- lun. 21 mars 2022 16:46
#40436
Les paroles confiées sur ce passé traumatisé laissèrent un arrière goût amère, descendant la conversation en même temps que la course de l’astre, à des niveaux proches de la dépression. Helera observait ses traits de visage, le dessin de ses lèvres qui s’entrechoquaient pour énoncer d’anciennes vérités trop difficiles à supporter.
« Tu ne pourras jamais protéger tout le monde. Malheureusement, il y a des destins que tu dois laisser à la Force. C’est fataliste, mais c’est ainsi. Peut-être aurais-tu pu sauver ton amie et mourir à sa place ? Tu ne le sais pas. Peut-être l’aurais-tu sauvé et perdu Agatha et Ezra… Ce qui est passé ne peut jamais être résolu. A moins que … A moins que l’on arrive à détruire la mort elle-même… »
Helera laissa sa phrase traîner dans la brise nocturne qui s’éveillait petit à petit, fouettant dans leurs dos d’une très légère pression. Vaincre la mort était un but ultime dont elle sentait pouvoir atteindre un résultat. Peut-être depuis des millénaires de recherche, elle serait l’héritière ultime à vaincre la fatalité. Non pas que cela l’excitait, d’être celle dont le nom serait marqué en lettres de noblesse, mais elle pourrait défaire un cauchemar d’enfant et toucher le pouvoir de création. Les remarques de Sarah ne purent empêcher un sourire de se dessiner sur le visage d’Helera. Sourire sincère, malgré ses pensées décalées.
« Tes pensées t'honorent, mais sois tranquille, je ne vais pas te torturer. Tout ce que je fais subir ici sera peut-être qualifié d’inhumain et de contraire à l’éthique, mais ils sont la marque de la survie. Je sais que toi tu t’en sortiras, tu as ça dans le sang. »
Et elle le pensait. La Zeltronne avait cette petite étincelle qu’ont tous les combattants. Ceux qui ont perdu quelqu’un, ceux qui ont vécu la mort et la misère, la douleur à ses niveaux les plus parodiques. Elle avait le cœur et l’âme d’une défunte, errant dans la vie comme l’ont erre dans un cimetière, à la recherche du pardon qu’elle n’aura jamais. C’était cela qu’elle avait perçu lors de leur première rencontre mentale, quand elle fut accrochée dans cette salle de torture. C’était cela qui l’avait séduit chez elle, à tous les niveaux. Son esprit atypique, à la fois joueur mais avec beaucoup de retenue. A la fois rebelle mais avec un respect de part le vouvoiement ou sa retenue initiale. Elle ne put s’empêcher à son tour de passer une main dans son dos et de remonter dans ses cheveux pour y caresser le crâne. Arrivées au bout du site, elles tombèrent sur un panorama commun, une ville éclairée par des milliers de lumières. Derrière un bosquet, proche du périmètre de sécurité, les deux femmes purent contempler la vie qui s'épanouissait au loin. Helera avait alors descendu sa main autour de sa taille et s’était approchée d’elle pour poser sa tête sur son épaule.
En connaissant la conseillère, Sarah ne passa pas par les chemins standards et les deux femmes purent très rapidement et en toute discrétion se réfugier dans les quartiers supérieurs. Elles y dînèrent et passèrent la soirée ensemble, dans une atmosphère plus légère que ce que la journée avait imposé. Helera lui expliqua le fonctionnement de la Force avec plus de détails, ce qui différenciait les Jedi, les Sith et eux. Puis répondit aux questions sur l’empire et son fonctionnement, présentant tout autant les personnalités que quelques anecdotes pour celles qu’elle avait rencontrées personnellement. La conseillère ne lui cacha rien de particulier, s’exprimant avec simplicité comme elle l’aurait fait avec une personne de confiance. Car de toute évidence, Sarah était devenue ainsi.
Les journées se succédèrent ainsi. Dès l’aube de l’entraînement physique par divers exercices pour endurcir le corps, puis des tentatives sur le rocs afin de le briser en passant par des duels entre sensitifs et escouade. Les équipes changeaient à chaque fois, autant dans les escouades que les adversaires. Très vite, les trois femmes furent séparées, dans une tentative de les intégrer à tout le groupe et surtout de les élever à un nouveau rang de compétence. Enfin la journée se terminait par des retrouvailles secrètes à travers le site, mais surtout dans la chambre, devenue véritable tanière. Sarah, au final, ne mettait que très peu les pieds dans sa chambre et la majorité de ses affaires avaient été transférées dans celle de la conseillère. Personne ne posait de question, car tout le monde n’en avait rien à faire. Les sensitifs étaient concentrés sur Kahl, tentant de le détrôner, les soldats ne se mélangaient que très peu. Même si leur fanatisme était contagieux et que les humains avaient été approchés. Ce qui n’était pas le cas de la l’alien rose. Ce qui au final était plutôt bénéfique, car les trois femmes passaient de moins en moins de temps ensemble. Cela dura pendant un premier mois pendant lequel elles purent apprendre les rudiments du Teras Kasi, combat au corps à corps basé sur des arts martiaux impériaux.
A l’issu de ce mois, Ezra fut intégrée à un groupe transverse de tireurs d’élites, plus fanatiques encore, étant considérés par les autres soldats comme des machines plus que des êtres humains. Ceux-là étaient craints pour leur imprévisibilité et leur implacabilité. Les groupes standards ne les croisaient presque jamais et leurs entraînements étaient supervisés par des officiers du corps des PurgeTroopers. Agatha quant à elle fut intégrée dans les troupes lourdes, manoeuvrant tantôt des armes trop imposantes pour des gabarits standards, tantôt de la logistique pour l’approvisionnement et le support opérationnel. Enfin, Sarah fut la seule à rester avec Helera et ses sensitifs, partageant les mêmes entraînements au combat. Pour compenser l’écart qui se créait avec ses comparses, la conseillère la voyait après les cours pour des entraînements personnalisés.
« Plus haut ! Sur ta droite ! Évite ! »
Les ordres étaient rapides, précis et la réaction se devait de l’être tout autant. Le bâton en amont, elle exécutait des coups standards, passant de l’estoc à la fente, puis au découpage horizontal. En face, Sarah n’avait rien que ses poings pour se défendre. Un combat de déséquilibre qui était représentatif d’une dure réalité, elle partait avec du retard. Quand elle n’évitait pas assez rapidement, le bâton s’abattait avec violence sur son corps. Helera dansait sur le champ de bataille comme une nymphe sur son lac. Pourtant, elle n’était pas invincible. A certains moments quand sa garde était distraite ou qu’elle avait simplement envie de se laisser toucher, la Zeltronne lui envoyait son poing en pleine figure. La nuit était déjà tombée et le silence était retombé. Seules les bruits avoisinant de la ville perturbaient cette tranquillité sommaire. Essuyant le sang qui coulait de sa lèvre fendue, Helera nargua :
« Tu m’as habitué à frapper plus fort que ça. Où est donc passée ta rage légendaire, Furie Rose ? »
La conseillère retourna au contact, cherchant à tout prix à faire ressortir le guerrier qui sommeillait en elle et qui par moment s’élevait sans prévenir. Son surnom quant à lui était resté depuis ce premier jour et sa combativité était respectée même parmi ses plus hargneux détracteurs. Mais là n’était pas la question, le bâton voletait et cherchait à briser ses jambes pour la mettre à genoux. Une tâche plus si aisée désormais …
« Tu ne pourras jamais protéger tout le monde. Malheureusement, il y a des destins que tu dois laisser à la Force. C’est fataliste, mais c’est ainsi. Peut-être aurais-tu pu sauver ton amie et mourir à sa place ? Tu ne le sais pas. Peut-être l’aurais-tu sauvé et perdu Agatha et Ezra… Ce qui est passé ne peut jamais être résolu. A moins que … A moins que l’on arrive à détruire la mort elle-même… »
Helera laissa sa phrase traîner dans la brise nocturne qui s’éveillait petit à petit, fouettant dans leurs dos d’une très légère pression. Vaincre la mort était un but ultime dont elle sentait pouvoir atteindre un résultat. Peut-être depuis des millénaires de recherche, elle serait l’héritière ultime à vaincre la fatalité. Non pas que cela l’excitait, d’être celle dont le nom serait marqué en lettres de noblesse, mais elle pourrait défaire un cauchemar d’enfant et toucher le pouvoir de création. Les remarques de Sarah ne purent empêcher un sourire de se dessiner sur le visage d’Helera. Sourire sincère, malgré ses pensées décalées.
« Tes pensées t'honorent, mais sois tranquille, je ne vais pas te torturer. Tout ce que je fais subir ici sera peut-être qualifié d’inhumain et de contraire à l’éthique, mais ils sont la marque de la survie. Je sais que toi tu t’en sortiras, tu as ça dans le sang. »
Et elle le pensait. La Zeltronne avait cette petite étincelle qu’ont tous les combattants. Ceux qui ont perdu quelqu’un, ceux qui ont vécu la mort et la misère, la douleur à ses niveaux les plus parodiques. Elle avait le cœur et l’âme d’une défunte, errant dans la vie comme l’ont erre dans un cimetière, à la recherche du pardon qu’elle n’aura jamais. C’était cela qu’elle avait perçu lors de leur première rencontre mentale, quand elle fut accrochée dans cette salle de torture. C’était cela qui l’avait séduit chez elle, à tous les niveaux. Son esprit atypique, à la fois joueur mais avec beaucoup de retenue. A la fois rebelle mais avec un respect de part le vouvoiement ou sa retenue initiale. Elle ne put s’empêcher à son tour de passer une main dans son dos et de remonter dans ses cheveux pour y caresser le crâne. Arrivées au bout du site, elles tombèrent sur un panorama commun, une ville éclairée par des milliers de lumières. Derrière un bosquet, proche du périmètre de sécurité, les deux femmes purent contempler la vie qui s'épanouissait au loin. Helera avait alors descendu sa main autour de sa taille et s’était approchée d’elle pour poser sa tête sur son épaule.
En connaissant la conseillère, Sarah ne passa pas par les chemins standards et les deux femmes purent très rapidement et en toute discrétion se réfugier dans les quartiers supérieurs. Elles y dînèrent et passèrent la soirée ensemble, dans une atmosphère plus légère que ce que la journée avait imposé. Helera lui expliqua le fonctionnement de la Force avec plus de détails, ce qui différenciait les Jedi, les Sith et eux. Puis répondit aux questions sur l’empire et son fonctionnement, présentant tout autant les personnalités que quelques anecdotes pour celles qu’elle avait rencontrées personnellement. La conseillère ne lui cacha rien de particulier, s’exprimant avec simplicité comme elle l’aurait fait avec une personne de confiance. Car de toute évidence, Sarah était devenue ainsi.
Les journées se succédèrent ainsi. Dès l’aube de l’entraînement physique par divers exercices pour endurcir le corps, puis des tentatives sur le rocs afin de le briser en passant par des duels entre sensitifs et escouade. Les équipes changeaient à chaque fois, autant dans les escouades que les adversaires. Très vite, les trois femmes furent séparées, dans une tentative de les intégrer à tout le groupe et surtout de les élever à un nouveau rang de compétence. Enfin la journée se terminait par des retrouvailles secrètes à travers le site, mais surtout dans la chambre, devenue véritable tanière. Sarah, au final, ne mettait que très peu les pieds dans sa chambre et la majorité de ses affaires avaient été transférées dans celle de la conseillère. Personne ne posait de question, car tout le monde n’en avait rien à faire. Les sensitifs étaient concentrés sur Kahl, tentant de le détrôner, les soldats ne se mélangaient que très peu. Même si leur fanatisme était contagieux et que les humains avaient été approchés. Ce qui n’était pas le cas de la l’alien rose. Ce qui au final était plutôt bénéfique, car les trois femmes passaient de moins en moins de temps ensemble. Cela dura pendant un premier mois pendant lequel elles purent apprendre les rudiments du Teras Kasi, combat au corps à corps basé sur des arts martiaux impériaux.
A l’issu de ce mois, Ezra fut intégrée à un groupe transverse de tireurs d’élites, plus fanatiques encore, étant considérés par les autres soldats comme des machines plus que des êtres humains. Ceux-là étaient craints pour leur imprévisibilité et leur implacabilité. Les groupes standards ne les croisaient presque jamais et leurs entraînements étaient supervisés par des officiers du corps des PurgeTroopers. Agatha quant à elle fut intégrée dans les troupes lourdes, manoeuvrant tantôt des armes trop imposantes pour des gabarits standards, tantôt de la logistique pour l’approvisionnement et le support opérationnel. Enfin, Sarah fut la seule à rester avec Helera et ses sensitifs, partageant les mêmes entraînements au combat. Pour compenser l’écart qui se créait avec ses comparses, la conseillère la voyait après les cours pour des entraînements personnalisés.
« Plus haut ! Sur ta droite ! Évite ! »
Les ordres étaient rapides, précis et la réaction se devait de l’être tout autant. Le bâton en amont, elle exécutait des coups standards, passant de l’estoc à la fente, puis au découpage horizontal. En face, Sarah n’avait rien que ses poings pour se défendre. Un combat de déséquilibre qui était représentatif d’une dure réalité, elle partait avec du retard. Quand elle n’évitait pas assez rapidement, le bâton s’abattait avec violence sur son corps. Helera dansait sur le champ de bataille comme une nymphe sur son lac. Pourtant, elle n’était pas invincible. A certains moments quand sa garde était distraite ou qu’elle avait simplement envie de se laisser toucher, la Zeltronne lui envoyait son poing en pleine figure. La nuit était déjà tombée et le silence était retombé. Seules les bruits avoisinant de la ville perturbaient cette tranquillité sommaire. Essuyant le sang qui coulait de sa lèvre fendue, Helera nargua :
« Tu m’as habitué à frapper plus fort que ça. Où est donc passée ta rage légendaire, Furie Rose ? »
La conseillère retourna au contact, cherchant à tout prix à faire ressortir le guerrier qui sommeillait en elle et qui par moment s’élevait sans prévenir. Son surnom quant à lui était resté depuis ce premier jour et sa combativité était respectée même parmi ses plus hargneux détracteurs. Mais là n’était pas la question, le bâton voletait et cherchait à briser ses jambes pour la mettre à genoux. Une tâche plus si aisée désormais …