L'Astre Tyran

[John Emsar]

Un Thranta possédait de base un gésier et des os creux, ce n'étaient pas les plumes ou le bec qui définissaient l'ordre dans le règne animal. C'est ces particularités qui donnaient l'occasion aux bestiaux d'avoir des poches d'air sous leur ventre.

Oiseaux.

Oiseaux donc volailles.

---

[font=Lucida Fax]« C'est beau. »[/font]
" Ça l'est . "

A voir la mine de Thoryn, elle semblait avoir trouver son analyse un peu singulière. C'est normal. Je visualise, je fouille, mais je ne m'arrête pas aux apparences... j'adapte ma vision et je fais montre de symbolisme.

C'est pourquoi je suis un tueur préventif, et qu'elle est un soldat.

Les différences de métiers se voyaient dans leurs analyses respectives, même si d'un point de vue psychique, John ignorait ce qu'elle pensait de l'oeuvre. Les Amoureux. Une part de lui se disait que cet ensemble n'avait pas été choisi par hasard.

" Une sculpture tribale n'est pas nécessairement faite à partir de pierre et de bois , je suppose que sur certaines planètes , les métaux sont les premières ressources naturelles et donc les premières exploitées dans divers domaines . "
[font=Lucida Fax]« Ce n'est pas ce que j'ai dit, j'ai dit que je ne vois pas le côté tribal là-dedans, c'est plus la pose et la finalité qui m'intriguent... »[/font]
" Je pense que cette sculpture représente avant tout et principalement la passion et la force avec laquelle unies deux personnes . "
[font=Lucida Fax]« Oui en effet. »[/font]

Mais je vois toujours pas où est le côté tribal. La suivante non plus d'ailleurs. La femme nue, cheveux au vent. Procopia n'était pas du genre à faire dans l'art tribal, plutôt l'art froufrou ou délicat, genre marbre poli et tout le toutim.

" La pose est sans conteste très élégante , mais sa simplicité est déconcertante . Ma préférence va à des œuvres plus abstraites lorsqu'il s'agit de représentation de corps , ou alors plus simpliste encore . C'est là que les artistes talentueux se dénotent , car ils parviennent à capturer toute la complexité d'un corps , de sa pause , et parviennent néanmoins par le biais de quelques formes vagues à les retranscrire avec précision ... "
[font=Lucida Fax]« Vous êtes restée sur Les Amoureux si je comprends bien. »[/font]

Il prit une pose de réflexion lui aussi, sa main recouvrant presque toute sa mâchoire, coude posé sur un bras placé en travers de son torse.

Hmmm... Hmmm...

[font=Lucida Fax]« Non en effet, ça me laisse sans commentaire pertinent... »[/font]

Il aurait pu ajouter Sans aucun intérêt... Suivant ! mais ça faisait mauvais genre devant l'artiste et sa mine dépitée. T'inquiètes mon gars, elle est jolie ta statue, on aime bien, mais il y a pas le p'tit truc qui attire l'oeil et qui nous fait dire C'est ça !. C'est triste mais on va pas tomber en adoration parce que t'as pas le chic. Les artistes de talent avaient le chic. Une statue et hop c'était la gloire. Un mec qui se faisait prendre en photo par surprise, non pas en train d'avaler ses nouilles à la sauce tomate mis en train de se tapoter les lèvres avec sa serviette, il avait le chic. Un type qui savait exploser un score au baby-foot, habillé en costard et sans faire froisser sa cravate, il avait le chic. Un type qui arrive à enlever l'emballage d'un Carambar sans déchirer le-dit emballage, il avait le chic.

Et cet artiste n'avait pas le chic.

Et là, tout les deux, Thoryn et John, ils avaient le chic. Tuer un Jedi avec sa bague, c'était avoir le chic. Echapper à une flotte rebelle en dérapant son Destroyer, c'était avoir le chic. Ouais, ils avaient le chic. Chic !



" Que pensez vous de bas-relief ? "

Même pose, bras en angle droit, mâchoire dans la main, et oeil posé sur l'oeuvre. Il balaya de ses prunelles l'ensemble de l'oeuvre pour y voir ce qu'il fallait y voir.

[font=Lucida Fax]« Le choix de couleur évoque un parfum de... défaite. Le marron-rouge évoque le sang et le malheur, tandis que la couleur de la victoire et de la joie s'apparente plutôt au bleu ou au vert. On y voit deux gens armés d'épées, des sabre laser, et l'un monte une bête géante. En face de petits humanoïdes semblant résister avec des armes rudimentaires. A chaud, je dirais que la partie de gauche indique les Sith et celui de Droite les Jedi.

C'est alors que je vois... l'homme tout à gauche de la femme au sabre. La pose, les habits... le regard... L'habit ne fait pas le moine mais je suis prêt à parier qu'il est un serviteur du... bien entre guillemets. Les petits hommes représenteraient les Sith, supérieurs en nombre et encerclant les Jedi qui surplombent encore la colline.

Un rapport de force presque équitable qui ferait pencher la balance vers l'un ou l'autre camp selon le point de vue apporté et la psyché de celui qui regarde... J'avoue que la position stratégique Jedi par rapport au niveau général des troupes Sith moins armées et à l'air moins entrainées me feraient donner l'avantage aux sabreurs.

Et vous ? »[/font]

L'analyse finie, ils eurent droit à la dernière pièce de l'exposition temporaire...

[table cellspacing=20 bgcolor=lightgrey]FIN DE L'EXPOSITION,
MERCI DE REVENIR A L'ENTREE
POUR POUVOIR SORTIR.

MERCI DE VOTRE VISITE. [/table]

[font=Lucida Fax]« Hmmm... C'est sobre et assez intrigant... Que pensez-vous de cette oeuvre ? »[/font]

---

La petite blagounette passée, ils purent s'en aller. Ca fait... Ah ouais, 1 heure et demie quand même ! Il était presque minuit maintenant, et demain le Conseil commençait tôt. Diantre... il faudrait peut-être aller se coucher. Il passa prendre son masque Sith et prit même en prime l'étole noire qui servait de décoration de piédestal. Il en recouvrit le masque, profitant que Thoryn ait les yeux détournés pour pouvoir lui faire la surprise plus tard. Ils rejoignirent Steve.

[font=Lucida Fax]« Sans vouloir vous offusquer, Docteur Jones, mais vous êtes en dépassement d'honoraire dans 13 minutes. »[/font]
[font=Lucida Fax]« Fichtre... Amirale, des envies de balades à nouveau ou vous voulez que Steve vous dépose chez vous ? »[/font]

[Thoryn]

Les deux impériaux demeurèrent un moment sur " les Amoureux " . Tout deux s'accordaient à dire que la sculpture métallique ne manquait ni d'originalité , ni de grâce , mais leur perception de l'oeuvre divergeait relativement fort . Même si le Moff et l'Amirale avait des points communs , au fond , ils n'avaient absolument pas la même psychologie . C'est pourquoi malgré ces points communs , ils demeuraient relativement opposés . Notamment sur leurs avis artistiques .

Il en alla de même pour la statue qui suivit , la jeune femme nue aux longs cheveux , taillées dans une roche polie , du marbre Procopien sans doutes .

" Vous êtes restée sur Les Amoureux si je comprends bien. "

" Oui et non . Oui car la seule oeuvre qui a réellement attiré mon attention et piqué ma curiosité , avec bien sur cet artefact de Korriban du début de l'exposition . Et non car je pense que ce que je viens d'énoncer vaut pour toute oeuvre répliquant des formes organiques . Mais l'art est libre d’interprétation évidemment , c'est ce qui rend la chose si fascinante et versatile . "

C'est justement cette liberté d'expression et d'interprétation qui rendait l'art en général si populaire à travers la galaxie . Mais bon , malgré cette liberté , une oeuvre représentant clairement une forêt verdoyante d'Endor ou de Kashyyyk ne pouvait décemment pas être confondue avec une oeuvre représentant les myriades de grattes-ciels d'une mégapole comme Coruscant ou Denon ... Et puis bon , une sculpture comme " les Amoureux " appelaient aussi aux sentiments plus personnels , un dépressif chronique sociopathe n'allait probablement pas apprécier l'oeuvre à sa juste valeur .

" Non en effet, ça me laisse sans commentaire pertinent... "

Ils parcoururent encore quelques couloirs de l'exposition avant de s'arrêter sur ce fameux bas-relief massif aux coleures sombres et quelques peu ternies .

" Le choix de couleur évoque un parfum de... défaite. Le marron-rouge évoque le sang et le malheur, tandis que la couleur de la victoire et de la joie s'apparente plutôt au bleu ou au vert. On y voit deux gens armés d'épées, des sabre laser, et l'un monte une bête géante. En face de petits humanoïdes semblant résister avec des armes rudimentaires. A chaud, je dirais que la partie de gauche indique les Sith et celui de Droite les Jedi.

C'est alors que je vois... l'homme tout à gauche de la femme au sabre. La pose, les habits... le regard... L'habit ne fait pas le moine mais je suis prêt à parier qu'il est un serviteur du... bien entre guillemets. Les petits hommes représenteraient les Sith, supérieurs en nombre et encerclant les Jedi qui surplombent encore la colline.

Un rapport de force presque équitable qui ferait pencher la balance vers l'un ou l'autre camp selon le point de vue apporté et la psyché de celui qui regarde... J'avoue que la position stratégique Jedi par rapport au niveau général des troupes Sith moins armées et à l'air moins entrainées me feraient donner l'avantage aux sabreurs.

Et vous ? "

" Il me semble que cette oeuvre date du tout début de la Grande Guerre Galactique , ç'aurait été de très mauvais goût à ce moment d'utiliser des couleurs vives et joyeuses alors que les Sith et les Jedi s’entre tuaient joyeusement , entraînant toute la galaxie avec eux .

En effet les créatures de droites semblent plus sortir d'outre tombes et d'anciennes légendes , or celles de la gauche semblent plus aériennes . J'ignore quelle était l'affiliation de l'artiste , mais je pense également que " le côté Obscur " est représenté sur la droite , tandis que le " côté Lumineux " tente désespérément de vaincre l'autre côté dans assaut final .

Je ne pourrais donner l'avantage ni à l'un , ni à l'autre . Certes les Jedi sont en position surélevée , mais ils sont peu et encerclés , tandis que les Sith déferlent inlassablement , leur rage comblant probablement le manque d'expérience .

L'Empire Sith à gagné cette guerre , je suppose donc que l'avantage des Jedi ne leur à pas suffit ..."

Les Jedi auraient même pu être légions , au final , leur défaite avait été inéluctable . Ce serait comme débattre sur un tableau représentant la bataille d'Endor . Quand bien même les forces Impériales avaient semblé avoir l'avantage numérique ( et pas que ) , c'est quand même cette coalition Rebello-Ewok possédés qui avait emporté la bataille .

" Hmmm... C'est sobre et assez intrigant... Que pensez-vous de cette oeuvre ? "

Thoryn se retourna pour observer que ce devant quoi le Moff s'était arrêté . Elle laissa échapper un bref et léger rire avant de répondre .

" Ce n'est pas exactement à mon goût , mais si elle vous plaît , on peux toujours s'arranger avec les conservateurs du Musée , ils doivent en avoir quelques copies ... "

---

Une fois de retour sur la place des Beaux Arts , l'Amirale se dirigea vers le taxi-limo ou les attendait Steve , pendant qu'Emsar réglait un dernier détail . Lorsqu'il revint , le chauffeur de taxi lui annonça qu'ils avaient dépassé de quelques malheureuses minutes sur ses honoraires . Décidément , le Steve en question était près de son porte-feuille ...

" Sans vouloir vous offusquer, Docteur Jones, mais vous êtes en dépassement d'honoraire dans 13 minutes. "

" Fichtre... Amirale, des envies de balades à nouveau ou vous voulez que Steve vous dépose chez vous ? "

Thoryn se tourna d'abord Steve et fixa le chauffeur d'un regard neutre relativement froid . Enfin , naturel pour un Chiss somme toute .

" Vous m'enverrez la note pour ces misérables treize minutes . L'adresse est celle à laquelle vous êtes venu nous chercher , boîte TA-56051 , au nom de Mitth'ory'neela , Grand Moff du secteur Greater Maldrood ... "

En général , les gens se montraient rarement insistants avec les hauts gradés de l'Empire , surtout pas pour une histoire de quelques minutes . Après tout , personne ne pouvait savoir à quel point ils avaient le bras long , les Impériaux . Et il fallait le dernier des demeurés pour encore ouvrir son klaxon auprès d'un Grand Moff . Ça remettait tout le monde à sa place fissa , surtout grâce à la réputation que s'était taillée le titre du temps de Tarkin . L'Amirale se retourna à nouveau vers Emsar , avec un air beaucoup moins menaçant et son léger sourire refaisant surface .

" L'air s'est un peu rafraîchi , ce serai dommage de ne pas en profiter . Je suis sure qu'il y a quelques superbes sentiers du côté du lac . "

[John Emsar]

Thoryn ria doucement quand il fit la blagounette sur l'écriteau. Elle a un joli rire... Arrête maintenant ! Tu tournes complètement marteau ! J'étais déjà marteau. ... ... ... JOUE PAS AU CON AVEC TOI-MÊME ! L'auto-sarcasme c'est nul à chier !

" Ce n'est pas exactement à mon goût , mais si elle vous plaît , on peux toujours s'arranger avec les conservateurs du Musée , ils doivent en avoir quelques copies ... "

Limite il était capable de le faire, demander une copie, rien que pour voir le pif des gens qui s'occupaient de la salle. Non, la blague deviendrait trop lourde. Et quand ça devient lourd ce n'est justement plus drôle.

[font=Lucida Fax]« Non, ça doit être une pièce maîtresse... Vaut mieux la laisser à la vue de tous. »[/font]

Voilà, il concluait la farce sans trop en rajouter, mais en accentuant tout de même le ressort comique. Tu as frôlé la Point de Non-Retour sans le franchir. Un maître tu es.

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" Vous m'enverrez la note pour ces misérables treize minutes . L'adresse est celle à laquelle vous êtes venu nous chercher , boîte TA-56051 , au nom de Mitth'ory'neela , Grand Moff du secteur Greater Maldrood ... "

Steve haussa un sourcil, ne comprenant pas vraiment. C'était des minutes restantes, pas en trop.

[font=Lucida Fax]« Pas de panique... Grand Moff, toute la soirée est à mes frais. »[/font]

Il préférait Amirale, pas pour garder un semblant de supériorité sur elle mais parce qu'il n'avait pas encore prit le coup.

[font=Lucida Fax]« Euh... je croyais que le Grand Moff était un homme... »[/font]
[font=Lucida Fax]« Il ne l'est plus. C'est sa remplaçante que tu vois. »[/font]
[font=Lucida Fax]« Oh. »[/font]

Il ne s'excusa pas. Il n'avait pas commis d'offense. Il n'a jamais eu peur de moi alors qu'il me connait... pas de nom certes, mais de méthodes... alors comment aurait-il peur d'elle s'il ne la connait pas ?

[font=Lucida Fax]« Bon, tu sais quoi Steve ? Tu va aller à cet appartement et déposer la bouteille devant la porte... J'y tiens à notre Champi de Chandrila... Et ensuite tu rentres chez toi et tu glandes comme toujours... Okaï ? »[/font]
[font=Lucida Fax]« C'est parti Docteur Jones. »[/font]

Steve salua les deux individus avec un hochement de casquette - on tenait le bout de la visière et on lui faisait faire un petit soubresaut - avant de s'en retourner. John se tourna tout entier vers Thoryn.

[font=Lucida Fax]« Alors dites-moi ? »[/font]
" L'air s'est un peu rafraîchi , ce serai dommage de ne pas en profiter . Je suis sure qu'il y a quelques superbes sentiers du côté du lac . "

John acquiesça énergiquement mais pas trop et fit un rapide calcul mental. 1 minute 53 en taxi... 21 secondes d'arrêts en cumulant l'allure lente aux sections 33-B15 et 47-U4K... Tourner à gauche, priorité, stop... Cédez le passage, voie d'insertion... Il en venait à un temps moyen de 16 minutes et 47 secondes pour aller sur la berge, et encore 59 secondes pour traverser le pont, puis 13 pour atteindre les sentiers tranquilles. C'est un jour de semaine, les gens dorment. On sera seuls.

[font=Lucida Fax]« C'est parti ! »[/font]

John ouvrit la voie à la Dame en écartant le bras pour la laisser passer avant qu'il ne se mette à son niveau, sur sa gauche. La droite est le côté prioritaire. On doit le laisser à la Dame. Un léger symbole que personne ne remarquait mais que les vrais gentlemen se devaient de respecter. L'éthique de l'absolue-galanterie exigeait de respecter des règles et des codes en masse et d'une rigueur incommensurable. Les nouveaux-nobles qui se la jouaient galants n'en avaient que rarement idée, et certains redevenaient des horribles machos buveurs de bière, gueulards et supporters de sport quand ils en prenaient connaissance. Bref, des gens qui s'estimaient "normaux" et qui continuaient à donner des leçons de politique, d'économie ou même des fois sur les sujets courants comme le spécisme, la racisme, ou le sexisme. Et ne parlons pas de l'homophobie.

Au bout d'un moment, à peine 100 mètres, John tourna sa tête vers Thoryn avec un sourire, et lui tendit sa main. Non pas le bras pour l"accompagner" comme il faisait avant, il lui tendait la main pour qu'elle l'empoigne. Son bras cybernétique était une merveille de conception. Le blindage en duracier et la couche de silice de qualité supérieure rendait son bras solide comme le roc et totalement insensible aux ondes magnétiques ou aux chocs électriques. Je pourrais toucher un aimant électrifié avec 5 millions de Watts que je mourrais pas. Il avait calculé qu'il faudrait une intensité moyenne de 4.500 Ampères pour le tuer, contre 3 pour un être normal. Il ressentirait le choc à partir de 1.000. Déjà faut trouver le truc qui m'enverra 1.000 Ampères dans la gueule... Là ça voudra dire que je me suis pris un Dodécuple Turbolaser Lourd dans la gueule, et c'est pas l'intensité le principal soucis...

Les deux couches offensives et défensives qui s'appliquaient aussi à ses deux mains n'empêchaient pas le sens du toucher. Les épidermes étaient très réalistes et les connections nerveuses artificielles qui étaient reliées à sa moelle épinière formaient un ensemble de très haute technologie... Enfin pour un truc qu'il avait payé plus de 5 millions de crédits quand ces mêmes prothèses en plus simple lui en aurait coûté 200.000... Bah autant avoir le summum du summum. Et ce summum il l'avait. Il avait gagné en réflexe, en rapidité et en force. Il ressentait la douleur mais pouvait l'oublier, puisqu'elle n'était pas "réelle", et surtout ça permettait des modifications uniques, ses griffes, ses bâtonnets et sa mini-scie circulaire en témoignaient. Mais les bouts des doigts étaient juste impressionnant de réalisme. Quand il avait effleuré le bras de Thoryn et sa main quand il l'avait aidée à descendre ou à monter dans la limo, il avait senti sa peau douce sous ses phalanges distales. Je suis à moitié machine. Pourtant je me sens complètement humain. Ses modifications qui n'étaient à la base que réparatrices l'avaient hanté au début. Depuis il s'y était habitué, et même accommodé. Elles remplissaient leur office.

Restait d'intact sa jambe gauche et la plupart de ses organes internes. Son foie avait subi des modifications, une partie électronique lui permettant de filtrer la bile - et d'augmenter sa capacité à encaisser l'alcool - un filet lui retenant l'estomac, pour éviter qu'il ne tombe - littéralement - vers le bas, et il vivait avec un pacemaker et un oeil cybernétique. Le premier lui permettait de s'essouffler moins vite - et surtout de rester en vie - et le deuxième lui offrait une vue imprenable, un capteur infrarouge, ultraviolet, le rendant insensible aux laser pointés dans sa direction, et même lui offrir un zoom optique x 10. Très utile pour observer un micro-détail sur le bureau de quelqu'un face à soi par exemple.

Ils marchèrent donc, parlant de tout et de rien en direction du lac et de ses sentiers. John était heureux en cet instant. Pourquoi ne l'aurait-il pas été ? Thoryn à sa droite, son masque caché passé sous le bras gauche, il ne pouvait rêver meilleur tableau.

---

Le petit pont pour aller sur l'autre rive n'était pas large, et il était moche. Un ancien pont de pierre - John l'avait déjà vu - fait de gros pavés posé sur le lit du lac avec quelques passages pour le courant de ci de là avait été détruit il y avait deux ans pour le remplacer par une passerelle métallique peinte en vert kaki, au "sol" et aux côtés fait de grillages serrés plutôt qu'en lattes métalliques complètes. Heureusement qu'il disparaîtrait vite.

[font=Lucida Fax]« La ville et ses lumières... C'est si... vivant. »[/font]

Il offrit un petit sourire charmant - charmeur ? - à Thoryn, ses traits se découpant délicatement sous le clair de l'unique lune de Sartinaynian, la planète renommée sobrement Bastion.

[font=Lucida Fax]« ... Non ? »[/font]

[Thoryn]

" Pas de panique... Grand Moff, toute la soirée est à mes frais. "

L'Amirale demeura silencieuse . Intervenir dans les frais de la soirée de la dérangeait pas du tout , son salaire le lui permettait largement , d'autant plus qu'elle n'avait le loisir de claquer de crédits par portes et fenêtre en temps normal , alors les paye mensuelles avaient tendance à s'accumuler . Le rêve de certains individus somme toutes , plus d'entrées que de sorties sur leur compte en banque . Et par conséquent , ses relevés de comptes étaient le dernier de ses soucis .

" Euh... je croyais que le Grand Moff était un homme... "

" Il ne l'est plus. C'est sa remplaçante que tu vois. "

Ils le croyaient tous , que les Grand Moffs étaient des hommes . Pour la simple raison que les femmes à dépasser le grade de Capitaines étaient extrêmement rares . Mais ça avait se part d'utilité aussi d'être prise pour un homme . Les hommes ne posaient pas de questions , l'ennemi recherchait la mauvaise personne ... " Remplaçante , remplaçante ... Je n'ai ni été nommée par hasard , ni pour une durée de temps limitée . Je suis le Nouveau Grand Moff . Pas juste la remplaçante de Pern . " Le chauffeur sembla légèrement confus mais ne présenta pas d'excuses . Elle n'en cherchait pas non plus .

Emsar congédia Steve avec pour dernière " mission " de ramener la bouteille de champagne à l'appartement . Enfin , la bouteille n'allait probablement pas dépasser le hall d'entrée de l'immeuble étant donné qu'il fallait les codes d'accès pour accéder au couloir . Il pouvait toujours déposer la bouteille sur leur boîte au lettre , personne n'aurait l'indécence d'y toucher . Surtout pas au dessus de sa boîte . Et puis après tout , l'immeuble n'était jamais entièrement habité vu que les autres gradés à qui appartenaient les différents étages étaient également partis la plupart du temps . De plus , elle était la plus haute gradée de l'immeuble , sans prendre en compte son statut de Grand Moff .

" C'est parti ! "

Le Moff écarta le bras , invitant Thoryn à prendre la direction indiquée . Une fois qu'elle fut passée , Emsar se mit à sa hauteur , et tout deux marchèrent d'un pas relativement rapide . L'Amirale avait dans tout les cas une allure rapide , peu importe qu'elle soit revêtue de son uniforme ou d'une robe de cocktail , c'est également pourquoi ses bottes avaient un talon plat . Les talons aiguilles , c'était bon pour les aristocrates pompeuses et autres pouffiasses de la noblesse , le genre qui se pavanait avec ses habits de hauts couturiers d'une valeurs de plusieurs centaines de millier de crédits et son petit air hautain et parvenu , juste avant que que son talon aiguille ne coincent entre deux pavés de la rue et que la dite aristocrate ne s'étale lamentablement tête la première sur le sol , gracieuse comme un transporteur de troupes Impérial . Le tout ne manquait jamais d'échapper à quelques Officiers de la Marine ou de l'Armée qui abandonnaient momentanément leur droiture pour s'abandonner à un bon fou rire de quelques minutes , sous le regard vexé des autres aristos , profondément outrés . Ils ne manquaient jamais de balancer à la pelle des " Nous avons des amis puissants au sein de l'Empire ! Si jamais je trouve qui sont vos supérieurs , ça va mal se passer ! " . Et là , l'un des Officiers parvenait en général à se calmer un petit instant , le temps d'articuler quelque chose du genre " Je suis sur le Seigneur Vader sera ravi de vous recevoir " , ce qui mettait souvent court à la discussion . Ah , les tensions entres militaires de carrière et politiciens , aristocrates etc , c'était quelque chose d'unique .

Au bout d'une centaine de mètres , Emsar lui tendit une main . Non pas son bras comme il l'avait fait auparavant , mais juste se main . Intriguée , l'Amirale serra sa main .

" Que voulez vous faire ? "

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Les deux Impériaux continuèrent à marcher côte à côte plusieurs minutes durant , se rapprochant du lac à bon rythme . Il ne leur fallut qu'une quinzaine de minutes pour y parvenir et quitter les grandes rues de Ravelin . La Capitale ne dormait jamais vraiment , quand bien même la grande majorité de la population était absente des rues un fois minuit passé . Au moins , le grand lac était légèrement en retrait du centre , et les bâtiments les plus proches formaient une sorte de barrière sonore , isolant l'endroit du plus gros des bruits urbains . Bien sur , on les entendait toujours , mais ils étaient atténués juste assez pour que personne n'y prête attention . C'était déjà le cas sur la terrasse de chez Etienne . Rajoutez à ce une petite brise et le clapotis de l'eau sur les rives du lac , et les bruits indésirables étaient complètement effacés .

En tout cas , il fallait être difficile pour ne pas apprécié l'endroit . Thoryn avait l'habitude de n'avoir pour seule vue que le vide intersidéral , ou même les tracés de lumières kaléidoscopiques de l'hyper espace . Une chose rare , car de nombreuses rumeurs faisaient état de gens qui avaient perdu la raison après avoir trop longtemps observés l'hyper espace , nommant le phénomène " hyper rapture " , d'ou le protocole standard Impérial d'obscurcir les vitres en transparacier de la passerelle lors d'un saut en hyper espace . Soit cela n'avait donc aucun effet sur l'Amirale , soit elle était cinglée depuis longtemps , mais la seconde option ne s'avérait pas plausible . Et puis , les parois en duracier d'un Croiseur n'avaient rien d'une vue très agréable non plus , alors oui , la vue d'un lac paisible plutôt que le gris spartiate de son Croiseur lui plaisait beaucoup , il en allait de même pour le bruit de l'eau et du chant des quelques oiseaux encore éveillés plutôt que du vrombissement des propulseurs et des tirs de turbolasers .

" La ville et ses lumières... C'est si... vivant. "

Il s'étaient arrêtés . Depuis quelques secondes déjà en fait . Emsar accompagna sa question d'un sourire singulier , presque charmeur .

" ... Non ? "

" Un peu trop ... Je préfère les endroits calmes ... "

L'Amirale accompagna à son tour sa réponse d'un sourire , mais probablement pas aussi charmeur . Elle n'en avait jamais eut l'utilité auparavant et n'y connaissait à vrai dire pas grand chose dans " l'art de la séduction " . Pas qu'elle en ait besoin non plus , ceci dit .

[John Emsar]

Certes, d'un point de vue fortune personnelle, John devait être à moins de la moitié de ce que touchait Thoryn par mois, même si lui restait vachement riche, plus que 97% des habitants de la galaxie. Mais c'était lui qui arrosait, puisque Thoryn était invitée. Je t'invite ce soir poupée... Oublie pas de prendre ton porte-monnaie. Moyen comme comportement quand même.

Le terme remplaçante signifiait qu'elle avait remplacée Pern sur le trône Maldroodien. Rien de méchant ou de surnaturel là-dedans.

Bastion, même vers minuit restait très animée comme mégalopole. Les boutiques de nuit ne fermaient qu'à deux heures du matin, des groupes hétéroclites et aux intentions toutes différentes passaient régulièrement devant eux. Si les groupes du genre "5 petits cons d'ados alcoolisés qui insultent tout le monde" existaient sur Bastion, ça restait une rareté, qu'on prenait plus souvent en photo pour le souvenir qu'on l'évitait. Il n'y avait que deux genre de groupes, les couples qui se promenaient, ou les familles qui sortaient de soirée, bien évidemment toute la famille y était. Les couples étaient variés, souvent à l'air riche, mais pas mal à l'air juste normal, des vêtements simples, pas "tape à l'oeil", un ou deux couples à l'air pauvre, mais pas malheureux pour autant.

Les groupes familiaux sentaient le crédit et la suffisance. Un jeune homme en uniforme mais sans ses plaques, une fille pimbêche, un père en complet Coruscanti avec un pardessus de laine tricoté main, la femme en talons avec un porte-cigarette dans la main gauche, la droite posée sur les hanches. Et généralement le ou la petite dernier(ère) qui suivait et qui avait l'air le plus normal et terre-à-terre du haut de ses 5 printemps.

Quand il avait tendu la main, l'Amirale n'avait pas réagi tout de suite, et en un éclair il s'était demandé J'ai fait une connerie, j'ai fait une connerie, j'ai fait une connerie, j'ai fait une connerie, j'ai fait une connerie... Mais elle finit par lui serrer, ce qui lui tira un immense soupir de soulagement spirituel.

Les 12 Emsar intérieurs soufflèrent tous d'un coup, l'un d'eux lançant même un "C'était chaud".

" Que voulez vous faire ? "

John ne savait quel sens donner à cette question. Que voulez-vous faire... Dans la vie ? Dans la soirée ? Dans la semaine ? Demain matin ? Demain après-midi ? Avec du porridge, une cuiller et Feyet Kiez en face de vous ?

Ou... avec ma main ?

[font=Lucida Fax]« Ce que je veux faire ? »[/font]

John se tourna vers elle avec un grand sourire.

Mais pas un sourire amical. On voyait ses dents serrés et une lueur d'infinie malice dans son regard.

[font=Lucida Fax]« Ca. »[/font]

Le coup prit l'Amirale totalement par surprise. Les bâtonnets électriques dissimulés dans sa main léchèrent la peau de la Chiss qui s'écroula bien vite, la résistance électrique de son corps ne pouvant supporter plus de trois secondes d'exposition à un dispositif de 5 Ampères pour 300 Volts avant que les muscles et les organes ne subissent une tétanie occasionnant des lésions irréversibles, qui la tuerait en moins de 5 secondes. La paralysie vint en premier, et ensuite elle mourut. Elle s'écroula sur les pavés et John l'abandonna. Il sortit son comlink pour établir une liaison avec Alcibiade.

[font=Lucida Fax]« Tout s'est bien déroulé ? »[/font]
[font=Lucida Fax]« Tout. Les équipes de commandos B-X le confirment, Feyet Kiez est mort au lit avec sa femme, ils ne se sont pas réveillés. Thrawn est dans un état critique mais ses jours sont comptés de toute manière, plusieurs tirs à la poitrine, au foie et à l'extomac. Alemidna Zannar confirme que d'autres Grands Amiraux sont capturés par nos équipes d'intervention en ce moment même. »[/font]
[font=Lucida Fax]« Parfait. Ainsi nous sommes les deux impériaux survivants. L'Empire est à la Ligue maintenant. Que tous acclament le nouveau Conseil Impérial. »[/font]

Emsar ferma la communication et offrit un regard assassin au ciel avant de pousser un long hurlement de vampire.

Oui... l'Empire était à lui...

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John revint à lui. Je rêve tout debout moi maintenant... Il se souvint qu'on lui avait posé une question.

[font=Lucida Fax]« Et bien... »[/font]

Oui, quoi ? C'est bien beau les actes spontanés, mais faudrait les justifier encore.

[font=Lucida Fax]« Euh... non, c'était... comme ça. Désolé. »[/font]

Il retira sa main doucement et l'enfonça dans sa poche de pantalon. Putaiiiin...

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Le lac se heurtait gentiment sur les bords, le bruit du courant plus fort au niveau de la passerelle couvrant le bruit d'éventuels parasitages venant de Bastion centre. Une allée d'arbres chétifs créaient une barrière double avec le lac d'un côté et la rangée de feuillus de l'autre. Les rayons lunaires découpaient les silhouettes semi-massives qui se décomposaient à plat sur la terre battue, foulée par des milliers d'autres pieds avant cet instant. La Lune se refléta sur les ondes de l'étendue d'eau douce, manquant de l'éblouir à plusieurs moments. Ils s'arrêtèrent un instant pour fixer Bastion.

" Un peu trop ... Je préfère les endroits calmes ... "

John lui sourit.

[font=Lucida Fax]« Oui... moi aussi. »[/font]

Ils continuèrent sur le sentier, la courbe du lac les pointant plein sud, laissant derrière une ville de lumières pour un moment. John avait reprit sa posture habituelle, mains croisées dans le dos, une main tenant fermement le poignet de l'autre. L'épisode de la main était terminé et c'était tant mieux.

[font=Lucida Fax]« Ca va ? Vous n'avez pas froid ? »[/font]

Bien sûr que non elle n'avait pas froid. Si lui avec ses 37° de température corporelle il n'avait pas froid, elle et ses 39° n'auraient pas froid non plus. Mais force était de constater qu'une petite brise de minuit venait de tomber et qu'il sentait, sous sa couche de vêtement bien plus épaisse que celle de l'Amirale, que le froid mordait suffisamment pour qu'il sente ses poils se dresser. Ils ont même mit un simulateur de sensibilité au froid... Génial ces prothèses.

Plus loin ils atteignirent une sorte de portion épaissie pour y accueillir trois bancs de pierre naturelle à dossiers.

[font=Lucida Fax]« Vous voulez-vous asseoir ? »[/font]

Une assise face au lac et sans la vue d'une ville, sans bruit, c'était l'idéal.

[Thoryn]

" Et bien... "

Le Moff semblait absent , comme perdu dans ses pensées ou l'esprit ailleurs , et l'Amirale semblait l'avoir fait revenir sur terre . A quoi pouvait-il bien rêver en cet instant , mystère ...

" Euh... non, c'était... comme ça. Désolé. "

Emsar retira sa main et la plongea aussitôt dans le poche de son pantalon , un air un peu gêné sur le visage . Ils continuèrent alors leur chemin , suivant à leur aise le sentier du bord du lac . Le chemin était pavé de dalles régulières formant un motif se répétant inlassablement durant des kilomètres , non pas l’emblème Impérial comme on aurait pu le penser , mais un motif de Sartinaynian . L'eau du lac semblait claire , assez pour que la lune éclaire le fond du lac près de la rive , ainsi que les reflets des petites vaguelettes formées par la brise sur la surface calme .

Les deux Impériaux s'accordaient à dire que Ravelin était une ville trop bruyante , et par extension , toutes les autres mégapoles également . Le sommet devant être atteint haut la main par Coruscant et sa capitale , pitoyablement rebaptisée " New Republic City " depuis quelques temps . Toujours en était-il que la planète elle même n'avait rien d'attrayant , si ce n'était sa localisation et son importance symbolique de planète-capitale de la Galaxie .

" Ca va ? Vous n'avez pas froid ? "

Thoryn sourit légèrement . Même si la température venait de chuter légèrement , l'air ambiant demeurait toujours tiède , seule la brise était une peu plus fraîche . Et puis sa température corporelle avoisinant la bonne quarantaine de degrés lui permettait même en robe de cocktail de supporter des températures bien plus basses . Mais l'attention du Moff avait été remarquée .

" Absolument pas , mais c'est aimable à vous de le demander . "

Plus ils s'éloignaient de Ravelin , plus le sentier commençait à être flanqué de buissons , et progressivement d'arbres dont la taille grandissait au fur et à mesure qu'ils avançaient . Leur chemin se mit à décrire une nouvelle courbe qui menait à une sorte de minuscule " clairière " entourée d'arbres de part et d'autre , formant une muraille circulaire . Trois bancs taillés dans une roche naturelle locale étaient disposés en arc de cercle sous un saule pleureur massif , face au lac .

" Vous voulez-vous asseoir ? "

" Oui , pourquoi pas . "

L'Amirale était loin d'être fatiguée , mais se poser un moment pour simplement apprécier la vue et le calme était une bonne idée . Thoryn s'avança donc vers les bancs , prenant place sur celui au centre , offrant le meilleure vue . Au moment de s’asseoir en revanche , elle sentir la morsure de la pierre froide sur ses jambes , provoquant un très léger frisson .

[John Emsar]

Let me know that I've done wrong
When I've known this all along
I go around a time or two
Just to waste my time with you

Tell me all that you've thrown away
Find out games you don't wanna play
You are the only one that needs to know

I'll keep you my dirty little secret
Dirty little secret
Don't tell anyone or you'll be just another regret
Just another regret,
Hope that you can keep it

My dirty little secret

" Absolument pas , mais c'est aimable à vous de le demander . "

Il hocha la tête et ils continuèrent sur le chemin. Ils ne parlaient pas. En même temps ce genre d'endroit appelait naturellement le silence. Comme si c'était commettre un sacrilège en ouvrant la bouche.

On ne parlait pas dans ce genre d'endroit. C'était... comme ça. C'était tout. Ca se passait d'autre commentaire. On appréciait la vue, on appréciait le léger bruit, on appréciait le temps, on appréciait aussi sa compagnie si toutefois on en avait une.

En fait, parler aurait peut-être tout gâché. Son invitation à s'asseoir n'était pas franchement une méthode pour se reposer. Sa prothèse de jambe et son pacemaker le rendaient un peu plus endurant que d'ordinaire, et même d'ordinaire il aurait pu courir un marathon avec une bradycardie. L'invitation était juste une façon de se poser et d'observer.

" Oui , pourquoi pas . "

Ils se dirigèrent vers le central. John aurait aussi jeté son dévolu sur celui-ci, mais pour des raisons... pragmatiques. Du centre on observait les deux allées possibles tandis que les bancs de côté n'offrait qu'une vision partielle sur le côté situé juste derrière. La formation en arc de cercle donnait une vue imprenable sur le côté de l'allée situé en face, mais à l'arrière, c'était ouvert aux quatre vents et aux quarante tueurs.

Aussi le centre fut choisi. John s'assit doucement en même temps que Thoryn, tout deux côte-côte, et il la vit frissonner, la chair de poule s'emparant de ses jambes bleues et un petit sifflement caractéristique s'échappant de ses lèvres. On a froid maintenant, hein ? A la décharge de Thoryn, la pierre était un peu glaciale. Oh bien sûr, dans trente secondes leur chaleur corporelle comparable à un radiateur ionique de 800 Watts aurait tôt fait de casser la gueule au froid, mais il y avait un coup à jouer.

[font=Lucida Fax]« Vous frissonnez. Venez... »[/font]

Puis, sans crier gare, John étala son carré d'as en espérant ne pas être tombé sur une quinte flush en face de lui... Il tendit son bras gauche - puisqu'il était à droite - et serra l'épaule - gauche toujours - de l'Amirale, la tirant un peu plus vers lui. (ce qui suit ne sera pas tenu en compte en cas de dégagement soudain, bien entendu.) Il frictionna son arrière-bras très délicatement pour ne pas paraître rustre mais avec suffisamment de vigueur pour que ça serve à quelque chose. L'épaule droite de l'Amirale était posée sur son muscle pectoral ferme et finement ciselé après une vie d'entraînements intensifs. Son bras droit était maintenant posé sur l'avant-bras de l'Amirale, qu'il frictionnait légèrement aussi.

[font=Lucida Fax]« Là, ça va mieux ? »[/font]

Tu jours gros. Tu joues très gros. Tu jours trop gros. Il dit taire la voix dans sa tête et continua. (A partie de là, refus ou pas, ça reprend.) Il renifla très très doucement l'air près de lui et offrit un regard... fatigué ? Non, délicat...

[font=Lucida Fax]« Vos cheveux sentent bon. »[/font]

Ce pouvait paraître ridicule, mais c'était une étape clef.

Seulement... étape de quoi ?

[Thoryn]

La vue était tout simplement splendide . L'eau pure du lac formait de petites ondes sur la surfaces qui étaient découpées et reflétées par la lumière de la lune . De temps à autres , une petite formes mouvante passait sous l'un de ces rayons et vous certifiait qu'il y avait de la vie dans cette étendue d'eau .

A côté d'eux , les branches du saule pleureur se courbaient gracieusement lorsque la brise soufflait , laissant parfois tomber lentement l'une de ses fines feuilles près des deux Impériaux . Ceux ci ne bougeaient pas et n'articulaient pas un mot , profitant de la sérénité de cette petite enclave naturelle isolée .

" Vous frissonnez. Venez... "

Ah , le Moff semblait avoir remarqué son frisson provoqué par la pierre froide . Aussi il passa une main derrière son dos et la posa sur son épaule avant de frictionner son bras pour la réchauffer . Ce geste les rapprocha légèrement , assez que pour l'épaule de Thoryn soit en partie posée sur Emsar . Ce dernier frictionnait également son avant bras le plus proche de lui , ce qui eut vite fait de faire disparaître la chair de poule sur sa peau bleue .

" Là, ça va mieux ? "

" Beaucoup mieux . "

L'Amirale remarqua également que le Moff semblait prendre ses aises avec elle , sauf si il s’agissait purement d'un geste de bonne volonté , ce qui était en soi fort paradoxal venant de la part de quelqu'un qui avait la réputation d'assassin et dont la loyauté était fortement remise en question . D'autant plus que Thoryn faisait partie de ces Officiers loyaux à l'Empire jusqu'au bout des ongles , ce qui faisait donc des deux " Impériaux " de potentiels ennemis ... Mais elle laissa passer .

" Vos cheveux sentent bon. "

" Merci . J'ignore quelle genre de parfum vous portez , mais il est loin d'être désagréable ."

Une fois de plus , un silence s'installa , mais pas un silence particulièrement pesant .

[John Emsar]

If you believe in the power of magic,
I can change your mind
And if you need to believe in someone,
Turn and look behind
When we were living in a dream world,
Clouds got in the way
We gave it up in a moment of madness
And threw it all away

Don't answer me, don't break the silence
Don't let me win
Don't answer me, stay on your island
Don't let me in

Run away and hide from everyone
Can you change the things we've said and done ?

[font=Lucida Fax]« Là, ça va mieux ? »[/font]
" Beaucoup mieux . "

Il sentait un peu de résistance au départ, puis elle sembla se détendre et se laisser faire. La chair de poule partit aussi vite qu'elle était venue, en soit la friction n'était plus nécessaire. Pourtant il continua. Il n'avait pas envie d'arrêter. Il diminua le rythme malgré tout et s'attarda un peu sur son grain de peau. Elle avait la peau douce. Pas une égratignure, rien, parfaite. Sans défaut.

[font=Lucida Fax]« Vos cheveux sentent bon. »[/font]
" Merci . J'ignore quelle genre de parfum vous portez , mais il est loin d'être désagréable ."
[font=Lucida Fax]« Je n'en porte jamais. »[/font]

C'était vrai. Les parfums étaient superficiels. Son odeur c'était la sienne, son odeur corporelle. Il accueillit le compliment avec un petit sourire amical... et il commença à s'avancer doucement vers Thoryn.

[font=Lucida Fax]« Amirale... »[/font]

Il stoppa ses mains sur son épaule et son avant-bras. Il fit jouer ses pouces sur la peau bleue de l'Amirale, yeux plongés dans les globules rouges qui, il le savait, le fixaient en retour.

[font=Lucida Fax]« Thoryn... »[/font]

Il était suffisamment prêt pour sentir le souffle de la Chiss. C'est maintenant ou jamais...

[font=Lucida Fax]« Est-ce que je commettrais une bourde si je vous embrassais ? »[/font]

Ce n'était pas une question à proprement parler, mais une invitation plutôt.

Quelle que fût la réponse de l'Amirale, il ne s'arrêta pas pour autant.

[font=Lucida Fax]« Laissez-vous faire, Ma Dame... »[/font]

Il s'approcha un peu plus. Il voulait rencontrer ses lèvres.

Mais il ne le ferait que si elle le laissait faire.

[Thoryn]

Emsar continua à frictionner ses bras , même une fois sa peau redevenue lisse . Au début il maintenait son rythme , et petit à petit , son geste se transforma en une sorte de caresse , comme pour profiter de la douceur de sa peau . Un détail pensait-elle , mais cela semblait plaire aux hommes . Et puis elle avait eut la chance de s'éviter de trop grosses cicatrices apparentes . Il y avait bien celle sur sa pommette qu'elle avait du mal à cacher , bien que cela ne la dérange pas , mais la base de son cou du côté droit était également marqué d'une petite cicatrice superficielle , invisible sous sa robe , et une plus grande dans le bas de son dos , une vibrolame sur Nar Shaddaa .

" Je n'en porte jamais. "

Thoryn émit un " hm " . Alors comme ça le Moff sentait bon au naturel , c'était intéressent . Et puis c'était peu commun , un effet secondaire des ses modifications corporelles peut être ? Il sourit néanmoins au compliment , avant de se rapprocher lentement .

" Amirale... "

Emsar cessa ses gestes sur les bras de l'Amirale pour seulement décrire de petits mouvements circulaires avec ses pouces , et se mit à la fixer droit dans les yeux .

" Thoryn... "

Le Moff s'approcha encore , lentement , tout près ...

" Est-ce que je commettrais une bourde si je vous embrassais ? "

" Une bourde , peut être pas . Un jeu dangereux , oui ... "

Thoryn sourit . En théorie , tout deux étaient " casés " , bien que ni l'un ni l'autre n'entretenait une relation officielle avec qui que ce soit . Donc techniquement , ils étaient toujours libre d'aller voir ailleurs ...

" Laissez-vous faire, Ma Dame... "

" Je vous laisse une chance ... "

Emsar s'approcha encore , leurs deux visages étaient à moins de quelques centimètres l'un de l'autre , et l'Amirale ne semblait pas s'opposer à ce qu'il tente quelque chose , pour l'instant .