- dim. 13 janv. 2019 09:23
#34823
Coup droit, gauche, reculer, estoc, pied haut et retourné. Le sac de sable était désormais défait. Répetition, dans le fracas sourd qui résonnait à chaque mouvement. Chaque contact, chaque pression, qui faisait vibrer ses muscles jusque dans ses épaules, son bassin. Ces mêmes muscles qui même sous la douleur continuait d’aggresser le pauvre sac de sable. Face à une femme déterminée et transpirante. Equipée de son débardeur et d’un legging, elle était parée pour ce combat gagné d’avance. La transpiration n’en était alors que la preuve la plus concrète de son harassement. Le corps suivait tant que l’esprit le voulait. Et son esprit à elle, était aussi dûre que la glace. Dernière répetition, le matelas bougea d’avant en arrière et il s’arrêta. Helera souffla et passa l’avant bras sur le front, remettant par la même occasion ses cheveux en arrière. Elle jeta un regard en arrière, tandis que de nouveaux bruits vinrent s’ajouter aux siens, similaires. Cela formait comme un orchestre de coups. Sa garde rapprochée, principalement des hommes. Non, que des hommes en réalité. Ils allaient tous utiles et devoir. Les soldats la protégeaient, et ils s’entraînaient tous.
La reine bougea ses épaules, faisant jouer de ses articulations. Elle étira un sourire.
« Dave, ta posture, plus droite, tu vas finir vieux avant ta retraite. Emril, tu ne fais pas de calin à ton sac. »
Les deux grognèrent. Ces gars là étaient tous des stormtroopers, la crème de la crème, donc. Mais bien qu’eux sâchent potentiellement tirer, ils n’en restaient pas moins novices vis-à-vis du combat au corps à corps. Des novices passés maîtres dans leur art. Elle essayait de nouer une relation avec eux, comme son oncle le fit autrefois, avec les siens. Ils ne devaient pas seulement être ses protecteurs. Avoir des personnes sur qui compter, c’était sans doute mieux, dans la plupart des cas. Ils étaient quatre. Deux étaient sur leur sac, deux autres discutaient entre eux. Tous différents, mais tous liés à l’empire et à leur devoir.
La reine les regarda un à un et bu une gorgée d’eau, avant de lever les bras pour s’étirer.
« Patron, venez voir. Etes capable de faire combien sur la machine à poing ?
»
Ladite machine était une sorte de corde de pendu, sans la corde, mais avec une boule à la place. L’objectif était de frapper le plus fort dedans, et l’appareil mesurait la puissance. Elle attribuait alors un score de un à mille, selon la taille, la masse et le sexe de la personne. Ou du moins pour les hommes, car les femmes ne venaient pas s’entraîner. Pas avec les hommes. Helera avait insisté pour y participer, et avait dû alors prouver qu’elle était capable d’être aussi doué qu’un homme. Rien de plus facile, quand elle mit à terre sa garde. C’est à ce moment, et avec beaucoup de patience et de tacte, que leur relation avait débuté. Une relation dont la reine faisait tout pour faire passer sur de la camaraderie. Cela marchait avec au moins la moitié de la garde. Les autres restant plus discrets et fermés. Dave et Emril en l’occurrence, dont la vocation n’était pas de se faire dépasser par une femme. Là où Rik et Jorj n’en avait rien à faire. L’éducation prévalait. Les deux premiers étaient issus de l’armée depuis des générations, et ils en étaient restés marqués. Les deux autres s’étaient engagés dans leur jeunesse, et même si les officiers les avaient formés, ils n’en restaient pas moins assez ouverts d’esprits. Pas sur tous les sujets en revanche.
La reine s’était approchée de la machine avec sa bouteille dans la main et sa serviette sur les épaules. Sous le regard insistant des deux soldats qui attendait avec impatience le score qui s’afficherait. Elle montra le poing, ils acquiescèrent. De sa main gauche, elle but une gorgée d’eau et sans rien enlever, arqua rapidement son bras droit et frappa dans la boule. Il y eut un fracas de tous les diables.
« 975 ! Allez ramène la monnaie Jorj. Vingt crédits Moff. »
Elle étira un sourire et hocha négativement la tête. Dans ce temple, ils étaient des enfants. Un temple de musculation réservée à la haute société. Il n’y avait pour ainsi dire jamais vraiment de monde. Helera avait pu alors négocier, au nom de sa protection, de faire passer ses gars avec elle lors des entraînements. Petit avantage d’être le protecteur d’une Moff qui n’en voulait pas. Helera ne dit mot et s’en alla s’assoir sur un banc, posant le dos contre le mur et lança son regard sur les hauteurs de Yaga Minor. Une autre gorgée, et elle s’essuya le front. Le portique d’entrée sonna et la tira de sa rêverie. Deux autres personnes entrèrent. Certainement pas des soldats. Elle en reconnut un. Fils d’un Moff d’elle ne savait plus qu’elle planète. C’était peut-être bien Kessel. Aussi laid que son père. L’autre, elle ignorait son identité. Elle retourna sa tête vers le panorama et les ignora, eux non. Ils s’approchèrent d’elle.
« Excusez moi. Mais ce cours est réservé pour les hommes. Les femmes, c’est trois étages plus bas. »
Trois étages plus bas, il y avait le bureau des assistantes. Que des femmes, bizarrement. Leur patron était un homme, par contre. Helera tourna son regard vers eux, les dévisagea et les ignora. Les coups dans les sacs s’arrêtèrent, derrière les deux hommes. La garde patientait et observait.
« Vous ne m’avez pas … »
« J’ai très bien entendu. »
« Alors qu’est ce que vous attendez pour obéir ? »
Helera fronça les sourcils et se leva, lui faisant face. Ou presque, il fait une tête de plus qu’elle, voire deux. Elle but une autre gorgée et retourna vers sa garde.
« Laissez moi tranquille. »
« Non je crois pas. »
Il lui attrapa le bras quand elle fit volte face, la garde avança vers elle. Elle fit un signe de la main pour les prévenir de ne pas intervenir. Helera bougea son bras pour s’enlever de son emprise.
« Les femmes ont autant le droit de s’entraîner que les hommes ici. Alors fichez moi la paix et aller faire votre entraînement. »
« On veut que vous partiez, madame. »
« Sinon quoi ? »
Elle haussa un sourcil, blasée.
« Sinon c’est moi qui vous fais partir. »
Helera eut un hoquet de rire, tandis qu’elle le regarda des pieds jusqu’à la tête. Cela ne lui plu pas, et il essaya de lui attraper les cheveux. Elle se décala sur le côté.
« Okay, là t’es en train de m’énerver. »
Il essaya de nouveau de l’attraper, en vain.
« La colère est la voix la plus courte pour aller au tapis. »
« La ferme. »
Estoc tenté, visant son estomac. Helera se décalla encore, avec une aisance qui le rendait particulièrement nigaud. Elle but une gorgée.
« Les sentiments n’ont rien à faire dans un duel. On se bat par devoir, pas par envie. »
Revers de la main qui percuta sa bouteille, volant à travers la salle. L’autre type s’approcha d’elle et lui saisit les épaules, assez solidement pour qu’elle ne bouge pas.
« Maintenant, tu sors, pétasse. »
Helera se laissa tomber au sol, glissa sous ses jambes, remonta dans un même mouvement. Elle frappa derrière son genou avec son pied, et de l’autre, le propulsa au tapis. Le fils de Moff se jeta sur elle, lui saisit le coup, et arma son poing. Trop lent, elle sauta et accrocha ses jambes autour de son cou. Puis se laissa tomber en arrière, la gravité faisant le reste. Il y eut des rires du côté de sa garde, elle leva la main pour les faire taire. La reine ne rigolait pas de ces choses là. Elle plia les genoux à côté de son opposant.
« Les femmes ne sont pas que des objets bons pour la cuisine et pour les enfants. Et à l’avenir, veiller à garder votre langue. Vous êtes dans des locaux du gouvernement, pas dans la cantina du coin. »
Il chercha à attraper sa jambe, elle donna un coup de doigt au niveau de la jointure du poignet.
« J’ai dit stop. Votre orgueil vous perdra. »
Elle hocha négativement la tête et retourna vers le panorama, ignorant les hommes à terre.
La reine bougea ses épaules, faisant jouer de ses articulations. Elle étira un sourire.
« Dave, ta posture, plus droite, tu vas finir vieux avant ta retraite. Emril, tu ne fais pas de calin à ton sac. »
Les deux grognèrent. Ces gars là étaient tous des stormtroopers, la crème de la crème, donc. Mais bien qu’eux sâchent potentiellement tirer, ils n’en restaient pas moins novices vis-à-vis du combat au corps à corps. Des novices passés maîtres dans leur art. Elle essayait de nouer une relation avec eux, comme son oncle le fit autrefois, avec les siens. Ils ne devaient pas seulement être ses protecteurs. Avoir des personnes sur qui compter, c’était sans doute mieux, dans la plupart des cas. Ils étaient quatre. Deux étaient sur leur sac, deux autres discutaient entre eux. Tous différents, mais tous liés à l’empire et à leur devoir.
La reine les regarda un à un et bu une gorgée d’eau, avant de lever les bras pour s’étirer.
« Patron, venez voir. Etes capable de faire combien sur la machine à poing ?
»
Ladite machine était une sorte de corde de pendu, sans la corde, mais avec une boule à la place. L’objectif était de frapper le plus fort dedans, et l’appareil mesurait la puissance. Elle attribuait alors un score de un à mille, selon la taille, la masse et le sexe de la personne. Ou du moins pour les hommes, car les femmes ne venaient pas s’entraîner. Pas avec les hommes. Helera avait insisté pour y participer, et avait dû alors prouver qu’elle était capable d’être aussi doué qu’un homme. Rien de plus facile, quand elle mit à terre sa garde. C’est à ce moment, et avec beaucoup de patience et de tacte, que leur relation avait débuté. Une relation dont la reine faisait tout pour faire passer sur de la camaraderie. Cela marchait avec au moins la moitié de la garde. Les autres restant plus discrets et fermés. Dave et Emril en l’occurrence, dont la vocation n’était pas de se faire dépasser par une femme. Là où Rik et Jorj n’en avait rien à faire. L’éducation prévalait. Les deux premiers étaient issus de l’armée depuis des générations, et ils en étaient restés marqués. Les deux autres s’étaient engagés dans leur jeunesse, et même si les officiers les avaient formés, ils n’en restaient pas moins assez ouverts d’esprits. Pas sur tous les sujets en revanche.
La reine s’était approchée de la machine avec sa bouteille dans la main et sa serviette sur les épaules. Sous le regard insistant des deux soldats qui attendait avec impatience le score qui s’afficherait. Elle montra le poing, ils acquiescèrent. De sa main gauche, elle but une gorgée d’eau et sans rien enlever, arqua rapidement son bras droit et frappa dans la boule. Il y eut un fracas de tous les diables.
« 975 ! Allez ramène la monnaie Jorj. Vingt crédits Moff. »
Elle étira un sourire et hocha négativement la tête. Dans ce temple, ils étaient des enfants. Un temple de musculation réservée à la haute société. Il n’y avait pour ainsi dire jamais vraiment de monde. Helera avait pu alors négocier, au nom de sa protection, de faire passer ses gars avec elle lors des entraînements. Petit avantage d’être le protecteur d’une Moff qui n’en voulait pas. Helera ne dit mot et s’en alla s’assoir sur un banc, posant le dos contre le mur et lança son regard sur les hauteurs de Yaga Minor. Une autre gorgée, et elle s’essuya le front. Le portique d’entrée sonna et la tira de sa rêverie. Deux autres personnes entrèrent. Certainement pas des soldats. Elle en reconnut un. Fils d’un Moff d’elle ne savait plus qu’elle planète. C’était peut-être bien Kessel. Aussi laid que son père. L’autre, elle ignorait son identité. Elle retourna sa tête vers le panorama et les ignora, eux non. Ils s’approchèrent d’elle.
« Excusez moi. Mais ce cours est réservé pour les hommes. Les femmes, c’est trois étages plus bas. »
Trois étages plus bas, il y avait le bureau des assistantes. Que des femmes, bizarrement. Leur patron était un homme, par contre. Helera tourna son regard vers eux, les dévisagea et les ignora. Les coups dans les sacs s’arrêtèrent, derrière les deux hommes. La garde patientait et observait.
« Vous ne m’avez pas … »
« J’ai très bien entendu. »
« Alors qu’est ce que vous attendez pour obéir ? »
Helera fronça les sourcils et se leva, lui faisant face. Ou presque, il fait une tête de plus qu’elle, voire deux. Elle but une autre gorgée et retourna vers sa garde.
« Laissez moi tranquille. »
« Non je crois pas. »
Il lui attrapa le bras quand elle fit volte face, la garde avança vers elle. Elle fit un signe de la main pour les prévenir de ne pas intervenir. Helera bougea son bras pour s’enlever de son emprise.
« Les femmes ont autant le droit de s’entraîner que les hommes ici. Alors fichez moi la paix et aller faire votre entraînement. »
« On veut que vous partiez, madame. »
« Sinon quoi ? »
Elle haussa un sourcil, blasée.
« Sinon c’est moi qui vous fais partir. »
Helera eut un hoquet de rire, tandis qu’elle le regarda des pieds jusqu’à la tête. Cela ne lui plu pas, et il essaya de lui attraper les cheveux. Elle se décala sur le côté.
« Okay, là t’es en train de m’énerver. »
Il essaya de nouveau de l’attraper, en vain.
« La colère est la voix la plus courte pour aller au tapis. »
« La ferme. »
Estoc tenté, visant son estomac. Helera se décalla encore, avec une aisance qui le rendait particulièrement nigaud. Elle but une gorgée.
« Les sentiments n’ont rien à faire dans un duel. On se bat par devoir, pas par envie. »
Revers de la main qui percuta sa bouteille, volant à travers la salle. L’autre type s’approcha d’elle et lui saisit les épaules, assez solidement pour qu’elle ne bouge pas.
« Maintenant, tu sors, pétasse. »
Helera se laissa tomber au sol, glissa sous ses jambes, remonta dans un même mouvement. Elle frappa derrière son genou avec son pied, et de l’autre, le propulsa au tapis. Le fils de Moff se jeta sur elle, lui saisit le coup, et arma son poing. Trop lent, elle sauta et accrocha ses jambes autour de son cou. Puis se laissa tomber en arrière, la gravité faisant le reste. Il y eut des rires du côté de sa garde, elle leva la main pour les faire taire. La reine ne rigolait pas de ces choses là. Elle plia les genoux à côté de son opposant.
« Les femmes ne sont pas que des objets bons pour la cuisine et pour les enfants. Et à l’avenir, veiller à garder votre langue. Vous êtes dans des locaux du gouvernement, pas dans la cantina du coin. »
Il chercha à attraper sa jambe, elle donna un coup de doigt au niveau de la jointure du poignet.
« J’ai dit stop. Votre orgueil vous perdra. »
Elle hocha négativement la tête et retourna vers le panorama, ignorant les hommes à terre.