L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Zygmunt Molotch
#34594
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Quelle est la plus grande menace pour l'Empire ? La Nouvelle République, cloîtrée dans le sud lointain et guère plus qu'un mirage pour le citoyen impérial moyen qui se préoccupe d'arriver à l'heure au travail ? Cette puissante nation formée par les rebelles et les traîtres n'est guère utile que pour les Moffs désireux de pousser l'Empereur à se lancer à la conquête de la galaxie. Ils disent que ces renégats complotent activement pour venir écraser l'Empire sur ses terres et s'emparer de ce qui ne leur appartient pas mais ils ont tort. L'Empire n'a jamais sourcillé depuis la proclamation de leur prétendue démocratie.

Peut-être est-ce alors plutôt la criminalité à l'intérieur du territoire ? La propension de l'humanité et sans aucun doute des aliens à se tourner contre la loi lorsqu'ils n'ont plus d'autre choix pour survivre ? La facilité avec laquelle tout individu bascule dans la violence pour obtenir ce qu'il veut même s'il doit devenir ce qu'on lui a appris à détester ? Pas vraiment, car la criminalité n'est pas symptomatique de l'Empire, elle prolifère partout ou existe la civilisation. Et les lois en vigueur permettent à ses citoyens et ses policiers de faire régner l'ordre. Le chaos ne règne pas dans l'Etat parfait.

Pourquoi pas plutôt les révoltes et les mouvements rebelles en son sein ? Presque. Le danger le plus grand vient toujours de l'intérieur. Le meilleur moyen d'anéantir l'ennemi n'est pas de raser ses maisons et asservir son peuple, certes vous pouvez le conquérir en agissant ainsi mais vous ne le contrôlerez jamais entièrement. C'est en apprenant à le comprendre et le connaître que vous obtiendrez la domination totale sur lui. C'est ainsi que vous pourrez ensuite le noyauter, le corrompre et le retourner contre ses dirigeants. Vous ouvrirez la voie à votre armée triomphante et vous remporterez la victoire.

Mais ça n'est pas non plus la grande menace que doit affronter l'Empire. La plus grande menace est indirectement liée aux précédentes. Il s'agit de l'espoir. L'espoir qui porte un modeste ouvrier à croire qu'il existe un meilleur destin que celui de vivre dans l'Empire, celui qui lui fait prendre conscience que peut-être il s'est fourvoyé à accepter et servir un régime qui ne lui correspond pas. C'est celui qui le pousse à sortir au milieu de la nuit pour rencontrer cet étranger dont l'ami d'un ami lui a parlé, qui prétend pouvoir lui offrir une vie meilleure dans une galaxie meilleure.

Celui qui lui fait penser qu'il n'y a pas d'autre moyen de changer les choses pour le plus grand bien et qu'il faut le faire. Celui qui le pousse à faire de son jeune fils un orphelin lorsqu'on lui apprend un beau matin que son père a mis fin à sa vie en même temps que celles de milliers d'innocents. C'est cet espoir qu'il faut combattre, il est le plus dangereux des ennemis, le plus insidieux et le plus dévastateur. C'est la raison même de l'existence du BSI et de ses agents, traquer ceux qui croient en ce rêve d'un avenir meilleur, hors de l'Empire.

Parce que c'est une chimère et un mensonge. On pousse de pauvres diables aux pires extrémités et à la folie pour les plus mauvaises raisons qui soient. On leur fait croire qu'il y a mieux que l'Empire et on leur ment. L'Empire est au-dessus de tous et la meilleure solution possible. Elle n'est pas parfaite, elle peut s'améliorer et corriger des défauts dommageables mais elle est la meilleure réponse possible. La seule réponse possible. Ça, c'est la vérité. Et c'est la seule chose qui importe.

Voilà le véritable ennemi. Et la façon la plus efficace de le vaincre, c'est d'y répondre par la peur. La peur de condamner sa famille si on ose contredire la vérité, la peur d'une vie de souffrance si on va à l'encontre de l'ordre naturel des choses. La peur d'être exclu de la société de la façon la plus radicale qui soit si on la remet en cause. La peur de tout perdre pour un seul mot de travers. En appliquant cette peur en permanence, on prouve finalement cette fameuse vérité. L'homme de tout les jours a peur de perdre ce que l'Empire lui offre alors en retour il lui offre son dévouement et fidélité.

Ordre, unité, obéissance. L'Empire a jadis appris ces préceptes à la galaxie et il recommencera.
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By Zygmunt Molotch
#34595
Le quartier général du BSI faisait partie intégrante du Palais Impérial, disposant d'une aile réservée. Ça avait le mérite de gonfler d'orgueil les cœurs de ses agents lorsqu'ils venaient bosser. Avec 4 milliards d'habitants à surveiller, il fallait bien que les agents soient sur le terrain et non pas cantonnés à leur poste dans le ciel. Les Opérateurs dans la station et les bâtiments coordonnaient les renseignements à dispositions des agents qui examinaient le tout pour mieux déterminer leur plan d'action ensuite. Une machine bien rodée et efficace, tout y étant calibré pour que chacun ait sa place et son rôle à jouer.

Molotch gravissait l'escalier de l'un de ces bâtiments, les yeux rivés droits devant lui, le regard rêveur. Il semblait perdu, comme chaque matin qu'il venait ici pour pointer et venir travailler. Le gigantisme typique de l'architecture impériale ne cessait jamais de l'impressionner et le fasciner. Il n'y connaissait rien en art donc son point de vue était pour ainsi dire limité mais il trouvait que l'ensemble dégageait une impression de "trop". Trop grand, trop glorieux, trop... Tout. Est-ce qu'il y avait vraiment besoin de s'emmerder à faire plus gros que chez le voisin juste pour proclamer qu'on faisait du plus gros ? Sans doute pas.

Il entra à l'intérieur et déboucha à l'accueil. Enfin, accueil... Autant que pouvait l'être un bâtiment de fonctionnement occupé par le Bureau de la Sécurité Impériale. On y venait rarement pour prendre le thé si on n'était pas membre du Bureau. Et même quand on était de la maison à vrai dire. L'agente à l'accueil était une nouvelle, une humaine de 25 ans à peu près, pas trop mal en temps normal mais terriblement peu aguichante dans son uniforme blanc cassé. Elle leva la tête en l'entendant entrer, leva les yeux et lui lança un regard réprobateur.

L'agent Fischig vous attend pour briefing complet, agent Molotch.
Super, il a pris son café du matin ? Que je sache de quelle humeur il est aujourd'hui.

Elle garda le silence, ne voyant pas l'intérêt de répondre à la question. Il avait oublié, les familiarités dans le Bureau, jamais. En tout cas dans toutes les garnisons ou il avait été, difficile de dire si c'était généralisé dans l'agence ou si ça venait de lui. Qui ça intéressait de toute façon ? Il prit la direction de l'ascenseur, sentant toujours le regard noir de la jeune femme. Légèrement irrité à son tour, il se retourna au moment d'entrer dans la cage.

Un problème ?
Vous n'êtes pas en tenue, agent. Et vous empestez l'alc...
Oh la ferme, occupez-vous de votre boulot et laissez-moi m'occuper du mien. A propos, vous l'avez viré le Zabrak qui réchauffait votre lit ou je dois conduire une équipe chez vous pour l'en sortir ?

Elle rougit instantanément et baissa les yeux pour reporter toute son attention à son travail. Ah ça, quand il s'agissait de faire la maline parce que le papa était un ancien du Bureau et qu'il avait fait jouer ses relations, y avait du monde. Mais pour respecter à la lettre le protocole et la loi, plus personne. Rien qu'à penser à cette idiote s'envoyant un foutu alien lui donnait envie de vomir. Mais que fait le Bureau bon sang ?

Connasse.

Voilà, c'était dit. Elle pouvait bien aller se plaindre auprès de son papa chéri ou qui voudrait l'entendre raconter ses malheurs de pourrie gâtée, lui avait de quoi l'envoyer au frigo si besoin. Un bon petit rapport bien séché et direction Rééducation avec de la chance pour madame. Tandis que la porte de l'ascenseur se refermait derrière lui et que la cage montait rapidement, il s'accorda quelques secondes pour songer à cette histoire. Il connaissait la voisine de la jeune femme, il l'avait même un peu trop connue en une soirée trop arrosée. Rien ne valait une petite confidence sur l'oreiller après tout. Elle avait dit avoir vu à de nombreuses reprises un alien rejoindre la donzelle chez elle.

Il ne lui en avait pas fallu plus pour se faire une petite enquête tranquille et discrète. Rien d'officiel, il n'en avait même pas parlé à son Agent Senior référent pour tout dire ni à personne, juste un petit extra en dehors de ses heures de boulot. Une petite fouille discrète, une surveillance l'air de rien et hop, les photos et les enregistrements audios avaient fait le reste. Avec ça il avait largement assez pour que même papa ne puisse rien faire pour tirer sa fifille de l'enfer ou elle serait envoyée. Il avait l'info depuis une semaine mais n'avait encore rien dit, ayant quelques scrupules mine de rien. Ce n'était plus le cas maintenant.

La porte s'ouvrit à de nombreuses reprises, des agents entrant, d'autres sortant à chaque étage. 5 minutes à poireauter et à écouter les bavardages ineptes de ses collègues. Eux se contentaient de l'ignorer, Molotch avait une réputation dans le bâtiment, celle d'un type barbant et asocial à éviter, incapable de plaisanter quand ils racontaient les meilleures blagues du moment, du style le récit palpitant de comment Vait avait obtenu les aveux d'un de leurs clients en lui tranchant les doigts un par un. Poilant, merci beaucoup Vait, rien de mieux pour avoir envie de manger un morceau ou boire un café pendant la pause.

Il sortit enfin au 47e étage. Pas trop tôt. Encore des regards réprobateurs et des froncements de sourcils de la part des nombreux agents qu'il croisa. Dommage qu'il y en ait trop pour qu'il puisse apprendre leurs sales petits secrets et les faire chanter pour qu'ils lui foutent la paix. La pauvre hôtesse allait payer pour tout le monde. Il se rendit aux vestiaires ou l'attendait son casier puis se changea, revêtant l'uniforme dégueulassement blanc qu'il détestait tant. C'était moche, peu confortable et pas discret pour un sou quand on devait prendre en filature une cible.

Hey te voilà enfin Ziggy !
Je croyais t'avoir dit de ne pas m'appeler comme ça Godwyn.
J'écoute pas la moitié de tes plaintes sinon je finirais vite dans un asile mon vieux.
Va te faire mettre.

Godwyn Fischig était le partenaire de Molotch depuis sa réaffectation sur Yaga Minor, des années auparavant. L'homme était ce qui se rapprochait le plus d'un ami aux yeux du natif de Carida, sans en être vraiment un. C'était aussi le seul qui arrivait à supporter l'absence d'humour douteux - et disons-le franchement, sanguinaire - si courant parmi les hommes du BSI de Molotch. Il l'appelait Ziggy en sachant combien son camarade détestait ça, exprès pour soit-disant "le réveiller au petit matin en stimulant sa hargne". Imbécile.

Ah au fait, avant que j'oublie, transmets ça aux Affaires Internes tu veux.
C'est quoi ?
Petit dossier qu'un de mes informateurs m'a refilé. Infraction aux lois sur les mœurs impériales, relation inter-espèce rien que ça.
Eh ben mon vieux, ça va leur faire plaisir cette histoire. Qui est l'heureux gagnant ? Oh oh, Marla Tirray, ce nom me dit quelque chose...
Ouaip, la femme à l'accueil en bas, la jeune pistonnée. Elle a été fricoter avec un de ces foutus cornus à de nombreuses reprises.
Oooh la petite garce, c'est pas très impérial tout ça ! Y a même des photos et des enregistrements... Tu crois qu'on a le temps d'écouter un peu avant de s'y mettre ?
Et arriver en retard à ton poste de protecteur des lois de l'Empire ? Tu voudrais pas attirer l'attention d'un commissaire tant que tu y es ?
T'as pas tort Ziggy... Bon je vais transmettre ça à qui de droit et je te rejoins. Commence l'analyse sans moi je te rattraperai !

Le camarade de Molotch le laissa là, se précipitant hors du vestiaire, tout guilleret. A tout les coups il allait en profiter pour écouter avec son ami des Affaires Internes au bureau, laissant le caridan se débrouiller seul. Tant pis, il allait se débrouiller. Molotch n'avait pas de problème avec la solitude bien au contraire. Et puis il pourrait toujours se consoler en songeant à la tête que ferait Tirray quand on viendrait "l'escorter". Cette idée le fit presque sourire malgré lui.

Toute cette histoire avait débuté de manière anodine. Molotch détestait mettre l'uniforme blanc typique des agents du Bureau et retardait autant que possible l'échéance, venant au bâtiment dans sa tenue civile habituelle. Ça ne plaisait pas à un paquet de gens qui trouvaient qu'il traitait le respect de l'étiquette par-dessus la jambe, soit. Mais Tirray, elle, se permettait des remarques désobligeantes, des regards et des gestes alors qu'elle n'était rien et n'avait rien prouvé. Alors quand en plus il apprenait ses petites frasques illégales, jackpot. C'était aussi simple que ça en fait, il n'était pas du genre intraitable et fouille-merde en général mais là...

Quand on cherchait Zygmunt Molotch, on le trouvait.
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By Zygmunt Molotch
#34600
Une autre vérité que les gens avaient tendance à ne pas comprendre au sujet du travail d'un agent du BSI était la manière dont était organisée sa journée de travail. Abreuvés par les holos de série B présentant BSI et Renseignements Impériaux comme des organismes entraînant des surhommes démantelant des attentats et autres attaques massives en 2h de visionnage bourrées d'action surréaliste, les pauvres idiots étaient bien loin du compte. Ils croyaient qu'on passait son temps quand on était espion ou agent de police politique à faire exploser des trucs, sourire aux lèvres, une main sur le flingue et l'autre passée autour de la taille d'une belle donzelle, de préférence une humaine bien roulée et un peu stupide évidemment.

Quelle idée amusante. Ok ça pouvait arriver de faire exploser des trucs mais en général c'était les jambes d'un suspect pour lui arracher des aveux complets, rien à voir avec la moitié de la ville rasée. Oui d'accord, les agents du Bureau avaient une tendance à sourire en toute circonstance mais c'était plus le sourire du tortionnaire s'apprêtant à vous anéantir que le sourire charmeur du beau gosse. Evidemment qu'ils utilisaient parfois leurs armes, il y avait peu de gens qui se laissaient attraper docilement après tout. Par contre pour ce qui était de la belle poupée, circulez y a rien à voir, le Bureau restait encore aujourd'hui largement masculin malgré l'ouverture de places au sexe faible.

Non les enfants, une journée comme agent du Bureau, ça se passait autrement. D'abord on faisait un petit récap' avec son coéquipier - voire plusieurs selon l'équipe à laquelle vous étiez rattaché - des affaires en cours et des dossiers réglés. Rien que ça prenait ordinairement la moitié de la matinée. Ensuite on se consacrait à creuser les affaires en cours, trouver de nouvelles pistes, discuter des méthodes à utiliser, etc. L'action ne venait qu'une fois qu'on allait interroger des témoins voire carrément les suspects. Et même là, les choses dépendaient de votre façon de travailler.

Des pourritures incompétentes comme Vait ne s'encombraient même pas de preuves et fonçaient "se les faire" dès qu'un informateur crachait un nom, quitte à foutre en l'air des preuves et pistes potentielles, se contentant de ramener le client à la maison pour interrogatoire en général musclé. Ensuite, en Rééducation ou exécution sommaire et on passe au suivant. Le plus triste c'était que ce genre de méthode, largement en vigueur parmi les agents du Bureau, faisait croire autant au peuple qu'à leurs supérieurs que les méthodes les plus simples sont meilleures. Il avait du mal à croire que les patrons soient aussi stupides.

On n'obtenait rien sinon une victoire court terme en agissant ainsi. Faire s'abattre la fureur de l'Empire était une bonne idée pour rappeler à tous comment marcher droit mais encore fallait-il le faire intelligemment. Mieux valait d'abord trouver des preuves suffisamment solides et s'assurer qu'il n'y avait rien de plus à trouver, sur le suspect ou ses contacts. Ensuite seulement on pouvait se lâcher. Mais non, il fallait assurer de bons chiffres pour faire plaisir à la direction quitte à saloper le boulot et laisser d'éventuels complices s'échapper.

Molotch s'assit à son bureau, posant sa tasse de café et prenant déjà en main l'un des nombreux dossiers à charge. Celui-là traînait depuis plusieurs semaines et il était grand temps qu'il s'en occupe. Alors voyons un peu ce que ça disait. Un informateur prétendait avoir entendu des citoyens parler entre eux, il était question d'une entreprise qui possédait de nombreux magasin moyenne à grande surface en périphérie de la capitale. Jusque-là rien d'intéressant mais la suite l'était un peu plus : certains employés se seraient plaints tout bas pendant leur service de n'être pas payés.

L'affaire sentait l'esclavage à plein nez à son humble avis mais les simples on dit ne suffisaient pas, même d'après les standards très souples du Bureau. Il fallait qu'il aille enquêter pour en savoir plus, interroger les employés et le patron, peut-être lancer une fouille des locaux et de leur système informatique. On verrait ça après, il y avait peu de chance qu'il trouverait quelque chose s'il y avait une malversation de toute façon. Quand on enfreignait les lois impériales, on avait intérêt à couvrir ses traces si on voulait avoir une chance de s'en sortir.

Molotch prit exactement une minute et trente-cinq secondes pour boire en entier son café puis se leva et reprit l'ascenseur. Lorsqu'il arriva au rez-de-chaussée, il constata qu'une petite escouade de troopers escortaient l'hôtesse au-dehors. La jeune femme croisa son regard, ses yeux emplis de haine, de peur et d'incompréhension. Bah ouais ma belle, on ne plaisante pas avec la loi. Tu recommenceras plus la prochaine fois au moins, si jamais ils te laissent l'occasion d'en avoir une.

Sans attendre, l'agent monta dans son speeder de fonction, un véhicule rapide mais sans élégance, uniquement conçu pour remplir des buts utilitaires et non pas épater la galerie. Ça lui convenait bien comme pensée. Il programma le pilote automatique pour l'amener à destination afin d'être tranquille pendant qu'il réglait un léger détail. L'appareil de communication avec le central s'illumina lorsque une voix masculine familière se fit entendre à l'intérieur du véhicule.

Oh Ziggy, je croyais t'avoir dit de m'attendre avant de commencer !
Désolé vieux, du boulot et une piste à creuser. Dossier XBGE33, je vais interroger les employés et cuisiner doucement l'employeur ensuite.
Tu peux pas t'empêcher de fourrer ton nez n'importe ou hein Ziggy. Bon écoute-moi bien cette fois, attends-moi avant de causer au patron tu m'entends ?
Y a une raison précise à ça ou c'est juste que tu veux pouvoir t'assurer que je respecte le protocole ?
Tu plaisantes ? Le protocole ? Tu t'es cru chez les poulets ou quoi ? Nan, je veux pas rater une miette quand ils se pisseront dessus de voir le BSI débarquer chez eux. J'adore quand on leur rappelle qu'ils doivent avoir peur de nous.
Des fois j'oublie que t'es comme Vait et ses copains, Godwyn. Et puis tu me le rappelles illico et je me demande comment je fait pour te supporter.
Parce que si on te mettait avec un type comme toi, tu finirais par te pendre Ziggy.

Molotch coupa la communication, agacé malgré lui. Il n'avait pas tort et c'était bien ce qui l'énervait le plus. Il chassa son partenaire de ses pensées et désactiva le pilote automatique, passant en manuel. Il avait besoin de se détendre un peu en jouant avec la vitesse. Heureusement, le sigle du BSI reconnaissable sur le véhicule aidait à apaiser les flics locaux qui voudraient l'arrêter.
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By Zygmunt Molotch
#34601
Les bâtiments hauts de dizaines d'étages défilaient à travers sa vitre tandis que le speeder fonçait à grande vitesse en direction de la périphérie. Il avait déjà croisé une dizaine de patrouilles de flics qui l'avaient pris en chasse le temps de réaliser à qui ils avaient affaire puis avaient rebroussé chemin. Quant à lui il n'allait pas s'embêter à leur accorder plus d'attention que ça, souriant de constater que ses réflexes de pilote n'avaient pas faibli malgré le temps écoulé. Cela lui rappelait des jours meilleurs, plus heureux, plus innocents. Des jours ou Wystan était encore des leurs, des jours ou il avait encore son frère pour soutenir la famille.

14 ans s'étaient écoulés depuis que la tragédie avait survenu et la douleur ne s'était toujours pas atténuée. Elle ne disparaissait jamais, quoi qu'il fasse, quoi qu'il essaie, elle restait là, tapie au fond de son cœur, le rongeant lentement depuis ce jour tragique, lui enlevant petit à petit toute joie de vivre et toute raison de continuer à avancer. Il n'était jamais retourné sur sa tombe pour s'y recueillir depuis l'enterrement, il n'en avait pas eu le courage. Cela aurait été affronter la vérité en face : son frère n'était plus et ne serait jamais plus là pour lui tapoter l'épaule affectueusement.

Et ça il ne pouvait pas s'y résoudre. Le deuil était la seule chose qu'il lui restait de Wystan, s'il le laissait partir, il n'aurait plus rien. Rien que la solitude et le silence. Alors il gardait en lui ce poison lent, sachant pertinemment les dégâts que cela lui causait, acceptant les implications. Il ne pouvait de toute façon plus retourner là-bas. Carida n'était plus impériale et il avait trop à faire ici pour prendre des vacances. De songer que sa mère et sa sœur étaient coincées là-bas, cernées par les rebelles, n'arrangeait clairement pas son humeur. Aussi se força-t-il à se concentrer sur la mission.

Le véhicule se gara dans le parking du magasin et Molotch en sortit. Il aurait préféré enfiler de vraies fringues mais son uniforme, bien que d'un suprême mauvais goût à ses yeux, avait l'avantage d'être reconnaissable par n'importe qui. On ne devait jamais sous-estimer l'impact psychologique que possédait la vue de l'uniforme blanc, signe annonçant que les choses allaient devenir beaucoup moins décontractées qu'habituellement. DH-17 à la ceinture, il entra à l'intérieur sans se presser. On le reconnut rapidement pour ce qu'il était, il fit mine de ne pas remarquer les regards inquiets des clients dont la plupart tentaient de se faire tout petit. Un employé en caisse vint s'enquérir de sa présence.

Monsieur l'agent ! Quel... Honneur ! Que pouvons-nous faire pour vous ?
Bonjour, je souhaite parler à vos employés. Rassemblez-les tous dans l'arrière-boutique et dites-leur que le BSI a des questions à leur poser.
Tous ?
Tous oui. Plus vite vous ferez ce que j'ordonne, plus vite je pourrai les libérer pour qu'ils retournent à leur poste.

Tout était dans la manière de s'adresser aux gens. Il aurait pu sortir son arme, menacer d'exécution - voire carrément procéder à l'exécution - pour obtenir l'attention de tous mais ça n'aurait pas envoyé le bon message selon lui. La peur inhérente à son statut était déjà omniprésente, nul besoin d'enfoncer des portes ouvertes. Il fallait plutôt souligner doucement sa présence, laisser la peur se nourrir d'elle-même tout en laissant entrevoir l'espoir que ça s'arrangerait vite. On appelait ça la subtilité, un talent dont étaient singulièrement dépourvus ses collègues et c'était bien dommage.

Sans attendre, il traversa l'ensemble du supermarché et pénétra dans l'arrière-boutique, une large zone réservée aux employés uniquement ou on stockait et manipulait les produits à ranger en rayons. Il n'eut pas à patienter bien longtemps avant de voir tout le monde se rassembler. Certains avaient les mains croisées devant eux, d'autres les mains dans les poches mais tous affichaient une mine inquiète qu'ils tentaient de cacher. Il les observa en silence l'un après l'autre, les humains et... Les autres. Au moins un tiers d'employés aliens. Il fit la moue, voilà qui ne jouait pas en sa faveur. Une minorité d'alien allait lui compliquer la tâche car ils se sentiraient toujours menacés comparés à leurs collègues humains.

Je suis l'agent Molotch du Bureau de la Sécurité Impériale. Quelqu'un a dénoncé l'un d'entre vous pour avoir tenu des propos anti-impériaux. J'ai bien peur de devoir vous interroger pour trouver le coupable. Je vous saurais gré de vous rendre tous à votre salle de pause et d'attendre votre tour.

Effet immédiat, recevoir la visite du BSI était déjà un sacré coup dur en temps normal mais apprendre que l'un d'eux allait plonger pour trahison, c'était enfoncer le clou du cercueil. Désormais franchement angoissés, les pauvres gens se précipitèrent à moitié jusqu'à la salle de pause et y entrèrent l'un après l'autre. Lorsque le dernier passa la porte, il la referma et verrouilla de l'extérieur. Petite précaution pour s'assurer qu'aucun n'allait fuir. Elle avait un autre mérite, en plus de les faire mijoter, elle allait attiser la méfiance et la peur entre eux, chacun chercherait probablement à déterminer lequel était la brebis galeuse pour bien se faire voir et sauver sa tête.

Molotch n'avait pas l'intention de perdre son temps avec les employés humains. Ceux-là avaient peu de chances de vouloir parler, car quand bien même ils étaient favorisés par rapport aux extraterrestres, ils ne les défendraient pas pour autant s'il se passait effectivement des choses illégales. Il préféra se focaliser sur les aliens, qu'il interrogea l'un après l'autre pendant près d'une heure. Aucun ne parla, quand bien même il ressentit clairement qu'ils lui cachaient quelque chose. Il n'insista pas au début mais à chaque interrogatoire vain, son irritation et son impatience grandissaient. Finalement il n'y tint plus et, lorsque vint le tour d'une Twi'lek, lui lança un regard menaçant.

Vous me sortez tous la même histoire comme quoi tout va bien non vous n'avez jamais tenu de tels propos par pitié pitié pitié pitié. Je me fous pas mal de vos excuses ou vos gémissements, vous allez parler. Que pensez-vous de votre patron, monsieur... Pontius Glaw ?

La pauvre sembla interloquée et désorientée. Elle ne s'était surement pas attendue à ça.

Je... Quoi ? Je ne...
Je vous demande votre opinion sur votre employeur.
Oh eh bien il est... Hum... Il nous traite bien, autant que nous le méritons...
Quelque chose à redire sur votre salaire ? La façon dont on vous parle ? Une remarque sur vos horaires ? Autre ?

Elle jetait des regards nerveux autour d'elle, particulièrement vers un coin du plafond. Molotch tourna la tête pour voir un peu mieux. Bien camouflée, presque invisible, une caméra de surveillance. Il comprit immédiatement, la fille ne parlerait pas ici, se sachant surveillée. Il fallait l'emmener ailleurs. Sans un mot, il lui fit signe de la tête de le suivre et se dirigea vers la zone de chargement, là ou les produits étaient déposé par les fournisseurs et sortit dehors par la grande baie ouverte. La Twi'lek le suivit, de plus en plus nerveuse, jusqu'à ce qu'il juge qu'ils étaient assez loin. Après examen, il ne semblait pas y avoir de caméra dans le coin.

Maintenant parlez. Et ne me mentez pas ou je vous envoie en colonie pénitentiaire pour le restant de vos jours.
Monsieur Glaw, il...
Il quoi ? Il truque les comptes ? Il se prend une part perso sur les revenus du magasin ? Mais parlez bon sang !
Il... Il ne nous paie pas monsieur...
Ah voilà, on avance. Il ne paie pas qui ? Tout le monde ? Certains employés ?
Seulement nous...

Elle n'osait pas en dire plus. Que l'Empereur le damne, elle avait plus peur de son patron que de lui. Eh bien elle allait vite devoir apprendre la leçon si elle voulait que ça finisse bien pour elle. Personne n'était plus à craindre que le Bureau.
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By Zygmunt Molotch
#34603
Ecoutez-moi bien, qui d'autre est dans votre situation ? Combien êtes-vous à ne pas être payés ?
Tout ceux comme moi monsieur l'agent.
Vous voulez dire les non-humains ? Comment vivez-vous dans ce cas ? Payer votre logement, vos dépenses quotidiennes, tout ça ?
Monsieur Glaw fournit tout ce dont on a besoin, c'est-à dire presque rien selon lui. Il dit que nous devons nous estimer heureux d'avoir du travail et un toit déjà.
Ce en quoi il a tout à fait raison.

La voix traînante les fit se retourner immédiatement, la Twi'lek poussant une petite exclamation choquée tandis que Molotch jura lorsqu'il reconnut la source de cette voix.

Tu as pris tout ton temps Godwyn.
Circulation.

Il jeta un regard mauvais à la pauvre jeune femme qui baissa les yeux et s'empressa de s'esquiver, rentrant à l'intérieur. Molotch était furieux de cette interruption, lui qui avait été très près d'avoir le reste de l'histoire. Plus aucune chance maintenant que Fischig était là, la Twi'lek serait trop terrifiée pour parler.

Tu peux m'expliquer ce que c'était ce petit numéro ?
J'allais te poser la même question, "collègue". Je suis en pleine investigation, à interroger un témoin de délit grave et tu débarques pour tout foutre en l'air. T'es malade ?
Un témoin ? Tu te fous de moi ? Une putain de Twi'lek, un témoin ? Tu as bu ou quoi ?

Godwyn, le bon Godwyn, était bien évidemment de la même veine que Vait et ses semblables, un raciste extrémiste de la première heure. On pouvait bien prétendre à l'Empereur que ses belles réformes avaient sensibilisé les agences gouvernementales sur la nouvelle donne concernant les aliens et leur statut dans l'Empire, la vérité était que le BSI restait extraordinairement peu tolérant envers ces derniers.

On a un directeur d'entreprise qui trempe dans l'esclavage "mon pote". Je vais faire mon boulot et m'occuper de son cas illico.
Tu vas rien faire du tout nigaud. Tu crois que ça intéressera qui au Bureau ton affaire ?
Tu serais pas en train de me menacer des fois ?
Je suis ton collègue et ton ami, Zygmunt. Je te conseille fortement de laisser tomber et te concentrer sur une vraie affaire. Qui ça intéresse de savoir que des non-humains sont relégués à leur juste place ? Tu préfères qu'ils volent le travail aux vrais citoyens impériaux ?

L'argument bateau typique de ses demeurés de collègues au Bureau. Ça leur arrachait tellement la gueule d'admettre que l'Empereur en personne avait accordé des droits de citoyenneté égaux aux humains comme aux non-humains. Aussi faisaient-ils tous comme si rien n'était et n'intervenaient quasiment jamais lorsqu'il y avait un abus d'un humain sur un non-humain. Leur racisme puant le dégoûtait. L'humanité était indubitablement supérieure aux aliens, ça il était d'accord. Cela lui donnait-elle le droit de se comporter aussi bas que les aliens pouvaient le faire, franchement ?

La vieille discussion... Là c'est le moment ou tu vas me rappeler qu'on a mieux à faire comme traquer des terroristes si je me souviens bien.
Ecoute Ziggy, t'es un très bon élément, vraiment. J'ai connu un paquet de gars au Bureau et tu te débrouilles très bien, mieux que la plupart. T'as eu tes problèmes par le passé, comme tout le monde et ça a un peu ralenti ta carrière, ça arrive.
Je suis sûr que tu veux en venir quelque part, alors crache le morceau qu'on en finisse.
Laisse tomber cette histoire mon vieux et concentre-toi sur les vrais problèmes. On s'en fout de tout ça. Tu as une belle carrière qui t'attend malgré tes faux pas passés, fait pas n'importe quoi.

Ils étaient au fond du problème. Chaque fois que Godwyn voulait couvrir ses arrières ou celles d'un de ses copains du Bureau, il lui ressortait ce vieux couplet, la fameuse dette que Molotch avait envers lui. Lorsqu'il était arrivé sur Yaga Minor, plusieurs années auparavant, il avait été une vraie épave, il s'était plongé dans l'alcool et la drogue, avait raté de nombreuses traques faciles et saboté une opération majeure par sa négligence. Certains au Bureau avaient réclamé sa tête et en toute franchise il aurait été presque soulagé de la leur tendre pour qu'il la tranchent.

Mais Godwyn était arrivé, son coéquipier agent depuis la réaffectation. Pour une raison qu'il n'avait jamais compris, il l'avait toujours apprécié et protégé. Cette fois-là n'avait pas fait exception et il y en avait eu de nombreuses autres depuis le temps. Molotch savait avoir une dette envers lui. Mais depuis plusieurs mois, Godwyn avait une sale tendance à lui rappeler chaque fois qu'une affaire "sensible", selon cet abruti spéciste, se présentait à eux. Le caridan en avait assez. Il hésita l'espace d'une seconde avant de dégainer son DH-17 et le pointer sur l'agent, lequel fut éberlué.

Tu fait quoi là Molotch ?
Mon boulot. Tu fait obstruction à mon enquête et tu veux m'empêcher d'embarquer un type coupable d'un crime grave.
Tu vas tirer sur ton équipier, vraiment ? Tu te ranges du côté de ces aliens maintenant ?
Je fait mon boulot, Godwyn. On traque les traîtres, les rebelles, les terroristes et les lâches. Tu trouves que réduire en esclavage des citoyens impériaux est conforme à la loi ? Moi pas.
Tu fait une grosse erreur mon frère. Tu vas t'en mordre les doigts.
Peut-être, mais pour l'instant celui qui risque de mordre quelque chose c'est toi quand je t'aurai assommé d'un tir et que tu mangeras le bitume. Direction le véhicule, "mon frère".

Pourtant, par respect pour Fischig et pour ne pas ridiculiser l'image du Bureau, Molotch rangea vite son arme, se contentant de se poser à côté de son collègue, assez près pour le maîtriser s'il tentait de s'enfuir mais suffisamment éloigné pour que les gens qui les verraient ne se fassent pas d'idées. Lorsqu'ils furent sur le parking, il força Fischig à s'installer au siège passager à l'avant du speeder et le menotta, histoire d'éviter qu'il fasse une bêtise.

Reste sage, je reviens. J'en ai pour 5 minutes à tout casser.
Quand ils apprendront ce que tu as fait, ils vont te le faire regretter. Ils vont...

Molotch referma brusquement la porte, noyant le flots de paroles de son collègue, lequel passa rapidement aux flopées d'injures à gogo. Il n'avait pas de temps à perdre avec ses jérémiades, il s'en soucierait après. Faisant demi-tour, il rentra dans le magasin. Il avait un criminel à appréhender.
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By Zygmunt Molotch
#34614
L'intérieur du magasin était vide, les clients ayant vite déguerpi en voyant arriver un puis un second agent du Bureau. Quelques-uns avaient semblé souffler de soulagement lorsque les 2 hommes étaient sortis mais en le voyant revenir après avoir laissé son collègue dans le speeder, ils avaient compris que ce n'était pas fini. Le silence qui régnait dans la moyenne surface avait quelque chose d'effrayant, comme si la zone elle-même retenait sa respiration dans l'attente de quelque terrible événement. La silhouette en uniforme blanc traversa les rayons et retourna dans l'arrière-boutique.

Vaguement amusé, il nota que les employés enfermés une heure plus tôt dans leur salle de pause n'avaient pas bougé. Les pauvres bougres n'avaient pas même tenté de sortir de là d'une manière ou d'une autre et visiblement, le patron n'avait rien fait non plus. Molotch passa rapidement sans leur accorder trop d'attention et monta les escaliers menant à l'étage, direction les bureaux administratifs. Il n'y avait plus personne non plus dans cette zone, il avait veillé à ce que chacun soit enfermé en bas lorsqu'il avait programmé ses interrogatoires individuels.

Ça facilitait les choses, personne ne se mettrait entre lui et sa proie. Il ne comptait plus les fois ou il avait failli abattre de pauvres bougres qui s'étaient interposés volontairement ou non et l'avaient payé de leur vie. Il essayait toujours d'éviter les tirs amis mais Godwyn, ce cher enfant de salaud de Godwyn, lui ne faisait pas preuve du même humanisme. Encore un défaut qu'il détestait parmi ses collègues du Bureau. Parfois il était impossible d'éviter les dégâts collatéraux pour attraper un contrevenant, ça ne voulait pas dire qu'il fallait systématiquement tirer sur tout ce qui bouge.

Le bureau du directeur était au fond de l'étage, surement exprès afin de faire sentir subtilement la différence entre celui-ci et le reste de ses employés. Et puis le chemin menant des escaliers à son bureau était en ligne droite, histoire d'en rajouter un peu. Rien de tout cela ne touchait l'agent de près ou de loin tandis qu'il remontait l'allée jusqu'au bureau. Arrivé devant la porte, il dégaina son arme, toqua poliment puis entra immédiatement. Glaw était toujours là et bien qu'il avait manifestement été tenu au courant de ce qu'il se passait dans le magasin, il n'avait pas bougé. Par culpabilité ? Par peur ? Par orgueil ? Aucune importance. Molotch conserva son arme en main mais ne la leva pas ni ne la pointa sur lui.

Monsieur Glaw, je suis l'agent Molotch du Bureau de la Sécurité Impériale. Une enquête a révélé vos agissements criminels. Le niez-nous ?

Le dénommé ne répondit pas immédiatement, prenant le temps de rédiger quelque chose sur sa feuille de papier sur laquelle il était penché, signant avant de lever les yeux vers l'agent. Il était conforme à l'idée qu'on se faisait d'un chef d'entreprise, propre sur lui en apparence et exsudant l'autorité calme avec un air vaguement arrogant. A le regarder, Glaw était un type tout à fait normal dans son milieu mais Molotch avait appris depuis longtemps qu'il ne fallait pas se fier aux apparences.

Je nie l'ensemble de ces accusations. Je n'ai commis aucun crime.
Vraiment ? Vos employés, certains d'entre eux en tout cas, ont affirmé que vous les exploitiez sans les payer.
Vous savez qui je suis ? Que vaut la parole de ces non-humains face à la mienne ? Ils ne sont rien et personne n'a que faire d'eux. N'allez pas me faire croire que vous vous souciez d'eux vous-même !

Molotch soupira. D'abord Godwyn, maintenant lui. Quand comprendraient-ils ? Le problème ne résidait pas dans son exploitation de races inférieures pour son profit personnel, cela ne dérangeait pas particulièrement le caridan. Le problème se situait ailleurs.

Vous avez raison, ces gens ne représentent rien pour moi ni pour le Bureau d'ailleurs. Mais j'ai un devoir à remplir, celui d'assurer que la loi de l'Empire est respectée par ses citoyens mais ensuite et surtout, celui de garantir la pérennité de l'Empire. Lorsque ses citoyens menacent cette pérennité, par exemple en privant d'autres citoyens d'emplois parce qu'ils préfèrent embaucher des esclaves, j'interviens sans hésitation pour les punir. Pour vous punir, Pontius Glaw, parce que votre appât du gain personnel au détriment de la prospérité de l'Empire est intolérable.
Vous commettez une grave erreur ! Ils ne sont pas nos amis, ils ne sont rien ! Je n'ai pas trahi l'Empire, je suis aussi fidèle que n'importe... Non ! Ne me touchez pas, laissez-moi ! J'ai des relations, vous allez le regretter !

Voilà donc qu'il s'y mettait aussi. Souvent ils imploraient pitié et grâce, incapables de comprendre qu'ils n'en recevraient aucune. Parfois, lorsqu'ils croyaient être assez haut dans la société, ils en venaient même aux menaces de tout genre. Menacer un agent du Bureau était le meilleur moyen de vous retrouver entre les mains des pires agents de la branche Interrogation ou Rééducation, dommage qu'ils ne s'en rendaient compte que trop tard. Secouant la tête, Molotch pointa son arme sur Glaw, fatigué de cette comédie.

Debout monsieur Glaw, vous avez rendez-vous avec la justice du Bureau. Je peux vous assurer qu'elle ne vous plaira pas au début mais à la fin, vous nous remercierez.

Sans plus se préoccuper de ses jérémiades, l'agent força l'homme à se relever puis lui fit signe d'avancer. Au moindre geste brusque, il était prêt à lui tirer dans le dos, bien qu'en vérité il eut réglé son arme sur la fonction assommante, non-mortelle. Un détail inutile à communiquer à ce cher directeur. Lorsqu'ils furent descendus, il lui indiqua d'un geste de déverrouiller la porte de la salle de repos. Les employés eurent ainsi tous l'excellente surprise de constater que le patron prenait congé à durée indéterminée. Ceux qui avaient été exploités par lui semblèrent soulagés, bien que leur ressenti importait peu.

Une fois dehors, Molotch guida le directeur déchu vers son propre speeder et le fit entrer sur le siège arrière après lui avoir passé les menottes. Il s'installa côté pilote puis démarra. Le speeder passa à côté de celui que Fischig avait pris pour rejoindre son collègue une heure plus tôt et dans lequel il était toujours coincé. Molotch lui adressa un signe de tête faussement cordial auquel Godwyn répondit par une litanie d'injures. La moquerie était un peu puérile mais il avait besoin qu'on le ramène à la réalité. Molotch n'était pas son chien ni son serviteur mais son collègue. Le véhicule démarra en trombe en laissant derrière lui Godwyn toujours menotté. Il y avait de la route jusqu'au Palais, il pouvait surement voir à battre quelques records de vitesse. Bien sûr ça ne plairait pas à Glaw, ce qui était un bonus non négligeable.
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By Zygmunt Molotch
#34616
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La journée avait commencé avec l'air lourdement chargé, une odeur qui faisait penser à un sale temps à venir. Ça n'avait pas loupé, il avait fallu une moitié de la matinée pour qu'on passe des nuages lourds et sombres à de la pluie. Une pluie forte, qui allait à une cadence de plus en plus soutenue, venant se briser contre les vitres du speeder qui fonçait à travers les rues à grande vitesse. Le pilote devait être sérieusement dérangé pour conduire aussi vite alors que le trafic était largement encombré sur un grand nombre de rues.

Yaga Minor, ses villes grandes, son architecture rebâtie sur ordre du nouvel Empereur pour inspirer le grandiose à un point confinant au narcissisme. Son gouvernement resté rallié à l'Empire après la débâcle d'Endor, sa population toujours loyale, son Palais Impérial abritant une antenne du BSI. Les rues avaient beau être larges et ordonnées, conçues pour se marier élégamment à l'organisation de la ville, formant ainsi un paysage non pas harmonieux mais précis, structuré, elles ne pouvaient que difficilement contenir le flot constant de véhicules qui allaient et venaient tout le temps.

Comme un dément, le speeder fonçait, esquivant parfois d'extrême justesse les obstacles, slalomant entre les véhicules civils. Une seule erreur, un seul faux pas et c'en serait fini de ses passagers, broyés par le choc du métal contre le métal, absorbant toute la vitesse insensée qui était engendrée par ses déplacements. Cela ne venait nullement à l'esprit de Zygmunt Molotch, qui semblait au contraire s'amuser comme un petit fou. Le masque rigide de son visage formait de grands sourires béats et il ne cessait de s'esclaffer à grands éclats de rire.

Son passager à l'arrière ne réagissait pas exactement pareil. Il hurlait à pleins poumons, non pas pour rire mais pour exprimer sa terreur. Le pauvre homme pleurait à chaudes larmes et gémissait à chaque fois que le speeder frôlait à quelques centimètres la carlingue d'un autre véhicule. Il ne cessait de supplier le pilote d'arrêter, de se calmer et qu'il promettait de demander pardon pour ses crimes et qu'il se rachèterait mais par pitié pitié pitié arrêtez le speeder !

Molotch ne réagissait pas à ses suppliques. Il ne les entendait même pas ni ne prêtait attention à Glaw. On pourrait croire qu'il s'agissait d'une volonté délibérée de sa part de torturer le pauvre homme, cette conduite folle et cette ignorance qu'il lui témoignait. Si c'était vrai pour la première hypothèse, ça ne l'était pas pour la seconde. Le caridan avait volontairement accéléré pour briser l'arrogance et la volonté du bougre mais il ne l'ignorait pas par sadisme. Il était juste grand amateur de virée à grande vitesse, souvenir de ses jeunes années à l'académie de Carida, de fait il était incapable de résister à une occasion de se lâcher.

Le véhicule fonça comme un dément, toujours plus vite, ayant largement dépassé la vitesse de sécurité maximale, à la fois celle autorisée par la loi et celle recommandée par le tableau de bord du speeder. Lorsqu'il fut arrivé au parking du Palais, Molotch appuya tout en tenant fermement les commandes, forçant un arrêt brutal et rapide du speeder. Le dérapage avait laissé une sacrée trace sur la route derrière lui. Galvanisée par sa petite balade, il sortit puis ouvrit la porte du passager, lequel se jeta dehors et s'écroula par terre avant de vomir abondamment.

Heureusement qu'il s'était esquivé juste avant que l'autre ne se précipite, sinon il aurait dû nettoyer son uniforme après ça et supporter l'odeur... Il laissa quelques minutes à Glaw pour se soulager l'estomac et se remettre de l'expérience. Beaucoup l'avaient expérimenté avant lui et bien peu avaient supporté après tout. Tendant la main, il aida le bougre à se relever, l'autre main armée du DH-17 et lui fit signe d'avancer. Glaw avait une mine atroce et le teint extrêmement pâle, mais il était difficile de dire si c'était parce qu'il n'était pas encore remis ou parce qu'il réalisait pleinement ce qui l'attendait à présent qu'ils étaient à destination.

Ecoutez, on peut s'arranger... J'ai de l'argent sur plusieurs comptes, je peux vous l'offrir et vous me laissez juste un jour d'avance, rien de plus... Vraiment c'est presque rien et vous n'aurez aucun souci je vous jure je dirai rien...
Fermez-la Glaw, n'aggravez pas votre cas imbécile.

Si seulement il était tombé sur Godwyn ou Vait, il aurait pu marchander pour avoir la vie sauve. Il aurait même pu être complimenté et soutenu dans ses actes avec le patronage du BSI, si seulement il n'était pas tombé sur un agent incorruptible (pas avec l'argent en tout cas) et bien plus préoccupé par son devoir que l'idéologie extrémiste de certains. Une fois à l'intérieur, ils prirent l'ascenseur, direction l'étage de la branche Rééducation. Lorsqu'il fut arrivé, il déposa le client aux agents à l'accueil, si l'on peut dire.

Agent Molotch.
Agents Kinsky et Ahenobarb. Un colis pour vous.
Voyons un peu ce qu'on a là. Coupable de ?
Mise en esclavage de citoyens impériaux travaillant pour lui, des non-humains. A privé ainsi d'autres citoyens d'un travail, a agi par soif du profit personnel au lieu de privilégier celui de l'Empire. Oh et ajoutez la tentative de corruption à la liste, ça fera jamais de trop.
Il a essayé de t'acheter ? Il doit pas connaître l'inflexible Zygmunt Molotch pour faire un truc aussi con.
Si il était tombé sur moi ça aurait pu marcher. Enfin je lui aurais laissé le temps de prévenir sa femme avant de l'embarquer.
L'Empire peut dormir sur ses 2 oreilles avec des agents comme vous les gars. Je vous laisse aux bons soins de mes chers collègues, monsieur Glaw. Ils vont s'occuper de vous, vous ne les oublierez pas de sitôt.

Rééducation avait la réputation largement méritée et répandue d'avoir un taux de succès à 100%, tout comme Interrogation. Ceci s'expliquait facilement : ceux dont elle avait la charge finissaient soit ré-endoctrinés comme il se devait, soit exécutés sommairement. Dans les 2 cas, pas d'échec à déplorer. Molotch quitta l'étage sans un regard en arrière. Le dernier son qu'il entendit avant que la porte de l'ascenseur ne se ferme fut le gémissement désespéré de Glaw. L'homme allait probablement s'en sortir après quelques semaines ou mois de "formation", à moins qu'il ne soit trop obstiné et fier. Dans ce cas, on enverrait un courrier à sa famille pour la prévenir que les funérailles étaient organisées.

De retour à l'étage de Surveillance, Molotch se rendit à son bureau ou du moins en avait-il l'intention lorsqu'il croisa une silhouette familière et furibonde qui se jeta sur lui et lui écrasa le poing dans son visage. Il vit 36 chandelles d'un coup pendant un instant puis passé le choc, la compréhension vit le jour comme lui vit la lumière lui revenir. Godwyn était en train de le passer à tabac, s'efforçant d'atteindre toute partie de son corps qu'il pouvait pour la matraquer de ses poings. L'agent était charpenté solidement, assez costaud pour lui en remontrer, bien plus que lui même.

Mais Molotch était du genre endurant, sachant encaisser. Il se plia en deux, baissa la tête et replia ses bras pour la protéger des coups enragés de son collègue. Il repéra l'ouverture dans sa garde, l'autre étant déconcentré, bloqua le coup suivant avec son bras et, le poing serré pour optimiser au mieux les dégâts, le frappa au niveau du cou. Fischig recula brusquement, s'étouffant, la gorge touchée. Il lui faudrait de précieux instants pour se remettre, instants que Molotch mit à profit pour lui faire un croche-pied et le faire tomber. Puis il se jeta à son tour sur lui et, dégainant son arme, la pointa contre le visage de Fischig.

C'est toi qui choisit, "camarade", on s'arrête là ou on continue ? Tu veux peut-être que j'annonce à tes gosses que papa a fini abattu pour avoir tenté de s'en prendre à un agent de l'Empire ?
Va te faire foutre Molotch ! Des années que je te couvre et que j'assure tes arrières pendant que tu fait le con et voilà comment tu me remercies ? Va te faire foutre !
Tu vas te calmer Godwyn, maintenant, sinon je vais vraiment me fâcher. C'est moi qui tiens l'arme contre ta tempe je te rappelle.

Le visage empourpré par la colère, Fischig lui jeta un regard meurtrier qui le fit sérieusement considérer la question de l'abattre ou au mieux l'assommer méchamment mais il se retint. Au bout de quelques instants, l'autre se calma assez pour opiner de la tête, abandonnant là leur conflit, provisoirement. Lentement, sans le lâcher des yeux, Molotch se releva et recula de quelques pas pour le laisser en faire de même. Ils échangèrent un long regard empli d'animosité. Quelques agents, ayant entendu les bruits de lutte, s'étaient approchés, curieux. Vait était de ceux-là.

Je t'ai répété qu'on avait mieux à faire, que c'était pas notre boulot mais non, toi tu as voulu jouer les justiciers évidemment.
Bureau de la Sécurité Impériale, Godwyn. Rappelle-toi bien ces 3 mots. On n'est pas là pour jouer avec les civils, on est là pour coffrer ceux qui portent atteinte à l'Empire, ceux qui se retournent contre lui.
On est là pour apprendre à tout le monde qu'ils doivent se chier dessus quand ils pensent "Empire", abruti !
Tu supportes pas ma façon de travailler, trouves-toi un autre coin ou traîner. Va voir tes potes, ils t'apprécient tellement ils te trouveront bien de la place. En attendant, épargne-moi de te voir pour un temps, ça m'évitera d'avoir à te refaire le portrait.

Il baissa son arme, la rangea, remit en place son uniforme froissé et un peu abimé puis, sans un regard pour Godwyn, alla à son bureau au bout de la grande salle. En cet instant, sa rage la disputait à son envie de dégainer.
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By Zygmunt Molotch
#34617
Il était bientôt l'heure de la fin de journée. Il avait plu toute la sainte journée, le début d'après-midi avait même fini par ressembler à un début d'orage aggravé dehors mais ça s'était calmé aussi vite que ça avait commencé. Ce qui n'avait pas empêché de continuer à pleuvoir, ajoutant à l'ambiance un peu lugubre dans les bureaux de Surveillance. Ici, rien n'était chaleureux ni personnel, tout n'était que travail et design fonctionnel sans aucune personnalité. Heureusement la plupart des gens qui travaillaient ici se foutaient pas mal de ce genre de détails. On ne bossait pas au BSI pour pouvoir accrocher la photo de ses rejetons en salle de pause après tout.

Molotch avait passé la journée à son bureau depuis son retour en milieu de matinée. Faute d'avoir du neuf de la part de ses informateurs, l'agent était resté à compiler des dossiers et en examiner d'autres. Et de toute façon il était assigné à résidence pour l'instant. Son Agent Senior avait évidemment eu vent de son "débat" houleux avec Fischig et les avait tout les deux bloqué au bureau le temps de mieux comprendre l'affaire et de statuer sur leur sort. Il n'était pas inquiet pour Fischig, déjà parce que son sort ne lui faisait ni chaud ni froid et ensuite parce que lui avait suffisamment d'amis dans l'agence pour ne rien avoir. Peut-être que ça n’apparaîtrait même pas sur son dossier.

A l'inverse, il était à peu près sûr que non seulement il aurait un joli blâme sur son dossier mais en plus peut-être bien une punition bien plus sévère. Il y avait des chances qu'ils l'envoient en Rééducation ou le renvoient. Ils pouvaient aussi tout à fait décider de l'éliminer discrètement. Même pas sûr qu'ils préviendraient son ex après ça en plus, elle ne saurait jamais que le père de son enfant était mort, pas plus que son fils ne le saurait. Qui ça intéressait de toute façon ? Même lui n'arrivait pas à s'en soucier alors qu'il était le premier concerné si ça devait arriver.

Il trouverait assez ironique de se retrouver en Rééducation en tout cas. Il serait aux premières loges pour voir l'excellent boulot de ses collègues sur le bon Glaw avant que son tour ne vienne. D'un côté il était un peu curieux de leurs méthodes, ça aurait au moins ça de bon qu'il les verrait de près. Perdu dans ses pensées quelque peu macabres, l'agent ne vit pas l'ombre se profiler sur son bureau jusqu'à ce qu'elle dépasse du dossier qu'il examinait jusque-là. Fronçant les sourcils, il leva les yeux pour rencontrer ceux de son Agent Senior, Uber Aemos. Immédiatement il se releva et se mit en garde-à-vous. La discipline était une valeur sûre, quand bien même le Bureau n'était pas exactement constitué de militaires.

Agent Senior.
Agent Molotch, veuillez me suivre dans mon bureau.

Il n'était pas question de discuter, quand le patron ordonne, on obéit. Silencieux et docile, il le suivit, entra dans le bureau réservé d'Aemos et s'assit. Le vétéran en fit de même de son côté, prenant bien ses aises et soupirant de soulagement. Aemos était vieux, un humain d'au moins 55 ans avec une longue carrière derrière lui. Il n'était plus apte aux missions de terrain mais de par sa considérable expérience, restait utile aux yeux du Bureau. Pour la gloire de l'Empire, il contrôlait, canalisait et guidait les agents moins expérimentés que lui. Molotch était sous sa férule depuis son arrivée sur Yaga Minor, des années auparavant.

Il n'avait jamais trop su sur quel pied danser avec Aemos. Le vieux était dur, exigeant, impitoyable, carrément à la limite de la tyrannie avec les agents qu'il gérait mais jamais injuste. En outre, il aimait à accompagner autant que possible ses agents en leur faisant profiter de son expérience et faisait même parfois preuve d'empathie. Un mentor sympathique avec un côté ronchon quoi.

Que faites-vous ici agent Molotch ?
Excusez-moi ?
J'ai dit : que faites-vous ici, à votre avis ?
Ici, dans votre bureau ou au BSI ?
Dans mon bureau.
Oh. J'imagine que c'est pour me faire remonter les bretelles parce que je me suis battu avec Godwyn. J'imagine que vous allez me dire que c'était une belle connerie, que l'Empire a suffisamment d'ennuis sans qu'on s'en rajoute nous-mêmes, qu'on est le dernier rempart de l'Empire et que c'est un comportement digne de ces bons à rien des Renseignements etc etc...
Vous avez fini c'est bon ?

Il se tut. Il y avait des moments ou on pouvait se laisser aller au sarcasme et au cynisme et d'autres ou il valait mieux marcher droit et la fermer. Quand on était face à Aemos en général on la fermait, le vieil homme n'avait, notoirement, pas le moindre sens de l'humour. Ou alors il le gardait planqué quelque part chez lui.

Premièrement, pas de bagarre entre mes agents. Vous n'êtes pas sur quelque monde paumé sans importance mais sur Yaga Minor et je refuse qu'on puisse trouver à redire au BSI. Deuxièmement, vous savez très bien que vous êtes sur la corde raide alors par l'Empereur, ne donnez pas plus de grain à moudre aux Affaires Internes. Troisièmement, si vous avez un conflit avec un agent c'est à votre référent, c'est-à dire moi, que vous devez vous adresser, certainement pas faire justice vous-même.
Oui monsieur.
Quatrièmement, vous êtes relevé de vos fonctions de travail en équipe avec l'agent Fischig. Puisque vous n'êtes manifestement pas capable de travailler en équipe, vous allez travailler seul maintenant.
Oui monsieur.
Arrêtez de sourire, ça veut dire beaucoup plus de travail et personne pour vous couvrir.
Oui monsieur.
Cinquièmement, vous me refaites une bourde comme ça et je vous jette en pâture aux Affaires Internes.
Oui monsieur.
Sixièmement, vous feriez mieux de surveiller vos arrières maintenant. Je ne pense pas avoir besoin de vous rappeler qui sont les amis de l'agent Fischig.

Oh non, il n'y avait pas besoin. Fischig traînait avec Vait et toute sa clique de timbrés. Outre leur propension à faire ce qu'ils voulaient du moment que les résultats étaient là, ils avaient des relations. Vait notamment à ce qu'on disait, connaissait plusieurs commissaires et même un colonel. Mieux valait ne pas trop se frotter à lui ni attirer son attention si on voulait avoir la paix. Il allait devoir prendre soin de regarder derrière lui à chaque instant. Peu importe, ça ne le changerait pas trop d'actuellement au fond.

Rentrez chez vous Molotch. Et retenez bien ce que j'ai dit ou vous le regretterez amèrement.
Oui monsieur.

Il salua, se leva et sortit du bureau. En sortant il crut entendre l'agent Senior pousser un profond soupir de lassitude. Coordonner et diriger des fortes têtes comme celles du BSI devait être épuisant, surtout à son âge. Sans se presser malgré son envie de virer cet uniforme horrible, Molotch se rendit à son vestiaire, se changea et enfila ses fringues habituelles. Il se sentit immédiatement mieux, soulagé et à son aise. Se faisant, il rattacha son arme à sa ceinture, quitta le Palais Impérial et se dirigea vers son appartement, dans les quartiers populaires de la capitale.
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By Zygmunt Molotch
#34623
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En général, les agents du Bureau n'étaient pas très friands de ce genre d'endroit. Tout y était bien trop animé à leur goût, trop décadent. Les quartiers populaires, là ou la population vivait un peu moins bien qu'en centre-ville ou dans les beaux quartiers, étaient le théâtre d'événements que la propagande impériale aurait surement qualifié de "parfaitement inappropriés". Les milices des citoyens héritées des fameuses milices hydiennes régulaient assez bien ces zones, compensant leur manque de compétences en investigation et maintien de l'ordre par leur enthousiasme débordant et leur volontariat flamboyant.

Malgré tout, la criminalité sévissait dans ces quartiers. Bien qu'il s'agissait majoritairement, sur Yaga Minor du moins, de crimes en col blanc et qu'ils étaient très réduits comparés à d'autres mondes, comme ceux de la Bordure Extérieure, de l'Espace Hutt ou des mondes républicains. Une preuve de plus que le modèle impérial était bien le seul qui en vaille la peine. Paradoxalement au vu de ses croyances politiques, Molotch appréciait vivre dans ce genre de quartiers, il appréciait l'ambiance unique qui y régnait. Peut-être cela venait-il de l'impression de vie qu'il ressentait ou de quelque chose de plus profond encore.

Le taxi s'arrêta à quelques rues de son appartement. Il avait besoin de marcher un peu pour se vider la tête et oublier cette sale journée. Surement pas la première ni la dernière de sa vie et pas non plus la pire. Il en avait toute une collection de sales journées bien pourries. En tête de liste, celle ou on lui avait appris pour Wystan, suivie par celle de la débâcle d'Endor et la défaite à Yavin fermait la marche. Il n'arrivait pas à se décider ou classer celle ou elle lui avait annoncé qu'elle le quittait. Il s'en souvenait très bien de cette journée, même des années plus tard ça revenait le titiller plus souvent qu'il ne l'aurait voulu.

Il avait fait beau ce jour-là, ça faisait 3 semaines qu'ils étaient arrivés sur Yaga Minor, il avait pris son poste au Palais. Et pas une seule fois il n'était rentré à la maison de bonne heure, prétextant toujours les aléas du travail, ni n'avait été sobre. Il savait que pour elle aussi c'était dur tout ces changements, déménager et fuir le Noyau, venir ici dans le Nord, accuser le coup de la défaite, rester forte pour leur fils nouveau-né, trouver un nouveau travail pour subvenir à leurs besoins. Mais il n'en avait rien eu à faire, totalement déconnecté qu'il avait été de tout, incapable de se reprendre en main.

Ça faisait déjà une semaine qu'il arrivait toujours ivre au boulot, il avait même commencé à prendre du Glitterstim pour essayer d'oublier et de ressentir autre chose que le vide dans son cœur. Il avait appris que cette drogue rendait euphorique et joyeux à faible dose, un état qu'il brûlait alors de ressentir ne serait-ce que de façon infime. Il était tard, quasiment minuit et il rentrait chez lui d'un pas hagard, les yeux dans le vague et presque extatique à cause de la drogue. Il ne voyait presque plus rien autour de lui, tout était flou et trop lumineux pour ses yeux.

Il avait réussi par un miracle hasardeux à atteindre son appartement sans se blesser ni provoquer d'accident. Il avait ensuite galéré pendant plusieurs minutes pour ouvrir la porte de son domicile puis s'était effondré par terre en ricanant comme un dément. C'était seulement alors qu'il avait remarqué le silence dans l'appartement et le noir complet. Sourcils froncés, il avait entrepris de se relever puis d'allumer la lumière et il avait constaté que beaucoup de meubles et d'affaires avaient disparu. Elle avait laissé un message sur le lit. Il avait passé toute la nuit à fixer la lettre d'un regard enfiévré sans pouvoir réagir.

Retour au présent. La promenade censée lui permettre de se détendre n'avait pas vraiment eu l'effet escompté puisqu'il s'était de nouveau plongé dans ses souvenirs. Sale manière de passer à autre chose que de ressasser ses erreurs. Il faudrait qu'il pense à prendre des nouvelles du petit un de ces jours. Même s'il n'avait plus aucune influence dans sa vie ni n'était important, c'était une question de savoir se comporter comme il fallait. Un genre de devoir à accomplir. Peut-être que ça l'apaiserait de savoir que le gosse allait bien, loin d'ici. Il avait quel âge d'ailleurs ? Dans les 6 ou 7 ans peut-être, il ne se souvenait plus. Il était vraiment un père médiocre, tout comme il avait été un mari détestable.

Ses pas l'avaient finalement amené jusqu'à l'immeuble ou il avait son appartement. L'endroit semblait extérieurement quelque peu vieillot, pas exactement délabré mais pas non plus de première jeunesse. Intérieurement c'était pourtant très bien entretenu et assez calme, le visuel du bâtiment ne rendait pas exactement justice à sa véritable nature. Molotch appréciait cette irrégularité tout comme il appréciait le bruit dehors qui contrastait avec le calme à l'intérieur. Il était arrivé à son appartement. Il entra à l'intérieur et referma derrière lui. Il était enfin chez lui, à la maison. Loin de tout. Seul.
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By Zygmunt Molotch
#34632
Il n'y avait pas grand-chose à faire ici. Il fonctionnait comme la majorité des simples citoyens, métro boulot dodo. Profondément solitaire depuis ses jeunes années à l'académie, il ne goûtait guère à la compagnie de ses semblables ni à leur conversation - souvent sans intérêt de toute façon - et préférait rester seul avec lui-même. Bien sûr, cela ne faisait qu'aggraver les tendances les plus négatives de sa personne et les risques d'introspection malheureuse. Il n'aimait pas se replonger dans ses souvenirs, il n'y en avait que très peu qui méritaient qu'il se les remémore. Parfois, il avait l'impression que sa vie n'était qu'une succession d'erreurs et de tragédies parsemée de vagues moments de bonheur.

Il jeta son manteau sur le canapé sans même faire attention, comme ça, en passant, puis alluma l'holo-TV. En général il aimait bien mettre les chaînes musicales pour se laisser bercer par le son des groupes les plus réputés de l'Empire. Sans attendre, il sortit de sa réserve personnelle une bouteille de cognac procopien. Les Tapani se débrouillaient bien en alcool, bien qu'ils ne fussent pas au niveau des chandriliens et des corelliens. Les fûts venus de Serenno étaient également délicieux mais ceux-là valaient un paquet de crédits rien que pour un verre, bien loin de ses modestes moyens.

De façon amusante, le salaire plutôt médiocre qu'il touchait ne lui faisait ni chaud ni froid. Il n'avait pas besoin de dépenser grand-chose à part pour manger et boire et les avantages de son boulot étaient ailleurs que dans la rétribution. Pourtant, même ces derniers ne l'intéressaient pas, désintéressé qu'il était par tout ce qu'un poste au Bureau pouvait pourtant lui apporter. Il ne faisait pas ce boulot pour la gloire ni le fric ni l'influence, il le faisait parce qu'il y était doué, parce qu'il aimait ça et parce qu'il fallait bien que quelqu'un s'y colle après tout. Tout le reste n'était que bonus ou inutiles distractions qui le détourneraient de sa tâche.

Il but le verre cul sec et frissonna en sentant le liquide s'écouler à travers sa gorge pour descendre dans son gosier jusqu'à son estomac. Ça faisait du bien mine de rien. Un soupir de soulagement puis il se resservit un autre verre. De toute façon, il n'y avait personne pour lui faire la leçon, il était seul chez lui et il n'ennuyait personne. Affalé sur son canapé, il se mit à zapper spontanément et sans grande détermination jusqu'à tomber sur l'Imperial Holovision, qui ce soir retransmettait une annonce qui avait eu lieu quelques semaines plus tôt à priori.

Intrigué, Molotch laissa le reportage, se demandant bien ce qu'il s'était passé qu'il avait pu manquer. Si ça avait été si important, tout le monde au Bureau en aurait parlé, supposait-il. Pourtant il ne se souvenait pas qu'un tel sujet de conversation eut traîné parmi les discussions de comptoir. Et lorsqu'il eut le fin mot de l'histoire et regardé l'ensemble du reportage, il en fut très perplexe, pour ne pas dire plus. Etant donné la nature inédite et passablement hors du commun de l'affaire, il peinait à croire que personne au Bureau ne s'y fut intéressé.

Une certaine Helera Kor'rial, dirigeante d'un monde paumé dont le nom ne lui disait rien en passant, se revendiquait de rallier l'Empire et d'en devenir citoyenne, elle et son peuple. L'affaire en soi n'avait déjà rien de banale car peu nombreux étaient les mondes à rallier volontairement l'Empire. Mais alors, lorsque la journaliste crut bon de rappeler que cette Kor'rial était la nièce d'un traître recherché activement qui avait commencé de gros remous, qu'elle était en plus de ça une sensitive et qu'elle avait même été voir la Nouvelle République pour négocier un arrangement, tout lui apparut clairement.

Ça devait être une plaisanterie, il ne voyait rien d'autre. Une espèce de farce organisée par l'Empereur pour tester le sérieux de son peuple peut-être. Il ne pouvait pas avoir concrètement invité un loup dans sa bergerie comme ça, c'était inconcevable. Pire encore, il ne comprenait pas que personne au Bureau n'ait évoqué l'affaire. Cette Kor'rial sentait le coup fourré à 14 parsecs à la ronde, il était ridicule de penser qu'une personne aussi acoquinée avec les pires ennemis de l'Empire puisse soudainement se sentir des envies de citoyenne impériale par patriotisme.

Alors qu'il songeait à tout cela, il ressentit naître dans ses doigts une sorte de fourmillement qui remonta jusqu'à son cerveau. Il connaissait bien cette sensation, il l'avait longtemps cru perdue et envolée, avait fini par supposer qu'il ne la ressentirait plus jamais. Cette sensation, c'était le frisson de la chasse. Molotch avait trouvé sa nouvelle cible pour sa prochaine enquête, cette prétendue nouvelle Moff et reine de son trou perdu nommé Nelvaan dans le lointain Sud. Il ne croyait pas un instant à ces histoires qu'elle avait servi à la caméra et ne pouvait décemment pas être le seul dans ce cas au sein de l'Empire.

Il allait se mettre au travail dès demain, il se rendrait au bâtiment du Bureau au Palais Impérial et demanderait l'accès à tout dossier existant sur Kor'rial. Ensuite il verrait comment agir dans son investigation. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne lâcherait pas l'affaire tant qu'il n'aurait pas ce qu'il voudrait, à savoir une preuve de la culpabilité de la jeune femme ou, si tant est qu'une telle chose fut possible, une preuve de sa sincérité. Bien sûr il y avait la possibilité qu'une enquête ait déjà été ouverte depuis le temps, en toute discrétion. Si c'était le cas, il ferait en sorte de s'y intégrer.

Kor'rial pouvait se vanter d'avoir réussi un exploit, elle avait attisé l'intérêt de Zygmunt Molotch. Bien entendu, la plupart des gens auraient préféré ne jamais attirer l'attention d'un agent du BSI. Qui était le pire ennemi de l'Empire ? Qui pouvait être le plus susceptible de le détruire et le vaincre, de le faire s'effondrer ? L'ennemi intérieur, celui qui s'insérait au cœur même du système pour le ronger et l'exposer aux attaques extérieures sans qu'il ne puisse se défendre. Celui qui montrait patte blanche en feignant l'innocence et la contrition, celui qui se prétendait redevenu loyal après avoir commis le pire crime qui soit, la trahison.

Quelqu'un comme Helera Kor'rial.
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