L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
Avatar de l’utilisateur
By Rhedatt Fanrel
#27003
Palais Royal de Cinnagar.
Le lendemain de la proclamation républicaine.


L'instant était unique. La proclamation était faite. Il touchait du doigt l'idée que cette paix se fasse enfin ... Une partie du chemin venait d'être fait, et les obstacles étaient dépassés. Il devrait maintenant réussir le sprint final, l'ultime moment de vérité de tout que lui et son fils entreprenaient depuis quelques semaines. Etait-ce de son fait à lui ? Il n'aurait su le dire, mais il imaginait qu'il y avait eu un rôle, même si ce n'était que minoritaire ... Oui, enfin il respirait. Il voyait un potentiel avenir plus .. radieux à son secteur. Il voyait enfin le battement d'un coeur dans ce corps figé dans ses illusions. Il était temps, et il fallait que cela réussisse. Face à sa femme, ce soir-là, un verre de vin à la main, il avait soufflé, et laissé ses épaules retomber. Ils y étaient, et il pouvait croire, en cet instant dans son salon, que les jours prochains seraient pleins d'espoir. Ils marquaient le début d'une nouvelle ère, qu'il défendrait coûte que coûte. Nul ne bloquerait tout cela. Et pour cela, il se déplacerait en personne, et il se risquerait dans ce monde où tous voulaient l'abattre. C'était cela, la vérité de ce monde. Qu'il déteste ceux qui prônent le bien commun. Dès l'heure d'après il se dépêcha d'enregistrer un message, de manière sécurisé, qui serait expédié à tous les Grands Moffs sans exception, avec les priorités maximales d'envoi et de cryptage. Oui il entendait bien n'exclure personne, et oui il abuserait du système de priorité pour faire fonctionner tout cela. Mais il fallait que cela ait lieu, une fois pour toute, pour cette Galaxie.

Apparut donc la silhouette en tenue de Grand Moff, l'air sérieux, et d'une diction convaincue.

Grands Moffs de l'Empire,

La Nouvelle République a désormais officiellement clarifiée sa position, et entend effectivement négocier une fin des hostilités avec notre vaillant Empire. Il est temps de nous montrer à la hauteur de la situation, et de nous accorder une bonne fois pour toute et régler ce problème. Notre dernière réunion a confirmé la volonté globale de paix, et j'entends donc faire en sorte qu'elle ait effectivement lieu, si nos anciens ennemis l'acceptent. Il semble être question de rencontrer les autorités impériales sur Yaga Minor. N'ayant eu aucune nouvelle de l'Empereur, nous devons prendre les devants et régler la question de nous même, afin que notre volonté soit respectée comme elle fut exprimée lors de notre réunion.

J'entends me rendre d'ici peu à la "Capitale" mais je n'ai aucun souhait d'y voir prendre place des négociations. Je serai d'avis d'organiser cette rencontre en territoire neutre, comme la rationalité l'exigerait. Peut-être devrions-nous nous entendre sur la question, et la présente éventuelle ou non de tous les Grands Moffs de l'Empire. L'acte se devra d'être pleinement légitime et légal s'il est signé, il est donc important d'avoir une implication commune dans le processus.

Je ne suis pas la source de cet appel, je ne me fais qu'une voix parmi d'autres, et je tiens à le souligner. J'espère avec sincérité que nous arriverons cette fois-ci à faire preuve de la dignité et l'unité qui nous a manqué jusqu'ici.

Gloire à l'Empire - Faisons de cette nouvelle ère la nôtre.


Sobre et droit au but. Il espérait que cela suffirait. Il ne s'était pas trop exposé, malgré le risque de prendre les devants. C'était le seul moyen. Et désormais, il était temps pour lui de partir vers Yaga Minor, sans ébruiter son voyage. Accompagné de ses hommes les plus fidèles, et d'une flotte suffisante, il rejoindrait la capitale dans l'espoir d'obtenir l'approbation des siens pour organiser cette réunion. Beaucoup de choses étaient à clarifiées et organisées, et cela ne serait pas un mal que de le faire de vive voix. Il croisait les doigts. Le jour du départ il embrassa sa femme, pleinement conscience de ce qui l'attendait. Il avait son blaster avec lui, tel un deuxième fils qui ne le quitterait pas, faute d'avoir Althar à ses côtés. Il pouvait au moins compter sur cet espoir ... Si ce n'était pas lui qui réussissait, alors le nouveau Roi le ferait. Par le sang s'il le fallait.
Avatar de l’utilisateur
By Harlon Astellan
#27276
N'ayant pas eu de compte-rendu de la dernière réunion, Harlon ne savait rien des décisions éventuelles prises par ses homologues impériaux. A dire vrai, il s'en moquait plutôt. Thrawn avait de nouveau disparu, et c'était tant mieux. Harlon avait déjà passé suffisamment de temps à effacer le nom d'une Chiss de l'histoire pour ne pas avoir à le faire avec un plus haut gradé, et homme de surcroît.

Mais Fanrel restait une force d'opposition potentielle. Harlon travaillait à la méthode la plus sûr pour l'isoler, le temps que la prise de pouvoir soit complète. Il avait beau être une épine dans son pied, Harlon n'avait aucune envie de lui faire du mal.

Mais la situation sembla se présenter d'elle-même avec l'invitation sur Yaga Minor - ou du moins, proposait-il qu'elle se situa ailleurs - de la part de son homologue épineux.

L'occasion était trop belle, mais le timing devrait être millimétré, et ses plans accélérés.

Il répondit d'abord favorablement à cette offre :

A : Grand Moff Rhedatt Fanrel
CC : Grands Moffs Impériaux
De : Grand Moff Harlon Astellan
Objet : Rencontre sur Yaga Minor

Grands Moffs de l'Empire,

Après un éclat regrettable dans le Noyau Profond, le Sur-Secteur Hydien tâchera d'assurer sa représentativité et sa légitimité lors de cette prochaine rencontre sollicitée par le Grand Moff Fanrel sur la planète Yaga Minor.

Le Grand Moff Harlon Astellan s'y présentera séance tenante.

[Formules de politesse]

----------------------


Secrétariat du Grand Moff Harlon Astellan
Diplomate et Dignitaire Impérial, Régent du Sur-Secteur Hydien
Croix Gouvernementale Impériale


Aussitôt, Harlon contacta différents organes du pouvoir. Ses Moff, mais surtout Gilad Pelleaon, la cheville ouvrière de son plan pour éviter les effusions des amiraux. L'homme était respecté, Harlon saurait imposer son idée par son biais.

Mais il fallait encore localiser Maarek. Et quand la pensée traversa son esprit, il remarqua une chose étrange.

Un froissement de tissu, sur sa droite.
Avatar de l’utilisateur
By Rhedatt Fanrel
#27288
Le Grand Moff finit par sortir d'hyper-espace à proximité de Yaga Minor, après un très long voyage peu intéressant. Cette distance en était presque éprouvante, mais il savait la bénir quand ça l'arrangeait aussi ... Cela lui donnait au moins l'occasion de réfléchir. Et ce qu'il avait en tête à ce jour portait nécessairement sur ce qui allait se passer dans les heures suivantes ... Etant désormais capable de recevoir les communications entrantes, au-delà du foisonnement de messages de sécurité relatifs à la sécurité vint se glisse les acquièscements de certaines personnalités prévues, dont Harlon ... Mais bien sûr, mais bien sûr. Il ne le retenait pas, à celui-ci. Oh que oui il gardait une rancoeur à son encontre, et avant de croire ce que des mots semblaient vouloir dire, il devrait en juger de lui-même. Un "éclat regrettable" ? Mais bien sûr, on verra bien. Cette fois-ci, c'était Rhedatt qui était en terrain ennemi, et il ne comptait pas se laisser marcher dessus quoi qu'il arrive. Crevard d'Astellan. Oh que oui, il l'avait toujours en travers de la gorge.

Il jeta un regard à l'une des verrières de son transport et soupira. Qu'allait-il se passer sur place ? Qu'allait-il ressortir de cette rencontre ? Il détourna le regard pour observer le Garde Royal qui lui faisait face, occupé à nettoyer son blaster avec une concentration impressionnante. Aurait-il à en user ? Cette planète, il n'y avait quasiment pas mis les pieds .. Cela n'avait rien à voir avec Coruscant. C'était ... renfermé, lointain, inutile. Un doublon falsifié qui ne servait l'intérêt que de ceux qui y vivaient ... Tout ça à la solde des plus endoctrinés. Un véritable enfer incarné. Il fallait qu'il trouve une solution pour limiter cet emprisonnement forcé, et qu'il soit certain de ceux à qui il s'adressait ... Le voyage fut éprouvant aussi parce qu'il en avait du mal à dormir. Tout ce qui se déroulait en même temps, tout ce qui était en jeu ... Un tourbillon intense faisait office de pensées permanentes. Pourtant, cela l'avait poussé à réfléchir, et à enregistrer deux communications, qu'il pouvait désormais envoyer. Les codes de sécurité étaient les plus urgents, et maximaux. Ils seraient lus quoi qu'il arrive, mais par moins de monde. C'était déjà ça de pris. Ils étaient déjà envoyés à cette heure-ci de toute façon.


Grand Amiral,

Notre dernière discussion m'a laissée à penser que nous ferions une coalition de circonstance des plus efficaces. J'ose croire que vos intentions en ce point étaient réelles, et c'est pour cela que je vous contacte dès à présent. J'espère que vous serez parmi nous pour cette réunion sur Yaga Minor, et que nous pourrions nous rencontrer en temps et en heure sur place, pour éclaircir certains points et faire front uni sur les questions cruciales qui sont en jeu.

J'espère avec sincérité que nous arriverons à faire entendre nos idées, et que vous répondrez favorablement à ma demande. J'attends dès à présent les nouvelles de votre arrivée potentielle sur place, avec espoir.

Bien à vous
--- Grand Moff Rhedatt Fanrel.



Le premier était bien entendu Thrawn, en qui il espérait avoir trouvé l'allié de poids pour faire fonctionner cette paix. S'il ne se montrait pas, le combat à mener serait réellement âpre ... Pourvu qu'il arrive, et qu'il fasse taire les autres. L'effet de surprise sur Harlon serait des plus ... agréables. Bien. Le message fut envoyé en priorité maximale, en attendant un accusé de réception.

Le second était plus personnel, mais tout aussi crucial. Il n'avait pas vu son frère depuis quelques mois déjà, mais malgré tout il savait à qui allait sa fidélité. Le sang avant tout, tel est le credo d'une famille royale. Et Therius n'y manquerait pas, s'il y faisait appel. Ce qu'il ne se gêna pas de faire, au plus vite.


Mon frère,

Je viens d'arriver sur Yaga Minor pour des discussions cruciales sur l'avenir de la Galaxie. Tu en as sûrement entendu, et tu comprends pourquoi j'ai besoin de toi. Je vais adjoindre une requête de présence pour que tu me rejoignes, je ne sais pas à qui je peux me fier et j'ose croire que toi et moi pouvons compter l'un sur l'autre. Peux-tu m'accorder refuge dans ton appartement, qui plus est ?

Merci, n'hésites pas à me contacter dès que tu es arrivé, je saurai trouver du temps pour te parler. Réponds moi vite, s'il te plait.

Embrasses ta femme de ma part.
---Ton frère.


Avec cela étaient joints deux demandes formelles, appuyées du sceau du Grand Moff et tous les droits dont il disposait. En espérant que ça suffise : l'un était destiné à requérir la présence du Lord Commodore Fanrel sur Yaga Minor, tandis que l'autre était adressé aux autorités de Yaga Minor pour requérir une salle au plus vite pour les discussions à venir, si ce n'était pas déjà fait. Tout s'activait, dès à présent, la navette finissant de se poser sur l'aire privée qui lui avait été alloué. Dans une méfiance extrême, Rhedatt était venu avec une demi-douzaine de Gardes Royaux Têtans, qu'il comptait bien utiliser et récompenser comme il se doit. Il quitta le vaisseau pour rejoindre un speeder, lui même à destination de l'adresser de l'appartement du Commodore. Certes très sommaire, cela lui suffirait, et il y avait là une confiance un poil plus grande que celle envers son logement de fonction inoccupé. Là bas il supposait être sur écoute voire espionné. Hors de question de s'y risquer. L'appartement de son frère n'était pas mieux, mais il était suffisamment naïf pour espérer que le rang de son frère et sa fonction militaire suffiraient à attirer moins de soupçons.

"Fouillez moi ça." lâcha-t-il en se présentant à la porte. Il n'eut pas d'égard pour les gens qu'il croisait, lui-même habillé en tenue officielle de Grand Moff. Sa cape blanche l'entourait de part en part, jusqu'à même dissimuler le fait qu'il gardait sa main sur son blaster dont il avait retiré la sécurité. Il était à cran. Son frère lui avait envoyé l'accès, sans répondre à son message. Il arriverait certainement d'ici un jour ou deux, ce serait juste. Finalement, après une fouille sommaire inutile, le Roi entre et ferma la porte. Il souffla un coup et se permit un peu de repos avant ce qui allait arriver ... Après avoir peu dormi, et s'être préparé en vitesse dans l'appartement de taille moyenne dédié à son frère, il fit signe à ses gardes qu'il était temps. Il ne laissa rien derrière lui, comme s'il craignait qu'on passe après lui, et partit donc pour le QG impérial où une salle avait été allouée aux membres invités. C'était organisé un peu maladroitement, mais ça suffirait.

Une fois sur place, il observa d'un oeil méfiant tous les fonctionnaires qu'il croisait malgré tout dans l'immense bâtiment. Tout cela le mettrait mal à l'aise, il ne se sentait pas en confiance, pas à sa place. Depuis quand était-il devenu si frileux ? Il ne saurait le dire, mais il saurait le confirmer. Il en avait confiance, mais rien ne l'attirait réellement vers la mise en confiance .. Qu'était-il pour ces gens ? Quelle image avait-il ? Celle du traitre ? C'est ce qu'il trainait derrière lui dans un silence de plomb. Surtout si on osait lui demander de laisser ses Gardes à l'entrée ... Bon sang, cela ne le ferait pas. Il leur donna l'ordre d'intervenir à la moindre chose louche, et surtout de contacter aussitôt Têta. Finalement, il se présente à la salle, dans son habit de lumière, l'air neutrement maussade, la main sur son blaster. Ironique pour un pacifiste, mais pourtant tellement de circonstances en plein territoire "ennemi" ...
Avatar de l’utilisateur
By Harlon Astellan
#27324
Plus un bruit. Harlon éteignit son terminal de bureau, qui rentra dans sa plaque de marbre, ramassa une pile de flimsi et les passa sous son bras, avant de se diriger vers son turboflit.

Un froissement de nouveau.

Harlon se retourna d'un coup. Rien. Le malaise, lui, était bien réel.

Harlon commença à reculer, toujours vers son turboflit, puis finalement tourna le dos complètement à son bureau, en commençant à descendre une marche.

Encore un froissement.

Harlon se tourna franchement, main sur le blaster à sa hanche, son bras gauche serré contre lui, tenant ses flimsi.

Toujours rien. Presque rassuré, il se tourna pour de bon vers son turboflit.

« HA ! »

Il glissa, se réceptionna au sol, eut le réflexe de poser un coude derrière son dos, lui permettant de garder une position stable, et de faire face, blaster tendu, tandis qu'un ballet de feuillets blanc synthétique volletaient devant ses yeux. Rempart fébrile entre lui et...

Lui.

« Mes félicitations. »
« Mais... Vous ? Je pensais... je pensais que vous m'aviez laissé tranquille... »
« Vous abandonner ? Oh... que c'est mal me connaître. »

Harlon ne distinguait aucun visage sous cette lourde capuche. Il l'imaginait hideux, mais pas difforme. L'individu qui se cachait devait être un beau spécimen. Simplement recouvert d'un voile qui l'aurait rendu... hideux.

« Qu'est-ce que vous me voulez à la fin ? Comment entrez-vous à chaque fois sans déclencher d'alarme ? Qu'est-ce que vous avez tant à me dire qui mérite de me traîner sur une planète boueuse où je manque de laisser la vie ? »

Un sifflement. Long et strident. Harlon grimaça un moment, tant le son lui vrillait les tympans.

« Une planète boueuse... une nuée rouge, un ciel sanglant, des bottes éclaboussées, des os brisés... Et pourtant vous êtes là, dans votre palais d'une roche à qui l'on a ôté sa nature, dans des habits neufs, frais comme un gardon. »

Le paradoxe semblait saisissant.

« Et c'est ma présence ici qui vous obsède tant ? »

Un claquement de langue. Puis plus un son. Harlon remit son blaster dans son holster et se leva, sous le regard inquisiteur de son étrange sauveur. Harlon ne l'aimait pas. C'était une évidence qui n'échappait à aucun d'eux. Et ce qu'Harlon détestait plus encore était l'impression de lui devoir quelque chose.

« Je... je ne sais pas... je dois avouer que... »
« Vous avez toujours cherché à savoir... et à défaut de tirer une conclusion sur ce que vous n'avez vu de vos yeux, vous cherchez à comprendre ce que pourrait vous dire un plan de bâtiment, ou un angle de caméra, à défaut d'un de vos livres fantaisiste. »

Un silence. Pesant.

« Oui. »
« Hm hm. Savez-vous pourquoi ? »
« Je... je pense que... »
« Mais vos pensées sont limpides, mon ami. »

Un air intrigué sur le visage placide d'Harlon.

« Vous êtes un homme de foi, et vous prêtez à vos préceptes, qu'ils fussent venus d'un Palais Impérial ou d'une culture auto-appliquée, une foi presque religieuse. Vous vous rattachez au rationnel pour compenser votre manque évident de spiritualité et de finesse sociale. »

Une perle de sueur qui goutte.

« Et vous alliez certainement poursuivre votre entreprise sécuritaire et ordonnée en mettant votre collègue Grand Moff devant le fait accompli, le tout appuyé d'un Grand Amiral reconnu. »
« Mais... Mais comment savez... »
« Mais, avant, juste une chose... Que faites-vous de l'autre Empereur ? »

L'autre Empereur.

« Je... je ne sais pas encore quoi faire de lui. »
« Mais les augures sont claires, mon ami. Vous avez une chance exceptionnelle de fédérer l'Empire à nouveau et d'apporter la lumière sur la Terre... »

Puis... une voix, comme portée par le vent... un doux murmure frissonant.

« A condition... de tout effacer. »

Frisson qui remonte le long de l'échine, qui glace le sang, qui fige les hommes et le temps... Un maléfice ancestral...

« ... ... Tout effacer ? »
« Les actes passés, les alliances politiques, les êtres dépassés, les mariages obliques... »
« Mariages ob... qu'est-ce que vous voulez dire ??? »
« Table rase, Astellan. »

Un temps.

« Table rase... »




Harlon se leva en sursaut. Etendu sur le sol, au bas de sa chaise, dans sa salle de travail. Une dame qui nettoie le sol près du turboflit, ramassant quelques bouts de papier..

« Monsieur ? Oh, fichtre, je ne vous avais remarqué ! »
« Ca ne fait r... donc vous ne contournez même pas mon bureau pour jauger votre travail de nettoyage ? »
« Si, si Monsieur... mais vous n'étiez pas là ! »
« Je... n'étais pas là ? »
« Non non, Monsieur... mais j'ai ramassé tous vos papiers tombés par terre, ils sont sur le bureau ! »
« Le... »

Etrange. Harlon n'avait pas souvenir d'avoir fait tomber ses flimsi.

Si ce n'est dans...




« Arrivée sur site dans 20 minutes, Grand Moff. »

Harlon angoissait énormément. Il n'avait de cesse de ruminer. Et il y avait sa montagne de communications qu'il avait passé. Ses Moff, le Grand Amiral Pelleaon, ses collègues...

Il contacta également Herklir. Le bougre s'estimait redevable - relativement redevable - des hommes qu'Harlon lui avait donnés. Et avec une promesse en clair : reformer le BSI comme fer de lance politique de l'Empire si son plan se déroulait sans accroc. Il espérait ne pas avoir à faire de mal à Fanrel. Mais au cas où, son DL-44 était pendu à sa hanche, comme toujours. Ses lunettes tranchaient avec ses muscles et son blaster ostentatoire, petit symbole de noblesse qu'il tentait d'imposer de force dans l'imaginaire collectif. Il aurait aussi bien pu ne jamais les porter, tant les gens ne semblaient jamais les remarquer.

Tout était prévu pour que rien ne se passe mal.

Et quelque chose lui soufflait à l'oreille. Comme des paroles faites pour le rassurer...

« Stele... »

Répété, encore et encore, comme une aude soudaine à l'aube lointaine. Un présage, une promesse ?

Une prophétie.

« Stele... »
« ne sera plus... »
« longtemps... »
« un soucis... »




Yaga Minor était toujours aussi sale. Harlon détestait cette planète, pleine de rats d'égoûts du BSI, du gouvernement, d'opportunistes en tout genre détestables et seulement guidés par le profit dans leur ambition. Aucune vision, aucune envie globalisante. Une tripotée d'imbéciles. Et leur nobre allait drastiquement augmenter avec les personnes conviées à cette nouvelle tablée. Le QI planétaire moyen allait dégringoler subitement. Déjà que sur une planète basique de la galaxie, le niveau n'était pas franchement élevé...

Harlon n'avait aucune garde personnelle, mais en revanche s'était doté d'une escorte assez solide de StormCommandos aux couleur du Doigt. Une armure de StormTrooper classique, avec des rayures bleues de ci de là, sur l'ensemble gris-foncé l'aspect leur donnait un côté camouflage spatial. Dans la nuit en tout cas, leur armure gardait sa propriété de couverture visuelle physique. Et quand on disait solide escorte, on parlait directement d'un Peloton. Harlon avait décidé d'une arrivée en fanfare : son Destroyer Alliegeance, poignard spatial de 2 kilomètres de long qui couvrait une bonne partie de la capitale, aux côtés des monstres de métal qui trônaient en orbite haute. Sa venue en ce genre de transport était légal et protocolaire, mais l'impact psychologique sur les autres Grands Moff, sûrement arrivés dans des vaisseaux plus petits, serait évident.

Pelleaon répondit à Harlon alors qu'il était dans la navette Lambda le convoyant au sol. La navette de Pelleaon, elle, se frayait un chemin vers l'Executor. Piett ne se douterait de rien jusqu'au dernier moment... Et il ne semblait déjà pas se douter que tous les capitaines étaient acquis au Grand Amiral. Entre un amiral moyen, geignard et récemment corrompu par une maladie aux effets incertains, et un Grand Amiral corellien, respecté de tous et aux principes incompressibles, une marge se mesurait.

On lui signala en revanche que sa garde devrait rester dehors. Harlon ne pensait pas en avoir besoin de toute manière. Vint le moment où on du le fouiller, au moins de façon règlementaire. Pour s'assurer qu'Herklir ne lui avait guère menti - ou à tout le moins fourni des informations crédibles, Harlon se pencha en avant en écartant les bras, pour murmurer à l'oreille du garde impérial qui allait lui passer son scanner corporel :

« Le vent passe et stagne. »

Et aussitôt, le garde s'arrêta, et le laissa passer. Parfait. Jusque là, tout allait bien. La porte coulissa, sa fente tordue ouvrant sa gueule sur une salle de réunion ovale, avec ses chaises à haut dossier et ses murs noirs et gris, parsemés de lignes blanches aux bouts arrondis, à ses panneaux de contrôle clignotant... l'odeur évoquait un pont de Destroyer Stellaire. Harlon aimait cette ambiance.

Son blaster au flanc, la languette de maintien ôtée, et le cran de sûreté baissé, Harlon se laissa aller à un hochement de tête poli.

« Grand Moff Fanrel. »
Avatar de l’utilisateur
By Rhedatt Fanrel
#27351
    « Grand Moff Fanrel. »
    « Grand Moff Astellan.»

La voix était plate. Droite. Lancée simplement pour répondre dans ce silence de plomb. Rhedatt s'était avancé doucement vers le coeur de la pièce, voyant qu'il était là le premier des quelques invités. Son regard passa doucement sur la table, et les chaises vides, avant de s'en détourner en entendant l'ouverture mécanique de la porte. La main n'était pas loin du blaster, prêt à tirer sur le premier qui viendrait le menacer ... Harlon. En voilà une belle, de menace. Un roi en ses terres ... Le visage de Rhedatt resta fermé tandis qu'il le salua d'un hôchement de tête. Rhedatt fit de même, avant de répéter la titulature comme venait de le faire son homologue.

Il ne savait pas quoi penser du Grand Moff, en vérité, mais il ne comptait pas lui sauter au cou comme si tout était pardonné. D'un pas assuré, faussement maîtrisé et raide, il contourna lentement la tablée, comme s'il fallait mettre de la distance entre eux. Oh oui, il lui en voulait toujours, mais la situation était toute autre. Dans ce monde pleins d'ennemis, il ne pouvait se risquer à s'y confronter frontalement. Rhedatt espérait bien retrouver sa femme dans les jours qui viennent, quoi qu'il arrive. Et ce n'est pas ce faquin d'Astellan qui l'arrêterait. Qu'était-il venu faire, réellement ? A quoi jouait-il en cet instant ? Il ne le lachait pas du regard. Venait-il répandre malheur et mensonge au milieu de cette ultime réunion ? Ou avait-il changé d'avis ? Non, non ... Pas le genre. Il allait surement venir lui rire au nez et quitter la salle, une nouvelle fois. Il n'y a que ça de possible .. Il ne s'attendait guère à mieux. Il ne pouvait en être autrement, et tel était l'Empire aujourd'hui. Thrawn, peut-être, pour un temps, mais c'était tout. Le reste avait déjà sombré, dont le spécimen face à lui.

    « Et bien Grand Moff, nous voici en votre royaume. Drôle de planète, n'est-ce pas ? Curieuse capitale ... Cela n'a pas bien grand chose à voir avec Coruscant. Et ne parlons pas de Bastion ... »

Il le jaugeait. Appuyé contre le dossier du fauteuil devant lui, il gardait ses yeux sur lui. Unique ennemi, telle la proie qu'il était il se devait de lui faire face. Dos au mur, coincé face à cette situation qu'il ne pouvait maitriser, il était obligé de lui faire face. Son visage restait fermé face à l'autre humain, qui devait bien se réjouir de ce spectacle pathétique, mais à quoi bon faire tout cela, dans ce cas ? Pourquoi se déplacer, pour si peu ? L'attitude du Grand Moff restait pour lui un mystère qu'il ne pourrait jamais déchiffrer, tout comme il ne pourrait jamais déchiffrer les autres humains. C'était ainsi, il n'y pouvait rien, à part se défendre. Lui et son projet. Lui et sa Galaxie. Lui et ses espoirs. Lui et son fils. Cette flamme d'espoir, au fond de lui, était celle qui l'amenait à prendre ce risque aujourd'hui, et à tenter de réaliser ce qui devait l'être. Fallait-il qu'il le garde à l'espoir pour ne pas flancher face à cet ennemi solitaire ? Les mécanismes humains sont si complexes, et la détermination fait partie de ceux qui sont insondables. Qu'est ce qui pourrait le faire flancher, en cet instant ? Il ne le savait pas lui-même, et c'est ce qui était le plus beau dans tout ça. Il en était à un point de non-retour, où face à Harlon il ne pourrait pas se laisser faire. Il était au coeur de l'Empire, au coeur d'un territoire totalement hostile. C'était fait. C'était acté. C'était maintenant ou jamais.

    « Bon, Grand Moff. Que faisons-nous, désormais ? Où allons nous ? Cette paix ... Il est temps qu'elle vienne. Il est temps qu'elle ait lieu. Pas ici, ailleurs, mais elle aura lieu. Parce que l'Histoire l'appelle. La Galaxie l'appelle. Que comptez vous faire, Grand Moff ? Que souhaitez vous faire ? Resterez vous jusqu'au bout, aujourd'hui ?»

La question était volontaire, et appuyée. Il serrait les dents. Le sujet était réel, et le Roi pétri de ses convictions dessus. Il ne se laisserait pas avoir. Pas maintenant. Viens Astellan, dis le ce que tu as à dire, qu'on règle ça une bonne fois pour toute. C'est pas ta petite armada postée dehors qui m'empêchera de te faire goûter de mon blaster si tu veux me la faire à l'envers. Pas deux fois. PAS. DEUX. FOIS.
Avatar de l’utilisateur
By Harlon Astellan
#27353
Un accueil glacial. Harlon n'en espérait pas moins. Le Grand Roi Fanrel, seigneur colérique au pays du choléra, ne prenait plus la peine de se saisir de ses pincettes diplomatiques. L'opposition viendrait forcément de lui. L'opposition républicaine du moins. Harlon s'inquiétait plus d'un opposant comme Thrawn, Ysanne ou même encore ce fuyard de Zsinj que de Fanrel. Rien d'armé ni de vraiment dangereux n'en viendrait. Mais l'individu pouvait encore conquérir quelques coeurs. Et de cela, il n'en était pas question.

Assis, engoncé dans son fauteuil comme un pacha de l'ouest, Fanrel semblait lui porter un jugement. Ce voile de valeur glissa sur Harlon, qui resta debout, près de la porte, main gauche derrière lui, en poing fermé posée au creux des reins, sa main droite ballante, neutre d'apparence, mais prête à tout.

« Non, ne parlons pas de Bastion. »

Au moins semblaient-ils détester Yaga Minor, la "capitale", de la même façon, et certainement pour les mêmes raisons. La détestaient-ils autant qu'ils se détestaient entre eux ?

« Que faisons-nous ? »

Harlon posa un index tendu sur la tranche de sa crosse, le glissant langoureusement, comme on passe un doigt sur la courbe féline d'une femme étendue sur son drap de soie, petit artifice charnel. La chair... elle semblait toujours présente. En métaphores, en actions...

« Mais nous sommes ici pour trouver la Paix, Grand Moff Fanrel. »

Un silence. Visage placide.

« La paix se définit universellement. Mais les grands esprits s'entrechoquent sur le cheminement logique pour y aller. »

Un pas vers un siège. Lent, mesuré.

« La paix... avec qui ? Pour quoi ? Le peuple ? La politique ? Les guerres ? La Paix se trouve en général à l'issue d'une dernière guerre. La guerre qui mettra fin à toutes les autres. »

Un autre pas.

« Nous avions une vision, il y a longtemps... Nous, l'Empire. Quand l'Empire était la Galaxie, et que la Galaxie était l'Empire. C'est en mémoire de cette vision que je resterais aujourd'hui. »

Un dernier pas. Une main posée sur le dossier de son fauteuil. En face de Fanrel. Deux points d'un même diamètre. Symétrie malsaine de l'hélice impériale, ce symbole tari qui peinait à ressuciter.

« Du moins, moi, je resterais jusqu'au bout. »

Il s'asseoit. Regard braqué sur les deux yeux plus loin, deux globes perchés sous une touffe blanche immonde évoquant un acteur d'holoporno à la retraite.
Avatar de l’utilisateur
By Rhedatt Fanrel
#27367
Ils se faisaient face, comme ils auraient déjà du le faire depuis longtemps. Deux incarnations d'un même Empire, deux croyances communes, mais deux méthodes différentes. L'un par la crainte, l'autre par la modération. Deux visions, deux espoirs, deux fins. Le Roi ne sentait nullement besoin de l'interrompre, le laissant jouer de son aura de Maître du Haut Château, comme il s'y était attendu. Pourtant, quelque chose avait changé depuis la dernière fois. Quelque chose qui lui laissait entendre que ses craintes étaient fondées, qu'elles méritaient ce frisson qui le parcourait à cet instant. Il serra la mâchoire, simple spectateur de cette entrée en matière. Il n'y aurait finalement besoin de personne d'autre, si c'était ainsi que cela devait se dérouler. Un duel au sommet, une électrisante rencontre de deux êtres prêts à tout pour faire prévaloir leurs idéaux.

Il parlait de paix, sans honte aucune. Sans même flancher. Tout cela n'avait rien de normal. Tout sonnait outrageusement étrange. Cette attitude, cette volonté. Il se référait à la paix, et à "Nous". Nous. Il l'invoquait à cet instant, à l'heure où il comptait l'éliminer. Il percevait bien là toute l'ironie de cet homme, qui comptait se jouer de lui une ultime fois ... "Moi." osait-il dire ... Il ne maquillait même pas sa menace. Il la lui crachait au visage dans une insulte que nul autre n'aurait osé. Tant de choses lui venaient en mémoire à cet instant, à ce moment terrible de solitude. Il avait connu l'Empire, le vrai, dès sa création. Il avait été là, aux côtés de Palpatine, dans le naïf espoir d'apporter tant à la Galaxie. Il avait été là à l'annonce de sa mort, et à l'arrivée de l'Impératrice. Il avait participé aux conseils, sur Coruscant. Il avait été à la cours. Il les avait connu. Il avait vu le véritable Empire, l'avait touché du doigt ... Mais le livre venait de se fermer dans un mouvement brusque. Avec la violence d'une claque sur la joue, du saut d'une falaise. "Moi." disait-il. D'un mouvement mesuré il prit place, à son tour, ne prenant tout juste pas la peine d'arranger sa cape qui se distordait au moment où il s'assit. Ses yeux ne lachaient pas son homologue, pour lui montrer qu'il ne comptait pas plier. Pas maintenant.

    "Une vision, oui. Une vision partie au vent de l'opportunisme ... partie au vent des volontés personnelles. Nous. Oui, Nous. Nous qui sommes incapables de nous entendre à l'heure finale de la résurrection impériale."

Il inspira doucement, essayant tant bien que mal de détendre cette mâchoire crispée qui lui figeait le visage. Mais il en était incapable, face à Harlon. Cette boule au ventre, qui l'accompagnait, était persistante. Elle lui rappelait la teneur de ce qu'ils faisaient l'un face à l'autre. Et comment cela devait se conclure.

    "Il est si triste de voir que certains aient confondu doctrine et idéologie. Quel malheur de voir ce que devient l'Empire et ses idéaux, l'Empire et les espoirs qu'il portait ... Pour cela vous resterez, aujourd'hui ? N'est-ce pas déjà trop tard, Grand Moff ?"

Il ne bougeait pas, ses sourcils se fronçant légèrement à l'évocation de la situation dans laquelle ils étaient tous les deux.

    "Quant au fait que Vous resterez jusqu'au bout, je n'oserai croire que vous tentiez d'insinuer des choses terribles, Grand Moff. La civilisation a-t-elle disparue dans le Nord ? Faut-il vraiment que la paix ne se fasse que parce que les bélligerants sont tous morts ? Cette Galaxie aura le don de savoir garder sa capacité de surprendre éternellement ... Oui, Grand Moff Astellan, vous me surprenez. Moi qui espérais finalement pacifier la Galaxie, me voilà là le spectateur d'une pacification de l'Empire ... ou bien sa victime ? Comment dois-je considérer tout cela ? Aurais-je du saluer une dernière fois ma femme et mon fils, avant de vous faire face aujourd'hui ? Ce serait là un facheux .. constat. Et une fin des plus .. solitaires."

Tandis qu'il parlait, ses mains jointes devant lui s'étaient déliées, lentement, visiblement, alors qu'il ne le lachait pas du regard. Sa main droite avait glissée sur son flanc, il ne s'en cachait pas. Surement Harlon avait-il déjà réagi, mais il ne se pressait pas. S'il avait voulu l'abattre, il l'aurait déjà tenté plus rapidement. Non, d'une lenteur presque désespérée il retira son arme de son fourreau. Lentement, très visiblement, il la tint face à lui, pour l'observer. Il venait de finir de parler, et ses yeux se perdaient sur la surface métallique du blaster. Il n'aurait pas cru avoir en faire usage dans une telle situation un jour, et pourtant maintenant il considérait l'idée. Non pas contre lui-même, mais sur un autre Grand Moff ... Quelle folie. Il secoua négativement la tête, de façon infime, comme s'il fallait repousse cette idée, et releva les yeux vers Harlon. De sa main droite il déposa le blaster un peu plus loin de lui, le canon dirigé vers un mur latéral, volontairement. Tout cela n'était pas offensif. C'était simplement dissuasif.

    "Nous irons jusqu'au bout, cette fois. Vous et moi." Binoclard.
Avatar de l’utilisateur
By Harlon Astellan
#27386


Bastion,
Au même moment


Les bottes crissent souvent sous mes pas gourds. Un bruit de suscion en suspension, comme une ventouse maléfique qui tente de se rattacher à ce qui, autrefois, constituait un sol vivace, sauvage... indomptable. Un simple regard couvait une étendue d'une nature morte, un sol de substitution, permabéton frileux, qui s'était accroché au carcan terrestre comme un miséreux s'accrochait à son chien dans la rue. Une terre qui, autrefois, n'avait été que vie... vie, et miracle. Maintenant, tout n'était devenu qu'un désert gris. Sombre tâche labellisée "progrès". La planète en aurait presque été couverte. Mais quelques marais semblaient batailler encore contre le modernisme naissant, tentant une résistance passive par l'imposition des racines centenaires, qui parfois perçaient ça et là les croûtes immigrantes. Une bravade muette et inconsciente.

Je posais un genou à terre, et observais tranquillement le sol. Paume à plat sur le parterre sans fleur, je tentais de trouver une chose... n'importe quoi de tangible, une vibration, une craquelure... un pouls. Les terres respiraient, et comme tout être vivant, elles avaient mal, et parfois elles criaient. Cette terre s'était tue depuis longtemps déjà.

Je me rends compte qu'elle et moi sommes un.

L'un comme l'autre, nous sommes déjà mort.



Yaga Minor


Harlon ne bronchait pas. Un instinct de survie primal s'était réveillé quand il aperçut l'arme de Fanrel. Lui aussi semblait avoir ses entrées. L'on n'était jamais trop prudent...

« Je dis Nous... vous savez... »

Un autre silence.

« Il n'est jamais trop tard pour rien, Grand Moff. Ni pour apprendre, ni pour enseigner. »

La philosophie de comptoir s'engageait tranquillement. Peut-être parleraient-ils de spiritualité quand ils seraient plus détendus. La fin de la tirade suivante laissa échapper un reniflement de mépris de la part d'Harlon.

« Le plus important, dans la vie, c'est la famille. »

Une pause.

« J'ai mon père. J'ai ma mère. J'ai ma soeur... et j'avais mon frère. Mort par la folie des hommes. Je n'ai connu qu'un chagrin, Grand Moff, et c'était sa perte qui en fut la cause. Oseriez-vous prétendre que je mêlerais nos familles dans un quelconque différent nous opposant ? »

Harlon ne cachait pas vraiment sa colère.

« Je connais la valeur d'un sentiment, pour en avoir été privé moi-même par le concours du destin... et je vous le dis d'office, il n'est pas question, aucunement, de porter quoi que ce soit sur qui que ce soit. Surtout si les relations se cantonnent à un échange affectif.

Et à l'avenir, je vous prierais de ne pas l'insinuer de nouveau... dans votre intérêt.
»

Et le Grand Moof choisit cet instant pour tirer son arme... Par réflexe, Harlon commença à faire doucement glisser sa main vers sa propre arme. Son DL-44, toujours impeccablement entretenu par ses soins. Personne n'y avait jamais touché si ce n'est lui. Il en connaissait les moindres égratinures, sa boucle de crosse, sa culasse... Ce que beaucoup ignoraient, c'est ce que représentait cette arme pour lui. Une arme donnée au milieu d'une tornade de cendres et de feu. Un chef, son chef, son capitaine, qui lui avait glissé son arme d'une main meurtrie, au creux des siennes... avec un ordre, unique, sur Renatasia...

« Cours, petit... »

Et lentement, Fanrel le tint devant lui. Harlon avait déjà braqué le sien, aussi lent qu'un serpent mober à l'affût. La tension était électrique, et chacun savait qu'il n'y aurait aucun vainqueur dans ce duel...

Aussi Fanrel décida de laisser le destin décider d'une façon détournée. Il posa son blaster devant lui, tourné vers le mur. Malin. La poignée était déjà bien positionnée. Une rotation suffirait.

Harlon offrit un sourire à son homologue, et posa son blaster de même, à plat, canon pointé vers le mur à sa gauche. D'un mouvement ample de sa main droite, il pouvait retourner le blaster en angle à 90 degrés et tirer d'une seule traite.

« Jusqu'au bout... Rien que vous et moi, en effet... »

Une dernière pause. Et tout le monde fut assis, face à son style spécial pour signer les traités express.

« Bien. En quoi consiste votre convocation ? »
Avatar de l’utilisateur
By Rhedatt Fanrel
#27394
Il l'écouta, ne bougeant pas à son geste. Ses yeux se portaient sur son visage, puis son arme, avant de redresser le regard vers les lunettes de son opposant. Le geste ne le surprenait pas, l'un appelait l'autre. Ils s'étaient prouvés leur détermination, les deux impériaux pouvaient donc commencer à être incisifs ... Harlon n'y allait pas de main morte. Comme s'il voyait en Rhedatt un homme capable de s'en prendre à sa famille, il sortait les griffes. Une belle faiblesse, certes très humaine, mais surprenante face à l'attitude plus sévère qu'il entretenait jusque là. Une belle faiblesse, une idée à creuser .. Non. Aucun intérêt. C'était bon pour un homme de peu de valeurs, mais pas pour le Roi. Il n'y réagit donc pas. Tout comme il n'avait pas réagi au fait qu'il parlait de lui enseigner des choses ... Quelle arrogance. Quelle volonté infâme de se croire unique porteur de vérité. Il en disait peu, mais c'était assez pour comprendre ce dont il en relevait. Le moment venu.

    "Ce n'est pas Ma convocation, Grand Moff, mais celle de la Galaxie. Celle de cette nouvelle ère. De ce temps venu. Vous comme moi êtes au courant de ce qu'a annoncé la Présidente de la Nouvelle République, c'est pour cela que j'ai .. non, qu'il était nécessaire de nous rassembler, une nouvelle fois. La précédente réunion a accordé certains d'entre nous sur l'idée de paix, et il était donc normal de maintenir ce cap et le concrétiser. D'où le fait que je sois là, dans l'espoir d'en discuter avec les dignitaires de l'Empire. Parce que la Présidente de la Nouvelle République veut venir négocier avec nous. Avec l'Empire. Nous sommes l'Empire."

Harlon s'était énervé pour sa famille, lui s'énervait pour la réalité de la situation. Il s'énervait de voir que rien n'avançait, et qu'Harlon jouait la montre pour empêcher les choses d'arriver. C'était à la fois frustrant et extrêmement horripilant quand on considère que cela concerne sa propre responsabilité face à la Galaxie entière. La passion se lisait sur son visage, et dans sa voix qui marquait la tension qui montait. Un peu d'amertume, maintenant.

    "Mais tout cela ... devra attendre. Vous le savez aussi bien que moi, puisque vous n'êtes pas là pour cette paix. Je n'ai ni la prétention ni l'espoir de savoir ce que vous faites, mais pourtant, vous êtes là. Vous êtes là parce que nous sommes là. Parce que vous avez des choses à régler avec nous. Et si cela doit en être ainsi, alors faites. Parlez. Expliquez-vous. Votre départ, sur la station. Votre attitude, aujourd'hui. Vos menaces directes à mon encontre. Mettons les choses à plat, allons y."

Il se redressa dans sa chaise, pour mieux lui faire face, alors que ses mains se joignent devant lui sur la table. Tel un conseil planétaire, sur Têta, où il lui faut rappeler certains à l'ordre parce qu'ils sont des incapables, ou qu'ils pensent abuser de la naïveté de la Couronne ... Ces instants sont pénibles, mais hélas ils lui rappellent pourquoi il ne lâcherait ce qu'il fait pour rien au monde. Cet ardent bouillonnement, au fond de lui, qui lui font vivre l'instant avec une adrénaline nouvelle. Faire entendre sa voix, son poids. Rappeler qui est Roi. Il y avait une délectation à tout ça, et c'était si simple de tomber dedans ... Tout au fond de lui était en train de bouillonner. De vibrer face à cette situation, face à ce sentiment étouffant d'être chez l'ennemi, d'être face à l'ennemi. Cette planète était un enfer, un enfer qui le pousserait à changer ses habitudes, et à lui rentrer dans le lard.

    "Votre mélancolie d'un temps passé ne doit pas nous mener à la fin de l'Empire. Ni aujourd'hui ni demain. Vous voulez vivre au crochet d'une doctrine qui est morte en même temps que son créateur, très bien, mais vous n'emporterez pas Notre Empire avec vous. Nous cautionnons les uns les autres nos dérives, sur nos terres, mais aujourd'hui il est question de l'Empire. Dans sa globalité. Dans son entièreté. Dans sa viabilité. L'Empire. Je peux accepter de me faire menacer, mais je n'accepterai pas que l'on menace l'Empire pour des raisons qui me sont obscures et que j'attribue plus à un opportunisme de situation qu'autre chose. Vous avez jugé de ce qu'il en était sur Tsoss, c'est ça ? Vous avez jugé de ce que nous étions ? Puis vous êtes partis, une fois mesuré ce que vous souhaitiez mesurer ? Et ensuite vous avez commencé votre affaire, dans le Nord, avec votre annexion, puis vos décrets puis votre attitude ici ... Qu'est ce que vous voulez ? Qu'est ce qu'il vous faut de plus ? La discorde ? La guerre ? N'est ce pas ce que vous avez devant vous ? J'espère que vous en tirez de la satisfaction, vraiment, car cela ne durera pas. Cela se règlera, d'une manière ou d'une autre."

Il lui lança un regard noir. Assez. Assez de tout cela, craches ton morceau tyran du Nord, populiste malheur, arriéré de toujours, opportuniste malsain qui se prétend impérial. Toi et toute ta famille. Toi et toute ta foutue famille.

    "Enseignez moi ce que vous avez à m'enseigner, allez-y. C'est le moment ou jamais."
Avatar de l’utilisateur
By Harlon Astellan
#27408


Yaga Minor


Un beau petit discours. Emouvant. Harlon aurait presque versé une larme. Harlon écouta un temps, puis porta son regard sur autre chose. Les clignotements des terminaux, des commandes des portes... n'importe quoi qui serait capable de le soustraire au petit spectacle de guignol qui se situait devant lui. Faute de mieux, il se laissa distraire, en gardant un oeil sur les deux blasters posés sur la table circulaire.

« Vous avez tort, Grand Moff. J'aspire à la Paix tout comme vous. »

Main posée sur la table.

« Et vous avez tort aussi sur un point... L'Empire, c'est avant tout un Empereur... »

D'un coup sec. Main sur le blaster, rotation rapide, index crispé, le tout à plat, position "paralysante", en plein dans la poitrine de Fanrel. DL-44 a puissance maximum en non-létal. Une sieste gratuite d'au moins une bonne heure.

« ... Et qui veut la Paix prépare la Guerre, Grand Moff.

Vous devriez le savoir depuis le temps...
»



Bastion,
Au même moment


Les fumets se mélangeaient. Une taverne locale ici, des embruns par là... J'étais enfin arrivé dans la partie centrale de Bastion, qui n'était pas si urbanisée que cela. Des bâtiments de deux étages jusqu'à l'horizon, une petite cité tranquille, bordée par un point d'eau claire, quelques roseaux sauvages poussant sur la berge. Un ponton de bois rustique trônait au centre, deux enfants y siégeant, pieds dans l'eau, se chamaillant et tirant sur des ficelles tendues du bout d'un bâton courbé.

J'approchais d'un petit vendeur, qui étalait des steaks d'origine locale, vendant des brochettes aux normes d'hygiène discutables, mais dont l'odeur évoquait un plaisir singulier à ceux qui se pressaient autour de moi. Petit village de 3.000 habitants, avec un marchand de viande pour les ouvriers qui s'affairaient sur le grand lac de la taille d'un petit continent face à leur habitat. Pêcher des poissons. On semblait loin de la capitale à cet instant. Mais c'était ici que je devais le voir.

J'approchais doucement dans le dos de ce vendeur de brochettes et de viandes plates. Quand il m'aperçut, il se contenta de me demander si je voulais quelque chose. Je pointais un doigt vers son grill. Il me demanda laquelle des deux belles viandelles que je montrais j'aurais souhaiter déguster. Qu'importait la viande.

J'avançais mon doigt à travers la grille. Je pointais une braise rougeoyante qui hurlait dans cette cage noircie. Je soulevais la grille, la prenait de mes doigts. Sentir cette petite braise sembla redonner en mon sein une vigueur nouvelle, résidu d'une chaleur depuis longtemps oubliée. Il ne soufflait plus sur mon corps que le chuchotement carnassier d'un hiver éternel... la caresse du soleil d'été s'était tue pour moi, et ce coeur flambant, cet écho désespéré d'un soleil de proximité peinait à m'offrir ce qu'une mémoire d'homme n'aurait jamais songé oublier. Comment pouvait-on oublier une sensation, fut-elle éphémère, fut-elle soumise aux aléas des saisons qui s'adonnaient à leur ballet dansant autour des astres ?

Je m'éloignais, la nova de poche serrée au creux de ma main, et je me dirigeais, sous un oeil de vendeur ébahi et effrayé, vers ma destination immédiate. Un homme qui savait une chose. Une chose qui devrait être mienne, bientôt...



Yaga Minor


L'arme du Grand Moff était chargée. Ca, Harlon n'en avait plus douté. Mais un sentiment contradictoire s'était emparé de lui. Il était à la fois ravi et déçu. Déçu de voir le Grand Moff Fanrel réduit à tirer des armes... pour un pacifiste, le tableau n'était pas flatteur. Mais ravi de voir qu'il avait encore un sens certain du pragmatisme. Il y avait peut-être quelque chose à en tirer finalement.

« Grand Amiral Pelleaon ? Vous me recevez ? »

Apparemment oui. Il eut confirmation que le Grand Moff Fanrel était en train de se reposer, au calme, sur Yaga Minor. Il était bien en vie, et Pelleaon pouvait dès à présent commencer son travail d'aguichage auprès des amiraux.

Le BSI eut pour tâche de faire basculer ses services sous le contrôle d'Harlon, sur ordre d'Herklir, qui s'estima quitte après cela. Il savait pertinemment qu'il avait tout intérêt à satisfaire un potentiel Empereur capable de faire avancer les choses.

La popularité d'Harlon dans son secteur et dans les secteurs mitoyens se chargea du reste.

Il ne restait qu'à mettre la main sur Stele au Palais Impérial. Mais il se doutait que l'entreprise avançait fort vite, par le biais de son allié mystérieux.

Gouverneurs, Moff, Amiraux, Généraux, Agents... tout passait lentement sous le contrôle d'Harlon Astellan. Les Grands Moff étaient "prévenus" par le BSI que tout allait bien se passer pour eux s'ils ne faisaient pas d'histoire.

L'opération Walküre avait commencé.
long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]