L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Helera Kor'rial
#34968
Ambiance


Assise en position fœtale, sur le sol froid de la chambre, adossé au lit, elle restait emmurée sous l’influence de ses cauchemards. Vivant ou mort, tous étaient pour elle une source d’angoisse. Il n’y avait pas de bruits, pas d’air, rien qui puisse troubler sa relative tranquilité. Son corps quant à lui était agité des manifestations de son esprit. Si le bras robotique avait pu encore avoir des spasmes, il aurait surement bougé tout autant que le droit. Chaque tremblement la rappelant à la réalité, et en même temps l’enfonçait davantage dans sa douleur. Les dents serrées, les larmes coulant le long de son visage, tombant ensuite sur le sol, la conseillère ne bougeait plus. Quelques mouvements de dos, tout au plus. C’était dans cette peine qu’ils revenaient tous. Dave n’était que le portier d’une myriade de visages qui défilaient dans son esprit. Helera avait une mémoire absolue, elle n’oubliait rien du tout. Une qualité, dans certaine situation, une malédiction dans cette situation. Elle ne pouvait détacher sa son esprit du visage du soldat, avant l’explosion, avant le flash. La porte s’ouvrit lentement, elle n’entendit rien. La lumière d’un coup l’inonda, elle sursauta. Ses sens pourtant si alertes ne fonctionnaient plus. La Force qui l’entourait souvent n’était qu’une page trop rapidement parcourue. Il ne restait rien, ou plutôt lui. L’agent.

Helera le vit d’abord en double, puis de manière acqueuse. Elle essuya ses larmes, n’étant plus sûr d’être encore dans son rêve ou dans la réalité. Tout tanguait devant l’écran, à tel point qu’elle en avait la nausée. L’agent la surplomba en s’asseyant sur le bord du lit, la regardait, la jugeait. Le rêve était toujours le plus compliqué, car il n’y avait plus de contrôle. Le rêve n’était cependant pas si douloureux, et seul l’épaule était témoin de la réalité de sa blessure. Les cheveux collés sur le crane, transpirante à souhait, le pull lui donnait chaud. Et ce n’était pas ses jambes dénuées de tissu qui auraient pu réguler sa température. Non, son cerveau surchauffait, et elle transpirait davantage, mêlant le sel de sa tristesse à celui de sa transpiration. Helera croisa alors son regard bleuté, ses yeux fatigués, son air de chien battu. Elle ouvrit la bouche, voulut dire un mot, mais rien n’en sortit. Au lieu de cela, ses lèvres furent agitées de tremblement et elle repartie en larme. La reine enfouit son visage à travers ses jambes, dans son cocon personnel. Loin de tout et de tous, et pourtant à la vue de l’univers tout entier. Elle pleura de nouveau, perdait pied, perdait la tête. Les cinq minutes qui suivirent furent témoins de ce même silence royal, jusqu’à ce qu’elle arrive enfin à relever la tête, et la poser contre le rebord du lit. A moitiée sur le bois, a moitiée sur le matelas.

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« Il est mort. Ils sont morts tous les deux, pour moi. Pour me protéger. Je vois son visage. J’entends encore sa voix, le son de sa voix … »

Son visage se déforma de nouveau sous la tristesse, mais elle retint les pleures, se concentrant sur la fenêtre en face d’elle. Elle respirait lentement, essayant de calmer ses pulsions. Toujours cette même scène, de ce soldat plongeant sur cette simple petite sphère métallique. Comment avait-elle pu être si distraite au point de ne pas avoir vu le détonateur ? Elle qui normalement voyait tout, entendait tout. Son manque de vigilence avait fait perdre la vie à quelqu’un. Ce n’était pas lui qui aurait dû mourir, c’était elle. Et par la Force, elle l’aurait bien mérité. Le souffle de l’explosion lui parcourut l’échine et fit remonter des émotions d’auto défense et de protection. L’agent descendit à son niveau, elle releva la tête vers lui. Le regarder, c’était comme se regarder en face, avec tous ses défauts et ses incertitudes. Cela faisait mal. Néanmoins, elle accepta cette main et s’y attela pour s’y relever. Puis lentement se déposa sur le lit à ses côtés, le regard baissa vers sa main qui se grattait les ongles nerveusement. Helera n’avait la féminité des autres femmes et n’avait pas d’ongles longs et bien coupés. Elle se les rongeait souvent, avec ses autres doigts. C’était un tic, ou un toc.

« Je sens quand les gens meurent, leurs sentiments son si fort et si limpide qu’ils me traversent. Je ne peux pas filtrer. J’ai senti Jorj quand il s’était éteint, j’étais avec lui, je l’ai accompagné. Mais pour Dave, ce fut brutale. Il n’a pas eu le temps de se rendre compte… C’est pire que tout … »




Elle essuya son visage avant qu’il ne se remette à couler. Tremblottante de maladie, ses lèvres avaient des spasmes propres à un manque de contrôle et un relachement. Elle laissa tête se poser sur l’épaule de l’agent, le regard toujours dans le vide devant elle. Helera voyait des choses qu’elle seule pouvait distinguer. Un écran semblait danser devant elle et la reine avait un mal fou à se concentrer sur autre chose. En plein délire, elle n’avait plus de contenance. La journée avait été trop difficile.
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By Zygmunt Molotch
#34972
La culpabilité. Une émotion puissante et dangereuse, à double tranchant, qui pouvait tout autant motiver sa victime à s'en défaire que de la faire baisser les bras. Une émotion que l'agent ne connaissait que trop bien, hanté par elle depuis 13 ans maintenant. Conjugué à cela, le syndrome du survivant qui se reprochait d'être en vie quand d'autres ne l'étaient pas et une probable crise de nerfs avec la connaissance d'un grand danger pour elle et sa progéniture. Avec tout ça vous obteniez suffisamment de quoi briser le calme de façade et le port prétendument royal de la jeune femme pour ne laisser qu'une épave sanglotante et complètement paumée, guère plus bonne qu'à salir son pull avec ses larmes et marmonner des mots sans aucun sens entre 2 poussées de morve dégoulinant du nez. Un tableau charmant.

Par un caprice du destin amusant pour peu qu'on fasse preuve d'humour noir, la reine avait fait le même genre de cauchemar que lui, voyant le fantôme des morts qui la hantaient et la harcelaient. Mais là ou lui était habitué à ce genre de visions, ce n'était assurément pas son cas à elle. Affronter ses démons était le meilleur moyen de les repousser et les faire disparaître, encore fallait-il en trouver la force et la volonté, aller au-delà de la culpabilité et pouvoir se pardonner à soi-même une faute imaginaire. Ironiquement, lui qui ne voulait pas vaincre ces démons qui le hantaient, pensait pouvoir l'aider à vaincre les siens.

Vous vous reprochez des morts qui ne sont pas de votre fait. Dites-vous qu'ils ont fait leur devoir et qu'ils ont librement consenti au sacrifice ultime pour vous protéger. Vous ne vous rendez pas service en châtiant votre âme par désir insensé d'expier. Vous valez mieux que ça.

La tête auparavant conseillère de l'Empereur vint se ficher contre son épaule sitôt après qu'il l'eut aidé à s'asseoir sur le lit à côté de lui. Il sentait sa respiration étouffée là au creux près de son visage, les yeux perdus dans le vague à fixer quelque représentation fantasmagorique qu'elle seule voyait. Le jeune visage sur son épaule gauche, il posa sa main gauche sur l'épaule gauche de la reine en un geste de compassion qui, bien qu'un peu guindée par manque de pratique, était honnête par sa simplicité. Doucement, la main se serra comme pour dégager des ondes positives par son contact.

Vous êtes en sécurité ici. Personne ne peut vous atteindre, ni les vivants ni les morts. Ayez foi en cela.

Cette chambre n'était rien de moins qu'un abri dans lequel rien ne pouvait percer jusqu'à l'atteindre, il fallait qu'elle le réalise, qu'elle l'intègre et surtout qu'elle y croie. De là viendraient l'oubli et la délivrance, la sécurité - ou son illusion - et le fardeau allégé jusqu'à ne plus rien peser du tout. Relâchant la pression légère qu'il appliquait sur son épaule, il se dégagea lentement de l'étau que représentait le visage de la conseillère posée sur la sienne puis, avec douceur, prit le visage inondé de larmes entre ses 2 mains qui l'encadraient sans forcer. Molotch rendait son regard à la jeune femme de ses yeux qui ne jugeaient pas ni ne critiquaient. Ils ne plaignaient pas non plus ni n'avaient pitié. Ils comprenaient et acceptaient.

Regardez-moi Helera. Vous êtes forte. Vous êtes courageuse. Vous incarnez une possibilité unique pour l'Empire, un changement. Certains craignent ce changement et feront tout pour l'empêcher mais ils échoueront. Ne vous reprochez plus rien. Puisez du réconfort dans cette certitude que la justice l'emportera et que vous triompherez d'eux. Vous avez pleuré pour ceux qui sont morts pour vous. Il n'existe pas de meilleur hommage que vous puissiez leur rendre en vivant et en affrontant ceux qui sont responsables de leur mort. Vous êtes innocente du crime dont vous vous affligez.

Que pouvait-il bien se passer derrière le miroir de ses yeux bleus larmoyants ? Quelles pensées moroses et emplies de chagrin ? Y avait-il un véritable nœud de honte et de dégoût d'elle-même qui se développait ou ses mots avaient-ils allumé la flamme d'une acceptation simple et sincère de son innocence ? Une seule personne pouvait répondre à ces questions. Lâchant le visage de la conseillère, les mains de l'agent reculèrent puis il ouvrit les bras en grand, dans un geste l'invitant à venir s'y cloîtrer. Elle sembla hésiter puis accepta la manœuvre, se réfugiant dans une étreinte rassurante faite par un inconnu. Molotch se rendit alors compte combien lui aussi avait souffert de la solitude tout en se convainquant du contraire et que cela lui était bénéfique.

La situation restait paradoxale dans sa tête. Accueillant, protégeant, soignant et rassurant une femme fugitive dans son propre Empire, une femme qu'il soupçonnait lui-même de traîtrise malgré des doutes certains suite à leur conversation quelques heures plus tôt. Ce qu'il lui avait dit sur l'espoir du changement qu'elle incarnait était vrai mais il croyait sans y croire. Réservant son jugement, une partie de lui ne pouvait s'empêcher de rester détachée et distante, prenant le recul nécessaire pour juger cette suspecte qu'il devait protéger autant que soupçonner. Une autre éprouvait de l'empathie pour elle qui venait de traverser une terrible épreuve et se retrouvait du jour au lendemain face à la vérité de ce qu'impliquait être une figure connue et nouvelle dans l'Empire. Difficile de faire le tri dans tout ça.

Nous sommes seuls. Pleurez, soulagez-vous de toute votre angoisse et toute votre tristesse. Je suis seul à vous voir et je ne vous juge pas. Laissez sortir tout ce qui vous ronge et débarrassez-vous en. Je connais une astuce que j'ai lu quelque part une fois. Répétez-vous ceci dans votre tête en inspirant et expirant lentement entre chaque phrase : Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer à travers moi. Et quand elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi*.

Cette tirade provenait d'un vieux livre qu'il avait pu examiner durant une enquête de routine sur un illuminé quelques années auparavant. Bien que le type eut été un forcené et un tueur maniaque, le livre lui avait semblé très intéressant et comme porteur de vérités profondes. Ce passage qu'il citait l'avait particulièrement marqué bien qu'il ignorait pourquoi. Peut-être ses implications avaient-elles touché son âme d'une façon aussi puissante qu'indéchiffrable. Qui sait.



* Naturellement, toute référence littéraire liée est totalement fortuite :cool:
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By Helera Kor'rial
#34973
Ambiance


« Je reproche à la Force de me les faire entendre. Je ne cherche que le silence et rien de plus. »

Ne plus rien entendre, c’était bien la plus belle des récompenses. Là ce soir, il n’y avait rien. Dehors, dans la rue, il n’y avait rien. Mais dès lors que les évènements devenaient importants, les gens perdaient le contrôle. Ils devenaient des hauts parleurs à eux tous, provoquant un brouhaha que peu d’élus pouvaient écouter. Des mélodies si stridentes, cassés, que cela pouvait devenir fou. Entendre sans écouter, écouter sans comprendre. Helera devenait le receptacle de ces sentiments et sentaient ce qu’ils sentaient. Combien de fois avait-elle connu la mort ? Bien trop. Chaque fois cependant était plus difficile que la précédente. La vie était à idolatrer parce que la mort était horrible et brutale. Les Jedi la niaient, les Sith l’adulait, parce qu’elle était le vecteur de sentiments si puissants qu’elle en faisait vibrer la Force. Posée au creux de son visage, elle sentit le bras qui vint entourer ses épaules. Cela lui fit du bien. Bien plus que ce qu’elle aurait imaginer. C’était comme un retour à la réalité. Une réalité si difficile pourtant.

C’était Althar qui aurait dû être à sa place. Mais non, il n’y avait que lui. Rien que pour cela, elle le remerciait. Helera avait des goûts simples et des envies rudimentaires. Etre écoutée, être protégée, être accompagnée … Rien de plus, rien de moins. Ses paroles firent écho à cette pensée. Ce n’est pas l’endroit qui était la sécurité, c’était le fait qu’elle n’était pas seule. La reine n’était pas de ces gens qui pouvaient vivres des années en ermites. Cela la rendait morose et finissait par lui faire ressortir les pires émotions. Molotch se sépara et prit son visage entre ses mains. Il y avait ce mirroir en face d’elle sur lequel elle n’arrivait pas à se concentrer. Les yeux lui lançaient des éclairs, refletant toute la tristesse et la misère du monde. Tout ce qui l’accablait, la destabilisait. La chaleur de ses mains enserrant son visage, les yeux dans les yeux, la tristesse dans la tristesse. Pourtant, ses paroles ne venaient pas. Elles étaient empruntes d’ignorance. L’ignorance du sommet de la hiérarchie, le mont Olympe des décisions. Là où tout descendait mais rien ne montait. Rien ni personne. L’empire, le sexisme, la violence, la corruption, l’empereur… Toutes ces choses qu’elle avait voulu changer, mais qui n’étaient que poussière au soleil. Des tentatives vaines qui menaient à l’illumination de ces particules de poussières. Un brouhaha qui s’envolait aux quatres vents. Helera serra les lèvres une nouvelle fois et détourna le regard, s’extrayant de son emprise.

« Ils le craignent, mais il n’y aura rien. La justice n’existe pas, elle est là et là. »

Elle pointa un doigt contre son cœur, puis sur sa tête.

« Je ne pourrais rien faire changer ici. Je l’ai cru mais … non. Cet attentat était motivé par des peurs qui finalement n’avait pas de fondements… »

Nouvelle grimace faciale, mais elle se contrôlera. Quelques spasmes agitaient encore son corps mais elle arrivait au moins à avoir de plus en plus les idées claires. Pas censées cependant, mais au moins assez limpides. Un hommage pour Dave et Jorj, et pour toutes les personnes. Oui, c’était la meilleure idée qu’elle pouvait faire. Elle jeta un regard à l’agent, c’était même une très bonne idée. Cela ne les ramenerait pas, et ils seraient toujours là pour les accueillir la nuit. Eux et tous les autres. Au moins pourrait-elle leur dire adieux et les remercier comme il se devait. Cette simple perspective la fit de nouveau repartir en larme. Molotch écarta néanmoins les bras et elle s’y réfugia. Au lieu de pleurer dans le vide, elle pleurait contre lui. Elle pleurait pour eux, ceux laissés derrière. De son unique bras, elle entoura à son tour le torse de l’impérial et resta ainsi. Joue contre torse, tandis qu’il l’enserrait dans cette prison de réconfort. L’efficacité dans la simplicité. La force de la proximité, c’était accepter, s’accepter pour ne faire qu’un avec l’autre. Pas d’amour là dedans, pas de sexuelle non plus. Une liaison spirituelle qui pendant un moment, était l’unique pont entre deux personnes. Lutter à deux pour endurer de manière solitaire. C’est alors qu’il lui expliqua ce qu’il avait pu lire pendant une de ses enquêtes.

« C’est beau, je m’en rappellerai. » Promit-elle.

Elle se dégagea de l’étreinte et baissa les yeux, réflechissant à ce que son père lui avait dit. Cette fois là, alors qu’elle était sur ce toit, et qu’elle allait sauter dans le vide. Cette fois là où elle avait failli perdre la vie, s’ôter la vie, sous la pression de son existence. Cette phrase n’était pas à insérer dans ce contexte cependant. Helera se passa une main sur le visage, redressant ses cheveux en arrière. Le visage désormais plus sec, elle expira lentement avant de regarder l’heure.

« Merci d’être là. »

Helera baissa de nouveau le regard et glissa de l’autre côté du lit. Même si elle faisait en sorte de rester le plus noble possible, on sentait que l’orage n’était pas encore passé et que son esprit restait encore tourmenté. Une parole de trop, une pensée, et tout allait recommencer. Avec une simplicité des plus absolu, tout en glissant ses jambes sous les couettes, elle demanda :

« Est-ce que cela vous dérangerait de rester avec moi ? »

La reine, la conseillère, s’était envolée. Et à la place ne restait qu’une petite fille qui n’eut jamais eu droit à aucun calin de sa vie. Avec qui l’on n’avait jamais joué. Que l’on avait abandonné, systématiquement. Une petite fille visiblement trop polissonne pour avoir le droit à un peu d’attention sincère. Attention qu’elle reconnut chez lui, et dont elle fit en sorte de s’abreuver, au moins tant qu’elle le pouvait encore. Il se glissa à côté d’elle et lui en fut reconnaissante. Pas de sourire, pas de joie, juste de la reconnaissance, sans qu’elle n’ignore ce que tout cela pouvait vouloir signifier. Des sigifications hasardeuses, qui n’avaient pas leur place. La reine récupéra un coussin et l’envoya contre l’interrupteur. Elle ne toucha pas l’agent, elle n’était pas tournée vers lui. Mais tout ce qu’elle savait, c’était qu’il était là. Elle n’avait rien besoin de plus.

« Merci … heu … Je ne connais même pas votre prénom… »
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By Zygmunt Molotch
#35095
Il devait être tellement terrible de vivre en entendant les pensées et les émotions des autres à tout instant. C'était ça sentir la Force ? Rien d'étonnant à ce que l'Empire et son Empereur n'abhorrent pareille capacité dans ce cas. D'une part c'était un pouvoir bien dangereux contre lequel on était impuissant, - et rien ne déplaisait autant à une nation d'être impuissante - d'autre part c'était un fardeau insoutenable pour ces individus qui, pour une raison ou une autre, s'en trouvaient considérablement gênés dans leur vie de tout les jours.

Lui s'estimait soulagé de n'être qu'un homme comme les autres, un individu anonyme parmi la masse tentaculaire auquel on ne faisait pas attention et qu'on oubliait sitôt croisé, sauf bien sûr s'il était là pour vos coffrer et vous envoyer au frais. Il y avait un réconfort certain à se dire qu'on était tout à fait ordinaire, on rentrait dans le moule et on n'avait ainsi plus à craindre le jugement du regard des autres, bien qu'il ne se fut jamais assez soucié de son prochain pour ça. L'avantage d'être du Bureau c'est qu'on ne comptait pas à titre individuel, au point d'être plus souvent un numéro d'immatriculation qu'un nom. Enfin, avantage, ça dépend pour qui.

La justice existe et elle existe surtout au sein de l'Empire, n'en doutez pas.

Loyal à sa nation, l'agent avait parlé d'une voix ne souffrant pas de contestation. Oh, elle pouvait en douter voire avoir son avis sur la question mais celui du caridan était bien tranché. L'Empire était tout et le reste n'était rien, point, à la ligne. Si blasé qu'il fut au quotidien, Molotch restait un fanatique et la simple idée qu'on puisse critiquer l'Empire, ses institutions, son chef ou quoi que ce soit d'autre réveillait l'agent du BSI en lui. L'Empire avait raison et ainsi en était-il sans aucune contestation possible. Contester revenait à être un traître ou un anarchiste et il méprisait l'un comme l'autre, prenant plaisir à les envoyer en rééducation ou en pendaison.

Il croyait sincèrement et peut-être naïvement en les bienfaits de la société impériale et ses institutions. D'un autre côté, il avait suffisamment traqué la corruption et la félonie dans toutes les couches de la société pour savoir que rien n'était parfait. Mais à défaut de l'être, l'Empire restait le plus proche du parangon de vertu de toutes les nations galactiques. Le changement pour le mieux ne viendrait que de l'intérieur à force de persévérance, cela aussi était une certitude selon lui. Lui qui ne connaissait rien des réalités des cercles de pouvoir et de la cour impériale, loin en haut de ses modestes compétences.

Ce fut alors que tomba la demande, sortant de nulle part et le consternant autant qu'elle le laissa coi. Rester avec elle ? Dans le lit ? Dormir à côté d'elle ? Mais pourquoi donc ? Quelle mouche l'avait piquée ? Il n'avait fait que dire la vérité telle qu'il la percevait, il n'avait pas voulu jouer les grands penseurs et sortir les mouchoirs et toute la panoplie. Ne sachant trop que faire ni que répondre, – il aurait risqué de se barrer sans mot dire de la chambre pour un peu – il se contenta de hocher la tête de haut en bas. Advienne que pourra, de toute façon il n'y a rien du tout là, c'est surement un simple besoin de sentir quelqu'un près d'elle pour dormir mieux.

En ce qui le concernait, il allait dormir sans aucun souci dans ce lit qui était le sien. D'accord, ça allait lui faire bizarre de constater que son lit à deux places habituellement vide était maintenant rempli au point de lui laisser uniquement une partie de la place disponible. Au début. Et puis d'ici 5 minutes on n'en parlerait plus. Chacun prit sa place, se tournant le dos en position allongée pour essayer de voler quelques heures de sommeil avant que le retour à la réalité ne les frappe durement et cruellement. Il lui faudrait une sacrée dose de café au réveil pour être en forme, sans oublier la douche bien brûlante à souhait.

Zygmunt, madame la conseillère. Zygmunt Molotch.

Sitôt le silence revenu, il s'endormit d'un sommeil sans rêves. Le visage de son frère ne cessa pas de le hanter mais au moins ne l'insultait-il plus cette fois. Wystan avait des yeux bleus cette fois, bleus comme le ciel dégagé d'un lointain monde dans le sud, représenté par une monarque farouche.




Il avait avalé 3 tasses d'affilée de stimm-café mais il était maintenant prêt à sortir dehors. Comme convenu, Molotch laissa ses clés à la jeune femme maintenant seule ainsi que plusieurs comlinks au cas ou elle aurait besoin d'appeler pour sa progéniture ou l'agent lui-même sur le sien, privé et sécurisé. Il avait même pris soin de laisser un peu de crédits au cas ou elle voudrait sortir acheter quelque chose, mais prudence surtout. De son côté il dût prendre un transport en commun pour se rendre au Palais agressé. Heureusement, l'antenne du Bureau était d'un des côtés épargnés par la bombe, aussi le BSI n'avait-il pas été obligé de déménager temporairement. Le voyage fut particulièrement long, des StormCorps étant stationnés à presque chaque coin de rue et arrêtant chaque véhicule pour inspection.

N'y tenant plus au bout de la 7e inspection, l'agent présenta son badge – inutile vu l'uniforme qu'il portait – le présentant comme agent du Bureau et exigea qu'on mette un véhicule à disposition pour l'emmener au Palais. Bon gré mal gré, malgré la haine féroce qu'inspirait son uniforme, en une telle situation de crise, plus encore que d'habitude, le BSI faisait la loi et on l'emmena donc. D'apercevoir le grand bâtiment illustre, symbole jusqu'à la veille de la grandeur et la toute-puissance de l'Empire, éventré et avec un tel cratère sur tout un pan de sa structure, cela lui fit mal. La fureur qu'il ressentait envers les traîtres responsables de ce massacre lui était comme une blessure à la poitrine, l'empêchant presque de respirer sous le coup de la colère.

Une fois l'ascenseur pris pour monter jusqu'à l'antenne du Bureau, Molotch arriva dans ce qui semblait être un enfer auditif. D'habitude plutôt calmes, les locaux étaient inondés de cris, d'injures, d'appareils de communication sonnant constamment et autres bruits témoignant de toute la pression et l'énergie que mettait le BSI à trouver des réponses et surtout, des coupables. A peine fut-il en vue de son bureau personnel qu'il entendit la voix de l'un des agents dans son dos. Ni Vait ni Fischig, un simple employé habituellement cantonné au tri des rapports de surveillance. On l'attendait dans le bureau de son agent Senior.

Molotch remercia l'homme et se rendit donc au bureau, y entra et tomba nez à nez avec son agent, Uber Aemos et rien de moins qu'un homme qu'il connaissait de nom et de réputation : le Colonel Severian, responsable du Bureau sur Yaga Minor en personne. Sitôt entré, l'agent sentit les regards de ses 2 supérieurs. Celui d'Aemos était fin et perspicace comme s'il savait déjà ce qu'allait lui dire l'agent, bien qu'il y lût aussi de la fatigue, de l'inquiétude et un reflet de sa propre rage face à la situation. Severian quant à lui le regardait comme il aurait regardé un ennemi, notant rapidement chaque façon de le neutraliser, cherchant les points faibles. Tels étaient les reflets de leurs personnalités, l'un étant plus un guide et un mentor quand l'autre était un tueur méthodique et patient dont les responsabilités expliquaient sa façon d'être.

Agent Molotch, justement nous parlions de vous avec votre agent Senior.
En bien ou en mal ?

Il n'était guère prudent de jouer à ce genre de joute verbale quand on avait face à soi le plus dangereux des membres du Bureau présent actuellement sur toute la planète. Mais le caridan était comme ça. Un jour, ça finirait par lui retomber dessus.

Tout dépend du point de vue.
Quel point de vue faut-il adopter dans ce cas ?
Celui d'un colonel du BSI qui se retrouve avec un dossier aussi chaud sur les mains sans aucune piste probante.
Colonel, suis-je accusé de quelque chose ?
Non Agent, en aucun cas. Vous êtes ici parce que vous êtes celui qui a donné l'alerte, trop tard pour empêcher cette tragédie certes, mais vous nous avez prévenus et évité que la catastrophe soit pire encore.
Mais ?
Que faisiez-vous à l'intérieur du palais juste avant que la bombe n'explose alors que vous saviez que ça n'était qu'une question de minutes ? Les caméras vous ont vu vous extirper des ruines en compagnie de plusieurs individus dont aucun n'a été retrouvé depuis, excepté un StormCorps sérieusement blessé qui a été remis aux interrogateurs selon vos instructions avant que vous ne disparaissiez.
Il est toujours vivant ? Et l'informateur, celui qui a craché le morceau ?
Tout deux sont entre les mains expertes de nos praticiens. J'ai ordonné qu'ils soient préparés pour les mesures d'interrogatoires les plus extrêmes. Nous voulons des réponses et nous les aurons. Ou êtes-vous allé après avoir fui le palais ? Et pourquoi y étiez-vous entré ?

L'agent garda le silence quelques instants, pesant les options qui s'offraient à lui. Il n'était pas encore en danger car personne n'aurait pu croire qu'il était lié aux traîtres après tout ses efforts. Mais il sentait bien à quel point les 2 hommes étaient à cran. La traque ne devait pas piétiner sous peine de voir tomber des têtes, dont les leurs et il y avait à parier qu'ils le savaient parfaitement. S'ils suspectaient qu'il taisait des informations importantes voire vitales, ils n'hésiteraient pas à le soumettre à la question.

La cible de cette attaque était la reine et conseillère Helera Kor'rial, Moff de Nelvaan. J'ai appris cette information 15 minutes avant l'explosion et j'espérais l'empêcher, à la fois pour protéger la conseillère et tout ceux au palais. Je n'ai pas réussi à l'arrêter mais j'ai pu trouver la conseillère et sa suite, que j'ai escorté comme j'ai pu hors des décombres. Il est important que vous sachiez que durant notre fuite, des StormCorps ont tenté de nous abattre, je pense qu'ils étaient là pour vérifier que la cible était bien morte.


Il y eut un long silence tandis que les 2 vétérans assimilaient toutes les implications de ce résumé. Aemos fut le premier à poser la question qu'ils devaient chacun se poser, il en était certain.

Dans ce cas, ou est la conseillère Kor'rial, agent ? Si elle est en vie, ou est-elle ?
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By Harlon Astellan
#35097
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Il fallait veiller. Chaque instant pouvait être le dernier. La meilleure des cachettes était celle qui se trouvait en plein oeil du cyclone. Mais tout restait en suspens. Les traces pouvaient remonter jusqu'à cet endroit. Chaque individu, dans cette toile numérique, où chaque caméra volante scrutait les visages dans la foule, semait par son existence des petits cailloux. Fallait-il mentionner la possibilité d'une trahison ? De la part d'un aux commandes de l'Oeil des Renseignements ? Le Bureau avait-il un agent qui en soit ignorant ? Oh non, il le savait. Il savait comment disparaître le temps qu'il fallait. Mais, déjà, à défaut de s'enlever au monde comme offrande à la Machine, on pouvait laisser un fragment de Machine venir à soi. Dans son canapé, devant l'Imperial HoloVision.



La seule chaîne d'intérêt public, financée par le gouvernement. « Mesdames messieurs, Bonsoir... Je suis Caaleb Yulfrik, et vous regardez IHV. »



« Tout d'abord, une catastrophe qui n'a pas manqué de braquer les regards de la Nation sur Yaga Minor... Hier soir, un attentant terroriste sans précédent a frappé le Palais Impérial. Nous avons avec nous la journaliste Païskan Tar'Dakhan. - ... ... Oui, Caaleb !? » La jeune femme, Zabrak Iridonienne à la peau ocre, aux petites cornes arrondies et au visage doux portait un manteau rembourré, avec un brassard "Presse Impériale" en bleu holographique sur fond orange, deux caméras volant autour d'elle, visibles d'une troisième qui la filmait de front, montrant avec discrétion son micro qui dépassait de son col. « Vous êtes sur place... Quel est le bilan selon les autorités ? - ... ... Et bien, le bilan est, pour le moment, très amer. On dénombre pas moins de 157 personnes décédées, majoritairement des... de simples employés dans les locaux gouvernementaux, mais aussi 485 blessés, dont 39 graves. Les autorités n'ont encore fait aucun commentaire qui pourrait nous éclairer sur les motivations de cette attaque, mais nous savons en tout cas que les équipes du Génie de l'Armée ont consolidé tout le palais, et que le Corps d'Ingénierie est déjà en train de reconstruire les façades en recyclant, sur place, les débris récupérés. - Sait-on à tout le moins qui était visé ? - ... ... Et bien, les autorités ont bien été forcées... euh, d'avouer, que l'explosion s'est majoritairement... mani...festée, dans l'aile dévolue aux Questions Théologiques, un département qui venait de s'ouvrir dans une aile peu usitée à destination de la Conseillère Helera Kor'Rial. Si rien n'est confirmé, tout semble indiquer un attentat la visant clairement, d'autant que, et c'est le plus tragique, la Conseillère Kor'Rial est toujours portée disparue. » Fin de la transmission. « Merci Païskan. Ce soir, nous avons le plaisir d'inviter deux éminents chercheurs de l'Académie Civile Impériale de Yaga Minor, les docteurs Stan'Hor et Golgotha. » Respectivement un vieil homme à barbe et un vieil homme à barbe. Tout deux en tenues traditionnelles du Noyau, sobres mais élégantes, et surtout valant un bon mois de salaire minimum. « Monsieur Stan'Hor, le hasard a décidé de vous faire intervenir en premier... Quelle serait la cause exact de cet attentat ? - Et bien, tout d'abord, comme l'a dit madame Tar'Dakhan, l'attentat a été étonnamment ciblé. C'est à dire que l'explosion a eut lieu majoritairement dans l'aile dévolue au travail de Helera Kor'Rial, Conseillère aux questions sensitives... dans un contexte où l'Empire passe des lois pour entériner la ségrégation entre sensitifs et non sensitifs, on peut légitimement se dire que l'attentat avait un but de protestation contre, soit la nomination d'un Conseiller à cette question, soit contre la Conseillère elle-même, en tant que personne. C'est quelqu'un qui, malheureusement, porte un nom, qui vient d'une planète reculée primitive, et surtout qui impose à l'Empereur un paysage lié à la Force. Que certains éléments radicaux de l'Empire se soient sentis déçus, voire trahis, n'est pas à exclure. - Monsieur Golgotha, vos impressions sont-elles les mêmes que monsieur Stan'Hor ? - Et bien, je rejoindrai mon collègue en disant que, oui, il est très probable que l'attentat ait ciblé en premier lieu la Conseillère, soit par sa personne, soit par sa fonction. A moins d'un plan très élaboré sensé nous éloigner de ce théâtre d'événements, tout semble pencher dans cette direction... En revanche, ce qui me préoccupe, personnellement, ça serait les instigateurs... Mon confrère penche sur une frange, hmmm, disons-le, hostile à l'Empereur... mais peut-on éloigner pour autant les deux autres facteurs tout aussi évidents ? La récente loi sur les sensitifs porte le nom de Kor'Rial, celle qui l'a proposé en première signature à l'Empereur, dans laquelle il est clairement fait état du rôle terroriste, imaginez, terroriste ! que les Jedi portent. Déjà, je suis d'avis de ne pas sous-estimer la capacité de nuisance de la Nouvelle République et de l'Ordre Jedi, qui seraient tout à fait capable d'agir ainsi, soit dans un but d'avertissement, soit d'auto-défense. Et également, je tiens à préciser que de nombreux échos viennent du palais Impérial, faisant état de difficultés d'entente entre la Conseillère et l'Empereur... Peut-on décemment écarter l'idée que l'Empereur ait fomenté cet attentat pour se débarrasser d'une Conseillère gênante ? Et... - Merci, monsieur Golgotha, mais nous préférons éviter toute théorie impliquant les... Ah, je reçois un message de... dernière... minute... » Doigt sur l'oreillette. Le présentateur était de cette race qui n'avait pas passé le cap des implants cérébraux. Envie de garder sa liberté de penser, certainement. « Nous venons d'apprendre à l'instant que l'Empereur Harlon Astellan en personne écourtait son séjour dans le Nord Impérial pour se rendre sur place le plus tôt possible. ... ... Monsieur Stan'Hor, donc, qu'auriez-vous à répondre à ce que vient d'annoncer votre confrère ? - Tout d'abord, en disant qu'il ne faut pas dramatiser... »




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En invitant bonnet blanc et blanc bonnet, l'IHV s'assurait un respect total de la loi sur la pluralité des opinions et sur le traitement de fond. Déblatérant des théories impliquant pierres, pôles et lacs, ils jouaient de la fausse bonne information auprès des cons, les gens intelligents étant plus souvent au coeur de l'action dont les débatteurs se faisaient les "analystes" auto-proclamés. Ou, à défaut d'être dans l'action, éteignaient-ils les programmes holovisuels. Harlon consultait l'émission en cours sur l'IHV. Pitoyable, naturellement. Aucune profondeur, rien. De la réflexion de petit, petit niveau. Ces invités étaient triés pour aller sur les plateaux. Aucun invité n'était jamais membre de la Voix. Harlon savait bien s'entourer. Et c'est cet entourage qui lui avait mis la puce à l'oreille. « Voudriez-vous un thé, Sire ? » Harlon était furieux. Il prit son plateau et le lança vers l'importun qui troublait son silence. Prenant la plaque en plein visage, se protégeant au dernier instant, alors que le sucre et le liquide chaud se répandait sur son impérial tricot, qu'il criait sous la douleur et la stupeur. « Animal ! Tu m'as déjà apporté mon thé ! Es-tu donc trop stupide pour te souvenir de tes propres tâches ? » L'Empereur en leva les bras aux cieux. « Suis-je condamné à n'être entouré que de traîtres ou d'incapables ? Ne puis-je point avoir pour ennemis des incapables et pour amis de vrais génies ? Pourquoi le sort en a-t-il fait à l'inverse de l'idéal ? Va-t-en, imbécile heureux, crétin de Hoth, fruit d'inceste ! Ou je t'offrirai une lettre de démission signée par tes veines ! » L'importun, un jeune secrétaire, s'enfuit en courant. Harlon, l'air mauvais, tourna en rond dans sa pièce ovale, et se décida à se poser dans un fauteuil de musique en osier tressé main, se saisissant de sa viole à sept cordes qu'il serra fort entre ses genoux, avant de faire voler, avec un calme retrouvé, son archet sur sa musique. Il n'était pas plus virtuose qu'il n'était poète. Le coeur y était, le résultat n'était que trop rare. « C'est le quatrième en autant de jours, Sire. » L'Empereur maugréa. Son aide, de nouveau. « C'est le quatrième abruti en autant de jours, voulez-vous dire. De tout l'Empire, on s'en trouve incapable de me trouver quelqu'un de compétent. - Nous prenons ce qu'il se trouve sous nos mains. » Son aide s'assit face à lui, un siège analogue à celui du Sire sous lui. Il demanda silencieusement à l'Empereur d'emprunter sa viole, ce à quoi le souverain consentit. L'aide avait ce qu'Harlon n'avait pas. Un don. La musique s'éleva, lugubre et basse, inspirant à leurs âmes éperdues une vague sur laquelle ils pourraient se laisser porter, au gré de son courant.

« Votre secrétaire, Shtig, était une secrétaire compétente. Son... accident... a convaincu tout le monde de l'absence d'intérêt à venir ici. » La musique s'interrompit soudainement. « Vous inspirez la crainte dans tout un corps de métier. Ceux qui se rêvaient à vos côtés sont maintenant en régime réduit, pour que leur compétence ne devienne pas leur malédiction. » L'archet tapota le genou royal avec douceur, mais instance. « De nombreux dossiers sont retardés pour simuler une incapabilité à la tâche. » L'Empereur soupira dédaigneusement. « S'ils sont trop craintifs pour m'approcher, soit. Je prendrai un droïde. Ils se défenestrent bien en cette saison, paraît-il. » Il n'avait honte de rien. L'Empereur n'avait jamais eu honte de rien. Son aide n'était pas dupe. Personne. Le meurtre - c'était bien de cela dont on parlait, de meurtre, gratuit qui plus est - de Shtig, la secrétaire à généreuse poitrine apparente, était un secret de polichinelle comme on en voyait chaque semaine, concernant l'Empereur. Mais depuis peu, son humeur se faisait... ténébreuse. Son visage était plus fermé que jamais. Une expression de haine voilant ses yeux, marquant son pas. Il ne quittait plus cette armure, dormait parfois avec dans l'inconfort, pour se rassurer. « Le Palais Impérial explose. Attentat. Contre Kor'Rial. » L'Empereur tira une datacarte de sa poche de pantalon, lajetant vers la viole, et son porteur. « Faites accuser ces personnes. N'inventez pas de prétexte, contentez-vous de les faire arrêter, et juger pour trahison. Ils doivent être pendus d'ici ce soir. » Sortant son datapad, l'aide consulta rapidement la liste des noms. Elle était incroyablement bien fournie. « Le Conseiller Visra, vraiment ? - Oui. Il n'a pas digéré le fait que j'ai fait de sa fille une de mes maîtresses. - Parce que vous l'avez revue après son anniversaire ? - Posez-moi encore la question et je vous exécute sur-le-champ. » L'aide ne broncha pas. Il savait l'Empereur capable, physiquement et mentalement, de le décapiter sur l'heure. Le beskad pendait à son flanc en permanence, allant de pair avec l'armure. Par moment, il jurait que l'ensemble d'armure, trop facilement trouvé, l'avait rendu plus mauvais qu'il ne l'avait jamais été.

« Le Conseiller fomente quelque chose. Autant l'arrêter tout de suite. J'ai joint quelques noms de généraux qui lui sont proches, et d'autres comploteurs éventuels. - Sire, autant je ne doute pas un instant de votre intuition concernant Visra, autant... - Je ne réclame pas de preuve... » soupira-t-il, « Je me fiche de ce qu'il complote, comment, et avec qui. Je sais juste qu'il complote. Et pour cela, il doit mourir. Ce soir. - Entendu. » L'aide se leva, rangea la viole sur le côté, posa l'archet sur le siège. La musique prenait fin ce soir. Elle n'apaiserait plus aucun esprit maintenant. « Et pour Kor'Rial ? » L'Empereur en serra le poing. C'était la mâchoire détendue, mais le regard empli de colère qu'il donna à son vis-à-vis, se tournant pleinement vers lui. « Nos ennemis sont avant tout à l'intérieur de nos terres. Nos frontières sont stables, aucune attaque n'aura lieu. Tout a été prévu pour qu'aucune panique ne prenne nos troupes. Mais la plaisanterie a assez duré. » C'était main sur le pommeau d'une arme antique, conçue pour tuer, qu'il termina sa déclaration. « J'ai convoqué la Voix. Je pars avec toutes les forces qui me sont affectées vers Yaga Minor. Ma Garde Rouge va se disperser et traquer, maison par maison, tous ceux qui auraient une seule chose à se reprocher dans cet attentant. J'enverrai mes TerrorTroopers hacher mes ennemis. La 501ème investira la capitale des yeux galactiques en ordre de marche implacable. Le sol tremblera sous le martèlement de mes Marcheurs de métal, allés à happer les bâtiments qui servent de refuge aux traîtres. » L'Empereur choisit l'instant pour son geste de fermeté. Un poing serré, fort, à s'en casser les phalanges. Geste d'une main de fer dans un gant de Force. « Je laverai cet affront dans le sang. »
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By Helera Kor'rial
#35106
Ce qu’elle souhaitait, c’était sentir la vie, qui pulsait. Un cœur qui bat, des veines qui se gonflent sous la pression artérielle, des idées qui fusait. Un esprit qui s’endore, qui veille au fonctionne de tout l’appareil. Ce n’était pas compliqué, c’était simplement être en liaison avec la Force et comparer la vie à côté d’elle avec les morts qui n’existaient que dans sa tête. Eux n’avaient aucune empruntent. Ils étaient juste des relicats, des fragmants. Dave, aussi peu longtemps l’avait elle connue, était désormais mort. Cette pensée suffisait à effacer tout le reste, pour un temps. La culpabilité restait, le regret, les remords. Mais mise à part cela, il n’y avait rien d’autre que le rien. Dans le noir le plus complet, Helera se forçait à fermer les yeux, ne voulant pas tomber nez à nez avec le visage du soldat. Elle se forçait à rester prostrée dans un coin du lit, sans bouger, presque sans respirer, comme une souris. Comme un verre de terre. Son esprit ne vagabondait pas dans la chambre, mais restait attaché à Zygmunt et à la vie qui l’animait. Aussi terne soit-elle. La reine ne demandait rien de plus que de sortir de l’emprise des démonts défunts. La fatigue finalement fit le reste, et elle s’endormit plus de trente minutes après être retournée se coucher. Son sommeil fut neutre, sans aucunes pensées, sans rêves ni cauchemards. Juste se reposer relativement après une journée aux enfers. Les flammes du brasier ardent réchauffant son visage, tandis que les fumées épaisses l’empêchaient de respirer. Ses enfants dans l’histoire, prit au piège de ses bras, qu’elle portait, s’inquiétant pour leur vie plus que pour la sienne. La vie, la Force. Des concepts bafoués et mit à mal par l’orgueuil des plus grands. Une nuit tranquillé, sous le regard de la Grande Mère …




Au petit matin, elle se réveilla alors que les rayons de l’étoile dardaient de leur lumière sur son visage. D’abord un froncement de sourcil, tandis que la chaleur chauffait son visage, puis une impression, une odeur. Inconnue. Elle ouvrit les yeux et se leva en sursaut, oubliant que son bras n’était plus sous son contrôle et tira une longue plainte quand elle comprit qu’elle ne pouvait s’appuyer dessus. La reine devint alors toute rouge et se laissa retomber sur l’oreiller. Une minute plus tard, elle regarda à ses côtés, plus personne. Soit il était déjà parti au travail, comme il le lui avait dit. Soit il était retourné sur le canapé. Et à sentir l’odeur des effluents de cafés qui lui remontait dans les narines, elle ne pu qu’en conclure sur la première option. Helera se leva, chercha les vêtements déposés la veille et enfila ses montagnes de tissus beaucoup trop chauds. Quoi que … Elle fit le tour de la chambre jusqu’à la fenêtre, se plaça sur le côté et jeta un rapide coup d’œil extérieur. Des hordes de soldats patrouillaient. On entendait même au loin le bruit des marcheurs géants. Elle tira le rideau occulant et se dirigea cette fois vers la porte, passa simplement la tête dans le salon pour vérifier qu’il était effectivement parti. Finalement, elle ne remit pas ses affaires et sortie simplement en pull qui à lui seul la faisait transpirer toute l’eau de son corps. Rapidement, elle jeta un coup d’œil dans l’appartement et aéra le tout, laissant l’air frais entrer, emmenant avec eux les bruits de la ville. Puis, vérifia qu’il avait bien posé les clés, que la porte était bien effectivement toujours fermée, et que la cafetière était encore chaude. Les comlinks qu’elle trouva également la démangèrent. Tout ce qu’elle souhait, c’était sauter sur la fréquence de ses enfants. Immature et dangereux, elle rejeta cette idée. Patience et tempérence étaient de mise. Au lieu de cela, elle fit couler un café et s’en retourna dans une nouvelle danse pour extirper le pull qui l’emprisonnait. Puis, une douche. Devant le miroir, elle observa l’avancement des soins qu’on lui avait prodigué. Les petites entailles avaient disparu, les plus grosses n’étaient que de fines cicatrices. Le plus colorés fut son bras droit, qui sous la manipulation avait pris des teintes bleuâtres, voir jaune en périphérie. Cela prenait tout l’épaule et l’homoplate, ainsi que tout l’avant bras. Ce n’était pas beau à voir, mais ce n’était pas non plus dangereux. Helera s’était auscultée à travers la Force et la reconstruction de ses tissus était en cours.

ImagePremière partie de la matiné terminée, elle dûe néanmoins reprendre les mêmes vêtements. S’habiller toujours avec ce jean trop grand et avoir ce look de punk à chien, sans chien. Le café fut avalé en une gorgée et elle ne prit pas le temps de manger quoi que ce soit, avant de filer à l’extérieur. Capuche néanmoins sur la tête, Helera se camoufla dans la Force pour ne pas attirer l’attention sur elle. Déjà que ses vêtements la faisaient passer pour la première suspecte de la planète. La discrétion était mise à mal. Une fois au dehors, dans le grand bain, la reine longeait littéralement les murs. Son bras endoloris était fiché dans sa poche centrale, et l’autre, pour ne pas montrer qu’elle était blessée, l’avait également rejoint. Les soldats en blancs interrogeaient presque tout le monde. Tous ceux qu’ils pouvaient apercevoir en tous cas. Helera n’eut pas de difficulté pour tromper leur vigilence, apparaissant alors comme un souffle de vent dans leur dos. Pas de braderies, peu de magasins ouverts. Quelques restaurants de nourriture rapide, un pressing, une animalerie. Elle ne trouva son bonheur qu’au troisième bloque, dans un magasin de vêtements locale, modeste. Il fallait noter que rien n’était vraiment rangé et que tout le monde touchait, regardait, soulevait. Peu de vendeurs pour passer derrière. Helera récupéra simplement ce qu’elle pu. Un chemisier aux couleurs douteuses qui se terminait en un cuir noirâtre au niveau des manches. Une ceinture, enfin, pour tenir le pantalon de cuir qu’elle y trouva, de la même couleur que le haut. Des bottes et evidemment des gants, au cas où si elle devait coller son poing dans la tête de quelqu’un. Une tenue mi combat, mi citoyen, dont les couleurs ne s’accordaient pas tellement. Le manque de choix et surtout l’aspect rudimentaire du magasin eurent raison du bon gout. Et puis le prix allait avec. C’était presque donné.

La reine ne resta dehors pas plus longtemps et elle fit tourner une machine directement quand elle arriva. Finalement, elle alluma l’holonet pour écouter ce qu’il se disait sur le fameux attentat. Et grand mal lui en pris. Trop de morts étaient à déplorer, mais on ne parlait que de simples citoyens, alors on pouvait dire que cela était bien tombé ?

« Ce n’est pas comme cela que ça fonctionne, bande de bantha. »

La reine croisa ses bras, ou plutôt posa l’un sur l’autre, tout en commentant les paroles du journaliste, une mine contrariée sur le visage. Elle écouta le reste, le fait qu’ils avaient compris qu’elle était visée et qu’ils le dévoilaient devant tout l’empire. Ce n’était pas très subtile, mais au moins ils avouaient qu’elle était peut-être morte. Cela ralentirait ses oppresseurs. Puis, deux chercheurs en trucs arrivèrent sur le plateau. Des biens pensants, à tous les coups, qui analysèrent l’attentat. On allait rire.

« Primitive … Ils sont surement plus évolués que vous. »

Rien à en tirer du premier commentaire. La reine avait mis en colère des gens. C’était logique oui. Merci monsieur Obh Viouse. Helera ruminait tout en écoutant le second. Lui, c’était pire encore. Il se servait de l’attentat pour attaquer les jedi et la république. Et on en venait à dire alors que l’empereur lui-même pouvait la tuer ?

« Si Astellan voulait me voir morte, il ne voudrait pas salire son palais, c’est débile. Comment il peut savoir qu’on s’est brouillés celui là ? Les écos du palais, c’est quoi ? »

Helera fronça les sourcils, attrapa un coussin et le jeta à travers la projection holographique, heurtant alors le mur derrière. Elle eteignit les informations qui n’informaient pas et s’équipa de sa nouvelle tenue, plus féminine, à sa taille et surtout moins voyante. Maintenant … Et bien maintenant elle n’avait plus qu’à patienter jusqu’au retour de l’agent. Il lui avait dit d’attendre, alors c’est ce qu’elle devait faire. Sauf que rester enfermer, c’était la pire des tortures pour elle. En plus avec le bras inopérent ? Après avoir posé toutes les solutions, il ne resta que la méditation.
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By Zygmunt Molotch
#35128
La question appelait une réponse et vite, une réponse simple, compréhensible et qui ne serait pas maquillée par quelque belle parole.

A mon domicile, elle doit s'y reposer présentement je suppose.

La surprise les fit plisser les yeux pour l'un et hausser les sourcils pour l'autre. Ils s'étaient attendus à pratiquement tout mais certainement pas ça. Aemos se demandait pour quelle raison l'agent avait fait ça tandis que Severian avait déjà ses propres soupçons. L'un d'eux était quelque peu désobligeant et ce fut sans gêne qu'il l'énonça, le crachant au visage du caridan d'un ton froid et détaché qui laissa à penser qu'il n'y croyait pas lui-même mais qu'il fallait bien en avoir le cœur net.

Chez vous. Vous avez culbuté la conseillère un petit coup pour la réconforter après qu'un attentat ait failli la tuer ou comment ça se passe ?

Venant de tout autre que lui, cette question aurait appelé à une réaction immédiate, à savoir un grand coup de poing suivi de commentaires bien sentis sur les tendances sexuelles de la mère de l'importun sans oublier une furieuse envie de meurtre. Mais quand vous étiez face au plus haut gradé local du BSI, mieux valait éviter ce genre de réaction à chaud. Le gratifiant d'un regard faussement amusé, Molotch répondit sur le même ton.

Non, il me fallait un endroit ou la cacher le temps de savoir à qui je pouvais faire confiance. En dehors du mien je n'en ai trouvé aucun et j'avais peu de temps pour décider.
Et vous n'avez pas pensé à la ramener ici pour la confier aux bons soins du Bureau ? Nous pouvions la protéger.
Sauf votre respect Colonel, je viens de vous dire que ceux qui ont fait sauter cette bombe ont également des amis dans l'Armée. Qui sait jusqu’où leur influence remonte ?
Molotch.
On ne peut être sûrs de rien pour le moment. Et s'ils avaient également des alliés dans la Marine, par exemple ? Les Renseignements ? Ou peut-être même le Bureau lui-même ?
Molotch !

Il se tut, conscient d'avoir peut-être été un peu trop loin cette fois. Mais la question méritait d'être posée et l'interrogation soulevée. Et si l'ennemi avait des yeux et des oreilles partout, comment faire pour soustraire leur cible de leur attention ? Severian fronça les sourcils puis fit un geste de la main comme pour chasser de là l'objection de l'agent senior. Amusé, il ne quittait pas des yeux l'agent, une lueur de mauvais augure dans le regard.

Je pense que je pourrais vous envoyer au trou pour insubordination si je le voulais, agent.

Il garda le silence. Il y avait des moments ou il valait mieux se taire et encaisser sans mot dire ni rien montrer.

Mais après tout, vous êtes un peu le héros de cette sale journée, ce serait très injuste que vous finissiez comme ça. Qui plus est, je ne crois pas que vous ayez totalement tort dans ce que vous dites. Agent senior ?
Colonel ?
Dites à tout vos agents sur Yaga Minor de se tenir prêts pour un débriefing par des agents spécialisés envoyés par mes soins.
Un... Débriefing. Vous voulez dire qu'ils vont devoir se préparer à être interrogés.
Précisément. Les Affaires Internes vont se mettre au boulot et faire le ménage dans la maison. Je ne tolérerai pas qu'il puisse exister des traîtres dans mon agence, encore moins ici à la capitale.
Et pour les autres agences ?
Je vais me charger de prévenir mes collègues de l'Armée, de la Marine et des Renseignements qu'ils doivent aussi nettoyer chez eux.

Voilà qui sonnait le début d'une chasse à l'homme aux proportions immenses. Car il ne serait pas question uniquement de traquer uniquement sur Yaga Minor mais dans tout le secteur au bas mot. Et même là, ça pourrait ne pas être suffisant et il faudrait peut-être bien étendre les filets. Une chose était sûre, les représailles allaient être implacables, sanglantes et expéditives. La plus grande honte du Bureau était son incapacité à avoir empêché cet attentat. Sa fureur et son zèle n'auraient pas de limites pour arrêter les coupables.

Et quant à vous agent Molotch. Vous allez venir avec moi.
En cellule ?
Vous avez un sens de l'humour douteux vous... Non, nous allons chez vous. Chercher la conseillère. Elle est dès à présent sous la protection du Bureau. A propos, vous n'avez pas dit ou sont ses enfants et ses gardes du corps. J'imagine qu'ils sont aussi chez vous ? Pas trop à l'étroit ?
Ils sont à l'abri eux aussi. Chez mon ex-femme, à quelques klicks des quartiers périphériques ou j'habite. Je me suis dit que ce serait plus prudent de séparer la petite famille pour mieux brouiller les pistes.
Bon réflexe agent, bon réflexe. En route.




Ce furent pas moins de 10 véhicules lourdement blindés qui partirent des sous-sols du palais et se séparèrent en 2 groupes, l'un en direction de l'appartement de Molotch, l'autre direction chez son ex-épouse. Le premier groupe partait récupérer la conseillère et la mettre en sécurité tandis que le second allait en faire de même pour la progéniture et ses protecteurs. Les ordres étaient stricts, on ne devait leur faire aucun mal à personne. Les StormCorps avaient été prévenus et bloquaient déjà toutes les rues dans un rayon de 3 quartiers autour des 2 résidences. Il était hors de question de laisser quoi que ce soit de côté ni de prendre le moindre risque. Le groupe B chargé de récupérer les enfants arriva le premier. Mené par un Lieutenant, l'aide de camp du Colonel Severian lui-même, la force de frappe parvint sans difficulté jusqu'au domicile de la dénommée Eleena Koi et se présenta.

Il n'y avait guère de curieux pour voir ce qui se passait, la vue des troupes armées, conjuguées à celle de l'uniforme blanc reconnaissable entre mille avait fait passer l'envie à qui que ce soit de voir ce qui se passait. Koi ouvrit sans tarder, légèrement effrayée par cette démonstration de force mais guère surprise. L'échange entre elle et l'agent fut bref, poli mais empreint d'une certaine tension. Puis apparurent les protecteurs survivants de la conseillère et le Nelvaanien et on leur expliqua la même chose. 10 minutes plus tard, tout ce petit monde était monté dans l'un des transports blindés et repartait, direction le palais. De là, on procéderait à l'extraction des VIP jusqu'à un endroit tenu secret et entièrement sécurisé. Seuls le Colonel Severian, le Directeur Herklir, l'Empereur et éventuellement la conseillère sauraient ou étaient cachés les enfants.

Le groupe A opéra quasiment de la même façon, fonçant à toute vitesse direction l'appartement de l'agent avec les StormCorps qui vidèrent et verrouillèrent le quartier et ceux adjacents. Severian et Molotch descendirent du véhicule, suivis par une escorte de troopers lourdement armés. Ils n'étaient là que pour protéger la conseillère, nullement pour lui faire du mal. Le bruit de toutes ces bottes dans les escaliers était particulièrement audible, sans oublier le beau vacarme que les véhicules avaient fait en pénétrant dans la zone. Nul doute que la jeune femme devait avoir entendu et peut-être même s'interrogeait-elle sur ce que cela signifiait. Arrivés à la porte, l'agent toqua doucement. Mieux valait ne pas la brusquer.

La porte s'ouvrit après de longs instants tendus sur le visage de la conseillère. Molotch croisa son regard et hocha imperceptiblement la tête en signe d'encouragement et d'assentiment avant que le colonel ne prenne la parole.

Conseillère Kor'rial ? Colonel Severian du Bureau de la Sécurité Impériale. L'agent Molotch nous a confirmé que vous étiez ici. Veuillez nous suivre je vous prie, nous allons vous conduire en sûreté.

5 minutes plus tard, on chargeait la "cargaison" dans un des transports avec les 2 hommes pour lui tenir compagnie. Direction le palais, ou les attendaient un vaisseau qui l'amènerait loin d'ici. En chemin, le colonel prit sur lui de rassurer la jeune femme sur certains sujets.

N'ayez crainte madame la conseillère, vos enfants vont bien et sont en route eux aussi au palais. Vous pourrez les revoir et vous en assurer en personne. Le Bureau prend votre sécurité à tous très au sérieux depuis que nous avons été prévenus que vous étiez la cible des terroristes. Vous serez exfiltrés hors de la planète pour une planque sûre et sécurisée, protégée par des forces spéciales. Je peux également vous assurer que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour retrouver ces lâches qui ont osé s'en prendre à vous.

De belles paroles, mais guère rien d'autre que cela. Si elle avait des questions, elle était libre de les poser, le colonel se ferait une joie d'y répondre dans la mesure de ses moyens. Assis non loin, Molotch semblait perdu dans ses pensées, songeur. Déjà son esprit était loin, occupé à songer aux moyens de trouver une piste. Il y avait ces 2 prisonniers en cours d'interrogatoire déjà, un bon début. Et qui sait, peut-être que les Renseignements, méritant pour une fois leur nom, auraient quelque chose d'intéressant à fournir. On peut toujours rêver.
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By Helera Kor'rial
#35138
Passer le temps dans la méditation avait de quoi rendre circonspect les spectateurs. L’utilisateur devenait statut de cire, sans aucun mouvement, presque sans respirer. Il devenait parti du paysage, ne répondait pas, mais entendait tout. Gardait les yeux fermés, mais voyait tout. C’était le principe même de l’omniscience dans son état le plus pure. Aussi quand les troupes débarquèrent en bas de la rue, elle ne put que tiquer. Son regard s’ouvrit et se tourna directement vers le sol, en direction des hommes qui se préparaient, comme si elle voyait à travers la matière. La reine fronça les sourcils et se précipita à la fenêtre. Non pas en face, mais sur le bord, laissant traîner son regard par quelques mouvements furtifs. Des véhicules, un quadrillage, des soldats, beaucoup de soldats. Ennemi ou ami ? L’enjeu reposait sur cette question.

Dans le doute, la reine se baissa et se déplaça à trois pattes à travers l’appartement jusque dans la chambre. Elle récupéra son sabre laser posé sur le rebord de la table de chevet se entrouvrit juste à peine la porte de la chambre qui donnait sur le salon. Ils venaient pour elle, c’était indéniable. Les mouvements de botte dans l’escalier furent si perceptibles que la balance pencha quand même sur ami. On voulait délibérément prévenir de leur arrivée. Ou alors ils étaient d’une incompétence consternante. On toqua alors, elle ne répondit pas, comme il lui avait dit de le faire. Pas un bruit, rien. La reine ne comptait pas non plus bouger pour aller vérifier dans le judas, si tant est qu’il y en ait un. La porte ne fut pas enfoncée cependant, mais on introduisit une clé à l’intérieur, signe que le verrou n’était pas un problème. Molotch rentra le premier. Elle ne se montra pas, voulant être certaine qu’il n’agissait pas sous la contrainte. Un autre bonhomme en costard lait entra, puis les soldats.

Helera sortit alors de sa cachette et rangea son sabre dans son dos, comme à son habitude. Le colonel se présenta, sans une once de politesse. La reine ne lui en rendu pas. Il ordonna alors, Helera ne bougea pas, mais se tourna vers Zygmunt. Une fois qu’il confirma qu’elle pouvait le suivre, elle obtempérait. La confiance, elle n’en avait plus envers personne. Il ne restait que le pauvre agent qui lui avait sauvé la vie, dont tout reposait sur les épaules. Il était le seul envers qui elle pouvait avoir confiance. La reine gardait le mutisme dans lequel elle les avait accueillis. Escalier, dehors, transport. Capuche sur la tête néanmoins, pour ne pas que l’on repère ses cheveux. Question de sureté personnelle. Une fois dans le transport, on la plaça entre le colonel et l’agent. Il donna alors nouvelle des enfants, mais elle resta néanmoins méfiante. On apprend au vieux loup à faire la grimace.

« Merci Colonel. Il me tarde de les revoir. »

Malgré un ton qui laissait entendre le contraire cependant. Helera était retournée sous sa carapace de neutralité et de dureté. Son regard était devenu froid et ses gestes raides. Elle donnait à l’empire ce qu’il lui rendait. Rien.

« Sauf votre respect Colonel, je serai le plus en sécurité sur Nelvaan. L’espace du royaume est contrôlé et interdite. De plus, nous avons des moyens pour détecter les étrangers qui auraient quand même réussi à pénétrer le royaume. Les Forces spéciales peuvent venir également. »

C’était la seule planque viable. Sous – 20 °C, les ardeurs étaient rapidement refroidis. Et il y avait tout une planète prête à la protéger. C’était mieux que vingt pauvres soldats dans un blockhaus de béton armé. Et puis, elle voulait rentrer. Elle termina sur cette note :

« Je suis certaine que vous saurez retrouver les coupables, Colonel. »

Non, elle n’en était pas certaine et était persuadée que si cela touchait les hautes sphères, il n’y aurait aucune poursuite. La seule manière, c’était qu’elle règle cette affaire elle-même. Potentiellement avec l’aide de l’agent, avec qui elle savait surfer sur le protocole.
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By Zygmunt Molotch
#35214
Severian fronça les sourcils, non par incompréhension mais plutôt parce qu'il n'avait pas l'habitude qu'on questionne ses affirmations. La conseillère pouvait bien désirer ceci ou cela, on n'allait pas contre la volonté du Bureau à moins d'avoir de sacrés amis en haut de l'échelle si on tenait à s'en sortir entier. D'un autre côté, le colonel n'avait pas à faire à une criminelle ou une traîtresse mais une victime et qui côtoyait rien de moins que l'Empereur au quotidien. Ce genre de détail était toujours important quand on était un officier politique comme lui, une étoile montante qui savait manœuvrer habilement sur les flots impétueux de la hiérarchie impériale. Il était de même possible qu'un mot de la jeune femme aux oreilles d'Astellan puisse signifier son arrêt de mort juste parce qu'il l'aurait contrariée.

Des décisions, toujours des décisions. Que la vie est compliquée parfois. Souvent, quand on est officier du Bureau. Jetant un regard perçant à la conseillère, Severian fronça le nez, pesant le pour et le contre tandis qu'il songeait à cette décision qu'il allait prendre. Puis il se détourna de la jeune femme et s'éloigna dans le fond du transport sans mot dire ni rien ajouter. On aurait pu croire que c'était sa façon de dire "va t'faire mett' " et en temps normal, ça aurait été le cas, le colonel étant du genre vieux lion à la Pellaeon, à vous signifier clairement son ressenti sans tourner autour du pot quand il le fallait. Peut-être allait-elle croire également qu'il l'avait insultée à dessein.

Non loin de là, Molotch, qui était jusque-là perdu dans ses pensées, sembla revenir à lui et croisa le regard de la conseillère, hocha la tête de façon presque imperceptible avant de se lever et prendre la place du colonel laissée vacante. Alentour, les troopers armés faisaient peu de cas de ce qu'ils pourraient se dire, leur esprit entièrement tourné vers une vigilance de tout les instants et focalisé sur la protection du VIP contre toute menace. Pensif, l'agent se caressa doucement le cuir chevelu en un geste qui semblait presque inconscient avant de s'adresser à la jeune femme.

N'allez pas croire qu'il a pris la mouche. Je connais le colonel de réputation, il lui en faut plus pour monter au créneau, j'en ai eu la preuve quand il m'a interrogé avant que nous venions vous chercher...

Hum, peut-être valait-il mieux éviter de discuter de ça, il pourrait y avoir des questions embarrassantes.

Il n'est pas parti ventiler sa colère plus loin, il est parti contacter quelques personnes du Bureau je pense. Voyant son air interrogatif, l'agent essaya d'expliquer un peu mieux. Je pense qu'il est en train de considérer s'il peut vous contraindre à obéir à ses directives ou s'il doit la jouer plus fine avec vous. Une question délicate compte tenu de vos relations, vous comprenez.

A peine eut-il fini sa phrase qu'à l'autre bout du transport, le sas s'ouvrit sur la silhouette du colonel, lequel revint puis, constatant sa place prise, fit signe à un trooper à côté de l'agent de lui céder la sienne. Le silence revint quelque temps tandis qu'il observait successivement la conseillère puis l'agent, un sourire énigmatique aux lèvres. Le silence dura jusqu'à leur arrivée lorsque le véhicule s'arrêta. On les fit sortir, d'abord les troopers pour inspecter le périmètre et s'assurer de sa viabilité, puis eux. Ils étaient dans le parking souterrain du Palais, la section réservée aux membres du Bureau. La zone grouillait d'agents du Bureau de tout grade et toute spécialisation au vu de leurs uniformes, sans oublier les Stormcorps lourdement armés. Un autre transport était garé à côté du leur et en sortit la petite troupe qui constituait la suite de la conseillère : ses protecteurs encore en vie, le Nelvaanien et ses 2 enfants.

Veuillez m'excuser madame la conseillère, j'ai quelques détails à voir avant que nous ne réglions la question de votre sécurité future. Agent, veuillez me suivre je vous prie.

Le visage parfaitement neutre, Molotch suivit son supérieur, laissant la jeune femme seule avec son entourage, un cordon de troopers resserré autour d'eux pour leur protection. Molotch remarqua, alors qu'il suivait Severian, que certains de ses collègues jetaient des regards sans équivoque à la silhouette royale prostrée plus loin. Le colonel le mena encore jusqu'au bout du parking pour être certain que nul ne les entendrait et lança sans équivoque la discussion :

Pensez-vous qu'elle a raison à propos de sa sécurité hors de l'Empire ?
Son monde fait partie de l'Empire il me semble. Et j'imagine qu'il doit être suffisamment pourvu en défenses pour ne pas être inquiet à l'idée d'être si loin du Nord.
Vous êtes donc d'accord avec elle ?
Je n'ai pas dit ça. Je pense qu'il vaudrait mieux la mettre à l'abri dans une de nos planques, là ou on peut la surveiller et contrôler chacun de ceux qui seront assignés à sa protection. D'un autre côté, si elle repart chez elle, si loin, il y a de grandes chances qu'elle y soit autant en sécurité qu'ici, voire plus.
Tout le monde la croit morte pour l'instant. Si elle repart chez elle, il se peut que le secret soit éventé. Surtout si on part du principe que les traîtres savent tout d'elle. Il faut faire comme si ils avaient des espions sur Nelvaan, c'est comme ça que je procéderais en tout cas si j'étais à leur place.

Le fameux humour noir typique du Bureau. Faire comme si on était à la place de ceux qu'on traque est indispensable pour mieux comprendre son ennemi et le maîtriser mais ça a tendance à vous rendre encore moins sympathique et fréquentable quand ça déteint sur le vous dans la vie de tout les jours. Déformation professionnelle on appelle ça. De grands moments de solitude que ça peut donner en soirée, parole.

Quels sont vos ordres dans ce cas ?
Elle n'ira pas sur Nelvaan, pour sa sécurité. Mais je la connais de réputation et je suis quasiment sûr qu'elle n'acceptera pas si facilement d'être déboutée et mise sur la touche. Aussi ai-je pensé à quelque chose qui pourrait la satisfaire tout en nous laissant faire notre travail tranquillement.
Vous voulez qu'on se serve d'elle comme appât pour attirer ceux qui veulent sa peau.
Exact. Cela vous pose un problème, agent ?
Aucunement, au-delà du fait que c'est un risque qu'on pourrait considérer comme étant inutile.

Cela ne lui posait pas de problème, en effet. Ou pas consciemment. Quelque part dans son esprit s'agitait une pensée à l'idée que la conseillère puisse être si aisément mise en danger juste pour que le Bureau puisse faire son travail. Pour le reste, il ne s'en émouvait pas particulièrement, telle était la façon de faire, particulièrement en situation de crise. Faisant signe à l'agent, Severian repartit en arrière jusqu'à la petite bande de la conseillère, patienta le temps qu'elle en eut fini avec ses retrouvailles puis l'avisa de la suite du programme.

Conseillère, ordre m'a été donné par les plus hautes instances de vous annoncer qu'il est impossible que vous repartiez sur Nelvaan, vous et vos enfants, dans l'état actuel des choses. Ainsi que je vous l'ai dit précédemment, vos enfants et vos protecteurs vont être mis à l'abri dans un endroit tenu secret et connu uniquement de certains membres du Bureau triés sur le volet. Ils y seront protégés le temps que cette crise prenne fin. Quant à vous, étant donné que vous êtes un témoin important, vous allez rester ici pour un temps puis vous partirez à l'abri à votre tour.

Avant que les jurons, les cris de colère, les protestations ou quelque autre manifestation de mécontentement ne surviennent, il convenait de savoir lire entre les lignes. Interdiction de quitter le Nord et rejoindre la planète-mère, certes. Mais d'un autre côté, "témoin" signifiait implicitement une part active à la traque au moins pour un temps. Le Bureau n'avait en réalité pas besoin de son témoignage, il disposait de milliers d'images retranscrivant l'attentat du début à la fin et un bon nombre concernaient même ses "hauts faits" lorsqu'elle s'était avancée pour stopper l'incendie du palais. Les sources de toutes ces connaissances étaient aussi nombreuses que leur provenance, officielles, officieuses, sûres, douteuses, etc.

Severian venait simplement de lui faire une fleur, peut-être par peur de son ascendant hiérarchique, peut-être pour se faire bien voir par la belle, peut-être uniquement parce qu'il savait inutile de se prendre la tête avec une femme qu'on disait avoir un tempérament encore pire que celui d'un Homme des Sables, à la cour impériale ou peut-être parce que, pragmatique, il voyait tout l'intérêt de s'en faire une alliée en lui offrant une chance d'être utile à quelque chose, que ce soit comme participante ou comme appât. On pouvait bien décider de lui voler dans les plumes ou on pouvait la jouer patte blanche, cela ne changerait probablement pas grand-chose à part lui compliquer la vie plus encore, sans parler de perdre des points si on décidait de titiller le chef local du BSI...

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