- sam. 12 janv. 2019 22:35
#34817
« Commandant. » Il tapota son insigne accroché au torse. Pas sergent, en effet. Molotch n'était pas un Commissaire aux Officiers. Il était impuissant face à lui. La politesse était de rigueur. Le respect des grades aussi... « Tâchez de ne pas trop l'abîmer. Les StormCorps voudront le récupérer en un seul morceau. » Il ajouta, l'air mortel et las, « Le Général IG-8976 n'est pas quelqu'un de commode. » Yaga Minor, de sa position spéciale, avait la garnison la plus étoffée de l'Empire. Une légion et deux régiments se partageaient la planète. La légion prête à partir en assaut, ce qu'elle avait été amenée à faire récemment. Il restait néanmoins un Général suppléant pour coordonner les deux colonels qui se chargeaient de la surveillance. Les Généraux StormTroopers étaient des sales bêtes pour le Bureau. D'une part, en tant qu'anciens cadets, ils étaient souvent proches de leurs hommes, et donc leurs officiers.
Et pire encore, ils savaient se battre, et viser droit. Les généraux avaient une réputation dans ces corps là : s'ils étaient juste généraux, c'était parce qu'ils étaient trop vieux pour entrer dans la Garde Royale. C'est dire le niveau. « Le caporal Lir'Thaz va vous raccompagner. Il vous déposera devant les locaux du Bureau. » Il salua l'agent et se reporta sur la Conseillère. « Commandant Païkhan, troisième régiment, septième bataillon, à vos ordres. » A partir de là, facile de trouver le Major de qui il tenait ses ordres. « Conseillère, agent, au nom de l'Empire, je vous souhaite une bonne journée. »
Helera Kor'Rial avait raison. L'affaire allait se transmettre. L'officier ne disait rien, restant muet comme un poisson toute la journée. Rapidement, un escadron de StormTroopers, dirigé par un soldat nerveux à l'épaulière dorée - un commandant - pénétra dans les locaux du Bureau, alors que devant attendaient quatre transports bien chargés. Ils ne semblaient pas là pour plaisanter. Deux journalistes de passage tirèrent des caméras à main pour capturer la scène. Du rififi au sommet de l'Empire ? "Des StormTroopers investissent le BSI". Ensuite l'escalade. "Pourquoi ce débarquement ?" - "Un témoin raconte : Il y avait quatre blindés dehors." - "Prise d'assaut au siège du Bureau de la Sécurité Impériale" - "Les StormCorps assurent la justice impériale" - "947 anecdotes sur le Bureau que vous ne connaissiez pas" - "Ce que fait ce StormTrooper va vous choquer !". Misère du journalisme.
L'escorte ramena l'officier en place dans sa garnison, où il serait jugé - ou non - pour ce qu'il avait fait.
Personne ne laissa échapper un son.
Quai 17,
22h37
L'approche de pied ferme, main sur le galon et oeil en bas des hommes avait tôt fait d'avorter ce qui devait être un projet confidentiel. La Conseillère n'avait rien pu tirer, si ce n'est l'intuition que son grade ne suffisait pas à savoir. L'hélixiomètre avait sonné pour l'une. Mais pouvait-on lier les autres à une simple condition de sensitif ? La Force ne se "reniflait" pas. Sinon, de nombreux Seigneurs Sith, parfois proches des Jedi au point d'en avoir le plus haut conseil des plus hautes figures de leur ordre dans leur bureau quotidiennement auraient été arrêtés dès leur premier jour de travail. Si les hommes, femmes et espèces autres avaient des apparences fort éloignées des standards criminels, leur culpabilité autre était peut-être encore à déterminer. C'était peut-être cette même intuition qui poussait Molotch à enfreindre la règle d'or de tout service officiel : "Réfléchir, c'est désobéir". Son terminal avait retourné une liste des départs de trains de marchandises - de ces listes auquel le public n'avait pas accès - et avait retrouvé une trace du Quai 17.
Il fallait se souvenir que Yaga Minor poursuivait sa révolution terrestre en 23 heures pour ne pas se tromper d'heure. Beaucoup vivaient sur des mondes à 26 heures. Et d'autres à des horaires intercalaires. Aussi l'armée avait-elle une base horaire à 24 heures : minuit en Heure Militaire, ou HM pour les listes, voulait dire se décaler petit à petit. Au matin, le train était parti à 10 heures, Heure Locale. En Heures Militaires, il était 8 heures. L'Agent Molotch allait commencer sa planque et commencer la filature à 3 heures du matin. Au plus fort de la nuit, même les néons urbains n'auraient su lui afficher son véhicule noir aux yeux de ceux qui se penchaient pour observer.
Le Quai, bien éclairé, voyait défiler quelques soldats blancs, secondés par des officiers qui changeaient à chaque heure. Aucun ne semblait aussi teigneux que le petit roux du matin même. Les soldats ne semblaient pas nerveux, malgré la marchandise qui défilait. A peine une dizaine de gens défilaient sur chaque point d'emport. Mais déjà, la Conseillère comprit qu'on l'avait flouée : tous les wagons se remplissaient de dizaines de gens. On n'en avait débarqué qu'un au matin. Le reste avait filé à destination, à son nez et à sa chevelure. Les StormTroopers ne se gênaient pas pour les bousculer de temps à autre, lançant un Avancez ! sec avant de se reporter sur le suivant. Des figures diverses se succédaient, sans jamais tomber dans l'extrême richesse ni l'extrême pauvreté. La classe moyenne dominait avec clarté dans ces rangs de l'inconnu. Quand les Wagons furent tous remplis, en quelques instants, des compresseurs commencèrent à faire verrouiller les sas.
Il faudrait faire vite. Il y avait un créneau qui filait sous l'oeil des gardes, et des deux TR-TT, statues immobiles veillant au grain sur le départ de la cargaison secrète. Une rangée de lumière s'alluma progressivement, clignotant sur la longueur, avant de se stabiliser, au même temps que le train laissait évacuer une colonne de gaz de combustion de plasma. Des StormTroopers quittèrent le Quai à ce moment, en ordre un peu confus, laissant les officiers soulagés de leur tâche pour un tiers de la journée à peine. C'est alors qu'il se mit à neiger. « Fichtre, avec ça, les senseurs vont s'affoler. » Il fit signe à des troupes hors du champ de vision de la Conseillère qu'il n'était plus la peine de compter sur les scopes pour un moment. La neige allait brouiller les senseurs les plus basiques pour l'instant. De toute façon qui aurait voulut suivre un train ?
Sous la neige, le train filait au-delà des centres surpeuplés qui bordaient les complexes administratifs. La tête de l'Empire sur Bastion, on avait su placer le Coeur Impérial sur Yaga Minor. Un immense complexe de bâtiments administratifs, où les lieux d'entreprises privées restaient rares, où la concentration de fonctionnaires dépassaient les 98%, et où les magasins leur étaient dédiés. Presque vingt millions de gens y travaillaient, pour le compte des affaires centrales de l'Empire. Il fallait les loger, les nourrir, leur donner un bureau. En périphérie de ce complexe se situaient les gratte-ciels qui piquaient les nuages, accueillaient gens riches, parfois gens pauvres, et barres d'entreprises qui empilaient leur siège social sur le siège social du concurrent.
La planète était couverte à 80% de villes empilées sur des centaines de niveaux. Les 20% restant se couvraient de montagnes pelées aux roches noires et ternes. Des roches dans lesquels on trouvait des vagabonds, quelques villages de fortune régulièrement pillés par les troupes impériales à la recherche de contrebandiers et de criminels en fuite, mais surtout de lignes de LéviTrain, plantées à flanc de montagne, le temps de finir le trajet jusqu'à une autre zone trop densément peuplée. Dans ces zones, la filature était la plus compliquée. Les caméras, braquées sur tous les points cardinaux, principaux et intermédiaires, auraient pu avoir le speeder de Zygmunt en un temps record. Pour autant, la couverture neigeuse lui donnait l'opportunité de suivre, mais à petite distance, le train qui filait à toute allure. Dans ces montagnes, la vitesse du train repartaient sous la barre des deux cents kilomètres par heure. Rien d'insurmontable, mais la neige couvrait les yeux des deux parties. Il fallait le noter. On se demandait même comment la Conseillère pouvait bien faire pour supporter le trajet. A elle de nous le dire !
Il fallut moins d'une heure pour arriver sur site.
Ce quai-ci était plus bondé. Mais surtout moins facile d'accès. Les lumières se voyait de loin. A flanc de montagne, la base à laquelle s'arrêtaient les wagons était en plein milieu de cette zone déserte qui faisait défaut à Yaga Minor en temps ordinaire. Les points fixaient le lointain, sans percer la couche de blanc qui s'étalait devant les tubes de tourelles turbolaser qui scrutaient avec attention les cieux. Anticiper l'arrivée sur site par la décélération du convoi était la meilleure chose à faire, que de s'arrêter devant des tourelles qui n'auraient cure de l'appartenance du visiteur incongru, fut-il du Bureau.
Il fallait que chacune des parties puisse maintenant passer le cap de l'arrêt du train, et observer ce qui dépassait d'une montagne plongeant dans un lac suspendu.
Et pire encore, ils savaient se battre, et viser droit. Les généraux avaient une réputation dans ces corps là : s'ils étaient juste généraux, c'était parce qu'ils étaient trop vieux pour entrer dans la Garde Royale. C'est dire le niveau. « Le caporal Lir'Thaz va vous raccompagner. Il vous déposera devant les locaux du Bureau. » Il salua l'agent et se reporta sur la Conseillère. « Commandant Païkhan, troisième régiment, septième bataillon, à vos ordres. » A partir de là, facile de trouver le Major de qui il tenait ses ordres. « Conseillère, agent, au nom de l'Empire, je vous souhaite une bonne journée. »
Helera Kor'Rial avait raison. L'affaire allait se transmettre. L'officier ne disait rien, restant muet comme un poisson toute la journée. Rapidement, un escadron de StormTroopers, dirigé par un soldat nerveux à l'épaulière dorée - un commandant - pénétra dans les locaux du Bureau, alors que devant attendaient quatre transports bien chargés. Ils ne semblaient pas là pour plaisanter. Deux journalistes de passage tirèrent des caméras à main pour capturer la scène. Du rififi au sommet de l'Empire ? "Des StormTroopers investissent le BSI". Ensuite l'escalade. "Pourquoi ce débarquement ?" - "Un témoin raconte : Il y avait quatre blindés dehors." - "Prise d'assaut au siège du Bureau de la Sécurité Impériale" - "Les StormCorps assurent la justice impériale" - "947 anecdotes sur le Bureau que vous ne connaissiez pas" - "Ce que fait ce StormTrooper va vous choquer !". Misère du journalisme.
L'escorte ramena l'officier en place dans sa garnison, où il serait jugé - ou non - pour ce qu'il avait fait.
Personne ne laissa échapper un son.
22h37
L'approche de pied ferme, main sur le galon et oeil en bas des hommes avait tôt fait d'avorter ce qui devait être un projet confidentiel. La Conseillère n'avait rien pu tirer, si ce n'est l'intuition que son grade ne suffisait pas à savoir. L'hélixiomètre avait sonné pour l'une. Mais pouvait-on lier les autres à une simple condition de sensitif ? La Force ne se "reniflait" pas. Sinon, de nombreux Seigneurs Sith, parfois proches des Jedi au point d'en avoir le plus haut conseil des plus hautes figures de leur ordre dans leur bureau quotidiennement auraient été arrêtés dès leur premier jour de travail. Si les hommes, femmes et espèces autres avaient des apparences fort éloignées des standards criminels, leur culpabilité autre était peut-être encore à déterminer. C'était peut-être cette même intuition qui poussait Molotch à enfreindre la règle d'or de tout service officiel : "Réfléchir, c'est désobéir". Son terminal avait retourné une liste des départs de trains de marchandises - de ces listes auquel le public n'avait pas accès - et avait retrouvé une trace du Quai 17.
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Jour 422 : QUAI 17 : TRANSPORT DE MATERIEL MILITAIRE. DEPART A 08:00 HM
Jour 422 : QUAI 17 : TRANSPORT DE MATERIEL MILITAIRE. DEPART A 16:00 HM
Jour 423 : QUAI 17 : TRANSPORT DE MATERIEL MILITAIRE. DEPART A 00:00 HM
Jour 423 : QUAI 17 : TRANSPORT DE MATERIEL MILITAIRE. DEPART A 08:00 HM
Jour 423 : QUAI 17 : TRANSPORT DE MATERIEL MILITAIRE. DEPART A 16:00 HM
JOUR 424 : QUAI 17 : TRANSPORT DE MATERIEL MILITAIRE. DEPART A 00:00 HM
Il fallait se souvenir que Yaga Minor poursuivait sa révolution terrestre en 23 heures pour ne pas se tromper d'heure. Beaucoup vivaient sur des mondes à 26 heures. Et d'autres à des horaires intercalaires. Aussi l'armée avait-elle une base horaire à 24 heures : minuit en Heure Militaire, ou HM pour les listes, voulait dire se décaler petit à petit. Au matin, le train était parti à 10 heures, Heure Locale. En Heures Militaires, il était 8 heures. L'Agent Molotch allait commencer sa planque et commencer la filature à 3 heures du matin. Au plus fort de la nuit, même les néons urbains n'auraient su lui afficher son véhicule noir aux yeux de ceux qui se penchaient pour observer.
Le Quai, bien éclairé, voyait défiler quelques soldats blancs, secondés par des officiers qui changeaient à chaque heure. Aucun ne semblait aussi teigneux que le petit roux du matin même. Les soldats ne semblaient pas nerveux, malgré la marchandise qui défilait. A peine une dizaine de gens défilaient sur chaque point d'emport. Mais déjà, la Conseillère comprit qu'on l'avait flouée : tous les wagons se remplissaient de dizaines de gens. On n'en avait débarqué qu'un au matin. Le reste avait filé à destination, à son nez et à sa chevelure. Les StormTroopers ne se gênaient pas pour les bousculer de temps à autre, lançant un Avancez ! sec avant de se reporter sur le suivant. Des figures diverses se succédaient, sans jamais tomber dans l'extrême richesse ni l'extrême pauvreté. La classe moyenne dominait avec clarté dans ces rangs de l'inconnu. Quand les Wagons furent tous remplis, en quelques instants, des compresseurs commencèrent à faire verrouiller les sas.
Il faudrait faire vite. Il y avait un créneau qui filait sous l'oeil des gardes, et des deux TR-TT, statues immobiles veillant au grain sur le départ de la cargaison secrète. Une rangée de lumière s'alluma progressivement, clignotant sur la longueur, avant de se stabiliser, au même temps que le train laissait évacuer une colonne de gaz de combustion de plasma. Des StormTroopers quittèrent le Quai à ce moment, en ordre un peu confus, laissant les officiers soulagés de leur tâche pour un tiers de la journée à peine. C'est alors qu'il se mit à neiger. « Fichtre, avec ça, les senseurs vont s'affoler. » Il fit signe à des troupes hors du champ de vision de la Conseillère qu'il n'était plus la peine de compter sur les scopes pour un moment. La neige allait brouiller les senseurs les plus basiques pour l'instant. De toute façon qui aurait voulut suivre un train ?
Sous la neige, le train filait au-delà des centres surpeuplés qui bordaient les complexes administratifs. La tête de l'Empire sur Bastion, on avait su placer le Coeur Impérial sur Yaga Minor. Un immense complexe de bâtiments administratifs, où les lieux d'entreprises privées restaient rares, où la concentration de fonctionnaires dépassaient les 98%, et où les magasins leur étaient dédiés. Presque vingt millions de gens y travaillaient, pour le compte des affaires centrales de l'Empire. Il fallait les loger, les nourrir, leur donner un bureau. En périphérie de ce complexe se situaient les gratte-ciels qui piquaient les nuages, accueillaient gens riches, parfois gens pauvres, et barres d'entreprises qui empilaient leur siège social sur le siège social du concurrent.
La planète était couverte à 80% de villes empilées sur des centaines de niveaux. Les 20% restant se couvraient de montagnes pelées aux roches noires et ternes. Des roches dans lesquels on trouvait des vagabonds, quelques villages de fortune régulièrement pillés par les troupes impériales à la recherche de contrebandiers et de criminels en fuite, mais surtout de lignes de LéviTrain, plantées à flanc de montagne, le temps de finir le trajet jusqu'à une autre zone trop densément peuplée. Dans ces zones, la filature était la plus compliquée. Les caméras, braquées sur tous les points cardinaux, principaux et intermédiaires, auraient pu avoir le speeder de Zygmunt en un temps record. Pour autant, la couverture neigeuse lui donnait l'opportunité de suivre, mais à petite distance, le train qui filait à toute allure. Dans ces montagnes, la vitesse du train repartaient sous la barre des deux cents kilomètres par heure. Rien d'insurmontable, mais la neige couvrait les yeux des deux parties. Il fallait le noter. On se demandait même comment la Conseillère pouvait bien faire pour supporter le trajet. A elle de nous le dire !
Il fallut moins d'une heure pour arriver sur site.
Ce quai-ci était plus bondé. Mais surtout moins facile d'accès. Les lumières se voyait de loin. A flanc de montagne, la base à laquelle s'arrêtaient les wagons était en plein milieu de cette zone déserte qui faisait défaut à Yaga Minor en temps ordinaire. Les points fixaient le lointain, sans percer la couche de blanc qui s'étalait devant les tubes de tourelles turbolaser qui scrutaient avec attention les cieux. Anticiper l'arrivée sur site par la décélération du convoi était la meilleure chose à faire, que de s'arrêter devant des tourelles qui n'auraient cure de l'appartenance du visiteur incongru, fut-il du Bureau.
Il fallait que chacune des parties puisse maintenant passer le cap de l'arrêt du train, et observer ce qui dépassait d'une montagne plongeant dans un lac suspendu.