- ven. 1 oct. 2021 14:58
#39820
"Alors que les loups suivent l'alpha vers la mort, les renards ricanent."
Fiche de Personnage - Compte Bancaire - Compagnons

Meilleur Personnage - Meilleur Membre année 2021
Yaga Minor, Nord Galactique, quelques kilomètres avant d'atteindre la stratosphère, 15h44 heure universelle.
C'était il y a plus d'un an... A une époque où les choses étaient plus simples, plus insipides et plus naïves diraient certains. Les tensions galactiques étaient encore larvées, Dugalles était encore un gouverneur relativement respectable, la CSU venait tout juste de se remettre de la mort brutale de sa Prima et le monde du crime peinait encore à se relever de sa lourde déculottée. Pour Sareth c'était encore l'insouciance, les premières vraies primes et l'entrée dans le monde galactique après des années à arpenter la bordure extérieure... Et dans un élan de fougue, mais surtout d'imbécilité, il avait tenté, lors d'une de ses premières missions, de mettre la main sur du Beskar volé afin de s'en servir pour forger son armure. La réalité se rappela bien vite à lui puisque le BSI se mêla de l'affaire, il lui fallut négocier pour s'en sortir de peu et travailler de concert avec le service de sécurité intérieur Impérial. La mission était riche en rebondissements, mémorable, mais s'était finie en demi teinte... Les dégâts matériels étaient déplorables, à tel point que Sareth fut sauvagement blâmé par l'agent qui lui remit malgré tout le Beskar. D'une certaine façon, le chasseur de primes avait eu beaucoup de chance d'échapper à la colère de l'Empire. Pourtant, et sans doute pas résignation, le Mandalorien fut conduit à revenir dans le Nord Galactique, comprenant que pour trouver du Beskar, il allait à nouveau devoir faire des concessions. Cela étant dit, ce n'était pas parce qu'il avait parfaitement accepté l'idée de se rendre à nouveau sur cette maudite planète qu'était Yaga Minor qu'il était parfaitement calme pour autant... Et cela se sentait à mesure qu'il remuait sa jambe, assis sur son siège à jouer au Dejaric contre Thaewyn.
Alors que le Mandalorien aurait aimé que cette discussion dure un peu plus longtemps, qu'il puisse éloigner encore un peu le moment fatidique... Hélas, lorsque les trains d'atterrissage du Gray Fox se déployèrent et qu'une secousse indiqua que le vaisseau s'était posé, le mercenaire comprit qu'il était temps d'y aller. Il souffla un coup, s'étira puis se leva de son siège.
Le changement d'ambiance fut drastique une fois dehors... Comparé au chaos globalisé de Nar Shaddaa ou les faux semblants de Coruscant, Yaga Minor était d'un calme plat, cela donnait la chair de poule. Même la pluie qui s'abattait sur la ville ne parvenait pas à altérer son fonctionnement machinal et robotique. Alors que le combattant traversait les rues en direction des locaux du BSI, il pouvait constater bon nombre de Storm Troopers qui patrouillaient dans les rues, formant des rangées marchant tous du même pas dans un rythme quasi maniaque de perfectionnisme. Les affiches de propagande et les statues dressées en l'honneur du maintenant légendaire Astellan ne manquaient pas... Palpatine se faisait plus discret en son temps, il préférait que des figures comme Vador s'occupent de faire régner l'ordre à sa place, là où ce nouvel Imperator était central dans la culture Impériale. D'autre part, là où le premier Empereur Galactique préférait une image de vieil homme souriant au verbe mielleux et aux paroles enchanteresses, Astellan était une statue de marbre aux traits anguleux qui ne souriait jamais, du moins nul ne l'avait vu se comporter ainsi en public. Une image sérieuse et stricte d'un petit père des peuples sévère mais juste, un homme de fer, diraient certains. Et pourtant le peuple l'aimait. Était-il conditionné à l'être ou bien les mesures de ce tyran étaient elles réellement aussi efficaces qu'il le disait ? Pour cela il faudrait vivre longtemps en territoire Impérial, et Sareth n'en avait pas envie, il était là pour obtenir son Beskar et repartir, flâner ici ne l'enchantait guère... Même si le faire en compagnie d'Illusive à l'époque laissait toujours un sourire sur le coin de son visage. Qu'était-elle devenue, celle là, d'ailleurs ?
L'un des Storm Trooper protégeant l'entrée du bâtiment se retira quelques instants pour discuter par le biais de son oreillette avec ses collègues... Pendant ce temps là, le Mandalorien observa en détail infrastructure accueillant les bureaux du tristement célèbre Bureau de Sécurité Impérial. Le bâtiment était à leur image, anguleux, recouvert de vitres teintées, sans couleur... Une esthétique glaciale et sinistre qui allait à merveille avec la réputation de ces sadiques experts de la torture et de l'extorsion d'informations par la force. Avec l'orage qui se déversait sur la ville, l'apparence dangereuse du lieu n'en était qu'accentuée. Le simple fait de revoir cette maudite tour flirtant avec les cieux lui faisait mal... Il n'était pas pressé d'y rentrer, préférant largement attendre sous la pluie durant de longues minutes, ce qu'il fit d'ailleurs, car le Trooper semblait avoir moult choses à discuter avant de pouvoir laisser le Mandalorien passer.
Le Mandalorien se dépêcha de rentrer à l'intérieur avant de frotter ses bottes contre le paillasson de l'entrée, puis finalement attendit à l'accueil alors que des regards au mieux méprisants, au pire accusateurs se posaient sur lui de la part des divers agents qui traversaient les bureaux, eux et leurs tenues de cuir moulant tout à fait ridicules... Cependant, Sareth comprit bien vite que ces agents allaient être une promenade de santé, car une personne qu'il aurait préféré ne jamais recroiser se présenta à lui avec un sourire hypocrite, un regard perçant, une magnifique chevelure rousse et des ongles métalliques bien en évidence au bout de chaque doigt. Celle qui l'avait interrogé lors de sa première mission et lui avait tracé quatre sillon sur le torse allait être l'agente qui s'occuperait de lui durant cette visite... Le Mandalorien se retenait d'exprimer sa joie débordante, se contentant de ne rien dire.
Marchant toujours sur ses talons aussi pointus que des griffes de Nexus, la jeune femme semblait cependant ne pas subir le moindre handicap à se mouvoir librement, Sareth théorisait même qu'elle pourrait courir sans trop de difficultés, il en vint presque à sa demander si ses pieds n'étaient pas des prothèses... Mais ayant peu envie d'en savoir plus, il se contenta de la suivre en regardant droit devant lui, entrapercevant sur les côtés bon nombres de bureaux où des gratte papiers étaient tous affairés sur de la paperasse à effectuer leurs corvées administratives, le genre de métiers qui répugnaient le Mandalorien, en somme. Cela semblait presque comique que des informations aussi importantes et vitales pour l'Empire soient traitées de la sorte par des milliers de petites mains de ce genre... Enfin, après de longues minutes à manœuvrer dans une suite labyrinthique de couloirs sans queue ni tête, le Mandalorien fut enfin conduit dans l'une des pièces chargées de récupérer les effets personnels des visiteurs jusqu'à la fin des entretiens. Une fois délesté de son épaisse armure et de ses très nombreuses armes, Sareth en fut réduit à un débardeur, un pantalon, des bottes, son cache œil et sa silhouette élancée et musclée... Ce n'était pas très élégant mais il faisait particulièrement chaud sous cette armure. Une fois passé au détecteur de métaux pour s'assurer qu'il n'avait rien sur lui, il fut conduit à un bureau adjacent dans une pièce plongée dans le noir où il fut invité à s'asseoir. La rouquine, elle, s'accouda au mur gauche du bureau, guettant les moindres faits et gestes du mercenaire dans le cas où il essayerait de faire quelque chose de stupide... Finalement, la lumière s'alluma pour révéler l'interlocuteur de Sareth. Il s'agissait d'un homme que le Mandalorien reconnaissait, c'était le même gradé qui s'était occupé de lui lors de sa toute première mission, un homme à la peau noire et au crâne quasi chauve dont le ton amical et mielleux dénotait avec son visage froid et renfermé dont les intentions étaient illisibles. Difficile, donc, de dire si ce sinistre individu était content ou pas de rencontrer le Mandalorien.
- Monsieur Daran... J’admets être surpris, cela fait bien un an voire plus que vous avez quitté ces bureaux avec votre récompense, j'étais votre chargé de mission à l'époque, vous en souvenez vous ?
- Oui, je me souviens... Commandant...
- Gideon. Mais aujourd'hui je ne suis plus Commandant, je suis le Colonel Gideon. Je constate que chacun de nous a eu tout le loisir de monter dans sa hiérarchie respective. Félicitations pour votre ascension au Rang B de la Guilde.
- Merci, toutes mes félicitations à vous pour votre promotion, répondit-il sans vraiment croire un mot de ce qu'il disait.
- Bon... Je pense que nous pouvons mettre fin aux salutations et congratulations d'usage. Venons au fait. Vous avez beaucoup de cran d'être revenu après les dégâts matériels que vous avez provoqué lors de votre précédente mission.
- Certes, mais j'ai...
- Changé ? Je l'espère pour vous, car déranger un gradé n'est pas sans conséquence.
Clairement, le gradé jouait dès le départ avec les nerfs du Mandalorien pour le faire stresser et exercer une certaine hauteur sur lui, mais Sareth était bien plus calme que la dernière fois, de son unique oeil il tenait le regard de son adversaire et se contentait d'hocher la tête sans un mot, prêt à répondre malgré qu'on lui ait coupé la parole.
- Je ne serais pas revenu si je n'avais pas gagné en expérience et en galon.
- Oh vraiment ? L'audace et la désinvolture sont pourtant des traits de caractère qui vous sont familiers... Le rejet de l'autorité aussi, l'insubordination, bref, beaucoup de défauts qui font de vous un élément perturbateur qu'il serait très dangereux de mettre à nouveau sur une mission.
Il était tenace le bougre, il n'allait pas en démordre et allait continuer d'attaquer Sareth jusqu'au craquage, mais le mercenaire ne fronça même pas un sourcil, il continua d'observer les expressions faciales du Colonel mais ne parvint à y lire aucune forme d'émotion, il était froid comme une statue de marbre... GIdeon, ce nom disait quelque chose au Mandalorien, mais où diable avait-il déjà entendu ce sobriquet ? Alors qu'il y réfléchissait, il sentit un genre de frisson dans son dos...
Les doigts du chasseur de primes se crispèrent, rien à faire, cette vieille carne n'allait pas lâcher l'affaire, et plus le Mandalorien tenterait de se débattre, plus il allait enfoncer... Il n'avait pas aussi bien appris que ce qu'il pensait, en fin de compte.
Avant même que Sareth ne puisse tourner sa tête pour observer la personne que Gideon avait pu désigner du regard, une lame immaculée, éclatante de blancheur, composée exclusivement de lumière, se dessina sous sa gorge, restreignant énormément ses mouvements sous peine se faire sectionner la tête en un tour de bras... Étrangement il se serait attendu à un sabre rouge, mais cette absence de couleur, d'émotion et donc d'âme dans cette lame avait quelque chose d'encore plus menaçant qu'une simple lame rouge. Comment la personne derrière lui avait pu s'approcher sans se faire remarquer ? Il aurait du au moins entendre son souffle si la figure qui le maintenait sous contrôle s'était approchée de lui à ce point... La force permettait-elle de faire cela... ?
Il était maintenant d'écouter le débriefing de la mission... Sareth avait eu chaud aux fesses,il transpirait bien plus qu'il ne voulait l'admettre, mais les ennuis ne faisaient que commencer, il allait devoir faire sa mission sous la surveillance d'une utilisatrice de la force, et certainement pas une lumineuse... Il en venait presque à regretter la rouquine.
C'était il y a plus d'un an... A une époque où les choses étaient plus simples, plus insipides et plus naïves diraient certains. Les tensions galactiques étaient encore larvées, Dugalles était encore un gouverneur relativement respectable, la CSU venait tout juste de se remettre de la mort brutale de sa Prima et le monde du crime peinait encore à se relever de sa lourde déculottée. Pour Sareth c'était encore l'insouciance, les premières vraies primes et l'entrée dans le monde galactique après des années à arpenter la bordure extérieure... Et dans un élan de fougue, mais surtout d'imbécilité, il avait tenté, lors d'une de ses premières missions, de mettre la main sur du Beskar volé afin de s'en servir pour forger son armure. La réalité se rappela bien vite à lui puisque le BSI se mêla de l'affaire, il lui fallut négocier pour s'en sortir de peu et travailler de concert avec le service de sécurité intérieur Impérial. La mission était riche en rebondissements, mémorable, mais s'était finie en demi teinte... Les dégâts matériels étaient déplorables, à tel point que Sareth fut sauvagement blâmé par l'agent qui lui remit malgré tout le Beskar. D'une certaine façon, le chasseur de primes avait eu beaucoup de chance d'échapper à la colère de l'Empire. Pourtant, et sans doute pas résignation, le Mandalorien fut conduit à revenir dans le Nord Galactique, comprenant que pour trouver du Beskar, il allait à nouveau devoir faire des concessions. Cela étant dit, ce n'était pas parce qu'il avait parfaitement accepté l'idée de se rendre à nouveau sur cette maudite planète qu'était Yaga Minor qu'il était parfaitement calme pour autant... Et cela se sentait à mesure qu'il remuait sa jambe, assis sur son siège à jouer au Dejaric contre Thaewyn.
- - Hmmmm... Faites attention, le Rancor en B7 n'est pas un choix très judicieux, expliqua le Falleen avant d'envoyer son Wampa éliminer la pièce récalcitrante.
- Bien vu... J'ai merdé, ricana le Mandalorien pour se détendre. Je pense que tu as gagné cette manche !
- Habituellement vous m'écrasez à plate couture... Vous jouez depuis quand à ce jeu ?
- Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j'ai essayé des milliers de fois de battre mon père mais sans succès...
- Vous êtes tendu, je me trompe ?
- ... Ouais. J'aime pas les Impériaux, la dernière fois que je suis passé chez eux j'ai dû ma survie qu'au miracle, ça m'enchante pas trop d'y revenir.
- Si ça se trouve cette fois ça sera différent, vous avez gagné en expérience, non ?
- Ouiiiii mais... Tu comprends pas, t'as jamais été interrogé par le BSI, tu peux pas comprendre la froideur de ces gens, leur façon d'agir comme des machines.
- Je le devine, mon oncle m'a longuement parlé de l'Empire, il n'y a pas si longtemps ils étaient les grands alliés de Soleil Noir après tout.
- Et qu'est-ce que tu en pense ?
- Je m'abstiens d'émettre des jugements de valeur sur ce que je ne connais pas... Mais c'est ce régime qui a fini par causer la perte de ma famille et de mon aïeul Xizor, je mentirais si je disais que l'Empire m'était sympathique.
Alors que le Mandalorien aurait aimé que cette discussion dure un peu plus longtemps, qu'il puisse éloigner encore un peu le moment fatidique... Hélas, lorsque les trains d'atterrissage du Gray Fox se déployèrent et qu'une secousse indiqua que le vaisseau s'était posé, le mercenaire comprit qu'il était temps d'y aller. Il souffla un coup, s'étira puis se leva de son siège.
- - Faites ce qu'ils demandent, ne discutez pas et ça devrait aller, mon oncle m'a dit beaucoup de choses sur vous, je ne doute pas que vous réussirez.
- Ouais... On va espérer, grogna-t-il avant de finalement se diriger vers la sortie du cargo.
Le changement d'ambiance fut drastique une fois dehors... Comparé au chaos globalisé de Nar Shaddaa ou les faux semblants de Coruscant, Yaga Minor était d'un calme plat, cela donnait la chair de poule. Même la pluie qui s'abattait sur la ville ne parvenait pas à altérer son fonctionnement machinal et robotique. Alors que le combattant traversait les rues en direction des locaux du BSI, il pouvait constater bon nombre de Storm Troopers qui patrouillaient dans les rues, formant des rangées marchant tous du même pas dans un rythme quasi maniaque de perfectionnisme. Les affiches de propagande et les statues dressées en l'honneur du maintenant légendaire Astellan ne manquaient pas... Palpatine se faisait plus discret en son temps, il préférait que des figures comme Vador s'occupent de faire régner l'ordre à sa place, là où ce nouvel Imperator était central dans la culture Impériale. D'autre part, là où le premier Empereur Galactique préférait une image de vieil homme souriant au verbe mielleux et aux paroles enchanteresses, Astellan était une statue de marbre aux traits anguleux qui ne souriait jamais, du moins nul ne l'avait vu se comporter ainsi en public. Une image sérieuse et stricte d'un petit père des peuples sévère mais juste, un homme de fer, diraient certains. Et pourtant le peuple l'aimait. Était-il conditionné à l'être ou bien les mesures de ce tyran étaient elles réellement aussi efficaces qu'il le disait ? Pour cela il faudrait vivre longtemps en territoire Impérial, et Sareth n'en avait pas envie, il était là pour obtenir son Beskar et repartir, flâner ici ne l'enchantait guère... Même si le faire en compagnie d'Illusive à l'époque laissait toujours un sourire sur le coin de son visage. Qu'était-elle devenue, celle là, d'ailleurs ?
- - Veuillez indiquer le motif de votre venue monsieur.
- Je suis chasseur de primes, j'ai déjà travaillé de concert avec le BSI, j'aimerais savoir s'ils ont du travail pour moi...
- Je contacte mes collègues, en attendant veuillez me montrer votre licence de chasseur de primes, je vous prie.
- La voici, répondit calmement le mercenaire en lui tenant sa licence.
L'un des Storm Trooper protégeant l'entrée du bâtiment se retira quelques instants pour discuter par le biais de son oreillette avec ses collègues... Pendant ce temps là, le Mandalorien observa en détail infrastructure accueillant les bureaux du tristement célèbre Bureau de Sécurité Impérial. Le bâtiment était à leur image, anguleux, recouvert de vitres teintées, sans couleur... Une esthétique glaciale et sinistre qui allait à merveille avec la réputation de ces sadiques experts de la torture et de l'extorsion d'informations par la force. Avec l'orage qui se déversait sur la ville, l'apparence dangereuse du lieu n'en était qu'accentuée. Le simple fait de revoir cette maudite tour flirtant avec les cieux lui faisait mal... Il n'était pas pressé d'y rentrer, préférant largement attendre sous la pluie durant de longues minutes, ce qu'il fit d'ailleurs, car le Trooper semblait avoir moult choses à discuter avant de pouvoir laisser le Mandalorien passer.
- - J'ignore ce que vous avez fait par le passé mais la hiérarchie se souvient encore de vous... Vous pouvez passer, quelqu'un va vous recevoir. Un agent va vous chercher à l'accueil et vous guider vers une salle où vous serez invités à vous délester de votre armure et toutes vos armes. Une fois fait on vous guidera jusqu'à un bureau... Vous ne parlez que quand on vous parle, et vous vous adressez à chaque membre du Bureau avec le grade qui lui correspond, vous connaissez les grades du BSI ?
- ... Non, admit le Mandalorien, un peu gêné.
- Tssssk... Contentez vous d'un "monsieur" et faites vous discret, maintenant entrez et plus vite que ça, plus vous attendez et plus vous nous faites perdre du temps.
- Entendu, répondit-il en réfrénant un soupir d'agacement.
Le Mandalorien se dépêcha de rentrer à l'intérieur avant de frotter ses bottes contre le paillasson de l'entrée, puis finalement attendit à l'accueil alors que des regards au mieux méprisants, au pire accusateurs se posaient sur lui de la part des divers agents qui traversaient les bureaux, eux et leurs tenues de cuir moulant tout à fait ridicules... Cependant, Sareth comprit bien vite que ces agents allaient être une promenade de santé, car une personne qu'il aurait préféré ne jamais recroiser se présenta à lui avec un sourire hypocrite, un regard perçant, une magnifique chevelure rousse et des ongles métalliques bien en évidence au bout de chaque doigt. Celle qui l'avait interrogé lors de sa première mission et lui avait tracé quatre sillon sur le torse allait être l'agente qui s'occuperait de lui durant cette visite... Le Mandalorien se retenait d'exprimer sa joie débordante, se contentant de ne rien dire.
- - Je ne pensais pas te revoir ici un jour... Tu as fait du chemin depuis la dernière fois. Le fer que nous avons arraché à ton peuple te va à ravir, tu es venu pour en chercher d'avantage ?
- Oui. Se contenta-t-il de dire le plus neutralement du monde, rejetant d'emblée la provocation.
- Et tu as appris à te taire, comme quoi il y a de l'espoir même pour les cas les plus désespérés... Suis moi et ne me lâche pas du regard, pas de regard curieux sur les côtés.
Marchant toujours sur ses talons aussi pointus que des griffes de Nexus, la jeune femme semblait cependant ne pas subir le moindre handicap à se mouvoir librement, Sareth théorisait même qu'elle pourrait courir sans trop de difficultés, il en vint presque à sa demander si ses pieds n'étaient pas des prothèses... Mais ayant peu envie d'en savoir plus, il se contenta de la suivre en regardant droit devant lui, entrapercevant sur les côtés bon nombres de bureaux où des gratte papiers étaient tous affairés sur de la paperasse à effectuer leurs corvées administratives, le genre de métiers qui répugnaient le Mandalorien, en somme. Cela semblait presque comique que des informations aussi importantes et vitales pour l'Empire soient traitées de la sorte par des milliers de petites mains de ce genre... Enfin, après de longues minutes à manœuvrer dans une suite labyrinthique de couloirs sans queue ni tête, le Mandalorien fut enfin conduit dans l'une des pièces chargées de récupérer les effets personnels des visiteurs jusqu'à la fin des entretiens. Une fois délesté de son épaisse armure et de ses très nombreuses armes, Sareth en fut réduit à un débardeur, un pantalon, des bottes, son cache œil et sa silhouette élancée et musclée... Ce n'était pas très élégant mais il faisait particulièrement chaud sous cette armure. Une fois passé au détecteur de métaux pour s'assurer qu'il n'avait rien sur lui, il fut conduit à un bureau adjacent dans une pièce plongée dans le noir où il fut invité à s'asseoir. La rouquine, elle, s'accouda au mur gauche du bureau, guettant les moindres faits et gestes du mercenaire dans le cas où il essayerait de faire quelque chose de stupide... Finalement, la lumière s'alluma pour révéler l'interlocuteur de Sareth. Il s'agissait d'un homme que le Mandalorien reconnaissait, c'était le même gradé qui s'était occupé de lui lors de sa toute première mission, un homme à la peau noire et au crâne quasi chauve dont le ton amical et mielleux dénotait avec son visage froid et renfermé dont les intentions étaient illisibles. Difficile, donc, de dire si ce sinistre individu était content ou pas de rencontrer le Mandalorien.
- Oui, je me souviens... Commandant...
- Gideon. Mais aujourd'hui je ne suis plus Commandant, je suis le Colonel Gideon. Je constate que chacun de nous a eu tout le loisir de monter dans sa hiérarchie respective. Félicitations pour votre ascension au Rang B de la Guilde.
- Merci, toutes mes félicitations à vous pour votre promotion, répondit-il sans vraiment croire un mot de ce qu'il disait.
- Bon... Je pense que nous pouvons mettre fin aux salutations et congratulations d'usage. Venons au fait. Vous avez beaucoup de cran d'être revenu après les dégâts matériels que vous avez provoqué lors de votre précédente mission.
- Certes, mais j'ai...
- Changé ? Je l'espère pour vous, car déranger un gradé n'est pas sans conséquence.
Clairement, le gradé jouait dès le départ avec les nerfs du Mandalorien pour le faire stresser et exercer une certaine hauteur sur lui, mais Sareth était bien plus calme que la dernière fois, de son unique oeil il tenait le regard de son adversaire et se contentait d'hocher la tête sans un mot, prêt à répondre malgré qu'on lui ait coupé la parole.
- Je ne serais pas revenu si je n'avais pas gagné en expérience et en galon.
- Oh vraiment ? L'audace et la désinvolture sont pourtant des traits de caractère qui vous sont familiers... Le rejet de l'autorité aussi, l'insubordination, bref, beaucoup de défauts qui font de vous un élément perturbateur qu'il serait très dangereux de mettre à nouveau sur une mission.
Il était tenace le bougre, il n'allait pas en démordre et allait continuer d'attaquer Sareth jusqu'au craquage, mais le mercenaire ne fronça même pas un sourcil, il continua d'observer les expressions faciales du Colonel mais ne parvint à y lire aucune forme d'émotion, il était froid comme une statue de marbre... GIdeon, ce nom disait quelque chose au Mandalorien, mais où diable avait-il déjà entendu ce sobriquet ? Alors qu'il y réfléchissait, il sentit un genre de frisson dans son dos...
- - Si j'étais cet élément perturbateur, comme vous dites, vous ne m'auriez pas laissé entrer... J'ignore ce que les renseignements ont pu glaner à mon propos, mais je me doute que vous avez dû avoir vent de certaines de mes missions, dans le cas contraire je ne serai pas ici.
- Oh vous pensez ? Vous n'avez pas perdu votre cran.
- Je me suis donc trompé ?
- Ne vous a-t-on jamais appris qu'on ne pose jamais de questions à un gradé ?
Les doigts du chasseur de primes se crispèrent, rien à faire, cette vieille carne n'allait pas lâcher l'affaire, et plus le Mandalorien tenterait de se débattre, plus il allait enfoncer... Il n'avait pas aussi bien appris que ce qu'il pensait, en fin de compte.
- - Mais nos renseignements ont en effet eu vent d'un certain gain de popularité de votre part dans le monde Hutt, notamment votre meurtre d'un Jedi ainsi que votre collaboration avec Bossk. Ce sont des rumeurs, l'on ne peut vérifier leur véracité, mais j'ai de toute façon besoin de quelqu'un d'extérieur à nos services pour une mission bien précise. Je suis donc disposé à vous proposer une nouvelle mission pour la même quantité de Beskar que la dernière fois, mais attendez vous à une difficulté bien plus relevée.
- Je suis prêt à courir le risque.
- Je n'en attendais pas moins de vous, néanmoins il reste une dernière condition, dit il avant d'opiner du chef en direction du fond de la pièce.
Avant même que Sareth ne puisse tourner sa tête pour observer la personne que Gideon avait pu désigner du regard, une lame immaculée, éclatante de blancheur, composée exclusivement de lumière, se dessina sous sa gorge, restreignant énormément ses mouvements sous peine se faire sectionner la tête en un tour de bras... Étrangement il se serait attendu à un sabre rouge, mais cette absence de couleur, d'émotion et donc d'âme dans cette lame avait quelque chose d'encore plus menaçant qu'une simple lame rouge. Comment la personne derrière lui avait pu s'approcher sans se faire remarquer ? Il aurait du au moins entendre son souffle si la figure qui le maintenait sous contrôle s'était approchée de lui à ce point... La force permettait-elle de faire cela... ?
- - Je vous présente l'Inquisitrice. Elle fera partie de la mission et s'occupera de vous surveiller... Si vous effectuez la mission dans les règles, vous serez récompensé à la juste valeur de votre travail, et notre petit différent sera oublié. En revanche, si par votre faute la mission échoue, ça sera avec elle que vous devrez vous expliquer, acceptez vous ces conditions ?
- .... Oui. Se contenta-t-il de répondre en opinant très légèrement du chef.
- ... Il laissa volontairement traîner un court silence. Fort bien ! Nous pouvons passer au plan de la mission dans ce cas... Oh, et vous pouvez éteindre votre arme, dit-il à l'Inquisitrice.
- Je croyais que l'Empire n'était pas très porté sur la sorcellerie.
- Les temps changent, monsieur Daran.
Il était maintenant d'écouter le débriefing de la mission... Sareth avait eu chaud aux fesses,il transpirait bien plus qu'il ne voulait l'admettre, mais les ennuis ne faisaient que commencer, il allait devoir faire sa mission sous la surveillance d'une utilisatrice de la force, et certainement pas une lumineuse... Il en venait presque à regretter la rouquine.
