L'Astre Tyran

StarWars Online Roleplay Cliquez ici pour voir l'intro...

Image

Les défaites de Yavin et Endor n'ont pas entamé la foi du gouvernement de Yaga Minor dans la doctrine impériale. La Nouvelle République suppose d'ailleurs que les quartiers de l'Ubiqtorat sont toujours dissimulés au fond des grottes et des forêts de cette planète qui abrite également de puissants chantiers navals.
Gouvernement : Empire
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#35455
Justification. Point sensible atteint ? Il avait encore de la compassion pour elle. Cela se voyait et se sentait à des kilomètres. Cette femme lui avait beaucoup donné, voir même tout. Il se sentait coupable mais ne voulait pas les récupérer. Des éléments tous autant contradictoire les uns avec les autres. La reine étira un sourire et haussa les sourcils en l’écoutant parler. Elle aimait à le voir se débattre à travers les aggressions infantiles qu’elle lui lançait, et les retranchements dans lesquels elle le poussait. L’évocation de son frère cependant effaça le sourire qui s’envola aux quatres vents, pour laisser placer à davantage de compassion de sa part.

« Qui a perdu la foi ? Des milliers d’hommes et de femmes. Qui a perdu pieds ? Des milliers d’hommes et de femmes. Chacun traîne ses casserolles Zygmunt, et soyez certains que je peux résister à l’appel de votre sillage. Je ne peux vous donner que ma diligence pour tout ce qui s’est passé. Perdre une guerre n’est jamais facile, perdre des amis encore moins. Il y a toujours cette impression que l’on ne mérite pas de vivre par rapport à celui ou celle qui est parti. Mais j’ai l’intime conviction, que si nous sommes là aujourd’hui, ce n’est pas pour une raison de hasard. Cela n’existe pas. C’est … »

Elle se tût, planta son regard dans le sien et ne bougea pas pendant quelques secondes.

« C’est la Force. C’est … contraire à l’empire et … surement pas dans vos mœurs. »

La reine baissa la tête. Le liquide marronâtre qui traînait dans son verre fut balancé de gauche à droite. Puis tourna sur lui-même dans les mêmes mouvements que ce que la reine lui imposait par ses mouvements de poignet. Pas de Force là dedans. Elle restait très péinée par cette absence de mysticisme dans cet empire trop cartésien. Cet empire ignare qui détruisait ce qu’il ne comprenait pas, ou ce qui ne rentrait pas dans le moule. La Force, les aliens, les femmes. Des critères qui déterminaient le rang d’une personne, sa classe sociale et l’intérêt qu’on pouvait lui apporter. Mauvaise pioche. La reine finalement la tête et lui jeta un sourire quelque peu triste avant de répondre à ses questions. L’agent n’en fit pas de commentaires. Ou bien parce qu’il s’en fichait, ou bien parce qu’il ne savait pas quoi répondre. Y voyait-il un parallèle avec son histoire ? L’abandon et tout ce qui s’en suivait ? Probablment. Mais il n’y en avait pas. Althar n’avait pas perdu de guerre. Althar allait se faire nommer Roi de Nelvaan et s’intégrait dans une prophétie Nelvaanienne. Mauvaise interprétation de sa part ? On ne saurait jamais. Il était juste parti, parce que. Aucun alibi. C’était le pire dans cette histoire. Pas un message, pas de commentaires … Rien.

Le jeu continua ainsi, dans le silence, jusqu’à ce qu’Helera rejette la pierre. La reine écarquilla les yeux face aux remarques de l’agent. Elle n’en croyait pas les oreilles. Cela la peinait presque d’entendre cela. C’était comme s’il se suicidait lui-même.

« Vous ne voulez pas que l’on vous tire une salve énergétique tout de suite, non ? »

Elle étira un sourire, pour dénoter l’ironie de sa phrase.

« J’étais prédéstinée à être une Jedi de la république. Je me retrouve conseillère fantoche de l’empire. La vie ne mène pas toujours là où le destin nous prédestine. Votre frère est décédé, pas vous. Aurait-il empéché l’attentat ? Non, il devait arriver. Est-ce que vous lui faites honte ? Bien sûr que non. Et je ne veux pas entendre cela. Vous êtes l’agent Mo… »

Elle se tût, regardant ensuite derrière elle.

« Vous êtes qui vous êtes. Vous faites votre travail et très bien. Ne vous déscendez pas comme cela. Vous êtes un gars bien. Un peu de motivation que diable. »

La reine prit son verre et le leva devant lui. Elle le secoua de gauche à droite pour lui signifier de venir le faire claquer, puis une fois le cling retentit, elle déclara :

« A la santé de Wystan. Puisse-t-il nous regarder avec fierté, en compagnie de ses frères et sœurs ! »

Cul sec. Grimace. Mauvaise idée.

« Je n’aurai pas dû faire ça … »

Elle eut un hoquet de pose lentement le verre, fronçant les sourcils. Le liquide froid coulait tout le long de son œsophage. Le regard sur la table, elle restait concentrée pour ne pas tout rendre devant l’agent, et souffla lentement. C’était probablement un peu trop pour une si petite femme sans entraînement. Terminé pour cette fois. Elle ne pensait pas que cela soit difficile de motiver un agent dans le chagrin, beurk. Helera s’était reprise pour poser ses questions.

« Votre vie sexuelle ? Heu … Non. Enfin… Ca me regarde pas. C’était juste histoire de parler. »

Le rouge monta aux joues. La faute à l’alcool assurément, toujours la même rangaine, encore une fois. Elle se noya dans le fond vide de son verre sans mot dire. Jusqu’à la prochaine question. La reine était en train de gagner, et pourtant, elle buvait autant que lui. C’était un jeu de stratège, mais elle prenait quand même le malus. La réponse ne lui convenu pas mais qu’importe. A son tour.

« Non, pas n’importe quoi. Il faut bien vous dire que ce n’est pas une arme, un instrument. C’est une sorte de conscience vivant dans un autre plan de l’existence. Qui existe à travers tout et qui nous parle, nous guide et nous oriente. Les Jedi sont les protecteurs de ce plan, les Sith cherchent à le dominer. Résumer très grossièrement. De mon côté, je suis tournée vers des études sur la matière et l’énergie. Je capte, j’oriente et je redirige. Toutes énergies et la matière au sens large. Je ne peux rien créer ni faire disparaître non. »

Elle sourit face à cette naîveté qui faisait plaisir à voir. La deuxième question lui fit froncer les sourcils. Elle sembla méditer à la question, mais l’on pouvait sentir que cela la touchait. Non pas parce qu’elle n’y avait pas réfléchi, mais parce que cela semblait aller dans son intimité. Pas de cul sec néanmoins, il fallait répondre.

« Non, non … J’espère que non. Mais maintenant j’ai des enfants. Et … Il faudrait que ce conjoint les accepte, vous comprenez ? »

Elle se mordit la lèvre inférieure, baissa la tête, puis la remonta vers lui en ne montrant que le haut de son regard. Un sourire fugace fut étiré. Très rapide et très bref. La chose devenait plus compliquée désormais, parce que ses enfants étaient là. L’intimité, l’envie de fonder une famille … Oui, mais avec eux. Refaire des enfants ? Non probablement pas. Deux étaient suffisant pour cette jeune maman. La reine changea alors de sujet rapidement :

« L’empereur est barbu, taille standard, des yeux enfoncés dans le crane. Il ne sourit pas. Il parle toujours soutenu et aime à rappeler son rôle et la place qu’il occupe. Comparé à vous, interlocucteur, j’entends. Quelques tendances à récupérer ce qu’il préfère et évaporer le reste. Rien de bien nouveau dans un empire où la branche dirigeante est une personne aux trois pouvoirs en fait. »

Helera haussa les épaules. Les dictateurs se ressemblaient tous plus ou moins, à ceci près qu’Harlon ne semblait pas cultiver le culte de la personnalité. Peut-être préférait-il la terreur imposé à ses sujets. Ceux qui le connaissaient vraiment, pas la myriade de peuplades sous son commandement.

« A moi donc. Est-ce que vous aimez encore Eleena ? Malgré ce que vous pensez avoir fait, malgré l’état de votre couple actuellement. Est-ce que vous aimeriez monter en grade ou le travail d’agent de terrain vous sied davantage ? Et enfin … Pourquoi est-ce que deux hommes venus au restaurant, n’ont pas pris la peine de quitter leur manteau et ne se parle pas ? Comportement atypique pour des gens venus prendre du bon temps dans un endroit sans conséquence. »

Helera étira un sourire et fit un bref mouvement de la tête. Repéré un tour plus tôt en cherchant le serveur, la reine avait préféré ne rien dire. L’agent n’était sans doute pas mêlé à cette histoire. Les deux gars semblaient non plus pas avoir une nature particulièrement belliqueuse. Des agents venus surveiller un autre agent ? Les renseignements impériaux ? Pire ?
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#35473
Evidemment qu'il n'avait pas été le seul à perdre la foi à l'époque. Le tout-puissant et inébranlable Empire Galactique avait été vaincu, fracturé dans son unité par une défaite si cinglante qu'elle en avait privé ses sujets de leur Impératrice et leur Commandeur des armées en plus de leur superarme et une grande partie de leurs forces. La débâcle devant l'avancée rebelle avait été complète et pire encore, la naissance des Seigneurs de Guerre anéantissant un peu plus les restes de l'Empire. S'il n'y avait eu Kiez et Isard, il n'y aurait probablement plus eu d'Empire du tout aujourd'hui. Et probablement plus de Molotch non plus à y repenser.

Il se souciait peu de savoir que des milliards d'autres avaient eux aussi perdu la foi et renoncé, baissé les bras. Leurs fardeaux ne l'intéressaient pas, ce qui le préoccupait c'était que lui avait failli et abandonné. On l'avait formé au BSI pour être un parfait serviteur de l'Empire, fanatiquement dévoué et porté par une foi absolue en la cause qu'il défendait. Et pourtant, au premier revers, certes gigantesque, il avait plié. Ses idéaux, ses principes, tout ce pour quoi il avait décidé de vouer sa vie, tout avait été foulé au pied par sa faiblesse. Il n'existait pas de pardon pour ça, pas de rédemption ni de moyen de se rattraper.

Son regard croisa celui d'un bleu profond de la jeune femme, lui arrachant un frisson aussi bref qu'intense et inattendu. Fallait-il qu'il y ait toujours cette gêne chaque fois qu'il croisait le regard de celle qu'il devait protéger ? Pourquoi y en avait-il même une d'ailleurs ? Elle était une personne importante, pour l'Empire, l'Empereur et ses enfants. Rien d'autre ne comptait que sa valeur calculée. Pourtant, chaque instant passé près d'elle le troublait un peu plus. Et ces questions sur sa vie privée passée et présente ne faisaient qu'augmenter son trouble. Il allait falloir songer à mettre le holà et cesser ces petits jeux, pour leur bien à tout les deux.

Je ne crois pas en votre... Force. Je ne crois qu'en les actions des gens et en l'Empire. Mais je peux comprendre votre foi. Je peux comprendre qu'en étant capable d'user de magie quand l'envie vous en prend, vous puissiez croire en quelque chose de supérieur. Cette magie dont vous parlez a au moins le mérite d'avoir une existence réelle, contrairement à toutes ces religions qui vantent l'existence de créateurs divins perpétuellement absents et silencieux.

Approuvait-il pour autant cette foi ? Non, probablement pas. Le concept même de Force lui était étranger et bien trop hors de la portée de son modeste esprit ordinaire pour qu'il puisse l'appréhender. Et ce qu'il ne comprenait pas, il le rejetait, dans un réflexe de protection tout à fait commun mais dommageable pour ceux à en faire les frais. Allait-il rejeter la jeune femme pour autant ? Vaste question, en tant que conseillère des affaires spirituelles, il était plutôt logique qu'elle ait ce genre de croyances. Et si l'Empereur ne l'avait pas condamnée pour ça, qui était-il, lui le simple agent, pour dire l'inverse ?

Vous n'avez pas connu mon frère. Si ça avait été le cas, vous sauriez à quel point votre affirmation est fausse. Il aurait réussi là ou j'ai échoué, comme il le faisait toujours.

Sans ajouter un mot, Molotch trinqua avec l'agente, à la mémoire d'un frère disparu depuis longtemps. En accordant une pensée triste à celui-ci, le caridan se rappela qu'il n'était plus allé voir sa tombe depuis de très longues années maintenant, pas plus qu'il n'avait de nouvelles de sa famille restée là-bas. Avec honte, il réalisa combien il avait fait du mal à ses proches par son égoïsme et son désir de solitude. Un autre méfait à porter à son crédit. La gêne qu'il avait suscité chez la jeune femme lui permit de se détourner temporairement de ses sombres pensées qui, toujours, revenaient l'assaillir et le perdre. Il y avait donc des sujets qui pouvaient gêner l'agente junior tout autant que lui, bon à savoir.

Il fut un peu déçu lorsqu'elle lui expliqua grossièrement quelque principe de sa magie de la Force. Si la peur de l'inconnu était l'un des versants de celui qui ne connait rien de la Force, la fascination en était un autre. Combien il aurait été facile, pour ceux à manier cette magie, de pouvoir invoquer tout ce qui leur plaisait et faire ce qu'ils voulaient. Qui sait, peut-être aurait-il même pu solliciter un service de sa part, si seulement elle avait pu avoir le pouvoir de ramener les morts à la vie. Eut-il fallu même pour une telle opération qu'un tribut fut payé, il l'aurait fait avec joie. Tant pis.

Donc impossible de faire apparaître de nulle part quelque chose ? Dommage, je me souviens avoir mangé un aliment durant mon voyage de noces, ça s'appelait shokola ou quelque chose comme ça. Le goût me manque parfois, je n'aurais pas dit non à en reprendre pour accompagner le repas qui nous attend.

Que de souvenirs. Eleena dans sa robe jaune profond, si belle et si joyeuse. Il avait accidentellement renversé un peu de ce truc sur la robe, ce qui les avait forcé à remonter dans leur chambre pour qu'elle se change. Il l'avait aidée à tout enlever pour mettre de nouveaux vêtements. Et elle en avait fait de même pour lui. Une époque plus douce et heureuse.

Les familles recomposées, c'est difficile. Mon ex pense la même chose que vous, ce qui explique qu'elle n'ait toujours pas retrouvé de compagnon depuis le temps. Pourtant, je me suis laissé dire qu'elle ne manque pas de soupirants.

Déformation professionnelle oblige, il avait mis en place une surveillance discrète et connue de lui seul sur son ex-épouse et son fils, par acquis de conscience. S'il estimait ne plus avoir le droit de se mêler de leurs vies à tout les deux, il restait paranoïaque et, s'il fallait être honnête, un peu jaloux. De fait, mieux valait prendre quelques précautions. C'est ainsi qu'il avait les adresses de 3 types différents qui tous tentaient de s'approprier le beau trophée qu'elle représentait. Il y en avait eu un quatrième mais une petite discussion avec l'agent avait permis de s'assurer qu'il ne serait plus jamais une source de danger potentielle. Plus jamais.

Eleena... Fera toujours partie de moi, même si c'est au passé. Je l'aime pour le bonheur qu'elle m'a apporté jadis et je lui souhaite le meilleur. Mais elle ne sera jamais rien de plus qu'un passé magnifique. J'ai perdu le droit de vivre avec elle il y a longtemps et je ne veux pas lui infliger de faux espoir. Je soupçonne que ce soit également le cas pour elle d'ailleurs.

Un sujet délicat qu'aucun des 2 ex-conjoints n'avait osé évoquer même brièvement ou subtilement depuis le divorce. Oui, parfois il lui arrivait de vouloir se précipiter chez elle, de la prendre dans ses bras, lui demander pardon, promettre de tout faire pour être un homme meilleur et recommencer de zéro ensemble. Mais les regrets ne cessaient de lui rappeler chaque fois combien il était vain de vouloir retrouver ce qui avait été perdu. Mieux valait tenter d'avancer ou, si lui n'en était pas capable, le lui permettre à elle. Parce que c'était bien la meilleure chose qu'il pouvait faire pour lui rendre service.

Je ne me suis jamais posé la question. J'imagine que j'aurais le niveau pour devenir plus que simple agent, je ne sais pas. Je me trouve très bien ou je suis actuellement. A moins qu'on ne me convainque que je serais plus utile ailleurs, peut-être que là oui je serais intéressé. Et puis, vous savez, je ne suis pas très populaire dans la branche locale du BSI. Sans relations, on ne progresse pas facilement dans ce boulot. Notre rencontre dans ce train de prisonniers n'a pu avoir lieu que parce qu'un supérieur m'avait collé de garde à l'astroport pour me punir d'avoir voulu m'attaquer à un gros poisson, c'est dire.

La dernière question le fit réagir immédiatement, tournant la tête pour voir ceux dont elle parlait l'air de rien. Des visages tout à fait ordinaires et sans rien de notables, pareil pour leurs tenues mais il était en effet étrange qu'ils aient conservé leurs manteaux. Assis à une table près de l'entrée, ils faisaient mine de miroiter le menu mais leur posture raide et leurs regards fuyants lui disaient tout ce qu'il avait besoin de savoir. Il soupira puis marmonna un juron. Severian ou Aemos ? Il aurait plutôt parié sur le premier mais le second avait très bien pu ordonner une surveillance discrète et constante par acquis de conscience.

Equipe de surveillance du Bureau standard, au moins 2 agents en filature, peut-être 4 voire plus, maximum 10. Et ça inclue ceux qui doivent espionner les conversations via des micros et autres joyeusetés. Je devrais être surpris qu'ils ne me fassent pas confiance mais même pas. Je me disais aussi, me laisser vous embarquer avec moi comme ça, c'était trop facile. Vous êtes bien trop précieuse à leurs yeux pour n'être confiée qu'au mouton noir de la famille. Tant pis, il va falloir faire comme si de rien n'était... Et écourter ce moment convivial j'en ai peur. Mais pas avant d'avoir rempli nos ventres avec la délicieuse surprise du chef.

Que le BSI, Severian, les conjurés et toute la galaxie aillent se faire mettre, ce moment de tranquillité n'appartenait qu'à eux et eux seuls. Il était hors de question de le leur laisser en se repliant illico dans l'appartement sans avoir pu profiter d'abord. Le serveur revint et le repas de chacun fut commandé, arrivant une dizaine de minutes après. Entretemps, un silence serein s'était installé entre eux. Molotch n'était pas rassuré par cette découverte ni très joyeux à l'idée d'être surveillé par ses collègues mais pas surpris pour autant. Le repas se passa dans un silence tout aussi normal, chacun occupé à manger autre chose que de simples conserves sans goût et à savourer ce repas. L'agent ne s'était pas privé de boire 2 verres de plus et encourageait la jeune femme à faire de même par des clins d’œils appuyés et amusés.

S'ils doivent nous voir, autant qu'ils vous voient heureuse et souriante qu'au 36e dessous vous en conviendrez. Et puis sourire vous va très bien alors ne vous privez pas. A la vôtre, Helera. D'autant que vous avez gagné à notre petit jeu, ça se fête. En principe, le perdant a un gage, fixé par le gagnant. Notez que ce gage ne doit pas nécessairement être satisfait immédiatement ou sur place, si jamais vous avez envie de me jouer un petit tour plus tard.

Il existait bien des manières de tourmenter un agent du BSI après tout. Nul doute que l'agente junior avait une imagination suffisante pour en trouver un qui lui convienne, n'est-ce pas.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#35474
Il y eut comme un moment de flottement dans le repas. Molotch n’écoutait pas, concentré à cultiver sa propre émotion. Elle le sentait perdu dans ses pensées, à rejeter tous ses propos en bloc. Il faudrait probablement davantage pour faire entendre raison à cet agent désabusé par la défaite. Mais quoi ? Elle n’avait pas encore la réponse malheureusement. Pourtant, elle avait envie de l’aider, sincèrement. L’accompagner à se sortir de sa morosité, pour qu’il soit tout simplement mieux dans sa peau. Qu’il prenne la vie du bon côté, qu’il avance. Elle lui devait bien cela par rapport à ce qu’il avait fait pour elle et sa famille. Même les propos dédaigneux qu’il proférait face à la Force ne changeraient pas la compassion qu’elle entretenait pour lui. Helera aurait pu casser ses propos, s’énerver face à ses croyances sur les siennes. Ou le forcer à ouvrir son esprit et tenter de comprendre son point de vu. On n’utilisait pas la Force quand on le voulait. On ne croyait pas en quelque chose de supérieur. Ce n’était pas quelque chose. Cela ne parlait pas. C’était parce que c’était. Point. Au lieu de cela, elle avait préféré garder le silence.

Sur son frère également, elle n’eut pas raison. Oui, elle ne le connaissait pas. Mais non, il n’était pas omniscient. Personne ne l’était. Aurait-il arrêté l’attentat ? Probablement pas. Mais Molotch, lui, le croyait fermement, transformant sa victoire en un échec total. Le verre n’était plus à moitié vide, il était brisé sur le sol. Au moins trinquer avec lui eut pu conclure cet échange qui devait être affreux pour l’agent, et dont elle n’avait plus aucun contrôle. La reine essayait d’être la plus attentive possible, bien que des fourmis commençaient à apparaître dans le bout de ses doigts. Signe qu’il faudrait bientôt manger, ou à défaut arrêter de boire. Son regard avait de plus en plus de mal à tenir celui de l’agent, arpentant de droite à gauche, tombant par moment sur son verre qu’il terminait plus rapidement qu’elle.

« Du chocolat ? Pour accompagner un repas salé ? Assurément pas ! C’est ma boisson préféré. J’en cultive même dans le royaume. Lors de votre enquête sur ma personne, je pourrais toujours vous y emmener. Vous verrez toute la chaine de production. »

Helera étira un sourire rempli de malice. La suite tourna autour d’Eleena, qui, comme elle, était seule. Femme avec des enfants. Cela ne la conforta pas dans l’idée qu’elle pourrait un jour retrouver quelqu’un. Bien au contraire. La reine avait alors perdu ses yeux dans le fond de son verre, sur les formes laissées par le liquide contre les parois. Molotch exprima sa pensée pour elle, mais il y avait comme des remords dans ses propos. Helera n’arrivait pas à en être certaine et … Ce n’était pas ses affaires après tout, pourquoi se perdait-elle en raisonnement de ce type …

Le changement de sujet fut propice alors à relever la tête pour l’écouter attentivement. Ses deux mains entourant son verre et battant la mesure avec les deux index. Elle ricana en repensant à ce fameux train.

« Je pense que vous vous êtes retrouvé dans ce train parce que vous avez délibérément suivi votre instinct. Chacun son point de vu. »

Et enfin, vers les deux personnes, qui se trouvaient derrière Helera, vers l’entrée. C’était plus pratique pour l’agent pour ne pas se faire remarquer. La reine voyait et entendait sans même utiliser ses yeux ou ses oreilles. Elle le fixa quand il jeta un coup d’œil furtif auprès de leurs suiveurs et haussa un sourcil à sa déclaration.

« Et bien je n’aurai voulu que le mouton noir comme agent. Tenez-le-vous pour dit. Et non, on ne va rien écourter du tout. Je ne laisserai pas des agents gâcher ce moment. »

Le silence retomba tandis que le repas débuta. Ils purent chacun apprécier les mets non pas raffinés, mais juste bon de cette cantina. Helera gardait son esprit vers les agents, et vers toute autre personne qui mangeait dans la salle avec eux. C’était malpoli, mais au moins, elle s’assurait de leur sécurité. Pas besoin de parler de sa magie. La reine d’ailleurs était désormais retournée à l’eau. Plus cristalline et meilleure pour le repas. Même malgré les clins d’œil de l’agent. Aucune chance qu’elle soit plus bourrée que cela. Pompette suffisait. Elle esquissa un sourire face au compliment de l’agent, qui fut immédiatement noyé dans le reste de ses paroles. Heureusement d’ailleurs, car cela lui permit de ne pas rougir.

« Mais j’apprécie votre compagnie. Je m’amuse plus avec vous qu’avec eux. Un gage ? Du genre … Je peux vous demander de … »

La reine regarda le plafond, à la recherche d’une idée. Elle en eut beaucoup. Trop. Mais aucune qui ne soit en mesure d’être évoquée.

« Je ne sais pas pour l’instant, mais je trouverai. Je trouverai … »

Le dessert passa ensuite, Helera réfléchissant toujours plus à quel gage elle pouvait lui donner. Cela passait un peu trop par ses abdos ou ses pecs. Définitivement, c’était le genre de choses qui devaient sortir de son esprit. Se concentrer sur l’essentiel. La mission, l’attentat, ses enfants … Le repas termina ensuite doucement, sous couvert de conversation plus légère sur la pluie et le beau temps. Des questions pour l’écouter parler tout simplement. Enfin ils partirent, quelques minutes avant le couvre-feu obligatoire. En passant à proximité de la table des autres agents, elle laissa un petit :

« Bonne fin de soirée messieurs. »

Suivi d’un sourire des plus honnêtes, mais non sincère. Le premier agent fut tourmenté dans son rôle et tourna la tête. Le deuxième, moins contrarié, se contenta de hocher la tête. Bandes de tocards. La reine une fois dehors ricana et se tourna vers son propre protecteur.

« Merci encore pour cette soirée Zygmunt. Dépêchons nous cependant de rentrer, je ne voudrai pas être interceptée par les forces de sécurité. »

Cinq minutes de retard par rapport au temps du couvre-feu. C’était le temps pour pénétrer dans l’immeuble résidentiel et monter la trentaine d’étage qui les séparait de leur logement. L’air frais avait au moins eu cet avantage qu’il avait chassé les remontés brûlantes qui avait envahies ses joues. Ce n’était finalement pas sans une certaine satisfaction qu’elle retrouva ce qui s’apparenta le plus à un cocon. Ce fut une bonne soirée. C’était ce qui tournait dans sa tête, comme un leitmotiv. La reine était alors restée silencieuse, vivant un moment présent serein, mais pas sans gêne. C’était sans doute à cause de cela que son bec si bavard fut cloué. Au moins jusqu’à ce qu’elle retrouve la cuisine dans l’appartement. Tout en se servant de l’eau dans un grand bol qu’elle mit à chauffer, elle lança à l’autre bout de l’appartement :

« Vous voulez quelque chose ? »

Espérons qu’il n’y ait pas encore de l’alcool dans la réponse. C’était mauvais pour sa santé et puis cela brouillait les sens. Pour une raison qui se tramait au fond de son estomac, elle n’avait pas envie que cela soit le cas. L’atmosphère semblait lourde et encore une fois un coup de chaud l'assailli. Vivre dans des endroits glaciales n'aidait pas du tout à l'acclimatation. Cela devait être la cause, forcément.
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#35479
Eh bien quoi ? On ne trouvait pas de gage qui convienne ? Avait-elle donc si peu d'imagination ? Ce n'était pas tout les jours que Molotch permettait à quelqu'un de lui coller un petit malus pour se payer gentiment sa tête. Avec son sens de l'humour noir et assez peu présent, ceux qui tentaient de se foutre de lui ne le faisaient généralement qu'une fois. Ensuite, selon son humeur du moment et la gravité du manque de respect, ça pouvait aller de la disparition malencontreuse au séjour à l'hôpital pour une longue durée. Lui, s'il avait gagné, il savait très bien ce qu'il aurait demandé. Absolument rien vu qu'il avait trop de respect pour la personne royale et conseillère. Que voulez-vous, on ne se refait pas.

Ne vous inquiétez pas pour les patrouilles, nous sommes des agents du BSI vous vous rappelez ? Le couvre-feu ne s'applique pas à des agents de l'Empire en pleine investigation. Parce qu'il fallait bien qu'on fouille cette cantina pour voir s'il n'y avait pas de traître ou de terroriste, n'est-ce pas.

Très important de vérifier ce genre de choses. D'ailleurs, le repas, l'alcool, tout ça n'étaient que des diversions pour ne pas se faire griller. On n'en doute pas une seconde. Ceux qui doutent finiront en cellule de toute façon. De retour à l'appartement, mettant ainsi fin à la parenthèse agréable de cette courte soirée pour revenir à la réalité dure et froide de leurs existences. Traqués et traquant, poursuivant une conjuration sinistre aux objectifs néfastes afin d'empêcher que la victime qu'ils avaient tenté d'abattre ne le devienne définitivement. S'il avait pu prendre le temps d'y songer, l'agent aurait pu être terrifié par la place qu'il occupait dans cette sale histoire.

Minuscule grain de sable qui avait fait gripper une implacable machine de mort, il était également le faible bouclier couvrant la jeune femme alors même qu'ils ne savaient rien de leurs ennemis. Il fallait faire preuve d'un sacré orgueil pour se croire capable de démanteler et vaincre une cabale ayant pu frapper au cœur même de l'Empire en toute impunité. Fort heureusement, l'agent était ce qu'on pouvait appeler un fataliste, pour reprendre les termes d'une certaine personne. Par conséquent, ce genre de prise de conscience lui passait au-dessus. De toute façon, il accordait si peu d'importance à sa propre existence que ça ne pouvait pas le toucher plus que ça. Quand on pense n'avoir rien à perdre, on ne craint pas grand-chose. Et, évidemment, on se trompe lourdement. On a toujours quelque chose à perdre. Ou quelqu'un.

La voix de la jeune femme le tira de ses considérations terre-à-terre. Quand on parle du loup. Il aurait bien continué à tourner au whisky mais, à présent qu'il était revenu à l'appartement, l'homme laissait place rapidement à l'agent qui reprenait le dessus. Pas question de faire le con à présent qu'ils étaient là, seuls et à la merci de tout ennemi potentiel. En outre, les légers vertiges qu'il avait par moments lui signifiaient très clairement qu'il était temps de se calmer avant de finir dans le coma. Grognant tout bas, il se gifla à plusieurs reprises comme pour se ressaisir. Cela fonctionna, il voyait moins trouble. Bon, ça restait temporaire comme solution.

Une bouteille d'eau fraîche s'il y a, ça va pas me faire du mal. Merci.

Il patienta quelques minutes jusqu'à ce que l'agente débarque avec son bol de son côté. Un hochement de tête pour la remercier et sans attendre, il but à pleines gorgées l'eau de sa bouteille. Déjà parce que l'alcool donnait soif et ensuite parce que l'eau allait aider également à reprendre le contrôle. Empereur tout-puissant, ça faisait du bien de virer le goût de l'alcool de sa bouche. En débardeur, Molotch se sentait bien mais en même temps vaguement gêné, se rappelant de sa petite bourde avant qu'ils ne partent au restaurant, dans la cuisine. Assurément un moment embarrassant. Le silence qui régna alors, tandis qu'ils buvaient chacun de leur côté en croisant parfois et brièvement leurs regard, était paradoxalement confortable.

Vous savez, je ne suis pas d'accord avec tout ce que vous avez pu me dire mais je me rend compte que ça m'a fait du bien de vous parler de tout ça. J'en avais besoin je pense. Et vous avez su supporter les apitoiements d'un type aux tendances dépressives alors même que vous avez vécu une sacrée merde il y a une semaine seulement. Alors merci pour votre compassion et pour avoir écouté. Ça me désole de constater qu'il existe des tarés quelque part qui veulent votre peau en prétendant le faire pour l'Empire.

Je suis navré de n'avoir pas su les empêcher de faire exploser le palais, ça vous aurait évité... Eh bien, tout ça. L'isolement, la cavale, la séparation d'avec vos enfants, la solitude, l'incertitude, la peur. Je veux que vous sachiez que je ne m'arrêterai pas avant de les avoir tous eu et confronté à la justice. Vous méritez mieux que cette vie misérable que vous vivez actuellement. Ces types vont regretter leurs crimes, parole de Molotch.


Il se tut, comme hésitant puis reprit, décidant de se lancer malgré tout.

Ça va vous paraître complètement stupide et tout à fait inapproprié - à raison - mais je connais bien un moyen pour vous détendre. Voyez-vous, s'il y a bien un domaine dans lequel mon frère était loin derrière moi même quand on était jeunes, c'était celui des massages. Ne riez pas, je vous jure que je pratiquais pas mal ça dans le temps - j'avais même songé un temps avant d'entrer à l'académie d'en faire un métier à part entière - et j'avais une bonne technique à ce qu'on m'a dit. Donc, en partant du principe que tout ce que je raconte depuis 2 minutes est probablement dû à mon état d'ébriété légère et passagère, que diriez-vous d'un petit massage pour oublier toutes ces conneries ?

Au diable la subtilité, fatigué comme il l'était et encouragé par l'alcool et probablement autre chose encore, bien qu'il n'osait se l'avouer à lui-même, l'agent avait finalement opté pour la méthode frontale. Il s'attendait à un refus poli mais ferme au mieux, au pire à des invectives bien senties voire une bonne gifle dans la tronche pour lui rappeler les bonnes manières, ce sale goujat. De toute façon, vu la façon dont le sujet avait été amené sur la table, comment aurait-il pu en être autrement ?
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#35481
De l’eau. Un bon point que la reine s’empressa de satisfaire. La bouteille dans une main et la tasse dans l’autre, elle revint dans le salon toute guillerette. Un grand sourire aux lèvres, elle lui tendit sa demande, constatant qu’il avait de nouveau fait tomber sa chemise. Elle n’y accorda qu’un bref regard, et pour cause, l’agent n’était pas duppe. Ce genre de regard irrespectueux auraient mis à mal leur relation de travail. Ce qui était dommageable, vu que c’était dans cette pièce théatre, son agent sénior. Restant un moment pantoise debout, elle souffla tranquillement sur le haut de sa boisson, dans un silence religieux. C’est l’agent qui coupa court à ce silence d’outre tombe pour commencer son petit récit. La reine le regardait du haut de sa tasse, buvant par moment des gorgées. La reine étira un sourire sincère et appuyé de la solenélité de la situation.

« Ne vous inquiétez pas pour moi Zygmunt. J’ai vécu des choses dans ma vie qui portent à croire que cette épreuve sera une fois de plus surmontée. Et puis je ne suis pas toute seule non plus. »

Elle posa une main sur le côté de son épaule, sa tasse dans l’autre main, toujours ce même sourire sincère sur son visage. Aucune malice ni de jeu particulier, il n’était question que de sincérité.

« Merci à vous d’être là pour veiller à ce que la justice soit rendue. Nous arriverons à faire tomber le complot, cela va sans dire. La sécurité de l’empire en dépend. Et nous rendrons fiers les personnes qui comptent sur nous et qui nous regardent. »

En parlant de regard, le sien s’égara sur sa propre main, toujours sur l’épaule de l’agent. Elle la retira aussitôt, avec une certaine précipitation. Trop tactile, peut-être. Pour ne pas tomber dans le schéma de la culpabilisation, elle contourna l’agent et vint s’assoir sur le canapé, prenant une autre gorgée de thé. Son index et son pouce se frottèrent l’un contre l’autre. A quel point il avait de la force ? Helera aurait été curieuse de le mesurer à ses gens, sur sa planète. Histoire de comparer. Le spectacle aurait été plaisant, dans tous les sens du terme. L’agent fit son apparition sur le haut du canapé, et lança sa proposition. La reine laissa tomber sa tête en arrière à quarante cinq degrés. Le monde s’inversa et elle le vit à l’envers. D’abord elle ricanna, sa gorge accompagnant son léger rire.

« Vous me faite marcher. Un masseur ? Comment un agent du BSI a-t-il pu rêver d’être masseur ? C’est aux antipodes. »

La reine resta un instant dans cette position inconfortable, et essayait de gagner du temps. Pourquoi ? Parce que son cerveau s’était égaré à divers scénarii. Ce n’était déjà pas très anodin, et il fallait être dupe ou naif pour ne pas comprendre. Mais en même temps, devait-elle accéder à sa demande ? Devait-elle franchir le pas et aller plus loin ? Son esprit en éruption, la reine ne savait plus vraiment où donner de la tête. Et l’alcool n’arrangeait pas les choses. Elle garda le silence, dans cette position inversée, figée dans l’espace. Un ange de gêne et de doute qui passa l’air de l’air. Sa main remonta jusque devant son regard, détournant l’attention qu’elle avait donné à l’agent, puis remonta la tête. Helera observa le bout de ses doigts, dont les fourmis venaient de cesser de grimper. Elles stagnaient et provoquaient ce petit quelque chose lié à l’alcool. L’indicateur d’ébriété. Il y eu bien une minute entière de silence, jusqu’à ce que toutes les possibilités soient évoqués et toutes les causalités à effets pesé dans la grande balance de la destiné. Helera laissa tomber de nouveau sa tête en arrière jusqu’à croiser son regard.

« Masseur hein ? Grâce à la Force, je suis capable de repérer les points de pressions les plus efficaces. Alors soit, je vous mets au défi. Et sachez que je serai très sévère quant à l’appréciation de ce massage. »

Alors ce fut décidé. Elle esquissa un sourcil, mais se rendit compte cependant d’un détail. Fort facheux pour cette situation pleine de sous-entendu. Sa tête se redressa pour regarder son buste. Oui, c’est cela. Une habitude prise grâce au prince, qui préférait qu’elle soit totalement nue sous ses vêtements. Bref, elle ne portait pas de soutien gorge. Comme quoi, même après tout ce temps, il restait encore un peu du prince dans ses habitudes. Pourquoi cette pensée soudaine ? Elle chassa absolument tout, balaya d’un coup de main tout en se levant d’une traite.

« Je reviens. Prenez patience je vous prie. Et ne buvez pas dans mon thé, gare à vous ! »

Elle le posa sur la table et s’éclipsa dans sa chambre. Le reste fut en réalité assez rapide. Enlever la veste et le débardeur, lentement. Le bras était encore souffrant, et chaque mouvement était un supplice. Surtout qu’il était désormais non maintenu. Méfiance tout de même. Premier soutien gorge trouvé, un blanc pâle simple, sans artifice.

« C’est bon ! »

La porte s’ouvrit et Helera se laissa tomber comme une masse contre les draps. Comportement d’ébriété, ça c’était certain. Elle se hissa jusqu’au coussin, en attrapant un qu’elle serra contre son torse, afin qu’elle repose dessus. Son dos presque nu laissait la vision du tatouage de l’épaule droit, qui prenait tout l’omoplate. Des lignes droites et bleus, parfois jaunâtre à cause du choc reçu récemment. Mauvaise circulation sanguine, hémorragie interne, etc. Au niveau de l’épaule droit, il y avait une très nette mais légère séparation entre le dos que l’on savait organique, et une partie de l’épaule jusqu’au bras, robotique. Il y avait les marques d’un travail bien fait, mais d’un traumatisme encore marqué. Le bras n’avait pas été coupé, ni avec un sabre laser, ni avec un couteau. Il n’avait pas été écrasé, ni déchiqueté par une explosion. Ce bras avait été arraché, par la gueule d’un dragon Ithorien. Les lambeaux n’étaient plus, mais on pouvait aisément se rendre compte que ce n’était pas la plus indolore manière de se séparer d’un membre. Du reste, il y avait quelques cicatrices éparses ça et là dans le dos. Et surtout une musculature bien développée pour une femme. L’on sentait que ce n’était pas dans la cuisine qu’elle avait passé le plus clair de son temps. Sexiste s’abstenir.

« Attention au bras droit et à l’épaule. Ils sont encore douloureux. Je les cache sous le coussin, mais n’appuyez pas trop dans ces zones. »
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#35483
Il s'était attendu à tout, sauf à ça. Vu l'incongruité de la situation, on aurait difficilement pu lui reprocher d'être surpris de la réponse et d'avoir l'air de ne pas en croire ses oreilles. En général, toute personne normalement constituée aurait réagi à sa proposition par une tendance à s'éloigner immédiatement de lui en appelant à l'aide et en criant à l'obsédé détraqué et fou. A y repenser, elle aurait peut-être mieux fait de faire ça que d'accepter, m'enfin. Leurs regards se croisèrent alors qu'elle était assise à côté de lui puis le contact fut rompu tandis qu'elle baissait la tête. Problème ?

Suivant son regard sur sa tunique, il crut comprendre. Oui, en effet, un massage dans le dos impliquait évidemment de devoir toucher et voir la peau à nu. Concept potentiellement gênant à la base pour qui était pudique ou simplement soucieux de son intimité mais d'autant plus dans leur situation ou chacun devait veiller à garder ses distances. C'était pour le mieux, n'est-ce pas. N'est-ce pas ? De nouveau seul tandis qu'elle se précipitait dans sa chambre pour remédier au problème, l'agent but encore de sa bouteille pour toujours plus se rafraîchir les idées.

Lorsqu'elle appela, il entra dans la chambre pour l'y découvrir allongée sur le ventre, sur le lit, le dos sans rien en dehors d'une protection aux endroits stratégiques. S'il avait voulu jouer avec elle et l'asticoter, il aurait pu dire qu'un soutien-gorge risquait de lui compliquer la tâche et gêner ses mouvements. L'idée l'amusa mais il la rejeta, déjà parce qu'elle était fausse et ensuite parce qu'il y avait une limite aux plaisanteries. Il prit une longue respiration, comme pour se calmer. Ou se donner du courage. Ou juste un réflexe pour se recentrer.

Vous le croirez ou non mais avant d'entrer à l'académie, je n'étais pas du tout emballé à l'idée de faire carrière dans l'armée ou la marine. A l'époque j'étais un vrai imbécile et un rêveur qui passait son temps à s'amuser avec sa bande d'amis... Et d'amies. Disons que la jeunesse est pleine de folie si vous voyez ce que je veux dire. Certains jouent de la guitare hydraulique pour attirer les filles, d'autres utilisent leurs mains. On joue avec les talents que nous confère la nature j'imagine. Bon, après mon paternel m'a vite remis les idées en place quand j'ai annoncé fièrement vouloir être masseur.

Ce qui, implicitement, voulait dire qu'il n'avait plus exercé cette activité depuis au moins 15 ans à part à quelques occasions plutôt rares. Mais bon, c'est comme piloter un TIE, ça ne s'oublie pas. L'agent remarqua bien évidemment le tatouage bleu pâle sur le côté du dos et de l'épaule. Intrigué, il avait l'impression que c'était une sorte de marque tribale ou quelque chose évoquant le primitif. Un souvenir de son royaume dans le sud peut-être ? En tout cas il était plutôt joli et soulignait admirablement la peau de la jeune femme... Ainsi que les cicatrices délimitant la partie bionique de la partie organique. Voilà qui avait assurément dû être une expérience traumatisante. Il fronça les sourcils, ressentant un élan de commisération pour la douleur qu'elle avait probablement ressenti.

Qu'est-ce que ça fait, d'avoir un membre en moins, remplacé par du métal et des alliages synthétiques ? Pardonnez mon indiscrétion, je ne peux m'empêcher de remarquer les cicatrices sur votre bras.

Entre ça et l'autre bras encore un peu fragilisé, voilà qui allait lui compliquer la tâche. On n'avait même pas encore commencé que déjà, outre une juge certifiant être sévère sur la prestation, les embûches se multipliaient. Mais il n'était pas question de renoncer, foi de caridan il comptait bien montrer ce qu'il valait. En guise de préambule, il promena lentement et avec une grande douceur ses mains sur toute la surface du dos et des épaules, dans le but de s'habituer à la topographie des lieux, en un sens. Il était nécessaire, après tout, de savoir un maximum de choses sur ce qui l'attendait afin de ne pas être pris au dépourvu. Ensuite, il commença pour de bon son oeuvre.

Débutant à la base de la nuque, Molotch prit soin d'appliquer une pression aussi équilibrée que possible chaque fois que ses mains reposaient sur la peau de la jeune femme. L'astuce consistait à appuyer suffisamment pour que les nerfs ressentent la pression mais pas assez pour qu'ils l'enregistrent comme étant désagréable ou douloureuse. C'était un travail d'équilibre, délicat et bien plus complexe qu'il n'y paraissait, exigeant pour celui qui le pratiquait et requérant une concentration de tout les instants. C'était pour ça qu'il s'efforçait de ne pas prêter attention aux pensées parasites qui l'assaillaient par moment ni au mélange d'émotions puissantes qu'il ressentait tandis qu'il massait méthodiquement chaque centimètre de peau.

Oui, c'était surement pour ça. Juste une question de concentration. Rien d'autre. Malgré tout, il n'aurait pas pu s'empêcher de remarquer, même avec toute la meilleure volonté du monde, que la jeune femme avait des muscles et des courbes démontrant assurément un passif sportif, voire rude. Rien qui ne le dérangeait, bien au contraire, à part que ça aussi le déconcentrait. Ne pas y penser, ne pas y penser.

Fermez les yeux, imaginez-vous là ou vous voudriez être en ce moment, avec qui et ce que vous aimeriez le plus faire qui vous rende heureuse. Oubliez tout, l'Empire, l'attentat, le BSI, vos responsabilités, les conjurés, moi. Tout et tous. Ne pensez qu'à ce qui vous ferait le plus plaisir. Focalisez-vous sur cette idée du bonheur selon vous et ne pensez à rien d'autre.

Une façon comme une autre de se détendre. Portée par les mouvements presque hypnotiques de ses mains qui exerçaient leur art contre sa peau, la voix de l'agent semblait être comme un baume apaisant et tranquillisant. Et le massage, toujours, continuait. Comme elle le lui avait fait remarquer, il prit garde à ne pas trop s'aventurer du côté de l'épaule encore à mal. Quand à celle bionique, il ne s'y attarda pas aussi longtemps qu'ailleurs, doutant qu'il fut possible de ressentir quelque chose là ou toutes les terminaisons nerveuses avaient été remplacées par un équivalent mécanique. Là encore, il ne connaissait rien sur le sujet donc peut-être une simple conjecture de sa part.

Au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, ses mains descendaient toujours plus, partant de la nuque en faisant un détour par les épaules pour revenir sur le dos et poursuivant jusqu'en bas du dos. Les côtés, entre le dos et le ventre, eurent droit à son attention au passage puis il reprit jusqu'à être dangereusement proche du fessier. Mais à aucun moment, durant toute la séance, ne dépassa-t-il les bornes ni la décence, se contentant de faire ce qu'il avait promis de faire du mieux possible sans chercher à profiter d'une façon qui soit humiliante pour lui comme pour elle.

Il n'avait aucune idée de ce que la jeune femme avait voulu dire par points de pressions et ne disposait de toute façon pas de sa magie pour tout dire. Pourtant, à force de répétition des gestes, d'une douceur qui n'excluait pas la fermeté et d'une application consciencieuse, l'agent massait avec talent et patience. Si la fatigue devait inévitablement le prendre, il n'en montrait rien et ignorait son appel, concentré sur sa tâche. En vérité, comme il le lui avait conseillé, il avait tout exclu de sa pensée, excepté cet ordre qu'il s'adressait intérieurement : offrir la paix la plus complète possible à la jeune femme.

Il ignorait combien de temps s'était écoulé depuis qu'il avait débuté. Le temps perdait toute signification tandis que ses mains exploraient la peau à nu et relaxaient du mieux possible les nerfs et les muscles sous leur action. Il estimait avoir fait un travail plutôt correct même s'il n'avait aucun moyen d'en être sûr. Sur ce point comme sur d'autres, ce serait à quelqu'un d'autre d'émettre un jugement. Alors il continuait, doucement, lentement, avec entrain, de délivrer son message du bout de ses doigts.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#35485
Du coin de l’œil, la sensitive le regardait, sa tête posée sur son bras robotisé. La reine le regarda entrer dans la chambre. Il y avait comme une petite appréhension qui se tramait au fin fond de son ventre. Rien d’alarmant cependant, mais qui était quand même assez entêtant pour que l’on s’en rende compte. Sans mot dire, elle le laissa prendre ses marques dans son environnement de travail. Il raconta une partie de sa vie de jeunesse, ce qui la fit sourire. Helera l’imagina prétexter vouloir masser, et surtout passer pour le pervers de service. C’était étonnant que cela fonctionne au final, et si cela avait été le cas, elle aurait bien voulu connaître ces personnes.

« C’est un métier mal vu dans l’empire, masseur ? Je ne vois pas trop ce que vous voulez dire par pleine de folie, je n’ai pas eu tout cela. Je ne crois pas avoir déjà été séduite par des joueurs de guitare hydraulique non plus. J’avais un ami, plus jeune, quand j’étais sur Shadda. Il est aujourd’hui décédé. Il a essayé de me protéger, il en a payé le prix. Lui faisait tourner ses blasters dans ses doigts. Vous savez, avec son index. »

La reine, le visage appuyé sur le bras gauche, leva le droit pour mimmer un mouvement de tourniquet. Il fallait alors imaginer l’arme qui tournait autour.

« Vous aviez quel âge et vous étudiez quoi à l’époque ? »

Elle avait peut-être derrière lui un scientifique de la plus haute trempe, qui sait ? Ou alors une sorte d’explorateur de planète. Tous ces gars un peu baroudeurs qu’elle voyait passer dans son petit centre de l’époque. Des gens pleins d’histoires, des gens qui savaient faire rêver les gamines de dix huits ans. Elle ne regrettait pas ces années passées. Cela lui avait permi de se forger un caractère de battante et de débrouillardise. Avec quelques travers également, comme celui de frapper quiconque n’était pas d’accord avec elle, ou de voler ce qui l’intéressait. Heureusement, le droit était revenu lui rappeler à son bon plaisir et elle était devenue respectacle. Fallait-il préciser qu’elle partait de loin tout de même. L’agent changea alors complètement de sujet pour parler de son bras. La reine se laissa tomber sur le côté droit pour lever le bras robot. Fallait-il préciser qu’elle se trouvait sur le bord gauche du lit. Aussi l’agent pouvait se placer debout à ses côtés pour travailler.

« Mal. Au début, on ne sent rien. Et puis il y a comme un éclair de douleur qui vous traverse le cerveau. A ce moment, les capteurs synaptiques interviennent et sature le signal. Alors vous ne ressentez plus rien. Je vais vous épargner les détails osseux de cet incident. Mon bras a terminé dans l’estomac d’un dragon Ithorien, pour tout vous dire. Ma mission fut un échec, Ithor a été perdue dans tous les cas. Regardez là. »

La reine se tourna sur le dos et attrapa la main de l’agent pour la diriger sur l’épaule. Elle fit ainsi le tour de la zone qui avait été arraché.

« Vous sentez la différence sur cet endroit ? C’est … froid. Mort. Je ne ressens plus rien à partir de cet endroit et jusqu’au bout de mes doigts. Bon, agent Molotch. On m’a vanté votre doigté professionnel. Cessons de parler de mes petits bobos et au travail ! »

La reine se replaça sur le ventre et rigola à travers le coussin sur lequel elle était allongée. Le contact avec ses doigts provoqua des frissons, de la nuque jusqu’aux orteilles. Ces derniers s’agitaient et s’entre croisaient. D’un habile mouvement des plus gros d’entre eux, elle réussit à enlever les deux chaussettes qui les protéger. Elle avait horreur des chaussettes. En toute circonstance, cela donnait juste chaud. Ce n’était pas bien, non non. D’abord légèrement douloureux, les zones malmenées furent lentement chauffées et les bienfaits de ses doigts lui donnèrent envie de se bouger la nuque dans tous les sens. Pour s’éviter ce genre de tracas, ses mains furent positionnées l’une sur l’autre, avec le front sur la supérieure. C’était une question d’habitude, jusqu’à ce qu’enfin la détente soit de mise. Sa nuque était prête à recevoir ses bienfaits. Il murmura des paroles, qui furent accueulli par un honomatopé du fin fond de son antre.

« Dans un lit, en train de me faire masser. Pourquoi diable voudrais-je être autre part ? Le moment présent est bien souvent le meilleur. »

La nuque fut laissée ravagée, et le reste de son dos fut attaqué petit à petit. D’abord les zones proches des épaules où il ne s’attarda pas, puis le creux de ses homoplates. Là aussi, cela faisait du bien, et de manière instantanné. Il se dirigea alors sur un côté, et son corps eut tendance à fuir vers le côté inverse. Helera serra les dents. En soubresaults, ses fesses et ses cuisses se crispèrent quand il allait trop vers les côtés. L’explication ?

« Je suis très … chatouilleuse. »

Si le mouvement n’était pas appuyé, il aurait pu la tétaniser sur place. A chaque fois qu’il passait proche d’une zone sensible, elle s’enfouissait la tête dans le coussin et serrait ce dernier entre ses dents pour résister à l’envie d’éclater de rire et de bouger dans tous les sens. A chaque fois, cela lui faisait faire des petits sauts du bassin. Il continua alors tout le long de la colonne, jusqu’en bas, s’arrêtant et recommença. Lors du deuxième passage cependant, la reine dû prendre une décision cruciale. Alors qu’il était de nouveau sur la nuque, elle agita une main derrière son dos et défit l’accroche du soutien gorge. Elle avait perdu l’habitude d’en porter, d’une part. Et puis, c’est tout un pan du massage qu’elle devait sacrifier pour une décence qui ne servait à rien dans cette position. Helera ne fit alors aucun commentaire et revint dans sa position initiale. Si la fatigue l’accablait, elle se refusait à se laisser s’endormir, pour ne pas perdre une miette.

« Je crois que je pourrais bien m’endormir… Les rumeurs disaient donc vrai a votre sujet. »

Ce fut le signal qu’il devait attendre pour s’arrêter. On était à la limite du filet de bave sur l’oreillé. Sa tête émergea du coussin et se plaça sur le côté, pour apercevoir l’agent. Ses cheveux dans la figure, la force lui manquait, ne serait-ce que pour les relever de son visage. Elle souffla dessus à plusieurs reprises, en vain. Plusieurs longues secondes plus tard, elle pu voir quelque chose.

« Bon. Je vous mets la note de huit. C’est pas mal, même si vous ne m’avez pas apporté mon thé. Erreur presque éliminatoire. »

Elle ricana. Sa voix était à demi étouffée par l’oreillé, et elle avait peine à ouvrir les yeux. Sa main droite émergea de dessous l’oreillé et vint frapper plusieurs fois sur la partie laissée vide du lit.

« A vous maintenant. J’arrive. Laissez-moi juste le temps … de récupérer. Vais vous montrer, comment on fait. »

Piquer son orgueil, c’était l’objectif. Mais si elle n’arriverait assurément pas à faire aussi bien que lui. Son corps était celui d’une femme, bien plus frêle comparé à la force qu’il avait. Aussi le massage était intensif. A l’inverse, elle allait devoir utiliser la Force. Toujours allongée sur le lit, le bras droit encore posé sur l’autre partie, le gauche balant dans le vide, elle était sur le point de se lever. Vraiment. Elle allait y arriver d’ici quelques secondes.
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#35500
Quel âge avait-il alors ? Crise d'adolescence dirons-nous, la folie et l'insouciance de la jeunesse passée dans les classes moyennes/hautes de Carida, à fréquenter des amis eux aussi futurs élèves officiers et pilotes à l'académie pour marcher sur les traces de leurs ancêtres et ajouter au prestige de leur nom. Et évidemment, des amies, dont certaines désireuses de rejoindre l'académie. Bien peu y avaient été admises et encore moins avaient tenu bon jusqu'au bout. Le sexisme du vieil Empire n'avait alors rien à voir avec celui en vigueur actuellement, plus subtil et moins violent. A l'époque, ce qui avait une poitrine et pas d'attribut masculin n'avait pas beaucoup d'avenir dans le domaine militaire et politique.

Bref, en ce temps-là, il avait préféré passer son temps à sortir dehors, à traîner sans but avec sa bande et à fréquenter toutes les soirées auxquelles il pouvait s'inviter. Wystan, bien évidemment, avait été à ses côtés. Le bougre avait toujours eu le truc avec les filles, bien plus que son jeune frère qui n'avait jamais su s'y prendre. En vérité, s'il n'y avait pas eu Wystan, probablement n'aurait-il été à aucune fête. La folie de la jeunesse.

Dans les 15 ans je crois, peut-être 17. Ça a duré jusqu'à... Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'académie pour me retenir en fait. Même alors que j'y étais entré, ça ne m'intéressait pas beaucoup. J'aurais voulu être autre chose, je ne sais pas trop, flic ou détective privé. Le genre mystérieux comme dans les holos de polar vous voyez, genre le célèbre Emmett Finch de la série du même nom. Et ça n'est pas mal vu en soi d'être masseur, mais quand votre père est officier de la Marine et que vous vivez sur Carida, vous n'avez pour ainsi dire pas trop le choix sur votre carrière future. Notre père nous y a envoyé tout les trois.

Une autre époque, plus innocente, plus pure, plus tendre. Pas de mort sur la conscience, pas de responsabilité, pas de question sur la légitimité de ce qu'il faisait chaque jour, pas de honte pour le ronger petit à petit, pas d'échecs cumulés... Rien que le goût pour la vie et une foi inébranlable en un avenir forcément radieux au sein de l'Empire. Il écarta de côté ces sombres pensées pour revenir à sa tâche en cours. Il était déjà suffisamment compliqué de se rappeler des gestes à faire, de la pression exacte à appliquer et de la douceur à mettre, pas besoin de ça merci.

Il fut momentanément déconcerté lorsque la jeune femme décrocha d'une main le soutien-gorge. Euh ? Bon, très bien, ok, pourquoi pas. Notez que ça ne le dérangeait pas tant que ça, après tout il restait un homme si vous voyez ce que je veux dire. Et ça rendait le massage plus pratique puisqu'il n'y avait plus besoin d'esquiver une large zone du dos. D'un autre côté, il ne chercha pas pour autant à apercevoir les charmes féminins de la belle. On restait un parfait gentleman après tout, que diable. Lorsqu'il en eut fini, il ne put s'empêcher de rire à la mention de la note.

Pour vous apporter le thé, il aurait alors fallu que je m'arrête brièvement. Vous auriez préféré quoi, le thé livré ou un massage sans temps mort ?

Il lui adressa un sourire espiègle, faussement pudique. Eh oui, le choix aurait été difficile et bien peu nombreuses auraient été celles à vouloir opter pour la première solution. Mais peut-être que l'agente aurait voulu siroter son thé tout en sentant ses mains contre son dos, qui sait. Une seule personne avait la réponse. Voilà toutefois qu'elle faisait mine de vouloir se relever, avec difficulté visiblement et alors même qu'il y avait un détail qu'elle semblait avoir oublié. Fronçant les sourcils, l'agent se rapprocha et, l'agrippant des 2 mains, l'aida à se relever tout en détournant le regard... Mais pas assez vite.

Hum, vous devriez mettre quelque chose, c'est mieux.

Sauf qu'évidemment, le soutien-gorge avait glissé et était tombé par terre, dieu seul savait ou. Durant ce court moment ou ils restèrent immobiles, leurs regards se croisèrent. Molotch réalisa, pour la première fois consciemment à ce qu'il lui semblait, que ce qu'il ressentait n'était pas de la gêne. C'était du désir. Voilà qui était vraiment problématique.

Bon, enfilez ça et on en parle plus.

Joignant le geste à la parole, l'agent enleva rapidement son débardeur et, sans trop se soucier de si elle était d'accord ou non, le lui fit enfiler. Du coup c'était lui qui se retrouvait maintenant un peu moins habillé mais ça, personne n'allait s'en plaindre après tout. Et puis il fallait bien que ça arrive s'il fallait qu'il passe à la casserole à son tour. Tandis qu'elle se relevait avec un peu de maladresse du lit, lui se tourna et s'y allongea, bras croisés contre le matelas et le visage sur les mains. Dos exposé, il était maintenant à la merci de l'agente junior. Son agente.

Vous êtes bien arrogante pour quelqu'un qui n'a pas l'air de connaître la science du massage. Prouvez ce que vous avancez mais n'oubliez pas que vous avez à faire à un expert.

Bourreau, fais ton office.
Avatar de l’utilisateur
By Helera Kor'rial
#35501
Flic ou détective privé ? Ce n’était pas des sots métiers, bien au contraire. Des métiers qui sans doute permettaient de gagner un peu plus de crédit que simple agent du BSI. Par contre, il y avait sans doute moins de liberté et peut-être plus de batons dans les roues mis par les agents du gouvernement. Finalement, ces gens n’étaient-ils pas des civils ? En fait, elle n’en savait rien. Et puis, elle n’avait pas envie particulièrement de rompre le silence pour le lui demander. Non, elle préférait penser à ce Emmett Finch, quel qu’il soit, en train de lui masser le dos. Il y avait une sorte de contemplation parfaite que d’être à la merci de monsieur Finch. Pure idiotie, rêve de jeunes femmes. Helera ricanna, davantage pour elle-même que pour ses paroles. Bien qu’elles portent également à rire. Des enfants de militaires, obligés de suivre la voie du père. C’était forcé et peut-être pas très serein pour les enfants. Au moins, ils avaient eu un père et une mère. Et à cela, ils étaient sans doute plus chanceux que beaucoup de petits enfants à qui l’on avait tout enlevé. Mais qu’importe, le moment présent était le plus important. Et ces mains qui écrasaient ses nerfs et tendons étaient assez râvissantes pour qu’elles soient le centre d’attention. Même les contractions musculaires ne viendraient pas gacher ce moment d’un masseur raté devenu agent. Tout cela fut bien évidemment trop rapides, pour cette femme au corp trop endolori par la vie, si nouée que l’on pouvait s’y perdre des heures.

A terme, il essaya de justifier son geste, ce qui la fit de nouveau rire, tandis que ses yeux s’ouvraient et se fermaient tout seul.

« Huit. S’il y avait eu les deux, cela aurait pu être dix. Je suis sûr que vous feriez mieux la prochaine fois. »

Helera ferma les yeux de nouveau et tourna la tête de l’autre côté, a moitié groguie. Un léger rire s’échappa, jusqu’à ce qu’elle se rende compte de ce qu’elle venait de dire. Elle en rouvrit les yeux automatiquement et ne bougea pas pendant plusieurs secondes. S’eu au moins l’effet d’un défribrilateur. Helera tenta alors, malgré la lassitude, de reprendre force et d’à son tour montrer de quoi elle était capable. Au moins pour éviter d’avoir ce moment gênant qui se profilait. Elle essaya de plaquer le soutien gorge sur elle afin de leur remettre une fois sur ses pieds, mais l’agent intervient trop rapidement. La reine était debout, mais le soutien gorge n’y était plus. Lachement enfuit, précipité par l’intervention compassionnel de son protecteur. Le temps alors se soustraya à leur présence. La gêne prit la place. Son corps joua aux montagnes russes et elle crut s’évanouir, tant la pression dont elle fut la sujette à cause de sa présentation lui fit défaut. A cause de cela, ou bien pour tout ce que cela signifiait. Elle resta tétanisée, fixa l’agent en face d’elle, bloquant alors sa machoire. Son corps battait, même quand il lui conseilla de ne pas rester comme cela. « Bouge » avait-elle beau se hurler dessus, elle resta sans bouger. Il fallut alors que l’agent intervertisse son vêtement sur elle pour la protéger de sa vue. Une vue qui pourtant ne la gênait pas. Et alors qu’il fut à son tour mis à nu, elle ne pu s’empêche de glisser des regards vers son torse.

Lui avait la contenance, pas elle. Des holofilms, des pensées parasites. Fallait-il accepter tout comme les sith le faisait ? Ou prendre la partie des Jedi et retourner boire son thé. Son corps tout entier tembourinnait et ses joues prirent la couleur des pivoines. Molotch disparut à son tour et elle l’entendit s’allonger sur le lit. Helera quant à elle avait fermé les yeux, toujours suspendu en l’air. Lentement, précautionneusement, elle souffla la pression. Détendit sa machoire et ses mains crispées. Quelques secondes de repos supplémentaires, pour se remettre les idées en place. Elle n’était pas duppe sur ce qui s’agitait en elle, mais, il y avait toujours une sorte de retenue honteuse. Et l’impression de gêner, de déraner. De mettre à défaut l’agent. S’il n’était pas dans l’optique ? Si cela compromettait sa mission ? Et si … Si. Voila bien ce qui n’était pas Jedi. Le conditionnel des évènements. Ne pas y penser. Moment présent. Profiter et c’est tout. On se concentre ! La reine fit volte face et fit le tour du lit et regarda son nouveau patient. Le dos musclé qui se présenta à elle semblait si ferme qu’il semblait ne jamais pouvoir être délié. Il lui faudrait une force colossale pour permettre de délier les points de pression. Le dos courbé, son index et son majeur prirent place le long de la colonne vertébrale pour s’y déplacer de vertèbre en vertèbre.

« Comme je vous l’ai dit, je vois à travers la matière et oriente les flux énergétiques. Je ressens les choses et notamment les zones de sensibilité chez une personne. Par exemple, si j’appuie là. »

Lentement, elle posa son doigt entre deux vertèbres lombaires puis fit une pression, pour le voir se tendre comme un asticot. La reine ricanna aussitôt et relacha son emprunte, posant alors ses mains à plat vers ses homoplates, faisant des allés retours désintéressés entre le haut du dos et le bassin.

« Cela me permet de repérer donc les zones sensibles et qui méritent d’être déliée. En revanche … Vous êtes musclé. Alors avant que j’arrive à contrer les muscles, il va me falloir de la force, hm … »

Ses mains mains remontèrent jusqu’à ses homoplates et s’aggripèrent sur les trapèzes dans lesquels elle affirma la présence de son pouce. Pour se faire, elle devait cependant se balancer et mettre de la masse sur sa pression, ce qui était un exercice particulièrement pénible. De plus, le lit étant bas, elle n’était pas à son aise. Rien n’allait. Elle essaya de se placer à genoux, mais dans ce cas, elle n’avait pas la place d’aller jusqu’aux côtes opposées.

« Hm. Je vais y arrriver, patience, patience. Je sais ! Ne bougez pas. »

La reine grimpa à califourchon sur lui, posant son royal séant sur le sien et ses jambes repliées de part et d’autre de son buste. Ainsi, elle avait accès à tout le dos. En plus d’être dans une position confortable. Position qui lui permettait d’être au plus proche de l’agent, mais qui lui firent trembler et les mains, et battre le cœur. Heureusement qu’il ne voyait rien. Fermant les yeux quelques instants, elle s’obligea à rester concentré et ne pas laisser libre court à ses pulsions. Ses mains se calmèrent petit à petit et elle les posa sur le dos brûlant. Alors débuta le vrai massage, d’abord au niveau des homoplates, où elle dû utiliser toute la puissance de son corps pour délier les zones. Mêler Force et force était extrêmement fatiguant et elle dû garder une concentration extrême, qui lui permit au moins de ne plus être perturbé vers d’autres frivolités. Tout le dos fut passé au peigne fin, sans schéma classique et expert de massage. Elle se concentrait sur les zones les plus sensibles, celle qui procureraient le plus de béatitude. Sans se soucier de ce qu’il pouvait lui dire. Elle était dans sa bulle, concentrée. Son office dura une bonne demi-heure pour finalement se conclure par le bassin, dans lequel les délimitations de son propre corps perché l’obligea à s’arrêter.

« Piouf. »

Elle se laissa alors tomber sur l’autre côté du lit, quelque peu transpirante. En tendant les bras et les jambes, ses propres muscles furent étirés. Puis se plaça sur le côté, observant l’agent et ses éventuels commentaires. Elle leva sa main dans les airs et lui montra les tremblements dont elle était sujette.

« Vous avez la preuve que j’ai donné tout ce que j’avais. »

Grossièrement, sa main retomba sur le lit et agripa les draps. Elle demanda tout en chuchotant :

« Vous dormez ? »

Les yeux bleus observaient tranquillement le corps de l'agent, se demandant alors qui avait le plus profité de ce massage.
Avatar de l’utilisateur
By Zygmunt Molotch
#35504
Le moment de gêne dura bien trop longtemps pour leur bien à tout les deux mais fut heureusement dissipé tout aussi vite. Ensuite, il fut temps pour lui d'offrir son dos à la caresse du bourreau aux cheveux noirs et de serrer les dents et fermer les yeux jusqu'à ce que l'ouragan passe. Un ouragan fait de caresses beaucoup trop plaisantes. Encore un problème. Qu'est-ce qu'il lui avait pris de proposer un massage et d'en accepter un ensuite ? Il aurait fallu, une fois revenus de ce restaurant, dire au revoir et aller dormir, oublier. Ou mieux encore, ne même pas aller à ce foutu restaurant, juste se contenter des boîtes de conserve, dire au revoir et aller dormir, oublier. C'était ça qu'il aurait dû faire que diable, certainement pas tout ce qu'il avait fait.

Elle était une reine, une Moffe, une gouverneure et la conseillère de rien de moins que l'Empereur. Qu'elle ne fut pas destinée à épouser un prince de sang et noble impérial ne changeait rien à la donne, elle restait inaccessible pour les simples mortels. Lui n'était qu'un agent anonyme du BSI, une silhouette sans importance qui disparaissait sitôt qu'on l'apercevait car aucun membre du Bureau, excepté Herklir peut-être, n'était important en tant qu'individu. Tous ils n'étaient que des instruments de l'Empire, voués à servir et protéger la Nation, l'Ordre et la Sécurité. Le reste ne pouvait, ne devait pas compter. Cette conseillère ne devait pas être autre chose qu'une VIP à protéger et maintenir en vie. Elle ne le pouvait pas.

Alors pourquoi se sentait-il si tiraillé, les yeux fermés et le visage posé sur ses mains, tandis qu'il sentait les doigts de la jeune femme parcourir sa colonne vertébrale avec douceur au début, puis déclencher un sursaut de douleur aussi fulgurante que passagère, mauvaise blague de sa part avec sa magie ? Pourquoi n'arrivait-il pas à faire taire cette petite voix dans sa tête qui lui soufflait qu'après tout, rien de tout ça n'avait d'importance ? Demain pouvait être son dernier jour n'est-ce pas ? Et hier ne pouvait plus être changé après tout ? Alors pourquoi ne pas profiter au mieux d'aujourd'hui ? Qu'est-ce qui pouvait bien le retenir ?

Molotch connaissait la réponse à cette question. Le devoir. Depuis l'académie, tout dans sa vie avait été dicté par la conviction que s'il ne pouvait racheter sa faute envers son frère, il pouvait au moins tenter d'honorer sa mémoire en ne vivant que pour lutter pour un idéal qui, s'imaginait-il, aurait tenu à cœur à Wystan. Toutes ses décisions, même les pires, même les plus mauvaises, même les plus cruelles, l'avaient été dans ce seul but. Même son mariage avait été dicté par la conviction que cela aurait rendu son frère fier de lui, tout comme la naissance de son fils. Pourrait-il jamais se remettre de ce deuil ? Pourrait-il jamais oublier sa promesse de vivre pour eux deux et tenter de vivre d'abord pour lui-même ? Qu'est-ce qui pourrait justifier une telle ingratitude pour cette vie qui avait été gâchée, anéantie et détruite par les bombes ?

Perdu dans ses pensées, l'agent en oubliait presque les décharges qui parcouraient son corps, projetées par la jeune femme désireuse de rendre ce qu'elle avait obtenu de sa part. Avec honte, il se rendit compte que même en un moment aussi dédié à la détente et l'oubli, l'ombre de son frère assassiné continuait de le ronger. Il ressentit pour la première fois une violente envie de renier ce souvenir qu'il gardait enfermé dans son cœur et son âme depuis plus d'une décennie. Mais ce souvenir et ce qu'il impliquait constituaient tout deux les fondations sur lesquelles Molotch s'était construit. En renonçant à tout cela, que resterait-il ? Un agent ? Un homme ? Un incapable ? Qui était Zygmunt Molotch, une fois qu'on lui enlevait la culpabilité et le dégoût de lui-même ?

Soudainement, les caresses cessèrent et il entendit plus qu'il ne sentit la jeune femme s'allonger à côté de lui dans le lit. Ouvrant difficilement les yeux, il la vit agiter la main devant son visage, tremblante de tout son corps tant elle semblait avoir donné dans l'exercice. Ses yeux rencontrèrent ceux de l'agente et il y vit le reflet de sa propre tristesse et ses propres regrets. Si longtemps il avait vécu par procuration, effaçant sa vie pour vivre celle qu'il s'imaginait que son frère aurait vécu à sa place, comme désireux de rembourser une dette qu'il n'avait jamais contractée. Un Molotch était mort, un autre avait vécu l'après-destruction de l'académie. Et à présent, il comprenait que le Molotch qui avait vécu n'était pas Zygmunt mais une image déformée de Wystan. Comment avait-il pu croire honorer son frère en agissant ainsi ?

Molotch ferma de nouveau les yeux, en proie aux doutes et à la peur. Que devait-il faire ? Comment réagir ? Comment agir ? Que dire ? Prendre la porte sans mot dire et la refermer à jamais sur la jeune femme esseulée ? Saisir une chance qu'il ne croyait pas vraiment mériter ? Quel chemin emprunter, quel destin choisir, quel choix faire ? Tourmenté par l'incertitude, il ne savait que faire. Ouvrant de nouveau les yeux, il se perdit dans les profondeurs des yeux royaux. S'il était une chose qui pouvait être plus envoûtante que n'importe quoi d'autre chez une autre personne, c'étaient ses yeux. Ceux de la jeune femme étaient comme un océan dans lequel le nageur imprudent se noierait sans s'en rendre compte. Voulait-il y perdre pied et s'y oublier ?

Lentement, avec hésitation, l'agent prit la main tremblante tendue dans la sienne et la serra avec douceur, comme pour transmettre un message qui se passait des mots. Le silence dans la chambre était presque total et nul ne disait mot. De sa main libre, Molotch toucha la joue de la jeune femme et la caressa avec une précaution infinie. Puis, toujours sans dire un mot, il pencha la tête, se rapprochant toujours plus de la sienne. Lorsqu'il fut assez proche pour sentir son souffle, ses lèvres vinrent trouver celles de l'agente et les embrassèrent lentement. Les mots étaient inutiles.

Quelques minutes plus tard, chacun ouvrit les yeux pour se découvrir allongés l'un à côté de l'autre, toujours dans le même lit. Avait-ce été un rêve ou la réalité ? Était-ce si important, au fond ? Ce qui comptait n'était peut-être bien que la façon dont ils allaient maintenant réagir, l'un comme l'autre...
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6
  • 8
long long title how many chars? lets see 123 ok more? yes 60

We have created lots of YouTube videos just so you can achieve [...]

Another post test yes yes yes or no, maybe ni? :-/

The best flat phpBB theme around. Period. Fine craftmanship and [...]

Do you need a super MOD? Well here it is. chew on this

All you need is right here. Content tag, SEO, listing, Pizza and spaghetti [...]

Lasagna on me this time ok? I got plenty of cash

this should be fantastic. but what about links,images, bbcodes etc etc? [...]