L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Harlon Astellan
#34653
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Yaga Minor ( encore ),
Imperial City,
07h58


Molotch, le mal-nommé, pouvait paralléliser de son existence même son métier peu amène à celui, plus local, de la police civile. Son bureau, il le voyait la moitié de son temps. Les couloirs de son établissements subissaient le même martèlement que dans un commissariat sous le bruit des bottes. Et, de lui-même, il s'habillait à la mode des "flics" du commun. A ceci près qu'il était tout, sauf un flic du commun. Flic, il aurait pu l'être. Mais il était au Bureau, chez les "Chemises Beiges". De cet ensemble blanc cassé qu'il se refusait à enfiler, même dans une majorité de grandes occasions. Dans un environnement aussi protocolaire, sortir hors des cases assurait un plafond de verre, voire une ire toute personnelle de ses supérieurs. Il fallait mettre son nombre d'enquêtes résolues à son crédit pour justifier sa place. Mais cela ne dispensait personne de lui faire quelques crasses. Notamment de ses supérieurs. « Tiens, Molotch. » Gentil sergent qu'il était, il se parait d'une grimace qui déformait la moitié de sa bouche quand Molotch réussissait quelque chose d'un minimum éclatant, et d'un rictus qui lui parait la même moitié de la même bouche quand il allait lui servir un peu de sel sur ses sucreries. « J'ai vu que vous avez demandé des accès au dossier d'Helera Kor'Rial hier soir... » il s'en frottait les mains avec une frénésie qui n'augurait rien de définitivement positif. « Vos supérieurs ont décidé de mener une enquête à votre sujet pour cela. Ils n'ont pas aimé vos raisons pour demander cet accès... » Très, très salé. « En attendant qu'on détermine vos motivations, j'ai décidé de vous muter à la surveillance de l'astroport numéro sept. » Et ce rictus qui s'affichait sur ce visage à moitié paralysé n'arrangeait rien. « Vous commencez maintenant. »




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Yaga Minor,
Astroport n°7,
09h43


Faire le planton à l'astroport, c'était une sorte de déchéance pour tout agent du Bureau. Le sergent n'avait pas précisé si c'était temporaire ou définitif. Certainement temporaire, le temps d'une semaine au maximum. Dans l'absolu, l'Empire regorgeait de marginaux qui pouvaient pimenter chaque jour et lui donner son lot d'actions mémorables, à transformer en croustillantes anecdotes de bureau. Pour autant, les cas sociaux, seuls dignes de reconnecter avec vigueur les synapses des agents, ne figuraient au nombre que d'un passant pour chaque millier de visages anonymes qui défilaient la journée durant. Molotch avait néanmoins un objet curieux dont il n'avait qu'ouït l'existence. On le nommait Hélixiomètre. A chaque passage de civil à enregistrer, il devait faire déposer l'annulaire sur une pique auto-désinfectante, et vérifier sir l'appareil donnait un résultat positif ou négatif. Si c'était négatif, la personne passait. Si c'était positif, ordre était donné de ramener la personne aux autorités.

Plus loin, il voyait défiler les retardataires pour le Salon de l'Entreprenariat Impérial, qui commençait au matin. Des Juggernauts défilaient, prenant la direction du Palais des Découvertes depuis la piste de l'astroport numéro quatorze, dédié aux commerçants, d'ordinaire plein à 90%, mais aujourd'hui porté à saturation. La majorité des exposants avaient du monnayer un droit de passer plus vite aux douanes, passée une certaine heure. « Mais c'est n'importe quoi, j'ai rien fait ! » Un jeune garçon, à peine dix ans, vêtu de guenilles et le visage tout sale, était tiré avec force par un StormTrooper, qui le menait vers les agents de maintien de l'ordre, sans piper mots autres que "Silence", "Voleur" et "Travaux forcés". Un avenir radieux se dessinait pour un gamin qui devait sûrement faire les poches des passants, dans l'espoir de se payer un casse-croûte un minimum digne. La pauvreté, endiguée comme jamais, n'était pas encore éradiquée à tous les niveaux.

Le tableau se dissipait déjà qu'une jeune femme venait à sa rencontre. « Je n'ai que ce bagage à main. » Visiblement un voyage pour une planète limitrophe. La jeune fille, assez mignonne, d'une bonne classe moyenne, posa son sac pendu à son épaule, laissant la machine à rayons scanner l'intérieur. Un nécessaire de femme, des vêtements de rechange, rien de dangereux ou d'inhabituel. Il ne restait que la piqûre pour la laisser passer. Un laisser-passer qui, maintenant, ne tenait qu'à un fil. « Un problème, agent ? » Pour cause : l'appareil sonnait positif.
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By Zygmunt Molotch
#34655
D'entrée de jeu, il avait pressenti que la journée allait être pourrie. Les signes était là : d'abord le soleil resplendissant dans le ciel, bien trop beau pour que ça puisse être un bon signe; ensuite il n'avait plus de stimm-café dont le parfum lui plaisait tant et l'aidait à bien se réveiller chaque jour avant d'aller au boulot; enfin, les regards tantôt mauvais tantôt dégoûtés tantôt haineux tantôt narquois de chacun des hommes et femmes qu'il avait croisé en arrivant à l'antenne du Bureau dans le Palais, tout ça l'avait persuadé qu'il se tramait quelque chose. Quelque chose du genre mauvais pour ses fesses et sa carrière. Non que l'un ou l'autre eut vraiment compté, excepté en terme fonctionnel.

Il avait à peine eu le temps d'enfiler cet uniforme ridicule et de s'installer à son bureau que le comm' avait sonné, indiquant un appel. Il avait décroché et s'était immédiatement levé pour aller rejoindre le bureau d'un supérieur. Convocation qu'on lui avait dit et visiblement pas du genre très agréable. Lorsqu'il entra, il nota immédiatement que son agent Senior, Uber Aemos, n'était pas là. Entorse au protocole significative qui lui en apprenait déjà bien assez sur la nature de cet entretien à venir. Un agent n'était en général pas interrogé sans que son supérieur direct ne soit là puisqu'il était le plus à même d'apporter un point de vue critique et impartial sur ledit agent.

Mais qu'importe, après tout c'était comme ça que ça marchait dans le Bureau, on ne respectait les règles que si on y gagnait quelque chose, sinon c'était la foire aux règlements de compte mesquins, aux petites magouilles pas très réglementaires et autres joyeusetés. Si l'Empereur voulait vraiment faire table rase et purifier son Empire des anciennes manières, il aurait fallu qu'il se penche sérieusement sur le ramassis de bigots et de tarés qui travaillaient au BSI, de l'humble avis du caridan. Non qu'on ne lui ait demandé de toute façon. Assis là en face de cet espèce d'avorton tout à fait symbolique des maux de l'ancien Empire, vieillard bardé de médailles et aussi pourri qu'on puisse l'être, Molotch dut endurer précisément ce à quoi il s'attendait.

Une bonne raclée bien humiliante. Qu'à cela ne tienne, il ferait donc le boulot de contrôle à un astroport, pas de problème. Si monsieur le vieux schnock voulait se priver d'un de ses rares bons éléments sur Yaga Minor et se reposer uniquement sur des lèches-culs sans talent qui se contentaient de lui permettre de se sentir comme à la grande époque de Delàviel, grand bien lui fasse. Quand les belles statistiques dont raffolaient tant les têtes pensantes se mettraient à dégringoler, rirait bien alors qui rirait le dernier. Il était inutile d'essayer de se défendre ou faire appel, le juge avait déjà prononcé sa sentence irrévocable.

Il trouvait amusant, dans le genre ironique, qu'on lui mette des bâtons dans les roues parce qu'il avait cherché à se renseigner sur Kor'rial. Eh bien quoi, un agent du Bureau dont le boulot était de surveiller TOUS les citoyens de l'Empire, du simple citoyen à l'Empereur lui-même, n'avait subitement pas le droit d'en surveiller une qui empestait la traîtresse à plein nez ? Excellente réponse, sergent, excellente réponse. Cela avait au moins le mérite de lui dire ce qu'il y avait à savoir sur le sujet. Quelqu'un de haut placé devait surement protéger la donzelle, ce qui signifiait probablement qu'il y avait anguille sous roche. A peine débarquée dans l'Empire et déjà chouchoutée par les puissants, une autre bonne raison de ne la lâcher sous aucun prétexte.

Molotch ne réagit pas à la vengeance pitoyable du sergent. Pourquoi l'aurait-il fait ? Cela n'aurait fait qu'accorder de l'importance à une relique d'un autre temps qui essayait désespérément de se sentir utile en une époque ou il ne l'était en réalité plus du tout. Et puis au moins il banderait moins en voyant sa proie prendre la nouvelle avec un flegme déroutant. Il se contenta d'acquiescer puis haussa légèrement les épaules, salua et sortit. Il ne fit pas davantage attention aux quelques plaisantins qui le montrèrent du doigt lorsqu'il sortit de l'aile du Bureau. Vait était parmi eux et Godwyn, nota-t-il, observait sans rien dire ni faire. Leurs regards se croisèrent mais il n'échangèrent pas plus.




Les visages se ressemblaient tous, passant la barrière après vérification, dans un sens ou dans l'autre. Il avait cessé de les mémoriser au bout du centième, déprimé par la futilité de son geste. D'après ce qu'il avait entendu des autres agents de contrôle à l'heure de la pause, les paris étaient ouverts en interne pour savoir qui battrait le record du nombre de visages retenus et décrits précisément. Le tenant en titre était un Duros, une espèce dotée de la mémoire quasi absolue. Bonne chance pour lui ravir le pot gagnant qui se montait à une somme de plusieurs milliers de crédits apparemment.

Il n'aurait jamais pensé qu'un tel boulot était aussi ennuyeux. Quoique le problème n'était pas l'ennui, qui était comme une seconde nature chez lui et contribuait à créer cette si grande distance entre lui et les autres. On le disait froid, dépassionné et déconnecté, limite complètement fou pour être autant solitaire. Le problème c'était l'abrutissement complet et permanent de ce boulot. Bonjour que venez-vous faire ici/ou allez-vous présentez vos papiers merci au revoir bon séjour/bon vent gloire à l'Empire etc etc. Rasant au deuxième passant, franchement gonflant au dixième, à donner des envies de suicide à partir du 300e. Son esprit était engourdi, perdu dans un brouillard de désintérêt complet pour tout.

Et ça, c'était tout sauf une bonne chose. Molotch avait un besoin vital de faire quelque chose de vraiment utile et stimulant, pas seulement pour le bien de l'Empire mais aussi et surtout pour le sien. Il lui fallait agir, pas seulement attendre et regarder le temps passer. Mais bon, si dégoûté qu'il fut de cette affectation probablement - espérons-le - temporaire, il obéirait et remplirait son rôle au mieux de ses capacités, décidé à montrer qu'on ne le brisait pas aussi simplement. Il suffisait de ne pas trop y penser et il serait de retour au Bureau en un rien de temps. Peut-être. On y croit.

Plus loin, un gamin se faisait attraper par des Stormtroopers de service, pris la main dans le sac - littéralement en plus - d'une voyageuse. Un petit voleur qui devait surement ne pas avoir d'autre moyen que la rapine pour survivre. Eut-il été dans un état moins engourdi, Molotch aurait pu songer à intervenir en faveur du gamin. La prison ou quelque autre sanction sévère, au vu de la situation du mouflet, lui aurait semblé bien trop moche. Mais engourdi comme il l'était, il n'y accorda pas plus d'intérêt que ça avant de se reporter à l'énième voyageuse qui voulait quitter Yaga Minor. Tant mieux pour elle, mais avant, inspection de bagage et tout le tralala. Et en conclusion, cet truc étrange qu'on lui avait dit s'appeler hélixiomètre qui servait à détecter... Des trucs dans le sang de ceux qu'il piquait avec.

Bon, après tout pourquoi pas. Surement une invention destinée à repérer des porteurs de maladie dangereuse, supposait-il. Ce n'était pas si idiot comme idée, une sage précaution histoire d'éviter qu'une épidémie se répande à travers les mondes. Comme d'habitude depuis le début de son poste, il tendit l'appareil pour en piquer rapidement l'épaule de la jeune civile et attendit le résultat. Ce fut là qu'il s'immobilisa, apercevant la couleur verte indiquant un positif. Première fois depuis le début de la matinée. Perplexe, il s'assura de vérifier que c'était bien le cas. La jeune femme sembla ne pas comprendre le problème. Derrière sa vitre blindée, en uniforme, l'agent appuya sur un bouton qui avertit 2 Stormtroopers spécialement affectés à son poste de garde de se rapprocher.

Il semblerait que l'appareil vous ait identifié, madame. Ce qui signifie que vous allez devoir me suivre, moi et ces messieurs, pour un petit entretien privé. Ne résistez pas et ne vous inquiétez pas, rien de bien grave, surement un examen de santé rapide. Question de sécurité tout ça.

Les troopers étaient maintenant là, armes en main. Molotch leur expliqua rapidement la situation, bloqua la barrière de son poste de garde afin de ne laisser passer personne de ce côté de l'astroport, prévint son collègue en face qu'il revenait et fit signe aux troopers encadrant la pauvre femme. Eut-elle voulu protester qu'elle n'aurait fait que gaspiller sa salive, escortée par 2 troopers armés et prêts à tirer, c'était inutile d'espérer quelque pitié ou quoi que ce soit. Le devoir, toujours et en tout temps. Ensuite de quoi il mena le petit groupe jusqu'à la petite caserne adjacente à l'astroport, base des opérations de contrôle et de prise en charge des interpellés par les agents de contrôle.

Agent Molotch. J'ai une jeune femme positive au test de votre hélixiomètre.
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By Helera Kor'rial
#34657
« Vous … êtes sûre qu’il n’y aura aucun problème ? Je veux dire … On n’est pas des impériaux de base. »

La reine haussa un sourcil.

« Non bon d’accord, on l’est. Mais on ne l’était pas il y a encore un an. »

Helera haussa l’autre sourcil, puis souffla lentement en hochant la tête négativement.

« Vous irez à ce salon impérial, Arbjorn. Pas en tant que StarRock, mais en tant que citoyen impérial. Vous n’avez pas le droit de vous présenter car le siège de l’entreprise est en dehors du terriroitre impérial. Vous n’aurez sans doute pas le droit d’acheter non plus. Faites vous des contacts, potentiellement des amis, allez boire quelques verres. Si nous voulons être délocalisés en territoire impérial, il faut bien commencer quelque part, non ? »

L’autre fit la moue. Le petit bonhomme cyborg plus large que grand se gratta la tête. Pour l’occasion, il avait enfilé un équipement de protection social, appelé costume. Il ressemblait littéralement à une quille. Une quille ronde. A une boule en faite. Oui, voila, une sorte de sphère inégale. Elle l’envoyait à ce salon des entrepreneurs car il était le plus callé pour parler entreprenariat. Non pas qu’elle ne le fut pas, mais elle était Moff. Chacun son travail. Il n’était pas non plus question de passe droit. Helera l’avait sagement attendu à l’astroport comme toute femme d’affaire l’aurait fait.

« Et si on me cherche des noises ? »

« Vous vivez dans le passé. Soyez un gentil homme. »

« Un quoi ? »

Elle roula du regard.

« Laissez tomber. »

« J’vais faire c’que vous voulez, pour sûr. Mais vous m’en devrez une. »

Helera ricanna.

« Ce n’est pas moi qui veux être délocalisé. »

Marmonnement, bougonnage.

« Bien, mais ne comptez pas sur moi pour vous payez un verre après ça. J’suis pas habitué à traîner avec le gradin. »

« On dit gratin. »

« Quoi ? »

« Laissez tomber. »

Elle lui montra le plan de la ville, et l’itinéraire qu’il devait prendre. L’holoprojecteur de poignet s’alluma, montrant une image approximative des rues, et un trait rougeâtre qui passait entre les bâtiments. Pourtant, elle ne commenta pas les biffurcations et se retourna vers le portique, où une jeune femme paniquée était en train de se faire scanner. Une panique qui se déversait au-delà de la simple perception humaine. On la prévelevait avec les hélixomachin qui faisaient bip au contact d’un sensitif. L’agent en fonction fit appeler les stromtroopers, la peur se déversa dans l’onirique. L’incompréhension également. Elle ne savait rien de son état. Où l’emmenaient-ils ? Qu’est ce qu’ils allaient lui faire ? Helera voulait en avoir le cœur net.

« Prenez ce plan. »

Elle lui laissa le bracelet et fit volteface.

« Quoi, attendez, vous allez pas me laissez ici au milieu de tous ces gens ! J’sais même pas comment on y va à votre saloon. »

« Comme sur Shola, Arbjorn. Et on dit Salon. »

Puis elle disparut dans la foule, s’engouffrant entre les personnes telles un félin bien trop entraîné pour n’être que le chat qu’elle prétendait être.

« Quoi ? Mais attendez ! Sur Shola il y avait plein de … Oh. »

Tout cela l’animait d’une curiosité inquiétante. Le genre de sentiment qui lui faisait poursuivre un objectif qui n’était pas le sien, et qui finissait toujours mal. Réellement toujours. Une mauvaise idée et une bétise. Mais, comment pouvait-elle se targuer de donner des leçons d’entre aides aux autres, si elle-même ne prenait pas la défense d’autrui ? En plus de cela, on l’avait nommée Conseillère aux affaires religieuses, et elle n’avait aucune idée de ce qu’il se passait quand on arrétait un sensitif. La reine tout bonnement catapulté dans les hauteurs de l’empire ne pouvait être une bonne dirigeante, à défaut, une bonne politicienne, si elle ne prenait pas en compte le peuple pour qui elle travaillait. Bien qu’en réalité, c’était l’empereur le patron, et non le peuple. Loin de ses considérations, soit la politique. Socialisme, communisme, capitalisme ou faschisme, peu importe. On la comparerait bien à qui bon les gens le voulaient. Sa ligne directrice était tracée, et elle ne dérogerait pas.
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By Harlon Astellan
#34661
« Identifiée ? » Elle commençait à montrer sa panique cette fois. Après avoir reprit son sac à main, elle commençait à l'agripper à deux mains devant elle, comme serrant son dernier bouclier. Ses yeux noisettes s'agrandirent, à l'instar de ceux qu'une bête en cage pouvaient offrir à son maître de fouet. Une goutte de sang vint perler sur son sac de son annulaire percé, tandis que deux sceaux à corps venaient à la rencontre de Molotch. Subrepticement, il put les voir armer leur fusil sur une position assommante. On tâchait de moins faire couler le sang, selon les nouvelles conventions collectives. « De quoi la prévenue se rend-elle coupable ? » Molotch, pour faire partie d'une maison de fous, savait quand il s'adressait à un fanatique de la trempe de ceux qu'il côtoyait quotidiennement. Les StormCorps comptaient parmi les plus lessivés de tout le système de l'Ordre Nouveau. Quand Molotch leur fit son topo, ils surent quoi faire aussitôt. « Allez, suivez-nous sans faire d'histoire. »

Image« Mais je n'ai rien fait ! » La panique montant, la jeune fille commença de se débattre, les troupiers commencèrent à devenir plus rustres dans leurs mouvements. Quelques pas après, c'était une famille complète qu'on emmenait dans la même direction. Un sous-officier au visage d'acier conduisait les parents dans deux directions opposées, tandis que deux enfants en bas âge allaient suivre un chemin autrement tracé. Selon le sort des parents, famille d'accueil ou orphelinat. « Allez, circulez ! Cessez de résister ! - Mais pourquoi m'emmène-t-on ? Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai rien fait ! » Et pour cause, elle n'avait rien fait, mais les impériaux n'en avaient rien à faire. « Silence bon sang ! » Faisant fi du public, le troupier qui traînait le bras gauche de la jeune fille, qui avaient porté ses pieds en avant pour ralentir son avancée inexorable vers le gros pilonne central de l'astroport, distribua un violent coup de crosse sur sa pommette, la coupant au passage. S'inquiétant peu de savoir si Molotch les suivait de près, ou même de loin, les troupiers remarquèrent peu après qu'il les précédait déjà de quelques pieds. Les deux services se détestaient naturellement. Longeant les murs jusqu'au dehors, où le vent froid vint leur balayer les jambes, tirant un frisson de l'agent, et à peine un soubresaut chez la victime.

A l'intérieur, une agente d'un certain âge à la peau d'ébène, les cheveux crépus attachés en arrière les accueillit, une expression froide et mauvaise sur le visage. « Et je suis censée en faire quoi... agent ? » Elle ne lui laissa pas le temps de répondre. « Les contrôlés positifs à l'hélixiomètre ne viennent pas ici. Ils vont là-bas, au quai dix-sept. » Elle pointa un index sec dans la direction du quai en question, et fit comprendre d'un froncement de nez qu'elle n'allait pas continuer là cette plaisante discussion.

Le quai 17, heureusement pour la féline qui aurait du s'exposer pour les suivre dans le bâtiment adjacent, longeait une haie de containers empilés, derrière des protections blindées en titane lourd, et quelques blocs de permabéton posés en pyramides, bloquant les envies des véhicules-bélier qui auraient pu vouloir s'interposer à la marche de l'Empire. Le Quai était détouré de ces énormes paravents, ajourés à hauteur d'yeux et de chevilles, surmontés de barbelés en lames de rasoir, ouvert par une porte anti-explosion devant laquelle trônait un TR-TT à l'affût, lui-même secondé au sol par un peloton de troupiers en ordre de garde. « Halte ! Qui vive ? » Zygmunt pouvait expliquer pourquoi son paquet lui avait été redonné en mains propres, tandis que les deux troupiers d'escorte étaient repartis faire les plantons dans l'astroport. « Ca m'a l'air en règle... » concéda le caporal-chef en vérifiant l'ID et après avoir demandé un deuxième scan de l'héliciomètre devant ses yeux. « Longez la ligne verte au sol jusqu'au Levitrain. » Il frappa trois coups secs sur la porte, qui coulissa en un grincement strident, avant qu'elle ne se referme sur lui.

La seconde entrée, clandestine, consistait à longer les murs et à tomber sur le bouclier d'où allait percer le Lévitrain à son départ. Il suffisait de sauter sur le train en marche et de se glisser à l'intérieur pour savoir quoi en faire. Un saut surhumain, compte tenu de la distance entre le bord du quai et le train en marche, dont la vitesse d'amorce pouvait occasionner quelques ecchymoses. Ah, si seulement le contrevenant clandestin avait la Force de sauter aussi loin !

Ce qui frappa Zygmunt, c'était la présence préalable d'une dizaine d'individus, aussi paumés et violentés que la sienne. Riches et pauvres, l'un d'eux, un homme proche de la retraite coiffé d'un chapeau de feutre, se vit retirer sa valise à roulette et fut sommer de monter par une claque sur le front, qui fit tomber sa précieuse coiffe qui respirait le salaire confortable. Quand il voulut le ramasser, le lieutenant, un jeune homme roux et imberbe, lui écrasa la main avec un rictus, avant de le pousser en le tirant par le contre-col. « Hey bah, encore un autre ! » Le rictus allait s'élargissant, le bellâtre fort bélître accueillant avec grâce sa nouvelle arrivante, lui inspectant le visage en la manipulant par la mâchoire. « C'en devient presque dommage de gâcher ce genre de marchandise... Bon, laissez-la nous, et allez-vous en. » C'était sans appel.




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Yaga Minor,
Quelques mois auparavant


Ce qui rassurait le plus le Commandant, c'était ses camarades qui suivaient. Chaque jour apportait son lot de nouveautés. La nouveauté de son moment, c'était cet uniforme qu'il ne connaissait que de placard. Des dunes les plus sèches de Tatooine aux jungles les plus denses d'Endor, il avait fait quelques théâtres d'opérations, de la surveillance à l'assaut frontal. Il était habitué au collant thermorégulant noir, à l'odeur de sueur dans son casque, à ses systèmes de visée embarqués, au poids de son pack dorsal de SandTrooper, à son fusil à répétition DLX, et aux tâches noircies sur son armure qui n'avait d'immaculé que l'adage populaire. Les éraflures étaient autant de cicatrices qu'il ne portait pas sur son paquet de chairs et de tendons. Mais de temps à autre venait le moment fatidique de dévoiler son visage aux civils. De troquer son fusil long d'un mètre trente contre un blaster de la taille d'un poing, qui battait sa cuisse à chaque foulée. Mais ses camarades restaient là, derrière lui, en rang, et près à frapper. Sa légion était une légion respectée et crainte hors des frontières, et il n'y était pas pour rien dans cette réputation.

Aussi, l'escadron qui vint se présenter au guichet donna un peu de panique à la standardiste. « Euh, je... vais... voir... si le... patron est là, patientez s'il vous plaît... » Tenter de prendre la poudre d'escampette sans quitter l'objet de votre peur des yeux provoquait des contusions là où le corps percutait des bords de meubles, et la gêne quand les piles de documents à ne pas déclasser tombaient d'un coup. Dans son excès de zèle, et pour ne pas donner l'idée qu'elle n'avait pas prit en compte la demande du Commandant très au sérieux, elle oublia la raison de son entrée fracassante dans le bureau du chef, qui afficha aussitôt son mécontentement. Le muttisme lui tombait dessus comme le ciel lui aurait tombé sur la tête, il fallut qu'il prononce les mots "virée" et "petite sotte incapable" pour qu'elle reprenne ses esprits. « C'est le Commandant de la garnison de StormTrooper locale, il veut vous parler ! » Le directeur réitéra sa demande de la voir partir. Son insistance lui fit jeter un oeil au-dehors. Il se prit les mains, se rongea les ongles, et s'excusa auprès de ceux avec qui il tenait réunion. Traversant les couloirs avec angoisse, à la main de la standardiste, qui semblait encore gardienne de son emploi, il finit par inviter le commandant à entrer. « Ecoutez, je ne sais pas ce que mes employés ont fait, mais je peux vous donner la liste contenant leurs noms et leur adresse... - Baste de ça. » L'homme n'avait pas envie de rester là éternellement. « Je veux juste avoir accès à votre stock. » Le directeur se décomposa d'incompréhension. « Mon... stock ? » Le commandant en soupira. « Le stock... là où ce qui n'est pas en servie est entreposé. Le Stock, en somme. »
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By Zygmunt Molotch
#34682
Les lamentations de la jeune femme résonnaient dans la tête de l'agent, lequel s'efforçait de concentrer toute son attention sur les troopers qui se saisirent d'elle pour l'emmener à son destin et d'ignorer la pauvre demoiselle. On le disait souvent insensible et pourtant, les cris déchirants de l'innocente agneau qu'on allait surement sacrifier sur un bûcher lui étaient insupportables, grattant le rempart qu'il avait dressé entre son empathie et sa froide logique. Oui, au fond, qu'avait-elle bien pu faire qui justifie une telle conduite à son égard ? Si elle était contaminée par quelque virus ou bactérie, ça ne devait probablement pas être de son fait. Personne n'attrapait une maladie de son plein gré après tout.

Il ne voyait vraiment pas à quoi servaient ces appareils ni ce qu'ils pointaient du doigt qui était enfermé dans le sang de ceux qu'il examinait, on ne leur avait pas expliqué. Une mauvaise décision de son point de vue. La compréhension était importante pour qui devait faire un travail aussi vital qu'identifier les sensitifs potentiels, ennemis déclarés de l'Empire. L'ignorance, telle était bien la chose qui pouvait provoquer des situations gênantes ou fâcheuses. Curieux tout autant que professionnel, l'agent suivit d'abord puis prit ensuite un peu d'avance sur les troopers menant leur tribut à son triste sort.

Il ne chercha pas à discuter avec l'un d'entre eux. Ceux-là faisaient partie du haut du panier dans ce qu'il considérait comme étant les pires dégénérés des serviteurs impériaux, quoique pas tout à fait au niveau de ses collègues du Bureau. Et comme de bien entendu, ils ne feraient preuve d'aucune coopération ou cordialité avec lui, la peur de l'uniforme. Parfois, ça avait des inconvénients d'être du BSI et d'ainsi engendrer la peur chez son prochain, ça provoquait également le mépris et la haine chez certains, comme ces bons soldats brutaux et stupides.

Il se retourna lorsqu'il entendit la jeune femme protester une nouvelle fois suivi d'un bruit sourd, caractéristique d'un coup porté contre la chair. On l'avait violemment frappée pour la faire taire, inutile de préciser qu'elle avait obéi séant. Il jeta un regard empli de reproche au trooper responsable mais n'insista pas plus avant. Casqué, l'autre devait lui avoir renvoyé un long regard bien mauvais en retour, il n'en doutait pas un instant. Au-dehors il faisait un froid de tout les diables, ce qui lui arracha un frisson. L'uniforme blanc, en plus d'être moche, ne protégeait pas énormément des températures basses. Un point négatif à lui accorder en plus, saloperie.

Au-dehors, une nouvelle rencontre avec une autre charmante agente, il l'avait croisée durant sa pause de la matinée. Encore plus aimable qu'une porte de prison, c'était à croire que personne ne savait être sympathique et avec un minimum de sens de la conversation sur cette planète. Ou alors c'était juste que personne ne voulait l'être avec lui, possible vu son uniforme. De nouveau redirigés ailleurs, la petite troupe s'engagea direction le quai 17 ou la cargaison serait prise en charge comme de convenu par le protocole. Une fois devant la porte d'entrée, on lui ordonna de s'expliquer.

Agent Molotch, une positive à l'hélixiomètre à vous remettre, il paraît que c'est ici qu'ils doivent être amenés.

Le spectacle à l'intérieur, sitôt entré, était aussi peu réjouissant qu'il aurait pu se l'imaginer. Une bonne dizaine de pauvres bougres amenés là comme la jeune femme qu'il avait arrêté, attendant de monter dans le train pour une destination inconnue. Connaissant tout de même un peu les méthodes de l'Empire - il était dans le bon organisme gouvernemental pour ça après tout - il doutait que celle-ci leur serait agréable une fois qu'ils l'auraient atteinte. Comme de coutume, les contrevenants se faisaient molester de temps en temps par les braves soldats de la paix de l'Empire. Molotch ressentit l'envie de répliquer au jeune lieutenant qui l'apostropha d'aller se faire foutre avec ses manières.

Mais il n'en fit rien. S'il avait été encore un agent de terrain du Bureau et non pas un agent disgracié et peu apprécié par ses pairs autant que par les autres, il aurait pu se montrer menaçant et rabattre son caquet à cet imbécile trop zélé pour son bien. Dans la situation actuelle, mieux valait qu'il évite de faire des vagues s'il voulait que ça se passe bien pour lui dans un avenir proche. Haussant les épaules, il jeta un dernier regard sombre à la jeune femme, laquelle s'était repliée sur elle-même, craintive devant les regards concupiscents du rouquin. L'espace d'un instant, Molotch sa terreur et son incompréhension et ressentit de la culpabilité face au destin cruel qu'il lui avait infligé.

Il continua sa route, ne prêtant plus attention à tout ce triste spectacle. Tout ça ne le regardait plus à présent, il avait rempli son rôle et devait maintenant retourner à son poste. Ne pas faire de vagues le temps que ça se tasse, c'était le plan. La mettre en veilleuse jusqu'à pouvoir reprendre ses fonctions et tenter ensuite d'accéder à ce foutu dossier Kor'rial. C'était tout ce qui comptait, que lui importaient ces vies anonymes après tout, ces gens dont le crime était d'être positif aux yeux d'un appareil dont il ne savait rien ? Passant à côté des fameux containers le long du quai, le caridan tourna la tête un bref moment, ayant cru apercevoir une ombre entre 2 des containers. Surement une fausse impression, ça n'était que son imagination.

10 minutes plus tard, il sortait de l'astroport et prenait les commandes de son véhicule qui démarrait en trombe, filant à toute vitesse. Il avait entendu le lieutenant au moment de partir du quai, ils prévoyaient de partir d'ici 20 minutes, ça ne lui en laissait que 5 pour trouver un bon angle. Sur le siège passager avant, un fusil E11 récupéré à l'armurerie de la caserne à côté de l'astroport attendait sagement. Le speeder fonçait tandis qu'il s'efforçait de trouver une route longeant les rails du levtrain sur les quais. Il n'aurait droit qu'à une seule chance. Il en trouva finalement une qui passait sous les rails magnétiques. Tout allait être question de timing, il faudrait qu'il tire le grappin pile quand le train passerait au-dessus de lui.

C'était la pire idée qu'il ait pu voir et de la trahison, rien de moins. Alors même qu'il était sur la sellette et en danger, Molotch ne pouvait pas s'en empêcher, il remettait ça. Il recommençait à faire n'importe quoi, à agir en électron libre et non pas comme l'engrenage faisant fonctionner la délicate machine qu'était l'Empire. Il allait droit dans ce qui s'avérerait être très probablement un aller simple au bout duquel l'attendraient sa révocation du Bureau et son exécution pour désobéissance, trahison et manquement au devoir. Ils allaient pouvoir rigoler un peu au Bureau quand ils apprendraient sa condamnation, ça aurait ça de positif au moins.

Mais il se répétait que c'était faux. Il n'était pas un traître, au contraire il voulait croire qu'il faisait son boulot. Plus que de la curiosité malvenue, c'était son obsession de tout savoir pour évaluer au mieux comment faire son devoir qui lui soufflait de continuer et d'insister. Comment pouvait-il protéger l'Empire s'il ignorait ce que devenaient de simples citoyens ? Il lui fallait savoir, coûte que coûte, même si c'était aller à l'encontre de la loi. Le devoir, avant et par-dessus tout. C'était cela qui l'avait porté depuis sa tendre jeunesse et cela également qui l'enverrait un jour prochain à la tombe. Peut-être pas si lointain ce jour-là d'ailleurs...

Plongé dans ses pensées quelque peu amères, il faillit rater le signal du bruit caractéristique du levtrain arrivant à grande vitesse au-dessus de lui. Il sursauta, surpris lorsque ses yeux, fixés sur les rails en haut, virent passer la tête du train. Plus de temps à perdre, c'était le moment ou jamais. Fusil en main, il prit de précieuses secondes pour viser et ajuster sa mire, désireux de ne pas se louper puis tira. Le grappin s'accrocha à l'avant-dernier compartiment du train et il se sentit s'élever rapidement dans les airs, porté par la vitesse du train. Le spectacle devait avoir l'air passablement comique ou étonnant pour ceux qui, depuis les immeubles environnants et les rues, contemplaient la silhouette minuscule d'un homme accroché au ventre du levtrain à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol.

Pour ce qui était d'être discret et de ne pas laisser de témoin l'ayant aperçu, c'était quelque peu loupé. Il avait également un autre problème, à une centaine de mètres de là, se rapprochant rapidement, le train allait pénétrer dans un tunnel juste assez large pour laisser passer le véhicule et ses rails. Ce qui voulait dire qu'il n'avait pas de temps à perdre pour remonter s'il voulait ne pas finir sa carrière explosé contre un mur comme une tomate pourrie. Pourtant, alors qu'il remontait mètre par mètre en escaladant la corde du grappin, se rapprochant toujours plus du wagon, il sut qu'il n'y arriverait pas à temps, à moins d'un miracle.

La situation était passablement merdique pour lui.
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By Helera Kor'rial
#34689
La reine pressait le pas tout en suivant le groupe. Elle n’essayait ni de se cacher elle, ni la colère qui menaçait au plus profond de ses entrailles. Les poings serrés, dans son uniforme impérial foncé, la reine avait le même air que tous les bien vétus de la sorte. Sévère et intraitable. Son allure ne se réduit pas quand ils s’arrétèrent devant un premier poste. Jouant des coudes pour se laisser une place dans la foule, prévenant les mouvements avant même qu’ils ne s’interposent sur son passage. Parfois, l’on remarquait son badge, celui de conseiller de l’empire, et l’on s’écartait, de peur d’être la cible de la foudre de son courroux. Déjà ils étaient passés, trop loin. Le temps d’une seconde. Elle s’arrêta et les chercha du regard, se levant sur la pointe des pieds pour apercevoir au-delà. Rien. Helera prit la suite au comptoir, devant la bonne femme à la mine gelée.

« Bonjour. Où allaient les hommes qui viennent de vous parler ? »

« Hm … Pourquoi … »

Elle regarda la plaque et sembla se redresser, comme si le centre de son siège venait d’un coup lui remonter dans les reins.

« Quai Dix-sept, conseiller. Pas là.
»


« Merci. »

La reine continua l’investigation et suivit les bâtiments. Il y avait de moins en moins de personne ici et tout semblait mort. Trop militaire à son goût, avec des protections à n’en plus finir. Inutiles sur ce monde, et pour le moins bien trop présentes pour attirer la curiosité. Helera suivait approximativement la jeune femme par la connection mental avec laquelle elle entourait le sien. Une connexion si ténue qu’elle croyait la perdre à chaque instant. Cela ne l’empêcha pas de ressentir le coup sur la tempe qui lui fut portée.

« C’est une blague … »

Elle hocha négativement la tête et hâta davantage le pas. Bien sûr, elle aurait pu s'infiltrer et jouer la carte de l’espionnage, mais ce n’était pas comme cela qu’elle voyait les choses. Ce n’était plus comme cela, néanmoins. La relation qu’elle voulait créer au sein de l’empire était donnant-donnant. Plus de faux semblants, d’entourloupes et de malversations. Maintenant, c’était l’honnêteté. Souvent noire, terrible et dangereuse, mais l’honneteté tout de même. Deux silhouettes firent leur apparition le long du corridor de la mort, d’abord main à leurs armes, ils s’approchèrent quand ils jugèrent la « situation maîtrisée ».

« Moff Kor’rial, conseiller aux affaires religieuses. Menez-moi à la femme que vous venez d’arrêter. »

La réponse, si jamais elle venait, ne fut pas attendue par la reine, qui continua sa route. Avec les deux stormtroopers, qu’elle réprimanderait davantage s’ils ne s’agitaient pas le popotin. Si le courage donnait chez les gens une admiration profonde qui les ennivrait de manière infectieuse, la détermination avait souvent l’effet inverse. Bien que les soldats étaient entraînés pour résister à cela cependant, Helera ne les laisserait même pas ouvrir la bouche. Aucun coup, pas de Force, juste un grade et une renommée de « sauterie de l’empereur » avec elle. Harlon saurait son orgueil sauf, car cela allait lui servir maintenant.

On la mena à l’officier qui vérifia son ID également. Rien d’anormal. Les titres pourraient être rajoutés si la routes bloquait. Potentiellement même la menace d’une petite parole donnée à l’empereur si jamais ils ne faisaient pas ce qu’elle exigeait. Nouveau point de passage, trois frappes contre la porte, et elle continua. Elle arriva devant le petit bonhomme roux, qui sous son air de crevure des bas fonds, se liquéfia quand elle s'authentifia. Pour dire, le petit jeune ne devait pas tellement voir de supérieur dans le coin. Supérieur, non pas de grade, mais d’autorité. Elle remarqua les traces de coups, et surtout la manière dont ils se tenaient tous. Proscrits, faibles et coupables de leur existance. Des manières qui pour la reine, étaient insupportables.

Ambiance


« De grâce, cessez d’importuner ces gens. Ils ne sont coupables que de leur état. »

« C’est la … procédure. »

« La procédure consiste à les frapper ? Venez voir. »

La reine, mains dans le dos, s’approcha de l’endroit où ils étaient entassés. Pire encore que ce à quoi elle s’était attendue. Parqués comme des bêtes, un confort inexistant. Il n’y avait que le train qui avait fière allure.

« C’est pour vous un traitement moral adéquat ? Vous n’êtes pas face à des rebelles et des terroristes, mais à des citoyens impériaux, coupables du sang. Je ferai vérifier ces manières de traîter le peuple, et j’espère pour vous que ce genre de traitement indigne de l’empire ne remonte pas à mes oreilles. »

L’autre se liquéfia une deuxième fois. Pour ainsi dire, s’il avait pu se faire plus petit qu’une souris, il l’aurait fait. Il tenta de garder toute la prestence qui lui faisait honneur, et elle perçut toutes les insultes qu’il lui lançait. Certaines assez bien imagées. Elle fronça les sourcils, il garda son mutisme. Dans son intérêt, cela vallait mieux.

« Je monte dans ce transport. Allons voir la manière dont nous les traitons jusqu’au bout. »

L’autre sembla soulagée, et lui indiqua l’avant de l’appareil, vers les places du conducteur, des soldats et des invités de marque. Au niveau du wagon blindé.

« Je n’en ferai rien. Je monte avec ce groupe là. J’espère que mon confort n’en sera pas altéré pour autant. Nous sommes tous des gens civilisés et non des esclaves après tout. »

Le roux lança un regard dans la cabine, qui ne contenait rien d’autre que des gens. Rien pour s’assoir, pour se tenir, pour s’allumer même. Quelques fenêtres pour sentir l’air. La psychologie à l’impérial. On la brise pour avoir des gens malléables à la suite. Oh cela allait remonter dans les hautes oreilles, si elle avait bien constaté l’intérieur. Il essaya de l’aider à monter dans le wagon, elle accepta, jouant la carte de la femme fragile mais sévère à la fois.

« Merci. Démarrons ce transport. »

Il y eu comme un moment de latence, pendant lequel il ne se passa rien. Helera se tenait droite dans le transport, ne regardait personne en particulier. La tête à demi vers l’extérieure, observant la distribution de vivres et de couvertures qui avait lieu. Helera croisa alors le regard de l’homme roux au loin, et acquiesca d’un hochement de tête. Inutile de se faire un ennemi mortel de plus. Juste un ennemi suffisait. Il avait fait son travail, il devait être récompensé pour cela. La promesse de pouvoir travailler un jour de plus était la meilleure qu’il pouvait avoir. Les portes se fermèrent, le noir apparu. Ou presque. Les lueurs des veilleuses rougeâtres prirent le dessus. Un mouvement, ils partaient. La reine se déplaça lentement vers la femme brutalisée. Elle pleurait silencieusement, assise dans un coin. Helera se mit à genoux.

« Laissez moi voir, madame. »

L’autre eut un mouvement de recul en la voyant, mais la sévérité de la minute précédente avait disparu sur le visage aux cheveux blancs. Il n’y avait que compassion et compréhension, lisible sans même utiliser la Force. La femme enleva la main qui cachait sa blessure et laissa découvrir l’ecchymose. Helera passa sa main sur sa joue et d’un mouvement du pouce caressa la blessure, bouillante. Les réactions dûes à l’inflammation allaient faire le reste. Elle enleva néanmoins la chaleur, pour adoucir la douleur.

« Vous irez mieux ainsi. »

« Comment avez-vous… ? »

La reine la fit taire d’un regard et lui sourit, tout en se relevant dans la cabine balotée.

« Qu’avons-nous fait, Monsieur le conseiller ? »

Règle masculine primant, Helera se retourna.

« Vous êtes coupable d’être des sensitifs. Vous voyez les choses en avance, vous avez des réflexes bien supérieurs à la normal. Il est possible que certains d’entre vous puissent entendre la pensée des gens, ou même bouger des objets par inadvertance. »

Le silence qui s’en suivit fut celui de la honte. Ils baissèrent la tête tour à tour, ou prétestèrent trouver dans un coin du wagon des intérêts bien plus intéressants. Le mutisme en tant que symbole de protection. Derrière lequel ils s’étaient tous réfugiés pendant des années. Le plus important étant pour ce vieux monsieur qui, lui seul, tint son regard.

« Coupable d’avoir en vous un sang puissant, qui s’il est justement contrôlé, pourrait faire des merveilles. Des merveilles de bontés, comme des destructions les plus mémorable. »

Elle fit quelques pas dans le wagon. Certains relevèrent la tête, quand elle avait le dos tourné.

« Dans un autre temps, vous seriez devenus des Jedi. Vous savez donc ce que cela veut dire dans notre empire. »

Elle se retourna lentement, les mains dans le dos. Le petit vieux s’approcha d’elle, implorant. Les cernes du doute et du soucis gonflées. Des abords tuméfiés.

« J’ai toujours été un bon citoyen impérial et j’ai soutenu l’empire depuis ses débuts. Je n’ai jamais utilisé tout cela au dépend des autres. Monsieur le conseiller, j’ai travaillé et cotisé pour l’empire toute ma vie. Je paye des taxes sur la fortune que j’ai amassé et … »

Helera le fit taire d’un mouvement de la main.

« Nul doute là-dessus, monsieur. Je ne suis pas ici pour donner la sentence. Bien au contraire, je suis là pour la faire changer. Tous autant que vous êtes, vous venez de milieux différents, vous avancez dans l’empire comme vos moyens vous le permettent. Je ne remettrai jamais en question ce fait. »

Une main sur l’épaule de la personne âgée et un regard aux autres.

« Je ne sais pas ce qui vous attend à l’arrêt de ce train. Mais j’ai besoin que vous restiez forts et discrets pour que je comprenne et fasse en sorte de vous faire revenir dans vos foyers. Est-ce que … »

Un bruit l’arrêta. Elle releva la tête, il y eu des cris de stupeurs, des peurs pour beaucoup et de surprise. La lumière vacilla, ce n’était pas de son fait. La jeune femme renifla l’air comme un chien et se déplaça jusqu’à une paroi tout en y posant l’oreille.

« Taisez vous. » Ordonna-t-elle à la troupe.

Elle observa le plafond dont la hauteur dépassait deux fois et demi sa taille pour plus de trois mètres. Ce qu’elle cherchait, c’était cette excroissance carrée qui dépassait légèrement. La femme aux cheveux d’ange y sauta, s’accrochant par les bords avec la seule force de ses premières phalanges. Un rictus d’effort apparut sur son visage, tandis qu’elle pendait simplement par la main. De l’autre, elle caressa la paroi pour y déceler une poignée, en vain. Tout y était solidement soudée. Elle ferma sa main robotique et y donna un premier coup, puis un second, rien. Un juron bien mauvais fut prononcé, ternissant l’aspect angélique du personnage. Toujours pendue, elle posa sa main sur la paroi. Les lignes de failles apparurent, les dissonances, les concordances. Tous les chemins qui se croisaient en des couleurs que le spectre de perception humain ne pouvait même pas imaginer. Ceux là reliés par des énergies de liaisons qu’elle seule pouvait voir dans ce wagon. Plus important, tous les trous qui constituaient la faiblesse. Par petite impulsion, elle brisa la matière, réarrangea les molécules. Des craquements se produisirent, des frottements métalliques. Un coup ultime de la main et la plaque s’envola, rattrapée inextremis par la jeune femme qui s’était surélevée dans le vide. Elle la fit alors passer dans le wagon et la donna aux autres passagers.

La tête finalement hors du transport, elle aperçut ce qui n’était qu’un soupçon quelques secondes plus tôt. Un homme accroché au train. Un homme qui sans nul doute était contre la destination, au vu des manières. Un homme qui n’allait pas tarder à se prendre le tunnel en pleine tête. Pas le temps pour la discrétion, parce que ce gars, quel qu’il soit, allait mourir. Elle agita la main vers lui, et d’une seule poussée le tira à elle, puis la tête la première par le trou. Le tunnel apparu juste après. Helera se laissa tomber sur lui et arma le poing.

« Il n’y a que les traîtres et les rebelles pour prendre d’assaut des trains impériaux. Ma patience est très écourtée alors faites vite. Au nom de l’empire, qui êtes vous ? »

« C’est l’agent qui m’a contrôlé ! »Murmura une voix à ces côtés.

« Pourquoi vous montez sur un train en marche, agent ? » Vers la jeune femme. « C’est lui qui vous a frappé ? »

L’autre hocha la tête négativement. Au moins n’aurait-il pas la même marque qu’elle. Pas tout de suite en tous cas. A califourchon sur lui, les jambes repliées sur ses mains, un bras armé qui tenait sa tête, l’autre qui n’attendait qu’une mauvaise réponse pour frapper.
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By Zygmunt Molotch
#34695
Parfois, le destin avait un sens de l'humour bien à lui. Comment expliquer sinon la situation des plus étranges et passablement incompréhensible qui était la sienne ? Attaché comme il l'était au levtrain en mouvement, s'approchant toujours plus du tunnel étroit qui signerait sa fin abrupte si jamais il ne se magnait pas le cul, Molotch avait réalisé qu'il n'y arriverait pas à temps. Vaguement amusé par l'idée, il n'en avait pas moins mis les bouchées doubles, frénétique, pour monter aussi vite que possible. Une mort pareille aurait été vraiment trop conne pour un type comme lui il fallait bien l'avouer.

Ce fut alors qu'il se sentit comme soulevé dans les airs par une force d'attraction dont il n'avait pas connaissance, rapide et sans aucun moyen de lui résister, qui le tirait vers le haut bien plus vite qu'il n'aurait pu le faire. Avant qu'il comprenne quoi que ce soit, le caridan se retrouva propulsé vers le wagon du levtrain et plongea à l'intérieur. L'affaire en elle-même avait déjà quelque chose de franchement surréaliste, considérant qu'une impossibilité physique venait de se produire, mais la cerise sur le gâteau fut cette silhouette plongeant illico sur lui pour le saisir à la gorge d'une poigne de fer tandis que ses jambes bloquaient ses propres mains pour l'empêcher de répliquer.

Rapidement remis du choc initial, il eut la surprise de contempler un visage féminin aux traits anguleux, quoique marqués par les plis de soucis et avec un maquillage un peu trop présent autour des yeux. En dehors de ça, rien à signaler chef. Et puis il remarqua les cheveux de couleur blanche avant de mieux détailler ce visage inconnu. Il l'avait déjà vu ce visage et très récemment. C'était quelqu'un qu'il avait vu à l'holo-TV. C'était... Empereur tout-puissant, c'était la fameuse Kor'rial ! Fronçant les sourcils, l'agent prit quelques précieuses secondes pour évaluer le danger. Dans la situation actuelle, il ne pourrait pas se libérer de sa prise, peut-être que s'il la distrayait assez elle relâcherait son attention et créerait une ouverture.

Hum non, trop risqué, trop dangereux, pas assez de certitudes sur une brèche crée. Secouant la tête, il n'eut pas le temps de répondre que la jeune citoyenne qu'il avait laissée sur le quai le reconnut. L'allusion de Kor'rial toutefois l'avait passablement agacé. Lui, un traître et un rebelle ? De qui se foutait-on je vous prie ? D'eux deux il était probablement et de loin le plus irréprochable sur le sujet de la loyauté. La miss par contre...

Agent Molotch, Bureau de la Sécurité Impériale. J'ai identifié cette jeune femme comme positive à... Quelque chose et je l'ai livrée comme j'en avais reçu l'ordre. Mais il fallait que je sache. On ne nous dit rien vous voyez, on nous ordonne de livrer les positifs et puis au revoir. Il fallait que je comprenne, que je découvre. Que je sache ce qu'ils ont fait, tout ces gens. Pourquoi on les parque comme des animaux. Même les prisonniers rebelles sont mieux traités, et pourtant vous pouvez me croire ça n'est vraiment pas agréable leur séjour dans nos locaux.

Il croisa le regard de la Moff et fit la moue, non parce qu'elle était désagréable à regarder ou quelque problème dans le genre mais bien parce que sa position n'avait rien de confortable. Si elle voulait rester à califourchon sur lui, il y avait moyen de rendre ça attractif pour tout les deux merci bien.

C'est amusant, je me retrouve dans cette situation un peu à cause de vous et voilà que par le plus grand des hasards, je me retrouve face à vous. Je ne sais pas si c'est de la chance ou une incroyable poisse mais bon, au moins j'ai quand même obtenu ce que je voulais malgré qu'on ne m'envoie pourrir à l'astroport. Vous pourriez me lâcher maintenant s'il vous plait ? Ce n'est pas exactement une position très confortable...

Méfiance et soupçons semblaient danser dans les yeux de la jeune femme. Molotch prit bien quelques instants pour la contempler plus avant. Plutôt jolie si on aimait les femmes à fort caractère et capable de vous buter d'un battement de cils. Les femmes fatales n'étaient pas exactement son style, d'un autre côté en dehors d'Eleena et quelques brèves aventures aussi éphémères que sa bonne réputation au Bureau, il n'avait pas franchement fréquenté assez de compagnes pour pouvoir dégager quel était son type de femme. Avec précaution, lentement, elle le relâcha sans le quitter des yeux, prudente. Il en aurait fait de même à sa place mais ça n'était que partie remise ma bonne dame.

Dans la panique et la mêlée effrénée, il nota qu'il avait perdu son couvre-chef qui faisait partie de l'uniforme. Voilà qui n'allait vraiment pas arranger ses affaires, déjà qu'on lui reprochait de ne pas se plier au protocole, il avait été pris en grippe par des huiles de sa propre agence et en prime avait désobéi de manière flagrante et indiscutable à des ordres venant probablement de très haut. Et voilà qu'il s'inquiétait pour son espèce de casquette ridicule. L'irréel de sa situation déclencha un fou rire de sa part, totalement involontaire et malvenu mais qu'il ne parvenait pas à contrôler.

Oh... Excusez.... Excusez-moi, mais c'est tellement... Ha ha ha, je suis probablement foutu et me voilà à me lamenter... Pour un foutu chapeau !

A l'intérieur du wagon, les passagers semblaient perplexes, apeurés et furieux en même temps. La jeune citoyenne s'était reculée pour être aussi loin que possible de lui mais ne lui en jetait pas moins des regards mauvais. Et allez, encore une de plus à le détester. Elle pouvait prendre un ticket si elle voulait et faire la queue, la file était longue. Enfin, il parvint à se reprendre, toussa pour achever de contrôler ses rires puis reprit une mine sérieuse, indéchiffrable et neutre. Debout, aussi droit qu'il le pouvait malgré un léger affaissement des épaules, Molotch toisa de nouveau Kor'rial.

Bon, vu que les circonstances sont ce qu'elles sont, on va devoir remettre cette charmante conversation à plus tard. Mais on l'aura cette conversation, je peux vous l'assurer. Ils peuvent bien m'envoyer en Rééducation si ça leur chante, je ne les laisserai pas m'avoir avant de vous avoir interrogé. Après qu'on se soit tirés de ce pétrin.

Mais ce n'était que partie remise. Soudain, il sentit le train ralentir, d'abord de façon presque imperceptible puis de plus en plus. Ça ne pouvait vouloir dire qu'une chose, ils étaient arrivés à destination. Ce qui signifiait également que sa situation, merdique auparavant, franchement inconfortable ensuite, venait de passer à un tout autre niveau d'emmerdes. Comment allait-il bien pouvoir justifier de sa présence parmi ces gens et à bord de ce train ? Le spectacle promettait d'être amusant.
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By Harlon Astellan
#34735
« Halte ! » Qui vive, etc. L'approche alternative, de celle que mettait en avant Helera, et l'effluve de on-dit qui lui collaient au cou, en addition d'un titre qui pendait en haut de son sein gauche, pouvaient avec aisance imposer une céphalée au troupier de faction. Pour autant, il était de cette trempe universelle, celle des Soldats de Choc, lavé à la propagande depuis des années, qui le rendait moins sensible aux opérations de séduction classiques. « Navré Conseillère, mais vous devez avoir une habilitation pour passer. » Il fallut jouer sur la menace, et l'image d'une femme soulevant sa cuisse pour l'Empereur, donc premier récipiendaire de ses désires, concernant même l'écrasement du petit personnel, pour qu'il se décide à la laisser passer. Après tout, ça ne lui coûtait rien. La charge allait tomber sur le lieutenant.

Lequel lieutenant ne se laissa pas distraire plus d'un instant. Si la venue d'une figure nouvelle des hautes sphères pouvait lui occasionner une incompréhension spontanée, il n'allait pas se laisser dissoudre dans une paire de menace qui ne marchaient que sur le bluff. « C'est la procédure, c'est tout... Les ordres sont d'emmener de potentielles menaces pour l'intégrité de l'Etat dans un lieu sûr. S'ils étaient innocents, ils ne seraient pas là ! » S'ils étaient innocents, il ne les frapperait... certainement pas. « Il vous faut une accréditation pour monter dans ce convoi. Montrez-moi votre pass. » Les soldats de l'Armée de Terre qui escortaient le troupeau dans le parc mobile baissaient les yeux aussi bas que leur tête le pouvait. Chacun avait vu l'insigne, et chacun espérait que la scène se soit fini en vitesse. Ils s'en sentaient gênés d'entendre ce dont on les accusait à demi-mot. Celui d'être passifs devant un abus d'autorité, pourtant interdit par la loi. Mais ils se sentaient aussi soulagés que leur chef vole ainsi au secours de leur organisation. Il porterait seul la charge de la responsabilité en se faisant hérault de l'opération. Seuls les StormTroopers restaient impassibles. Mais à force d'insister, il fallut bien un sous-lieutenant pour convaincre son chef, en lui murmurant à l'oreille, prenant soin que la Conseillère ne soit pas dans la confidence.. « Laissons-là monter. De toute façon, elle reviendrait... » Le lieutenant dut accorder ce point. « Bien, laissez-moi vous conduire au wagon de tête... » Mais non, il fallut l'aider à monter au Wagon central, celui dans lesquels les derniers embarquaient. Les autres Wagons étaient déjà "pleins". La surface au sol était en métal lisse anti-dérapant, les murs à tuyères épaisses dégageaient du glacial ou du brûlant, un conduit de refroidissement au plafond pendait dangereusement, un panneau était arraché et posé au sol, laissant l'espace ouvert à un technicien qui finalisait une réparation, sa mallette à outils sur le côté, le tout surveillé par un troupier en carabine laser. Le lieutenant aida la Conseillère à monter dans ce Wagon, fit monter les StormTroopers avec elle pour surveiller tout ça, le tout avant de revenir sur le quai chuchoter un dernier ordre. « Dis-leur de nous aiguiller sur la voie 3. Débarquement à la Station Tarkin 03. » Et ainsi, on ordonna le départ du train.




Le lieutenant avait vite marqué son territoire. Aurait-il uriné sur les bottes de la conseillère qu'il n'aurait pou être plus limpide sur qui commandait ce train. « Qu'avez-nous fait, Mon... - Silence ! » Il aboyait fort, et aboyait vite. « Les prisonniers ne sont pas habilités à parler ! Encore un mot et vous serez jetés par-dessus bord ! » Et quand la Conseillère voulut répondre, il la fit taire à son tour. « Vous êtes ici à titre gracieux, ne l'oubliez pas ! Ne communiquez avec nos ennemis que sur ordre expresse ! » Il ne le répétait jamais assez : elle n'était pas habilitée. Et il termina son bon mot d'une menace claire. « Si vous tentez de leur reparler, vous serez aussi jetée par-dessus bord ! »

Image Le voyage était long. Un LéviTrain qui accélère prenait du temps, mais une fois lancé, la vitesse devenait exponentielle, et ne stoppait qu'aux alentours d'un millier de kilomètres par heure. Une vitesse dérisoire pour les modèles récents. Mais la charge présente de celui-ci, et la vétusté de sa ligne requéraient des précautions, et donc une vitesse au rabais. Aussi, il fallait vraiment aborder au démarrage, dans le premier kilomètre de voie, avant que la vitesse ne devienne ingérable. Le manque de sécurité sur la coque ne résista pas à la prescience de la Conseillère. Par un habile jeu de jambes et de bras, elle tira à bord un intrus qu'une femme reconnut aussi sec. « C'est l'homme qui... » Habituée à tout, elle se prit un autre coup sur le visage. Une claque cette fois-ci. « Dernier avertissement ! »

La suite devenait d'autant plus incontrôlable. « J'ai identifié cette jeune femme comme positive à... - Par l'Empereur, vous avez ordre de vous taire ! » Le lieutenant sortit alors son arme de service, de celles qui équipent les officiers aux quatre coins de l'Empire. Compacte, l'arme perdait de l'élan de ses traits à une distance trop grande. Mais à bout portant, comme son usage le prescrivait, on la savait fatale si elle touchait un endroit même vague du torse. Par réflexe, les troupiers forcés de grimper dans ce wagon pour surveiller la Conseillère se mirent aussi à armer leur équipement. « Il y a trop d'imprévus ici ! Et je doute que le Bureau ait donné des instructions à un simple agent... Pas plus que le droit de dire ce qu'il sait, a vu, a fait. Sergent ! » Il balaya le vent de son arme, agitant sa menace létale devant lui, les dents serrées et le visage ferme. « Mettez cet homme aux arrêts. Et remettez-le à la Conseillère quand nous serons arrivés. Elle semble avoir la situation bien en main. »




Tout le monde semblait savoir trop de chose. Zygmunt avait des menottes à énergie aux poignets, Helera était confinée à un coin, à l'opposé des prisonniers, penauds et tremblant d'incompréhension. Le seul qui semblait en mesure de se réjouir était le petit roux, qui agitait son arme, qu'il tenait agrippée comme un bébé tenait son hochet. « Tout ça, c'est pas clair du tout. Une conseillère sans crédit, et maintenant un agent du Bureau... » Il riait presque de sa bouche, il hurlait de rire avec les yeux, il les tuait mentalement avec sa tête, il menaçait de les tuer avec sa main. « De toute façon on est arrivés. » Le train commençait à ralentir l'allure. La vitesse de lancée demandait un temps d'arrêt parfaitement planifié, que personne ne soit écrasé contre les parois. Aucun compensateur d'inertie ne se trouvait à bord. On sentait un budget limité pour l'opération. Après deux minutes de décélération, on atteint finalement le stade où le Wagon numéro 4, sur un train comprenant 23 Wagons, s'ouvrit sur un quai. De braves soldats impériaux s'y trouvaient. Mais pas n'importe lesquels. « Lieutenant Karodux je présume. » Un commandant de l'Armée de Terre, flanqué d'une bonne escorte de soldats, investit l'intérieur et fit descendre les prisonniers un par un. « Il semble que vous ayez arrêté les mauvaises personnes. Nous avons reçu l'ordre de les relâcher immédiatement. » Le lieutenant parut déçu, mais pas surpris. Pas du tout même. En revanche, il décrocha la mâchoire en attendant la suite. « Selon des rapports faisant état de comportements injustifiés et d'abus d'autorité, vous êtes remis à la disposition du Bureau de la Sécurité Impériale, pour interrogatoire. Messieurs, je vous le laisse. » Zygmunt pouvait le dire, il avait une occasion d'apprécier l'apparition de chemises blanches pour une fois. Le lieutenant vociféra, sans succès. Un soldat vint ouvrir les menottes du "pirate", et leur fit descendre le Wagon. Les troupiers restèrent à l'intérieur.

Le quai de gare était un quai industriel, sans public visé autre que des machines de déchargement. Du permabéton marron tapissait le sol constellé de rails, sur lesquels naviguaient des soldats escortant des citoyens de nouveau libres. Une inscription haute à moitié effacée, "Tarkin 03" portait la localisation de la gare en question, sur une ligne qu'on savait désaffectée depuis des années. « Pardonnez cette méprise. Nous avons reçu le rapport ce matin, et l'ordre peu de temps après. Mais il nous a fallut faire dévier le train. » Il s'excusa encore platement de sa soixantaine d'années bien tassées sous sa moustache, avant de prendre congé. « Nous pouvons vous reconduire à l'astroport. Agent, vous pouvez retourner à votre bureau. Nous ferons un rapport expliquant votre absence sur votre lieu d'exécution si besoin est. » Tout semblait bien se... finir.




Quelques mois auparavant



« Tout le stock ? - Tout le stock. » L'homme se frottait les mains avec frénésie. Il n'en pouvait plus, mais il s'y sentait obligé. Il y était obligé. Le commandant, au visage distant, déconnecté presque, ne regarda qu'à moitié ce qu'il avait demandé à voir. Des lignes et des lignes de Wagons. De vieilles locomotives qui fonctionnaient encore au plasma. Des tromblons juste bon à atteindre les mille kilomètres à l'heure. « Combien d'unités ? » Le directeur s'en frottait d'autant plus les mains. « En tout et pour tou, quinze locos plasma, et quatre-vingt dix-sept wagons de fret fermés, quatre cabines et quatorze citernes. » Le matériel était obsolète. Quand on avait privilégié le transport par navettes, les LéviTrains de marchandises étaient tombés en désuétude. Les engins s'étaient accumulés dans des stocks invendables, certains fondant la matière pour vendre des lingots de titane amalgamé, d'autres, comme lui, dans l'espoir d'un jour en faire quelque chose, en leur donnant une valeur marchande évolutive. « Bien. Je prends. » Il fallait, maintenant, arrêtez de se frotter les mains. Ou de les frotter de satisfaction. « Vous prenez... quoi ? - Tout. Le stock entier. »
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By Zygmunt Molotch
#34739
Il n'avait pas prévu qu'il y eut des gardes dans ce wagon. En même temps ça n'aurait pas dû le surprendre, il fallait bien qu'il y en ait pour surveiller les prisonniers. Du coup, à peine le temps d'amorcer une phrase qu'il fut sèchement interrompu puis menacé d'une mort brutale avant qu'on lui passe les menottes. Il n'avait pas l'habitude de les avoir aux mains, c'était une sensation bizarre et pas franchement agréable. Un regard curieux et intéressé à la jeune femme qui portait, il le voyait maintenant, une tenue l'identifiant au moins comme Moff, peut-être autre chose aussi il ne voyait pas bien les autres sigles de son uniforme. Dernier haussement d'épaules avant qu'on l'emmène ailleurs, loin de tout ce petit monde.

Seul, si l'on exceptait la compagnie de 2 troopers pour le garder à l’œil, il se prit à songer à ce qui allait se passer prochainement. Au choix on allait le remettre au Bureau pour qu'il apprenne quelques leçons de respect de la loi ou on allait l'exécuter. Il pouvait y avoir tellement de façons malencontreuses pour sa santé d'ici qu'ils soient arrivés après tout. La situation était d'autant plus dérangeante qu'il avait, par le plus grand des hasards, rencontré la suspecte qu'il s'était mis en tête la veille d'épingler. En voulant le punir, on lui avait offert l'opportunité d'avoir ce qu'il voulait, amusant.

Au bout d'un temps indéterminé, le train sembla enfin arrivé à destination. Relevé sans sommation par ses geôliers, l'agent sortit dehors, vit la zone qui semblait désaffectée. A une dizaine de mètres de là, il distinguait la petite foule des prisonniers et encore plus loin, il croyait apercevoir la silhouette de la Moff, ou Conseillère comme on l'appelait. Conseil Impérial ? Eh bien, elle n'avait pas traîné pour monter en haut de l'échelle sociale. Il y avait également un comité d'accueil, reconnaissable entre mille. Les bidasses de l'armée de terre, prêts à faire leur boulot peut-être ? Ah non, pas exactement.

Et il y avait également quelques gars aux tenues caractéristiques. Venus là pour lui, probablement. Et voilà, fin du voyage mon petit Zygmunt, tes camarades sont là pour te prendre en charge. Ou pas. Il haussa haut les sourcils en entendant qu'on le libérait et que le rouquin était non seulement aux arrêts mais en plus tenu par le Bureau. Souriant, Molotch prit un plaisir certain à passer les menottes qu'on lui avait enfilé aux mains du lieutenant Karodux, lequel hurlait et tempêtait que c'était une erreur. Croisant le regard du rouquin, l'agent ne se priva pas de lui lancer une petite pique.

Ne vous en faites pas lieutenant, on va vous témoigner la même hospitalité que vous m'avez témoigné. Le service Interrogation a d'excellentes cellules vous savez. Allez, veuillez me suivre.

Du regard, il remarqua que le sergent vieillissant faisait ses excuses les plus plates et sincères à la Conseillère, non loin de là. Tenant d'une main son nouveau meilleur ami rouquin, Molotch commença à se rapprocher, à temps pour voir le sergent se diriger vers lui et s'excuser également auprès de lui. Il balaya les excuses d'un geste de la main, ça n'était pas important. A dire vrai, vu ses actes il pouvait déjà s'estimer heureux qu'on ne l'embêtait pas plus que ça.

Merci pour votre diligence sergent. Je m'en vais m'occuper de ce monsieur que voici. Avec votre permission, je vais juste avoir besoin d'un taxi pour retourner au Palais.

Alors qu'il faisait entrer de force le lieutenant furieux et vociférant dans le speeder alloué pour son retour, Molotch croisa le regard de Kor'rial. Claquant la porte, il se dirigea vers elle sans se préoccuper de son uniforme blanc quelque peu sali ni du fait qu'il avait perdu son béret assorti. Ce truc était moche de toute façon. Arrivé devant elle, il inclina la tête respectueusement, mains croisées, songeur. La situation lui était délicate à vrai dire et il ne savait trop comment réagir. Peut-être méritait-elle qu'il joue fair play, malgré que la logique lui aurait soufflé de n'en rien faire.

Moff Kor'rial. Nous avons été interrompus tout à l'heure. Agent Molotch, du Bureau de la Sécurité Impériale. J'étais à la poursuite de ce train en espérant comprendre pourquoi ces gens que nous repérons grâce aux appareils fournis par le gouvernement étaient parqués comme du bétail et emmenés ailleurs. J'ai dans l'idée que quelque chose dans leur sang les condamne à quelque sordide crime qu'ils auraient commis. Peut-être en savez-vous quelque chose ? Il faut également que vous sachiez que j'ai demandé à pouvoir ouvrir une enquête sur vous. Je vous le dit en guise de remerciement pour m'avoir sauvé la vie. Passez une bonne journée madame.




De retour au Bureau. Une sensation étrange, comme s'il était un étranger en terre hostile. Le sergent du Bureau qui l'avait puni l'avait croisé pile quand il entrait dans le bâtiment avec sa prise et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'avait pas aimé l'histoire. Molotch ne lui avait même pas accordé un regard autre que distrait mais il avait bien perçu combien son retour n'était voulu ni par lui ni par bon nombre de ses autres collègues. Les ignorant tous autant qu'ils étaient, le caridan avait pris l'ascenseur direction l'étage dévolu à Interrogation. Ensuite de quoi il avait brièvement expliqué l'histoire aux agents puis demandé que les interrogateurs se préparent pour leur travail.

Evidemment, le fait qu'il demandait un entretien dès maintenant leur compliquait un peu la tâche. D'ordinaire, on préférait laisser passer quelques jours en cellule un client, histoire de le laisser végéter, s'inquiéter et souffrir un peu de ses conditions de vie pas très agréables. C'était pour mettre en condition avant de passer aux choses sérieuses. Qu'à cela ne tienne, on savait tout à fait comment faire parler les prisonniers même sans passer par les préliminaires. Les agents interrogateurs connaissaient leurs affaires, on disait d'eux qu'ils apprenaient leur métier très jeunes, à peine majeurs voire plus tôt encore, histoire de les "vacciner" contre toute empathie. Une légende parmi d'autres qui circulait au sein du Bureau.

Dépossédé de toutes ses affaires, seulement vêtu d'une toile en tissu très léger, le rouquin paraissait bien misérable sans son armure de trooper. Il était menotté et tremblait légèrement à cause du froid - volontaire - dans la pièce d'interrogatoire. Il avait pourtant le regard ferme, la mâchoire crispée par la colère et ne montrait aucun signe de peur ni de repentance. En tant que trooper, il était de la maison et même les interrogateurs hésitaient à y aller trop franchement avec lui. Molotch n'avait pas cet état d'âme, bien qu'il n'avait pas non plus de haine particulière contre ce type.

Il assistait à la séance de l'autre côté du miroir sans tain, observant les interrogateurs exercer leur art, que ce soit subtilement ou de manière plus directe. Durant les 3 heures que dura l'interrogatoire, il ne dit rien de bien intéressant, ne laissa pas échapper un mot de ce que l'agent voulait savoir. A la question de décrire ce qu'il faisait sur ce quai, il répondait obstinément être uniquement chargé de faire monter les prisonniers puis les surveiller durant le trajet. Vers ou ? Il ne savait pas. Pour quelle raison ? Pas son problème. Pourquoi faire preuve de violence envers eux ? On lui indiquait qu'ils étaient des criminels et il fallait bien qu'ils restent dans les rangs.

Molotch soupira d'irritation. Chou blanc de ce côté, lui qui avait espéré pouvoir trouver des réponses. Lobotomisé au-delà du raisonnable, le Storm Cop ne dirait rien, trop loyal envers l'Empire et son devoir. Dans un sens, il respectait ça. On l'avait un peu passé à tabac et joué avec l'électricité mais en dehors de ça il n'avait rien de trop amoché. On le remit en cellule, avec de la chance il ressortirait avec un blâme, une perte de grade et une affectation dans un trou paumé sans possibilité d'évoluer pour quelques années. Avec moins de chance, il finirait surement en colonie pénale ou en prison.

Quant à l'agent, il remercia les instructeurs et reprit l'ascenseur, direction l'étage de Surveillance, sa branche. Il avait quelques idées pour suivre la piste qui s'était si brusquement arrêtée avec ce train au quai Tarkin 03. Il devait pouvoir accéder aux registres de l'astroport. Il s'installa à son bureau et rentra ses identifiants sur son holo-écran. Connecté à toutes les bases de données de l'Empire, incluant une infinité de services, agences gouvernementales et autres sources d'information, le Bureau pouvait accéder à quasiment n'importe quoi sur presque n'importe qui. Bien sûr, plus la personnalité était notable et les informations demandées sensibles, plus on était susceptible de ne pas avoir accès sans demander l'autorisation à la hiérarchie.

En ce qui le concernait, il ne souhaitait que les registres de l'astroport principal de Yaga Minor, celui ou il avait brièvement travaillé. Et plus précisément, les dates programmées des départs à venir pour les 7 prochains jours des trains du quai 17. Avec ça il aurait de quoi savoir quand agir. Ce fut sans difficulté qu'il obtint ce qu'il voulait. Il prit des notes pour avoir une trace des dates puis effaça sa consultation sur la base de données. Le Bureau gardait une trace de tout ce que consultaient ses membres, histoire de s'assurer qu'aucun n'allait pas traîner là ou il n'avait rien à faire. Directive des Affaires Internes, probablement. Personne n'avait besoin de savoir ce qu'il trafiquait, on n'était jamais trop prudent.




La nuit promettait d'être palpitante ce soir. Affalé dans son siège conducteur de son speeder qu'il avait récupéré dans la journée là ou il l'avait laissé - heureusement, personne n'avait osé le voler après qu'il s'en soit extirpé - Molotch attendait patiemment, observant depuis l'extérieur de l'astroport le quai 17. Il avait emprunté des macro-jumelles pour avoir un bon angle visuel sur le quai, primordial avec la nuit bien sombre qui régnait et ses pauvres yeux de simple mortel qui peineraient à bien discerner les choses.

Pour passer un peu le temps, l'agent grignota quelques morceaux d'un plat chaud acheté sur le chemin. Les registres indiquaient qu'il y aurait un départ de prévu dans la soirée, peu avant minuit. Il n'en était pas surpris, c'était un horaire parfait pour charger et embarquer des prisonniers gênants vers leur destination sans avoir de problème. Comme par exemple une Conseillère ou un agent un peu trop zélé qui auraient voulu en savoir plus et fouiner un peu trop pour leur bien. Malheureusement pour eux, ledit agent était vraiment trop tenace pour lâcher l'affaire maintenant et comptait bien profiter du miraculeux coup de bol de ce matin pour continuer son enquête.

Il savait jouer avec le feu et acceptait les risques que ça impliquait. La vérité était que Molotch ne se définissait que par son sens du devoir et qu'il avait quasiment oublié tout ce qui faisait de lui Zygmunt Molotch, excepté ce qui pouvait lui servir pour son travail. Il n'avait plus grand-chose à perdre pour craindre de risquer carrière et vie dans cette affaire. On pouvait dire qu'il était tellement désespéré, tellement au fond du trou que rien ne le touchait plus ou presque.

Ce soir serait le bon, il le sentait. Et au pire, s'il s'était trompé, il avait les registres pour toute la semaine, il lui suffirait de continuer à espionner discrètement puis suivre le train jusqu'à trouver ce qu'il cherchait. Il avait une bonne raison d'être optimiste, étant en dehors de ses heures de service il n'était plus tenu de porter son uniforme ridicule et avait pu enfiler ses fringues habituelles. Rien que ça le rendait de bonne humeur. Ce soir serait le bon, il le sentait. Patient, Molotch observait, surveillait. Et attendait.
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By Helera Kor'rial
#34741
Ambiance


Finalement, les soldats l’accompagnèrent dans le wagon. Tandis que le roux faisait sa forte tête. Il méprisait tout le monde et se sentait investi d’une âme supérieure de commandement. Le genre d’homme que l’empereur n’appréciait pas particulièrement, et l’empire tout avec lui. Pourtant il était aux commandes de quelque chose de trop gros pour n’être qu’un simple officier. Pas de marque bleue sur l’uniforme, alors l’empereur ne l’avait pas nommé. Quoi qu’il en soit, on en était rendu à faire rentrer un homme qui n’avait rien à faire là. Helera le maîtrisa bien vite, et … nouvelle claque envers la jeune femme. Helera se releva prestement et son visage prit une teinte des plus agressives. Elle se dirigea vers l’officier en question, tandis qu’il vociférait à l’agent de ne pas parler. L’arme fut dégainée.

« Si vous touchez encore une seule petite fois à ces gens. Je vous promets sur les os noirs de palpatine que je vous éjecte de ce transport. »

Ses yeux tempêtaient d’une lueur blanchâtre. Il y avait un ouragan à l’intérieur même de ses pupilles, tournoyant autour d’une iris grisâtre. La reine perdait peu à peu patience avec ce genre d’individus. Elle en voyait tout le temps et à tous les niveaux. Et si le respect des hautes hiérarchies lui était obligatoire, ce petit ramasse merde n’avait rien pour lui donner des ordres. Son cœur tambourinnait dans sa poitrine, et elle n’attendait qu’une pression sur la détente. La salve d’énergie serait alors générée et amplifiée dans les circuits galvens. Puis lancée à vive allure à l’aide d’une micro impulsion. Alors elle s’écraserait contre son torse et serait alors aspiré par la conseillère, lui donnant assez d’énergie pour casser dix fois les soldats qui se trouvaient à bord. Elle n’attendait que cela, la pression sur la détente. Mais rien. Le duel de regard se conclut par un silence entre l’un et l’autre, tandis que la conseillère se dirigea dans un coin. C’est alors que son attitude changea et elle croisa les mains dans le dos, redressa les épaules et ferma les yeux. Une attitude plus noble d’une personne de son rang.

Du reste, elle n’écouta pas ce qu’il disait. Concentrée dans la Force à repérer les mouvements du lévitrain, son trajet, le temps de trajet, tout. Associant vitesse et temps, on en déduisat une distance, laquelle pouvait être utilisée pour tracer des zones de désserve. Tout cela se révélerait inutile, et ce n’est qu’au quai Tarkin 3 qu’elle s’en rendit compte. D’abord on les fit sortir, puis on arrêta le lieutenant, avant de libérer les prisonniers. Helera n’avait rien dit et observait en silence, aucune expression faciale ne trahissant son faciès. La glace qui y était accrochée n’aurait su trahir son ressenti. Son regard erra sur les alentours, sur la gare, sur les bâtiments. Il n’y avait personne d’autres qu’eux. Elle se baissa et laisser traîner ses doigts sur les rails, utilisant la Force pour y visualiser les défauts structurels. Plus utilisé depuis des années. Elle hocha négativement la tête mais garda son mutisme. Le nouvel officier, bien plus cordiale, s’approcha d’elle pour s’excuser.

« Cela rentre dans l’ordre des choses. Merci pour tout, officier … quel est votre nom ? »

Helera le regardait avec insistance, mémorisant les traits de son visage de son esprit parfait. Mémoire absolue oblige, elle voulait garder une image intacte de ce monsieur. Impliqué dans l’affaire à tout point de vu, elle allait devoir remonter la piste de commandement. Une fois que son nom fut donné, ou non, elle se dirigea vers la femme à qui l’on apportait des soins rudimentaires. Helera s’inclina respectueusement. La su-nommée portait une couverture de l’armée pour se réchauffer, à l’égal de tous les ex-détenus. On en faisait trop.

« Madame, je vous prie de croire que je ferai tout mon possible pour dénouer cette affaire. Quand vous le voudrez, j’aimerai que vous veniez me voir dans le centre de Yaga Minor, immeuble B, quartier 08 du centre politique. Mon bureau est au 38 ème étages. Je vous donne mes coordonnées. »

Tout en lui parlant, elle avait posé la paume de sa main sur sa joue. Un geste qui aurait paru familier, et qui l’était sûrement. Mais ce n’était qu’un détournement d’attention, tandis qu’elle gardait son emprunte psychique en mémoire. Elle avait vu faire cela par Jenna à l’époque, et avait recommencé avec le journal de Mya. Dans les deux fois, elle avait utilisé la langue. Impossible cependant de lui enfourner la sienne dans la bouche. Son mouchard plus ou moins bien installé, elle prit congé. On l’interrompit quelques minutes à peine à la suite. L’agent du BSI qui était tombé du ciel, elle l’avait oublié celui là. Inexact, elle n’oubliait jamais rien. Disons qu’elle l’avait éludé. Elle s’inclina devant l’agent, vieille habitude, et l’écouta en silence. Ce qu’il lui expliqua lui donna alors matière à réfléchir. Du sang, appareil utilisé par l’empereur. Qu’on le voulût ou non, cela faisait trop de coincidences. L’enquête lui tira un sourire.

« Le bureau s’inquiète qu’une femme prenne de la place dans le pouvoir impériale ? Peu importe. Vous viendrez à mon bureau quand je vous contacterai, agent Molotch. Ou a l’improviste ceci dit, vous avez mes coordonnées. »

Elle balaya tout cela de la main et se retourna vers la gare, se redressa et huma l’air, gonflant ses poumons. Elle relâcha la pression avant de lui demander.

« Que voyez vous ? … Rien. C’est bien cela le problème. Ces rails n’ont pas été utilisées depuis bien longtemps. L’usine est désafectée, pas de comité d’accueil administratif, rien. Nous avons été détournés. Ces gens sont probablement déjà fichés. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il retrouve le chemin d’une gare. »

Elle marqua une pause.

« Reroutage pendant le trajet. Je suis désormais fichée à mon tour, et vous également. Prenez garde à vous, agent Molotch. Les projecteurs nous illuminent désormais et les titres ne serviront plus à rien. Je vous souhaite également une bonne journée. »

Sous ses paroles prophétèsses se cachait une sourde véritée. Celle qu’elle n’osait penser depuis le début de sa nomination. L’empire pour lequel elle rêvait était parsemé de branche pourrie, sur lesquels poussaient des fruits que l’on ignorait. Helera n’aimait pas l’ignorance, et encore moins quand on la prenait pour une idiote. L’empereur l’avait engagée pour sa détermination, alors c’était au nom de cela qu’elle allait devoir continuer.




Quai 17, la nuit. Noire et pourtant éclairée de dizaine de projecteur à forte intensité. Son uniforme avait été retirée, le tissu troqué pour du métal. L’armure de combat en vigueur d’un noir si profond qu’aucune lumière n’en était émise. C’était imagé, pour sûr. L’armure troquée contre l’uniforme. Les titres n’existaient plus, comme elle avait pu l’expliquer tantôt. Ce soir, il n’y avait plus de conseillère, il ne restait que l’ombre de ses interrogations. Helera avait alors enfilée un bonnet qui lui cachait les cheveux, qu’elle avait soigneusement dissimulé. Son maquillage noirâtre autour des yeux fut accentué cette nuit là. Perchée sur un wagon désafecté qui servait davantage de barrière que de transport, elle observait tranquillement le quai, attendant qu’un train se présente pour passer à l’attaque. Tout était désormais minuté.
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