café chaud qu'il déposa sur la table devant le canapé. Une petite attention pour la reine esseulée, cela pourrait lui faire du bien. Sans rien ajouter, il se dirigea alors vers la porte. A moins qu'elle n'eut une bonne raison de le forcer à rester, il allait s'en aller dehors. Elle pourrait noter toutefois qu'il lui laissait le soin de s'enfermer. Quant à déterminer si c'était volontaire de sa part, allez savoir.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#34911
Le commentaire sur le prince, elle le laissa là où il devait être. Une erreur de langage d’un agent qui ne voyait pas le mal. Dans le cas contraire, Helera se serait probablement énervée. Non pas parce qu’il disait des idioties, car elles étaient probablement juste. Mais potentiellement parce qu’il le disait avec un dédain proche du jugement. Tout cela fut naturellement placé sous l’égide du passé quand la question sur les enfants prévalues. La réponse ne lui plut pas. Décidément, il avait le chic pour l’angoisser plus que nécessaire. La reine grommela mais ne dit pas plus de commentaires. Encore une fois, elle ne pouvait rien faire d’autres qu’attendre. Surtout dans son état, de toute manière. Quoi qu’elle pouvait encore tenir face à une légion de stormtrooper. Mais deux ? Imaginez le problème.

S’en suivit la guerre pour se préparer au soin, sous les gémissements causés par ses mouvements. Le soutien-gorge, les pulls et tout ce qui s’en suivait. L’agent ne fit aucun commentaire à ce sujet, et elle avait même l’impression de parler toute seule. Le gars n’était pas très bavard, en fait. Il fuyait quelque chose, cela se voyait dans ses yeux. Et surtout, comme dit plus tôt, en rapport avec Eleen. Helera se faisait autant de films qu’un microfilm pouvait en contenir. Cela lui passait le temps quand il enlevait les échardes métalliques de sa peau. Plus rapide que prévu. C’est alors qu’il éclata d’un rire suite à une de ses remarques. Lui, rire ? Lui arracher un sourire, c’était presque mission impossible. Alors un rire carrément ? Helera en sourit, communiquant l’hilarité.
La jeune femme se retourna en même temps que les explications, pour avoir à se faire soigner l’autre côté. De nouveau, elle haussa un sourcil.

« Je suis Moff, conseillère, reine … Sans vouloir vous manquer de respect, mais il y a beaucoup plus à craindre dans les foudres de l’empereur que celles du BSI. Et puis, au-delà de savoir qui est dotée d’une pseudo-importance, ils ont quand même tué beaucoup de personnes, rien que pour m’atteindre. Bref, je me fais du souci pour vous. »

Helera réfléchit à une phrase plus percutante.

« Ce sont les gens ordinaires qui font des choses extraordinaires. Etre à la lumière, ce n’est pas une force. Vous avez tout autant de raisons de ne pas mourir que l’empereur. La vie et les titres sont deux choses différentes. »

Même si la mort de l’un signifiait un roulement de morts. Négliger les petites gens n’était de toute manière pas dans ses habitudes. Elle-même ne s’était jamais considérée comme autre chose qu’une humaine standard. Pas de maître, pas de reine, pas de conseillère ni de Moff. Seuls n’avaient toujours comptés que les actes. Mais bon, il ne comprendrait surement pas que quelqu’un d’aussi haute qu’elle puisse s’intéresser à quelqu’un comme lui. C’était idiot pourtant, parce qu’ils étaient pareils. Des considérations qui restèrent dans les limbes quand vint la manipulation de son bras. Douloureux, assommant, la reine n’eut de repos que quand cela fut terminé.

Enfin, le visage. Ce qu’elle n’avait pas vraiment pensé, en définitif. Faute de se voir elle-même. Il la maintint avec une de ses mains, tandis que de l’autre, il tentait d’en extraire les morceaux.

« J’en ai beaucoup ? » Demanda-t-elle, en essayant de bouger le moins possible la bouche. Ce qui provoqua des paroles presque incompréhensible.

Ses yeux fixèrent par moment les siens. Elle aimait bien le bleu. Puis ils se fermaient, nimbé de larme, provoqué par la manipulation de son visage. On n’était pas loin de l’activation du liquide lacrymal. Aussi dû-t-il se dépêcher avant qu’elle ne pleure vraiment. Quant aux maquillages, il avait coulé sur toute la joue. Autant dire qu’elle ne ressemblait à rien. Quand il eut terminé, elle s’essuya le dessous des yeux avec son doigt mécanique, retirant une autre couche de mascara. « Rooh » fut son unique commentaire.

« Il s’est passé quoi à Corulag ? L’académie de Carida a été détruite à cause des rebelles ? Vous y avez perdu des amis ? »

Helera ignorait l’histoire de l’empire. L’histoire globale, oui, mais pas le détail. Qu’il l’éclaire là-dessus ne serait pas un mal après tout. Ou pas d’ailleurs, il pouvait rester muet. La curiosité prenait le pas, toujours. Et elle était toujours envieuse de connaissance. Pour la question de Kuat, elle haussa les épaules.

« J’ai vécu les trois premières années de ma vie sur Kuat. Ensuite j’ai été transférée sur Ilum. Je n’ai pas vraiment d’attache particulière pour ma planète d’origine. »

Mais déjà il se leva, et elle se leva à son tour. Par respect et bienséance, dans un réflexe d’éducation. Partir ? Protecteur ? Il y encore des gens qui la protégeait là-haut ? Pas vraiment le temps de surenchérir qu’il était déjà parti, la laissant seule dans un salon inconnu, la tête pleine de pansements. La porte claqua alors, sans qu’elle ne remarque le fait que c’était encore ouvert. La reine fit le tour du canapé deux fois, avant de se diriger vers l’unique chambre. Elle chercha des affaires à se mettre, mais tout était beaucoup trop grand. Même les vêtements d’Eleen l’étaient. Quant à leur nombre … Cela se voyait qu’elle ne vivait pas ici. La reine tourna, hyperactive qu’elle était. Avec un ciseau et quelques fils, elle aurait pu accommoder un vêtement à sa taille, mais cela ne se faisait pas. Soit, le pull et le jean trop grand seraient son accoutrement. Le glamour mourrait peu à peu. Tant pis.

Elle fit ensuite le tour de l’appartement, en énumérant les pièces rencontrées, à haute voix, pour bien faire. Rapide tout du propriétaire. Niveau nourriture, c’était l’hécatombe. Des boites de partout. Rien de vraiment frais. Pas trop de trucs qui cultivaient les champignons. Bon, seule solution, remplir son frigo. Oh par contre il y avait des bières et du whisky. Cela au moins, on n’allait pas en manquer. Ni une ni deux, elle commanda de la volaille, de l’huile, du beurre, des épices spéciales un peu épicées. Accompagnement de patte, mais fraiches. On se servirait de la sauce pour accompagner les pattes. Et pour payer, elle donna l’équivalent de son RIB pour un prélèvement direct, vu qu’elle connaissait tous les chiffres par cœur. Qui devraient être authentifié bien évidemment. Une fois fait, elle se précipita dans la douche.

Encore une fois, ce fut un véritable calvaire. Déjà parce que les pansements mouillèrent, évidemment. Mais également parce qu’elle n’arrivait pas à se laver correctement à cause de son bras. Aussi dura-t-elle le double du temps qu’habituellement. Mais au moins, elle était propre. On sonna à la porte quand elle posa le pied hors de la douche. S’habiller … Vite, pas le temps. Elle enfila son peignoir et se précipita. Grand moment de solitude devant le livreur. Helera, dans un peignoir, les cheveux dans une serviette. Elle remercia et récupéra le tout d’une poigne de fer. Pas besoin d’aide, merci. Bonjour chez vous. Alors, elle posa le tout dans la cuisine, puis retourna dans la salle de bain, s’équiper de tout ce qu’elle avait à disposition. Devait-elle reprendre sa culotte ? Autant que faire se peut, elle préférait éviter. A quoi bon se laver si c’était pour se resalir. Continuons dans le manque de classe, elle lui vola un caleçon. Ce genre de caleçon en élasthanne. La reine avait l’impression de porter un legging de sport. C’était même bizarre, mais à défaut de porter les strings de madame, s’il en restait, elle préférait être à l’aise un minimum. Pour le reste, elle ne porta pas de soutien-gorge, parce que ne servait qu’à l’handicaper, tout en n’assurant pas sa fonction première. Un pull par-dessus suffirait.

Ainsi équipée, elle s’attela à la cuisine, et notamment à préparer cette fameuse volaille à sauce épicée, que l’on nommera dans un autre univers par poulet tandoori. Du reste, une main suffirait. Elle devait s’occuper de toute manière, et n’aimait pas la TV.
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#34918
Au-dehors il faisait frais en cette fin d'après-midi, la neige commençait à tomber à foison maintenant. Déjà qu'il faisait en temps normal plutôt froid, la petite démonstration de la reine au palais avec ses manipulations météorologiques avait en plus faussé la donne, engendrant des modifications dans les prévisions de la météo et aggravant ainsi le froid. De la pluie tombait généreusement depuis son intervention mais au fur et à mesure de l'avancée de la journée, celle-ci se transforma en neige fondue puis en neige tenace. Les immeubles de la capitale furent bientôt couverts d'un blanc manteau dont la pureté contrastait fortement avec l'ambiance qui régnait en ville.

Contrôles et postes de garde étaient visibles partout à travers les artères urbaines tandis que les milices et les StormCorps en garnison se déployaient, fouillant chaque recoin à la recherche des coupables. L'astroport était particulièrement rempli de troupes et on n'autorisait plus aucun départ ni atterrissage pour l'heure. Alors qu'il se rendait à un magasin généraliste pour acquérir plusieurs comlinks avec forfait prépayé d'un mois inclus, Molotch fut arrêté à 3 reprises par des miliciens dont un groupe mené par un agent du Bureau. Heureusement, son badge et ses identifiants suffirent à apaiser les intervenants et il put chaque fois reprendre sa route. La ville toute entière lui semblait être devenue une poudrière, n'attendant qu'une étincelle pour exploser.

Le moral de la population, tombé au plus bas à cause des événements de la matinée, peignait d'un voile sombre et morose l'âme des habitants locaux. Ajouté aux exactions des plus fanatiques et zélés des membres des forces de l'ordre en vadrouille, il y avait peu de raisons de se réjouir ce soir. Errant dans les rues, l'agent ne perdit pas de temps pour autant, sachant très bien à quel point il était dangereux de rester dehors avec l'instauration du couvre-feu. Tandis qu'il prenait le chemin de retour à son appartement, il se prit à songer à la visiteuse chez lui, une réaction dangereuse et peu inspirée.

Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait accueilli quelqu'un chez lui, en particulier une femme. En vérité, depuis son divorce il n'avait fait que quelques vagues rencontres sans lendemain, toutes très espacées et aucune qui ne l'ait satisfait excepté au niveau le plus basique qui soit. La solitude lui convenait mieux et il n'était pas homme facile à vivre, ne parlons même pas de son travail qui constituait un tue-l'amour. Il lui était ainsi étrange de penser à cette reine tombée du ciel qui se retrouvait à dormir dans son lit et porter les vêtements de son ex-femme. Elle était plutôt belle et séduisante dans son genre, ça il pouvait en attester de façon assez amusante. D'un autre côté, elle était reine, Moff, Conseillère et future épouse, ce qui compliquait pas mal la possibilité d'un quelconque fantasme.

Il lui avait fallu une trentaine de minutes pour faire ses achats et revenir chez lui, peu désireux qu'il était de laisser la jeune femme seule vu la situation et le danger pesant sur elle. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, entrant prestement, il découvrit qu'elle était au fond de l'appartement, dans la cuisine, avec un pull à lui et... Un caleçon en guise de bas. Hum, le spectacle n'était pas très vendeur et lorsqu'il avait parlé de vêtements, il avait plutôt pensé aux quelques-uns de son ex plutôt que les siens. Bon, tant pis. Refermant la porte derrière lui, il se rendit compte en la verrouillant qu'il avait laissé ses clés à disposition. Qu'elle n'en eut pas profité pour se faire la malle ou un tour était plutôt positif en revanche.

Conseillère, je pense que vous serez soulagée d'ici 10 minutes. J'espère.

Elle sembla curieuse de savoir ou il en voulait venir. Cela n'allait plus tarder. Posant son manteau à la penderie, Molotch activa l'un des comlinks achetés et sans attendre, appela le numéro d'Eleena. Il se passa de longues secondes sans réponse, comme si elle hésitait à répondre ou bien était trop occupée. Ou peut-être était-elle morte, les conjurés ayant retrouvé la trace des enfants et ayant nettoyé tout l'appartement. Il se faisait surement des idées mais, par nature profondément pessimiste, il ne pouvait s'empêcher d'envisager le pire.

Zygmunt ?

La voix féminine résonna assez fort pour qu'ils l'entendent tout deux. Molotch soupira. De l'entendre lui inspirait un mélange de soulagement, de bonheur et de tristesse partagés. Il se répétait souvent les mots qu'il aurait voulu lui dire pour demander pardon et une nouvelle chance. Et pourtant chaque fois qu'il lui parlait, de vive voix ou par téléphone, il s'en trouvait incapable. Il ferma les yeux, momentanément traversé par une douleur au ventre qu'il ne connaissait que trop bien : les regrets.

Eleena.
Tu peux me dire ce qui t'a pris au juste ?
Eleena.
Quoi ? QUOI ? Tu ne me parles quasiment plus depuis des années, tu ne prends même plus de nouvelles de ton propre fils et d'un coup voilà que tu m'envoies tout un escadron dont un alien et 2 gamins ? Je suis censée faire quoi moi au juste ? Ce sont des criminels ? Tu as encore fait une connerie ?
Eleena.
Dit-moi pour quelle raison je ne devrais pas appeler la police pour qu'ils viennent s'occuper d'eux, hein ? Ils ne m'ont rien dit à part que tu les avais envoyés se réfugier chez eux ! Tu penses peut-être que je vais dire Amen à toutes tes conneries au nom de nos liens d'antan ? Ceux que tu as détruit toi-même ?

Un nouveau soupir. Explosive, passionnée, impétueuse. Un sale caractère, voilà ce dont était dotée son ex-femme. Et l'autre qui entendait tout ça, bonjour le sérieux. Tout devait toujours tourner en dispute conjugale et être ramené à lui, lui, lui avec elle.

C'est bon, tu as fini, je peux parler ?
Je te laisse une minute pour me convaincre Zygmunt. J'ai bien tenu ma langue jusque-là parce que ces pauvres enfants m'avaient l'air trop choqués pour que je les laisse pourrir dehors mais je n'en supporterai pas plus sans explication.
Je ne peux pas te dire grand-chose, tu sais comment je fonctionne. Moins tu en sais, mieux ça vaut pour toi et Elim. Sache seulement que c'est une question de vie ou de mort et même de la sécurité de l'Empire que tu héberges quelques jours tout ce petit monde chez toi sans rien en dire à personne. Je te dédommagerai dès que possible, tu as ma parole.
Tu te fous de moi Zygmunt ? Tu ne me dit rien et en plus je dois compter sur toi ? Tu as oublié ce que ça a donné la dernière fois que je t'ai fait confiance ?
Eleena, je t'assure sur tout ce que j'ai de plus cher qu'il est vital que tu aides ces gens sans poser de questions. Je sais combien ça te complique la vie et combien ça vous met en danger mais je n'avais pas le choix. Tu es la seule personne de confiance que je connaisse, il n'y avait que toi vers qui je puisse me tourner. Si tu ne le fait pas pour moi, fait-le pour l'Empire. Et pour ces enfants.
Ils n'ont pas une mère ces petits ? Un père ? Dans quoi tu t'es encore fourré Zygmunt bon sang ?

Molotch secoua la tête. Il n'avait jamais su parler avec elle, ça n'était pas maintenant que ça allait changer. Soupirant une nouvelle fois, l'agent tendit le comlink à la Moff dans la cuisine.

Allez-y, elle vous écoutera peut-être vous. Vous êtes une mère, comme elle. Et vous pourrez prendre des nouvelles en personne par la même occasion.

Tandis que la reine s'attelait à cette tâche qui, pensait-il, devait lui démanger depuis son réveil, il prit le relais sur la cuisine de la volaille, poursuivant la tâche débutée par la jeune femme avec un certain talent, bien que pas autant que la véritable cordon bleue qu'il remplaçait. Il avait plutôt l'habitude de manger des boites de conserve ou des plats préparés à emporter mais de temps en temps prenait le temps de se préparer lui-même son dîner, cela le détendait un peu. Ils auraient surement beaucoup à discuter une fois la conversation entre la reine et son entourage terminée.
long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]