L'Astre Tyran

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Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
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By Helera Kor'rial
#34823
Coup droit, gauche, reculer, estoc, pied haut et retourné. Le sac de sable était désormais défait. Répetition, dans le fracas sourd qui résonnait à chaque mouvement. Chaque contact, chaque pression, qui faisait vibrer ses muscles jusque dans ses épaules, son bassin. Ces mêmes muscles qui même sous la douleur continuait d’aggresser le pauvre sac de sable. Face à une femme déterminée et transpirante. Equipée de son débardeur et d’un legging, elle était parée pour ce combat gagné d’avance. La transpiration n’en était alors que la preuve la plus concrète de son harassement. Le corps suivait tant que l’esprit le voulait. Et son esprit à elle, était aussi dûre que la glace. Dernière répetition, le matelas bougea d’avant en arrière et il s’arrêta. Helera souffla et passa l’avant bras sur le front, remettant par la même occasion ses cheveux en arrière. Elle jeta un regard en arrière, tandis que de nouveaux bruits vinrent s’ajouter aux siens, similaires. Cela formait comme un orchestre de coups. Sa garde rapprochée, principalement des hommes. Non, que des hommes en réalité. Ils allaient tous utiles et devoir. Les soldats la protégeaient, et ils s’entraînaient tous.
La reine bougea ses épaules, faisant jouer de ses articulations. Elle étira un sourire.

« Dave, ta posture, plus droite, tu vas finir vieux avant ta retraite. Emril, tu ne fais pas de calin à ton sac. »

Les deux grognèrent. Ces gars là étaient tous des stormtroopers, la crème de la crème, donc. Mais bien qu’eux sâchent potentiellement tirer, ils n’en restaient pas moins novices vis-à-vis du combat au corps à corps. Des novices passés maîtres dans leur art. Elle essayait de nouer une relation avec eux, comme son oncle le fit autrefois, avec les siens. Ils ne devaient pas seulement être ses protecteurs. Avoir des personnes sur qui compter, c’était sans doute mieux, dans la plupart des cas. Ils étaient quatre. Deux étaient sur leur sac, deux autres discutaient entre eux. Tous différents, mais tous liés à l’empire et à leur devoir.

La reine les regarda un à un et bu une gorgée d’eau, avant de lever les bras pour s’étirer.

« Patron, venez voir. Etes capable de faire combien sur la machine à poing ?
»

Ladite machine était une sorte de corde de pendu, sans la corde, mais avec une boule à la place. L’objectif était de frapper le plus fort dedans, et l’appareil mesurait la puissance. Elle attribuait alors un score de un à mille, selon la taille, la masse et le sexe de la personne. Ou du moins pour les hommes, car les femmes ne venaient pas s’entraîner. Pas avec les hommes. Helera avait insisté pour y participer, et avait dû alors prouver qu’elle était capable d’être aussi doué qu’un homme. Rien de plus facile, quand elle mit à terre sa garde. C’est à ce moment, et avec beaucoup de patience et de tacte, que leur relation avait débuté. Une relation dont la reine faisait tout pour faire passer sur de la camaraderie. Cela marchait avec au moins la moitié de la garde. Les autres restant plus discrets et fermés. Dave et Emril en l’occurrence, dont la vocation n’était pas de se faire dépasser par une femme. Là où Rik et Jorj n’en avait rien à faire. L’éducation prévalait. Les deux premiers étaient issus de l’armée depuis des générations, et ils en étaient restés marqués. Les deux autres s’étaient engagés dans leur jeunesse, et même si les officiers les avaient formés, ils n’en restaient pas moins assez ouverts d’esprits. Pas sur tous les sujets en revanche.

La reine s’était approchée de la machine avec sa bouteille dans la main et sa serviette sur les épaules. Sous le regard insistant des deux soldats qui attendait avec impatience le score qui s’afficherait. Elle montra le poing, ils acquiescèrent. De sa main gauche, elle but une gorgée d’eau et sans rien enlever, arqua rapidement son bras droit et frappa dans la boule. Il y eut un fracas de tous les diables.

« 975 ! Allez ramène la monnaie Jorj. Vingt crédits Moff. »

Elle étira un sourire et hocha négativement la tête. Dans ce temple, ils étaient des enfants. Un temple de musculation réservée à la haute société. Il n’y avait pour ainsi dire jamais vraiment de monde. Helera avait pu alors négocier, au nom de sa protection, de faire passer ses gars avec elle lors des entraînements. Petit avantage d’être le protecteur d’une Moff qui n’en voulait pas. Helera ne dit mot et s’en alla s’assoir sur un banc, posant le dos contre le mur et lança son regard sur les hauteurs de Yaga Minor. Une autre gorgée, et elle s’essuya le front. Le portique d’entrée sonna et la tira de sa rêverie. Deux autres personnes entrèrent. Certainement pas des soldats. Elle en reconnut un. Fils d’un Moff d’elle ne savait plus qu’elle planète. C’était peut-être bien Kessel. Aussi laid que son père. L’autre, elle ignorait son identité. Elle retourna sa tête vers le panorama et les ignora, eux non. Ils s’approchèrent d’elle.

« Excusez moi. Mais ce cours est réservé pour les hommes. Les femmes, c’est trois étages plus bas. »

Trois étages plus bas, il y avait le bureau des assistantes. Que des femmes, bizarrement. Leur patron était un homme, par contre. Helera tourna son regard vers eux, les dévisagea et les ignora. Les coups dans les sacs s’arrêtèrent, derrière les deux hommes. La garde patientait et observait.

« Vous ne m’avez pas … »

« J’ai très bien entendu. »

« Alors qu’est ce que vous attendez pour obéir ? »

Helera fronça les sourcils et se leva, lui faisant face. Ou presque, il fait une tête de plus qu’elle, voire deux. Elle but une autre gorgée et retourna vers sa garde.

« Laissez moi tranquille. »

« Non je crois pas. »

Il lui attrapa le bras quand elle fit volte face, la garde avança vers elle. Elle fit un signe de la main pour les prévenir de ne pas intervenir. Helera bougea son bras pour s’enlever de son emprise.

« Les femmes ont autant le droit de s’entraîner que les hommes ici. Alors fichez moi la paix et aller faire votre entraînement. »

« On veut que vous partiez, madame. »

« Sinon quoi ? »

Elle haussa un sourcil, blasée.

« Sinon c’est moi qui vous fais partir. »

Helera eut un hoquet de rire, tandis qu’elle le regarda des pieds jusqu’à la tête. Cela ne lui plu pas, et il essaya de lui attraper les cheveux. Elle se décala sur le côté.

« Okay, là t’es en train de m’énerver. »

Il essaya de nouveau de l’attraper, en vain.

« La colère est la voix la plus courte pour aller au tapis. »

« La ferme. »

Estoc tenté, visant son estomac. Helera se décalla encore, avec une aisance qui le rendait particulièrement nigaud. Elle but une gorgée.

« Les sentiments n’ont rien à faire dans un duel. On se bat par devoir, pas par envie. »

Revers de la main qui percuta sa bouteille, volant à travers la salle. L’autre type s’approcha d’elle et lui saisit les épaules, assez solidement pour qu’elle ne bouge pas.

« Maintenant, tu sors, pétasse. »

Helera se laissa tomber au sol, glissa sous ses jambes, remonta dans un même mouvement. Elle frappa derrière son genou avec son pied, et de l’autre, le propulsa au tapis. Le fils de Moff se jeta sur elle, lui saisit le coup, et arma son poing. Trop lent, elle sauta et accrocha ses jambes autour de son cou. Puis se laissa tomber en arrière, la gravité faisant le reste. Il y eut des rires du côté de sa garde, elle leva la main pour les faire taire. La reine ne rigolait pas de ces choses là. Elle plia les genoux à côté de son opposant.

« Les femmes ne sont pas que des objets bons pour la cuisine et pour les enfants. Et à l’avenir, veiller à garder votre langue. Vous êtes dans des locaux du gouvernement, pas dans la cantina du coin. »

Il chercha à attraper sa jambe, elle donna un coup de doigt au niveau de la jointure du poignet.

« J’ai dit stop. Votre orgueil vous perdra. »

Elle hocha négativement la tête et retourna vers le panorama, ignorant les hommes à terre.
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By Zygmunt Molotch
#34824
H - 1h avant l'attentat


Les revoilà, qui se fraient un chemins à travers la matière grise de son cerveau. Il se le répète, ils ne peuvent pas l'atteindre, ils sont morts depuis longtemps. Pourtant ils continuent de le poursuivre, fantômes vengeurs qui hantent l'homme qui n'a pas su les protéger. Pas su ou pas pu ? C'est une bonne question. Affalé en avant sur son siège, la tête écrasée sur le métal froid du bureau, le caridan ouvre lentement, péniblement, les yeux marrons, émergeant avec difficulté, presque à contrecœur. La fatigue suite à ses investigations à propos des trains du Quai 17 est encore tenace, suffisamment pour entamer son énergie le temps qu'il se réhabitue au sommeil. Alors qu'il ouvre péniblement les yeux, c'est pour les fixer sur le visage d'un homme qui l'observe face à son bureau.

Vait. Cette pourriture infâme qui lui inspire plus de dégoût encore que les criminels. Puisse-t-il un jour se faire serrer pour une faute grave et finir en Rééducation voire au peloton d'exécution. Molotch cligna de nouveau des yeux puis se gifla violemment pour se réveiller une fois pour toutes. Toisant froidement son collègue, lequel cachait à peine son mépris, il ouvrit un tiroir d'une main légèrement tremblante, en sortit un paquet de clopes et s'en alluma une pour se revigorer. Il soupira, ça faisait sacrément du bien.

Tu voulais quelque chose ?

Aucun respect entre ces deux-là. Ils sont au-delà de ces fioritures et se détestent bien trop. Au mieux ne font-ils rien de spécial en public qui montre leur profonde animosité. D'un côté l'idéaliste dévoué à son travail et son devoir, de l'autre le fanatique fou furieux qui privilégie les pires méthodes pour atteindre ses objectifs. Ça ne pouvait pas bien se passer entre eux dans ces conditions. Un jour ça finira par péter et ça sera sanglant.

Aemos a essayé de t'appeler, tu as un informateur qui veut te parler, il prétend que c'est urgent.
Tu veux parler de l'agent Senior Aemos je présume.
Un de ces jours, il faudra que tu m'expliques comment tu peux encore être du Bureau, Molotch. Je suis sûr que c'est une histoire passionnante.
Autant que celle qui explique qu'on accepte des ordures comme toi.

L'autre s'est déjà éloigné, plus guère intéressé maintenant qu'il a transmis le message. Marmonnant un juron, Molotch s'empare du téléphone et compose le numéro attribué aux informateurs puis énumère le code pour les messages vocaux. "Hespérus" souhaite le voir d'urgence, une adresse est fournie. Ce n'est pas loin du palais, à peine 20 minutes en speeder. Raccrochant, l'agent prend le béret blanc en passant tandis qu'il quitte le bureau. Vait et d'autres lui jettent des regards venimeux en passant, qu'il ignore royalement.


H - 30 minutes avant l'attentat


La cantina était dévolue aux ouvriers du chantier de construction des nouveaux immeubles commandée par le gouverneur de Yaga Minor, de hautes structures typiques de la nouvelle architecture voulue par l'empereur, grandiloquentes, d'une sinistre beauté. A cette heure-ci de la matinée, il n'y en avait pas beaucoup excepté ceux prenant leur pause, le travail aux chantiers battant son plein. Avec son uniforme blanc cassé, Molotch était reconnaissable entre mille et aussi visible qu'un furoncle sur le visage de Valeria Kuat, ce qui expliquait probablement les regards craintifs qu'on lui jetait aussi discrètement que possible et les murmures mi-apeurés mi-insultants qu'il entendait à l'occasion.

Il attendait depuis 5 minutes et s'impatientait. Si cette info était si importante, pourquoi le faire attendre ? Les informateurs savaient pourtant qu'il ne valait mieux pas jouer avec les agents du Bureau. Beaucoup avaient la gâchette facile et une sale tendance à obtenir leurs renseignements avec quelques coups pour apprendre le respect. Lui n'agissait pas ainsi, trop contre-productif et susceptible de faire fuir les mouchards plutôt que les attirer. Il était sur le point de s'en aller lorsqu'il remarqua en regardant par la fenêtre qu'un ouvrier adossé à celle-ci, lui tournant le dos, lisait un journal. Jusque-là rien d'intéressant mais il remarqua le symbole brillant légèrement sur le manche de son manteau de travail. Une petite trouvaille de sa part, symbole du BSI.

Il quitta immédiatement, bien que sans se presser, la cantina et se dirigea vers le type. Un croisement de leurs regards lui suffit, il passa à côté de l'homme l'air de rien et continua sans s'arrêter ni se retourner jusqu'au premier croisement ou une ruelle plongeait entre 2 pâtés de maisons. Un endroit intime pour une petite discussion. Il patienta le temps que l'autre le rejoignit puis lui jeta un regard curieux et sortit une clope qu'il lui tendit. Toujours prendre le temps de sociabiliser même de façon infime, ça paie. Ils prirent encore le temps de savourer leurs cigarettes puis il fut temps de passer aux choses sérieuses.

Qu'est-ce que tu as pour moi aujourd'hui Hespérus ?
Vous n'avez pas été suivi ?
Tu sais, je pourrais me sentir insulté par ton insinuation. Comme si j'étais un amateur. Non je n'ai pas été suivi. Passe à table, ne me fait pas saliver.
C'est du lourd je peux vous le garantir. Code vermillon.

Molotch haussa les sourcils, étonné. Vermillon signifiait dans l'argot du Bureau un code prioritaire, relatif à la sécurité de l'Etat. Vu leur travail, tout l'était en soi, mais plus précisément, cela impliquait un danger de haut niveau concernant des personnalités politiques, militaires ou administratives liées à l'Etat. Evidemment, on pensait immédiatement à l'Empereur, au Grand Vizir, au Conseil Impérial, aux Grands Moffs, aux Grands Amiraux mais entraient également dans cette catégorie les Moffs, les Gouverneurs, les Juges, les Amiraux et divers autres postes moins connus ou prestigieux.

Qui est la cible ?
Je ne sais pas. Je sais seulement qu'elle figure au palais et qu'ils comptent employer les grands moyens pour s'en débarrasser.
Tu ne sais rien d'autre ? Quand est-ce que c'est prévu ? Comment ils comptent agir ? Qui est dans le coup ?
Non, j'ai déjà eu un mal de chien à apprendre ça. Mais je vous jure que c'est du sérieux, pas un canular.
Il vaudrait mieux, tu sais ce qui t'attend si tu nous mets sur une fausse piste.

Oh ça oui il le savait. Molotch ne proférait jamais de menace en l'air, simplement des faits et des promesses. Tout informateur était prévenu dès son début de carrière qu'une fausse alerte pour toucher des pots-de-vin se verrait récompensée par un tour dans les cellules du Bureau. La réputation sinistre de ce dernier faisant le reste, rares étaient les informateurs assez fous pour tenter le coup. De temps en temps on en attrapait un qu'on punissait de façon spectaculaire et atroce, pour l'exemple. Sans un mot, il sortit une liasse de crédits et la plaqua dans la main d'Hespérus, ajoutant une puce de crédit pour la peine.

Une dernière question avant de te laisser. Pourquoi m'avoir donné rendez-vous ici ?

L'informateur le regarda sans comprendre. Il fit un curieux geste tout en douceur, plaquant la main dans sa poche comme pour y fourrer l'argent tout en ouvrant la bouche. Ce geste fut suffisant pour l'agent, qui ne perdit pas de temps et enfonça son poing dans le visage du bougre tout en lui saisissant le bras de l'autre, qu'il tordit violemment en arrière, occasionnant un cri étouffé par son poing. Il plaqua l'infortuné contre le mur sans ménagement sans cesser de tenir son bras qui pendait dans un angle de mauvais augure.

Vous êtes pas bien ou quoi ?! Lâchez-m...
La ferme. J'ai bien failli croire à ta petite histoire mais tu as fait une erreur. Un attentat contre un gros bonnet, ici sur Yaga Minor ? Ils sont tous au Palais et tu me demandes de te rejoindre loin du palais ? Trop gros pour être vrai ou alors tu me caches quelque chose. Alors, c'est quoi l'histoire hein Hespérus ? Tu as voulu toucher plus de fric ? Pour qui tu travailles, nous ou eux ? Réponds !
Je vois pas de quoi vous voul...
Qui est la cible ? Qui doit mourir ? Qui t'emploie ? Parle !
Ils m'ont pas donné son nom, juste un identifiant ! Reine louve ils ont dit, la reine louve doit contempler l'éclat de sa folie en même temps que tous si on veut que l'Empire ouvre les yeux ! C'est comme ça qu'ils se sont exprimés !
Ce tissu de conneries n'a aucun sens. Ou cela doit-il se produire, cette révélation ? OU ?

Il hurla de douleur. L'agent lui avait sauvagement tordu le bras sans la moindre pitié et saisissait maintenant le second. Il resterait toujours les jambes, sans oublier un passage à tabac et d'autres méthodes plus efficaces encore des agents-interrogateurs.

Au Palais ! Ils... Ils visent le Palais ! Pitié...

Son crâne heurta violemment le mur contre lequel il était appuyé et il tomba dans les vapes. Le souffle court, Molotch s'empara de son appareil comm' de poche tandis qu'il relevait le corps et le traînait lentement direction la rue. Son speeder était en face de la cantina. Le temps qu'il y parvienne, il avait réussi à joindre l'auxiliaire du Bureau au palais, une remplaçante à la donzelle qu'il avait envoyée au frais quelques jours plus tôt. Aussi chaleureuse et agréable que sa prédécesseur en tout cas.

Antenne du Bureau de la Sécurité Impériale j'écoute.
Agent Molotch, identifiant WYK#AR23. J'ai une alerte, niveau vermillon. Transmettez à tout les agents du Bureau en poste que nous avons une attaque potentielle visant le palais. Avertissez le Colonel Severian également et dites aux StormCorps de se déployer dans tout le périmètre, ils doivent mettre en sécurité toutes les cibles potentielles de valeur. Procédez par ordre d'importance décroissante, le Grand Vizir d'abord et ainsi de suite. Je suis en route avec un témoin qui en sait plus, dites aux agents-interrogateurs de se préparer, je leur amène un client.
Très bien, ne quittez pas agent.

Il fallait porter au crédit de la jeune femme - à en juger par sa voix - qu'elle restait calme et mesurée, professionnelle. Au moins bénéficiaient-ils maintenant d'une vraie travailleuse au lieu d'une nymphomane fille à papa qui s'envoyait en l'air avec des xenos. Sans attendre, Molotch démarra en appuyant à fond. Le temps lui était compté. Il leur était compté à tous.
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By Helera Kor'rial
#34826
« Attend, donne-moi ce baton, j’vais la fumer. »

Helera ferma les yeux face à la vitre. Les ennuis ne cessaient de la trouver, alors même qu’elle faisait tout son possible pour les éviter. Cela devenait une habitude qu’elle avait appris à cotoyer. Alors elle faisait avec et franchissait les obstacles un à un. Parce qu’elle le devait, et que le choix ne lui appartenait pas. Le bois souffla à ses oreilles, elle se décalla sur le côté. L’autre parut surpris. Ahuri presque, tandis que la reine, les mains dans le dos, pivotait autour de lui, en marchant. L’autre récupéra également de quoi se battre. Soit. Le baton allait parler. Ils se jugèrent les uns et l’autre, en chien de faïence, sous le regard de sa garde et des quelques badauds rassemblés. Deux gars, aussi gonflés que des balons. La reine arriva au niveau des bâtons et s’en saisit d’un, le faisant tourner entre ses doigts.

« Vous n’apprendez donc jamais. »

« J’vais t’apprendre comment on doit vous traîter ! »

Il fonça, l’arme à la main, dans un cri tout aussi bestial que l’était celui d’un animal. La reine ne bougea qu’au dernier moment, quand l’arme tomba sur elle. D’un mouvement du poignet, elle décala l’arme qui vint frapper le sol. Il essaya la frappe latérale, mais elle se baissa, tapa dans le haut de son foie avec le manche, le faisant reculer. Il crachota, toussa ses boyaux tout en se massant le ventre. Un regard noir lui fut jeter, à cette reine trop impétueuse. Ils chargèrent de nouveau à deux, et Helera dansa. Elle parait simplement sans attaquer, se décalait, revenait, sautait ou se baissait, dans une tirade digne des plus grands escrimeurs impériaux. Jorj applaudit et siffla, tandis qu’elle tournoyait autour des deux impétueux. Elle rompit le contact après quelques passes.

« On peut continuer longtemps comme cela. Admettez votre défaite. »

« Jamais ! »

Il fonça de nouveau. Helera fut agacée. Le premier tenta l’estoc, elle se baissa et tourna sur elle-même, frappant violemment à l’arrière de son genoux, para l’arme du deuxième. Le bruit du bois éclata dans la salle. Elle se saisit de son arme à deux mains et frappa horizontalement sur le bâton, il se frappa avec. Aller retour, elle arqua sa main et frappa dans le premier qui était revenu à la charge. Destabilisé, il chercha néanmoins à l’attraper. Elle se laissa faire, tandis que le bâton se logea sous son cou. La reine prit appuie sur lui, donna un coup de pied au second et sauta dans la même continuité jusqu’à briser la prise. Elle se retrouva derrière, frappa une ultime fois derrière le genou, le faisant ceder. Elle frappa dans les côtes avant même qu’il ne touche le sol et envoya son arme sur le deuxième qu’il attrapa en pleine figure, le stoppant dans sa course.

« Je suis lasse de ce petit jeu. La prochaine fois, ramenez des copains. Deux gars contre une femme ce n’est visiblement pas suffisant. »

La garde applaudit, les autres aussi. Helera esquissa un bref sourire et fit un mouvement de tête pour leur signifier qu’ils devaient partir. Elle récupéra ses affaires et les plaça sur son dos. Les soldats se placèrent de part et d’autre d’elle.

« Comment vous avez appris tout cela ? »

« Une vie de lutte. C’est ce qui m’a appris à me battre. »

Rien à dire de plus. Ils avaient beau partir que les gémissements de ses deux victimes résonnaient encore dans le temple. Des bruits d’animaux blessés, qui auront bien besoin d’aller à l’infirmerie. Elle avait aimé à les remettre à leur place. C’était preque jouissif d’avoir à se défendre face à des crétins. Que tous la craignent, car elle allait en botter des arrières trains. Le couloir final franchit, ils se séparèrent en deux groupes, par vestiaire. Celui des femmes ne contenait aucune douche, juste quelques tiroirs posés ça et là approximativement. Là où les hommes avaient tout le nécessaire pour se changer. C’était la vie, et elle se doucherait chez elle. Tant pis pour cela, elle n’allait pas demander à ce qu’on lui installe un vrai vestiaire rien que pour elle. Elle dû presque attendre sa garde, qui prit le moins de temps possible. Habitués à se changer, ils ressortirent, holster armé, mais sans les armures. Eux aussi devraient se changer, mais dans leur garnison. Celle du palais qui devait se trouver … quelque part.

« Allez on se dépèche, je vais être en retard pour le goûter. »

Evidemment, il ne s’agissait pas d’elle. Mais bien des deux monstres qui vivaient dans son apprtement, protégé par le loup qui montait la garde et qui jouait à la nourice. Comme quoi, il ne fallait pas être forcément humain pour avoir un gros cœur.
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By Zygmunt Molotch
#34831
H - 15 minutes avant l'attentat


Le speeder s'arrêta dans le parking souterrain du palais en trombe. Il lui avait fallu passer 3 contrôles différents au fur et à mesure qu'il se rapprochait de la zone et seule son accréditation d'agent lui avait permis de passer au lieu de se faire refouler. Les StormCorps, professionnels, semblaient contrôler d'ores et déjà tout les points d'accès du palais et de la zone l'entourant. De plus et c'était une bonne chose, ils avaient procédé avec calme afin de ne pas inquiéter qui que ce soit ni donner de raison de l'être. La dernière chose dont ils avaient besoin était qu'un mouvement de panique ne prenne forme et que le chaos ne se propage.

Fébrile, Molotch ne tenait pas en place. Il savait que plus le temps passait et plus ils risquaient une catastrophe. En outre, il ne savait pas quelle forme prendrait l'attaque ni qui était visé. Cette énigme que lui avait soufflé Hespérus était bien trop opaque et mystérieuse. Sortant du véhicule, il extirpa sans ménagement l'infortuné informateur qui cria de douleur lorsqu'il appuya sur son bras démis, ce qui le réveilla. D'une torgnole bien appuyée, il le contraignit en silence, bien que le pauvre ne cessait de gémir sous la douleur. Mauvais nouvelle pour lui, ça n'allait certainement pas s'atténuer de sitôt.

Dans le parking souterrain c'était l'effervescence déjà et il croisa de nombreux agents du Bureau qui couraient en tout sens. Manifestement, tout les effectifs avaient été déployés pour tenter d'endiguer la situation de crise en approche, voire l'empêcher. L'ascenseur était plein à craquer et il lui fallut hurler pour faire valoir la nécessité absolue de le laisser d'abord s'arrêter à son étage. Il y avait comme une senteur dans l'air, un parfum d'urgence qui ne fit rien pour arranger son humeur. Parvenu à l'étage Interrogation, Molotch ne perdit pas de temps à saluer les agents en poste, lesquels n'en firent rien non plus, parfaitement au courant de l'urgence de la situation.

Leur client fut immédiatement amené dans une pièce en apparence banale, insonorisée. Il fut jeté à terre puis on commença à le passer à tabac sans ménagement. Le temps manquait pour des méthodes plus subtiles et nécessitant des heures voire des journées. En 2 minutes, il ne ressemblait déjà plus à grand-chose et avait bras et jambes complètement défoncés. Le tirant par les cheveux, Molotch le força à le regarder. Le visage de l'agent était figé dans une expression de fureur résolue, ses yeux empreints d'un profond dégoût et d'une rage implacable.

Qui est la cible ? Parle !
Rrrr... Eine... Loo... Uve...
Tu l'as déjà dit ça ! Ça ne veut rien dire ! JE VEUX UN NOM !

Contre toute attente, vomissant une giclée de sang, Hespérus se mit à rire ou plutôt à pousser des coassements ressemblant vaguement à un rire.

Pourquoi ris-tu ? Tu trouves ta situation amusante ? Tu sais ou tu es au moins ?
C... C'est déjà... Trop tard... Elle est déjà... Morte... Rrr... Eine louve... Et ses louveteaux... Bâtards aussi...

Ce qu'il disait n'avait aucun sens. Reine louve ? Louveteaux bâtards ? Et cette formulation, "contempler l'éclat de sa folie en même temps que tous pour que l'Empire ouvre les yeux" ? Quel était le lien entre tout ça ? Reculant, Molotch fit signe aux interrogateurs de continuer leur ouvrage. Malgré la violence primitive dont ils faisaient preuve, ils connaissaient intimement un corps humain, bien assez pour savoir jusqu’où ils pouvaient aller avant de devoir s'arrêter. L'esprit de l'agent était en pleine ébullition, il s'efforçait de réfléchir à toute vitesse pour comprendre ce qu'il avait pu manquer. La réponse était là, sous ses yeux, visible et pourtant juste assez lointaine pour qu'il ne puisse la saisir.

Un bâtard était un enfant conçu hors mariage et jugé indigne le plus souvent. Il était question d'une reine également, appelée louve. Il n'avait entendu parler d'aucune reine louve qui résidât actuellement au palais. "Que l'Empire ouvre les yeux"... Ouvre les yeux... Ouvre les... Molotch s'immobilisa. Il repensait à cette retransmission sur une nouvelle venue dans l'échiquier politique impériale, dirigeante d'un lointain monde arriéré dont les habitants ressemblaient beaucoup aux Togoriens mais également à des... Des loups ! Par le sang de l'Empire, était-ce possible qu'il s'agisse de... Mais alors, comment comptaient-ils faire ? L'éclat de sa folie désignait-il une attaque suicide à la grenade ? Au tir longue distance ? Non, aucune de ces 2 actions ne pouvait mettre en danger le palais lui-même. Que restait-il ? Une...

Par l'Empereur, c'est une bombe ! Ils vont faire exploser une bombe à l'intérieur du palais ! Ou est-elle ? Réponds-moi Hespérus ! Dit-moi ou vous l'avez mise ! La cible, est-ce la Moff Kor'rial de Nelvaan ?

Pour toute réponse, le supplicié se contenta de le gratifier d'un affreux sourire ensanglanté, comme s'il savourait sa victoire malgré tout ce qu'il venait d'endurer et la perspective de sa mort imminente. Imminente, c'était bien le mot. Molotch le gifla violemment, le repoussant en arrière. Hespérus s'écroula au sol, immobile. La minuscule étincelle de vie qu'il lui restait allait être sauvée et préservée par les bons soins des interrogateurs et leurs chirurgiens de talent mais certainement pas par pitié. Le caridan, sous le coup d'une colère intense, dévisagea ses collègues.

Vous me le maintenez en vie et vous me le gardez dans un coin. Il parlera plus tard quand nous en aurons fini dehors. Il nous dira tout. Je compte sur vous.
Ou allez-vous agent ?
Empêcher cette folie d'avoir lieu. A en juger par sa réaction, nous avons peu de temps avant qu'il ne soit trop tard.

En vérité, lorsqu'il parvint à destination, il était déjà trop tard.

H - 5 minutes avant l'attentat


Hors d'haleine, il courait à travers les couloirs, bousculant sans ménagement ceux et celles qui lui barraient la route. Dans la précipitation il avait perdu son béret et son visage était verrouillé sur un rictus de rage à peine contenue. Il y avait également une autre émotion sous-jacente, plus profonde mais tout aussi intense et primale. C'était la peur, non pas pour sa propre vie ni même pour la Conseillère qu'il soupçonnait lui-même de traîtrise après tout. Non, c'était la peur pour tous, tous les résidents du palais et de l'aile ou était actuellement la reine-cible. Il avait déjà vécu une situation semblable et cela lui avait tout pris, d'une certaine manière. Il ne pouvait pas, il ne voulait pas permettre que ça recommence.

En sortant de l'étage d'Interrogation, Molotch avait appelé le service des assistants de la Conseillère désespérément afin de tenter de les prévenir. Le Grand Vizir et les membres du Conseil Impérial déjà évacués du palais par les StormCorps, il aurait été logique que ce soit le tour des Moffs et invités du même prestige politique présents dans tout le bâtiment qui soient mis à l'abri. Mais dans le feu de l'action, le trafic radio et plus simplement de ces centaines de personnes qui affluaient et refluaient de partout, il était extrêmement difficile de contacter qui que ce soit. Sans réponse, il en avait conclu que les assistants avaient déjà fui, avec de la chance en compagnie de la Conseillère. Ou, au pire, ils avaient été liquidés par quelque sinistre combine des conspirateurs. Redoublant d'efforts, le caridan courut aussi vite que possible.

Il arriva enfin dans l'aile du palais ou vivait la cible. Montant plusieurs escaliers, il se retrouva finalement devant la porte verrouillée et protégée par 4 hommes derrière laquelle se trouvait la jeune femme. Brandissant son insigne du Bureau, Molotch ralentit en voyant les protecteurs lever leurs armes.

Agent Molotch du BSI. Ou est-elle ? Vous n'avez toujours pas évacué ? Mais par le sang de l'Empereur, vous attendez quoi au juste ? Faites-la sortir immédiatement, on n'a pas de temps à perdre !
Vous connaissez le protocole agent, il faut attendre le feu v...
J'emmerde le protocole ! C'est elle qui est visée, vous saisissez maintenant ? On doit la faire sortir MAINTENANT bordel !

Son éclat de voix avait eu au moins le mérite d'attirer l'attention puisqu'il vit la porte s'ouvrir sur... Elle. Elle ne semblait pas particulièrement jouasse, ce qui compte tenu de la situation était plutôt normal. Bien que la silhouette de la reine emplit rapidement le champ de vision sur la porte, ce ne fut pas avant qu'il puisse apercevoir celle, derrière elle, d'un Nelvaanien qui tenait de ses 2 mains ce qui ressemblaient à des landaus. Comprenant ce que cela signifiait, Molotch cracha des jurons épouvantables.

Vous vous foutez de moi ? Vos enfants sont là aussi ? Sortez de là maintenant et tirons-nous !

Vu comme il avait vociféré et considérant l'évacuation en cours, il y avait peu de chances pour qu'elle ne comprenne pas ce qu'il se passait et ce qui avait été dit quelques instants plus tôt. Impatient, très mal à l'aise, l'agent ne cessait de faire de grands gestes pour les presser de s'activer. Enfin, tout ce petit monde fut fin prêt au prix de précieuses secondes supplémentaires et on commença à prendre la direction de la sortie par les innombrables couloirs constituant le palais. Ce fut alors qu'ils avaient descendu un étage qu'ils ressentirent la secousse un étage au-dessus, suffisante pour faire vibrer plusieurs étages. Levant la tête, le visage de Molotch arborait une expression horrifiée. Il avait compris ce qui venait d'arriver et plongea sur la reine, la plaquant brutalement au sol tout en faisant de grands signes au Nelvaanien.

COUCHEZ-VOUS !

L'heure locale affichait 10h30. H - 0. Le début de la fin.
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By Helera Kor'rial
#34833
Dans les couloirs, la délégation Nelvaanienne marchait à vive allure. L’urgence de la situation l’obligeait. A juste titre, ils allaient louper le gouter. La reine se dépêchait donc, son sac de sport en main, équipée seulement d’une chemise blanche qui tiendrait le choc avant le moment de la douche. Elle avait gardé le legging en revanche, faute d’enfiler autre chose qui ne soit assez confortable pour supporter la transpiration. C’était peut-être dégoutant, mais les plaignants pourraient toujours voir les autorités impériales pour faire installer des douches dans ses vestiaires. Qu’importe. La reine tourna au fond du couloir pour se retrouver dans l’aile résidentiel, quand elle se figea. Elle renifla l’air, levant la tête comme un chien à la recherche d’une odeur.

« Il se passe quelque chose. »

« Pardon ? »

La reine se retourna.

« Allumez vos communicateurs. Au pas de course. »

Littéralement, pour ainsi dire, le groupe courrait dans les ailes du palais pour rejoindre l’appartement. Faute d’avoir une armure, les soldats avaient des communicateurs de poignet. Ils bipèrent tous en cœur quelques secondes après. La même voix se répercuta, divisée en quatre, avec quelques millisecondes de latence. Ils ne s’arrêtèrent pas pour autant.

« Code Vermillon. Je répète. Code Vermillon. Restez assignez à votre protection. »

Helera jura en silence et emprunta les escaliers au pas de course, soufflant à chaque étage. Ce fut la course qui finissait l’entraînement. Son cœur s’emballait, non pas sous l’effort, mais parce qu’elle avait peur pour ses petits loups. Ils étaient seuls dans son appartement avec Rekhar. Quelle idiote d’avoir permise à ses gardes de la suivre elle. La protection, c’était eux.

« On se grouille ! » Ordonna-t-elle tout en accélérant la marche à des allures que seul un sportif de haut niveau pourrait suivre.

Ils devraient s’adapter, où ils resteraient en arrière. Un bip à son tour à son poignet. Frayd l’appelait. Elle activa le communicateur.

« Frayd, je n’ai pas le temps, je vous rappelle. »

« Conseiller, on m’informe que le palais est évacué. Vous devez tout de suite vous rendre dans les zones prévues à cet effet. »

« Vous êtes où vous ? »

« Dans le bureau. »

« Alors quittez le maintenant. Je vous retrouve dehors. »

Sans attendre de réponse, elle l’éteint. Pourquoi n’était-elle pas prévenue comme tout le monde ? Surement parce qu’elle était une femme. Ou parce qu’elle était une arriviste. Oh s’il arrivait quelque chose à ses enfants … Non, ne pas y penser. L’appartement, elle entra à l’intérieur, les enfants pleurant à plein poumon.

« Ma reine, ils n’arrêtent … »

« Je sais Rehkar, ils sentent le danger. Il faut qu’on file d’ici. Il se passe quelque chose. »

Le loup grogna et se précipita vers les affaires les plus utiles. Il s’équipa d’un porte bébé double et y ajusta les deux enfants qui bougèrent dans tous les sens. Quelques plats volaient dans les airs, des portes claquaient et des objets tombaient. Ils ne se contrôlaient plus. Presque un an, et leur pouvoir commençaient déjà à s’éveiller. Quelqu’un devant la porte, elle le sentait, et son empressement également.

« Faites le entrer, par les os noirs de Palpatine. »

C’est Molotch qui se présenta. Essoufflé, en sueur, il avait passé une mauvaise journée. La reine ne lui donna malheureusement aucun regard, parce qu’elle préparait ses affaires, récupérant son sabre au passage. Elle prit la suite, et les huit de la délégation prirent les escaliers vers le bas. Son cœur s’accélérait davantage, ça arrivait. Son sens du danger était en alerte et lui hurlait dans la tête un décompte macabre. Au demi-étage, il explosa, en même temps que la bombe. Une secousse assez violente, et une gerbe de flamme qui s’infiltra dans le boyau vertical. L’agent sauta sur elle, mais elle pivota tandis qu’il l’accrochait, le laissant tomber à terre. La reine dans le même mouvement leva les mains en l’air tandis qu’une pression poussa Nelvaanien et garde derrière elle. Les flammes les recouvrirent, brûlantes, une fournaise incontrôlable qui dévastait tout sur son passage. Les tremblements ne cessèrent pas, et des roches percutèrent les étages. L’une d’elle tomba sur eux, s’arrêta en l’air, et fut propulsé sur le côté. Les lumières sautèrent, la pénombre les enveloppa, et la fumée avec. Tout redevint calme, ou presque. Les enfants continuaient de pleurer. Elle s’empressa de déchirer les manches de sa chemise, découvrant le tatouage bleuâtre sur son bras droit, tatouage issu de l’héritage de Nelvaan. Elle en déchira des morceaux et s’approcha de ses enfants.

« Rekhar, met le sur leurs visages. Et fais pareil. Soldat, faites-le aussi, c’est un ordre. Agent… »

Elle lui tendit un des morceaux de sa chemise. La reine était de nouveau en tenu de sport, avec son débardeur en seul protecteur de torse.

« Je n’ai pas d’ordre à vous donner, mais vous devriez vous protéger les poumons de la poussière. »

En tous cas, elle s’équipa elle-même d’un morceau de tissu. Faisant fi de ce que l’on pourrait dire, le manche de son sabre laser s’alluma. Les soldats jetèrent quelques regards incrédules. Ils ignoraient qui elle était. Maintenant ils savaient.

« Nous sommes à l’étage quarante-six. Les ascenseurs sont surement hors services. Devant il y a un éboulis, et un incendie dans les étages supérieurs. »

Elle le sentait, voyait les flux énergétiques qui s’infiltraient jusqu’à eux. La reine se tourna vers sa garde.

« Maintenant, vous assurez la protection de mes enfants. N’essayez même pas de me dire que ce n’est pas votre boulot, je m’en fiche. Vous les protégez, c’est tout. »

La reine jeta un regard vers l’agent, mais fit volteface. Les tambours Nelvaanien résonnaient en elle, et la rage l’animait. On s’en était pris à ses enfants et cela, elle ne pourrait le pardonner. Elle se rapprocha de l’éboulis, repéra via la Force les éléments les plus instables, et ceux qui leur tomberaient dessus. Le passage fut rapidement dégagé, sans que tout ne leur tombe sur la tête. De nouveau, Helera regarda l’agent.

« Je vous laisse ouvrir le chemin, agent Molotch. »

Ils avaient désormais quarante-six étages à parcourir avant que les flammes ne les atteignent, ou que le ciel ne leur tombe sur la tête. Quelque chose dans sa tête que ce n’était que le début des problèmes.
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By Zygmunt Molotch
#34840
L'explosion fut monumentale et rasa instantanément les 3 premiers étages au-dessus et en-dessous du point d'explosion, non loin des appartements de la Conseillère. La structure entière du palais trembla sous le choc de l'attaque mais tint bon malgré tout. L'aile ouest ou vivait la cible de l'attentat en revanche eut moins de chance, exposant à l'air libre sa façade intérieure boursouflée : vitres et fenêtres séparant l'extérieur de l'intérieur du bâtiment n'étaient plus sur une large portion de la structure. Les dégâts étaient catastrophiques et demanderaient un coût exorbitant en réparations. Mais tout ça n'était que la partie visible de l'iceberg.

Malheureusement pour eux, des centaines de fonctionnaires et employés travaillaient encore dans l'aile, en attente qu'on leur donne le feu vert pour évacuer à leur tout. L'ordre de priorité était vital en cas d'évacuation, c'était ce qui avait permis que la plupart des grosses huiles s'en sortent tranquillement mais c'était également ce qui faisait que de nombreux innocents, jugés d'une importance moindre, étaient encore bloqués à l'intérieur. Des dizaines furent tués soit par l'explosion soit par l'onde de choc et les shrapnels qui les touchèrent. Un grand nombre encore, bloqués dans des étages en proie aux flammes et ne voyant aucune issue, sautèrent dans le vide malgré tout, un destin moins atroce que la mort par le feu. D'autres restaient bloqués sous les décombres et il faudrait des heures pour les en sortir.

Même avec toute la meilleure volonté du monde, même avec l'aide des agents du Bureau et des StormCorps en position, il aurait été impossible de totalement cacher aux caméras des journalistes et aux yeux des curieux ce qu'il se passait. Les citoyens vivant dans la zone autour du palais assistèrent, horrifiés, à l'attentat meurtrier. Par ordre du Colonel Severian et après concertation avec son homologue de l'Armée, l'accès à toute la zone fut strictement interdit excepté aux autorités compétentes. En parallèle, un blackout mondial fut ordonné : si on ne pouvait empêcher la propagation de la mauvaise nouvelle dans tout Yaga Minor, on pouvait au moins la confiner à la planète.

Enfin, après vérification que les plus importantes personnalités présentes au palais ce jour-là avaient été mises en sécurité à temps, le Colonel envoya un message au Directeur Herklir, lequel contacta le bureau de l'Empereur sur Bastion par une fréquence cryptée et sécurisée, la fameuse ligne noire qui liait directement le sien à celui du maître de l'Empire. L'Empereur ne pourrait guère être utile dans la situation en cours mais il fallait bien qu'il soit tenu au courant de celle-ci et des mesures prises. Dans la confusion et le chaos qui régnaient, personne ne remarqua au premier abord que la Conseillère Kor'rial ne figurait pas parmi les VIP extraits à temps.

Bien sûr, tout cela était pour l'heure quelque peu hors de la connaissance des malheureux piégés dans l'aile ouest du palais. Ils avaient bien plus urgent à penser, comme par exemple survivre à ce merdier.




Molotch se releva à grand-peine, grognant sous la douleur. Le monde avait semblé prendre fin dans un déluge d'explosions et d'effets pyrotechniques dont n'aurait pu que rêver le plus fêlé des réalisateurs d'holos d'action. Il ouvrit les yeux, non il ne rêvait pas, il était toujours vivant. Ils l'étaient même tous. Il vit Kor'rial qui se tenait à moitié debout, mains levées comme si elle priait ou espérait par ce geste simpliste arrêter les flammes. Et le plus étrange, c'est que c'était le cas. Comme bloquées par quelque écran invisible, les flammes avançaient et venaient s'écraser à quelques mètres d'eux avant de refluer. Il ne comprenait rien à ce qui se passait si ce n'est qu'ils avaient un sursis, bref. Il fallait en profiter et sans perdre de temps.

La Moff en était à s'arracher des morceaux de vêtement, ce qui le laissa au début perplexe. Ça n'était pas en se déshabillant qu'elle allait augmenter ses chances de survie... Puis il comprit, accepta le morceau de tissu qu'il colla contre sa bouche et hocha la tête en remerciement à l'attention de la jeune femme. Qu'elle fut une traîtresse ou non, elle essayait au moins de prendre soin de tout le monde, c'était à porter à son crédit. Il toussa, cracha un peu de fumée. Saloperie. Il entendit un bruit étrange qu'il n'avait encore jamais entendu, se retourna de nouveau et vit...

C'est quoi ce truc ? Vous avez l'intention de faire quoi avec ça ?

Probablement rien de bon, il n'avait aucune idée d'à quoi ça pouvait bien servir mais quelque chose lui disait que ça pouvait le tuer aussi surement que les résidus de la bombe ou un faux pas dans le sol fragile sous leurs pieds. Lui revint alors en mémoire cette fameuse interview qui avait décrit la reine comme sensitive, comme les Jedi, bien qu'elle les eut désavoué. Par un insolent tour du destin, ce que l'Empire abhorrait le plus, - la Force - venait de leur sauver la vie à tous. Il n'empêche, l'idée le rendait très mal à l'aise et n'eut été l'urgence de la situation, il l'aurait probablement menacée de son arme pour la sommer de ranger son arme et se rendre. Plus tard.

Malgré son dégoût pour cette magie qu'elle maniait avec une telle aisance, il était bien obligé de reconnaître qu'elle leur était très utile pour continuer. Le chemin devant eux s'était complètement effondré mais un geste de la main de la reine agrémenté de quelques coups de son épée bizarre et c'en était fini. Il avait du mal à détacher son regard de la lame, à la fois fasciné et révulsé. Ce fut lorsqu'elle s'adressa à lui qu'il revint à la réalité. Dire qu'il connaissait bien le coin était plutôt généreux, il connaissait bien l'aile ou logeait le Bureau évidemment mais le reste, au-delà d'une connaissance basique pour s'y repérer, ça n'était pas franchement fou.

Il hocha la tête et passa le premier, une main couvrant le morceau de tissu sur son visage, l'autre restant à portée de saisir son blaster, vieux réflexe probablement pas très utile dans cette situation explosive. L'avenir proche allait lui prouver qu'il se trompait sur ce point. La clameur du grand bâtiment défoncé, des flammes brûlant sur tout le côté de l'aile ouest, du vent leur hurlant dans les oreilles et d'autres sons encore moins réjouissants, tout cela peignait une impression d'apocalypse. Alors qu'ils descendaient un étage de plus avec difficulté, - ralentis par les 2 enfants les accompagnant évidemment - Molotch leva les yeux en direction du plafond.

Ou de ce qu'il en restait. A part du vide sur des dizaines de mètres, il n'y avait rien au-dessus de leurs têtes. Correction, il y avait quelque chose. Les yeux plissés, il remarqua des silhouettes loin là-haut qui leur faisaient signe. Jurant, l'agent leur fit signe à son tour et se mit à crier aussi fort qu'il le pouvait, la voix rendue rauque par la fumée, la fatigue et la peur qui ne les quittait plus maintenant :

Hey, vous là-haut ! Faites attention ou vous mettez les pieds ! Vous pouvez nous rejoindre d'ou vous êtes ?

La question était idiote et soulignait un vain besoin que l'agent avait de se dire qu'il restait une chance à ceux bloqués dans les étages atomisés par l'explosion. Malgré lui, il refusait d'admettre l'évidence : ils étaient condamnés. Une vérité qui n'échappait pas à ces pauvres gens qui, le regard éteint et le visage livide, déglutirent, fermèrent les yeux et prirent leur décision.

Qu'est-ce que... Non, ne faites pas ça ! Ne f...

Le premier à sauter était une femme qui ne devait pas avoir plus de 22 ans pour le court laps de temps ou ils la virent tomber non loin d'eux, droit en bas. Une débutante qui avait peut-être seulement commencé ce matin ou une stagiaire ou encore une visiteuse, qui sait. Elle n'aurait plus jamais l'occasion d'être autre chose à présent. Et elle n'était pas la seule. D'autres sautaient, tellement fous de terreur et résignés qu'ils ne voyaient pas d'autre moyen de faire cesser l'horreur de leur situation. Molotch vit la reine faire des gestes avec ses mains, peut-être pour tenter de les rattraper et les sauver. L'intention était louable mais vaine, il y en avait trop qui tombaient, à trop grande vitesse et elle aurait besoin de toute son énergie pour se sortir de là, elle et ses enfants.

Vous n'y arriverez pas. Vous ne pourrez pas tous les sauver. Ne regardez pas, vous n'avez pas à vous infliger ça.

Pourtant, l'agent désobéissait à son propre conseil, s'infligeant la douleur de contempler chaque innocent qui tombait vers une mort brutale et inévitable. Peut-être était-ce là un besoin de s'infliger les stigmates de ce qu'il percevait comme un échec personnel ou peut-être voulait-il que quelqu'un se souvienne de chacun d'eux, de leurs derniers instants, quand bien même il n'en parlerait jamais, à personne, gardant tout à l'intérieur. Son visage était plissé dans un masque de rage impuissante.

Ils paieront pour ça. J'aurai leur têtes à chacun d'entre eux, je vous le promet.

Avec difficulté, le petit groupe reprit sa route, descendant toujours les étages avec difficulté. Ils en avaient descendu par diverses voies détournées 5 depuis le début de leur petit voyage, dans un silence maussade, ponctué des pleurs des enfants et des halètements de fatigue de chacun. Ils arrivèrent dans ce qui ressemblait à un atrium, une grande salle ou subsistaient encore 2 bancs, miraculeusement indemnes. Molotch leur fit signe de s'y installer. Quelques minutes de repos allaient leur faire le plus grand bien à tous. Toussant encore un peu, le caridan s'éloigna du groupe pour jeter un œil par une fenêtre défoncée vers l'extérieur. Ce n'était pas très engageant. Il sentit une présence dans son dos et la vit qui le rejoignait, le visage concentré, les yeux luisant de la même rage que lui, bien que plus personnelle.

C'est vous qui étiez visée, je pense que vous l'avez probablement réalisé. Cette attaque, c'est vous qu'elle visait. Vous et vos enfants. J'espérais arriver à temps pour l'empêcher et mettre tout le monde à l'abri mais je suis arrivé trop tard.

Un aveu qui lui était comme avaler une gorgée d'acide. L'échec. Une sensation qu'il détestait autant que les criminels et les traîtres.
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By Helera Kor'rial
#34849
Helera dû ignorer les gémissements de l’agent à la vue du sabre laser. Elle ne pensait pas qu’il existait encore des personnes capables d’ignorer la présence des sabres. L’empire avait fait son œuvre, et était particulièrement efficace. On le lui devait bien. L’agitant en l’air, elle observait les gravats de métal, pliés comme du papier, mélangé avec la pierre brute qui soutenait les étages. Tout allait leur tomber sur la figure d’un instant à l’autre. La reine avait dû prendre les devants et créer un passage à travers la roche et se dégager à l’étage inférieur.

QUARANTE SIX


Là, tout un pan du bâtiment s’était effondré. Le vent soufflait à cette hauteur à des vitesses ahurissantes, faisant voleter leurs vêtements dans tous les sens. D’un geste de la main, elle empêcha les plus téméraires de s’approcher du bord, ne sachant pas avec certitude si le bord n’allait pas céder sous leur masse. Elle-même ne s’y aventura pas trop, et ne regarda même pas vers le bas. A cette hauteur, même la Force n’y pouvait rien. En bas, c’était la purée qui les attendait. Elle regarda à l’horizon, tandis que l’agent se mit à vociférer à côté d’elle. La reine suivit son regard, et aperçut un groupe au-dessus, situé dans l’angle intérieur, ils pouvaient presque se rejoindre. Seul problème, les flammes qui léchaient les étages inférieurs à eux. L’horreur de leur situation apparu à la reine et lui retourna l’estomac. Leur détresse la percuta comme lévitrain à pleine allure. Celle de l’agent qui avait également compris à ses côtés ne fit que redoubler la sienne. Elle fit un pas en direction du précipice.

« Oh non … »

La première sauta dans le vide, Helera ouvrit grand les yeux et se propulsa à terre, glissant jusqu’au rebord du précipice, tendant sa main vers la jeune femme. Les yeux fermés, elle la visualisait pourtant clairement. Sa peine, sa peur, les émotions trop fortes, sa mort, avant même qu’elle ne touche le sol. D’autres suivirent à leur tour, elle essayait à chaque fois de les rattraper et sentait leur peine et leur souffrance tout le long de leur lente agonie. Elle pouvait les sauver, s’ils sautaient vers elle, mais … mais ils ne l’entendaient pas. Le vent brouillait tout. Néanmoins, la reine continua de hurler aux côtés de l’agent :

« Arrêtez ! Vous allez mourir ! Vous allez mourir … »

Au bout du dixième corps, la reine laissa tomber ses bras ballants dans le vide. La tête posée contre le rebord, tandis que les cris de ces âmes damnées résonnaient en elle. Comme pour crier son incapacité à les sauver. La Force ne pouvait pas tout. La plus grande manifestation lui sauta aux yeux à ce moment. La Force ne sauvait pas tout non plus, mais condamnait parfois des gens au hasard. A cause de la folie d’une minorité, c’était la majorité qui en pâtissait. Et il n’y avait jamais eu de justice. Le schéma restait toujours le même. Helera se hissa en arrière, glissant contre le sol effrité à s’en griffer les vêtements. Heureusement pour elle, aucun dommage ne fut à dénoter. Quand elle se releva, son visage était dur, mais ses yeux pleuraient. Il n’y eut aucun son, aucune parole. L’agent chercha à la réconforter, mais elle ne put ni ne sut lui répondre. Une seule parole et elle perdrait toute contenance. D’un revers de la main, elle essuya ses yeux et retourna vers le groupe, tentant vainement d’ignorer la détresse qui s’emparait de leur groupe. Au passage, elle embrassa le front de ses petits qui ne pleuraient plus, mais enfouissait leur tête dans le torse poilu du Nelvaanien. Elle récompensa ce dernier d’une caresse sur l’épaule et reprit la route. Mais, voyant qu’il manquait quelqu’un, elle se retourna :

« Agent ? » Accompagné d’un mouvement de tête pour lui signifier d’avancer.

Le visage de la reine s’était transformé en une sorte de complainte silencieuse. Pas de colère, pas de rage, mais la tristesse seulement. Tout pourrait être mal interprété, mais après tout, elle s’en fichait. Elle s’en fichait parce qu’elle n’entendait pas ce qu’il avait en tête. Non, il y avait tous ces gens qui criaient déjà leur détresse. Des voix que personne à part elle ou ses enfants entendaient. La souffrance de toute une vie. Helera laissa passer Molotch et marcha à ses côtés, descendant les étages avec difficulté, tranchant dans la roche ou le métal pour se frayer un passage, sous les grincements du bâtiment qui n’en finissait plus. Tôt ou tard, tout allait s’effondrer.

QUARANTE ET UN


Là, on trouvait un amphithéâtre presque épargné par l’explosion. Ces étages étaient de moins en moins en proie à la tourmente de la destruction. Néanmoins, les vibrations avaient faites tomber plusieurs luminaires au sol, des armoires étaient renversées ou encore des bancs brisés en deux. Deux étaient indemnes, sans aucune marque. Elle laissa là le Nelvaanien, lui ordonnant de se reposer, même s’il ne portait pas les marques de la fatigue. Quant à sa garde, un simple signe de la main suffit à les dissuader de la suivre et de continuer à surveiller les petits. Elle se rapprocha de l’agent, qui la harponna de parole sans attendre. La révélation lui fit serrer les dents. Elle attendit quelques secondes avant de répondre, le temps que l’adrénaline reparte dans son sang.

« Je l’ignorais. » Dit-elle sincèrement.

« Vous n’avez rien à vous reprocher, n’ayez pas de regrets. »

Cet homme méritait presque une médaille pour s’être quand même précipité à leur secours. Les autres n’auraient sûrement rien fait. Pourquoi ?

« J’ai voulu intégré l’empire parce que j’avais la conviction qu’il avait changé. L’empereur lui-même m’a dit que ce changement était en marche… Et là… Depuis que je suis arrivée, je n’ai été que le fruit des rumeurs, des faux-semblants et autres insultes. Parce que je suis une sensitive, je suis traître. Parce que je suis une femme, je suis incompétente. Parce que j’ai côtoyé l’empereur, je couche avec lui… »

Elle croisa les bras. Ou plus tôt posa ses mains sur ses triceps, dans une attitude plus prostrée que réellement rageuse.

« Maintenant ça … Toute cette histoire va beaucoup trop loin. Que l’on me déteste c’est une chose, mais que des gens meurent pour ça, je ne peux le tolérer. Pire encore ! Si mes enfants ont le moindre problème, je jure d’anéantir chaque particule de leurs corps et leur infliger une souffrance éternelle ! »

Dans le regard de la reine, il n’y avait pas que la conviction, il y avait cette tempête, littéralement, qui grondait. Un changement presque imperceptible dans ses iris, mais pas quand on était entraîné à tout remarquer. La reine hocha négativement la tête et fit volte-face.

« Excusez-moi. » Dit-elle, laissant seul l’agent.

La reine était sous le choc, et enragée à l’idée que ses petits puissent risquer quelque chose. Pendant cette pause bien méritée, elle récupéra les jumeaux dans ses bras, les comblant de baisers. Ils ne pleuraient plus, et regardaient leur mère. La peur se lisait dans leurs yeux. Et cela, elle ne pourrait jamais le pardonner.
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By Zygmunt Molotch
#34852
Des regrets, il en avait plus qu'à son tour dans la tête. Il les enfouissait profondément dans une tentative de les oublier mais cela ne faisait que leur permettre de resurgir aux plus mauvais moments, comme maintenant. La douleur était bien là, la fureur impuissante devant toute cette terrible situation et la tristesse à la pensée de ces centaines de citoyens innocents sacrifiés sans la moindre considération pour atteindre une seule personne. Qu'avait-elle bien pu faire qui puisse permettre de tels dégâts collatéraux ? Pouvait-on haïr ou craindre quelqu'un au point d'autoriser pareil massacre ? Il connaissait bien la réponse à cette question, songea-t-il avec amertume.

Malgré tout ça, il n'avait toujours pas la force ni la capacité de pleurer, pour personne. La douleur empathique était là et l'envie de se laisser aller aussi, mais il manquait quelque chose. Son entraînement d'abord, qui le forçait à rester concentré pour leur bien à tous, à garder la tête froide et à réfléchir posément. Mais surtout, il n'avait plus cette capacité - certains auraient surement parlé de tare - à s'épancher sur la cruauté des choses. L'univers était cruel mais lui n'était plus guère qu'une coquille froide qui avançait malgré tout en suivant le rythme. Il n'avait plus la flamme en lui. Ce fut avec un étonnement poli qu'il accueillit l'aveu de la jeune femme, croyant qu'elle aurait compris toute seule.

J'ai eu un tuyau qui m'a amené à croire qu'un attentat visait le palais et après une petite discussion avec ma source, j'ai compris que vous étiez la cible à abattre. Vous comprenez ce que ça signifie ? Qui qu'ils soient, ils n'ont pas hésité à faire un carnage juste pour vous. Je serais curieux de savoir quel genre d'ennemi vous avez pu vous faire...

Survint ensuite cette confession qui sonnait dangereusement comme de la trahison. Critiquer rien de moins que l'empereur et par extension l'Empire devant un agent du BSI, c'était s'exposer au mieux à un regard noir et une moue méprisante, au pire à une gifle bien sèche suivie d'un torrent d'injures. Et ça aurait été probablement le cas en temps normal car si Molotch était plus mesuré dans ses actes que ses collègues, il n'en restait pas moins fanatiquement loyal à l'Empire. Mais leur situation étant ce qu'elle est et l'agent n'étant pas dénué de compassion, il songea qu'elle n'avait peut-être pas entièrement tort. Lui-même était bien placé pour savoir que son bien-aimé Empire n'était ni parfait ni aussi bien qu'il l'aurait voulu.

Vous êtes une nouvelle venue sur l'échiquier politique. Vous avez un passif chargé dont un oncle scélérat qui nous a fait perdre Kuat, vous-mêmes semblez être une renégate. Vous manipulez une magie que nous exécrons au plus haut point, vous débarquez littéralement de nulle part au bras du rejeton d'un individu connu pour désapprouver les actions de l'Empereur. Et soudain vous voilà catapultée Moff, Conseillère, vous avez l'oreille de l'homme le plus puissant de l'Empire et évidemment vous êtes une femme, ce qui n'arrange rien aux yeux des conservateurs. Vous trouvez vraiment étrange qu'on vous en veuille à mort ?

Il ne la jugeait même pas en répertoriant tout ces points. Ce qu'il pouvait trouver étrange dans tout ça, c'est que les conjurés n'aient pas agi plus tôt pour la liquider. Il fallait vraiment qu'ils furent habités d'une suprême confiance en eux pour agir au grand jour comme ils venaient de le faire ou bien qu'ils furent désespérés. Molotch ne releva pas l'allusion à son sexe. Oui, elle était une femme. Et ? Il avait connu des agentes au Bureau qui étaient aussi implacables et efficaces - voire bien plus - que nombre de collègues mâles. Le sexisme dans lequel baignait l'Empire ne concernait pas le caridan, qui savait voir plus loin que ce genre de considération. Il n'en faisait simplement pas étalage, comme beaucoup de choses.

Ne vous excusez pas. Je comprend votre rage, il est toujours difficile de constater qu'on ne peut protéger ses enfants comme on le souhaiterait.

L'agent jeta un coup d’œil rapide en direction des petites choses protégées par le Nelvaanien et un éclair de regret passa dans ses yeux. Il aurait voulu pouvoir vraiment comprendre cette inquiétude pour sa progéniture mais comme bien des choses, cette capacité à se sentir concerné par le destin de son fils avait disparu, emportée par le tourment de ses échecs. Le fantôme du frère qu'il avait perdu continuait de le hanter sans relâche. De nouveau seul, la jeune femme ayant visiblement éprouvé le besoin de tenir ses enfants dans ses bras. Une famille qu'il avait eu mais perdue, voilà ce que le tableau lui évoquait. Il regarda par-delà la fenêtre défoncé, perdu dans ses pensées.

L'un des protecteurs de la Moff l'appela, en poste près d'un couloir d'accès qui menait plus loin à cet étage. Il y avait du mouvement. Molotch le rejoignit à temps pour apercevoir à plusieurs mètres plus loin, avançant précautionneusement à travers les gravats. Le sol était encore inégal à cette hauteur et les étages plutôt instables. Des StormCorps, ils étaient 5 et progressaient en ordre selon un schéma de progression/couverture mutuelle standard. Ils furent rapidement arrivés jusqu'aux 2 hommes. Attirail complet y compris les armes à la main, ce qui intrigua l'agent. D'accord, c'étaient des soldats et la zone était dangereuse mais tout de même, pourquoi faire des armes, ici ? Ils croyaient vraiment tomber sur des ennemis ? Quel genre d'ennemi d'ailleurs ? Il n'y avait ici que des travailleurs habitués du palais.

Sergent, déclinez votre identité je vous prie.
Haathor Maat, on nous a envoyés vérifier s'il y avait des survivants pour porter assistance.

Quelque chose ne collait pas dans tout ça. On n'envoyait pas l'armée dans une structure instable et encore en feu avant les pompiers, pas plus qu'on ne les envoyait porter secours à la place des secours spécialisés dans ce genre de cas. 2 des troopers lui faisaient face à lui et au garde de la reine tandis que les 3 autres s'étaient éparpillés dans l'atrium comme pour vérifier que tout allait bien. Leur façon d'agir lui rappelait quelque chose, on aurait dit qu'ils cherchaient à se placer à couvert. Mais pour quoi faire ? Il n'y avait aucun ennemi ici, personne qui ne constitue un danger. A part... A part...

Qui est votre officier responsable, sergent Maat ?
Pardon ?
Depuis quand les Corps sont-ils envoyés les premiers dans un bâtiment en flammes pour "aider les victimes" ? C'est une violation du protocole le plus basique. Vous devriez tous être en train d'interdire l'accès à la zone. Qui est votre responsable ?

Maat ne répondit pas mais sa connaissance du langage corporel était suffisante pour permettre à Molotch de comprendre ce qui allait suivre. Jetant un regard au protecteur, l'agent lui fit un signe de tête éloquent. Alors que la main du sergent qui tenait son fusil se levait lentement, il se jeta sur le trooper et le plaqua au sol, lui décochant un coup de poing qui vint s'écraser contre le casque. Il eut une grimace de douleur, ça n'allait pas être aussi simple de le neutraliser. De son côté, le dénommé Jorj se saisit de son arme et tira dans la tête de l'autre trooper. Il en restait 3, répartis dans l'atrium et qui déjà épaulaient leurs armes pour tirer, moins celui à terre qui échangeait de féroces coups de poings et pieds avec l'agent. Encore une ou 2 secondes et l'enfer se déchaînerait sur la reine et ses enfants.
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By Helera Kor'rial
#34854
Comprendre qu’elle était la source, c’était assez limpide, et expliqué avec la tirade qui suivit. Pour le reste, la reine était assez sincère et sous le choc pour ne plus avoir de filtre. Un attentat sur sa personne, c’était pour ainsi dire assez récurrent. Mais qu’il s’agisse de ses enfants, on en revenait au même sujet, c’était nouveau. Cela lui serrait le cœur et l’estomac et elle se sentait comme enserré dans un étau. Leur vie dépendait d’elle et uniquement d’elle. S’ils mourraient, ce n’était pas seulement leur avenir qui s’achèverait. C’était également la sienne. Helera ne supporterait pas de vivre sans eux. Ils étaient la seule chose pour laquelle elle était encore prête à se prendre des coups. Ces petites créatures angéliques, dénués de mauvaises intentions, encore pures. Molotch cru bon d’énoncer les faits qui la faisait aujourd’hui cible de l’attentat. Etait-ce le bon moment ? Non. Voulait-elle réentendre tout cela ? Non plus. Il y avait de plus dans ses propos comme une sorte d’évidence. Comme si cet attentat, en fin de compte, était mérité. Presque logique, étant la suite des provocations qu’elle avait pu faire. Sauf que non, ce n’était pas ainsi. On ne tuait pas des centaines de personnes parce qu’on était un cul pincé de nobliaux qui n’avait rien connu d’autres qu’une cuillère en or enfoncée dans les narines.

Cela l’ayant achevé, elle ne voulut s’en prendre à Molotch, étant littéralement la seule personne qui leur avait porté secours. Du reste, les excuses concernaient surtout le fait qu’elle lui faussait compagnie, pas qu’elle avait des remords sur ses propos. Non, la reine était instable et véritablement sous le choc. Ses deux enfants dans les bras furent la seule chose qui lui remonta un tant soit peu le moral, tandis que l’agent rejoignit Jorj au-delà. Helera entonna une petite mélodie en berçant lentement les deux petits visages, allant d’avant en arrière, sous le regard meurtri du loup. Lui qui faisait tout pour que tout se passe bien. Il n’y avait cependant aucun nelvaanien, aucun agent ou encore aucun attentat. Juste elle et ses enfants, portée pendant neuf mois, tandis qu’elle les avait senti grandir au plus profond de son être. Que leur esprit primitif devienne quelque chose d’assez complexe pour se lier au sien. Comme il se passait actuellement. Helera les enveloppait lentement dans sa tendresse maternelle, dans le cocon intime qu’elle leur construisit. De nouveau, elle déposa un baiser sur leur front, à chacun, tandis que les yeux bleus et marron la regardaient avec incompréhension. Ils étaient sages, tranquilles, et presque calme. Presque, car malgré les mots doux qu’elle leur donnait, il y avait la peur du moment, les bruits trop forts qu’ils avaient entendu, leur incompréhension du monde dans lequel ils grandissaient. Et surtout de ce bruit d’arme que l’on enclenche.

Helera leva la tête, ses gardes se déployèrent, face aux nouveaux soldats qui venaient de faire irruption. La différence était flagrante, les uns étaient en armure complète avec protection intégrale. Les autres en tenu de sport avec seulement un pistolet. Molotch au loin discutait avec l’un de ces soldats, mais quelque chose sonnait faux dans ce manège. Le cœur de la reine tambourina d’un coup. Elle passa son regard des uns aux autres et vers ses enfants.

« Rekhan », chuchota-t-elle. « Prend Lily et Yredan. »

Elle les lui passa et posa une main sur son double sabre. La tension montait d’un cran, sous les gémissements natifs des enfants. Ils sentaient que quelque chose n’allait pas. Boum boum… boum boum … Le silence, autre que les pas des soldats en armure, en face de la garde qui avait tiré leurs armes au clair. Il y eut un instant de flottement quand elle vit au loin l’agent se jeter sur un des soldats, tandis que Jorj tira dans la tête de l’autre. Il se retourna vers eux et hurla :

« Traîtres ! Protégez-la … »

Un trait rougeâtre parti de nulle part le percuta en plein poitrine, faisant un trou aussi gros qu’une pomme dans le T-shirt du soldat. Jorj regarda le vide devant lui et tomba à genoux. Les yeux bleus écarquillés restèrent dans le flou avant qu’elle n’hurle :

« Non ! »

Déjà les traits fusaient autour d’elle, échange entre les soldats qui avait pris position et la garde, imputée d’un de ses membres. Le loup se baissa le plus possible sur lui-même, protégeant les enfants de son corps, et la reine se releva, double sabre dégainé, pour dévier déjà les tirs qui furent lancés contre elle. La scène de désolation devint scène de bataille, là où les sentiments les plus durs s’affrontèrent. Là où la raison s’échappait pour la folie. Derrière elle, il y avait sa garde, en face, les soldats. L’un d’entre eux reçu un projectile, mais l’armure bloqua le tir. Il se regroupa sur le front. Dave et Rik foncèrent à ses côtés, pendant qu’Emril tirait dans le vide pour faire couverture. Ils s’échangeaient des ordres et firent tout pour tirer le loup du No man’s land. Le sabre blanc quant à lui déviait les tirs étaient la seule véritable protection qu’ils pouvaient se permettre d’avoir.

« Protégez les enfants ! »

La reine recula en même temps que la délégation, au-devant du danger, reculant avec précaution. Une poutre de métal fut leur couvert, le loup s’y précipita avec les petits. La reine jeta un coup d’œil à l’agent, sur le point de se défaire de son assaillant. Qu’allait-il faire ensuite ? Il se trouvait seul entre les deux feux. La reine bloqua un tir et se retourna vers le dernier soldat.

« Emril, va couvrir l’agent … »

« Conseillère attention ! »

Elle n’entendit que le cliquetis du métal contre la roche, avant de voir la sphère qui roulait vers elle. Helera commença à reculer, et fut violemment poussé en arrière par Dave, qui récupéra la sphère en main, la plaqua contre son torse, et sauta au sol plus loin. Dans hurlement de dément, s’en suivit une explosion à demi étouffée, dont le souffle la propulsa tout de même en arrière. Son corps dépassa le couvert et heurta un amas de gravats, avant de retomber derrière la poutre. Avec les autres. Sa tête sonnait, et les seules images qu’elle avait encore en tête furent celui d’un soldat qui venait de nouveau de donner sa vie.
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By Zygmunt Molotch
#34856
Le poing ganté du trooper vint s'écraser contre la joue de l'agent, le faisant grogner de douleur sans toutefois lâcher son ennemi. Evidemment, entre le poing en armure et le poing uniquement serré dans le gant de l'uniforme du Bureau, il y avait une sacrée différence en terme de protection et de bonus aux dégâts quand l'envie vous prenait de jouer des mains. L'enfoiré restait un soldat vétéran appartenant à la crème de la crème de l'armée impériale, quand bien même il fut là pour accomplir une sinistre besogne et non pas aider les survivants. La colère de l'agent atteignit de nouveaux sommets tandis qu'il réalisait à quel point les conjurés avaient le bras long. Déjà que pouvoir introduire et faire péter une bombe ici, à la capitale officielle de l'Empire c'était une chose, mais disposer en plus de troupes loyales parmi l'armée...

Il avait dit quoi déjà à la reine ? Un sacré genre d'ennemis qu'elle avait dû se faire. La bonne blague, il ne croyait pas si bien dire. Tout ça impliquait un pouvoir de décision assez haut et un champ d'action étendu. Des têtes allaient devoir tomber pour tout ça et déjà la fureur de l'agent le portait à penser qu'une fois en chasse après ces traîtres, il ne ferait pas de quartier ni n'aurait de pitié envers qui que ce soit. Oh oui, les choses allaient devenir très intenses au Bureau. On ne devait jamais trop titiller les BSI avec des actions terroristes visant des dignitaires impériaux, ça avait tendance à leur donner envie de faire du zèle. Beaucoup de zèle.

Un coup porté entre ses omoplates ramena Molotch à la dure réalité, le faisant se plier en deux. L'autre en profita pour le repousser brutalement, dégaina une vibrodague et se jeta sur lui dans le but évident de l'éviscérer sauvagement. L'agent lui bloqua le bras armé de ses mains et une épreuve de force s'engagea entre les 2 hommes. Autour, c'était l'enfer avec les tirs qui s'échangeaient de partout, les cris qui vous explosaient les tympans et les pleurs des enfants. Ce son-là était vraiment le pire, discordant, agaçant, si peu naturel aux oreilles de tout être normalement constitué. Le trooper n'en semblait pas troublé pour autant, tellement lessivé par les programmes de conditionnement qu'il n'y avait aucune empathie à attendre de ce côté.

Malgré sa condition physique ordinairement excellente, il était sur le point de perdre cette épreuve de force. Lentement, la lame progressait millimètre après millimètre en direction du tissu de son uniforme, pile au niveau du cœur. Il allait bientôt finir embroché à ce rythme, ça ne faisait aucun doute. Soudain, un cri strident suivi d'une explosion dont le souffle se fit ressentir dans tout l'atrium les fit s'interrompre brièvement dans leur lutte sauvage et tout deux tournèrent la tête, temporairement étonnés et attirés par le bruit de la grenade explosant. La poigne faiblit juste assez pour lui permettre une ultime tentative.

Molotch prit appui et inversa cette force qui faisait pression sur lui, plongeant la lame à travers l'armure du trooper. L'arme perça l'armure et la chair, aspergeant l'agent d'un gros bouillon de sang riche et gras qui lui arracha un rictus de dégoût. Définitivement mis sur la touche, le trooper ne put répliquer assez fort pour empêcher le caridan de le repousser de côté, dégainer son blaster et le poser contre son casque, qu'il arracha sans ménagement avant de plaquer le canon de son arme dans sa bouche. Ses yeux lançaient des éclairs et il arborait une expression menaçante, orageuse.

D'un rapide regard, l'agent examina la situation alentour. Il ne restait qu'un seul autre trooper en vie, celui qui avait vraisemblablement lancé la grenade. Profitant de la fumée causée par la grenade, il levait son fusil, prêt à tirer sur la Conseillère et le Nelvaanien. La jeune femme était en train de se relever, sonnée, inconsciente du danger imminent et son ami à fourrure essayait tant bien que mal de calmer les enfants sanglotant. Sans hésiter, Molotch le cribla de tirs pile avant que le trooper ne puisse achever sa sinistre besogne, bien qu'un tir réussit à s'échapper de son fusil pour toucher la reine à l'épaule. Heureusement, c'était l'épaule reconstruite, en métal, rien de bien grave donc.

Le silence qui suivit sembla irréel, pareil à celui qui accompagne un terrible événement, comme si le temps s'arrêtait un instant afin de laisser une paix éphémère s'installer dans l'esprit de ses spectateurs avant de cruellement les ramener à la réalité. Tous avaient le souffle court, étaient fatigués et personne ne semblait ni bien joyeux ni tranquille. Les protecteurs de la Moff semblaient particulièrement choqués et regardaient en bas, dans le vide du trou aux fenêtres, il ne savait pas bien quoi. Jorj lui tendit la main pour l'aider, ce qu'il accepta bien volontiers sans toutefois lâcher le sergent à terre qui se vidait lentement de son sang.

Tout le monde va bien ?

Evidemment que non tout le monde n'allait pas bien, mais c'était une nécessité que de se tenir informé de la situation, quand bien même on savait pertinemment à quel point elle était mauvaise. Haletant, Molotch observa la jeune femme se précipiter jusqu'à ses enfants, le visage tourmenté et les yeux brillants. Toujours cette douleur et cette peur de perdre un être cher. Il aurait voulu ne plus jamais voir cette expression sur un visage, qu'il fut le sien ou celui d'un autre. Il aurait voulu que cela ne lui fasse plus penser à ce jeune garçon de 16 ans qui contemplait les ruines de l'académie et à qui on apprenait la nouvelle. Il détourna la tête, cherchant à se concentrer non pas sur la douleur qu'il sentait poindre dans son cœur mais la rage qui l'avait toujours portée depuis ce jour fatidique.

Bien, maintenant qu'il ne reste que toi, tu vas répondre à quelques questions. Jorj, aidez-moi à le soulever voulez-vous.

Ils n'avaient pas de temps à perdre. La zone était déjà dangereuse et instable et leur petite fusillade agrémentée d'une explosion de grenade n'avait vraiment pas dû arranger les choses. Il fallait vite se tirer d'ici et continuer, mais avant, un petit interrogatoire improvisé pouvait être utile. L'un des gardiens rescapés vint leur prêter assistance et à eux 3, ils traînèrent le félon jusqu'au bord du vide. Les gardiens le maintinrent par les pieds tandis que Molotch lui adressait un affreux sourire, son fameux sourire asymétrique malsain.

Pour qui tu travailles ? Qui a envoyé cette bombe ? Qui veut la tête de la Conseillère ? Combien êtes-vous dans votre petite bande ?

Les réponses, il ne s'attendait pas à les avoir. Mais cela valait mieux que rien et le peu qu'il leur dirait ne serait pas inutile lorsque la traque commencerait vraiment, une fois sortis de ce merdier.
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