- lun. 24 déc. 2018 07:55
#34629
« Monsieur Frayd, pouvez-vous me rejoindre s’il vous plait ? »
La question n’en était pas une. Une rhétorique simple, déguisant un ordre tout aussi simple. La porte de son bureau s’ouvrit lentement. Presque sans un bruit. Presque seulement, car le huilage produisit un son affreux. Helera était penchée sur son bureau, écartant des documents électroniques. Des projections de documents, en réalité. Tous marqués du sceau impérial. En titre, on pouvait y lire « Projet de loi sur les sciences de l’esprit : la Force ». On y découvrait tout une description sur ce qu’était la Force. Sa découverte, sa portée et tout ce qui faisait d’elle un art méconnu et sélectif. On y apprenait notamment que, bien que les sensitifs, terme auquel on entend les personnes ayant le don de sensibilité, sont nés avec une particularité, toute personne avec assez de volonté pouvait se plonger dans la Force. Ainsi, il ne pouvait pas trouver autant d’aisance avec cette dernière, mais pouvait au moins la percevoir.
« Vous m’avez demandez, Moff ? »
Helera se retourna vers elle. Grand, svelte, peu athlétique. Cet homme était simple, et pourtant sa langue aussi fourchue que celle d’un serpent. Entendre par là qu’il était profondément misogyne, raciste et même un peu homophobe. Une belle personne, somme toute assez perturbée par le COMPORN. C’était dire, les bruits de couloir allaient tellement bon train qu’elle avait appris qu’il se sentait rétrogradé, que ce n’était pas possible d’être sous les ordres d’une femme, et toutes ces inepties. Helera l’avait bien sûr confronté, et il lui avait dit la chose suivante :
« Je n’ai de compte à rendre qu’à la hiérarchie. La compétence œuvre dans l’empire et ils se rendront bien compte que c’est une erreur ».
Ce à quoi elle avait bien sûr répondu que si sa compétence avait été effective, c’est lui qui aurait été à sa place, et non l’inverse. Un début de relation sain et franc s’était alors installé. Il ne l’aimait pas et elle le savait. Helera quant à elle n’ayant rien à lui reprocher que son inexpérience, elle n’avait pas demandé à changer de conseiller.
« Voyez ce texte, dites-moi … »
« Vous n’êtes pas en costume ? »
Helera releva la tête. Elle leva son index à hauteur des yeux du jeune homme, le fit bouger de gauche à droite et pointa le doigt sur la table, au niveau du texte.
« Dites-moi ce que vous en pensez. Vous sortez d’une grande faculté de droit m’a-t-on dit. Si je n’ai pas demandé à quelle place vous vous trouviez, j’ose croire que vous étiez dans les premiers. »
L’autre grommela. Il savait qu’elle savait. En réalité, il n’avait pas été classé dans les premiers, mais plutôt dans le dernier quart. Son père l’avait sérieusement corrigé, mais au moins l’avait-il pistonné pour grimper une fois ses études accomplies. Il prenait ses services auprès du Moff Kor’rial comme une rédemption pour son incompétence.
« Venez. » Dit-elle, transférant le texte sur deux datapads.
La reine se dirigea dans le coin de la pièce, ou quelques fauteuils et une table basse avait été aménagée. Elle l’invita à prendre place et lui tendit son support de travail.
« Merci. Moff, vous devriez vraiment … »
« Voulez-vous me chercher un café, monsieur Frayd ? »
L’autre grommela et se leva. Helera le retint en posant sa main sur son avant-bras.
« Je plaisante. Je n’aime pas le café. Et si jamais j’avais envie de quoi que ce soit, je saurais me débrouiller. Je n’ai pas pour ligne de conduite d’utiliser la Force pour me faciliter la vie, alors je n’ai aucune raison de le faire avec quelqu’un d’autre. »
Ah et il y avait cela aussi, elle était sensitive. Une combinaison éclatante pour une femme considérée comme la mieux pistonnée de l’empire. L’autre en revanche n’en dit rien et se plongea dans les lectures.
« Lisez le à haute voix, que nous nous imprégnons de ces mots. »
« Projet de loi sur les sciences de l’esprit : La Force.
Les sciences de l’esprit, sérieusement ? C’est art déviant n’est en rien une science, mais une religion dans un état laïque. »
« Poursuivez, ne vous précipitez pas. »
« La Force, au-delà d’être une croyance populaire, se présente comme une énergie, un flux, qui relie toutes les formes de vie entre elles. Alors que la gravité impose des règles sur la manière dont nous nous déplaçons, dont nous voyageons et nous tenons, la Force quant à elle se décompose en une toile d’araignée qui permet, ou qui impose, à la vie de s’étendre. Nous entendons par là que la Force tisse des filins sur ce qui nait et que couper se lien, reviendrait à couper la gravité d’une planète. Les marées n’auraient plus de contrôle, les planètes erraient aléatoirement dans l’espace et le concept même de la vie serait impossible.
Vous voulez dire que je suis aussi plein de Force ? »
Helera hocha la tête. Jambe croisée sur l’autre, une main accoudée qui grattait son menton, dans une pure réflexion introspective.
« Les croyances populaires nées de la Force sont davantage liées aux personnages qui l’ont utilisés, plutôt qu’à son existence même. Dès lors qu’une personne se présente comme entité supérieures et qu’elle peut le prouver, les populations, fussent-elles primitives ou pas, se rangent à ses côtés. L’autre cas relevant de la soumission par ladite personne. Tout cela résultant à deux situations. D’un côté, un ordre se crée pour protéger ceux qui les considèrent comme des surêtres. De l’autre, un ordre pour asservir les populations. Cet avant-propos conclura sur le fait suivant : La Force n’est de religion que ce que les masses ont bien voulu faire d’elle. L’empire est un état laïc, et aucune croyance liée à ses utilisateurs ne doit être considérés. Cependant, les sensitifs impériaux ont le devoir et l’obligation citoyenne de ne pas se comporter comme les cas ci-dessus.
Je ne comprends pas la dernière phrase. Vous dites que la Force est devenue une religion à cause des populations. Mais si il y a une légifération sur la condition particulière de ces gens, les populations ne vont-elles pas créer des religions autour ? »
La reine s’était levée et faisait des allés retour dans son bureau.
« Possiblement. L’empire n’interdit pas les religions, mais la religion dans l’administration, l’armée et les chaines dirigeantes plus globalement n’a pas à être. Ce que je dis par-là, c’est qu’un sensitif est avant tout un citoyen. Il doit rester à la place qui est la sienne et ne pas se servir de la Force pour créer un avantage par rapport aux autres. La Force est une énergie, mais tout autant que l’électricité peut l’être, mal utilisée, elle peut tuer.
»
La question n’en était pas une. Une rhétorique simple, déguisant un ordre tout aussi simple. La porte de son bureau s’ouvrit lentement. Presque sans un bruit. Presque seulement, car le huilage produisit un son affreux. Helera était penchée sur son bureau, écartant des documents électroniques. Des projections de documents, en réalité. Tous marqués du sceau impérial. En titre, on pouvait y lire « Projet de loi sur les sciences de l’esprit : la Force ». On y découvrait tout une description sur ce qu’était la Force. Sa découverte, sa portée et tout ce qui faisait d’elle un art méconnu et sélectif. On y apprenait notamment que, bien que les sensitifs, terme auquel on entend les personnes ayant le don de sensibilité, sont nés avec une particularité, toute personne avec assez de volonté pouvait se plonger dans la Force. Ainsi, il ne pouvait pas trouver autant d’aisance avec cette dernière, mais pouvait au moins la percevoir.
« Vous m’avez demandez, Moff ? »
Helera se retourna vers elle. Grand, svelte, peu athlétique. Cet homme était simple, et pourtant sa langue aussi fourchue que celle d’un serpent. Entendre par là qu’il était profondément misogyne, raciste et même un peu homophobe. Une belle personne, somme toute assez perturbée par le COMPORN. C’était dire, les bruits de couloir allaient tellement bon train qu’elle avait appris qu’il se sentait rétrogradé, que ce n’était pas possible d’être sous les ordres d’une femme, et toutes ces inepties. Helera l’avait bien sûr confronté, et il lui avait dit la chose suivante :
« Je n’ai de compte à rendre qu’à la hiérarchie. La compétence œuvre dans l’empire et ils se rendront bien compte que c’est une erreur ».
Ce à quoi elle avait bien sûr répondu que si sa compétence avait été effective, c’est lui qui aurait été à sa place, et non l’inverse. Un début de relation sain et franc s’était alors installé. Il ne l’aimait pas et elle le savait. Helera quant à elle n’ayant rien à lui reprocher que son inexpérience, elle n’avait pas demandé à changer de conseiller.
« Voyez ce texte, dites-moi … »
« Vous n’êtes pas en costume ? »
Helera releva la tête. Elle leva son index à hauteur des yeux du jeune homme, le fit bouger de gauche à droite et pointa le doigt sur la table, au niveau du texte.
« Dites-moi ce que vous en pensez. Vous sortez d’une grande faculté de droit m’a-t-on dit. Si je n’ai pas demandé à quelle place vous vous trouviez, j’ose croire que vous étiez dans les premiers. »
L’autre grommela. Il savait qu’elle savait. En réalité, il n’avait pas été classé dans les premiers, mais plutôt dans le dernier quart. Son père l’avait sérieusement corrigé, mais au moins l’avait-il pistonné pour grimper une fois ses études accomplies. Il prenait ses services auprès du Moff Kor’rial comme une rédemption pour son incompétence.
« Venez. » Dit-elle, transférant le texte sur deux datapads.
La reine se dirigea dans le coin de la pièce, ou quelques fauteuils et une table basse avait été aménagée. Elle l’invita à prendre place et lui tendit son support de travail.
« Merci. Moff, vous devriez vraiment … »
« Voulez-vous me chercher un café, monsieur Frayd ? »
L’autre grommela et se leva. Helera le retint en posant sa main sur son avant-bras.
« Je plaisante. Je n’aime pas le café. Et si jamais j’avais envie de quoi que ce soit, je saurais me débrouiller. Je n’ai pas pour ligne de conduite d’utiliser la Force pour me faciliter la vie, alors je n’ai aucune raison de le faire avec quelqu’un d’autre. »
Ah et il y avait cela aussi, elle était sensitive. Une combinaison éclatante pour une femme considérée comme la mieux pistonnée de l’empire. L’autre en revanche n’en dit rien et se plongea dans les lectures.
« Lisez le à haute voix, que nous nous imprégnons de ces mots. »
« Projet de loi sur les sciences de l’esprit : La Force.
Les sciences de l’esprit, sérieusement ? C’est art déviant n’est en rien une science, mais une religion dans un état laïque. »
« Poursuivez, ne vous précipitez pas. »
« La Force, au-delà d’être une croyance populaire, se présente comme une énergie, un flux, qui relie toutes les formes de vie entre elles. Alors que la gravité impose des règles sur la manière dont nous nous déplaçons, dont nous voyageons et nous tenons, la Force quant à elle se décompose en une toile d’araignée qui permet, ou qui impose, à la vie de s’étendre. Nous entendons par là que la Force tisse des filins sur ce qui nait et que couper se lien, reviendrait à couper la gravité d’une planète. Les marées n’auraient plus de contrôle, les planètes erraient aléatoirement dans l’espace et le concept même de la vie serait impossible.
Vous voulez dire que je suis aussi plein de Force ? »
Helera hocha la tête. Jambe croisée sur l’autre, une main accoudée qui grattait son menton, dans une pure réflexion introspective.
« Les croyances populaires nées de la Force sont davantage liées aux personnages qui l’ont utilisés, plutôt qu’à son existence même. Dès lors qu’une personne se présente comme entité supérieures et qu’elle peut le prouver, les populations, fussent-elles primitives ou pas, se rangent à ses côtés. L’autre cas relevant de la soumission par ladite personne. Tout cela résultant à deux situations. D’un côté, un ordre se crée pour protéger ceux qui les considèrent comme des surêtres. De l’autre, un ordre pour asservir les populations. Cet avant-propos conclura sur le fait suivant : La Force n’est de religion que ce que les masses ont bien voulu faire d’elle. L’empire est un état laïc, et aucune croyance liée à ses utilisateurs ne doit être considérés. Cependant, les sensitifs impériaux ont le devoir et l’obligation citoyenne de ne pas se comporter comme les cas ci-dessus.
Je ne comprends pas la dernière phrase. Vous dites que la Force est devenue une religion à cause des populations. Mais si il y a une légifération sur la condition particulière de ces gens, les populations ne vont-elles pas créer des religions autour ? »
La reine s’était levée et faisait des allés retour dans son bureau.
« Possiblement. L’empire n’interdit pas les religions, mais la religion dans l’administration, l’armée et les chaines dirigeantes plus globalement n’a pas à être. Ce que je dis par-là, c’est qu’un sensitif est avant tout un citoyen. Il doit rester à la place qui est la sienne et ne pas se servir de la Force pour créer un avantage par rapport aux autres. La Force est une énergie, mais tout autant que l’électricité peut l’être, mal utilisée, elle peut tuer.
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Modifié en dernier par Helera Kor'rial le mar. 25 déc. 2018 08:55, modifié 2 fois.