L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Helera Kor'rial
#34319
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« Lorsque votre nom sera appelé, vous vous lèverez et saluerez le Grand Vizir. Vous ne coupez pas la parole du Grand Vizir. Vous ne haussez pas le ton face au Grand Vizir. Le respect est de rigueur ainsi que la bonne tenue face aux autres Moffs. »

Helera consulta le Datapad, écoutant d’une oreille l’espèce de Chambellan de Palais à ses côtés. Bien trop procédural à son goût, mais pourtant nécessaire à la bonne tenue de sa place. En parlant de tenue, elle avait revêtue l’uniforme réglementaire. Veste grise avec son insigne de Moff, pantalon de la même couleur et botte de cuir noir lustré. La procédure.

« Qui sera présent ? »

« Vous serez quatre, excluant le Grand Vizir. Franzisz Koln, Moff d’Honoghr. La planète est sous notre obédience depuis le début de la proclamation de l’empire. C’est notamment grâce à lui. Il a su mater. Denewl Fiss est le Moff de Thyferra et gère toute la chaine de production de Bacta. Il maintient les stocks dans l’empire et négocie les marchés avec les extérieurs. Enfin, Krann Malka est le Moff est de Kessel et donc s’occupe de l’extraction d’épice. »

Des hommes de pouvoir, donc. Chacun choisi pour sa loyauté sans faille, probablement. A part Koln, les deux autres avaient à charge deux fondements de l’empire. Inutile de se leurrer, ils avaient une influence qui devait dépasser les limites de l’empire. A côté, elle n’était pas grand-chose en fin de compte, et se sentait actuellement comme une pièce rapportée de mauvais goût. Helera fit la grimace devant la description de chaque. Elle allait devoir user de tout son talent de négociatrice inexistant pour s’imposer dans ce monde politique qui s’ouvrait à elle. Quelle plaie. Difficile de ne pas se ridiculiser devant ce genre de personne. La reine releva la tête et éteint son appareil, se concentrant alors sur les couloirs du palais. Pas un bruit autre que l’écho de ses talons contre le sol de pierre. Tout cela semblait bien trop officiel. Ce qui était vrai. Elle desserra légèrement son col et souffla doucement.


« Ne soyez pas anxieuse. Le Grand Vizir le remarquera. »

Toujours des devoirs, des obligations et des ordres. L’air frais de Nelvaan venait à lui manquer. Bon, la lourde porte approchait, il fallait se tenir droite. Avec tout cela, elle n’avait pas pu profiter de Yaga Minor et de ses immeubles d’affaires. Planète impériale, avec trop peu de verdure. C’est à ce moment qu’elle se rendait compte du statut privilégié de Nelvaan. Que cela ne change pas. Elle s’arrêta enfin devant la porte, vérifia une ultime fois sa tenue. Le chambellan lui ouvrit, elle entra, il referma. Les trois compères étaient déjà en train de discuter, sans le grand Vizir pour le moment. Une arrivée de bonne heure pour parler d’affaire confidentielle ? Non, vu le nombre d’écouter et de caméras, il y avait peu de risque. Elle les salua, elle ne reçut pas de réponse, plongés dans leur conversation. Tout cela commençait bien.

La salle de réunion était sommaire. Un bureau devant une table de forme parallélépipédique. Un projecteur au centre, des claviers à chaque place, devant des chaises en cuirs qui semblaient parfaites pour tous les types de séants. Le bureau du Grand Vizir quant à lui était en bois mat, tirant vers le noir. La salle elle-même l’était, et seuls les lourds drapeaux du symbole impérial faisaient contrastes. Non, ils complétaient le décor.

« Les échanges se font plus rares, il n’y a pas de guerre, je vous dis, donc personne a soigné. Les stocks s’accumulent dans nos hangars. Avec cela, nous ne vendons … »

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« C’est l’argent qui vous manque ? L’empire vous verse assez de crédit pour votre bastion, ne me faites pas croire que vous êtes dans le besoin. »

« Facile à dire pour vous, Malka, les mines tourneront toujours. Doit-on se tourner vers les travailleurs illégaux que vous engagez ? »

Le vieux Moff haussa les épaules et souffla de dédain. Il s’affala dans son fauteuil et marmonna. L’autre à la moumoute dégarnie leva la tête d’un air hautain, formant de sa bouche une sorte de bec. Helera ne dit mot et s’assit à leur côté. Elle brancha son datapad, s’enregistra et prépara ses dossiers. Quand elle releva la tête, les trois la regardaient. Echange de surprise, d’incompréhension et d’hilarité. Le Moff de Kessel s’exclama :

« Vous vous êtes perdue mon petit ? Je crois pourtant que la pancarte est assez grande à l’entrée. »

« Je … »

« Laissez, c’est notre nouvelle conjointe, Moff Kor’rial de Nelvaan, si je ne me trompe. »

L’homme à lunette qui n’avait pas ouvert la bouche depuis le début consultait son écran, sans daigner les regarder. Visiblement trop imprégné par ses rapports que par leur présence.

« C’est bien triste que l’empire ne s’ennuie avec de telle planète. C’est un recul idéologique et technologique. »
Helera serra les dents, sans rien dire.

« Kor’rial, ce n’est pas le nom du Moff de Kuat ? Vous êtes la fille de ce traître ? »

« Sa nièce. »

Il roula des yeux et réajusta ses cheveux blonds en arrière, levant de nouveau la tête en la dévisageant. Le Moff d’Honoghr releva enfin la tête.

« La Sith, ensorceleuse avec je ne sais quelle magie payenne qu’utilisent ces monstres de Jedi. Inutile de se demander comment elle est arrivée parmi nous. »

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« On parle d’un mariage avec le Prince de Têta. »

« C’est bien ce que je dis. Le même prince dont le père a été renié par l’empereur pour son inaction. Pas la peine de s’y attarder. La main d’œuvre s’ajoutera aux Noghri quand l’empereur aura compris qu’il y perd de l’argent. »

Le contexte était posé. Helera avait baissé la tête et regardait son clavier, sans en voir les lignes qui défilaient. L’ancienne génération, représentée sous son plus beau jour. Magnifique tableau qu’elle allait s’occuper de détruire. L’empire changerait, l’empereur le lui avait dit, promis même. La porte s’ouvrit de nouveau.


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By Helera Kor'rial
#34344
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Le grand Vizir fit son apparition, le silence tomba comme les bombes lors d’un bombardement orbital. Les chaises furent déplacées d’une traite et les quatre Moff se retrouvèrent debout en un rien de temps, les bras le long du corps et la tête regardant l’horizon. Le Vizir ne les calcula même pas, absorbé par sa lecture de l’holonet impériale. Par moment, il haussa les sourcils, démontrant une réaction face à sa lecture. D’un pas expert, il se dirigea jusqu’au bureau et posa le datapad face à lui, prenant ensuite place.

« Bonjour Messieurs. Et Madame. Prenez place je vous en prie. »

Ils s’assirent en silence, ramenant dans le même geste la chaise face au pupitre. Ils attendirent que le Grand Vizir ne prenne la parole. Ce dernier branchait tous ses appareils, faisant défiler les nouveautés qui devaient parsemer la réunion du jour.

« Bien, commençons. Rapport semestrielle d’état des lieux des planètes indépendantes. L’objectif de cette réunion comme vous le savez tous est de présenter un état des lieux de vos juridictions. Avec pour trame principale l’amélioration continue des résultats de ces dernières. »

Il croisa ensuite ses mains sur le bureau et releva la tête, les dévisagea un par un et s’arrêtant sur la petite nouvelle dans le fond de la salle. La petite jeune dont le cœur jouait au montagne russe depuis les dernières minutes.

« Mais d’abord, permettez-moi d’accueillir le Moff et Reine Kor’rial, de Nelvaan. Je vous laisse commencer. »



La reine remercia d’un geste de la tête et se leva. Elle ne commença pas son rapport tout de suite et croisa le regard de chacun des Moff présents. Puis, elle termina sur le grand vizir, dont un des bras servait de support à la tête, avec un index servant d’accoudoir à ses joues.

« Le royaume de Nelvaan reste stable financièrement avec la production récente de plantation agricole dont l’objectif est la commercialisation de produits de luxe. Les travaux sont actuellement en cours et nous devrions avoir la première production d’ici quelques mois. La population de Nelvaan continue son apprentissage du commun avec une volonté pour trente pourcent de la population à l’exploration de terre extérieure, dont vingt-cinq pourcent vers les terres du royaume. Enfin, dans un aspect purement environnemental, nous avons encore noté des progrès dans nos essais de terraformation. Chaque jour la zone d’habitabilité augmente et nous parviendrons prochainement à accueillir une ville de taille moyenne. »

Le Grand Vizir hocha la tête et remercia la reine, l’invitant à s’assoir. Alors il y eu la suite, chacun des moff allaient passer pour exposer le statut. Il fallait des progrès, c’était le maître mot.

    Le Moff de Kessel, vieux et sénile souligna les efforts réalisés par les mineurs pour récupérer la fameuse épice. Glitterstim, substance à semi hallucigêne qui devait être minée dans le noir. Il souligna la baisse de mortalité des employés des mines, pour la plupart des prisonniers. Ainsi évidemment que la hausse des ventes, avec de nouveaux marchés ouverts. Aucun détail cependant. Les rapports montraient des courbes en hausses, une production globale nettement supérieure à la dernière période. Pour autant, l’indicateur était à demi faux, puisqu’il ne prenait pas en compte un véritable bénéfice net, mais un chiffre d’affaire globale, souligné par une hausse fictive des prix.
    Le Moff d’Honoghr souligna la docilité, ce fut le mot employé, de la population locale. Du reste, tout fut très flou et visiblement, le Grand Vizir ne s’attardait pas au détail. La planète bénéficiait d’un statut qui la rendait opaque aux rapports.
    Le Moff de Thyferra enfin se plaignit de la constance des taxes face à la baisse des ventes dans un monde en paix. Il utilisa des termes tout à fait imagés pour souligner l’incapacité de ses lignes de productions à tourner à plein régime et craignait une révolte planétaire. Fabulation que cela, car il ne sut prouver la véracité de ces derniers dires. Le Grand Vizir restait très fermé, se contentant d’écouter avec quelques hochements de têtes par ci et par là. Cela encouragea le dirigeant à continuer de blablater sur tout et rien. Affichant son incapacité à renouveler son marché, restant cantonné à la production pure et dure.

Quand les rapports furent terminés, le Vizir laissa planer un instant de silence. Un moment où les regards s’échangèrent entre les uns et les autres. Quelques regards méprisants vers elle, qui faisait mine de ne rien voir. La tension était palpable dans cette salle, et s’ils avaient eu la possibilité de la trucider, ils n’auraient pas hésité. La reine regardait ses mains jointes et attendit la suite. Suite qui vint quand le vizir termina ses annotations.

« Le rapport est archivé pour cette période. Passons au débat. Quels sont les points qui vous semblent pertinents à aborder. Je vous écoute. »

Le grand vizir afficha alors une mine sombre, prévoyant ce qui devait arriver.

« Les taxes évidemment. L’empereur doit comprendre que notre situation de vie devient instable. Ou alors décidons-nous à vendre à d’autres. »

« N’importe quoi, les taxes sont très biens, mais votre incapacité à gérer votre planète est bien connue. Ce n’est pas en fulminant toute la journée avec vos gogo danseuses que cela va arranger les choses. »

« Comment osez-vous, esclavagiste que vous êtes. Donnez-moi des prisonniers de guerre gratuits et sans salaire, hein. »

« Les Noghri sont exploitables après tout, il vous suffirait de faire une demande officielle pour que l’on vous livre un contingent. Cela permettra de faire un exemple sur place. Moyennant paiement. »

« Vous n’avez pas dit qu’ils étaient dociles déjà ? Mais si vous … »

Les discussions continuèrent ainsi, tandis que les trois vieux bonhommes se battaient dans un duel dont le vainqueur ne pouvait être que l’orgueil. Le Grand Vizir haussa la tête et croisa les bras. Son regard croisa celui d’Helera, elle-même concentrée sur la petite assemblée. Les sourcils légèrement froncés, la pression en elle montait comme une cocotte-minute. L’explosion était imminente. D’une voix plus forte, dépassant les querelles interne, elle proposa :

« Pourquoi ne pas discuter d’accords multipartites interplanétaires, visant l’identification et la promulgation de bonnes pratiques internes vers un échange égalitaire entre nos planètes ? Pour une valeur ajoutée qui soit impériale, plutôt que vers la recherche d’un profit unilatérale. »

Le Grand Vizir releva lentement la tête. Après tout, c'était à lui qu'elle parlait en priorité.
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By Harlon Astellan
#34358
Le début semblait filer comme l'aurait fait un Lévitrain des nouveaux chantiers de Yaga Minor. Les aimants maintenaient la distance respectable, la vitesse ne laissait rien de trop enivrant. Le malaise d'un homme peut habitué aux transports était palpable. Si la maîtrise d'un échiquier où les blancs et les noirs étaient bien identifiables, et ne s'intervertissaient qu'avec des pièces crème et sang - donc tout aussi explosives - il avait apprit à ses dépends que la politique n'avait rien de comparable. Il s'en trouvait d'un coup à jouer une partie avec 40 couleurs mélangées partout sur le plateau... et dont chacune pouvaitr changer de couleur à n'importe quel instant. Il devait spéculer non seulement sur l'autre mais aussi sur lui-même. Harlon n'avait rien dit d'exhaustif sur l'exercice. La peur de faire peur.

La pâle mine du Grand Vizir confirmait le malaise. Il parlait timidement, soutenait les regards avec difficulté, et avait posé ses doigts sur le bord de la table. Le protocole n'exigeant rien de sa tenue, il avait la parure d'un comptable moyen de la Bordure, ce qu'il était auparavant d'ailleurs. A chacune de ses prises de parole, il fallait qu'il se rattrape au milieu de sa phrase, qu'il se racle la gorge, et qu'il fasse avec le mépris qu'il lisait dans les yeux des Moff. Kor'Rial était peut-être la seule qui semblait au même état émotionnel que lui. Mais certes pas des montagnes russes, la Russie n'existant pas.

« Donc euh... merci, Moff... euh, Kor'Rial. HMHM pardon. Je vous sais gré de votre rapport... Moff Malka ? - Oui alors comme je disais, n'est-ce pas, le mois passé nous avons augmenté notre extraction de presque... trente-trois pourcents... - J'ai cru comprendre, d'ailleurs, que ce fut au prix d'une hausse soudaine de la mortalité des travailleurs... - Oui, alors, je remplis ma mission... en fonction de mes moyens, et de ma marge de manoeuvre. Maintenant si des travailleurs... des envoyés en colonie pénitentiaire à vie, je le précise, devaient mourir de leur labeur, accompli pour payer leur dette à la société impériale, ais-je envie de dire que c'est un point de détail... » termina bougrement l'homme vieilli, mais que le temps ne semblait pas avoir assommé, et dont la parole restait aiguisée. On disait le Moff Malka excellent débatteur, incapable d'être vaincu, fût-ce par les faits et la science. Il était du genre à entrer au sein d'une immense bibliothèque, de voir tartinés sous ses yeux encore vifs des étalages complets d'ouvrages allant de sa gauche la plus extrême à sa droite naturelle, et d'affirmer avec un aplomb universitaire "Des livres ? Où voyez-vous des livres ? Moi je n'en vois pas".

« Bien... Moff... hmm, Koln ? - Tout se poursuit selon le plan. Les rapports entre habitants soulignent également que la visite impromptue de l'ancienne Consule Thoryn a été définitivement enterrée. Son existence ne tient plus que dans les rapports qui signalent l'absence de sa subsistance dans toutes les couches de l'Empire. » termina l'homme aux lunettes, un rien stoïque. Défini comme mollasson, on lui connaissait pourtant une méchanceté incommensurable, à laquelle on prêtait aussi un soupçon de sociopathie. Quiconque prétendait savoir ce qu'il était le décrivait comme un imbécile, gros et laid, incapable d'action et de fermeté. Quiconque savait qui il était pour de bon décrivait un homme mauvais, d'une finesse de calcul rare, et au contraire d'un caractère despotique qui ne payait pas de mine, et jonglait sur sa réputation pour agir dans les places si sombres que nul ne semblait enclin à emprunter pour l'y suivre.

« Et... donc... - A quoi bon tout ça, je veux dire à quoi bon ? A quoi bon ? Qu'est-ce qu'on peut dire de plus ? Quoi dire de plus ? Pourquoi faire ? - C'est à dire... votre rapport... - Il est clair... Clair comme du cristal. Du plus beau cristal qui soit, » souligna le dernier homme. Protubérant en actes, en mots et en personnalité, expansif et écrasant, on le savait lui aussi excellent débatteur. Son style reposait sur l'identification de sa population thyferrienne : stupide, peu encline à la protection environnementale, alors même que la production de Bacta exposait à toutes les catastrophes écologiques, catastrophes dont il niait l'existence avec fermeté et ridicule. « Je pense que l'industrie du Kolto a été injuste avec notre production de Bacta. Le jour où le marché a été divisé en deux était le pire jour dans l'histoire des partages de marché. Nous devons dénoncer l'usage du Kolto... - mais tout ça, c'est du blabla comme on en voit depuis des années... Je suis sûr que notre cher... euh, Moff Fiss se sera souvenu que le Bacta et le Kolto ne sont en aucun cas des substituts réciproques et ne se font donc pas concurrence... - Ca, c'est de l'intox ! Vous êtes de l'intox ! Le Bacta est un produit merveilleux et il faut le dire à tout le monde... Achetez du Bacta, il n'y a pas mieux que le Bacta, le Kolto n'est qu'une invention destinée à rendre Thyferra improductive et non compétitive. - Sur une note plus alarmiste, vous évoquiez... euh, HMHM... une révolte ? - C'est n'importe quoi. Regardez à nos frontières. Les migrants qui arrivent. Que font-ils quand ils arrivent à Thyferra ? Ils veulent voler le travail de citoyens honnêtes et merveilleux. Et même à l'intérieur... vous avez des Vratix qui veulent s'intégrer... Il faut les intégrer, je n'ai rien contre eux, ils sont merveilleux. Mais à côté on a des Vratix qui veulent juste venir, ne pas travailler, ne pas parler le basique, et prendre l'argent des honnêtes citoyens. Avec eux, il n'y aura pas de marché... Pas de marché... Pas de marché. Je veux construire un Mur... pour que les honnêtes Vratix soient protégés des colonnes d'aliens illégaux. Et nous ferons payer ces aliens illégaux pour sa construction. » Termina-t-il, soulignant ses déclarations de son index, balayant l'air avec assurance et autorité. Chacun bougonna, sortit des "oui oui" et en vint à parler d'autre chose.

« Bon... Le rapport est archivé pour cette période. Passons au débat. Quels sont les points qui vous semblent pertinents à aborder. Je vous écoute. »

Décrire la scène revenait à résumer ce qu'une bataille invoquant la totalité des courants de la Force aurait pu être. Chacun se tapait dessus sans trop savoir pourquoi, l'ennemi se brouillait, car se décomposant en paliers diffus dont chaque tranche avait maille à partir avec ses paliers mitoyens, et où l'ennemi d'un moment devenait l'ami d'après, avant que la liste des belligérants ne s'amenuise. Quand la question des esclaves tomba sur le tapis, le Grand Vizir sembla se décomposer au point de se cacher sous la table. S'étant avachi sur son ventre, son menton reposait presque la table, ses doigts au bord de la plaque en quartz synthétique à effet marbre noir veiné, incapable d'accorder son violon de timidité sur les cymbales tonitruantes des trois asticots qui isolaient de leurs égos le Grand Vizir et la Moff débarquée. Il n'osa pas rappeler que les esclaves n'étaient pas autorisés d'usage dans l'Empire. Les Noghris étaient de braves citoyens impériaux - du moins était-ce ainsi que le Grand Vizir les connaissait - et les travailleurs de Kessel étaient des justiciables condamnés en raison de crimes d'ampleur.

Il sembla encore plus perplexe quand Helera osa avancer une idée de partage. Accueillie avec circonspection.

« Ma chère Moff Kor'Rial... Vous avez certainement l'habitude de proposer vos... petits salamalecs à qui veulent bien les entendre, proposant de mélanger, de façon un peu sauvage certainement, les cultures entre planètes. Vous le faites, parce que vous avez l'habitude de parler à des gens malades... qui cherchent en vous une matrone capable de leur promulguer une bonne séance de recettes de grand-mère à leurs soucis régionaux. Et bien, nous ne sommes pas de vos malades... Aussi répondrais-je simplement que le... profit unilatéral, comme vous en parlez si mal, s'il consiste à protéger les valeurs qui sont celles de chaque planète, et ce pour garder une cohérence patriote, et bien je suis de ses partisans, de ce profit unilatéral. - Pas de marché. Pas de marché. Cette décision serait la plus mauvaise décision de toute l'histoire des décisions. » Commença Fiss, avant que l'homme d'Honoghr ne lève poliment la main pour demander à parler. Le Grand Vizir, qui avait presque disparu sous la table, la lui accorda d'un signe de tête.

« Je veux dire... Je peux entendre, hein, la volonté de bien faire de la Moff Kor'Rial... mais quand j'entends Accords multipartites interplanétaires[i] pour des [i]bonnes pratiques et un échange égalitaire, je me demande si nous ne ferions pas mieux de chercher à comprendre en détail ce qu'elle entend par là. Je dois avouer que... c'est tellement vague comme explication que je doute de la profondeur de la proposition. »
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By Helera Kor'rial
#34363
Le Grand Vizir se liquéfiait, les autres étaient en train de le manger tout cru. Helera hocha la tête négativement en lançant un regard de dédain aux trois énergumènes. Aucun ne la voyait, car aucun n’avait pris la peine de s’interesser un minimum à la nouveauté. Elle écoutait d’une oreille désinteressée, se demandant la manière dont l’empereur voulait manager se ramassis de vieux croupissants dont l’intelligence n’avait pas plus de complexité que leur calvitie commune. Impossible d’avoir leur attention, se critiquer les uns et les autres. Pour autant … Pour autant elle ne devait pas hausser le ton et surtout ne pas montrer signe d’hostilité. Le but était bien évidemment de fédérer, et non de diviser. Alors ne pas aller en frontale relevait encore de la meilleure solution selon elle. La reine se devait d’être ferme, mais à la fois compatissante. Exigente et pleine de compromis. Une théorie fort bien maitrisée mais que la pratique faisait défaut. Comme elle s’y attendait, la proposition fit un flop, parce qu’il n’y en avait pas. Le but était d’attirer l’attention, et elle l’attira. La curiosité ainsi piquée avait ammené son lot d’injure, qu’Helera prit soin de ranger au fond de son sac. D’abord, de pas répondre au vieu crouton de Kessel et viser chez eux ce qui, selon elle, était le plus marquée. L’orgueil.

« Moff Malka, il en va s’en dire que vous excellez dans la gestion financière de votre patrimoine. Les rapports parlent d’eux même. Vous avez raison, la cohérence patriote permet de protéger vos valeurs, tout autant qu’elle constitue une base solide derrière laquelle vous pouvez vous tourner. Mais cette base, Moff Malka, n’est qu’une infime partie du potentiel impérial qui recelle en chacun de nous. »

Elle se tourna vers le futurement chauve à la moumoute jaunâtre.

« Moff Fiss, peut-être votre problème n’est-il pas pris dans le bon sens. Vous gerez des stocks impériaux qui sont déjà plein à rabord, je n’en doute pas. Vous ne vendez plus, donc, et continuez de percevoir des taxes. La réponse n’est pas à la surproduction, dans ce cas, mais à la diversification. Le potentiel de Thyferra réside non pas dans la vente de Bacta, mais dans le Bacta lui-même. Une source médicale dont les applications peuvent être forts nombreuses, en plus d’être pour chacune très lucrative. »

Puis vers le chauve tout court.

« Moff Koln, votre population est obéissante et vous avez su garder le contrôle et vous approprier les valeurs d’un peuple, tout en distribuant celle de l’empire. Si je puis dire, pacifiquement. Il en va de soi que les méthodes que vous utilisez ont prouvé leur efficacité. En revanche, leur profondeur comme pour nous tous, ne dépasse pas le rayonnement de nos juridictions. »

Elle ne croyait pas à ce qu’elle disaait pour le dernier. Se méfier du petit à lunette. A tous désormais.

« Moffs, en chacun de vos planètes résident un trésor de valeurs et de connaissances que vous avez su étayer tout au long de vos mandats. Economie, médical, social et environnemental pour Nelvaan. Autant de compétences nécessaires à notre empire, autant de bonnes pratiques nationales qui peuvent rayonner à l’internationale. Moffs, si nous mettons en commun nos compétences respectives, nous pouvons créer un modèle, un dynamisme sociétal, vers tout l’empire. Entendez notre empereur parler de ce système. Voyez le fruit de votre travail distribuez, non pas à travers nos quatres mondes, mais vers des milliers de monde. »

L’orgueil et la vanité furent ses cibles. Inutile de songer que les trois cocos ne voient pas ce qu’elle essayait de faire. Non, elle devait enchaîner sur du concret désormais afin de poser les bases du système. Elle pianota rapidement sur son clavier pour afficher une carte galactique.

« Nous avons l’avantage d’être des experts dans nos domaines. C’est pourquoi je vous invite à créer une alliance entre nos états. Officiels, officieux, cela n’a pas d’importance, car nos efforts servent l’empereur avant tout et seul lui pourra juger de nos résultats. Chacun de nous aura à gagner l'excellence des domaines de nos confrères. Dans un premier temps, je propose la chose suivante : »

    La création d’un comité technique regroupant les experts de chacune de nos planètes. Ces experts auront pour mission de créer un modèle sociétal, une base sur laquelle nous pourrons par la suite travailler. Chacun de nous aura droit de regard sur ce qu’il s’y fait, et il ne sera pas question de secret. C’est une démarche collaborative et il n’est pas question de se marcher les uns sur les autres, car nous n’y avons aucun intêret. Si accepté, la planète d'accueille devra être débattue. Par la suite, le texte ainsi créé sera présenté en validation à la direction.


Elle se retourna vers le Grand Vizir, afin qu’il comprenne qu’elle parlait de lui. Evidemment, elle ne disait pas qu’elle comptait simplement fédérer ces gens là et les court circuiter ensuite en présentant un texte à l’empereur lui-même. Pourquoi ? Parce qu’elle était persuadée que la volonté de chacun des Moff serait de tirer la couverture à lui et sera tenter de dépasser le périmètre dont ils sont tous affectés. L’idée n’était pas là, l’idée était de piocher dans chacune des notions abordés les meilleures pratiques, prendre le meilleur pour créer le modèle. Helera avait cette qualité qu’elle n’était pas remplie d’orgueil et savait pertinnement qu’elle ne rivaliserait pas avec l’expérience de gestionnaire dont ils étaient tous devenus maîtres. Pour autant, elle était assez ferme pour prendre la potentielle gloire de ce projet. L’empire était à l’aube du changement et de la rénovation. Les Moffs, s’ils n’étaient pas acteurs, n’en serait qu’observateur. Mais les Moffs, s’ils n’acceptaient pas, auraient le dernier mot. Attendre.
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By Harlon Astellan
#34381
« Ces stocks sont une garantie. Une garantie. Une garantie contre nos ennemis qui aimeraient nous les voler. Si demain il y a une catastrophe, que faisons-nous ? Que doit-on en faire ? Comment en donner à tout le monde ? » L'intervention abondant dans le sens de Fiss, étrangement, vint du Grand Vizir : « A dire vrai, le Bacta est déjà décliné dans une multitudes de supports. Antiseptique local, antalgique, gel cicatrisant, anti-venin... Il y a plus d'une centaine de produits déclinés à partir du Bacta, tous commercialisés par l'Empire. Je doute qu'on lui trouve une autre utilité. Et qu'on puisse faire mieux commercialement qu'avec le monopole du marché. - Et bien... - Parce que, laissez-moi finir Moff Fiss, le Kolto n'est pas tant cicatrisant ou analgésique qu'un antibiotique. »

Helera allait devoir subir une sacrée déconvenue.

« Une alliance ? Mais jeune fille, je pense important de vous rappeler, n'est-ce pas, que nous sommes déjà liés par une alliance... Cette alliance, c'est l'Empire Galactique. Moi mon expertise consiste à punir des criminels de façon à ce qu'ils restent productifs jusqu'à leur irrémédiable décès. » C'était peu ou prou la même chose pour les autres. Fiss et Koln ne disposaient d'aucune compétence particulière en rapport avec leur monde. Koln gérait une planète dont le peuple était classé secret défense, et ne pourrait donc pas échanger quoique ce soit. Fiss gérait une planète d'une importance stratégique vitale. Eloignée, sous blocus commercial et technologique, elle produisait du Bacta et le vendait à prix d'or, livré par des convois neutres surprotégés capables de forcer blocus et flotte d'invasion.

Elle ne parlait à aucun technicien, juste des gestionnaires modulaires. Il n'y avait rien à en tirer. « Merci pour vos rapports. On vous... convoquera quand il le faudra. » Le Grand Vizir, troisième tête impériale, dont le protocole exigeait qu'on s'agenouille devant lui, ne reçut même pas un semblant de salutations. Ayant maintenu Helera dans la salle au départ des trois autres, il laissa exhaler un soupir vibrant de fatigue. « Ainsi en sommes-nous là. C'est ça le visage impérial. L'ancien monde ne changera jamais, et même nouveau, il restera toujours ancien. Ces loups sont là depuis moins d'un an chacun, mais ils héritent de tout ce que leurs prédécesseurs ont bien daigné transmettre... paresse et conservatisme. Pour autant, doit-on les en blâmer ? Vous proposez d'exporter le Bacta, ce qui est déjà le cas. Vous souhaitez faire des échanges culturels avec un peuple qui n'accepte pas de sortir de leur habitat, et vous voulez intégrer un lieu qui n'a rien d'une planète et dont la population se partage entre StormTroopers et prisonniers. Où aviez-vous la tête ? » Il ne haussait pas le ton, mais le coeur y était. « Je n'y connais rien, mais je doute qu'on tente d'échanger des cartes quand on a une main plus mauvaise. Il n'y avait rien à leur proposer d'autre que votre culture. Ca ne les intéresse pas... » il pointa alors la porte, « ... ça paraissait évident. Dites-moi sincèrement, pensez-vous qu'un centre de production de Bacta sur Nelvaan serait possible ? D'une part, les vratix meurent quand on tente de les reloger. De deux, pensez-vous qu'une usine à ciel ouvert, polluante et peuplée d'étrangers serait au goût des vôtres ? Pensez-vous que creusez vos montagnes pour y parquer des mines alimentées par des esclaves serait un bonus pour vous ? Et que dire d'un peuple dont même moi je ne sais rien ? Honoghr est classée secret défense, et la sécurité a été renforcée depuis le passage d'une officier impériale portant un uniforme étranger. Vous n'êtes pas vraiment en position analogue de vos collègues dans des régions solidaires comme dans l'Hydien, » expliqua-t-il avec force gestes, « ... mais vous avez l'oreille de l'Empereur par mon biais. Ils le savent, ils sont dans la même situation. Bien que Moff récents, ces hommes sont dans la politique depuis trente ans. Ils ne comprennent pas votre présence ici. Pour eux vous êtes simplement la concubine de l'Empereur. Vous n'avez aucun moyen de les tracter, aucune monnaie d'échange, et une réputation défavorable. N'espérez rien d'eux, occupez-vous de Nelvaan avant de penser à une alliance avec des mondes éparpillés dans toute la galaxie. » Il balaya le reste de la main. « De fait, vous aviez besoin de quelque chose pour votre monde ? »
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By Helera Kor'rial
#34385
La fédération fut un succès. Dommage qu’elle fut organisée contre elle. Même le Grand Vizir sortit de sa torpeur pour la remettre dans ses buts. Ce n’est pas un regard écarquillé qu’elle leur lança, mais plutôt un plissement de son doux regard maquillé de mascara noir. Assez appuyée pour montrer qu’elle n’était pas d’accord, mais pas assez pour exprimer l’énervement. Tout le monde se liguait contre elle, encore. Mais elle n’en démordrait pas de cette idée. Alors quand le Grand Vizir annonça la fin de la réunion, elle avait juste envie d’aller frapper sur quelque chose. Rangeant ses affaires, elle fut pourtant arrêtée par le Grand Vizir, tandis que les trois compères partaient bras dessus, dessous. Ensemble, ils étaient trop soudés. Se protégeaient, envers le changement. C’était la seule menace qu’ils pouvaient attendre. S’engraisser au profit des autres. Pas un regard ne lui fut attribué, elle était inexistante. Un fantôme parmi les chaises désormais vides. Helera hocha négativement la tête, recula légèrement sa chaise pour se mettre plus à l’aise, croisa une jambe sur l’autre et les bras sur le torse.

Alors s’en suivit les sermons du grand vizir. Lui exprimant son mécontentement à proposer des idées. Des idées prêtées à son discours qui n’en était pas. Par respect, elle le fixait dans les yeux quand il parlait, mais aurait bien voulue relire ses mots pour comprendre comment le nouveau quiproquo avait pu être installé. Encore et toujours ces quiproquos qui lui brouillaient la vie. D’abord, elle écouta, puis elle fronça les sourcils, enfin elle n’en haussa qu’un. Dès la troisième phrase, elle aurait pu tenter de se justifier, lui expliquer qu’il faisait erreur. Pourtant, elle attendit et écouta le discours en entier, avant de finalement prendre la parole.

« Nelvaan n’a pas besoin de mine de bacta à ciel ouvert. D’après la commission des droits ancestraux, elle est considérée comme planète patrimoine, culturelle et de tradition. Je ne compte pas porter atteinte à leur jugement. Je ne parle pas de créer quelque chose de concret, mais un système de management, un système d’élite. »

Elle désigna la porte par laquelle ils venaient tous de sortir.

« Ils représentent un empire désuet, un empire inexistant aujourd’hui. L’intérêt de l’opération n’est pas de créer des entreprises, mais un modèle de société. Basée sur des valeurs qui doivent permettre à nos peuples, de chaque planète de notre gouvernement, de s’élever. Des valeurs économiques, sociales, médicales et environnementales. Mais impossible de … de tout mettre en place toute seule. »

La reine hocha de nouveau la tête négativement, roula du regard et recroisa les bras.

« Je suis persuadée que notre gouvernement peut devenir encore meilleur qu’il ne l’est. Ce sera long, difficile et plein d’embuche, mais j’en ai l’intime conviction. J’ai même cru comprendre que l’empereur était de cet avis, alors je continuerai à me battre pour que cela change. Je ne sais juste pas par quel bout commencer… »

Attendre n’était pas son fort, ne rien faire non plus. Il y avait une opportunité pour rendre les choses meilleures, et réformer un système vieux de plusieurs dizaines d’années déjà dans son déclin le plus représentatif ici. Helera baissa la tête et regarda son écran éteint, réfléchissant à la déculottée qu’elle venait de se prendre.

« Une concubine de l’empereur … Leur misogynie n’aura donc aucune limite. Si cela n’était que de moi… »

Mieux valait-il se taire. Elle releva le regard vers le Grand Vizir.

« Nelvaan n’a besoin de rien, je vous remercie. J’espère au moins ne pas être la seule à penser au changement. J’espère que … vous pensez également qu’il est nécessaire d’agir. »
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By Harlon Astellan
#34534
Serrano haussa les épaules avec tristesse et abattement. « Quand Harlon m'a confié cette mission, je ne me suis pas senti le coeur à refuser. Mais je ne suis pas un idéaliste. Pas plus un curieux des affaires d'état. Je n'avais et n'ai toujours aucun intérêt à ces gens. Je dois ma mémoire de leur nom à un moyen mnémotechnique de ma création, » moyen impliquant des pièces d'échec, « Il m'a donné cette tâche parce qu'il avait confiance en mon jugement. Je pense ne pas être mauvais, je sais voir d'où le prochain va venir. Mais je ne maîtrise aucune pièce de l'échiquier. C'est un jeu de fous qu'ils jouent tous, et je ne me pose qu'en commentateur. » Il paraissait abattu, mais pas désolé. « Je ne sais rien de la politique pour dire s'ils sont des membres de l'ancien monde. » Il marqua une pause, rangea ses maigres affaires, et accorda un dernier regard à la Moff. « Et si c'était le cas, quelle importance ? »




Pour faire bonne mesure, l'Empereur avait invité Helera à partager un dîner avec lui. Plus du style d'un dîner d'affaire, sur une petite table en fer forgé. Au plein centre du Palais Impérial de Yaga Minor, creusé dans la pierre et l'acier se découpait une coupole en verre renforcé et sous bouclier, qui faisait gicler assez de lumière pour permettre aux plantes de mille endroits de s'épanouir. Elle savait qu'il ne l'invitait pas par "plaisir", et il savait qu'elle commençait à le savoir. Il n'était pas juste poli, pas pervers : il en éprouvait l'envie, mais c'était bien tout. Même l'envie s'arrêtait en chemin. « Le Grand Vizir est venu me parler de la réunion de ce matin, » articula-t-il avant que les plats ne fussent présents devant eux. Rien de copieux, et rien de mauvais - Harlon tenait à s'entourer des meilleurs, jusqu'aux cuisines - « Et il m'a présenté sa démission également. Il m'a dit ne pas être apte à la vie politique. Que rien ne le destinait à aimer sa fonction. » Il pianota un message binaire sur la table et accorda un regard qui traduisait une envie de sourire. « J'ai refusé. Je lui ai expliqué que c'était parfait. Que je préférais quelqu'un qui n'aime pas faire ce métier, tout en le faisant bien. » Bien, en effet. Autrefois, il avait choisi Fanrel pour qu'il lui serve de contre-pouvoir. Devant l'échec de la fonction, il s'était entiché d'un oeil vif qui ne le bloquerait pas. Serrano faisait le travail, sans zèle, sans envie mais sans intérêt personnel. Et surtout, il laissait l'Empereur diriger seul. « Que pensez-vous de ces trois Moff ? »
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By Helera Kor'rial
#34570
La confession du grand Vizir fut surprenante. Helera ne s’était pas vraiment attendue à être le sujet de telles confidences. C’était à la fois réconfortant quant à son statut, et terriblement malaisant. Pour autant, elle était sans doute la personne la plus empathique dans l’empire, alors ce n’est pas avec une oreille distraite qu’elle écouta. Ainsi, elle avait enfin la preuve qu’il y avait des hommes avec un cœur dans ce sommet gouvernemental. Une fois que la carapace était érodée, l’on voyait une partie de la chaire. Elle décroisa les jambes et posa les bras sur la table, main jointe à l’extrémité de la pyramide formée par tous les membres supérieurs. Helera lui étira un sourire sincère. Elle n’était pas encore décidée à partir cette salle, et y travaillerait peut-être encore après.

« La malédiction de l’observateur. Tout voir, tout entendre, sans jamais ne pouvoir faire quoi que ce soit. »

Elle était plutôt bien placée pour en parler.

« Si l’empereur vous a nommé, ce n’est pas sans raison. L’on dit souvent que les meilleurs commerciaux sont ceux qui n’ont aucun intérêt pour l’objet qu’ils vendent. Ils peuvent se concentrer alors sur le client, et créer le besoin en lui. J’imagine que cela doit être peu ou prou la même chose pour vous, Grand Vizir. De l’observation née l’identification des failles. Des failles, c’est à vous qu’il conviendra de bouger les pièces. »

Tout cela ne méritait pas vraiment de commentaire. Il était déjà sur le départ de toute manière, peu enclin à lui accorder son oreille. Sur le seuil, il se retourna vers elle pour la saluer. La Moff se leva et s’inclina. Parce que l’ordre passait également par le respect. Pour autant, son grade ne lui conférait pas la passion nécessaire à ce dernier. Au moins ne pouvait-on lui reprocher son intégrité.




L’invitation à un déjeuner avec l’empereur qui suivit lors des heures suivantes lui conféra des sueurs froides. Tout se savait, la reine ne l’ignorait pas. Aussi vite cependant, avec une telle efficacité, cela aurait fait pâlir n’importe quel système de renseignement. Quant à la nature de l’invitation, peu de doute venait troubler les faits. La réunion du matin ferait la une des paroles échangées. En bien ou en mal, cela restait à déterminer. Pas par elle, malheureusement. Helera n’avait pas eu le temps de se préparer outre mesure pour être reçue par l’empereur et se contenta de la manière avec laquelle elle avait passé la matinée. C’est-à-dire dans sa tenue de Moff, avec l’unique maquillage autour de ses yeux, sans bijoux, sans parfum.

La place sur laquelle il lui avait donné rendez-vous était sommaire. Sous la coupole centrale des jardins de Yaga Minor, d’où naissaient milles plantes, et mourraient les rayons de l’étoile. Le repas débuta par les faits, donc. Helera en retint sa respiration, prise sous l’émotion de la guillotine qui s’agitait à la suspension de sa phrase. La lame géante fendit l’air et percuta le sol, sans qu’aucune tête ne roule. Le Grand Vizir était la personne qu’il fallait pour son poste, il ne fallait pas qu’il parte. Helera crut alors percevoir une esquisse d’un potentiel sourire sur le coin du visage de l’empereur. Heureusement, la démission fut refusée. Helera inclina la tête en signe de remerciement, sans que cela ne soit réellement nécessaire. Les plats furent alors servis et ils commencèrent à manger après avoir échangé les politesses d’usage.

La reine regardait dans les alentours dès lors que l’empereur n’exigeait pas que son regard soit focalisé sur lui. La curiosité, mêlée à une hyperactivité latente, sous couvert d’une visualisation sur n’importe quel détail qui l’entourait, la poussait à fureter. Au moins jusqu’à ce que l’attention soit captée. Les trois Moffs.

« Je vais me permettre de vous dire le fond de ma pensée, votre Majesté impériale. Ces trois personnages ont beau être assez compétents pour protéger leur fief, ils ne représentent en rien l’unité gouvernementale. Ils ne pensent qu’à leur profit, qu’à leur place. Ils me font penser à ces seigneurs de guerre qui offrent « protection » à leur population. Tout est de la poudre aux yeux. »

Elle but une gorgée de vin.

« Et je ne peux décemment par les apprécier du fait de leur misogynie et du racisme dont ils font preuve à mon égard, ou à celui de mon peuple. Je suis probablement une gêne parce que je veux leur retirer leur privilège qu’est l’oisiveté de leur fonction. En les poussant à l’action vers la seule chose dont ils ont certainement eu horreur toute leur vie, le partage. »

Helera avait craché son poison, et cela lui faisait du bien. Voilà ce qu’elle pensait des trois vieux activistes du COMPORN d’un autre âge, qui ternissait la vision de l’empire à l’internationale. Son sourire s’étira de part et d’autres de ses fossettes, parce que tout cela finalement relevait d’un comique de situation que l’on retrouvait dans tous les mauvais films républicains. Cela et également parce qu’elle ne voulait pas gâcher le repas et placer l’empereur en mauvaise disposition. L’avis de la reine des Neiges éternelles était toujours aussi tranchant que la glace, pour ne pas perdre en métaphores.
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